Journal J'ai mangé une pomme

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77
24
août
2021

Sommaire

C'était une pomme de mon jardin.

Bonjour 'nal !

Aujourd'hui j'ai envie de te parler de ce qu'il se passe au delà de la fenêtre. Non, pas celle que t'affiche ton écran, plutôt celle qui est dans le mur. Faite de verre et de bois, ou d'aluminium, ou de PVC, elle marque une séparation avec cet univers mystérieux connu sous le nom d'extérieur. Viens, je t'emmène dans mon jardin.

L'apprenti jardinier

Assez rapidement après nous être installés dans notre logement actuel, ma compagne et moi-même avons planté quelques arbres fruitiers : un cerisier, deux pommiers et un poirier. En plus des pruniers et du… euh… ahem, nectarinier… déjà sur place il y a de quoi se faire une belle salade de fruits.

Ah quel plaisir de se nourrir de sa propre terre, n'est-ce pas ? Quel sentiment d'autonomie, de liberté ; et quel pied de nez à l'industrialisation et au grand capital ! Après ça il ne reste plus qu'à cultiver des légumes, avoir quelques poules et autres animaux, produire de l'électricité, trouver de l'eau potable, assainir les eaux usées, miner des métaux, forger des outils, tisser des vêtements, etc. et hop, c'est l'autonomie complète ! Tranquille.

Bon ça dérive déjà. Revenons-en aux pommes, puisque c'est le sujet de ce journal.

Madame voulait des Pink Lady. Pas de chance, il s'agit d'une variété protégée de chez protégée, donc introuvable en pépinière. Du coup nous avons pris de l'Elstar\ (ou Gala, je ne sais plus) ; c'est rouge, c'est bon, et il suffit d'y coller un petit papier « Punk Lady » pour faire illusion. Pour le second pommier c'est de la Golden Delicious ; la pomme de base quoi.

Nous avons pris les versions palissées (tu sais, l'arbre qui ressemble à une fourche) parce que c'est pas trop encombrant et que ça avait bien fonctionné chez mes parents. Tu mets ça le long d'un mur ensoleillé et c'est bon. Si tu veux faire dans le détail tu peux planifier avec OpenJardin — on en parle ici — ou Garden Party — on en parle . Perso j'aménage plutôt le jardin au feeling, quitte à déplacer quelques petites plantes de temps en temps. Et puis si je vais au jardin c'est aussi un peu pour lâcher l'écran :)

Quand c'est enfin planté : profit. Profit ? Allez, dis-moi que ça va être simple…

Image de pommiers bien rangés.
Là ça a l'air de bien se passer.

Les insectes sont nos amis

Le paradoxe du jardinage : si tu veux manger des fruits de ton jardin, tu vas devoir lutter contre la nature. Perso j'ai deux soucis : les vers et les pucerons.

J'ai bien effectué quelques recherche sur le web pour trouver une solution mais malheureusement quand il s'agit de jardin Google ne remonte que de la daube : sites de SEO, magazines conso, recettes de grand-mère (mélangez deux once de bicarbonate de soude et une demie-fiole de nectar d'orties, puis versez la mixture au pied des arbres, de préférence avant la saint Romélise pour une efficacité optimale !!). C'est laborieux. Mais il est où le StackOverflow du jardin ?

Pour les vers, je n'ai pas encore de solution. En attendant, pas moyen de croquer aveuglément dans une pomme ou une prune, il y a une chance sur deux pour qu'il y ait un vers dégoûtant dedans. Le pire c'est qu'il ne le sait même pas, lui, qu'il est dégoûtant.

Pour les pucerons, je crois que je commence à gérer. Vois-tu, vers le mois d'avril ces insectes commencent à coloniser les plantes. Ils débarquent sous la forme de petits moucherons (un petit point noir avec des ailes) puis perdent leurs ailes et se reproduisent. Niveau occupation de l'espace, ça commence chez moi par les bourgeons des rosiers, puis les fruitiers, puis des arbustes quelconques (des feuillers ou des fleuriers), et enfin sur les lauriers.

Là où tu vois que la nature est bien faite c'est qu'ils adoptent une couleur semblable à leur support, ce qui les rend bien discrets (sauf sur les feuilles de laurier, où ils font du jaune. Va savoir pourquoi). En plus ils ont tendance à se mettre sous la feuille, qui parfois s'enroule sur elle-même. Une fois qu'ils sont là, c'est difficile de les déloger. Ils consomment alors la sève dans la feuille, se multiplient exponentiellement, jusqu'à couvrir toutes les feuilles de l'arbre. Ce dernier s'épuise alors, ses feuilles ne lui donnant plus d'énergie. Il fait alors la tête, les fruits sont tout petits, tombent trop tôt, et je meurs de faim.

Image de feuille enroulée.
Des feuilles enroulées par l'attaque des pucerons.

Image de pucerons dans une feuille enroulée.
Des pucerons bien planqués dans une feuille, avec quelques-un en version moucheron.

Bref, le puceron est un parasite qui se comporte un peu comme cet autre animal là, tu sais, celui qui use toutes les ressources de son environnement et se reproduit pour tout envahir. Mais si ! Rhâââ ça va me revenir.

L'ennemi de mon ennemi est mon ami

Le principal prédateur des pucerons est la coccinelle. C'est sympa une coccinelle, c'est tout mimi, et ça se goinfre d'une centaine de pucerons par jour. Enfin ça c'est quand elles peuvent accéder à leur repas sans se faire tabasser par les fourmis.

Une larve de coccinelle au boulot.
Une larve de coccinelle au boulot dans les feuilles bousillées d'un prunier, avec une coccinelle cachée.

Et oui, les fourmis protègent les pucerons. Elles en font même une sorte d'élevage. En gros elles les mastur tripotent stimulent afin qu'ils produisent du miellat. Je trouve ça un peu fou perso, et aussi bizarrement humain. Imagine, t'es un puceron, tu débarque avec ta famille sur une terre vierge (une feuille), tu commences à récolter de la bouffe (le miellat) pour te nourrir, et soudain il y a quelqu'un qui ressemble à rien de ce que tu connais, qui débarque et te transforme en esclave, te faisant trimer pour ensuite te piquer tes récoltes… Non mais oh, si tu veux du miellat tu te le récoltes tout seul chez toi hé !

La lutte

Bon c'est pas tout mais j'aimerais bien manger mes fruits moi. Ces dernières années je commandais des larves de coccinelles à un spécialiste pour qu'elles nettoient mes plantes, mais évidemment ça ne fonctionnait pas bien puisqu'elles se faisaient briser la mâchoire par les fourmis. Du coup cette année j'ai changé de tactique (et puis je trouvais ça un peu con de faire livrer des insectes qui sont déjà présent dans l'environnement).

Le but du jeu est d'éviter que les fourmis ne trouvent les pucerons, en espérant qu'ainsi les coccinelles pourront faire leur taf'.

Moult larves qui libèrent les feuilles.
Moult larves qui libèrent les feuilles.

Pendant le mois d'avril, je ne vois pas beaucoup de coccinelles, alors je fais le gros du boulot : je fais le tour des plantes avec mon jet d'eau ou du savon noir, et je dégage les premiers pucerons. Au passage je repère les trajets des fourmis.

Ensuite je bloque ces dernières en essayant de couper les chemins qui vont du sol aux feuilles, par exemple en coupant les branches qui touchent les murs. Comme je ne peux pas couper le tronc (ça serait contre-productif) j'y mets de la glu arboricole. C'est une sorte de pâte collante à étaler sur quelques centimètres autour du tronc pour faire iéch les insectes qui essayent de monter. Celle que je prends est de la glu Pelton en pot et s'étale à la spatule pour bien combler les trous dans l'écorce.

Après cela j'attends que les coccinelles arrivent et j'enlève encore quelques pucerons si ça se propage trop. Par contre dès que je vois des œufs ou des larves de coccinelles, je n'y touche plus.

Si malgré tout cela des fourmis continuent à se pointer, genre elles n'ont pas compris qu'elles n'étaient pas les bienvenues, je passe à l'attaque en mettant quelques pièges près des fourmilières.

Ces pièges sont de petites boites en plastique contenant un produit toxique pour les fourmis mais présenté comme quelque-chose de plaisant pour elles. Quand une fourmi tombe dessus, elle s'émerveille : « trop bien la réserve de bouffe que je viens de trouver, il faut absolument que je prévienne les autres ! » Elle en prend un échantillon puis l'amène à la fourmilière. À peine passé le seuil, elle crie « Hé, vous tous ! Venez voir le tas de nourriture pas du tout douteux que j'ai trouvé juste à côté de l'entrée ! » Vaguement intriguées, quelques camarades l'accompagnent puis doivent se rendre à l'évidence. « Whoa ! Bien joué Régis, on va se régaler ! »

Et c'est ainsi que les fourmis amenèrent le poison dans la fourmilière. Toute la colonie s'en nourrit jusqu'à en mourir. Fin.

La récolte

Pfiou… Des milliers de pucerons et de fourmis décédées pour que je puisse avoir une cinquantaine de pommes ; quel bilan. Il ne faut pas être partisan de la cause animale si tu veux manger des fruits.

Si tout se passe bien, une fois les fourmis écartées les coccinelles se multiplient et éliminent les pucerons en quelques semaines. Ensuite il ne reste plus qu'à arroser les plantes deux fois : une fois pour chaque semaine sans pluie de nos étés actuels.

Pommiers et poirier en fin d'été
En fin d'été, il fait moche, les mauvaises herbes ont tout envahi, tout est sec, mais il y a des fruits.

Ce qui est bien cool avec les pommes c'est qu'elles peuvent rester longtemps sur l'arbre. Pas d'urgence à les cueillir, tu peux même te contenter de celles qui tombent toute seules en septembre.

Question thunes, économies et autres aspect financiers, disons qu'un arbre coûte une cinquantaine d'euros et produit environ 5 kg de pommes. À 2€ le kilo au supermarché, ça fait une rentabilité sur au moins cinq ans. Sans compter le temps et le matériel pour l'entretien, ni les années « sans » (par exemple, cette année nous n'avons que deux poires).

Comment manger des pommes

Si tu cherches des idées de recettes à base de pommes sur le web, tu vas tomber sur des sites moisis qui vont te demander d'accepter des cookies douteux pour ensuite te montrer une recette mal fichue dans laquelle tu devras défiler de haut en bas et de bas en haut en boucle avec tes doigts collants. Avec un peu de chance tu auras même une vidéo qui va se lancer en arrivant puis rester dans un coin.

J'ai entendu dire qu'un certain logiciel nommé Woob avait un module pour accéder à ces recettes sans l'enrobage de caca, peut-être que ça pourrait t'aider. Pour ma part, en cuisine comme au jardin, je préfère me passer d'écran.

Je vais donc te donner deux petites algorithmes recettes, simples, directes et précises. Pas de thermostat 7-8 chez moi ; c'est soit 7, soit 8. Je t'invite à les noter sur papier pour les garder dans ta cuisine.

La compote

Matos : un économe, un couteau, un mixeur, une casserole, 5 pommes, de la cannelle, de la vanille liquide, de l'eau.

  1. prends 5 pommes ;
  2. épluche chaque pomme ;
  3. coupe toutes les pommes en deux ;
  4. enlève le cœur des dix demies pommes ;
  5. coupe les dix demies pommes en dés ;
  6. balance tout ça dans une casserole ;
  7. mets 10 cl. d'eau dans un verre ;
  8. ajoute une cuiller à soupe de vanille liquide ;
  9. envoie ça dans la casserole ;
  10. ajoutes-y une pincée de cannelle ;
  11. fais chauffer à fond 20 minutes en remuant régulièrement ;
  12. mixe le résultat puis verse-le dans des pots hermétiques.

Attention dans les étapes 2 à 5, prends bien soin de faire toutes les pommes d'une traite à chaque étape et non pas de faire les quatre étapes sur chaque pomme individuellement. Tu économiseras ainsi du temps de changement de contexte (changement d'outil et d'opération) au prix de quelques allers-retours peu chers avec la mémoire cache (la planche à découper et le plan de travail).

Quoi qu'il arrive, n'ajoute surtout pas de sucre. Tu pourrais trouver dans le commerce de grandes marques de compote qui ajoutent du sucre. Ce sont des idiots, ne suis pas leur modèle.

La tarte normande

Matos : un économe, un couteau, un saladier, un fouet, un plat à tarte, un four, 3 pommes, 20 cl. de crème fraîche épaisse, de la cannelle, 100 g. de sucre, de la cassonade, une pâte feuilletée.

