Big Pete a écrit 1290 commentaires

  • # Manque un truc.

    Posté par  . En réponse au journal Argdown : une syntaxe pour troller sérieusement. Évalué à 10. Dernière modification le 20 janvier 2023 à 11:02.

    Oui, le troll n'apparait pas de façon claire dans cette modélisation. Le troll devrait être matérialisé par une boucle de rétroaction amplificatrice. Dans ton exemple, ça consisterait a positionner l'argument un "ça coute cher" en // de l'argument "c'est facile" avec une boucle de rétroaction trollesque entre les deux, de manière à indiquer à la moule qui souhaiterait emprunté un des deux chemins argumentatif d'un risque "météorologique" de se retrouver pris dans une tempête et de finir échouée sur un rocher (ce qui est le comble pour une moule).

    Seul un navigateur au long cours, suffisamment aguerri, sur son navire argumentatif gréé pour affronter tout les temps, pourra s'y aventurer sans risque de finir sur les récifs, qui nécessiterait l'intervention de la SNSM (Société Nationale des Sauveteurs Modérateurs).

    Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

  • [^] # Re: Cette « critique », c’est un déluge de tous les faux arguments anti-nucléaires déjà débunkés

    Posté par  . En réponse au lien Une critique poussée de la BD "Le monde sans fin" de Blain et Jancovici (nucléaire mais pas que). Évalué à 4.

    Comme je l'ai dit, c'est pas idéal que cette partie soit brouillonne. Jancovici dit que le changement de société est inévitable parce que le pic pétrolier arrive bientôt et sera brutal. Les experts montrent que ça ne se passera pas comme Jancovici le prétend. Cela ne veut pas dire que l'idée de changer de modèle de société n'est pas la seule bonne solution, mais si les politiciens et les citoyens voient une porte de sortie "il a prédit la catastrophe et ça n'arrive pas", c'est un pari très risqué

    Je sais pas de quel expert tu parles, mais l'un des plus serieux sur le sujet, Matthieu Auzanneau travaille dans le think tank que préside Jancovici, il en est même le directeur, et ils pondent régulièrement des rapport sur la question, dont le dernier était plutôt bien informé puisqu'ils ont réussi a avoir accès au base de données de Rystad Energy. A savoir que c'est pas qu'une simple question géologique, c'est aussi et surtout une question géopolitique, d’où le fait que les infos sur les réserves sont aussi difficile a obtenir, du fait de leur caractère stratégique.

    https://theshiftproject.org/article/nouveau-rapport-approvisionnement-petrolier-europe/

    J'avoue par manque de temps n'avoir fait que survoler votre échange. Si c'est une redite, j'en suis désolé, si j'ai apporté quelque chose au débat, j'en suis ravi.

    Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

  • [^] # Re: En 1896, Svante Arrhenius, premier lanceur d'alerte

    Posté par  . En réponse au lien « Qui aurait pu prédire la crise climatique ? » : retour sur cinquante ans d’alerte. Évalué à 10.

    Si tu veux éviter un pic d'éco-anxiété, je te déconseille de cliquer sur le lien suivant :

    https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/crise-climatique/climat-la-cop28-sera-presidee-par-le-pdg-de-la-compagnie-petroliere-des-emirats-arabes-unis_5598068.html

    Comment le dire mieux :

    "L'action climatique est une immense opportunité économique d'investissement dans la croissance durable. Le financement est la clé", a rappelé Sultan Ahmed al-Jaber.

    Notre maison brule, arrêtons donc de regarder ailleurs, c'est forcément une opportunité de faire du pognon !

    Le climat L'économie de notre planète est entre de bonnes mains.

    Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

  • # Complément

    Posté par  . En réponse au lien [Vidéo YT] Ce petit bout d'ordinateur va guider mes tracteurs - 2023 (ndlr linux est dans le pré ;-). Évalué à 10.

    Pour me faire pardonner d'avoir posté une vidéo youtube. Le lien vers les ressources documentaire du projet Centipède : https://docs.centipede.fr/docs/centipede/2_RTK.html

    réseau centipède

    “La Cinématique temps réel (Real Time Kinematic, en anglais ou RTK) est une technique de positionnement par satellite basée sur l’utilisation de mesures de la phase des ondes porteuses des signaux émis par les systèmes GPS, GLONASS ou Galileo. Une station de référence fournit des corrections en temps réel permettant d’atteindre une précision de l’ordre du centimètre.

    Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

  • [^] # Re: Message pour la modération: étiquettes

    Posté par  . En réponse au lien L'assureur MAIF consacre 10% de ses bénéfices à la planète. Évalué à 4.

    D'accord avec toi : il ne s'agit pas d'asséner un « discours culpabilisateur » (à qui, au juste ?), mais on peut pointer simplement que les mécanismes sociaux, économiques et politiques qui pavent la voie vers ce saccage sont encore à l'œuvre aujourd'hui : préférer « dérive » pour étiquette n'est peut-être pas si… neutre.

    Merci ! En fait, c'est surtout que la neutralité n'existe pas dans le sens ou ne pas prendre position, c'est de toute façon une posture. Disons qu'en choisissant sciemment de parler de dérive plutôt que de saccage, je dis a mon interlocuteur que le chemin a faire pour qualifié cette dérive, c'est a dire de porter un jugement de valeur sur elle, c'est a lui de le faire.

    C'est un peu le même principe qui consiste a pousser quelqu'un dans une piscine pour lui apprendre a nager. Si je me jette a sa place dans la piscine pour lui montrer comment faire, il va soit prétendre qu'il n'est pas capable d'en faire autant pour x raison, soit qu'il sait déjà nager en fait, que c'est trop facile mon truc, mais que là, présentement, il a mieux a faire.

    Je commence avoir un certain recul sur le sujet ;-)

    Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

  • [^] # Re: Message pour la modération: étiquettes

    Posté par  . En réponse au lien L'assureur MAIF consacre 10% de ses bénéfices à la planète. Évalué à 5.

