1) Entre "Web" et ton screenshot, il me semble évident qu'il y a une différence d'utilisabilité majeure. Beaucoup de gens ne comprennent pas ce qu'est un navigateur. D'ailleurs, ils n'utilisent pas tout ça, ils utilisent Google.
2) Le choix n'est pas une bonne chose pour la majorité des utilisateurs. Le raisonnement psychologique est très simple: si il y a un choix c'est qu'il y a forcément un choix meilleur qu'un autre. Donc je risque de faire le mauvais choix. Donc, je m'abstiens de tout choix.
L'expérience utilisateur le prouve 100x : face à une boîte de dialogue qui dis "oui" ou "non", la majorité des utilisateurs va choisir… la croix pour fermer la boîte, croix qui signifie pour eux « J'ai peur de choisir, je laisse l'ordinateur choisir à ma place car rien de grave ne peut arriver ».
D'ailleurs, aucune distribution un peu grand public ne propose plusieurs logiciels avec la même fonction.
3) L'expérience a montré que ce n'était pas assez clair. Novell a conduit plusieurs expériences avec le bureau Gnome. Un panel d'utilisateur a été sélectionné et on leur a demandé des taches simples comme "Allez sur Google", "Envoyer un email".
Et bien les résultats ont été hallucinants. La plupart n'ont jamais lancé évolution car il s'appelait "Messagerie". Un nombre non négligeable a découvert le menu "Internet" (de ton screenshot) et, ne voyant pas "Google", a tenté chaque entrée une par une.
Le pari ici est que les utilisateurs associeront plus facilement "Google" à "Web" qu'à "Navigateur web machin bazar".
Mais comme je le disais, c'est une science. Le fait que "ça aie l'air simple" n'implique pas que ça le soit. Et, comme beaucoup de sciences, ceux qui critiquent le plus sont ceux qui en connaissent le moins. Et au plus on apprend, au plus on se rend compte à quel point c'est complexe et à quel point le travail des gens dans ce domaine est admirable.
Mes livres CC By-SA : https://ploum.net/livres.html
Tout à fait. Et c'est une des parties les plus hardues.
Il faut prendre en compte la culture, les habitudes, les acquis. C'est vraiment du gros boulot.
Le plus dur étant les acquis. Un exemple bête: les voitures automatiques sont, de nos jours, plus confortables et plus écologiques que les manuelles. Elles sont aussi beaucoup plus simples à conduire. Et pourtant, en Europe, on ne jure que par les boîtes manuelles. C'est de la simple résistance au changement.
Ici, le projet GNOME tente de construire une interface idéale sans trop se préoccuper des acquis des utilisateurs (je décris ça ici: http://ploum.net/post/love-the-shell ).
Étant donné que les utilisateurs de GNOME 2 représentent moins de 1% des utilisateurs et que l'informatique va de plus en plus s'adresser à des gens qui n'ont jamais touché un ordinateur, je trouve cette approche pertinente.
Mes livres CC By-SA : https://ploum.net/livres.html
« Je ne comprends pas les raisonnements foireux des devins, des astrologues et des homéopathes…cela ne m'empêche pas de dire que ce qu'ils font c'est de la merde. »
Il y a deux solutions: soit tu comprends assez le raisonnement pour pouvoir juger, soit tu ne comprends pas et ton jugement est particulièrement débile.
Pour pouvoir rejeter qqch, il faut le comprendre suffisament pour mettre le doigt sur le problème. En astrologie, c'est assez évident: l'astrologie se base sur le fait que la position des étoiles et des planètes influencent le caractère d'un individu. Or, cela n'a jamais été observé de manière mesurable et cela n'a aucune base logique.
Si un astrologue m'apporte un de ces deux éléments, alors je devrais revoir mon jugement (quitte à trouver un autre point faible).
Pas de chance, l'utilisabilité est très très forte sur les deux choses justement: on a la partie théorique, qui se base sur le fonctionnement du cerveau humain, la psychologie, les sciences cognitives et on a les expériences reproductibles et mesurables: en prenant un échantillon de personnes représentatif du public souhaité, en leur demandant d'accomplir certaines tâches avec certaines interfaces et en mesurant le nombre d'actions nécessaires, le temps nécessaire et, éventuellement, leur degré de satisfaction.
Bref, on est en plein dans le domaine des sciences humaines. Comme dans toute science, les résultats peuvent être discutés ou même contre dit. Mais pas avec des arguments genre « J'aime pas, c'est de la merde ».
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Je te dis qu'il y a certainement des personnes pour qui les relations sexuelles entre adultes consentants ne sont pas liés à un point de morale.
Tu me réponds que je suis un animal ?
J'ai l'impression d'avoir loupé un épisode
On dirait que tu confonds beaucoup de choses. La morale n'est en rien liée à l'instinct ni à l'intelligence. À te lire, on dirait que amoralisme et immoralisme sont synonymes.
Mes livres CC By-SA : https://ploum.net/livres.html
"Mais BORDEL pourquoi changer les noms d'applications bien connues et les remplacer par un nom générique ?"
Très simple. Prends un échantillon de personnes et demandent leur à quoi sert les applications:
- Epiphany
- Rhythmbox
- Seahorse
C'est pourtant bien connu tu me dis ?
Le truc marrant c'est que même certains utilisateurs de longue date ont du mal:
- Combien de h encore dans le lecteurs de musique ?
- Comment ça s'appelle encore le truc avec tous les mots de passes ?
Vous savez, l'utilisabilité, l'UX et le design sont des sciences. Des sciences humaines, non exactes mais des sciences quand même, qui s'améliorent au fil des années mais où des grands principes se dégagent.
Les geeks qui n'ont aucune expérience de ces sciences et qui prétendent que tout ce que font les UX designers, c'est de la merde sont à ranger dans le même sac que les créationnistes: « Comme je ne comprends pas et que ça ne correspond pas à ma petite vision du monde, c'est de la merde ».
Mes livres CC By-SA : https://ploum.net/livres.html
"Les normes, c'est comme la loi, c'est fait pour réguler les comportements, pour qu'on sache comment se comporter, pour qu'on ait des repères communs."
Non, les normes sont très très différentes de la loi.
La loi est là pour éviter que certains humains ne fasse souffrir d'autres. Il est interdit de violer la loi car cela crée une souffrance chez d'autres humains. (genre, je peux pas te mettre mon point dans la gueule).
Les normes sont juste des coutumes, issues de la culture, qui changent très fortement avec le temps et qui, en effet, permettent d'avoir des repères communs. La grande différence est que ne pas respecter une norme est tout à fait autorisé. La cravate est une norme sociale dans beaucoup de cas chez les mâles. Ne pas en mettre ne signifie pas aller en prison.