  1. étale la pâte feuilletée dans le plat ;
  2. prends 3 pommes ;
  3. épluche chaque pomme ;
  4. coupe toutes les pommes en deux ;
  5. enlève le cœur des six demies pommes ;
  6. coupe les six demies pommes en lamelles de 5 mm. d'épaisseur ;
  7. met le four à chauffer à 180°C ;
  8. met les lamelles dans le plat, sur trois couches ;
  9. attrape le saladier et jettes-y le contenu de 3 œufs, 100 g. de sucre, 20 cl. de crème fraîche et une pincée de cannelle ;
  10. fouette le contenu du saladier jusqu'à ce que ce soit homogène ;
  11. verse ça dans le plat ;
  12. saupoudre la tarte de cassonade ;
  13. met au four pendant 30 minutes.
  14. profite du temps de cuisson pour faire la vaisselle.

Comme pour la compote, prend bien soin de faire toutes les pommes d'un coup pour chaque étape de 2 à 6. Éventuellement si tu as plusieurs cœurs (des humains consentants) tu peux répartir ces étapes sur plusieurs threads.

La vie en dehors de l'informatique

Je suis parfois surpris de trouver des analogies avec le développement logiciel dans la vie de tous les jours.

Par exemple, quand je programme j'ai tendance à vouloir itérer rapidement : j'implémente un truc, je le teste, je l'évalue, je le modifie et je recommence. C'est assez rapide, et modifier du code ne coûte pas cher. Mais quand je teste des trucs au jardin, c'est juste impossible de faire ça rapidement. Chaque modification s'évalue sur plusieurs mois, voire une année. C'est comme si le process tournait sur un CPU monocœur à 30 nanohertz et ne pouvait être interrompu.

Un jour je te raconterai aussi la refacto de l'intérieur de ma maison. Là aussi il y a des similarités, mais le coût de la modification est incroyablement plus grand. Par exemple, si tu veux finalement ajouter une prise alors que t'as terminé la peinture, ça coûte un peu plus que de déplacer quelques lignes de code ici et là.

Et toi, manges-tu des fruits ? Cultives-tu ton jardin et pourquoi ? Vois-tu aussi des similarités entre tes interactions avec des logiciels et la vie en dehors de l'informatique, ou au contraire connais-tu des choses simples dans l'un mais compliquées dans l'autre ?

  • # Le truc qui manque

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 10.

    Souvent dans la vraie vie, ce qui manque c'est le ctrl + zut ! On n'a que le zut, en fait. Sauf en tricot, à condition de ne pas travailler du mohair.

    Il y a pas mal d'analogie entre le tricot et l'informatique et pas uniquement parce que, basiquement, c'est un truc binaire : une maille endroit, une maille envers. Mais, à partir de ça, on peut faire des trucs hyper compliqués. Et, évidemment, on peut reprendre le code, je veux dire les explications, pour les adapter sur un autre truc.

    Ton journal est passionnant, cela dit, super merci. Et bon appétit.

    « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

  • # Trop cool

    Posté par  . Évalué à 3.

    C'est trop cool à lire comme article, super intéressant, merci :)

  • # Nourrir les fourmis?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4. Dernière modification le 25 août 2021 à 00:08.

    Est-ce que tu as essayé de nourrir les fourmis? Par exemple en mettant tes restes de nourriture au pied de l'arbre.

    Une fois gavées, elles n'auront peut être plus trop envie de s'embêter à branler des pucerons en haut d'un arbre.

    Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

    • [^] # Re: Nourrir les fourmis?

      Posté par  . Évalué à 2.

      Ça ne marche pas : c'est trop bon© le nectar de pucerons (à ce qu'on m'a dit…)

      Matricule 23415

    • [^] # Re: Nourrir les fourmis?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

      Ah je n'ai pas pensé à ça. Si ça se trouve il suffit effectivement de leur donner ce qu'elles veulent ! J'ouvre un ticket pour le sprint 2022.

      • [^] # Re: Nourrir les fourmis?

        Posté par  . Évalué à 4.

        Si ça se trouve il suffit effectivement de leur donner ce qu'elles veulent !

        Et y'a quoi de meilleur que du nectar de puceron ? Encore plus de nectar de pucerons ! :p

        Comme indiqué par ailleurs, et que tu pratique déjà : laisse la nature faire, en favorisant ce qui te semble joli/utile et pénalisant ce que tu ne souhaite pas, mais sans y passer trop de temps, car la nature travaille 24h/24 7j/7, elle !

        Fais ce qu'il te plaît, pour ce qu'il te plaît, c'est un jardin d'agrément (joli, au passage), fais-toi plaisir. Ou plutôt continue de te faire plaisir, puisque tu as déjà commencé.

        Matricule 23415

      • [^] # Re: Nourrir les fourmis?

        Posté par  . Évalué à 3.

        Pas sûr que ça soit une bonne idée. Elles risquent surtout d'agrandir la fourmilière et de produire plus d'ouvrières vu qu'il y a plus de ressources. Ou provoquer l'installation d'autres fourmilières.

        (Caveat : IANAMyrmecologist)

      • [^] # Re: Nourrir les fourmis?

        Posté par  . Évalué à 4.

        Comme ça l'année suivante, au lieu d'une fourmilière, tu en as 3 ou 4 à nourrir. Si tu aimes les fourmis, ça te fais plein d'amies !

    • [^] # Re: Nourrir les fourmis?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      Naan, nourrir les fourmis pas bon. Les tuer n'est pas non plus nécessaire. Effectivement l'algo à base de glu efficace.

      Mon expérience avec les pucerons : on peut leur faire une vilaine misère avec un poison violent qui tue des quantités de l'autre espèce qui se reproduit en bousillant son environnement : le tabac. Fais tremper quelques mégots dans une bassine d'eau, et fais tremper les branches des plantes touchées là-dedans, c'est radical.

      Et encore mieux : j'avais des rosiers infestés de pucerons, ça revenait quelques semaines après la tabagie, rien à faire. Un jour je leur ai donné quelques pelles de mon compost, et les pucerons ont littéralement disparu pour des années !

      Intendant, donc méchant, mais libre !

      • [^] # Re: Nourrir les fourmis?

        Posté par  . Évalué à 2.

        Le compost avait une composition particulière ? À base de tabac peut-être ?

        Discussions en français sur la création de jeux videos : IRC freenode / #gamedev-fr

  • # J'étale ma permacuculture

    Posté par  . Évalué à 10.

    Introduisons un joli mot à la mode, qui recèle peut-être des solutions, et sans travail.

    Disclaimer: je suis un EXPERT, j'ai lu un demi livre sur le sujet.

    As-tu regardé ce que propose la permaculture ? L'auteur de mon livre, c'est marrant, n'aime pas trop travailler dans son jardin. Il préfère faire jouer les plantes et les habitants entre eux. Je peux m'avancer sans crainte qu'il n'aurait jamais appliqué des enduits sur chaque plante à la main, ni acheté d'insectes, qui évidemment ne restent pas si l'écosystème ne leur est pas bien adapté. Il se serait dit qu'un nuisible trop présent veut dire que son prédateur naturel n'est pas là, donc que l'écosystème n'est pas équilibré. Il aurait cherché à introduire d'autres plantes pour attirer les coccinelles, par exemple l'achillée filipendule (évidemment), l'aneth (normal), l'anthémis des teinturiers (ça a du sens) ou l'arroche aptère (ça se conçois mais bien pensé quand même), et il aurait également pensé à leur abri (feuillage dense, paillis, pierres et murs…), pour qu'elles restent, et à leur eau (un peu d'humidité). Et au final de fil en aiguille il aura planté, dans tous les cas je crois, une grande variété de plantes à fleurs (et comestibles, pas con), d'arbustes, et de légumes (vivaces, pour moins travailler, vraiment pas con). Ce qui peut éloigner d'un but initial, mais permet de voyager.

    D'où un état d'esprit pas si éloigné d'un codeur: autant écrire une routine qui t'écris du code plutôt que de coder un truc chiant à la main. Autant automatiser et moins travailler. Et mois j'avais aussi remarqué: pour les projets à longue haleine, faire un petit peu chaque jour permet d'avancer.

    ps: on me souffle que la carotte sauvage, la coriandre, le fenouil, le pissenlit, le sarrasin ou encore le trèfle attirent aussi la coccinelle, merci.

    • [^] # Re: J'étale ma permacuculture

      Posté par  . Évalué à 3.

      ou encore le trèfle attirent aussi la coccinelle

      Et comme on s'est libéré plein de temps, on peut chercher celui à quatre feuilles !

      Ou compter le nombre de points sur les coccinelles quand on en a marre de chercher le trèfle…

      Matricule 23415

    • [^] # Re: J'étale ma permacuculture

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 9.

      En fait les coccinelles ne manquent pas, du moment qu'on ne les dérange pas elles prolifèrent bien. Le soucis est plutôt du côté des fourmis qui les dérangent.

      Dans l'idée de la permaculture il faudrait donc que j'introduise des prédateurs aux fourmis ou des plantes qui les éloignent. Alors à part mettre un fourmilier dans mon jardin je ne vois pas. T'aurais pas une idée ? Il y a peut-être la réponse dans la deuxième moitié de ton livre :)

      Après, le problème d'introduire des espèces non présentes initialement est qu'il y a un risque de prolifération comme les lapins en Australie.

      • [^] # Re: J'étale ma permacuculture

        Posté par  . Évalué à 5.

        Après, le problème d'introduire des espèces non présentes initialement est qu'il y a un risque de prolifération

        Oui, c'est pour ça qu'il faut continuer de se la jouer "feignant", en "attirant" des espèces locales et modifiant peu le biotope.

        Les lapins en Australie ne sont pas les seuls exemples. On a aussi les ragondins, les poissons-chats… des "catastrophes" liées à un déséquilibre qui dont l'origine est notre activité à nous, volontaire ou non ;)

        La patience est un art, également, et un allié fidèle.

        Matricule 23415

        • [^] # Re: J'étale ma permacuculture

          Posté par  . Évalué à 6.

          Les lapins en Australie ne sont pas les seuls exemples. On a aussi les ragondins, les poissons-chats… des "catastrophes" liées à un déséquilibre qui dont l'origine est notre activité à nous, volontaire ou non ;)

          Le coccinelles en font parti aussi ! Les vendeurs de coccinelles ont largement été piocher des variétés asiatiques, plus voraces, qui ont commencé à prendre le pas sur les variétés endogènes. On le constate avec des amas de coccinelles qu'on trouve derrière les volets, les bouts, etc.

          Quelques liens (attention, ce sont potentiellement des site dont Julien dénonce les pratiques ;) )
          https://www.aujardin.info/fiches/coccinelle-asiatique.php
          https://fr.wikipedia.org/wiki/Coccinelle_asiatique

      • [^] # Re: J'étale ma permacuculture

        Posté par  . Évalué à 4.

        Ce que tu peux faire aussi, c'est défavoriser les prédateurs des coccinelles, comme les oiseaux et les rongeurs.

        Pour faire ça, tu peux "acheter" les services d'un compagnon fidèle : le chat. Ça t'en coûtera quelques caresses, cependant (et un bol de croquettes bien plein pour qu'il ne mange pas ce qu'il chasse naturellement).

        Aucun problème pour la gamelle, elle peut être généralement pleine. Un chat ne mange que quand il a faim, et s'arrête quand il n'a plus faim, même s'il en reste.

        Bonus : tu gagne des calins
        Malus : tu risque de te faire réveiller à 5h du mat'

        Matricule 23415

        • [^] # Re: J'étale ma permacuculture

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

          Aucun problème pour la gamelle, elle peut être généralement pleine. Un chat ne mange que quand il a faim, et s'arrête quand il n'a plus faim, même s'il en reste.

          C'est rarement le cas pour ceux qui sont stérilisés.

          Mais, probable qu'avec la possibilité d'avoir des activités importantes, ça leur évite l'ennuie, et donc ils mangent que quand ils ont faim.

          Penser à l'eau, bannir ce qui contient du sel, l'oignon et le tue-limace.

          Pourquoi bloquer la publicité et les traqueurs : https://greboca.com/Pourquoi-bloquer-la-publicite-et-les-traqueurs.html

          • [^] # Re: J'étale ma permacuculture

            Posté par  . Évalué à 2.

            C'est rarement le cas pour ceux qui sont stérilisés.

            La mienne est stérilisée, et absolument pas de soucis majeur. Peut-être parce que j'ai attendu d'avoir vraiment besoin de dormir la nuit ? Aucune idée…

            Mais, probable qu'avec la possibilité d'avoir des activités importantes, ça leur évite l'ennuie

            Dormir, puis regarder par la fenêtre au cas où il se passerait quelque chose, et inversement à loisir, ça compte ?

            C'est peut-être une question de caractère. La mienne est un peu spéciale aussi, elle ne ronronne pas (c'était la seule "option" que je voulais !).

            Matricule 23415

            • [^] # Re: J'étale ma permacuculture

              Posté par  (Mastodon) . Évalué à 9.

              Mes quatre chats sont stérilisés, avec croquettes à volonté, aucun ne mange plus que de raison.
              Par contre, mon jardin étant à 700m de la maison, avec une départementale entre deux, ils n'y vont pas pour chasser les zoizeaux, rats et autres rongeurs.