    Ok, pour arrêter là. Je vais quand même me permettre quelques remarques.

    Si je fait l'auto-critique de mon propre discours, je dirais que ce que je me reprocherai, (et c'est peut-être ça que tu semble me reprocher et que j'ai du mal a comprendre), c'est en plaçant l'objet de la discussion (le probléme) dans le champs de la morale individuelle, je l'éloignerai du champs politique. Avec potentiellement derrière une volonté, ou la prétention d'éviter au final un changement dans ce champs là. Il y aurait une sorte d'hypocrisie dans mon discours, en ramenant sur l'individu le probléme, j'évite les concessions ou les changements au niveau sociétal, en constatant que si les choses ne changent pas, ben c'est de la faute des hommes et non du système.

    Je vais peut-être te surprendre, mais je suis plutôt d'accord avec ça. Et c'est surprenant dans le sens ou on se demande comment on peut-être d'accord avec la critique de son propre discours.

    C'est juste que les deux aspects de la question ne sont pas incompatible. Au contraire, c'est sur les deux plans qu'il faudrait travailler. C'est un peu un probléme de poule et d’œuf, ou de bootstraping, puisqu'on est sur un site de geek. En gros, les hommes fabriquent la société dans laquelle ils vivent et la société dans laquelle ils vivent les fabrique. C'est assez simpliste et surement grossier comme image, mais c'est un peu comme ça que je vois le truc.

    En pratique, si je me concentre essentiellement, à titre personnel, sur la partie changement de l'individu, c'est que j'ai peu appétence pour les combats politique. Limite, c'est pas vraiment une qualité, j'ai même envie de dire, que c'est un défaut. je cultive un certain individualisme. J'en ai toujours fait qu'a ma tête, je suis plutôt quelqu'un d'égocentrique, assez solitaire et toujours a la limite d'être asocial. C'est aussi pour ça que je suis mal à l'aise quand on m’amène dans ce champs-là. C'est pas mon truc. (ce qui ne veut pas dire que c'est mal, ou que je considère ça comme mauvais). Pas du tout, j'ai au contraire pas mal d'admiration pour les gens capable de s'engager politiquement, qui portent des valeurs et combattent pour elles.

    Se remettre en question, n'est pas facile. Et quelque part, cet individualisme que je revendique est aussi une part importante du probléme. Si je devais travailler dans le sens que tu semble m'indiquer, je dirais que c'est ce serait plutôt dans cette direction là.

    pour finir, je viens justement de finir d'écouter un podcast assez intéressant et qui rejoint un peu notre discussion :

    https://audioblog.arteradio.com/blog/164771/podcast/194650/psychologie-notre-cerveau-nous-pousse-t-il-a-detruire-la-planete-avec-jean-michel-hupe

    On y discute et y critique les théories qui prétende que si l'homme détruit la planète, c'est parce que ce serait inscrit dans son cerveau, comme une sorte de réflexe primaire qui le pousserait a consommer toujours plus.

    Note aussi que lorsque je cites différents auteurs, dont des philosophe antique ou des astrophysicien du CEA, ça n'a absolument rien a voir avec une quelconque forme d’idolâtrie, même si je montre u certain intérêt pour eux.

    Je leur fait juste de la pub. C'est de bonne guerre face a la force de frappe médiatique des gens comme Musk, hein. Je sais que linuxfr est lu par des millions de personnes, peut-être il y-a-t-il même des milliards de moules linuxférienne dans l'univers, et je profite honteusement de cette immense tribune pour faire de la promotion pour des intello, antique ou contemporain que j'apprécie.

    Sache aussi que malgré notre désaccord, j'ai apprécié cet échange, il m'a fait réfléchir sur mon propre discours, et c'est bien là tout l’intérêt d'un forum.

    Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

  • [^] # Re: Message pour la modération: étiquettes

    Posté par  . En réponse au lien L'assureur MAIF consacre 10% de ses bénéfices à la planète. Évalué à 6.

    « je suis dans une aisance suffisante pour ne pas avoir de problème majeur avec le système de pouvoir en place »

    C'est le reproche qu'on faisait a Sénèque en son temps, et c'est d'ailleurs pour ça que j'insiste lourdement sur lui. il était très riche, et se permettait de donner des leçon de morale ou il disait, pour simplifier, que la véritable richesse n'est pas matérielle. Et on lui répondait que c'était facile pour lui de dire ça, lui qui était riche et puissant.

    Bref, 2000 ans sont passé, et finalement, rien a vraiment changé. Quand tu critique le système de valeur d'une personne, tu lui donne une leçon de morale. En vérité, c'est pour ça que je tente d'éviter la question. Parce que, comme toi, je n'aime pas qu'on me donne des leçon de morale.

    Lorsqu'il dit :

    Vous voyez les boutons des autres dit l'auteur et vous, vous êtes couverts d'ulcères.

    En filigrane il dit, vous voyez le mal chez moi, et vous avez raison, mais le voyez-vous chez vous ? Dés que tu aborde la question des systèmes de valeurs, on rentre forcément dans cette dialectique. C'est ça qui rend le probléme difficile.

    Tu contournes le probléme en disant en gros que le probléme, ce n'est pas l'homme, mais le système. C'est là en gros notre désaccord. Mais si critiquer le système est confortable, critiquer l'homme sans se mettre soi-même en porte-à-faux vis a vis de notre propre discours, est par contre très difficile.

    Méditons donc encore un peu sur Sénèque, si tu le veux bien.

    « Ce n'est pas parce que les choses nous paraissent difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas qu'elles nous paraissent difficiles. »

    Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

  • [^] # Re: Message pour la modération: étiquettes

    Posté par  . En réponse au lien L'assureur MAIF consacre 10% de ses bénéfices à la planète. Évalué à 5.

