paralax a écrit 311 commentaires

  • [^] # Re: Pitié

    Posté par  . En réponse au sondage Cher lectorat, chèr(e) contributeurice, quel âge avez-vous ?. Évalué à 2.

    Quel mépris.
    Je ne fais pas partie d'un genre inventé, merci.
    Marquer le féminin permet de montrer que l'on prend en compte la moitié de l'humanité, ce n'est pas rien.
    Et je te le dis en connaissance de cause: cela change concrètement le regard porté sur les femmes.

  • [^] # Re: Linuxfr.org officiellement un site ouèb de boomer !

    Posté par  . En réponse au sondage Cher lectorat, chèr(e) contributeurice, quel âge avez-vous ?. Évalué à 4.

    Je ne sais pas si il y a une définition officielle des "boomer", mais étymologiquement ça fait référence au "baby-boom", donc les enfants nés entre 45 et 65 (en très gros).
    Les "quadras" n'en font pas partie!

    Je reviens à mon impression (cf commentaire précédent): il y a un problème de transmission.
    La "culture libre" ne s'est pas transmise et j'identifie plusieurs causes, en vrac:
    -la transformation des infrastructures: il y a une concentration croissante des moyens. Le "numérique" (pardon pardon pour cette dénomination très floue) n'est plus du tout décentralisé.
    Les serveurs appartiennent à de très gros groupes (Amazon, Alphabet, Meta…)
    -c'est imbriqué avec une massification des usages (on ne peut quasiment pas se passer de téléphone portable)
    -tout ça est sous-tendu pas une compétition impitoyable pour capter l'attention du consommateur

    et plein d'effets de bord associés.

    Ce n'est pas aussi systémique à l'apparition du réseau mondial grand public (début années 2000), puisque, encore une fois, il y avait à la fois une volonté militante de maîtriser les usages et les technologies (CCC, hacklab/fablab associatifs qui faisaient un peu d'éducation populaire) et tout à la fois une diversité des infrastructures.
    Et mon hypothèse c'est que les gens qui gravitaient dans ces milieux avaient entre 20 et 40 ans, donc mécaniquement entre 40 et 60 aujourd'hui, cqfd.

  • # évolution?

    Posté par  . En réponse au sondage Cher lectorat, chèr(e) contributeurice, quel âge avez-vous ?. Évalué à 9.

    Très intéressant sondage.
    J'aimerais beaucoup savoir à quel âge les Linuxfrien-nes ont commencé à fréquenter le site. Est-ce que la répartition d'aujourd'hui est une simple translation de la population initiale?

    Mon hypothèse est la suivante:
    -le monde du libre* n'est pas attrayant pour les jeunes gens (entre 20 et 30 ans); il n'est même pas connu.
    -pourtant (deuxième partie de l'hypothèse), ce monde a été investi par des jeunes gens autour des années 2000.

    La question que je me pose, c'est pourquoi aujourd'hui on voit peu de gens entre 20 et 30 ans intéressés par le monde du logiciel libre?

    La question est très mal formulée, mais j'essaie de cerner une impression que j'ai depuis quelques temps déjà…

    Autour de moi, je vois que les étudiant-e-s ne sont plus du tout en contact avec des OS Linux, et n'ont plus l'idée qu'il existe d'autres logiciels que des logiciels commerciaux.
    Or, lorsque je faisais mes études à l'université, dans les années 2000, aucun poste n'était sous Windows, les DSI géraient les centres de calculs et toute l'infrastructure informatique. Tout ça pour dire qu'on avait conscience qu'on pouvait avoir la maîtrise de l'outil.

    *ce que j'entends par "monde du libre":
    -un culture plus ou moins contestataire qui s'intéresse à la question des communs, du partage des savoirs, de la maîtrise technique, des enjeux de vie privée et surveillance (je pense au CCC par exemple)
    -des lieux qui rassemblent des bricoleurs/bricoleuses et qui produit et diffuse du code libre

  • # matérialisme

    Posté par  . En réponse au journal La science sur internet, ça m'inquiète. Évalué à 6.