              J'ai plus de problèmes avec les limaces.
              Je met de la cendre au pied des plants, mais c'est imparfait, et il faut qu'elle soit bien sèche, donc dès qu'il pleut ça ne sert plus à rien. Je suppose que l'idée c'est que la cendre va absorber la bave de la limace et lui causer du tort, donc elle n'y va pas. Si c'est imbibé d'eau, c'est nettement moins efficace.

              Mais en fait le jardin est récent et pour le moment le principal ennemi sont les ronces prodigieusement vivaces, la vigne centenaire (au moins !) qui attaque les plants de tomates, et la ciguë très présente, mais assez peu appréciée en cuisine, sauf repas très particuliers.

              Vais avoir du taf cet hiver pour canaliser la vigne avant l'année prochaine, et arracher les racines des ronces :)
              La vigne c'était un peu comme ça :
              - Tiens, c'est quoi ce gros bâton par terre ? Fait au moins cinq mètres de long… Ah, c'est accroché là-bas, au tronc !
              - C'est un pied de vigne…
              - De quarante centimètre de diamètre ? Bigre, il a vu passer la guerre de 70 lui ?
              - Bah, a a l'air mort ce bâton, on s'en occupera plus tard…
              … Plus tard …
              - Hmm, c'est quoi ce buisson énorme là ?
              - Bah, c'est la vigne. Apparemment elle était pas morte.
              - Mais ça m'arrive au ventre, ça fait 1m de large et 5m de long !
              - Ouaip, par contre ya pas de grappes sur cette portion là, trop occupée à pousser, pas assez à fruiter ?

              Bref, les joies de récupérer une friche et d'essayer de la reprendre mais sans tout raser, sans motoculteur, sans massacre, et bouts par bouts.
              Bilan ? On n'est pas rendus ^

              • Yth.
              • [^] # Re: J'étale ma permacuculture

                Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

                J'ai plus de problèmes avec les limaces.
                Je met de la cendre au pied des plants, mais c'est imparfait, et il faut qu'elle soit bien sèche, donc dès qu'il pleut ça ne sert plus à rien. Je suppose que l'idée c'est que la cendre va absorber la bave de la limace et lui causer du tort, donc elle n'y va pas. Si c'est imbibé d'eau, c'est nettement moins efficace.

                Aie, attention avec la cendre. Ça ajoute énormément de potasse dans le sol. Un peu ça va, trop ça va faire des dégâts et favoriser des maladies sur tes plantes. Et donc favoriser la prolifération des limaces, qui vont faire leur rôle d'éboueur.

                Si tu es dans un coin à limace, la guerre est sans fin et c'est terrible. Le plus efficace reste de pister les coins où elles se reproduisent et se cachent : les vieux tas de cailloux, les planches entassés, etc. Tu peux les piéger par temps chaud en profitant de leur attrait pour les coins de ce genre : met quelques planches, puis quand le soleil tape fort, tu retourne les planches et tu admire les pauvres bêtes dessécher au soleil. Planter de la moutarde est utile aussi, les germes de moutarde dégage des huiles essentielles qui tuent les œufs de limace. Greliner quand il gèle la nuit permet aussi d'exposer les œufs (et les larves d'autres bestioles) et de réduire les populations, mais faut avoir la motiv de faire ça quand il fait 2-3 degrés sous le froid soleil d'hiver !

                Et après… Faut voir quel type de limace tu as. Parce qu'en fait, pas mal d'espèces ne sont pas nuisibles au jardin, au contraire : elles mangent les plantes abimées et malades et ne touchent pas aux plantes saines, et elles aident la matière à se décomposer. Du coup, on peut vivre avec, bien que ça ne soit pas très ragoûtant de les croiser en train de baver sur les feuilles. Par contre, elles aiment toutes les jeunes plants tous frais. Là, l'astuce consiste à faire démarrer les plantes dans un chassis ou sous serre, dans un coin où tu peux t'assurer qu'il n'y a pas de limace, et planter quand la plante a bien démarré. C'est moins simple qu'en pleine terre mais si les limaces sont vigoureuses, c'est la seule façon de s'en sortir.

                Une méthode très barbare mais qui marche bien si elles sont dans un coin où tu n'as pas prévu de faire pousser des trucs et que tu veux faire barrière : arrose le sol avec de l'eau salé. J'en avais qui grimpait sur mes vitres (très désagréable), j'ai balancé quelques casseroles d'eau salée sous mes fenêtres et depuis plusieurs années, plus rien. Il y a pourtant encore du gazon. Mais la méthode reste foireuse : un sol salé, ça ne convient pas à grand chose et ça ne se répare pas facilement, donc faut éviter de le faire au potager.

                • [^] # Re: J'étale ma permacuculture

                  Posté par  (Mastodon) . Évalué à 5. Dernière modification le 25 août 2021 à 23:41.

                  Oui, je t'avoue que la cendre j'ai utilisé au début au pied des jeunes plants (tomates, aubergines), mais une fois grands, qu'une feuille perde quelques centimètres carrés ne me fait ni chaud ni froid, tant que la plante semble s'épanouir.

                  Les patates ça a bien nourri de la limace, à la place de l'aubergine, et les feuilles de patatier¹, on s'en fout pas mal.
                  En plus, planter des patates, c'est zéro efforts : il suffit d'en acheter et de les oublier à la lumière, dès qu'elles ont poussé dans ta cuisine, hop en terre, tu reviens deux semaines (pluvieuses) après, et tu ne comprends pas ce que fait cette forêt amazonienne dans ton carré de patates.

                  • Yth.

                  ¹ Oui, j'assume.

                  • [^] # Re: J'étale ma permacuculture

                    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

                    Nous avions eu un problème de limaces et d'escargots aussi, qui nous mangeaient nos pieds de courgettes. Nous nous en étions sortis en mettant une petite barrière : quatre petits piquets autour desquels je tendais un plastique fin genre bâche à serre. Ça faisait un obstacle de 30 cm sur lequel ils n'arrivaient pas à grimper.

                    Il me semble qu'au pied de la bâche j'avais en plus fait deux tours d'un filet pour fraisier, filet replié sur lui même. Pareil, c'était pour les gêner.

                    Après ça les pieds étaient tranquilles. Évidemment ça n'est jouable que s'il n'y a pas beaucoup de plants. Ça scale pas.

              • [^] # Re: J'étale ma permacuculture

                Posté par  . Évalué à 2.

                Pour les limaces : arrêter de tondre son jardin comme un green de golf. Plus simplement, laisser des endroits pour que les hérissons viennent s'installer. Et pouf, plus de limace. Ça marche aussi avec les canards, et eux on peut les mangers.

                Globalement pour que le jardin marche la bonne solution est de laisser faire et d'apprendre à apprécier ce qu'il se passe. Ou je suis actuellement j'ai une vigne qui est super pote avec un chêne. C'est bizarre mais ça l'air de leur convenir. Alors pour ramasser le raisin il faut une échelle :). Mais sans absolument rien faire j'ai mes 15/20kg de raisin chaque année. Bien plus que ce que je peux en manger.

                En tout cas code libre et permaculture ont l'air de bien s'entendre. J'aime bien ca.

            • [^] # Re: J'étale ma permacuculture

              Posté par  . Évalué à 2.

              La mienne est stérilisée, et absolument pas de soucis majeur.

              Les nôtres (des chats européens qui restent à l'interieur) sont castré et stérilisée et si on ne pèse pas ce qu'on leur donne, il deviennent obèse. Si on leur

              Je pense que l'activité (les nôtres ne sortent pas) joue beaucoup plus que le fait d'être castré/stérilisée.

              • [^] # Re: J'étale ma permacuculture

                Posté par  . Évalué à 2.

                Pff j'ai pas ce que j'ai en ce moment sur DLFP, mais à chaque fois que je poste un commentaire j'oublie des mots (ou dans ce cas j'en rajoute). C'est vraiment soulant de pas pouvoir editer ses commentaires apres coup.

                • [^] # Re: J'étale ma permacuculture

                  Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

                  Tu peux les éditer, mais il y a un court délai.

                  Pourquoi bloquer la publicité et les traqueurs : https://greboca.com/Pourquoi-bloquer-la-publicite-et-les-traqueurs.html

          • [^] # Re: J'étale ma permacuculture

            Posté par  (Mastodon) . Évalué à 2.

            C'est rarement le cas pour ceux qui sont stérilisés.

            Ma femme est une fan de chats. En 20 ans de couple, on en a vu passer 5 ou 6. Mâles, femelles, tous stérilisés. Toujours de la bouffe à volonté (elle a même acheté une gamelle de gros chien pour quand on part 1 semaine en vacances).

            Jamais de pb de surpoids.

            Pour info, la nourriture est de la croquette, plutôt de qualité (acheté en animalerie ou chez le véto).

            En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

        • [^] # Re: J'étale ma permacuculture

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 7.

          Pourquoi veux-tu empêcher le chat de manger le produit de sa chasse et remplacer ça par des croquettes industrielles ?

          « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

          • [^] # Re: J'étale ma permacuculture

            Posté par  . Évalué à 2. Dernière modification le 25 août 2021 à 13:16.

            Ah mais j'empêche rien ! Elle est libre jusqu'au bout des crocs :p

            Son choix est que les oiseaux, c'est bien pour jouer, mais les croquettes, c'est plus sûr pour ne pas risquer d'avoir faim, ça bouge moins pour trois fois rien…

            Si, j’admets, on a sauvé une fois un oiseau qu'elle avait ramené à l'intérieur pour nous l'offrir.

            Matricule 23415

    • [^] # Re: J'étale ma permacuculture

      Posté par  . Évalué à 7. Dernière modification le 25 août 2021 à 10:50.

      J'ai un jardin depuis fin 2019, avec plein de variétés de fleurs : les anciens proprios passaient leur vie à s'en occuper.
      Donc jardin très entretenu et "propre".

      • 2020, au premier confinement : les rosiers sont blindés de pucerons et cochenilles, je me renseigne et j'opte pour la méthode pulvérisation de savon noir. Après 5-6 passages sur plusieurs jours, tout est clean, j'ai pulvériser par au dessus, en dessous, les cotés, etc.
        Je fais un peu de nettoyage, taillage de rosiers, virer qq "mauvaises herbes"…
        Nous étions confiné à ce moment là, donc j'avais du temps pour m'occuper de tout ça.
        ==> j'ai PLEIN de fleurs différentes, c'est jolie, ça fait propre, cool.

      • 2021, printemps : là tout pousse très vite. Je n'ai pas les compétences ni le temps des anciens propriétaires. Je fais le minimum : tailler les rosiers, les lilas, et d'autres plantes dont je ne connais pas le nom.
        Au sol du jardin, c'est rapidement la jungle, j'ai moins de fleurs, plus de "mauvaises herbes", mais c'est quand même chouette.
        Surprise… pas de pucerons, pas de cochenilles, je vois des coccinelles, des oiseaux…
        Je décide de ne virer que quelques mauvaises herbes pour éclaircir, les trucs moches et trop voyant, et surtout cette espèce de plante verte longue, rampante et collante qui se glisse partout. C'est facile à virer, il suffit de tirer.

      Conclusion personnelle (même si ça manque d'expériences sur la durée) :
      - un jardin trop éclairci favorise la prolifération des parasites
      - la jungle, c'est un peu moins de fleurs, mais moins d'entretien quotidien, et plus de vivant non végétal
      - moins besoin d'arroser, il y a plus d'ombre au sol, et l'eau s'évapore moins
      - les fleurs que je trouve vraiment belles, je les mets à part dans de grands pots. C'est plus facile à entretenir et ça m'évitera de voir des fleurs étouffées par les "mauvaises herbes"
      - les "mauvaises herbes" ne sont pas si mauvaises, puisqu'elles semblent bien aider à la prolifération de la vie non végétale.

      • [^] # Re: J'étale ma permacuculture

        Posté par  . Évalué à 3.

        cette espèce de plante verte longue, rampante et collante qui se glisse partout. C'est facile à virer, il suffit de tirer.

        Je pense que tu parles du liseron.

        • [^] # Re: J'étale ma permacuculture

          Posté par  (Mastodon) . Évalué à 2. Dernière modification le 25 août 2021 à 18:52.

          C'est pas collant le liseron. Moi j'en vois une autre que j'ai parfois chez moi, justement dans le coin potager, très collante (on dirait qu'elle est faite en velcro).

          En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

          • [^] # Re: J'étale ma permacuculture

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 8.

            Du gaillet?

            Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

            • [^] # Re: J'étale ma permacuculture

              Posté par  (Mastodon) . Évalué à 6.

              C'est ça !

              Je ne connaissais pas le nom, merci à tous les deux.

              En théorie, la théorie et la pratique c'est pareil. En pratique c'est pas vrai.

              • [^] # Re: J'étale ma permacuculture

                Posté par  . Évalué à 3. Dernière modification le 26 août 2021 à 09:55.

                Je confirme c'est bien ça ! Merci pour ma culture !