    Je comprend ta critique. Mais je tiens à préciser deux point. Si je suis mal à l'aise pour en parler, c'est que j'anticipe que le sujet dérive sur ma personne et mon propre système de valeur (et de la façon dont il s’intègre dans ceux de la société et des communautés dont je fait parti). Et limite, c'est de ma faute. Et au delà du fait que cela n'a pas d’intérêt (enfin, si pour moi, mais bon), c'est aussi très désagréable a vivre. Surtout que je n'ai pas une très grande estime de moi (enfin c'est surtout pour ça que je le vis généralement assez mal). Bref, m'étant mis moi-même dans ce pétrin, je ne t'en veux pas spécialement d'en profiter pour me mettre un coup sur la tête.

    L'autre point, c'est que je n'ai absolument rien contre les gens qui se battent, ou qui luttent contre les inégalité sociales. Et je ne méprise absolument pas cette lutte. Si elle est sincère, c'est même une forme d'altruisme que je trouve admirable. Et globalement, je suis plutôt de gauche, dont ça colle assez bien avec mes idées politique sur le sujet.

    Lorsque j'évoque maladroitement le sujet en disant que dans nos sociétés, la richesse est vénérée (ou haïe, ce qui reviens au même), je part d'un constat. Tout le monde connait Elon Musk, et généralement, on trouve deux camps, ceux qui l'admire et ceux qui le déteste. Et ce constat est assez bien généralisable avec nombre de gens qui ont pour point commun d'être riche. Par exemple, Bill Gates.

    C'est exprimé un peu à l’emporte-pièce et c'est maladroit de ma part. Je suis pas très à l'aise avec cette question. Je me suis intéressé un petit peu à ça, mais j'ai qu'une vue très partielle du sujet. Je connais la théorie du désir mimétique de René Girard par exemple, et je serais tenté par interpréter ce phénomène au regard de cette théorie. Mais cette théorie me met mal à l'aise, d'une part parce que je la connais mal, et que je connais mal le corpus théorique dans lequel elle s'inscrit. (je ne connais pas plus que ça, ni Hannah Arendt, ni Claude Lévi-Strauss par exemple, qui, a mon avis, sont incontournable si on veut avoir la moindre prétention sur ces sujet).

    Et d'autre part, René Girard avait en quelque sorte répondu au probléme que posait sa théorie par la religion, en particulier, la religion chrétienne. hors, je suis athée, et j'ai plutôt du mal avec tout ce qui a trait au religieux, même si je respecte les croyances des autres, et si je comprend assez bien la démarche de René Girard sur ce sujet.

    In fine, c'est un sujet difficile, sur lesquelles, j'ai moi même les idées pas vraiment très claire. En pratique, je dirais, que c'est très intéressant, mais c'est pas forcément vers ça que je monopolise mon temps de cerveau disponible. Je m’intéresse plus aux science de la nature en générale qu'au sciences sociale. Et en ce qui concerne ma propre éthique, je préfère lire Sénèque. Je m'y retrouve. ou du moins, je trouve Sénèque légèrement plus intéressant qu'Elon Musk.

    Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

  • [^] # Re: Message pour la modération: étiquettes

    Posté par  . En réponse au lien L'assureur MAIF consacre 10% de ses bénéfices à la planète. Évalué à 8.

    C'est un point intéressant que tu soulèves, mais dont la réponse n'est pas du toute évidente. Si il y a aucun doute sur le fait que nous soyons à l'origine et acteur du problème, ce n'est pas du tout évident qu'on ai réellement un contrôle dessus.

    De plus lorsqu'on parle de dérive, on évite de placer la question dans le domaine des valeurs, ça permet une certaine neutralité du point de vue. si on parle de saccage ou de bousillage, ou de sabotage, c'est porté un jugement de valeur sur le phénomène en plus de l'attribuer, c'est dire que c'est mal voire même, volontairement mal. Il faut donc alors trouver un coupable. Soi-même, tout le monde, ou l'autre, quel qu'il soit.

    Je comprend très bien qu'il soit tentant de qualifier ainsi le problème. J'ai plus de doute sur l'efficacité de la chose. Pour faire une analogie, c'est comme culpabiliser un alcoolique ou un fumeur. en fait, ça ne marche pas. Il faut d'abord qu'il sorte du déni, qu'il comprenne ce qui lui arrive, avant de s'interroger sur sa responsabilité et sur les moyens qu'il peut mettre en oeuvre pour retrouver l'équilibre et sortir de sa dépendance à quelque chose qui est entrain de le détruire.

    Pour être franc, j'ai arrêté en ce qui me concerne de développer ce type de discours culpabilisateur auprès de mes proches. étaler ma science sur le problème, me vanter de mes km à vélo ou conspuer leur utilisation irraisonnée de la voiture, par exemple, ce genre de chose. non seulement ça ne marche pas, mais ça provoque simplement un rejet.

    Sur un plan personnel, je travaille encore un coup plus loin que ça. Pour moi, notre problème est bien plus grave que le climat. C'est tout notre rapport au vivant et a la nature qui est à revoir. Le problème climatique n'est que le sommet de l'iceberg, le plus terrible et le plus effrayant n'est pas forcément ce qui est le plus visible.

    Je sais pas si je suis réellement en mesure de partager ça. Pour le dire simplement, je lit actuellement Sénèque. La philosophie épicurienne et stoïcienne nous enseigne que la sobriété est un chemin qui libère et qui est beaucoup plus sur si on veut être heureux que celui qui consiste a accumulé le plus de richesse matérielle possible.

    Ce champs de valeur est complétement orthogonal avec celui qui est développé dans nos sociétés ou la richesse est vénérée (ou haïe, ce qui reviens au même).

    Donc bon. une fois qu'on a dit ça, on fait quoi ? Perso, je retourne a mes bouquins et mes conférences passionnante, je partage des bon moments avec mes proches, j'écoute un peu de musique. C'est pas forcément un mauvais programme en attendant la fin du monde.