    Qu'est-ce qui a changé depuis les discussions sur la place du village?
    Le niveau général des connaissances, le système d'éducation, les valeurs véhiculées par la société, le développement des médias, et bien d'autres choses, certes.
    Et évidemment, la possibilité d'échanger à l'échelle de la planète en quasi-simultané.

    Mais il manque une dimension à ce constat. C'est la dimension économique (et technique), qui donne son orientation à la structure d'internet.

    Je cite Casili (car on ne pourrait pas mieux dire):

    " Plus un utilisateur passe de temps sur une plateforme, plus celle-ci a des occasions d’afficher des encarts publicitaires et plus ses recettes augmentent(…)
    Les algorithmes qui déterminent les fils d’information des utilisateurs sont optimisés pour mettre en avant des messages (…) provoquant de fortes réactions émotionnelles (…).
    Or, les algorithmes qui déterminent le fil d’information de chaque utilisateur sont optimisés pour mettre en avant des messages percutants et provoquant des réactions émotionnelles fortes."

    Pour compléter, le travail de David Chavalarias est très éclairant à ce sujet:
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/reseaux-sociaux-les-rouages-de-la-manipulation-de-lopinion
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/internet-lautoroute-de-la-desinformation

    (et là on touche le fond. L'Humanité pourra survivre à toutes sortes de barbaries, mais pas sur une planète inhabitable:
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/climatosceptiques-sur-twitter-enquete-sur-les-mercenaires-de-lintox)

    Pour revenir sur l'aspect socio-économique, il y a aussi le travail de Cédric Durand, qui développe le concept de technoféodalisme
    (un résumé ici:
    https://blogs.mediapart.fr/le-dissonant/blog/270422/techno-feodalisme)

    Tout ça pour dire que la "liberté d'expression" est confisquée par des acteurs privés et n'est plus sous contrôle démocratique.

    à quoi pourrait ressembler internet libéré des influences particulières?

    (commencer par empêcher l'accumulation de capitaux par un petit nombre de personne serait urgent)

  • # Mon avis...

    Posté par  . En réponse au journal Au revoir, LinuxFR. Évalué à 9.

    À mon tour de soumettre un avis au plussage ou au moinssage.
    Tout d'abord, pour avoir un peu fréquenté le site et y avoir écrit sporadiquement, voici mes impressions:
    -j'ai constaté beaucoup de vivacité dans les échanges, voire de l'agressivité. Oui, le ton n'est pas toujours bienveillant ni courtois. Mais bon, je pense que cela reflète l'ambiance pas sympa de nos sociétés en général…
    -en revanche je trouve que contrairement à d'autres sites, il se trouve ici des gens qui cherchent vraiment à discuter, à comprendre et à échanger. C'est très appréciable. Même si parfois il faut beaucoup de patience et d'abnégation pour expliquer un point de vue.
    Je pense qu'on peut saluer le travail des modérateurs.
    -et voici maintenant le point épineux qui va cliver. Dans ton "billet d'humeur", je relève des choses telles que

    • ma lecture des derniers "hot topics" où ça dérive sur le féminisme, la théorie du genre, la définition d'un viol.

    • le fait qu'en étant motard, ayant fait le choix d'habiter à 45km de mon boulot j'ai le sentiment d'être un vilain pour beaucoup d'auto-centrés.

    (…)

    la liberté (la vraie hein, pas celle articulée autour d'une pensée unique).

    Cela, je l'identifie comme la réaction de quelqu'un qui se trouve remis en cause dans ses certitudes et sa place dans la société. D'après ce que tu écris, je peux déduire que:
    -tu es un motard
    -tu es un homme
    -tu n'as pas de questionnement sur ton genre
    et d'autres choses dont je ne ferai pas part. Je peux bien évidemment me tromper.
    Quoiqu'il en soit, c'est vrai: aujourd'hui les rapports sociaux sont remis en question donc cela suscite des malaises et le sentiment que "l'on ne peut plus rien dire" de la part de certaines personnes. Personnellement je le dis tout haut: entendre des remarques graveleuses de la part de profs à l'université, dans un groupe masculin, subir des regards (très) torves de la part de camarades ou de collègues est extrêmement pénible et je ne regrette pas que cela soit moins toléré qu'avant…
    Enfin, en te sentant menacé dans ta liberté d'expression, tu peux penser à beaucoup, beaucoup d'hommes et de femmes qui pendant longtemps n'ont pas été légitimes dans leur expression parce que leur parole était dévalorisée (ça m'arrive souvent qu'on ne m'écoute pas lorsque je donne un avis technique. Bon, croyez-moi: ce n'est pas seulement parce que je ne sais pas tout.)
    Pour ce qui est du fait d'être motard, dis-toi que tu subis une prise de conscience des enjeux écologiques qui manque de discernement (en effet, la question n'est pas tant celle des motos mais des infrastructures et de l'urbanisme).