              • [^] # Re: J'étale ma permacuculture

                Posté par  . Évalué à 3.

                Ah, oui, effectivement ! J'avais un peu zappé le côté collant (probablement parce que chez moi, en ce moment, c'est la fête du liseron !)

          • [^] # Re: J'étale ma permacuculture

            Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

            Le gaillet gratteron ?

            Et sinon la permaculture c'est bien, mais quand on arrive dans un milieu très déséquilibré, il faut parfois sortir le bazooka pour ramener un équilibre. Les milieux très artificiels et sans zones naturelles à côté (par exemple la pelouse de pavillon) sont une vraie galère à remettre d'aplomb. C'est effectivement une excellente idée de favoriser la biodiversité, et même un peu de "bordel" (toutes ces plantes et insectes mal aimés ont leur utilité aussi dans l'équilibre global), mais en étant très attentif aux surpopulations. Quand il y a surpopulation, comme ici avec les pucerons, il faut intervenir pour contenir, le temps que des prédateurs puissent prendre le relai. Quitte à utiliser des méthodes barbares. L'objectif étant qu'à long terme, la biodiversité puisse se réinstaller et que le milieu fonctionne et gère les imprévus avec plus de résilience (et moins de boulot pour l'humain, mais il y a toujours du taf quand même). Personnellement, j'adore l'approche de Sepp Holzer, qui arrive à faire de la permaculture avec des engins de terrassement :D

            Tout l'enjeu est d'adapter les actions au milieu et à ce qu'on veut. Sortir le bulldozer ou les coccinelles industrielles n'est pas une obligation, mais parfois, ça va permettre de passer au stade suivant.

            Par contre, plus il y a de diversité dans ton jardin, et moins les invasions vont être violentes. Sur les arbres fruitiers, une tactique consiste à faire des "guildes" : planter des trucs au pied, qui vont perturber certains enquiquineurs, offrir des abris à leurs prédateurs, échanger avec les arbres, etc.

            Pour les pucerons, une tactique consiste à planter des trucs qu'ils mangent en priorité, tel que rosiers et capucines. Tu les repères sur ces plantes, tu les arrosent (le savon noir marche bien, il y a aussi l'astuce de l'huile de colza, et plein de remèdes de grand-mère dont la plupart sont pertinents), et en principe il y en aura moins sur les pommiers. On parle de plantes gardiennes.

            Concernant les vers, il faut comprendre à quel espèce ils appartiennent, puis voir le cycle de la bestiole. Selon toute probabilité, tes vers hibernent sous terre durant l'hiver, font des jolis insectes au printemps, qui vont pondre sur tes fruits à peine éclos. Une fois la pomme tombée à terre, le ver quitte le fruit et c'est reparti. La lutte consiste à éviter de laisser les fruits à terre, et durant l'hiver, si possible quand il fait froid, à gratter la couche superficielle de la terre afin d'exposer les vers et de laisser les piafs les manger (ou le froid les tuer, si ça pèle assez).

            La façon la plus efficace de gérer fourmis et vers reste d'avoir des poules. Les poules au verger, c'est les alliées idéales. Elles grattent et mangent tout ce petit monde. Le corollaire, c'est que c'est pas mal de taf d'avoir des poules (au delà de la petite image d'épinal vendue par les marchands de poule), et que si le terrain n'est pas assez grand, tu vas vite avoir un désert… Ce n'est pas un choix à faire à la légère, il y a pas mal de paramètres à prendre en compte.

            Ce que j'aime avec le jardin, c'est qu'il y a toujours des problèmes complexes, avec des interactions nombreuses. Il faut comprendre les différentes chaines et comment elles interagissent, pour pouvoir tenter d'influencer ici et là et arriver à ses objectifs. Sans jamais aucune garantie, car la seule certitude est qu'on ne peut pas maîtriser tous les paramètres. On tâtonne, on avance, sachant que ce qui est vrai dans un contexte peut se révéler faux dans un autre. Un peu plus d'altitude, un peu plus de vent, un mur au bon ou au mauvais endroit, une forêt ou une mare dans la zone, au nord ou au sud de la Loire, été 2020 ou 2021, et tout change.

  • # Pour/contre les vers

    Posté par  . Évalué à 8. Dernière modification le 25 août 2021 à 06:45.

    Un bon couteau.

    De préférence à cran d'arrêt et fermé lorsque pas utilisé (c'est dangereux un jardin, surtout quand on n'a pas l'habitude, il faut de quoi se défendre !).

    Manuel utilisateur :

    • prendre couteau position fermé dans poche en sortant,
    • cueillir pomme,
    • sortir couteau de sa poche et ouvrir couteau,
    • couper pomme,
    • enlever partie pomme à moitié mangée,
    • refermer couteau et ranger dans la poche,
    • jeter partie à moitié mangée dans compost à côté,
    • savourer reste pomme tranquillement et laisser vers tranquilles pour qu'ils deviennent insectes pollinisateurs (donc pomme++ les années suivantes) ou jolis papillons.

    Voilou :)

    Matricule 23415

    • [^] # Re: Pour/contre les vers

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6.

      Un collègue de travail me signale que depuis qu'il a installé l'enclos de son poulailler autour de ses 2 pommiers il n'a plus aucun ver dans ses pommes.

      • [^] # Re: Pour/contre les vers

        Posté par  . Évalué à 5. Dernière modification le 25 août 2021 à 17:24.

        Oui, alors pour cette solution, il faut être en très bons termes avec ses voisins au préalable, car ça fait un peu de bruit, surtout si tu met un coq avec :)

        Astuce : le bruit du poulailler peut se couvrir au moyen de quelques paons. Mais là, je décline toute responsabilité, etc, etc…

        Matricule 23415

  • # Distance au mur

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    La législation dit qu'un arbre de moins de 2m doit être à au moins 50cm du voisin, et pour ceux de 2m et plus à 2m (sauf règles locales).
    https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F614
    Donc attention, un différent de voisinage est vite arrivé malheureusement. Cela dit, la haie derrière le mur pourrait être à moins de 50cm, donc permettre le statu quo.

  • # Ahhh, les grands-mères et le bicarbonate de soude…

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    http://www.bouletcorp.com/2017/11/02/recettes-de-grand-mere/ (Linux inside (si si !)).

    Cyberdépendance, cyberharcèlement, pédocriminalité… : Zelbinium, pour que les smartphones soient la solution, pas le problème !

  • # espèce endémique ?

    Posté par  . Évalué à 4. Dernière modification le 25 août 2021 à 09:11.

    Salut merci pour ce journal !

    Ça m’intéresse car je vais planter des fruitiers cet automne. Je pense planter des espèces rustiques locales de pommier et de poirier car il se dit que ce sont des arbres qui demandent peu d'entretien et qui sont bien adaptés au climat local (limousin). De plus, certaines espèces locales risquent de disparaître. Et enfin, c'est plus sympa de consommer des variétés de fruit qui sont introuvables dans le commerce.

    Pour ça, je pense me rapprocher de l'asso des croqueurs de pomme pour bien choisir mes arbres.

    • [^] # Re: espèce endémique ?

      Posté par  . Évalué à 3.

      Moi, je suis un grand fan de la reine des renettes, j'en ai plusieurs ! Mais j'habite en Bretagne, alors il n'y a pas trop à se soucier de la variété, les locales sont très nombreuses. Comme c'est une variété ancienne, qui est de moins en moins cultivée, je contribue à sauvegarder cette variété succulente. Et en plus c'est un très bon pollinisateur !

    • [^] # Re: espèce endémique ?

      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

      Juste au passage j'ai un bouquin "Les Fruits retrouvés" sur les variétés de fruits du Sud-Ouest (spécialités locale sun peu oubliées), si tu es par là, je peux t'indiquer les pommes et autres fruits du coin.

      « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

    • [^] # Re: espèce endémique ?

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      Au sujet des variétés de pommes, je voulais justement objecter à Julien sur son algorithme de compote : on peut se passer de sucre… avec les pommes extra-sucrées que tu as plantées ! Avec d'autres, un peu de bon vieux saccharose n'est pas de trop. Et avec d'autres pommes moins sucrées, sans même parler de variétés rustiques, peut-être moins de petits vers, héhé…

      Intendant, donc méchant, mais libre !

      • [^] # Re: espèce endémique ?

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4.

        Ah oui, sur l'équation économique : les pommes bio ne sont pas à 2 €, en tout cas pas dans les endroits que je fréquente… Donc ton retour sur investissement risque bien d'être largement plus court que cinq années…

        Intendant, donc méchant, mais libre !

  • # PELTON

    Posté par  . Évalué à 3.

    Merci !

    Je ne connaissais pas la glu PELTON, je vais essayer.
    J'utilise le goudron de pin de la marque pour panser les plaies. Vu que ça colle pas mal (c'est le goudron de Lucky Luke pour les plumes) j'avais envisagé de m'en servir comme barrière. Mais ça sent fort et c'est très salissant. Il suffit d'utiliser le produit adéquate !

    • [^] # Re: PELTON

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3. Dernière modification le 25 août 2021 à 10:03.

      Chez moi la glu Pelton, quoiqu'efficace, a provoqué d'importants dégâts collatéraux sur l'écorce. Rien à signaler chez vous ?

      « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

      • [^] # Re: PELTON

        Posté par  . Évalué à 1.

        C'est dans la notice (RTFM ;-) ). Sur certains arbres à l'écorce fragile, faut éviter. Si le tronc est assez gros, j'utilise le papier recouvert de glue de la même marque, c'est chiant à mettre, mais une fois correctement installé, ça marche plutôt bien, quoique certains insectes non concernés s'y laissent prendre (dégâts collatéraux). S'il n'est pas bien posé, les fourmis passent en dessous.
        Pour le reste, tronc trop petit ou arbustes, c'est savon noir (on en trouve tout fait, ou on achète du savon noir et on fait sa popote dans un pulvérisateur - ça revient nettement moins cher).

    • [^] # Re: PELTON

      Posté par  . Évalué à 4.

      Je suis le seul à trouver que le goudron de pin, ça a la même odeur que la sauce barbecue ?

  • # Remarques en vrac

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

    = Les pucerons =

    « Imagine, t'es un puceron, tu débarque[s] avec ta famille sur une terre vierge (une feuille), tu commences à récolter de la bouffe (le miellat) pour te nourrir, et soudain il y a quelqu'un qui ressemble à rien de ce que tu connais, qui débarque et te transforme en esclave, te faisant trimer pour ensuite te piquer tes récoltes… »

    Il paraîtrait que l’exsudation de miellat par les pucerons se fasse naturellement sous la pression (osmotique) de la sève. En gros ne pas exsuder conduirait soit à ne pas manger, soit à faire exploser le pucerons. À vérifier : je n'ai jamais pratiquer de dissection ou autre étude détaillée de puceron.

    Certaines associations de plantes permettent de se protéger des pucerons : On peut cultiver des plantes qu'ils apprécient beaucoup comme des capucines ou des rosiers.
    Chez moi les rosiers sont généralement attaqués par les pucerons bien plus tôt que le pommier. Cela permet aux prédateurs de pucerons de se développer de manière précoce. Du coup, plus d'attaque notable sur les fruitiers.
    Par ailleurs, les coccinelles hivernent dans les arbres, et ont visiblement des préférences assez marquées pour certaines espèces. J'ai cru remarquer une très forte affinité pour le cognassier. Chez moi, il se couvre de coccinelles dès le printemps, souvent avant les dernières gelées, et depuis qu'il est planté — peut-être est-ce une simple coïncidence — les attaques de pucerons ont très nettement diminuées même sur les rosiers.
    Enfin, il est notable que les fourmis n'apprécient guère les labours. Outre quelques pièges judicieusement placés, et la glu, gratter la terre aux environs des pieds des arbres semble avoir tendance à les pousser à s’installer ailleurs.

    = Les vers =
    En fait il s'agit de chenilles le plus souvent. Peut-être la confusion est-elle à l'origine de l'inefficacité de Big Brother à fournir des informations intéressantes ? Ce sont les chenilles du carpocapse qui maltraitent le plus nos belles pommes.
    Le papillon pond dans l'arbre, les chenilles migrent dans les pommes, elles y dévorent leur content, puis descendent pratiquer leur nymphose dans la terre. Du coup plusieurs moyens de luttes s'offrent à nous. Depuis que j'en pratique quelques-uns ma récolte sur mon unique pommier est passée de systématiquement 0 pommes saines à plusieurs cageots en deux années. Dans la suite des [x] marquent les méthodes que je pratique.

    [x] Tenter de capturer les chenilles qui descendent en entourant le tronc de bandes cartonnées. Elles prendraient ça pour de la terre et s'y installeraient. Changer les bandes toutes les semaines pour tuer les chenilles. Lorsque je pratiquais cette technique, j'ai eu l'impression de capturer très peu de chenilles.