    Quand les gens autour de moi penserons a David Elbaz plutôt qu'a Elon Musk quand on leur parlera de l'espace, je commencerai peut-être à sortir le nez des bouquins.

    En attendant :

    [David Elbaz] L’histoire de l’univers racontée par la lumière

    Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

  • [^] # Re: Message pour la modération: étiquettes

    Posté par  . En réponse au lien L'assureur MAIF consacre 10% de ses bénéfices à la planète. Évalué à 6.

    Bah, on peut parler de dérive. On imagine assez bien un truc qui varie naturellement comme un bateau qui tangue dans tout les sens suivant les conditions et qui en plus de subir les variations de l'état de la mer, subirait en plus une dérive lié à un courant de fond qui serait susceptible de l'envoyer sur des récifs.

    C'est assez intéressant, car ça permet de comprendre un des aspects du probléme c'est à dire que lorsqu'une tempête arrive, ce n'est pas la même chose si on la chope alors qu'on a dérivé sur des rocher ou si on est en pleine mer.

    Et c'est un des principaux risques associé a cette dérive climatique. si on se tape un événement qui arrive avec une probabilité centennale dans un climat qui a pris 2° de température moyenne en plus, comme une canicule, celle-ci, qui est déjà dangereuse, risque de nous amener dans des extrêmes encore plus violent et faire d'énormes dégâts, sur nous ou les écosystèmes dont nous dépendons.

    C'est déjà quelque chose que l'on constate avec le réchauffement actuel, mais plus cette dérive va augmenter, plus la probabilité que de tel événements se produise augmente.

    Et d’ailleurs a ce sujet, ça risque d'être assez violent lors de la prochaine phase chaude d'ENSO. Surtout si cette phase est forte.

    C'est encore un domaine de recherche : https://research.noaa.gov/article/ArtMID/587/ArticleID/2685/New-research-volume-explores-future-of-ENSO-under-influence-of-climate-change

    il faut comprendre que cette dérive nous amène aussi dans l'inconnu. Donc, oui, c'est aussi une "dénormation" en quelque sorte.

    Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

  • [^] # Re: Message pour la modération: étiquettes

    Posté par  . En réponse au lien L'assureur MAIF consacre 10% de ses bénéfices à la planète. Évalué à 6.

    C'est pénible, parce que je suis à la fois d'accord et pas d'accord. Ce qui me gène dans l'emploi du terme dérèglement, c'est qu'il induit le fait que le climat serait réglé, hors ce qui caractérise le système climatique, c'est justement son instabilité. Alors certes, cette instabilité est comprise dans des extrêmes que le changement climatique déplace, mais parler de dérèglement reste pour moi en tout cas, un abus de langage qui masque la complexité du problème.

    https://www.insu.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/la-physique-statistique-du-climat-variabilite-et-changement-climatique-vol-doiseau

    Le système climatique est un système dynamique au comportement complexe. Il présente une variabilité intrinsèque à de nombreuses échelles, dans le temps comme dans l'espace, et est soumis à des forçages externes naturels et anthropiques. Il comprend, par exemple, des modes oscillatoires plus ou moins réguliers, comme l’oscillation El-Niño-Australe (ENSO), mais aussi des phénomènes très irréguliers et bruités, comme les systèmes météorologiques des latitudes moyennes.

    je veux bien qu'on cherche a simplifier le probléme pour le rendre plus facilement compréhensible par le commun des mortels (c'est a dire qui ne passe pas son temps de loisir a essayer de comprendre la thermodynamique, la physique statistique ou la dynamique des systèmes complexe ;-) ), mais je continue de penser qu'utiliser le terme dérèglement concernant le climat n'est pas approprié, même si il peut paraitre pertinent du fait que notre action actuelle sur celui-ci sort d'une certaine norme comme tu le fait justement remarqué.

    Du coup, j'accepte volontiers que tu me laisse me démerder avec cette dissonance cognitive. Si tu veux continuer a parler de dérèglement, je ne t'en voudrais pas plus que ça, je me contenterais de pousser un soupir dans ma barbe en grognant un peu.

    Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

  • [^] # Re: Message pour la modération: étiquettes

    Posté par  . En réponse au lien L'assureur MAIF consacre 10% de ses bénéfices à la planète. Évalué à 5.

    Personnellement je n'aime pas le terme dérèglement climatique. Parce qu'il supposerait que le climat est "réglé". Ce qui est bien plus complexe que ça. Le climat varie naturellement,(on parle de variabilité "naturelle") autour d'une moyenne, qui elle même peut varier en fonction d'un tas de paramètres. Ce qui se passe aujourd'hui est un forçage d'origine humaine de cette dérive vers une élévation importante et rapide de la température moyenne a l'échelle du globe. (importante et rapide en regard des variations historique de ce paramètre).

    Bon maintenant faut mettre tout ça dans un tag. ;-).

    Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

  • [^] # Re: La part réelle du nucléaire dans le bouquin

    Posté par  . En réponse au lien Erratum pour «Le monde sans fin» : Dargaud piégé par des activistes. Évalué à 4.

    Je fais un deuxième commentaire, pour répondre a une de tes objections, pas forcément pour la contredire, mais pour approfondir ma réflexion en regard de tes remarques.

    L'hypothèse à la quelle je pense n'est pas tant celle d'un lobby fossile qui serait fondamentalement favorable au renouvelable et anti-nucléaire et dont le lobbying irait uniquement dans ce sens. Déjà, le lobby "fossile" n'est pas un truc monolithique. on y trouve des tas de groupes d'intérêts, totalement différents sur leur structure, et aussi dans leurs intérêts et qui sont souvent déjà en conflit entre eux.

    De plus, ces groupes d'intérêt ont une composante forte sur le plan géopolitique, ce qui veux dire, une adhérence à des stratégies qui dépasse largement la composante "business". C'est très visible actuellement avec la guerre en Ukraine, Poutine, Gazprom et tout le bazar autour des gazoduc, du GNL, etc … et ce n'est absolument pas nouveau.