Le gros problème c'est que, comme toi, beaucoup de gens confondent les normes et la loi. La raison est simple: pendant des siècles, la religion a allègrement mélangé les deux et a, de plus, fait croire que les normes étaient intemporelles (l'exemple de la cravate te montre à quel point c'est stupide).
Du coup, beaucoup se sentent obligés de transposer certaines normes en lois (exemple: le mariage est entre un homme et une femme).
Lorsque l'argument de pouvoir ou d'antériorité ne suffisent plus (mais ils sont suffisants la plupart du temps), les plus malins vont alors avancer la définition même de loi: « Oui mais moi, voir un couple homosexuel, ça me révulse, ça me fait souffrir. La loi doit me protéger ».
Et dans ces cas là, la réponse est simple: qui souffre le plus ? Le conservateur qui voit de temps en temps un couple d'homos ? Ou deux personnes obligées de se cacher ou de ne pas être reconnues dans leur amour ?
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Non, on peut voir le sexe comme étant parfaitement amoral.
Quand tu écoutes de la musique, est-ce que c'est soumis à une morale ? Non, pas du tout, tu le fais parce que là, à l'instant précis, ça te fait plaisir et que ça ne dérange personne.
Et bien, pour certains, le sexe est exactement comme ça. Point barre.
Et je ne vois pas en quoi ce serait une vision du sexe plus mauvaise qu'une autre.
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Je ne pige pas ton argument: chaque société historique a des règles liées au sexe donc notre société doit avoir des règles qui réglementent le sexe.
Euh?
Chaque société historique a des rites religieux donc notre société doit avoir des rites religieux.
Chaque société historique a des rites de passage pour l'adolescence donc notre société doit avoir des rites de passage pour l'adolescence.
Chaque société historique diviser les humains en caste hiérachisée (que ce soit par le sang, le sexe ou n'importe quoi) donc notre société doit diviser les humains en caste.
C'est fort faible comme argument et, je dirais même plus, ça va à l'encontre d'un phénomène assez récent appelé multiculturalité.
Le problème d'une société multi-culturelle est que, par essence, elle est très libérale, imposant un socle minimal (généralement codifié par la loi) et laissant aux individus la possibilité de suivre les rites et les coutumes de leur choix tant qu'ils restent dans le cadre de la loi.
Cependant, notre société actuelle ne fonctionne pas comme cela. Plusieurs grandes cultures fort semblables car issus des mêmes bases (à savoir les religions monothéistes) se sont drappé dans une apparence de multiculturalité et, plutôt que d'imposer un socle minimal, ont imposé comme socle tout ce qu'il y avait en commun. (la diabolisation de la femme et du sexe font partie de ce socle commun. Le manichéisme également)
On pourrait dire que c'est pas grave, vu que les échanges avec des cultures fondamentalement différentes sont rares. Et on pourrait arguer que le but d'une société multi-culturelle n'est donc pas nécessaire.
Mais c'est sans compter sur l'humain. La morale d'une société à une vocation purement utilitaire. C'est un outil pour répondre aux contraintes d'un temps donné. Les égyptiens ont inventés la circoncision parce qu'avec l'eau du Nil, l'hygiène de l'époque et la chaleur, le prépus était un nid à infection.
La sexualité a été diabolisée par les monothéistes car elle était liée très à la procréation. Les monothéistes voyant tout en bien et en mal, la seule chose qui était bien chez eux était une relation un homme une femme et un enfant ne pouvait qu'être issu d'un couple reconnu. (d'où le terme, encore péjoratif de nos jours, de bâtard).
Le sexe en dehors du mariage est donc diabolisé et, même au sein du mariage, il est perçu comme négativement.
C'est une manière comme une autre de contrôler les naissances et, pour les hommes, de favoriser leur patrimoine génétique.
Cependant, l'instinct sexuel est particulièrement fort et cette contradiction entre l'instinct naturel et la morale crée pas mal de déséquilibre. Mais la société y survit.
Au 20ème siècle, apparait un outil qui va révolutionner le monde de manière absolue: la pillule contraceptive.
D'un coup, la sexualité n'est plus liée à la procréation. La sexualité devient un acte à part entière. Toutes les morales qui reglement la sexualité deviennent d'un coup obsolètes ! C'est d'ailleurs ce qu'on observe en mai 68, liberté et compagnie.
Cependant, la morale est encore très portée par la religion (en fait, c'est le contraire: la morale, outil de survie d'une société, s'est servi de la religion comme vecteur et est, pour le moment, en train de migrer doucement vers un autre transport, la loi). La religion, c'est avant tout des hommes. Des hommes qui ont du pouvoir, un pouvoir qu'ils prétendent être absolu et infaillible. Remettre en cause un seul et unique point de leur morale historique reviendrait donc à mettre à bas le mythe d'infaillibilité. Ce serait l'écroulement de tout leur pouvoir.
Il s'en suit une réaction fort logique: le refus du progrès. Ces personnes le reconnaisse d'elle même en se qualifiant de « conservateurs », les gens opposés au changement.
Mais le ver est dans le fruit: la sexualité pourrait être banale, plaisante. Techniquement, rien ne s'y oppose. La religion tente fait donc feu de tout bois pour dénoncer la sexualité (par exemple avec le sida). Mais le malaise est profond. Tous les scandales de pédophilie qui sortent maintenant ne sont pas dus au hasard: la morale qui tente de diaboliser le sexe crée des pervers, des frustrés qui, à un moment ou un autre, cède à leurs pulsions.
Cela a été accepté pendant des siècles, étant tacitement le prix à payer pour maintenir la société, pour éviter des naissances incontrôlées. Les putes, indispensables pour assouvir les pulsions, étaient rejetées car, implicitement, tout le monde savait qu'elles avortaient régulièrement, car elles étaient le reflet que tout le monde souhaitait cacher.
La contraception a mis fin à cela. La morale du tabou sexuel n'a plus de raison d'être. Du coup, les victimes de cette morale sortent des bois et n'acceptent plus de souffrir sans aucune raison valable.
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Pour les gosses, la réponse est relativement simple: la sexualité sans consentement est un viol. Et, avant un certain âge, on considère qu'un enfant n'a pas la maturité pour donner son consentement, qu'il est trop jeune pour juger et résister à des pressions externes. C'est également pour cette raison qu'il faut un âge minimum pour voter.
Quand à la baise en public, et bien, force est de constater qu'avec la pornographie sur internet, elle devient chose courante. D'ailleurs, de plus en plus de jeunes sont confrontés à la pornographie.
Est-ce un bien ou un mal? Difficile à dire. Il semblerait que la facilité d'accès à la pornographie fasse baisser les crimes sexuels.
Quoiqu'il en soit, c'est un fait. Inutile de se voiler la fasse. Il faut vivre avec et éduquer nos enfants en conséquence.
En lisant cet échange, je me rends compte qu'il est très difficile de se départir de sa morale individuelle.