    Arroser la terre au pied de l'arbre avec un mélange d'eau (90%), de savon noir (5%), et d'huile (5%) ; le même que pour lutter contre les pucerons, afin de détruire les chenilles hivernantes. Il faut sans doute avoir confiance dans la composition de son savon noir… K⁺ + Acide gras est un engrais, mais n'est pas le seul composant de ce qui est vendu sous l’appellation savon noir. Ce n'est pas mon cas.
    [x] Ramasser immédiatement et détruire (au barbecue chez moi) les pommes tombées. Cela interdit à la chenille de descendre en terre, et évite aussi le développement de certaines maladies cryptogamiques comme la monilose.
    [x] Inspecter régulièrement TOUTES les pommes, et supprimer celles attaquées par le carpocapse. Les trous du carpocapse se reconnaissent à ce qu'ils sont gros, et suintant d'excréments. Certains prétendent qu'il seraient inutile de supprimer les pommes attaquées par d'autres prédateurs ; à voir. Les carpocapses ayant tendance à attaquer par génération — deux ou trois par ans — quatre à six inspections générales dans l'année suffisent. J'en fait souvent quatre.
    [x] Capturer les carpocapses adultes avant qu'ils ne se reproduisent. Il existe des pièges à phéromones chers et efficaces, que je n'ai jamais utilisé. Le système-D fonctionne assez bien apparemment. Percer de larges ouvertures (diamètre 4 à 5 cm) latérales à mi-hauteur dans des bouteilles de Badoit ROUGE (la couleur serait importante). Y mettre un peu de compote de pomme, quelques centilitres de bière, une goutte de vinaigre de cidre, compléter d'eau jusqu'au niveau des trous. Suspendre à des branches et faire l'appoint d'eau en cas d'évaporation. Toutes les deux à trois semaines reprendre une bière, de la compote et de la salade, pour renouveler le piège. Les maintenir actifs durant toute la saison. Cela piège aussi quelques mouches et frelons dont le vol n'est pas assez précis pour savoir sortir de ces bouteilles. Selon moi, c'est cette méthode qui m'a le mieux servi dans la lutte contre les carpocapses.

    = Les pommiers =
    Les arbres d'horticulteurs sont souvent greffés sur des porte greffe peu vigoureux afin de limiter leur développement, particulièrement les formes palissés, basse et moyenne tige. Malheureusement, cela signifie que lorsque l'arbre atteint la taille autorisée par son sol, le climat, et la vigueur du porte greffe, il commence à développer des maladies qui limiteront son développement. Il est donc aussi important de le tailler efficacement que d'entretenir son sol (amendement, engrais, couverture), ou de traiter préventivement l'apparition des divers parasites (sulfate de cuivre, chaux, soufre).

    = Éviter le combat =
    Enfin pour éviter d'avoir à lutter trop vigoureusement contre les parasites, il peut être intéressant de choisir des espèces exotiques — compatibles avec son climat, tout de même — qui ne sont pas attaqués par des parasites traînant dans le quartier : plaqueminier, grenadier, feijoa, kiwaï, jujubier, néflier du japon, Yuzu, etc, souffrent généralement de bien moins d'attaques que les pommiers, pruniers, et autres cerisiers, dans les quartiers résidentiels en Normandie.

    « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

    • [^] # Re: Remarques en vrac

      Posté par  . Évalué à 7. Dernière modification le 25 août 2021 à 12:11.

      Il paraîtrait que l’exsudation de miellat par les pucerons se fasse naturellement sous la pression (osmotique) de la sève. En gros ne pas exsuder conduirait soit à ne pas manger, soit à faire exploser le puceron. À vérifier : je n'ai jamais pratiqué de dissection ou autre étude détaillée de puceron.

      En fait pour leur croissance les pucerons ont besoin de protéines. La sève étant pauvre en protéines, ils sont obligés d'en consommer une grande quantité et de rejeter le reste: l'eau et le sucre principalement.

      Il est efficace d'empêcher les fourmis d'atteindre les pucerons  car la plante, lorsqu'elle détecte du glucose qui coule sur elle, augmente l'épaisseur de ses parois cellulaires ce qui ralentit les pucerons (et aussi la croissance de la plante). Si les fourmis prélèvent le miellat, la plante ne détecte pas qu'elle est attaquée et les pucerons peuvent proliférer. D'ailleurs pulvériser du glucose peut avoir une certaine efficacité.

      Chez moi les rosiers sont généralement attaqués par les pucerons bien plus tôt que le pommier. Cela permet aux prédateurs de pucerons de se développer de manière précoce. Du coup, plus d'attaque notable sur les fruitiers.

      En effet, il est important que les prédateurs soient nourris tout le temps. Les pucerons sont spécifiques (chaque espèce attaque une famille de plante) alors que les prédateurs sont généralistes (ils attaquent n'importe quelle espèce de puceron). Le sureau par exemple peut être intéressant comme réserve de pucerons.

      Autre prédateur notable du puceron: les syrphes.

      • [^] # Re: Remarques en vrac

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

        Et, les Capucines dans un jardin. Les pucerons vont dessus, ça fait pas grand chose pour les capucines, mais ça libère les plantes autour. (truc de grand-mère)

        Pourquoi bloquer la publicité et les traqueurs : https://greboca.com/Pourquoi-bloquer-la-publicite-et-les-traqueurs.html

  • # Bienvenu dans le monde réel :-)

    Posté par  . Évalué à 3. Dernière modification le 25 août 2021 à 10:20.

    J'ai bien aimé le "Le paradoxe du jardinage : si tu veux manger des fruits de ton jardin, tu vas devoir lutter contre la nature. Perso j'ai deux soucis : les vers et les pucerons."

    "le sol sera maudit à cause de toi. C'est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie, il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l'herbe des champs." Genèse 3:17

    Plus de 6000 ans qu'on est prévenu, et pourtant à l'époque tout était bio par la force des choses ! Mais les écolos des villes l'ont oublié ou pensent que c'est caduc :-D

    • [^] # Re: Bienvenu dans le monde réel :-)

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      "le sol sera maudit à cause de toi. C'est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie, il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l'herbe des champs." Genèse 3:17

      Oui mais au moins on peut manger des pommes et du blé. Il voulait qu'on mange quoi Dieu? Du serpent?

      Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

      • [^] # Re: Bienvenu dans le monde réel :-)

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

        Des pommes à condition d'avoir un bon couteau pour ne manger que ce qu'il y a autour des trous de vers. Mon grand-père avait un pommier qui faisait de toutes petites pommes délicieuses, mais bourrées de vers, il ne restait plus grand chose à manger autour (on ne jette pas une pomme sous prétexte qu'il y a un ver dedans).

        « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

    • [^] # Re: Bienvenu dans le monde réel :-)

      Posté par  . Évalué à 4.

      Très modeste jardinier aussi, je trouve qu'effectivement ça permet de changer de regard sur les agriculteurs. Entre les quantités hallucinantes d'eau qui faut mettre pour récolter quelques tomates ou la grande tentation de mettre un coup de pchit-pchit chimique pour se débarrasser des fourmis (rapide et efficace).
      Je me garderais bien de taper sur les écolos des villes, je tire plutôt mon chapeau aux cultivateurs qui font du bon boulot (le bio en particulier)

    • [^] # Re: Bienvenu dans le monde réel :-)

      Posté par  . Évalué à 8.

      "le sol sera maudit à cause de toi. C'est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie, il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l'herbe des champs." Genèse 3:17

      Et si vous trouvez un corbeau mort devant votre porte, le message est clair : les fourrures couvriront les chefs et les frères des chefs, un vent glacial fera couler le nez du voyageur, et les anciens devront mettre les pieds dans l’eau chaude.

  • # Citadin dans son jardin

    Posté par  . Évalué à 10.

    Citadin

    • [^] # Re: Citadin dans son jardin

      Posté par  . Évalué à 10.

      Oui et ça c'est comment un rural se voit après avoir pris le métro à paris :

      metro 2033

      Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

      • [^] # Re: Citadin dans son jardin

        Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 1.

        Merci :-) par moment les attaques incessantes contre les Parisiens me fatiguent.

        « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

        • [^] # Re: Citadin dans son jardin

          Posté par  . Évalué à 9.

          Tu ne peux pas nier que la relation entre les Parisiens et la nature est complexe et en partie fantasmée :-) En général, les citadins savent bien ce qu'est la nature, mais ils ne connaissent pas du tout la réalité de la production agricole. Ils ne comprennent pas que les champs ou les élevages sont des unités de production industrielle (parce qu'un agriculteur doit produire assez pour nourri 60 personnes), et que ça ne peut pas être en même temps des parcs ou des zoos. Il n'est pas plus pertinent de mettre un étang avec des grenouilles au milieu d'un champ de blé que de mettre un arbre au milieu d'une usine Renault.

          • [^] # Re: Citadin dans son jardin

            Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

            Quels Parisiens ?

            « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

            • [^] # Re: Citadin dans son jardin

              Posté par  . Évalué à 3.

              Sûrement les mêmes que ceux qui voudraient mettre un champ de blé autour d'un étang !

              Matricule 23415

          • [^] # Re: Citadin dans son jardin

            Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3.

            Les arbres dans (la cour) des usines c'est bien : ça humanise l'univers de l'ouvrier. ->[]

            “It is seldom that liberty of any kind is lost all at once.” ― David Hume

          • [^] # Re: Citadin dans son jardin

            Posté par  . Évalué à 4.

            Oui, mais c'est amusant, car en fait, c'est très ancien et surement lié a l'urbanisation depuis qu'elle existe. Je suis a peu prés sur qu'on doit retrouvé ça dans la Rome antique.

            Je chante les campagnes et les dieux de la campagne : leur leçons ont fait perdre à l'homme l'habitude d'assouvir sa faim avec le gland du chêne ; ces dieux lui ont appris les premiers à assembler des charpentes et à couvrir une étroite demeure d'un feuillage verdoyant ; les premiers aussi, dit-on, ils apprirent aux bœufs à le servir et adaptèrent au chariot la roue. (Tibulle)

            Néanmoins, je ne suis pas un grand connaisseur de la question, mais on retrouve aussi cette idéalisation de la campagne chez les peintre de l'école de Barbizon par exemple.

            Bref, c'est un éternel cliché, ce qui ne veut pas dire qu'il ne soit pas en parti vrai d'ailleurs, et c'est amusant de le retourner, car évidement, l'inverse est aussi valable, l'enfer de la ville tentaculaire et oppressante est aussi en partie fantasmée par les gens qui vive éloignés d'elle. Babylone ! Bon, ça fait du bien de voir qu'en ces temps ou tout semble devoir changer qu'il y a quand même des truc qui ne changerons surement jamais.

            Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

            • [^] # Re: Citadin dans son jardin

              Posté par  . Évalué à 5.

              l'enfer de la ville tentaculaire et oppressante est aussi en partie fantasmée par les gens qui vive éloignés d'elle.

              Ah oui, j'en suis certain. Mais j'ai l'impression qu'il y a une sorte d'asymétrie dans le pouvoir (perçu ou réel) de changer l'environnement de l'autre : quand le campagnard évoque l'enfer de la ville, c'est pour dire qu'il n'irait jamais y habiter (et même pas besoin d'évoquer le métro, rien qu'une route à plus de deux voies suffit à provoquer l'émoi); quand un citadin évoque la campagne, c'est plutôt pour dire qu'il souhaiterait y habiter, mais qu'il voudrait aussi se débarrasser des gens qui y habitent et qui dénaturent son idéal (chasseurs, agriculteurs intensifs, bouseux crotteux qui parlent patois, etc). Du coup, je comprends pourquoi les habitants de la campagne voient d'un mauvais œil ceux qui n'y habitent pas (ou ceux qui n'y sont pas nés) et qui veulent leur imposer un mode de vie différent.

              Loin de moi l'idée de prendre leur défense sur tout, parce que les ruraux ne réalisent souvent pas que leur confort (relatif) n'existe que parce qu'ils vivent aux dépens des autres: jamais une vie d'abonnement ne couvrira la maintenance de 3km de ligne électrique pour un hameau de 3 familles, idem pour l'eau courante, les routes, Internet, les quelques services publics qu'il reste encore, etc. Par ailleurs, la tolérance de fait pour certains loisirs nuisibles—chasse, conduite sous l'emprise de l'alcool—ou diverses fraudes—travail dissimulé, corruption, activités illégales, fraude au diesel, permis de construire—fait partie de "traditions" indéboulonnables, qui sont mal comprises par les citadins. Mais je comprends que, du coup, ils voient d'un mauvais œil les citadins qui viennent se mêler de leurs affaires, parce qu'ils savent aussi ce qu'ils risquent d'y trouver.

              • [^] # Re: Citadin dans son jardin

                Posté par  . Évalué à 10.

                Parmi les problèmes que rencontre le citadin égaré a la campagne, j'en vois deux principaux. Le premier assez évident, c'est le rapport a l'espace.