    L'histoire contemporaine est intimement lié à la géopolitique entre autre du pétrole, car cette source d'énergie est vitale pour la mise en oeuvre de la puissance des nations. C'est cette source d'énergie qui permet de projeter une armée et à l'age ou cette armée est fortement mécanisée, c'est aussi cette source d'énergie qui conditionne sa puissance, même si la dissuasion nucléaire a quelque peu nuancé cette question, le pétrole reste quand même central. C'est aussi cette source d'énergie qui fait tourner la mondialisation et le commerce, des usines aux transports de personnes et de marchandises, en passant part l'agriculture.

    Le lobby auquel je pense, c'est plutôt un lobby, qui regroupe à la fois des financiers et des industriels, dont ceux de l'énergie, en particulier fossile, mais pas que, et qui fait pression depuis longue date sur le monde politique pour encourager et pousser à la libéralisation et aux désengagement de l'état dans toutes les composantes de l'économie. Cette libéralisation permet simplement d'ouvrir des marchés autrefois monopole d'état, d'une part, et d'autre part, en s'assurant de leur dérégulation, de permettre de maximiser les retours sur investissement.

    Les energies renouvelables s'inscrivent justement assez bien dans cette logique et cette stratégie, surtout lorsqu'en plus, elles bénéficient de subventions et d'une image généralement positive dans l'opinion. Et c'est d'ailleurs pour ça qu'elles ont les faveurs de ses groupes.

    J'ai le souvenir de cette réflexion qui m'avait marqué qui disait que lors de la ruée vers l'or, ceux qui s'étaient le plus enrichis, c'était ceux qui vendaient les pelles pas ceux qui creusaient avec pour trouver de l'or.

    De la même manière, l'industrie pétrolière et gazière ce n'est pas que la recherche et l'extraction du pétrole ou du gaz, mais c'est surtout toute une industrie qui fourni les outils pour l'extraire, le raffiner, et le distribuer. Et cette industrie a tout intérêt à voir se développer un marché foisonnant où les derricks et les plateformes pétrolières seraient remplacés ou complétés par des éoliennes et des panneaux solaire qui pousseraient comme des champignons, plutôt que des chantiers à problèmes comme ceux des EPR ou du démantèlement et du traitement des infrastructures nucléaires vieillissantes sous le contrôle de l'état et d'une ribambelles de fonctionnaires plus ou moins zélés.

    Sur le plan politique, je n'ai au fond rien contre la libéralisation de l'économie en tant que telle. Je trouve que les démocraties libérales sont plutôt de bons systèmes, mais à une condition ; il est très important que l'état, qui est l'émanation de la volonté du peuple dans les démocraties, ou du moins, censé l'être, garde le contrôle sur le développement économique et les orientations stratégiques de celui-ci, surtout sur des composantes aussi fondamentale que l'infrastructure d'approvisionnement en énergie.

    Laisser ça dans les mains d'un nombre plus ou moins réduit d'acteurs privé, qui plus est, en compétition entre eux dans un monde capitaliste qui a tendance à favoriser la prédation et le cours terme, est, à mon sens en tout cas, une pure folie, surtout à une époque ou cette infrastructure est fondamentalement remise en question du fait du changement climatique.

    Et ça, encore une fois, sans aucune autre considérations fondamentalement écologique. Je veux bien aussi mettre de l'écologie là-dedans, mais de ce côté-là, on ne s'en sortira pas simplement en remplaçant les energies fossiles par des energies renouvelable ou nucléaire, si tant est que ce soit possible. La question du climat et de l'effet de serre causé par la déstabilisation du cycle du carbone, n'est qu'un aspect de la question écologique. Actuellement du fait des effets qui deviennent de plus en plus perceptible des changements climatiques, notre attention est porté sur cette question, mais la crise écologique est beaucoup plus vaste et complexe que ça. Et ce n'est surement pas en changeant de sources d'énergie qu'on la résoudra.

    Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

  • [^] # Re: La part réelle du nucléaire dans le bouquin

    Posté par  . En réponse au lien Erratum pour «Le monde sans fin» : Dargaud piégé par des activistes. Évalué à 4.

    Merci beaucoup pour ta réponse à la fois pertinente et très argumentée. C'est toujours intéressant d'avoir le point de vue de quelqu'un de l'intérieur.

    Sur les points où nos opinions semble diverger, il y a quand même un point de convergence. Sur Jancovici, je suis le personnage depuis une vingtaine d'année, et j'avoue que je suis assez d'accord avec certaines de tes remarques à son sujet.

    J'apprécie quand même Jancovici sur 2 points, l'un concerne son travail de vulgarisation au sujet du changement climatique et de l'énergie. Même si ce travail est surement contestable sur certains point, il fait parti des gens qui se sont mobilisé très tôt sur cette question, et qui ont fourni un important travail de vulgarisation. Au debut des années 2000, le sujet n'occupait pas la place assez centrale qu'il occupe actuellement, du moins sur internet et les médias grand public, et le site de Jancovici et ses conférences était quasi incontournable quand on cherchait de la vulgarisation sur la question. Sinon, il fallait se coltiner les rapport du GIEC ou essayer de suivre et de démêler les COP, ce qui était loin d'être évident.

    L'autre point, tiens sur la forme. Mais ça, c'est très contestable. J'ai un coté punk refoulé. Et Jancovici, avec sa façon complétement pétée d'aborder ces problématiques est truculente. Il faut le voir pour le croire. Par exemple, récemment dans une conférence devant un parterre de financier : Jean-Marc Jancovici : «Il n’y a pas d’alternative à une récession dure» vers 25:00 il se fout littéralement de leur gueule en leur demandant si ils sont allé a la COP en kayak de mer.