Je fais partie de ceux qui ne pourrait pas imaginer se prostituer. Cela fait partie de la dernière extrémité possible. Je considère mon corps comme sacré et la sexualité comme étant liée à l'amour.
Mais, bon sang, ce n'est que ma vision. Il y a certainement des gens qui s'en foutent. Et pour qui la prostitution est un moyen simple de gagner de l'argent sans que cela ne leur pose de problème.
J'irai même plus loin: il y a peut-être des gens qui aime ce métier.
Après tout, quand je dis que je passe ma journée devant mon ordinateur, à tripoter du code et que j'aime ça, je passe pour un fou auprès de beaucoup.
Sans compter que la prostitution offre pas mal de perspectives de carrières intéressantes pour peu qu'on soit bon dans son métier: acteur porno qui devient une star, prostitué(e) de luxe qui gagne des milliers d'euros, fréquente le gratin mondain.
Si on se place dans un discours de fait, et non de morale, la prostitution n'est qu'un métier comme un autre, qui exploite le corps du travailleur (c'est pas pire qu'un militaire au combat, après tout). Si on remplace corps par cerveau, on a un consultant, c'est un peu le même principe: on fait plaisir au client.
Il n'y a donc aucune raison d'interdire ni même de discuter l'interdiction de la prostitution.
Alors, dans le fait, le gros problème c'est que beaucoup sont forcés, sous la contrainte. Et bien c'est cette contrainte qui doit être punie. Il y a des gens qui sont forcés à coudre des vêtements dans des caves: on n'interdit pas la couture de vêtements pour autant.
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Parce que l'augmentation de la fiscalité, c'est une action, au sens large, et pas du tout précise.
Il faut d'abord préciser les faits. Prenons un exemple tout à fait fictif:
1) L'état a un déficit de X milliards d'euros.
2) Analyse des faits: quels sont les revenus et les dépenses de l'état. Pour chaque dépense, quelle est l'impact sur la population.
3) Admettons que, à la lumière de l'analyse, la vision politique soit d'augmenter la fiscalité. Cela ne veut rien dire. La réelle action proposée est: "l'impôt sur les salaires supérieurs à 200k/an va passer de 42% à 48%".
Là, il est possible de mesurer pleinement:
- dans le meilleur des cas, cette mesure par rapporter Y millions d'euros
- sur Y personnes touchées par la mesure combien vont choisir de s'expatrier et quelles seraient les conséquences pour le pays?
- combien vont faire un montage financier pour que leur salaire soit en-dessous de cette barre mais vont diversifier leurs revenus (dividendes, frais de société, etc)
Tu vois, en partant sur une analyse purement logique, on a déjà débloqué des tas et des tas de choses.
On sort le problème de l'émotionnel "il faut faire payer les riches" et on a un problème concret, avec des propositions de solutions concrètes et des outils pour analyser l'impact probable de chacune de ces solutions.
Et, dans le pire des cas, rien n'empêche d'apprendre de ses erreurs. À partir du moment où on pose des indicateurs, on peut analyser si une mesure remplit ses objectifs ou non et, le cas échéant, décider d'adapter ou de supprimer une mesure.
Mais, à cause de l'approche émotionnelle et irrationnelle, les partis politiques traditionnels ne peuvent pas reconnaître leurs erreurs. Le discours devient liturgique, à la limite du religieux.
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Le site du Parti Pirate belge national un peu une catastophe, j'en suis tout à fait conscient. Mais plutôt que de râler sur ce fait, discutailler, prendre 2 mois à discuter de la couleur d'un logo avec 4 personnes, je pense qu'il est plus productif de ce concentrer sur ce qui est vraiment important dans un parti politique, à savoir les gens. D'où mon désir de réaliser qqch à ma petite échelle locale, de me concentrer sur le fait de rencontrer des gens, d'écouter les attentes et on verra bien ce que ça donne. Si je me plante, au moins, je pourrais difficilement faire mon donneur de leçons aux autres ;-)
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Étant en train de fonder l'antenne locale du Parti Pirate ( https://joindiaspora.com/posts/1459742 ), ce que j'ai hésité à faire pendant longtemps, je me permet de te répondre.
Premièrement:
Les idées du parti pirate sont beaucoup beaucoup plus complètes que ce que tu laisses sous-entendre. (voir à ce sujet les détails du "Pirate Wheel" sur le site de Rick Falkvinge). Notamment, il y a l'idée de garantir au maximum les libertés individuelles, en adaptant la société aux nouvelles technologies.
Techniquement, on peut dire que le monde politique actuel est un monde qui a grandit sans Internet. Internet représente donc une menace potentielle pour toute personne ayant acquis du pouvoir sans Internet. Par essence donc, les partis "traditionnels" sont donc fortement conservateurs dans leur approche d'Internet. Le Parti Pirate, au contraire, propose une "refactorisation" de la société en partant du principe "internet existe et est là pour durer".
Deuxièmement:
Un parti politique, c'est avant tout des militants qui pendant des années essaient de faire passer leurs idées aux politiques en place. Lorsque le changement est trop disruptif, le monde politique en place s'oppose à ce changement. Il n'y a donc d'autres moyens que de créer un nouveau parti. (soi dit en passant, je suis très heureux de vivre dans un système qui permette cela).
Exemple typique: les écologistes. En quelques décennies, à force de ne pas être écoutés, les écologistes sont devenus un parti à part entière, avec lesquels il faut compter. Et ils ont réussis: il n'existe pas un seul parti qui, même si c'est hypocrite, ne se targue de garder une place importante à l'écologie.
Rick Falkvinge voit là un phénomène cyclique d'une durée approximative de 40 ans. Et il dit ouvertement que, si le Parti Pirate fonctionne, dans 40 ce sera un parti traditionnel qui devra être poussé au derrière par un nouveau parti disruptif.
Troisièmement:
En discutant avec mes amis (généralement ingénieurs), avant même l'existence du Parti Pirate, nous avons tous été toujours d'accord sur le fait que les partis politiques menaient des politiques souvent illogiques car basées sur les sentiments irrationnels. Les lois et les décisions n'étaient pas basées sur des analyses chiffrées "avec la loi, on a 10% de plus de A et 25% de moins que B que sans la loi". Les partis s'attachent à des programmes parfois de manière complètement irrationnelle. En rigolant, nous avions dis qu'il faudrait créer un parti scientifique.
Le Parti Pirate propose justement cette approche: le moins de loi possible et chaque loi doit être motivée par une analyse détaillée, en s'assurant que les inconviénients générés par la loi restent proportionnels au problème à résoudre.
En bref, le Parti Pirate cherche à appliquer la méthode scientifique au problème politique, en se débarrassant de la notion de gauche/droite qui est fondamentalement surannée.