  • # Le plus beau nom que l'on peut donner à un quotidien

    Posté par  . En réponse au journal Aider le quotidien L'Humanité. Évalué à 3.

    Ici, un bel hommage rendu à l'Humanité, par Nadir Dendoune (journaliste au Courrier de l'Atlas):
    https://www.lecourrierdelatlas.com/-la-chronique-du-tocard-l-humanite-et-les-epluchures-de-ma-daronne--4945

    L'Humanité, c'est aujourd'hui le seul quotidien anticapitaliste.
    L'Humanité, c'est le journal qui chaque jour a parlé de la détention arbitraire de l'avocat franco-marocain Salah Hamouri
    C'est le journal qui relaie chaque jour les luttes des salariés, des travailleurs. Celui qui parle de la mainmise de Microsoft sur l'Éducation Nationale.
    (https://www.humanite.fr/education-comment-le-virus-microsoft-contamine-les-classes-666566) Celui qui apporte une vision politique à l'écologie.
    C'est le journal fondé par Jean Jaurès.

    Je ne comprends pas comment on peut rester fasciné par Staline et l'associer au journal l'Humanité sans recul. Le PCF a entretenu des rapports complexes avec l'URSS, qui elle-même a une longue histoire. Réduire l'expérience communiste à la période stalinienne est simpliste.

    Incommensurables sont les apports des communistes en France, à commencer par la mise en place de la Sécurité Sociale dont presque tout le monde bénéficie (le projet original visait à en faire bénéficier tout le monde; projet combattu immédiatement): mis en place par Ambroise Croizat. Le documentaire de Gilles Perret (la Sociale, http://www.lasociale.fr/) est très instructif à ce sujet.
    Nombreux sont les hommages de personnes très diverses de mon entourage aux municipalités communistes, qui ont mis la culture à portée de tous, par les tarifs sociaux des conservatoires. Jusqu'à aujourd'hui, avec par exemple la reprise de la gestion municipale de l'eau (https://www.bastamag.net/A-Roquevaire-l-eau-vitale-est-gratuite), la gratuité des transports (Aubagne), le travail des députés (les frères Bocquet, sur la fraude fiscale).
    Hommage du vice à la vertu, Bernard Tapie rendait hommage aux municipalités communistes récemment…

    Aujourd'hui, l'Humanité n'est plus le journal du PCF.
    Comment peut-on se réclamer de la liberté de penser et de l'indépendance si l'on n'accepte pas la critique de notre modèle politique et économique? Comment peut-on se priver de ce regard? Quel autre quotidien national appartient à ses lecteurs?
    L'Humanité porte des idées généreuses, des idées de partage et d'ouverture aux autres. Avant de condamner ce journal, il faut s'en faire une idée et le lire ne serait-ce qu'une fois…

  • # Quelques idées

    Posté par  . En réponse au journal Outil d'aide à la communication pour travailleur handicapé. Évalué à 2.