    J'avoue, le sale garnement, amateur de provoc, qui sommeille au fond de moi se réjouit du spectacle. Et il est coutumier du fait. Par exemple aussi avec l'histoire du Kinder Bueno qui a défrayé la chronique récemment. Ce n'est pas du tout de la bonne communication, c'est largement contre-productif, et comme tu le relève, ça finit par se retourner contre lui. Mais il n'en a cure. Il est comme ça, et dans ce monde de la communication contrôlée ou on manipule des éléments de langage, dans les couloirs feutrés des ministères, des institutions financières, et des grandes entreprises, ce genre d'electron libre qui dit franco ce qu'il pense, même si ce n'est pas toujours très rigoureux, voir quelque fois complétement pété, ben, j'avoue, j'en retire un certain plaisir coupable. (mais je comprend très bien que ça peut agacer, hein)

    Pour en revenir au fond, le plus productif serait de développer non pas une critique du discours de Jancovici, ça finirait simplement par en rajouter dans ce cirque médiatique en focalisant le problème sur sa personne, ce qui a au final assez peu d'intérêt. Il faudrait plutôt de le faire vis a vis des rapports que son think tank produit.

    Je sais qu'ici les gens ont été très critique, par exemple, vis à vis du rapport que le shift avait sorti sur l'impact énergétique du numérique, et cette critique là est salutaire. Si le travail que le shift fait est à mon avis important, la critique de celui-ci l'est tout autant, si elle fondée et constructive.

    Si on s'intéresse quand même au personnage, j'ai le souvenir d'une interview intéressante sur un podcast où il revient sur son parcours et sa "philosophie" : Présages #1 - Jean Marc Jancovici : énergie et effondrement.

    ça permet de relativiser un peu et de comprendre que son attitude de communication quelque fois contre-productive est surtout là pour répondre à un problème : dans l'enfer médiatique dans lequel on baigne en permanence, il faut défrayer la chronique et faire un peu de provoc si on veut avoir la moindre chance d'être entendu. C'est tragique, mais les discours intelligent, nuancés et posés, sont systématiquement (et j'insiste bien sur le caractère systémique du phénomène) ignorés.

    Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

  • [^] # Re: Pas besoin d’effet Streisand pour « Le monde sans fin »

    Posté par  . En réponse au lien Erratum pour «Le monde sans fin» : Dargaud piégé par des activistes. Évalué à 4.

    Je me permet d'ajouter un lien vers une conférence de Jean-Baptiste Fressoz, historien des sciences, des techniques et de l’environnement et chercheur au CNRS qui critique du point de vue historique le concept de transition énergétique : [Café des Sciences] Jean-Baptiste Fressoz, De l’utopie atomique au déni climatique (Vidéo YT - École des Ponts ParisTech - 5 octobre 2022)

    Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

  • [^] # Re: La part réelle du nucléaire dans le bouquin

    Posté par  . En réponse au lien Erratum pour «Le monde sans fin» : Dargaud piégé par des activistes. Évalué à 10.

    Oui, c'est ça qui est très étonnant. Lorsqu'on évoque le problème de l'énergie, en particulier dans notre pays, on le ramène souvent a la question de l'électricité et en particulier de la part du nucléaire dans sa production. Et c'est la malédiction de Jancovici. Depuis le début, son propos, celui du think tank qu'il dirige, le Shift Project, et son entreprise Carbone 4 sont dirigé contre l'utilisation des énergies fossiles, son impact sur le cycle du carbone et le changement climatique et pas seulement dans la production d'électricité, et le nucléaire n'y est qu'une question plutôt accessoire.

    Le shift produit des rapports passionnants sur le pétrole et le gaz par exemple, dont personne ne parle :

    « Gaz naturel : quels risques d'approvisionnement pour l'Union européenne ? »

    Pétrole : l'Union européenne va t-elle en manquer ? - 25/06/2020

    Pour en revenir a cette histoire de lobbying, c'est aussi très étonnant de mettre en avant le lobby pro nucléaire. Je ne met pas en doute l'existence de groupe d'intérêt associé au secteur nucléaire en France, mais par contre, je met en doute son efficacité.

    Si il est si puissant, comment est-ce possible d'assister à un tel démantèlement de l'industrie nucléaire dans notre pays ?

    Si on creuse un peu, on s'aperçoit que les raisons sous jacente a l'abandon du nucléaire sont plutôt lié a libéralisation du marché de l'électricité. L'industrie nucléaire, nécessitant une forte implication de l'état et une planification sur le long terme n'est pas vraiment compatible avec la vision d'un marché de l'électricité où règne la sainte concurrence libre et non faussée aux mains d'acteurs privés.

    Et si on creuse encore plus, on trouve que les investissements dans les énergies renouvelables pour la production électrique sont en partie pilotés par les acteurs historique des énergies fossiles, pétrole et gaz, comme Total ou Engie.

    Et si on conçoit assez bien l'existence de groupe de pression pro-nucléaire au niveau des instances politiques de l'état français ou de l'Europe, on imagine aussi assez bien qu'il puisse y avoir aussi des acteurs provenant du secteur fossile. Et du coup, en terme d'efficacité de ce lobbying fossile, là, on ne peut pas vraiment mettre en doute leur efficacité, vu la libéralisation du marché qui fait plutôt leur affaire que celle du secteur nucléaire.

    D'ailleurs, la dernière affaire en date au parlement européen où des parlementaires se sont retrouvé pris la main dans le sac (de billet) en provenance vraisemblablement du Qatar qui est un des plus importants fournisseurs de gaz fossile dans le monde aurait tendance à appuyer là où ça fait mal. Sur la liste des pays fournisseurs d'énergie fossile à l'Europe, on retrouve des gens fort sympathique, comme Vladimir Poutine ou Mohamed Ben Salmane. Un monde merveilleux, qu'on ne saurait soupçonnée de corruption, de lobbying et autre manipulation et coup tordus aux services de leurs intérêts.