Bref, il y a tellement de choses dans le Parti Pirate que la création d'un Parti prend vraiment tout son sens. La société a tellement changé ses 20 dernières années et les politiques en place ont tellement peu évolués que le Parti Pirate n'est pas seulement une bonne chose, j'estime que c'est absolument nécessaire.
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J'ai eu un échange de mails avec Rick Falkvinge il y a peu concernant un gros problème structurel du PP: les premiers à avoir fondé un PP national se sont attribués le nom (premiers arrivés, premiers servis) sans que ce soit forcément les meilleurs organisateurs/politiciens.
En Allemagne, le PP a fait montre d'un dynamisme absolument étonnant, ce qui se traduit directement en voix.
En France, le PP à peine créé s'est tout de suite écroulé sous les dissensions internes, le président postant une photo de sa carte de parti déchirée sur son blog, ce qui a donné au grand public une image d'amateurisme et de pusillanimité. En Belgique, le PP reste un petit cercle de personnes vivant dans la capitale et écrivant des communiqués de presse mais sans aucune volonté visible de s'étendre, de créer des instances locales un peu partout. Or, avec la plus grande visibilité actuelle du PP, peut-être que de nouveaux venus auraient la motivation, le temps et la capacité de faire grandir le PP. Mais ils sont bloqués par un frein très important: ils n'ont pas la légitimité du nom "Parti Pirate" et doivent tout d'abord se faire accepter par un groupe déjà existant.
On pourrait même imaginer, cela s'est déjà vu dans d'autres contextes, que le Parti Pirate d'un pays soit noyauté par un petit groupe avec des idées arrêtées et extrémistes, rejetant de ce fait toute contribution un peu en dehors de la ligne du parti et, de ce fait, tuant dans l'œuf le parti pirate dans ce pays là.
J'en suis arrivé à la conclusion que le succès du parti pirate dans un pays ne dépendait que du facteur chance qui avait sélectionné le premier noyau dur à avoir réclamé le nom Parti Pirate. Si ce noyau dur est suffisament intelligent pour se concentrer sur l'ouverture aux nouveaux et pour savoir céder sa place dès que quelqu'un de plus capable apparait, c'est tout ce qui est nécessaire. Si le noyau dur initial se prend au jeu du pouvoir et s'attache à son titre de président/vice-président/trouffion-en-chef, c'est fini. N'importe quel volontaire devant d'abord se battre contre le parti lui-même pour faire bouger les choses.
(je parle en connaissance de cause, ayant vécu des expériences similaires dans des organisations comme des groupement sportifs ou politiques).
Face à ça, ma question est: comment pensez-vous que le parti pirate puisse être structuré pour éviter ce problème ? Que manque-t-il pour reproduire l'exemple de l'Allemagne en Belgique et en France?
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Par exemple, j'essaie de me détacher au max des services Google ( http://ploum.net/post/google-moins ). Je n'utilise pas GMail (enfin, j'y ai juste une adresse à Spam).
Mais, récemment, j'ai réalisé que la grande majorité de mes contacts sont sur GMail. Du coup, Google possède la majorité des mails que j'envoie. Et çà, c'est inquiétant.
Tout à fait. C'est juste une propriété d'un produit et il est logique que, lors d'un appel d'offre, le client puisse préciser les propriétés qu'il souhaite.
Après, dans le secteur public, c'est une question politique de décider si on va exiger/préférer les produits ayant telle ou telle propriété.
Exemple bête: un gouvernement écolo peut exiger que les voitures du gouvernement soient électriques ou consomment moins de X litres au 100 alors qu'un gouvernement protectionniste va préférer privilégier les voitures produites dans le pays lui-même et un gouvernement bling-bling va privilégier les grosses limousines qui impressionnent les poufs en boîte de nuit.
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[^] # Re: Noms des applications
Posté par ploum (site web personnel, Mastodon) . En réponse à la dépêche GNOME 3.4 : l'émergence des applications. Évalué à 10.
1) Entre "Web" et ton screenshot, il me semble évident qu'il y a une différence d'utilisabilité majeure. Beaucoup de gens ne comprennent pas ce qu'est un navigateur. D'ailleurs, ils n'utilisent pas tout ça, ils utilisent Google.
2) Le choix n'est pas une bonne chose pour la majorité des utilisateurs. Le raisonnement psychologique est très simple: si il y a un choix c'est qu'il y a forcément un choix meilleur qu'un autre. Donc je risque de faire le mauvais choix. Donc, je m'abstiens de tout choix.
L'expérience utilisateur le prouve 100x : face à une boîte de dialogue qui dis "oui" ou "non", la majorité des utilisateurs va choisir… la croix pour fermer la boîte, croix qui signifie pour eux « J'ai peur de choisir, je laisse l'ordinateur choisir à ma place car rien de grave ne peut arriver ».
D'ailleurs, aucune distribution un peu grand public ne propose plusieurs logiciels avec la même fonction.
3) L'expérience a montré que ce n'était pas assez clair. Novell a conduit plusieurs expériences avec le bureau Gnome. Un panel d'utilisateur a été sélectionné et on leur a demandé des taches simples comme "Allez sur Google", "Envoyer un email".
Et bien les résultats ont été hallucinants. La plupart n'ont jamais lancé évolution car il s'appelait "Messagerie". Un nombre non négligeable a découvert le menu "Internet" (de ton screenshot) et, ne voyant pas "Google", a tenté chaque entrée une par une.
Le pari ici est que les utilisateurs associeront plus facilement "Google" à "Web" qu'à "Navigateur web machin bazar".
Mais comme je le disais, c'est une science. Le fait que "ça aie l'air simple" n'implique pas que ça le soit. Et, comme beaucoup de sciences, ceux qui critiquent le plus sont ceux qui en connaissent le moins. Et au plus on apprend, au plus on se rend compte à quel point c'est complexe et à quel point le travail des gens dans ce domaine est admirable.
Mes livres CC By-SA : https://ploum.net/livres.html
[^] # Re: Noms des applications
Posté par ploum (site web personnel, Mastodon) . En réponse à la dépêche GNOME 3.4 : l'émergence des applications. Évalué à 2.
Tout à fait. Et c'est une des parties les plus hardues.
Il faut prendre en compte la culture, les habitudes, les acquis. C'est vraiment du gros boulot.
Le plus dur étant les acquis. Un exemple bête: les voitures automatiques sont, de nos jours, plus confortables et plus écologiques que les manuelles. Elles sont aussi beaucoup plus simples à conduire. Et pourtant, en Europe, on ne jure que par les boîtes manuelles. C'est de la simple résistance au changement.
Ici, le projet GNOME tente de construire une interface idéale sans trop se préoccuper des acquis des utilisateurs (je décris ça ici: http://ploum.net/post/love-the-shell ).