    Salut,

    voici des trucs auxquels j'ai pensé à préciser:
    -pour le financement, il y a les Maisons Départementales des Personnes Handicapées
    -en effet utiliser un micro qui se pose sur la gorge (laryngophone) et qui ne prendra donc pas les bruits environnants
    -pour filtrer le son il faut savoir que les fréquences de la voix se trouvent entre 250Hz et 400 Hz(fréquence fondamentale qui donne la hauteur perçue, grave ou aigüe) et qu'il y a des harmoniques jusqu'à 4kHz. Et surtout ce qu'il faut retenir, c'est que l'oreille humaine est très sensible aux fréquences autour de 3-4 kHz (cf https://fr.wikipedia.org/wiki/Courbe_isosonique), et qu'en plus l'intelligibilité d'une voix est renforcée lorsqu'on augmente la bande de fréquence située autour de 1kHz.
    Donc en effet capter au plus proche des lèvres et filtrer presque tout sauf les bandes 250-350Hz et renforcer autour de 1kHz…

    Je ne connais pas les algo de suppression de bruit mais en effet ça existe sur certains casques.
    Ne pas hésiter à contacter les labos de traitement du signal pour leur demander conseil.

    Bon courage.

  • # contradictions?

    Posté par  . En réponse au journal Solution au conflit de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Évalué à 8.

    Ma contribution au débat "profiter des aides sociales tout en renvendiquant un mode de vie alternatif" VERSUS "fonder une nouvelle société en rupture avec l'organisation sociale en cours":
    -tout d'abord le portrait qui a était fait des "zadistes" me semble un peu approximatif. Sans en connaître personnellement, je connais des soutiens occasionnels aux occupants. Il s'agit de gens ordinaires, qui travaillent (et cotisent), qui se sont opposés au projet d'aéroport et qui à présent considèrent que ce qui a été accompli (vie en communauté en autogestion, agriculture et mode de vie écologique) devrait se poursuivre. Personnellement je trouve que c'est une option valable et intéressante. On connaît les ravages de l'agriculture intensive, je crois. On connaît aussi les ravages de nos modes de vie de plus en plus individualiste et dénué de sens.
    -d'ailleurs des projets ont été déposés par les occupants de zad et sont en train d'être examinés.
    Mais je voudrais revenir sur l'opposition que je formulais au début, que j'ai vu émerger dans les différents commentaires. Je pense qu'elle n'est pas pertinente.
    En effet, il existe encore aujourd'hui un système qui a été en partie mis en place par des syndicalistes et géré pendant longtemps par les seuls travailleurs, dont presque tout le monde bénéficie.
    Ce système existe au sein de notre société et à l'origine il était pensé indépendemment de l'État (qui l'a néanmoins autorisé. Mais pas organisé). Le projet originel reposait sur l'organisation des travailleurs eux-mêmes et ce fut le cas jusque dans les années 60. Il s'agit d'un modèle alternatif qui ne remet pas frontalement en cause l'organisation étatique (même si bien sûr il est au cœur de multiples conflits). Vous l'aurez peut-être deviné, il s'agit de la Sécurité Sociale.
    Bernard Friot explique en quoi il s'agit d'une proposition radicale:
    https://www.monde-diplomatique.fr/2015/12/FRIOT/54395
    Tout ça pour dire que oui, on peut initier des fonctionnements alternatifs d'ampleur sans nécessairement détruire ce qui existe. Et que donc les occupants de la ZAD ne sont pas pris dans une contradiction. Pas plus que nous, qui voyons disparaître les abeilles, les oiseaux, et vivre de l'exploitation des pays pauvres sans rien changer…

  • # Merci

    Posté par  . En réponse au journal L’écriture neutre. Évalué à 3.

    Merci de faire avancer le débat, c'est sympa. Je trouve ça très bien de proposer des évolutions du langage.
    Il y a beaucoup de langues qui ne marquent pas le genre, par exemple le farsi (parlé en Iran).
    Ça pourrait s'adapter au français.

  • # Adaptation de code déjà existant

    Posté par  . En réponse au journal Inventaire de matos. Évalué à 3.

    Je me suis posée exactement la même question il y a quelques mois.
    J'avais vu GLPI, beaucoup trop "généraliste" et orienté gestion de stock.
    Finalement, j'ai récupéré les sources d'Alessandria et je les ai adaptées à mes besoins… Je n'aurais pas eu le courage de partir de zéro.
    (tout est en place maintenant de mon côté, mais ton logiciel a l'air très bien pour ce type de besoin… j'y passerai peut-être un jour)

  • # Consensus

    Posté par  . En réponse au journal Écriture inclusive, comment la France a encore perdu une belle occasion de devenir leade(r|use).. Évalué à -3.