                Lorsque j'étais enfant, ma famille, bien que citadine, avait fait construire une petite maison de campagne dans l’arrière pays varois. Mais nos origines rurales nous avait permis une adaptation très rapide aux mœurs des habitants du coin. Un point m'avais marqué. Il n'était jamais venu a l'idée de mon père de clôturer notre lopin de terre. Il avait remarqué qu'un sentier traversé notre terrain et qu'il était régulièrement emprunté par un ancien. ça lui convenait bien, après quelque temps, et une approche en bonne et due forme de ce personnage, il était devenu un ami et allié qui nous rendait bien service, par son passage régulier (surveillance, cueillette des fruits, ce genre de chose).

                Par contre, pour nos voisins aussi citadins, ce n'était pas la même histoire. La première chose qu'ils ont fait en aménageant leur terrain, c'est une clôture. L'espace en ville est un bien précieux, on ne le partage pas.

                L'autre probléme c'est le rapport au temps. Le citadin est pressé, la campagne demande du temps pour tout. Il faut savoir gérer son ennui, apprendre la patience. Savoir ne rien faire, et aussi mesurer ses paroles et les susceptibilités des gens.

                Mais crois-moi, tout ça n'est rien en comparaison avec le monde de la mer. Si tu recherche un environnement étrange peuplé par des gens aux mœurs incompréhensible, fait donc un tour sur l'océan, tu ne va pas être déçu du voyage, si ton estomac le supporte ;-).

                Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

                • [^] # Re: Citadin dans son jardin

                  Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

                  Faudrait pas généraliser non plus hein !

                  Ce n'est pas parce qu'un citadin fait un truc que tous les autres feront pareil et ainsi de suite. Et la campagne n'est sûrement pas ce havre de paix, de bonheur, de silence et d'échanges qu'on aurait un peu trop tendance à proclamer. Pratchett dans l'un de ses bouquins (Coup de tabac), parle très bien des bruits caractéristiques du fameux "silence" de la campagne. Et la ville, y compris Paris, n'est pas tout l'inverse. C'est aussi une question d'attitude personnelle.

                  « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

                  • [^] # Re: Citadin dans son jardin

                    Posté par  . Évalué à 4.

                    Bah en fait, il le voir comme une sorte de mouvement. La ville est une construction humaine, de gens qui avant vivaient avant à la campagne, en quelque sorte. Avec la civilisation moderne (mais c'était vrai aussi pour des civilisations antiques), les humains sont parti des campagnes ou ils vivaient en majorité pour habiter des villes.

                    Il y a donc naturellement, une sorte de nostalgie de cette campagne perdue. On peut même la retrouvé dans la bible (le jardin d’Éden, Babylone, etc …)

                    C'est grosso-modo de la que vient surement cette idée tenace que la campagne serait un havre de paix et de bonheur, alors qu'en fait, c'est plein de moustiques, ça sent la bouse de vache et les bistrots sont tous fermé passé 19h, quand y en a.

                    Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

                    • [^] # Re: Citadin dans son jardin

                      Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3. Dernière modification le 26 août 2021 à 13:04.

                      Qu'il y a tout le temps du bruit, qu'il faut une voiture pour aller n'importe où parce qu'en plus non seulement c'est loin de tout, mais en plus les routes ne sont pas faites pour qu'on puisse marcher à côté, et que quand tu débarques dans un coin on te regarde en chien de faïence souvent.

                      Et je peux affirmer, d'expérience, que les cancans de voisinage, il y en a autant à Paris qu'ailleurs. Mais ça doit aussi dépendre des quartiers.

                      « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

                      • [^] # Re: Citadin dans son jardin

                        Posté par  . Évalué à 3.

                        que quand tu débarques dans un coin on te regarde en chien de faïence souvent.

                        Alors qu'en ville, même si tu est entrain de crever dans la rue, on te laisse tranquille et on passe son chemin en regard ailleurs.

                        Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

                        • [^] # Re: Citadin dans son jardin

                          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 2.

                          Alors qu'en ville, même si tu est entrain de crever dans la rue, on te laisse tranquille et on passe son chemin en regard ailleurs.

                          Et bien pas forcément. Mais, je dois avouer que, chaque fois que j'ai fait des chutes dans la rue, les gens qui m'ont le plus aidée était étrangères.

                          « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

                          • [^] # Re: Citadin dans son jardin

                            Posté par  . Évalué à 5.

                            Et bien pas forcément. Mais, je dois avouer que, chaque fois que j'ai fait des chutes dans la rue, les gens qui m'ont le plus aidée était étrangères.

                            Si ils ont fait preuve d'urbanité, c'est que cela devait surement être des gens de la campagne, pas de ces sauvages qui vivent en ville.

                            (oui, je peux faire tourner les gens en bourrique indéfiniment avec ça, je te préviens. Ben c'est a dire qu'il faut bien qu'on s'occupe à la campagne ;-)

                            Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

                      • [^] # Re: Citadin dans son jardin

                        Posté par  . Évalué à 2.

                        Qu'il y a tout le temps du bruit

                        Quand je suis rentré chez mes parents y a 2 ans pour les vacances, je me suis levé la nuit pour ouvrir la fenêtre de la chambre parce que j’avais chaud. Je me suis rendu compte qu’elle était déjà ouverte, mais qu’il y avait tellement pas de bruit que j’étais persuadé qu’elle était fermée.

                        qu'il faut une voiture pour aller n'importe où parce qu'en plus non seulement c'est loin de tout, mais en plus les routes ne sont pas faites pour qu'on puisse marcher à côté

                        C’est vrai pour la voiture, mais pour la deuxième partie de la phrase, je sais pas de quelle endroit tu parles. Chez moi, dans le Sundgau, tu as des pistes cyclables entre les villages et si y en a pas, t’as toujours les chemins de champs. Il me semble que c’est pareil dans les coins autours (Territoire de Belfort, Suisse, etc.).

                        • [^] # Re: Citadin dans son jardin

                          Posté par  (Mastodon) . Évalué à 5.

                          Quand je suis rentré chez mes parents y a 2 ans pour les vacances, je me suis levé la nuit pour ouvrir la fenêtre de la chambre parce que j’avais chaud. Je me suis rendu compte qu’elle était déjà ouverte, mais qu’il y avait tellement pas de bruit que j’étais persuadé qu’elle était fermée.

                          Il n'y a pas d'églises en Alsace ?

                          J'ai fait une fois 2 nuits de camping dans les grisons, moi ça ne m'a pas gêné parce que je dors comme une masse mais une de mes amis qui dormait dans une tente à côté du van s'est plaint qu'il avait passé une très mauvaise nuit parce que toutes les églises de la vallée sonnaient toutes les heures et qu'en plus elles étaient désynchronisées de quelques secondes. Et c'est vrai que c'est une réelle source de pollution sonore avec les cloches des vaches si tu n'y est pas habitué ou que tu n'aimes pas ça.

                          • [^] # Re: Citadin dans son jardin

                            Posté par  . Évalué à 5.

                            Mes grand-parents avaient une horloge comtoise. Cette horloge rythmait leur vie depuis tellement longtemps qu'il n'y prêtaient absolument pas attention, enfin si justement, mais de façon clairement inconsciente. Si elle s'arrêtait ou si elle retardait, en cas par exemple de désynchronisation avec les cloches du village ou avec l'arrivée du facteur, cela déclenchait inévitablement un événement nécessitant une investigation. Est-ce le facteur qui est en retard, si oui pourquoi, et si non, est-ce qu'il faut régler l'horloge ? Pour nous qui n'étions pas habitué, cette horloge était une vraie torture. non seulement elle battait la mesure du temps avec un tic-tac sorti droit de l'enfer, mais en plus elle sonnait, les heures et cinq minutes avant l'heure pour être sur que l'on ne loupe pas l'heure, et aussi la demi-heure.

                            On a fini par en hériter, elle trône maintenant dans le salon de mes parents. Un jour mon père a eu l'idée saugrenue de vouloir la remettre en route. A cette occasion, n'y arrivant pas, je m'y suis collé, et j'ai du comprendre comment elle fonctionnait, a l'aide de quelques infos glanées sur le net. Le mécanisme est vraiment intéressant à étudier, et tout est question d'équilibre, en particulier, de calage du cadre abritant le mécanisme par rapport au sol. J'ai fini par réussir a la remettre en route. Ils ont tenu deux jours avant de décrocher les poids pour l'arrêter et ils ne l'on jamais plus remise en route.

                            Pour les cloches du village, elles étaient très pratique pour moi qui était tout le temps a courir partout dans le pays. Je n'avais pas besoin de montre, je savais quand je devais rentrer. Et ça me donnait aussi la direction du village. Mais j'en avais limite pas besoin, dés qu'il était l'heure, le chien de mes grand-parent venait me retrouver, où que je sois, et se charger de me ramener à la maison. ça m'a toujours bluffé la capacité de ses animaux à sentir ce genre de chose.

                            Ouais, bon, c'est sur maintenant les campagnes ont changé, mais ce besoin de marquer le temps qui passe est toujours important, je pense. Aujourd'hui, c'est plutôt les notifications de nos smartphones qui jouent ce rôle ou le programme de la TV ou de la radio ou je ne sais quoi. C'est assez intéressant de chercher les truc qui justement rythme notre quotidien. Je pense qu'il y la un besoin assez profond d'avoir ces repères temporels, qui permettent de matérialiser nos propres rythmes biologiques.

                            Sinon, les bouchons d'oreille, c'est la base en camping. Surtout si tu campes a moins d'un kilomètre de moi, c'est limite si les ours viennent pas me réveiller pour me demande d'arrêter de ronfler. Mais souvent ceux qui ont le sommeil léger disent qu'ils ne les supportent pas car ils entendent battre leur propre cœur. A un moment, il faut quand même se dire que le problème est peut-être aussi dans la tête. Mais je reconnais que c'est un vrai problème pour les gens ont cette sensibilité, et ça peut vraiment pourrir la vie.

                            Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

                          • [^] # Re: Citadin dans son jardin

                            Posté par  . Évalué à 1.

                            Il n'y a pas d'églises en Alsace ?

                            Si, mais ça n'a rien à voir avec la campagne, il y a des églises en ville aussi.

                    • [^] # Re: Citadin dans son jardin

                      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2.

                      … et les bistrots sont tous fermé passé 19h, quand y en a.

                      Je m'insurge ! Il y a des bistrots ! Plus que tout autre commerce ! Dans ma commune, 300 habitants, 3 bistrots, et le ratio est similaire dans les communes voisines. L'accès à la picole aux ragots au café est un truc qui ne manque jamais.

                      Par contre, c'est vrai qu'à 19h (l'hiver), tout est fermé et y'a plus un chat dans les rues. Attends, en fait, même le reste du temps, y'a pas beaucoup de chats dans les rues…

                      • [^] # Re: Citadin dans son jardin

                        Posté par  . Évalué à 3.

                        oui mais là on parle d'humain ;)

                        Il ne faut pas décorner les boeufs avant d'avoir semé le vent

          • [^] # Re: Citadin dans son jardin

            Posté par  . Évalué à 2.

            Ben moi, je suis né et j'ai grandi à Paris, maintenant j'habite la campagne, ça correspond à ce que j'attendais et ça me va très bien (même les jours où ça sent la merde comme dans une ruelle parisienne) !

  • # Planter des fèves ?

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6. Dernière modification le 25 août 2021 à 11:38.

    J'ai des arbres fruitiers dans mon jardin et je n'ai plus de pucerons dessus depuis que je plante des fèves.

    Je ne sais pas si c'est une coïncidence, mais les pucerons adorent les fèves (sans toutefois réussir à les faire mourir) alors je me dis qu'ils vont peut être uniquement vers leur nourriture préféré?

    Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

  • # tarte tatin

    Posté par  (Mastodon) . Évalué à 6.

    Parler de pommes et mentionner des recettes sans évoquer la tarte tatin, c'est ballot.

    • [^] # Re: tarte tatin

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 2.

      Bah… T'aurais pu donner une recette !

      • Yth.
      • [^] # Re: tarte tatin

        Posté par  . Évalué à 9.

        C'est facile, tu fais une tarte, tu la met au four pis tatin.

        (ça marche mieux à l'oral et avec un accent picard)

      • [^] # Re: tarte tatin

        Posté par  (Mastodon) . Évalué à 9. Dernière modification le 26 août 2021 à 13:26.

        Je les fait un peu à la méthode Rache. Je pars du principe que vous savez faire une pâte brisée ou feuilletée.

        Quelques pommes coupées en morceaux très irréguliers (faut qu'il y ait de la mâche).

        Faire caraméliser à la poile les morceaux de pommes dans une tonne[1] de beurre (salé évidemment) avec une tonne[1] de sucre et un peu de cannelle.

        Une fois bien caramélisées verser le tout (pomme et jus/suc/beurre) dans un plat à tartre.

        Poser la pâte de son choix (il ya des jours je préfère brisée, d'autres fois feuilletée) par dessus le tout, perso j'aime bien pousser les bords de la pâte à l'intérieur plutôt que de couper au dessus mais là-aussi ça dépend si vous la préferrez avec beaucoup ou peu de pâte. Si vous êtes un de ces dégénérés qui à chaque fois qu'ils mangent une pizza laissent les bords de pâte dans l'assiette plutôt que de la manger, choisissez de couper.