Étant donné que les utilisateurs de GNOME 2 représentent moins de 1% des utilisateurs et que l'informatique va de plus en plus s'adresser à des gens qui n'ont jamais touché un ordinateur, je trouve cette approche pertinente.
Mes livres CC By-SA : https://ploum.net/livres.html
[^] # Re: Noms des applications
Posté par ploum (site web personnel, Mastodon) . En réponse à la dépêche GNOME 3.4 : l'émergence des applications. Évalué à 7.
« Je ne comprends pas les raisonnements foireux des devins, des astrologues et des homéopathes…cela ne m'empêche pas de dire que ce qu'ils font c'est de la merde. »
Il y a deux solutions: soit tu comprends assez le raisonnement pour pouvoir juger, soit tu ne comprends pas et ton jugement est particulièrement débile.
Pour pouvoir rejeter qqch, il faut le comprendre suffisament pour mettre le doigt sur le problème. En astrologie, c'est assez évident: l'astrologie se base sur le fait que la position des étoiles et des planètes influencent le caractère d'un individu. Or, cela n'a jamais été observé de manière mesurable et cela n'a aucune base logique.
Si un astrologue m'apporte un de ces deux éléments, alors je devrais revoir mon jugement (quitte à trouver un autre point faible).
Pas de chance, l'utilisabilité est très très forte sur les deux choses justement: on a la partie théorique, qui se base sur le fonctionnement du cerveau humain, la psychologie, les sciences cognitives et on a les expériences reproductibles et mesurables: en prenant un échantillon de personnes représentatif du public souhaité, en leur demandant d'accomplir certaines tâches avec certaines interfaces et en mesurant le nombre d'actions nécessaires, le temps nécessaire et, éventuellement, leur degré de satisfaction.
Bref, on est en plein dans le domaine des sciences humaines. Comme dans toute science, les résultats peuvent être discutés ou même contre dit. Mais pas avec des arguments genre « J'aime pas, c'est de la merde ».
Mes livres CC By-SA : https://ploum.net/livres.html
[^] # Re: Noms des applications
Posté par ploum (site web personnel, Mastodon) . En réponse à la dépêche GNOME 3.4 : l'émergence des applications. Évalué à 4.
Bonne idée: une option. Et on la mettrait dans l'onglet « Avancé »؟
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[^] # Re: Chasse, putes, nutella et traditions
Posté par ploum (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Parti pirate : inutile et inefficace ?. Évalué à 3.
Je te dis qu'il y a certainement des personnes pour qui les relations sexuelles entre adultes consentants ne sont pas liés à un point de morale.
Tu me réponds que je suis un animal ?
J'ai l'impression d'avoir loupé un épisode
On dirait que tu confonds beaucoup de choses. La morale n'est en rien liée à l'instinct ni à l'intelligence. À te lire, on dirait que amoralisme et immoralisme sont synonymes.
Mes livres CC By-SA : https://ploum.net/livres.html
[^] # Re: Alpha → Beta, extensions favorites
Posté par ploum (site web personnel, Mastodon) . En réponse à la dépêche GNOME 3.4 : l'émergence des applications. Évalué à 2.
À noter que j'ai créé une page pour lister les "ennuis" que l'on peut avoir avec Gnome-Shell.
https://live.gnome.org/action/info/GnomeShell/Annoyances
Pour la plupart, il existe une extension qui contourne le problème.
Sinon, mes extensions favorites:
Ajout de fonctionnalités
https://extensions.gnome.org/extension/108/gtg-tasks-in-calendar-panel/
https://extensions.gnome.org/extension/62/journal/
https://extensions.gnome.org/extension/127/new-instance-on-current-workspace/
https://extensions.gnome.org/extension/258/notifications-alert-on-user-menu/
https://extensions.gnome.org/extension/60/overlay-icons/
https://extensions.gnome.org/extension/75/smart-launcher/
Mes livres CC By-SA : https://ploum.net/livres.html
[^] # Re: Noms des applications
Posté par ploum (site web personnel, Mastodon) . En réponse à la dépêche GNOME 3.4 : l'émergence des applications. Évalué à 10.
"Mais BORDEL pourquoi changer les noms d'applications bien connues et les remplacer par un nom générique ?"
Très simple. Prends un échantillon de personnes et demandent leur à quoi sert les applications:
- Epiphany
- Rhythmbox
- Seahorse
C'est pourtant bien connu tu me dis ?
Le truc marrant c'est que même certains utilisateurs de longue date ont du mal:
- Combien de h encore dans le lecteurs de musique ?
- Comment ça s'appelle encore le truc avec tous les mots de passes ?
Vous savez, l'utilisabilité, l'UX et le design sont des sciences. Des sciences humaines, non exactes mais des sciences quand même, qui s'améliorent au fil des années mais où des grands principes se dégagent.
Les geeks qui n'ont aucune expérience de ces sciences et qui prétendent que tout ce que font les UX designers, c'est de la merde sont à ranger dans le même sac que les créationnistes: « Comme je ne comprends pas et que ça ne correspond pas à ma petite vision du monde, c'est de la merde ».
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# GnomeOS
Posté par ploum (site web personnel, Mastodon) . En réponse à la dépêche GNOME 3.4 : l'émergence des applications. Évalué à 5.
Au sujet du commentaire de McCann sur mon blog, je tiens à pointer une conversation particulièrement intéressante avec McCann, Emmanuel Bassi et d'autres ici:
https://plus.google.com/118165493193465533929/posts/2Yzz4iEN9Ec
Cela m'a donné des idées pour brainstormer:
https://live.gnome.org/LionelDricot/GnomeOS
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[^] # Re: Chasse, putes, nutella et traditions
Posté par ploum (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Parti pirate : inutile et inefficace ?. Évalué à 6.
"Les normes, c'est comme la loi, c'est fait pour réguler les comportements, pour qu'on sache comment se comporter, pour qu'on ait des repères communs."
Non, les normes sont très très différentes de la loi.
La loi est là pour éviter que certains humains ne fasse souffrir d'autres. Il est interdit de violer la loi car cela crée une souffrance chez d'autres humains. (genre, je peux pas te mettre mon point dans la gueule).
Les normes sont juste des coutumes, issues de la culture, qui changent très fortement avec le temps et qui, en effet, permettent d'avoir des repères communs. La grande différence est que ne pas respecter une norme est tout à fait autorisé. La cravate est une norme sociale dans beaucoup de cas chez les mâles. Ne pas en mettre ne signifie pas aller en prison.
Le gros problème c'est que, comme toi, beaucoup de gens confondent les normes et la loi. La raison est simple: pendant des siècles, la religion a allègrement mélangé les deux et a, de plus, fait croire que les normes étaient intemporelles (l'exemple de la cravate te montre à quel point c'est stupide).