    Pour mettre tout le monde d'accord, je propose qu'on passe tout au féminin. Voilà, ça fera de mal à personne. Et puis ça changera, dans la vie il ne faut pas s'encroûter.
    Deux options:
    - on prend le féminin comme universel (comme le masculin aujourd'hui); mais on garde des marques de genre arbitraires: "Lucas, Marco, Nora, Momo et Jasmine sont allées au cinéma, elles étaient très contentes, le billet était à prix réduit."
    - on passe tout au féminin, c'est beaucoup plus simple: "Les mécaniciennes résolvent des problèmes complexes qui permettent de calculer la résistance des structures à la passage des cyclones."
    Il y a bien des langues (le farsi ou le turc, par exemple) où aucun genre n'apparaît…

  • [^] # Re: pluriel optionnel

    Posté par  . En réponse au journal Écriture inclusive, comment la France a encore perdu une belle occasion de devenir leade(r|use).. Évalué à -5.

    Oui, c'est triste et désagréable. Mais merci d'avoir essayé…
    Moi j'ai laissé tombé sur ce site, je me bats ailleurs. C'est pas grave, on dira encore pour très longtemps "les linuxiens", en feignant de croire que dedans il y a "des linuxiennes".
    Ce que je ne comprendrais jamais, c'est le nombre de débats complètement déments (sur la fin de la mention "mademoiselle" dans les documents administratifs, sur les adaptations de la langue à l'évolution de la société, etc…) de la part de gens qui, tout en prenant un temps fou et une énergie considérable, disent que CE DÉBAT EST RIDICULE. Il y a une énorme contradiction. Et donc implicitement un enjeu important.
    Oui, la langue reflète la pensée et l'état d'une société.
    Quand on grandit entourée de modèles scientifiques masculins (alors qu'il y a pléthore de femmes scientifiques), que tout est fait pour orienter les filles vers les filières qu'on estime adaptées à leurs capacités présupposées, et qu'en plus la langue consacre ces représentations, alors oui les stéréotypes ont un pouvoir colossal: résultat il n'y a que très peu de fille en ingénierie. Comment ensuite, lorsqu'on est lycéenne et pas très sûre de ses choix, se projeter dans une formation où la majorité des étudiants sont des jeunes hommes à l'humour pas toujours fin (pour pas dire sexiste), dans une ambiance potentiellement hostile ou lourde? C'est d'autant plus difficile lorsqu'on a rabâché, depuis l'enfance, que les filles étaient, au mieux moins fortes en sciences que les garçons, au pire qu'elles n'étaient pas faites pour ça.
    Il est évident qu'il faut lutter par tous les moyens contre ces stéréotypes, et cela passe évidemment par la langue (en Allemagne, cela fait belle lurette que l'on voit la marque du genre dans la langue.); croire que cela suffit est évidemment d'une grande naïveté.
    Par ailleurs, une langue vit et meurt, et n'est jamais statique: dois-je rappeler aux fanatiques d'une certaine "pureté de la langue" que nous ne parlons ni la langue de la Chanson de Roland, ni celle de Rabelais, et plus celle des Lumières. Donc malgré les résistances, cette évolution se fera. Bien plus tard on regardera avec commisération ces tribunes enflammées contre un progrès qu'on verra comme une évidence… La langue, comme le monde, changera au gré des luttes et des rapports de forces.
    Pourquoi tant de vocabulaire techniciste et scientiste (implémenter, efficience, impacter, entropie, gérer mis à toutes les sauces, y compris en amour)? Tant de vocabulaire issu de l'économie? Tant d'anglicismes dans notre langue d'aujourd'hui (je pourrai donner des exemple mais j'espère que tout le monde vois de quoi je parle)? Parce que la langue reflète des enjeux de pouvoirs.
    Si je suis ce raisonnement, le point de basculement de la langue, où apparaît un genre comme groupe social, reflète l'accession progressive à l'égalité entre hommes et femmes. Et je vois dans une telle crispation une très grande peur.
    Mais pourquoi avoir peur?

  • [^] # Re: Se donner un genre

    Posté par  . En réponse à la dépêche Participez à la campagne du Pacte du logiciel libre pour les législatives 2017. Évalué à -1.