    Note que le plus étonnant dans cette affaire, c'est qu'on peut analyser l'évolution du marché de l'énergie en mettant de coté toute considération réellement écologique, en prenant en compte uniquement la question géopolitique, industrielle et économique. De ce point de vue, la dimension écolo sert juste de paravent à des manoeuvres dont l'objectif n'a finalement peu à voir avec l'écologie.

    Il s'agit essentiellement de permettre a une industrie des energies fossiles de se reconvertir en perdant le moins d'argent possible, voire même en gagnant de nouveau marché, face a une double menace, l'apparition de régulation "carbone" du fait de la dérive climatique qu'il devient de moins en moins possible de nier et la raréfaction des ressources fossiles.

    Au passage, on hésitera pas à vendre des armes à nos amis et partenaires Qatari et Saoudiens, et célébrer avec eux les vertus morales du sport de haut niveau tout en fermant les yeux sur leur conception quelque peu rétrograde des droits humains.

    Mais, oublions tout ça, le vrai problème, c'est évidement celui posé par l'énergie nucléaire. (sic).

    Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

  • [^] # Re: Pas besoin d’effet Streisand pour « Le monde sans fin »

    Posté par  . En réponse au lien Erratum pour «Le monde sans fin» : Dargaud piégé par des activistes. Évalué à 10.

    Sur le lien entre économie et énergie, c'est assez compliqué d'y voir clair, mais je reste assez d'accord avec l'approche physique du problème. Mais elle ne fait pas consensus dans le monde économique. (c'est donc ici qu'une simple opinion de ma part sur ce sujet). Mais à mon sens, le problème viens plus de la science économique en fait.

    Et pas forcément comme on le pense. On trouve souvent un discours qui dit que l'économie n'est pas "scientifique", ou que les économistes ne sont pas des scientifiques. C'est pas comme ça que je vois le probléme. C'est surtout que l'objet de la science économique n'est pas rationnel. C'est l'humain. Et notre rapport au monde n'est pas rationnel. Nos actes sont dictés tout autant par des émotions que par des raisonnements. Et quand je dis tout autant, c'est pour être sympa. Parce que même quand on raisonne, on est pas exempts de biais cognitifs. On est pas rationnel et de fait, notre économie ne l'est pas non plus.

    La science économique est par nature performative. On étudie un système que l'on met en œuvre par ailleurs avec des loi et des règles qui détermine des concepts comme la propriété ou le travail salarié ou bénévole, le don et tout type d'échanges, quelque soit la sphère dans laquelle ils se produisent, avec ou sans dimension morale.

    Quand j'ai commencé a creusé la vulga sur l'économie, je suis tombé de ma chaise. En gros, impossible de trouver deux économistes, ou deux écoles d'économistes d'accord entre elles. Il y a bien une branche "mainstream" mais qui est tellement critiquée qu'on se demande pourquoi on l'appelle encore comme ça.

    Je me suis un peu réconcilié avec le domaine en suivant les cours de Jean-Philippe Bouchaud au Collège de France, mais c'est parce qu'il aborde finalement qu'un des aspects de l'économie, la phénoménologie des marchés financiers, avec une approche originale (*) basée sur la physique statistique, et ça, ça me parlais. Mais sinon …

    J'aime bien le constat que fais Roland Lehoucq dans sa conf sur l’énergie et ou il reprend les idées développées entre autre par Jancovici : vidéo YT timecode 17:25, il se paye les économistes de son point de vue de physicien de façon assez délectable en discutant du lien PIB/énergie).

    Note que sur ce sujet, il a fait aux utopiales une autre conf, plus générale qui vulgarise bien les concept autour de l’énergie, qui est quelque chose de bien plus complexe que ça en a l'air.

    ÉNERGIE, PUISSANCE ET SCIENCE-FICTION | ROLAND LEHOUCQ

    Sur Jean Philippe Bouchaud, il y a ce PDF paru dans reflet de la physique et qui expose trés bien sa démarche et son point de vue un peu orthogonale avec l'approche classique de l'économie : https://www.refletsdelaphysique.fr/articles/refdp/pdf/2010/03/refdp201020p22.pdf

    Sinon, sa leçon au collège de France :

    De la physique statistique aux sciences sociales… - Jean-Philippe Bouchaud (2021)

    Ou si vous avez vraiment pas le temps, cet article est pas mal :

    Jean-Philippe Bouchaud, ce physicien qui voit l’économie comme une soupe d’atomes

    (*) Pas si originale que ça, en fait, il a un illustre prédécesseur, connu pour ses fractales, Benoit Mandelbrot, qui avait aussi étudié la phénoménologie des marché financier avec une approche radicalement différente. une réf ici : https://mikaelecanvil.com/approche-fractale-marches/

    Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

  • [^] # Re: Pas besoin d’effet Streisand pour « Le monde sans fin »

    Posté par  . En réponse au lien Erratum pour «Le monde sans fin» : Dargaud piégé par des activistes. Évalué à 7.

    il y a même des interviews qu’il commence en disant ne pas vouloir parler du nucléaire, et où le journaliste en parle quand même pendant plus du tiers du sujet

    C'est une référence a une interview ou Jancovici était invité à la matinale de France Culture, et ou Guillaume Erner s'était planté en beauté en passant complétement a coté du sujet, le ramenant sans cesse sur le sujet du nucléaire, ce qui n'a pas manqué de provoquer un retour de flammes de Jancovici.

    https://www.youtube.com/watch?v=lBox1k1bFxs

    Mais il est repassé depuis chez Erner, qui a rattrapé le coup, surement du au fait d'une avalanche de courriers de protestation ayant afflué chez France culture suite à sa précédente et désastreuse prestation :

    https://www.youtube.com/watch?v=XAxf0aKweqo

    C'est encore un exemple des super pouvoirs de Jancovici.