Du coup, beaucoup se sentent obligés de transposer certaines normes en lois (exemple: le mariage est entre un homme et une femme).
Lorsque l'argument de pouvoir ou d'antériorité ne suffisent plus (mais ils sont suffisants la plupart du temps), les plus malins vont alors avancer la définition même de loi: « Oui mais moi, voir un couple homosexuel, ça me révulse, ça me fait souffrir. La loi doit me protéger ».
Et dans ces cas là, la réponse est simple: qui souffre le plus ? Le conservateur qui voit de temps en temps un couple d'homos ? Ou deux personnes obligées de se cacher ou de ne pas être reconnues dans leur amour ?
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[^] # Re: Chasse, putes, nutella et traditions
Posté par ploum (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Parti pirate : inutile et inefficace ?. Évalué à 6.
Non, on peut voir le sexe comme étant parfaitement amoral.
Quand tu écoutes de la musique, est-ce que c'est soumis à une morale ? Non, pas du tout, tu le fais parce que là, à l'instant précis, ça te fait plaisir et que ça ne dérange personne.
Et bien, pour certains, le sexe est exactement comme ça. Point barre.
Et je ne vois pas en quoi ce serait une vision du sexe plus mauvaise qu'une autre.
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[^] # Re: Chasse, putes, nutella et traditions
Posté par ploum (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Parti pirate : inutile et inefficace ?. Évalué à 7.
Je ne pige pas ton argument: chaque société historique a des règles liées au sexe donc notre société doit avoir des règles qui réglementent le sexe.
Euh?
Chaque société historique a des rites religieux donc notre société doit avoir des rites religieux.
Chaque société historique a des rites de passage pour l'adolescence donc notre société doit avoir des rites de passage pour l'adolescence.
Chaque société historique diviser les humains en caste hiérachisée (que ce soit par le sang, le sexe ou n'importe quoi) donc notre société doit diviser les humains en caste.
C'est fort faible comme argument et, je dirais même plus, ça va à l'encontre d'un phénomène assez récent appelé multiculturalité.
Le problème d'une société multi-culturelle est que, par essence, elle est très libérale, imposant un socle minimal (généralement codifié par la loi) et laissant aux individus la possibilité de suivre les rites et les coutumes de leur choix tant qu'ils restent dans le cadre de la loi.
Cependant, notre société actuelle ne fonctionne pas comme cela. Plusieurs grandes cultures fort semblables car issus des mêmes bases (à savoir les religions monothéistes) se sont drappé dans une apparence de multiculturalité et, plutôt que d'imposer un socle minimal, ont imposé comme socle tout ce qu'il y avait en commun. (la diabolisation de la femme et du sexe font partie de ce socle commun. Le manichéisme également)
On pourrait dire que c'est pas grave, vu que les échanges avec des cultures fondamentalement différentes sont rares. Et on pourrait arguer que le but d'une société multi-culturelle n'est donc pas nécessaire.
Mais c'est sans compter sur l'humain. La morale d'une société à une vocation purement utilitaire. C'est un outil pour répondre aux contraintes d'un temps donné. Les égyptiens ont inventés la circoncision parce qu'avec l'eau du Nil, l'hygiène de l'époque et la chaleur, le prépus était un nid à infection.
La sexualité a été diabolisée par les monothéistes car elle était liée très à la procréation. Les monothéistes voyant tout en bien et en mal, la seule chose qui était bien chez eux était une relation un homme une femme et un enfant ne pouvait qu'être issu d'un couple reconnu. (d'où le terme, encore péjoratif de nos jours, de bâtard).
Le sexe en dehors du mariage est donc diabolisé et, même au sein du mariage, il est perçu comme négativement.
C'est une manière comme une autre de contrôler les naissances et, pour les hommes, de favoriser leur patrimoine génétique.
Cependant, l'instinct sexuel est particulièrement fort et cette contradiction entre l'instinct naturel et la morale crée pas mal de déséquilibre. Mais la société y survit.
Au 20ème siècle, apparait un outil qui va révolutionner le monde de manière absolue: la pillule contraceptive.
D'un coup, la sexualité n'est plus liée à la procréation. La sexualité devient un acte à part entière. Toutes les morales qui reglement la sexualité deviennent d'un coup obsolètes ! C'est d'ailleurs ce qu'on observe en mai 68, liberté et compagnie.
Cependant, la morale est encore très portée par la religion (en fait, c'est le contraire: la morale, outil de survie d'une société, s'est servi de la religion comme vecteur et est, pour le moment, en train de migrer doucement vers un autre transport, la loi). La religion, c'est avant tout des hommes. Des hommes qui ont du pouvoir, un pouvoir qu'ils prétendent être absolu et infaillible. Remettre en cause un seul et unique point de leur morale historique reviendrait donc à mettre à bas le mythe d'infaillibilité. Ce serait l'écroulement de tout leur pouvoir.
Il s'en suit une réaction fort logique: le refus du progrès. Ces personnes le reconnaisse d'elle même en se qualifiant de « conservateurs », les gens opposés au changement.
Mais le ver est dans le fruit: la sexualité pourrait être banale, plaisante. Techniquement, rien ne s'y oppose. La religion tente fait donc feu de tout bois pour dénoncer la sexualité (par exemple avec le sida). Mais le malaise est profond. Tous les scandales de pédophilie qui sortent maintenant ne sont pas dus au hasard: la morale qui tente de diaboliser le sexe crée des pervers, des frustrés qui, à un moment ou un autre, cède à leurs pulsions.
Cela a été accepté pendant des siècles, étant tacitement le prix à payer pour maintenir la société, pour éviter des naissances incontrôlées. Les putes, indispensables pour assouvir les pulsions, étaient rejetées car, implicitement, tout le monde savait qu'elles avortaient régulièrement, car elles étaient le reflet que tout le monde souhaitait cacher.
La contraception a mis fin à cela. La morale du tabou sexuel n'a plus de raison d'être. Du coup, les victimes de cette morale sortent des bois et n'acceptent plus de souffrir sans aucune raison valable.
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[^] # Re: Chasse, putes, nutella et traditions
Posté par ploum (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Parti pirate : inutile et inefficace ?. Évalué à 4.
OSIPU*! Elle est énorme celle-là…
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[^] # Re: Chasse, putes, nutella et traditions
Posté par ploum (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Parti pirate : inutile et inefficace ?. Évalué à 5.
Voir mon lien ci-dessous mais également celui-ci:
http://www.numerama.com/magazine/14963-loppsi-et-si-le-filtrage-du-web-encourageait-la-pedocriminalite.html
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[^] # Re: Chasse, putes, nutella et traditions
Posté par ploum (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Parti pirate : inutile et inefficace ?. Évalué à 8.