    Alors je propose qu'on passe tout au féminin. Pour changer. Moi j'ai aucun problème avec l'inclusion du .e. dans les mots.

  • [^] # Re: Harmonie ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche Sortie de la bibliothèque d’analyse musicale Bliss 1.0. Évalué à 3.

    Oui, en effet enchaîner entre deux morceaux de même tonalité ou de tonalité proche serait une excellente idée! Et même, pour évoluer au cours du temps et ne pas rester bloqué dans une tonalité toute la soirée, tu peux décider d'un "parcours" de tonalité. Par exemple un cycle de quinte (tu passes de do à sol puis à ré, etc…), ou d'autres modulations suivant l'effet que tu veux donner.
    Dans la musique occidentale, la tonalité t'est donnée par la tonique (première note de la gamme) et sa tierce (si la tierce est "petite", le morceau est en mode mineur, si elle grande, le morceau est en mode majeur).
    Pour détecter la tonique, c'est relativement facile: ce sera la note fondamentale du dernier accord du morceau. (Donc tu prends la fft et tu détecte le premier pic de ton spectre, par exemple). Ce sera aussi, dans 90% des cas au moins, la note fondamentale du premier accord du morceau.

    En tous cas c'est une super idée, je me suis souvent posée cette question!

  • [^] # Re: Une maison ? Non deux !

    Posté par  . En réponse au sondage Mon appartement est . Évalué à 5.

    (en fait c'est pas super drôle. J'ai jamais compris les mecs qui se plaignent de leur femme: elle copte trop cher, elle veut pas faire ceci ou cela… En fait, le divorce est légal depuis quelques années! youpi!)

  • [^] # Re: Une maison ? Non deux !

    Posté par  . En réponse au sondage Mon appartement est . Évalué à -6.

    Ah oui, quand tu payes les tâches ménagères, la garde, le soin, l'éducation des enfants (rendez-vous chez le médecin, temps-partiel pour s'en occuper, aller-retour en voiture pour les accompagner ici et là)… Tu payes aussi la fellation?

  • [^] # Re: Travail admirable

    Posté par  . En réponse à la dépêche Joyce Reynolds est morte :-(. Évalué à 2.

    une anecdote que l'on m'a racontée: cela se passe au moment où le besoin en main d'œuvre en info s'est brutalement accrue (début des années 70 (?)), dans une grande entreprise (je crois que c'était Peugeot). Un couple y travaille justement dans le service informatique (qui était plutôt considéré comme des métiers de bureautique). Lorsque le métier s'est spécialisé et qualifié (les perforatrices et perforateurs commençaient à disparaître), l'homme s'est vu proposer une formation pour évoluer dans son métier, quant à la femme, son métier a disparu, puis elle a été licenciée. Ce schéma a été général dans cette entreprise.

  • # À propos du langage

    Posté par  . En réponse à la dépêche Joyce Reynolds est morte :-(. Évalué à 2.

    J'ai lu très rapidement les échanges à propos de la féminisation des noms (notamment de métier).
    Bien que ce sujet ait été abondamment traité, je n'ai pas beaucoup de références en tête.
    Il y a tout de même un ouvrage qui concerne spécifiquement la question du sexisme dans la langue, écrit par Marina Yaguello: Les Mots et les femmes
    Voir ici un compte-rendu:
    http://1libertaire.free.fr/Motspourfemmes01.html

    J'en extrais une citation qui m'a l'air de bien coller avec le débat en cours (on s'est monstrueusement éloigné du sujet de la dépêche, ce faisant):

    "La langue est un système symbolique engagé dans des rapports sociaux ; aussi faut-il rejeter l'idée d'une langue 'neutre' et souligner les rapports conflictuels." (p.7.)

    "Le rapport de l'individu à la langue passe par son rapport à la société." (ibid.)