        Cuire au four à feu moyen une quarantaine de minutes.

        Si vous suivez @gordosxelmundo (instagram) rajoutez une boule de glace vanille ou mieux un sorbet au calvados et mangez la encore chaude.

        [1] ne pas prendre tonne au sens littéral du système métrique international. J'aurais pu dire une chiée mais ça donne moins faim.

        • [^] # Re: tarte tatin

          Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3. Dernière modification le 26 août 2021 à 13:28.

          ne pas prendre tonne au sens littéral du système métrique international. J'aurais pu dire une chiée mais ça donne moins faim.

          Beaucoup trop ?
          Plein ?
          Une bonne partie du paquet de sucre et toute la motte de beurre ?
          A gusto ?
          Oh et puis c'est votre tarte, mettez-y ce que vous voulez ?

          « Tak ne veut pas quʼon pense à lui, il veut quʼon pense », Terry Pratchett, Déraillé.

        • [^] # Re: tarte tatin

          Posté par  . Évalué à 1.

          faut qu'il y ait de la mâche

          ça veut dire quoi ?
          (j'ai pas compris pourquoi les morceaux devaient être très irréguliers)

        • [^] # Re: tarte tatin

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2. Dernière modification le 27 août 2021 à 07:45.

          « Je pars du principe que vous savez faire une pâte brisée ou feuilletée. »

          À garniture équivalente — qui sont rarement médiocres — la pâte fait pourtant la différence entre une tarte qu'on consommera du bout des lèvres — Herta je pense à toi — pour ne pas gâcher, ou celle qui sera dégustée en un tournemain.

          Recette efficace et simplissime :
          — 100 à 110g de beurre ;
          — 3 à 4 cuillerées d'eau ;
          — 30 à 60 g de sucre ;
          — une très grosse pincée de sel ;
          ---> à faire fondre dans un casserole.

          — 250 g de farine ;
          ---> à mélanger avec le fondu ; précuire 5 mn à four chaud ou pas, protéger d'une pellicule de chocolat fondu ou pas, selon la garniture et sa capacité à rendre de l'eau.

          « IRAFURORBREVISESTANIMUMREGEQUINISIPARETIMPERAT » — Odes — Horace

          • [^] # Re: tarte tatin

            Posté par  . Évalué à 3.

            dégustée en un tournemain

            déguster en un tournemain, concept intéressant ;-)

            (déguster : Goûter attentivement et lentement une boisson ou un aliment pour en apprécier les qualités.
            en un tournemain : en un instant)

      • [^] # Re: tarte tatin

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1.

        Tatin familiale, plus simple on fait pas :

        Ingrédients :
        - un kilo de pommes
        - sucre en poudre un kilo (enfin beaucoup, quoi)
        - pâte à tarte à dérouler (ma mère préfère feuilletée, le standard serait brisée)

        Algo :
        Dans un moule à bords hauts, étaler une couche très épaisse de sucre. Vraiment très épaisse. Poser par-dessus les pommes coupées de manière irrégulière, ou régulière si l'on veut faire chichiteux, mais dans cette recette il ne faut pas dépasser le centimètre d'épaisseur. Poser la pâte par-dessus, mettre à four chaud 170 °C jusqu'à ce que la pâte commence à brunir. Sortir du four, attendre que cela refroidisse partiellement avant de retourner sur un plat de service.

        Points d'attention :
        - compte tenu de la quantité de sucre qu'il faudra ajouter, autant utiliser des pommes plutôt acidulées : boskoop, canada…
        - il faut un moule dans une matière thermoconductrice : plutôt de la tôle d'acier que de l'alu, plutôt du verre que de la céramique
        - j'insiste sur la hauteur des bords du moule, dans un plat à tarte avec des bords de 2 cm seulement, ça ne peut pas marcher.
        - l'épaisseur du sucre est l'élément clé. Si l'on radine, ça va faire une sauce de jus de pommes sucrée au fond du plat, détremper la pâte, complètement raté. Un bon centimètre d'épaisseur peut sembler démentiel, mais c'est ce qu'il faut
        - même si l'on a laissé refroidir, il existe un risque de se brûler avec du caramel, restez prudent.e en retournant. On pose le plat sur le moule, on maintient ferme des deux mains, et on retourne vivement mais pas au point que la force centrifuge projette du caramel à l'extérieur.
        - si l'on a oublié le refroidissement trop longtemps et que le caramel a figé, ça ne sortira plus, il faut remettre au four ou sur la flamme pour le ramollir.

        Plus fort que la carbo de Jean-Kévin par Guillaume Long ! ;-)

        Intendant, donc méchant, mais libre !

  • # Vérité cruelle

    Posté par  . Évalué à 6.

    En fait, il y a malheureusement des fantasmes qui circulent parmi les jardiniers amateurs (et les parisiens écolos qui n'ont jamais eu de jardin mais qui croient tout savoir). Par exemple, que les rendements sont meilleurs dans un écosystème équilibré, que les techniques soi-disant ancestrales (jardiner avec la lune, planter sans labours, etc) sont plus efficaces que l'agriculture industrielle, que les plantes dans un jardin sont moins stressées qu'en serre industrielle, etc.

    C'est pourtant complètement faux. Le rendement maximal d'une plante (en biomasse ou en production de la partie qui nous intéresse) est très généralement obtenu dans des conditions très artificielles (éclairage, cycle jour/nuit, concentration en CO2, température, arrosage et minéraux). Au contraire, les intempéries, les parasites, la compétition avec d'autres plantes, c'est stressant, et ça diminue les rendements. Produire dans un jardin, c'est passer son temps à essayer de limiter les effets néfastes de la nature (en partie parce que les variétés cultivées ne sont pas très bien adaptées à la survie dans les jardins, mais pas seulement). Et que même en agriculture bio, les traitements sont très fréquents (plusieurs fois par semaine parfois), sans être nécessairement sans danger: le critère pour le bio/pas bio, c'est la chimie de synthèse, mais des produits non synthétiques peuvent être assez dangereux—les épandages de souffre ou de cuivre sont assez problématiques, et les sols de certaines cultures bio sont plus pollués que les sols des cultures traditionnelles).

    Je ne sais pas s'il existe réellement une solution, mais en tout cas, c'est certain que si on couvrait la terre de potagers, on crèverait tous de faim après avoir mangé beaucoup de fruits avec des vers dedans.

    • [^] # Re: Vérité cruelle

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

      Je trouve toujours ça curieux de comparer un potager à une exploitation agricole.

      Un peu comme si une moule venait présenter son projet perso de TODOList pour Arduino et qu'on lui dise que ça ne tourne pas sur un cluster Kubernetes.

      Le post ci-dessus est une grosse connerie, ne le lisez pas sérieusement.

    • [^] # Re: Vérité cruelle

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

      mais des produits non synthétiques peuvent être assez dangereux—les épandages de souffre ou de cuivre sont assez problématiques, et les sols de certaines cultures bio sont plus pollués que les sols des cultures traditionnelles).

      Bah c'est comme dire que les produits naturels sont toujours meilleurs que les produits industriels/« chimiques ».
      Je préfère personnellement un BigMac qu'une soupe de ciguë.

      • [^] # Re: Vérité cruelle

        Posté par  . Évalué à 8.

        Tu as déjà goûter la soupe de ciguë pour dire ça ?

        « Rappelez-vous toujours que si la Gestapo avait les moyens de vous faire parler, les politiciens ont, eux, les moyens de vous faire taire. » Coluche

    • [^] # Re: Vérité cruelle

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 10.

      L'objectif d'un potager en permaculture, comme indiqué dans un commentaire plus haut d'un expert de la demi-lecture de livre sur le sujet, c'est la flemme maximale pour le rendement maximal.
      En gros : t'en fais le moins possible pour obtenir quand même quelque chose.

      Le rapport énergie dépensée (toutes formes confondues : investissements financiers, temps passé, huile de coude, carburants, engrais et autres produits ajoutés, etc.) sur la production finale peut être un des meilleurs imaginable avec de l'expérience (au début on fait peau de chagrin pour très cher ).

      Dans ce sens là, le rendement est un des meilleurs possibles.
      Par contre le rapport superficie/production n'est pas forcément le meilleur non.
      Tout dépend de ce que tu cherches à optimiser.

      Perso : je n'ai pas le temps de faire autre chose que de la permaculture (ou au moins mon interprétation adaptée à mon terrain, et mes envies).

      • Yth.
      • [^] # Re: Vérité cruelle

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10. Dernière modification le 26 août 2021 à 18:21.

        Il y a aussi un autre rapport au monde à développer. Ne pas penser en terme de rendement mais d'expérience et d'échange. Accepter de laisser une partie de sa récolte aux insectes et aux animaux tant qu'on a assez pour se nourrir, donner aux voisins les produits en trop et en profiter pour papoter. Établir ses priorités, ce sur quoi on va lâcher prise, ce sur quoi on va engager des efforts et du temps, pour un objectif hautement personnel. Avoir un jardin, potager compris, que ce soit en permaculture ou autre, ce n'est pas forcément pour viser l'autonomie alimentaire et c'est rarement la motivation première.

        Et si c'est la motivation, il faut plus que quelques livres et vidéos pour arriver à quelque chose. J'en discutais avec un ami récemment : pourquoi les jardins de nos amis (ex)citadins sont si souffreteux, alors qu'en théorie, ils font ce qu'il faut ? J'ai compris en allant aider un de ces amis. Sans avoir grandi dans un milieu paysan, il manque un tas de savoirs et de savoir-faire, des outils, des produits (naturels ou non : le compost, ça reste un apport). Beaucoup de grandes idées mais pas assez de pratique pour comprendre comment tout interagit. C'est compliqué à transmettre : comment on sait que la tomate a soif, qu'elle a trop chaud ou pas assez, qu'un ravageur débarque, que l'équilibre du sol est mauvais ? Ce sont des informations sensitives, qu'on a la chance d'apprendre si on grandit avec des paysans, et qu'on met plusieurs années à acquérir. On peut tenter de compenser par plus de théorie (typiquement, l'équilibre des sols, ça s'analyse) mais avant que le "tout" fonctionne… Et s'il y a des trucs que je peux mettre en mot, il y a aussi plein de choses que je ne saurais expliquer, et qui font que mes carottes poussent là où celles de mon ami sont un désastre (avec des conditions générales pourtant assez proches).

        C'est d'ailleurs le point important des grands noms de la permaculture qui arrivent à avoir des lieux productifs : ceux que je connais ne débarquent pas de la ville avec juste leurs théories, ils ont passés des années les pieds dans la terre avant de se dire "tiens et si on faisait comme ça, ça donnerait quoi ?". Et la narration de leur histoire passe souvent comme négligeable tous les échecs qu'ils ont rencontrés dans leurs expériences. À la fin, ils partagent ce qui a marché pour eux, dans leur environnement, et tentent d'expliquer pourquoi ça semble marcher. Qu'est-ce que le néophyte en retient ? "La butte de culture est magique, avec ça je peux nourrir tout le quartier sans travail et avec 5m² de jardin".

        Bon, raté. Toutes les pratiques jardinières, quelque soit leurs origines, se révèlent néfastes dans certains milieux et adaptées dans d'autres. Et typiquement arrêtez de faire des buttes partout, c'est une aberration… De même que NPK n'est pas un gros mot (même si on n'est pas obligé de passer par des engrais industriels pour les avoir… mais ça aide sur les grandes parcelles).

        Toute la difficulté quand on commence à jardiner à l'âge adulte est de mettre son (petit) savoir de côté et aller voir les autres jardiniers pour apprendre. On peut toujours discuter avec eux de la pertinence d'utiliser du glyphosphate et de faire des labours profonds… Mais si la personne a des tomates depuis 30 ans et qu'on est à notre deuxième année sans arriver à faire une vraie récolte, c'est signe qu'il faut de l'humilité et prendre le temps de voir tout ce qui est au delà des mots. Questionner ce qu'on apprends et les pratiques, oui, mais ne pas s'arrêter à la surface des choses, comprendre comment tout s'imbrique, ne pas croire qu'on a compris trop vite. Et tout reprendre à zéro quand on change de région ! Parce que je fais ma maligne, mais je rame sacrément à faire prendre une haie… Mauvaise prise en compte des contraintes locales ;)

    • [^] # Re: Vérité cruelle

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

      Je ne sais pas trop ce que tu veux dire avec ton post, mais en tous les cas, ce qu'on ne compte pas avec l'agriculture intensive, c'est qu'elle ne peut pas perdurer dans le temps.
      On regarde le rendement, mais pas tout ce qui en découle :
      - l'eau polluée
      - les sols appauvris
      - la pollution qui est générée

    • [^] # Re: Vérité cruelle

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 10.