Pour les gosses, la réponse est relativement simple: la sexualité sans consentement est un viol. Et, avant un certain âge, on considère qu'un enfant n'a pas la maturité pour donner son consentement, qu'il est trop jeune pour juger et résister à des pressions externes. C'est également pour cette raison qu'il faut un âge minimum pour voter.
Quand à la baise en public, et bien, force est de constater qu'avec la pornographie sur internet, elle devient chose courante. D'ailleurs, de plus en plus de jeunes sont confrontés à la pornographie.
Est-ce un bien ou un mal? Difficile à dire. Il semblerait que la facilité d'accès à la pornographie fasse baisser les crimes sexuels.
Quoiqu'il en soit, c'est un fait. Inutile de se voiler la fasse. Il faut vivre avec et éduquer nos enfants en conséquence.
http://falkvinge.net/2012/02/14/sex-tech-and-harm-to-children/
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[^] # Re: Chasse, putes, nutella et traditions
Posté par ploum (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Parti pirate : inutile et inefficace ?. Évalué à 9.
En lisant cet échange, je me rends compte qu'il est très difficile de se départir de sa morale individuelle.
Je fais partie de ceux qui ne pourrait pas imaginer se prostituer. Cela fait partie de la dernière extrémité possible. Je considère mon corps comme sacré et la sexualité comme étant liée à l'amour.
Mais, bon sang, ce n'est que ma vision. Il y a certainement des gens qui s'en foutent. Et pour qui la prostitution est un moyen simple de gagner de l'argent sans que cela ne leur pose de problème.
J'irai même plus loin: il y a peut-être des gens qui aime ce métier.
Après tout, quand je dis que je passe ma journée devant mon ordinateur, à tripoter du code et que j'aime ça, je passe pour un fou auprès de beaucoup.
Sans compter que la prostitution offre pas mal de perspectives de carrières intéressantes pour peu qu'on soit bon dans son métier: acteur porno qui devient une star, prostitué(e) de luxe qui gagne des milliers d'euros, fréquente le gratin mondain.
Si on se place dans un discours de fait, et non de morale, la prostitution n'est qu'un métier comme un autre, qui exploite le corps du travailleur (c'est pas pire qu'un militaire au combat, après tout). Si on remplace corps par cerveau, on a un consultant, c'est un peu le même principe: on fait plaisir au client.
Il n'y a donc aucune raison d'interdire ni même de discuter l'interdiction de la prostitution.
Alors, dans le fait, le gros problème c'est que beaucoup sont forcés, sous la contrainte. Et bien c'est cette contrainte qui doit être punie. Il y a des gens qui sont forcés à coudre des vêtements dans des caves: on n'interdit pas la couture de vêtements pour autant.
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[^] # Re: réponse d'un pirate
Posté par ploum (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Parti pirate : inutile et inefficace ?. Évalué à 1.
Parce que l'augmentation de la fiscalité, c'est une action, au sens large, et pas du tout précise.
Il faut d'abord préciser les faits. Prenons un exemple tout à fait fictif:
1) L'état a un déficit de X milliards d'euros.
2) Analyse des faits: quels sont les revenus et les dépenses de l'état. Pour chaque dépense, quelle est l'impact sur la population.
3) Admettons que, à la lumière de l'analyse, la vision politique soit d'augmenter la fiscalité. Cela ne veut rien dire. La réelle action proposée est: "l'impôt sur les salaires supérieurs à 200k/an va passer de 42% à 48%".
Là, il est possible de mesurer pleinement:
- dans le meilleur des cas, cette mesure par rapporter Y millions d'euros
- sur Y personnes touchées par la mesure combien vont choisir de s'expatrier et quelles seraient les conséquences pour le pays?
- combien vont faire un montage financier pour que leur salaire soit en-dessous de cette barre mais vont diversifier leurs revenus (dividendes, frais de société, etc)
Tu vois, en partant sur une analyse purement logique, on a déjà débloqué des tas et des tas de choses.
On sort le problème de l'émotionnel "il faut faire payer les riches" et on a un problème concret, avec des propositions de solutions concrètes et des outils pour analyser l'impact probable de chacune de ces solutions.
Et, dans le pire des cas, rien n'empêche d'apprendre de ses erreurs. À partir du moment où on pose des indicateurs, on peut analyser si une mesure remplit ses objectifs ou non et, le cas échéant, décider d'adapter ou de supprimer une mesure.
Mais, à cause de l'approche émotionnelle et irrationnelle, les partis politiques traditionnels ne peuvent pas reconnaître leurs erreurs. Le discours devient liturgique, à la limite du religieux.
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[^] # Re: Chasse, putes, nutella et traditions
Posté par ploum (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Parti pirate : inutile et inefficace ?. Évalué à 5.
Coke, Putes, Nutella et Teuf
Tiens, ça fait CPNT, ça tombe bien ;-)
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[^] # Re: réponse d'un pirate
Posté par ploum (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Parti pirate : inutile et inefficace ?. Évalué à 2.
Le site du Parti Pirate belge national un peu une catastophe, j'en suis tout à fait conscient. Mais plutôt que de râler sur ce fait, discutailler, prendre 2 mois à discuter de la couleur d'un logo avec 4 personnes, je pense qu'il est plus productif de ce concentrer sur ce qui est vraiment important dans un parti politique, à savoir les gens. D'où mon désir de réaliser qqch à ma petite échelle locale, de me concentrer sur le fait de rencontrer des gens, d'écouter les attentes et on verra bien ce que ça donne. Si je me plante, au moins, je pourrais difficilement faire mon donneur de leçons aux autres ;-)
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# réponse d'un pirate
Posté par ploum (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Parti pirate : inutile et inefficace ?. Évalué à 10.
Étant en train de fonder l'antenne locale du Parti Pirate ( https://joindiaspora.com/posts/1459742 ), ce que j'ai hésité à faire pendant longtemps, je me permet de te répondre.
Premièrement:
Les idées du parti pirate sont beaucoup beaucoup plus complètes que ce que tu laisses sous-entendre. (voir à ce sujet les détails du "Pirate Wheel" sur le site de Rick Falkvinge). Notamment, il y a l'idée de garantir au maximum les libertés individuelles, en adaptant la société aux nouvelles technologies.
Techniquement, on peut dire que le monde politique actuel est un monde qui a grandit sans Internet. Internet représente donc une menace potentielle pour toute personne ayant acquis du pouvoir sans Internet. Par essence donc, les partis "traditionnels" sont donc fortement conservateurs dans leur approche d'Internet. Le Parti Pirate, au contraire, propose une "refactorisation" de la société en partant du principe "internet existe et est là pour durer".
Deuxièmement:
Un parti politique, c'est avant tout des militants qui pendant des années essaient de faire passer leurs idées aux politiques en place. Lorsque le changement est trop disruptif, le monde politique en place s'oppose à ce changement. Il n'y a donc d'autres moyens que de créer un nouveau parti. (soi dit en passant, je suis très heureux de vivre dans un système qui permette cela).