    Ça m'étonne toujours de constater l'énorme résistance qu'il y a à autoriser quelqu'un à utiliser un mot ou à changer une tournure de langue. Preuve que ce ne sont pas que des mots dont il s'agit. Le plus spectaculaire, dans ce registre, a dû être la fin de la mention "mademoiselle" sur les documents officiels. Beaucoup de gens ont compris (ou ont fait semblant de comprendre) qu'il s'agissait d'interdire l'emploi de ce mot, ce qui est parfaitement faux. Puis on a accusé "les féministes" de lancer des combats dérisoires: mais qui a été ridicule? Ceux qui se sont enflammés dans des débats passionnés pour conserver ce mot dans les formulaires administratifs, non?

  • [^] # Re: Le tirage au sort

    Posté par  . En réponse au journal De la démocratie et des systèmes de vote. Évalué à 6.

    Tout d'abord, merci de faire attention à tes formulations:

    Qu'on parle du mariage homosexuel, des droits des noirs, des femmes ou des autres minorités,

    et de ne pas mettre les femmes dans les "autres minorités". Pour l'instant, elles représentent à peu près la moitié de l'humanité.

    Ensuite, ce que je veux dire, c'est que je ne crois pas au consensus. Et que le tirage au sort ne s'affranchira jamais des rapports de force et de pouvoir qui structurent toute société. Et même, pour moi, cela ne fait que masquer les phénomène.
    Mais c'est quelque chose de général: on refuse de plus en plus, aujourd'hui, de représenter les événements sous un angle politique.
    Ensuite, j'insiste: il n'y a que par la lutte que les droits nouveaux ont été conquis. l'IVG a certes été voté à l'assemblée, mais c'est le fruit de longues luttes. Ce n'est pas arrivé par la grâce d'un législateur éclairé. (cette vision, celle du héros, de l'homme providentiel, du leader éclairé, est très prisé notamment du cinéma, où de nombreux biopics font le portrait d'hommes et de femmes exceptionnels. Pourtant, qu'est-ce qu'un individu isolé sans tout un mouvement derrière lui? Si personne n'avait voté pour Hitler, si tous les Français avaient refusé que l'on exclue les juifs, etc… Mon avis: c'est une façon de se dédouaner des responsabilités collectives, et inversement, de nier le pouvoir du peuple)

    Ce qui a permis ces évolutions de droit, ce sont des évolutions de la société avant tout. Le mariage homosexuel a été légalisé alors qu'une majorité était en sa faveur (il existe certes une minorité très bruyante, mais elle reste minoritaire). Les droits des noirs, des femmes, vont de soi dans une société égalitaire.

    Mais pour faire évoluer la société, il en a fallu des luttes. Pour moi, c'est toi qui prend les choses à l'envers. Tu dis bien "Le mariage homosexuel a été légalisé alors qu'une majorité était en sa faveur ": je te rappelle qu'il existe encore des associations qui luttent pour faire reculer les violences exercées à l'encontre des homosexuels (qui sont bien réelles). C'est par ce travail que les mentalités évoluent. Ce n'est pas un processus inéluctable et encore moins acquis.

  • [^] # Re: Le tirage au sort

    Posté par  . En réponse au journal De la démocratie et des systèmes de vote. Évalué à 3.

    Mais enfin, tu sais bien que les droits civiques des Noirs, aux États-Unis, n'ont pas été obtenus sans violence, et dois-je rappeler comment est mort Martin Luther King lui-même? (assassiné)
    Avant ça, elle est longue la liste des violences policières, étatiques, individuelles, contre les Noirs…
    Et de quelle violence on parle?
    "On parle toujours de la violence d'un fleuve, mais jamais de la violence des rives qui l'enserrent" (Brecht)

  • [^] # Re: Le tirage au sort

    Posté par  . En réponse au journal De la démocratie et des systèmes de vote. Évalué à 4.

    N'empêche que les mots d'ordre sont de plus en plus indigents. "Nos vies d'abord", ou bien des tweet simplistes tels que "la Région Île-de-France est composée d'hommes et de femmes qui veulent être respectés, tout simplement", c'est un peu embêtant. Heureusement que je sais ce qu'il y a derrière, que je connais les militants.

  • [^] # Re: Le tirage au sort

    Posté par  . En réponse au journal De la démocratie et des systèmes de vote. Évalué à 5.