      En fait, il y a malheureusement des fantasmes qui circulent parmi les jardiniers
      amateurs […] Par exemple, que les rendements sont meilleurs dans un écosystème équilibré

      J'ai jamais entendu un jardinier amateur écolo parler de rendement, et surtout comparer ses rendements avec l'industrie agricole. Par contre, j'en ai beaucoup entendu parler de qualité gustative, de lien recréé avec la nature, de qualité du sol, de restauration des écosystèmes.

      A mon avis, tu es à côté de la plaque.

      • [^] # Re: Vérité cruelle

        Posté par  . Évalué à 4.

        J'ai jamais entendu un jardinier amateur écolo parler de rendement

        Quand on prétend se nourrir en partie avec le potager et/ou quand on prétend gagner de l'argent en faisant pousser ses légumes, alors la notion de rendement est primordiale.

        surtout comparer ses rendements avec l'industrie agricole

        Personne ne compare le rendement d'un potager avec le rendement industriel (et encore), mais beaucoup ont des idées très arrêtées (et fantasmées) sur le rendement du bio ou de différentes méthodes artisanales (sans labours, etc).

        A mon avis, tu es à côté de la plaque.

        C'est juste qu'on ne parle pas de la même chose. Je parlais du fait que les citadins avaient beaucoup de conseils à donner aux agriculteurs sur comment il fallait qu'ils travaillent, et que ces conseils étaient ridicules.

        • [^] # Re: Vérité cruelle

          Posté par  . Évalué à 5.

          Personne ne compare le rendement d'un potager avec le rendement industriel (et encore), mais beaucoup ont des idées très arrêtées (et fantasmées) sur le rendement du bio ou de différentes méthodes artisanales (sans labours, etc).

          Certains vont au dela du fantasme : https://www.fermedubec.com/wp-content/uploads/sites/8/2017/11/La-methode-de-la-Ferme-du-Bec-Hellouin.pdf

          Depuis 2010, de nombreux agronomes français et étrangers sont venus visiter la Ferme du
          Bec Hellouin. Constatant un niveau de production particulièrement intensif et une aggradation
          du milieu naturel (création de sol, amélioration de la biodiversité et des paysages,
          séquestration de carbone…), certains agronomes ont pensé que l’expérience méritait d’être
          scientifiquement validée et modélisée. François Léger, directeur de l’unité de recherche
          SADAPT, de l’INRA et AgroParisTech, et nous-mêmes avons formulé conjointement un
          projet de recherche intitulé « Maraîchage biologique permaculturel et performance
          économique » (cf site www.fermedubec.com).

          • [^] # Re: Vérité cruelle

            Posté par  . Évalué à 6. Dernière modification le 27 août 2021 à 13:22.

            As-tu lu le rapport? D'après le résumé, c'est mitigé (https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01548676). Ils ne regardent que la rentabilité économique (et ils ne comparent pas le rendement avec les autres formes d'agriculture), et estiment le revenu mensuel entre 898€ et 1571€ par mois, pour une surface étudiée de 1000m2 dont 42% sous serre, qui correspond à la partie la plus intensive de leur ferme, et 43h/semaine de travail (en moyenne annuelle). Ils arrivent à de grosses productions par m2 parce qu'ils enchainent plusieurs cultures sous serre et sur des couches chauffantes au cours de l'année, mais le rapport ne se concentre que sur ces 1000m2 intensifs, et ne regarde pas les autres activités de la ferme. En tout cas, on ne parle pas du tout de méthodes traditionnelles. Les prix considérés sont les prix de vente bio en circuit court. D'après ce que je comprends, il s'agit d'optimiser la production sur une petite surface, avec beaucoup de main d'œuvre (donc carrément à l'opposé de ce qui avait été dit plus haut sur la permaculture, où l'objectif était d'en faire le moins possible).

            Tu connais cette exploitation? Leur site dit "Les activités de la Ferme du Bec Hellouin et de l’Ecole de Permaculture du Bec Hellouin évoluent. La ferme n’ouvrira plus ses portes au public pour les visites libres, ni pour la boutique." Et ils vendent des formations à la permaculture à 280€ la journée.

            Quand je vois ça, pour moi, mes warnings clignottent. Il semble s'agir d'un établissement "pilote", dont les activités sont tournées vers la formation et vers l'expérimentation. Par contre, j'avoue qu'il y a un contraste entre le discours du site web, qui semble plus ou moins issu d'un manuel d'anthroposophie écrit par un naturopathe (appel à la nature, concepts pseudo-scientifiques, formations à 1000% de marge opérationnelle…) et leurs liens avérés vers la recherche scientifique (avant 2015), et du coup, je ne sais pas trop quoi en penser. Depuis 2015, leur programme de recherche est financé par "l'institut Sylva", qui est une association à eux. Tiens, les warnings se rallument. En tout cas, leur modèle économique me semble en contradiction avec leur rôle de financeur de la recherche, il y a un énorme conflit d'intérêt.

            • [^] # Re: Vérité cruelle

              Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

              Et, ils ne bénéficient probablement pas des subventions pour les pesticides et les engrais.

              Pourquoi bloquer la publicité et les traqueurs : https://greboca.com/Pourquoi-bloquer-la-publicite-et-les-traqueurs.html

        • [^] # Re: Vérité cruelle

          Posté par  . Évalué à 1.

          Je parlais du fait que les citadins avaient beaucoup de conseils à donner aux agriculteurs

          Ça fait beaucoup "cliché".

          Si je me prend en exemple, une grande partie de ma jeunesse a été passée à la campagne, j'ai même commencé une filiale assez orientée autour du thème (2nde dans un lycée pro agricole, car c'est ce qu'il me fallait pour le métier que je visais à l'époque…). Et pour autant, je vis maintenant en ville et je me sens plus citadin qu'autre chose depuis longtemps :)

          Matricule 23415

    • [^] # Re: Vérité cruelle

      Posté par  . Évalué à 4.

      les sols de certaines cultures bio sont plus pollués que les sols des cultures traditionnelles

      Est-ce que tu aurais des données sur ce point ? Des publications ? Est-ce que c'est des cas isolés ou il y a un pattern qui se dégage (genre un type de produits en particulier, etc) ?

      Non parce que mon raisonnement est le suivant : on n'a jamais mis en évidence de bénéfice médical clair à une alimentation bio. On pourrait avoir un a priori (au sens bayésien de présupposé en l'absence d'information) positif du fait de l'absence de pesticides, mais c'est compensé par une fréquence plus élevée (démontrée) de contamination par des mycotoxines ou des agents infectieux (le rationnel étant assez simple : si tu autorises autre chose que du blé dans ton champ, tu autorises aussi par ricochet des trucs vraiment pas top). Donc impossible d'avoir un a priori positif au plan médical.

      Reste l'enjeu écologique : biodiversité et pollution des sols. C'est en vertu d'un a priori favorable au bio sur ces points que j'essaie de favoriser le bio dans mes courses. Mais si tu viens m'apprendre qu'il existe des cas de figure où le bio est en moyenne plus polluant que le pas bio, j'ai toutes les raisons d'exclure le bio dans ces cas de figure (et si le cas de figure est "tout le bio", il y a de quoi être encore plus radical).
      Google est radicalement non-contributif sur le sujet tellement le débat est polarisé. D'où ma question : as-tu de la science sur ce point ?

      Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

      • [^] # Re: Vérité cruelle

        Posté par  . Évalué à 4. Dernière modification le 27 août 2021 à 18:44.

        Je n'ai pas de sources directes scientifiques (pas le temps et pas du tout mon domaine). Je ne sais pas plus que ce qui sort dans la presse spécialisée (par exemple https://terres-et-territoires.com/terre-a-terre/culture/agriculture-bio-le-cuivre-pointe-du-doigt).

        Ce qui est nouveau, c'est la récente étude qui montre un taux de cuivre dans le sang plus élevé chez ceux qui mangent bio, surtout chez les enfants si je me souviens bien. Le cuivre est génotoxique, c'est quand même sacrément embêtant.

        Pour les sols, c'est connu depuis longtemps, le cuivre est antimicrobien et fongicide (et c'est même pour ça qu'on en met sur les plantes), et il s'accumule dans les sols. Il ne se dégrade jamais, et il est peu lessivé (il reste là).

        Après, plus ou moins polluant, c'est vachement compliqué. L'agriculture traditionnelle balance aussi pas mal de cochonneries, est-ce que c'est plus ou moins polluant? C'est forcément différent.

        Quand on compare la fiche du sulfate de cuivre ( https://www.sagepesticides.qc.ca/Recherche/RechercheMatiere/DisplayMatiere?MatiereActiveID=339&searchText=cuivre%20(sulfate ) avec le glyphosate (https://www.sagepesticides.qc.ca/Recherche/RechercheMatiere/DisplayMatiere?MatiereActiveID=388&search=glyphosate ), il n'y a pas photo : le cuivre est beaucoup plus toxique. Après, ça n'est pas un bon exemple, parce que le glyphosate est en fait très peu toxique, il y a des cochonneries bien pires en agriculture. Mais bon, ça donne un exemple de la complexité de la discussion. En gros, si tu devais faire un choix entre un verre de bouillie Bordelaise et un verre de Roundup, choisis le Roundup, sans discussion. Et si tu devais en mettre dans ton jardin… Bah Roundup aussi, en fait.

        • [^] # Re: Vérité cruelle

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3.

          Le truc marrant, c'est que le glyphosphate est aussi utilisé par les amateurs de bio. Ça faisait même partie des arguments publicitaires du Round-up, à un moment : "100% biodégradable". Et c'est vrai… pour la molécule de base. C'est un peu plus complexe sur le terrain : le glyphosphate lui-même se dégrade rapidement et a un impact limité, mais les études sur les sous-produits de la décomposition du glyphosphate sont plus mitigées et au cœur de batailles idéologiques laissant une place étroite à la science.

          En fait, comme pour tout, on ne peux pas se contenter d'un regard rapide et binaire. Certains paysans (qu'ils soient bio ou non) ont une pratique raisonnée et documentée, avec des rendements souvent inférieurs à la grande production mais des produits plus goûteux (ça on s'en rend facilement compte), plus tarés aussi (moins parfaits, donc avec des traces de maladies, parasites, etc), potentiellement avec une autre concentration en divers composants (bons ou mauvais). Certains exploitants (bio ou non) ont une logique productiviste sans approche hollistique et les pratiques peuvent porter préjudice à l'environnement/aux consommateurs à long terme. Et c'est des domaines extrêmement complexes. Le mieux reste de mettre ses a priori dans sa poche, de se fournir en direct et de discuter avec les producteurs. Mais ça prend du temps, ça demande de l'argent… On peut aussi ne pas être trop puriste et faire ce qu'on peut comme on peut ;)

  • # Coccinelle

    Posté par  . Évalué à 5.

    En parlant de coccinelle, je vous conseille fortement le numéro 108 et 109 de La Hulotte, vraiment très intéressant et instructif (comme toujours chez La Hulotte).

    Titre de l'image

    Titre de l'image

  • # C'est quand que tu te mets a faire ton cidre?

    Posté par  . Évalué à 1.

    J'attends avec impatience la suite. :D

  • # Pour les fourmis...

    Posté par  . Évalué à 1.

    Il ne doit pas être évident contre un mur d'éviter qu'elles ne puissent passer puis grimper. Pour ma part, suite à une infestation de puces localisée au fond du jardin en juillet, après avoir hébergé une portée de hérissons dans une cabane faite pour eux, à la fin du printemps (ne pas croire ce qu'on lit, qu'elles sont propres aux hérissons et ne vont pas ailleurs: Conneries!), j'ai découvert la terre de diatomée.

    Au départ, j'ai cramé le secteur le plus touché avec le brûleur de mauvaise herbe à gaz puis ne voulant utiliser d'insecticide (j'apprécie également l'aide des cox et puis mon chat est souvent dans le coin même si là, il évitait), j'ai cherché autre chose: Les qq jours pour que les oeufs passés à travers le brûlage ne repeuplent le secteur laissaient le temps d'une recherche/commande…

    En fait, ca a été très efficace sur les pucerons mais aussi sur les fourmis (j'ai eu un nb de fourmilières conséquent cette année). Niveau application, le mieux que j'ai trouvé est une boite à café expresso moulu métal à couvercle plastique (pour pouvoir fermer/secouer après remplissage) dont le fond est percé d'une constellation de coups de tournevis.

    On remplit dans le seau de terre de diatomée (on trouve des formats "poulailler" de 5 ou 10l économiques), ferme la boite et on secoue/distribue aisément aux lieux de passage/pieds d'arbres ou de mur.

    Le mode d'action est purement mécanique: Ça leur grippe/détruit littéralement les rouages de l'exosquelette et ces insectes se vident/meurent. Sans produit chimique. Les cox n'allant pas au sol, aucun souci pour elles.

    Cela résiste à quelques épisodes pluvieux si pas trop de ruissellement: Pas pire qu'un insecticide qui sera lessivé, voir même mieux.

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