Exemple typique: les écologistes. En quelques décennies, à force de ne pas être écoutés, les écologistes sont devenus un parti à part entière, avec lesquels il faut compter. Et ils ont réussis: il n'existe pas un seul parti qui, même si c'est hypocrite, ne se targue de garder une place importante à l'écologie.
Rick Falkvinge voit là un phénomène cyclique d'une durée approximative de 40 ans. Et il dit ouvertement que, si le Parti Pirate fonctionne, dans 40 ce sera un parti traditionnel qui devra être poussé au derrière par un nouveau parti disruptif.
Troisièmement:
En discutant avec mes amis (généralement ingénieurs), avant même l'existence du Parti Pirate, nous avons tous été toujours d'accord sur le fait que les partis politiques menaient des politiques souvent illogiques car basées sur les sentiments irrationnels. Les lois et les décisions n'étaient pas basées sur des analyses chiffrées "avec la loi, on a 10% de plus de A et 25% de moins que B que sans la loi". Les partis s'attachent à des programmes parfois de manière complètement irrationnelle. En rigolant, nous avions dis qu'il faudrait créer un parti scientifique.
Le Parti Pirate propose justement cette approche: le moins de loi possible et chaque loi doit être motivée par une analyse détaillée, en s'assurant que les inconviénients générés par la loi restent proportionnels au problème à résoudre.
En bref, le Parti Pirate cherche à appliquer la méthode scientifique au problème politique, en se débarrassant de la notion de gauche/droite qui est fondamentalement surannée.
Bref, il y a tellement de choses dans le Parti Pirate que la création d'un Parti prend vraiment tout son sens. La société a tellement changé ses 20 dernières années et les politiques en place ont tellement peu évolués que le Parti Pirate n'est pas seulement une bonne chose, j'estime que c'est absolument nécessaire.
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# Autres pays
Posté par ploum (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Petits pirates deviennent grands (version 2). Évalué à 10.
J'ai eu un échange de mails avec Rick Falkvinge il y a peu concernant un gros problème structurel du PP: les premiers à avoir fondé un PP national se sont attribués le nom (premiers arrivés, premiers servis) sans que ce soit forcément les meilleurs organisateurs/politiciens.
En Allemagne, le PP a fait montre d'un dynamisme absolument étonnant, ce qui se traduit directement en voix.
En France, le PP à peine créé s'est tout de suite écroulé sous les dissensions internes, le président postant une photo de sa carte de parti déchirée sur son blog, ce qui a donné au grand public une image d'amateurisme et de pusillanimité. En Belgique, le PP reste un petit cercle de personnes vivant dans la capitale et écrivant des communiqués de presse mais sans aucune volonté visible de s'étendre, de créer des instances locales un peu partout. Or, avec la plus grande visibilité actuelle du PP, peut-être que de nouveaux venus auraient la motivation, le temps et la capacité de faire grandir le PP. Mais ils sont bloqués par un frein très important: ils n'ont pas la légitimité du nom "Parti Pirate" et doivent tout d'abord se faire accepter par un groupe déjà existant.
On pourrait même imaginer, cela s'est déjà vu dans d'autres contextes, que le Parti Pirate d'un pays soit noyauté par un petit groupe avec des idées arrêtées et extrémistes, rejetant de ce fait toute contribution un peu en dehors de la ligne du parti et, de ce fait, tuant dans l'œuf le parti pirate dans ce pays là.
J'en suis arrivé à la conclusion que le succès du parti pirate dans un pays ne dépendait que du facteur chance qui avait sélectionné le premier noyau dur à avoir réclamé le nom Parti Pirate. Si ce noyau dur est suffisament intelligent pour se concentrer sur l'ouverture aux nouveaux et pour savoir céder sa place dès que quelqu'un de plus capable apparait, c'est tout ce qui est nécessaire. Si le noyau dur initial se prend au jeu du pouvoir et s'attache à son titre de président/vice-président/trouffion-en-chef, c'est fini. N'importe quel volontaire devant d'abord se battre contre le parti lui-même pour faire bouger les choses.
(je parle en connaissance de cause, ayant vécu des expériences similaires dans des organisations comme des groupement sportifs ou politiques).
Face à ça, ma question est: comment pensez-vous que le parti pirate puisse être structuré pour éviter ce problème ? Que manque-t-il pour reproduire l'exemple de l'Allemagne en Belgique et en France?
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[^] # Re: heu ..
Posté par ploum (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Inscrivez vous à Facebook, il sait déjà tout de vous. Évalué à 10.
C'est bien pire quand on pense à Google.
Par exemple, j'essaie de me détacher au max des services Google ( http://ploum.net/post/google-moins ). Je n'utilise pas GMail (enfin, j'y ai juste une adresse à Spam).
Mais, récemment, j'ai réalisé que la grande majorité de mes contacts sont sur GMail. Du coup, Google possède la majorité des mails que j'envoie. Et çà, c'est inquiétant.
La seule solution? Chiffrer ses mails:
http://falkvinge.net/2012/03/20/stop-being-lazy-encryptsign-your-email/
Mais quel utilisateur de Gmail utilise GPG?
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[^] # Re: Et alors ?
Posté par ploum (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Le Parti Pirate allemand préfère la libre concurrence au logiciel libre. Évalué à 2.
Tout à fait. C'est juste une propriété d'un produit et il est logique que, lors d'un appel d'offre, le client puisse préciser les propriétés qu'il souhaite.
Après, dans le secteur public, c'est une question politique de décider si on va exiger/préférer les produits ayant telle ou telle propriété.
Exemple bête: un gouvernement écolo peut exiger que les voitures du gouvernement soient électriques ou consomment moins de X litres au 100 alors qu'un gouvernement protectionniste va préférer privilégier les voitures produites dans le pays lui-même et un gouvernement bling-bling va privilégier les grosses limousines qui impressionnent les poufs en boîte de nuit.
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[^] # Re: Et alors ?
Posté par ploum (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Le Parti Pirate allemand préfère la libre concurrence au logiciel libre. Évalué à 10.
Tout à fait d'accord. En fait, la seule question réellement pertinente à un parti politique concernant le logiciel libre serait:
« Pensez-vous que les instances publiques doivent exiger des logiciels libres dans leurs appels d'offre ? ».
Là, la réponse aurait été intéressante.
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[^] # Re: Estonie
Posté par ploum (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Démocratie et élections législatives.. Évalué à 3.
À chaque fois, je ne peux m'empêcher de poster http://ploum.net/post/157-pour-ou-contre-le-vote-electronique et d'attendre des véritables arguments en faveur du vote électronique.
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# nimage
Posté par ploum (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal De la mort du pape. Évalué à 10.
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