    Mais où est la politique là-dedans? Un pays, c'est affrontement de groupe aux intérêts opposés, de façon plus ou moins frontale.
    Le tirage au sort évacue toute la question du rapport de force. Les femmes ont gagné des droits parce qu'elles ont lutté par tous les moyens pour les obtenir, et non parce qu'on leur a gentiment octroyé, et c'est ainsi pour toutes les avancées sociales. La Sécurité Sociale a été mise en place car au sortir de la guerre, les communistes, qui avaient formé une part importante de la Résistance, avaient contribué à mettre en place le programme du CNR; le Parti Communiste était largement soutenu et Ambroise Croizat a pu réaliser cette mesure, qui nous permet encore d'être soigné de façon à peu près égalitaire. Est-il utile de rappeler à quel point ce projet est attaqué aujourd'hui, de toutes part? Car les sommes en jeu sont considérables et n'entrent pas dans le secteur lucratif.
    Les rapports de pouvoir structurent toute société: il est illusoire de croire qu'on y échappera par des tirages au sort.
    Par ailleurs, si je soutiens un parti, c'est parce que je suis en accord avec la majorité de ses propositions. Je n'aurai absolument aucune confiance envers le péquin moyen: il ne me représente pas.
    (il faut dire qu'aujourd'hui, j'ai du mal à croire au consensus. Quand on voit ce que ça signifie aujourd'hui: on va tous se mettre d'accord pour continuer à polluer. Bon, ok, on achète le droit de polluer: un marché carbone se met en place, dans le meilleur consensus qui soit…)

  • [^] # Re: Le tirage au sort

    Posté par  . En réponse au journal De la démocratie et des systèmes de vote. Évalué à 7.

    Mais justement, parlons-en! Ça fait des décennies qu'on agite ce parti comme un épouvantail, sans jamais examiner les idées de fond. Dans la presse, on apprend que Mme Le Pen pleure quand son chat meurt, mais où discute-t-on des idées de fond sur la répartition des richesses, d'actions contre la violence conjugale, de la participation à la vie démocratique pour les étrangers, de politique écologique, etc…?
    Par ailleurs, il y a une grande hypocrisie de dire "le peuple vote FN, c'est pas bien!": ce parti est légal, il se présente aux élections plus ou moins régulièrement (il y a de la tambouille électorale et des pratiques limites, mais jamais complètement illégales). Si on considère que ce parti est antidémocratique et contraire aux lois, il faut l'interdire (comme les partis nazis le sont en Allemagne).

  • [^] # Re: Juste un point

    Posté par  . En réponse au journal "Tout le monde peut être une cible". Évalué à 2.

    Tu dois avoir une cécité sélective. En particulier par rapport au journaux "Le Point", "L'Express" (et tout ce qu'il y a de plus à droite)
    Une surdité sélective aussi. (propos racistes par de nombreuses personnalités politiques, dont un ministre, Brice Hortefeux à l'occasion du débat national sur l'immigration). Ça, c'était au XXIème siècle.
    Pour le XIXème, nous avons eu la colonisation en Algérie. Massacres, expropriations, code de l'Indigénat, etc… alors on peut chipoter et dire tout ça n'était pas spécifiquement dirigé contre la religion musulmane. Mais c'est un argument parmi d'autres pour traiter ceux qu'on voulait asservir comme des sauvages, des sous-hommes qui attendaient la civilisation.
    Tu vois, en niant les discriminations, tu fais preuve de ta position de privilégié: "puisque je ne suis pas concerné, ça n'existe pas".

  • [^] # Re: Caricature

    Posté par  . En réponse au journal partenariat ecoeurant. Évalué à 10.

    Le problème n'est pas l'implication de Microsoft dans l'éducation, mais il est le seul.

    Non, l'intrusion de plus en plus fréquente des entreprises privées dans l'éducation nationale (en manque récurrent de moyens), c'est le vrai problème. Ce n'est pas ainsi que l'on forme des citoyens. C'est comme ça qu'on fabrique des consommateurs.

    Après quelques années de ce régime, le green washing, etc.. est encore plus facile à faire passer, et on peut enchaîner COP sur COP sponsorisées par les pollueurs sans que ça ne gêne personne.