    Pour écouter cette matinale régulièrement, j'arrive a apprécier Jancovici et Erner, pas pour les même raisons. Mais quand il ne fait pas de boulette, Erner est plutôt un bon présentateur et interviewer. Disons qu'il laisse parler son interlocuteur, tout en cherchant quand même à le titiller un peu, ce qui est un peu la règle du jeu. Le but de l'interviewer n'est pas de laisser une tribune et de servir les plats a son invité, mais bien a tenté de le sortir de sa zone de confort.

    Mais bon, titiller un Jancovici, c'est dangereux, surtout sur un sujet aussi explosif que le nucléaire :-)

    Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

  • # Double effet Streisand

    Posté par  . En réponse au lien Erratum pour «Le monde sans fin» : Dargaud piégé par des activistes. Évalué à 10.

    C'est amusant cette séquence. A la base, le truc débile des activistes devait être assez confidentiel, puisqu'il nécessitait un déplacement physique dans les librairie d'une part, et que la BD s'est déjà bien vendu. De fait, c'est donné a cette action bien plus de visibilité qu'elle n'en a eu que d'en parler partout, y compris sur LinuxFr, site francophone dédié au logiciel libre et à la conchyliculture. (même si éventuellement, on peut y lire des histoires de tomates écrasées et d'ornithorynques, mais c'est anecdotique).

    Mais, le truc, c'est qu'au final, cet effet Streisand dont les activistes auraient pu être bénéficiaire, se révèle en fait plutôt a leur désavantage, révélant une tentative de manipulation de l'opinion assez grossière, quelque soit la validité de leur propos par ailleurs.

    Et au final, reste quand même que le Jancovici, il est vraiment balèze. Dans un univers parallèle ou DC comics et Marvel se serait intéressé à autre chose que des mutant en slip moulant aux pouvoirs discutables, je pense qu'il aurait pu devenir un genre de super héros, démontant des climatosceptique à coup de règles de trois, virevoltant au milieu d'une forêt d'éolienne, les centrales nucléaires redémarrant en trombe dans son sillage !

    Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

  • [^] # Re: Bar des sports.

    Posté par  . En réponse au journal Tentative de partage de mon expérience, vécue depuis l'extérieur, des réseaux sociaux. Évalué à 2. Dernière modification le 02 janvier 2023 à 14:17.

    Oui, sur le style des interview, je te rejoins un peu. En fait, je pense qu'il cherche à faire l'équivalent d'un blog ou d'un vlog en podcast, et ça donne cette impression qu'il met en scène son interview autour de sa personne. D'un autre coté, cela explique la démarche et le contexte dans lequel il la fait, ce qui est plus "gênant", c'est ce coté un peu personnel.

    Reste que c'est souvent riche et pertinent, et de grande qualité. Enfin, comme on dit, on va pas cracher dans la soupe quand on voit ou entend le reste du paysage audiovisuel …

    Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

  • [^] # Re: Bar des sports.

    Posté par  . En réponse au journal Tentative de partage de mon expérience, vécue depuis l'extérieur, des réseaux sociaux. Évalué à 4.

    C'est assez fou, mais je viens de finir d'écouter le dernier podcast de Xavier de La Porte, le Code à Changer, et …. Ethan Zuckerman, l’homme qui regrette d’avoir inventé la pub pop up évoque le sujet qui nous intéresse ici, et il fait le même constat. Le probléme des réseau sociaux actuel est, entre autre, un problème d'échelle.

    L'interview est passionnante, comme souvent avec ce podcast, et couvre d'autre aspects du parcours de Zuckerman.

    Et pis tant que j'y suis, bonne année !

    Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

  • [^] # Re: Impatient

    Posté par  . En réponse au journal Tentative de partage de mon expérience, vécue depuis l'extérieur, des réseaux sociaux. Évalué à 5. Dernière modification le 28 décembre 2022 à 18:30.

    Je me permet de m'insurger contre ce que je ressens comme de la diffamation envers le bouddhisme haut-alsacien. Voici un reportage pour rétablir la vérité sur cette paisible communauté

    2010 - Monastère bouddhiste Ryumonji- Reportage Alsace 20 - retraites et méditation

    Le bouddhisme haut-alsacien n'a rien a voir avec un quelconque complot de bouddhistes radicalisés (plus connus sous le nom de jusqu'au-bouddhistes).

    Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

  • [^] # Re: Gnome

    Posté par  . En réponse au journal Un peu de médiéval comique pour les fêtes de 2022. Évalué à 4.

    addendum !

    Gnome - Ambrosius (Official Video)

    Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

  • # Gnome

    Posté par  . En réponse au journal Un peu de médiéval comique pour les fêtes de 2022. Évalué à 6.

    C'est du rock chorégraphique un peu heavy, un peu progressif et médialevement parodique.

    Gnome - Wenceslas (Official Video)

    Gnome - Kraken Wanker (Official Video)

    (C'est de toute évidence nettement plus réussi que KDE …)

    Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.

  • [^] # Re: Les mécaniciens, l'électronique et l'informatique

    Posté par  . En réponse à la dépêche Tomtom, sdcard et système embarqué : accéder au système de fichiers. Évalué à 10.

    Tu veux dire que les automobilistes sont entrain de devenir des utilisateurs d'ordinateurs sur roues de plusieurs tonnes fonçant à des vitesses dépassant largement la centaine de km/h ?

    Et si j'ai bien compris, c'est la même philosophie que pour les ordinateurs, le système est sensé être "intelligent" et l'utilisateur n'a pas besoin de comprendre comment il marche pour l'utiliser.

    Mon dieu ! (enfin, je ne crois pas spécialement en dieu, mais là, je vais y réfléchir. J'ai un soudain besoin de croire en un truc, n'importe quoi, mais différent de la réalité, a ce qui parait, il y a un truc marrant à base de monstre spaghetti …)

    Faut pas gonfler Gérard Lambert quand il répare sa mobylette.