Bien que l'article clame faire très peu d'hypothèses il me semble qu'il fait implicitement des hypothèses très fortes.
En lisant bien l'article, je comprend que l'intelligence de niveau humain est définie comme une intelligence capable de faire toujours mieux que le hasard pour décrire un comportement non-aléatoire. Elle est certainement meilleure que le hasard dans de nombreux cas, mais toujours ? L'article ne précise pas sur quoi cette hypothèse est fondée. Et même pour des données suffisamment complexes, peut-on dire que les humains sont meilleurs que le hasard s'ils abandonnent par épuisement de ressources avant de réussir à fournir une ébauche de description ?
Il me semble plus raisonnable de supposer que l'intelligence humaine fait mieux que le hasard dans la plupart les problèmes qu'elle accepte de traiter, et que parmi les problèmes qu'elle refuse, elle ne ferait pas mieux que le hasard dans un certain nombre de cas. Par exemple, pour prédire le nombre suivant d'une suite déterministe pseudo-aléatoire.
Les auteurs montrent ensuite qu'un algorithme ne peut pas faire le travail d'une intelligence humaine en un temps raisonnable. Ils en concluent qu'un tel algorithme ne peut fonctionner que pour des problèmes assez triviaux. Ce raisonnement n'est pas réaliste. En termes un peu plus formels, un algorithme s'exécute en un temps raisonnable si son temps d'exécution t augmente polynomialement avec la taille n de la donnée. Par exemple, (j'évite la notation en O pour rester accessible au plus grand nombre). Par opposition, il ne s'exécute pas en un temps raisonnable si ce temps d'exécution augmente exponentiellement, par exemple . Cela est lié à la croissance très rapide des fonctions exponentielles. Mais en pratique, cela ne dit rien car, bien souvent, des algorithmes à complexité exponentielle sont bien plus rapides que des algorithmes à complexité polynomiale sur la plupart les problèmes de taille usuelle. Par exemple, on préférera souvent exécuter un programme ayant un temps d'exécution à un autre programme pour lequel .
Dans le même ordre d'idée, quand on s'intéresse à la complexité algorithmique, on parle en général de la complexité dans le pire des cas. C'est à dire, parmi toutes les données de taille n, le temps d'exécution pour la donnée la plus "réfractaire" au calcul. C'est souvent de peu d'utilité car en général, on va s'intéresser à la complexité dans les cas "utiles", ou bien à la complexité en moyenne. Or, de nombreux algorithmes s'exécutant en un temps non raisonnable dans le pire des cas ont un temps d'exécution raisonnable en moyenne ou dans les cas utiles.
L'article prend une distance avec l'idée selon laquelle l'intelligence humaine serait une sorte d'algorithme. La mise en exergue des risques conceptuels liés à ce réductionnisme est intéressante. Mais la conclusion implicite du papier est que l'intelligence humaine ne peut pas être une sorte d'algorithme, puisqu'aucun algorithme ne peut avoir les performances de l'intelligence humaine.
En toute transparence, je suis très à l'aise avec l'idée que notre intelligence est une sorte d'algorithme. Beaucoup d'entre nous pensons de manière algorithmique des dizaines de fois par jour, pour ne pas dire à longueur de journée. D'ailleurs, un certain nombre de ces algorithmes cognitifs ont une complexité exponentielle… Le substrat de notre pensée, atomes, molécules et champs électriques, sont très propices à l'émergence de phénomènes algorithmiques, et 4,5 milliards d'années de sélection naturelles justifient pour moi très bien la complexité de tels algorithmes "naturels".
A l'inverse, je suis très gêné par les vertus quasi-magiques que l'on ne manque pas de prêter à notre intelligence. Je nous trouve éminemment biaisés pour en juger. On n'a pas non plus forcément les outils pour en juger avec suffisamment de recul. Il est facile et tentant de se juger plus intelligent qu'on ne l'est, d'autant plus que l'intelligence humaine est bourrée de biais. Pour moi, ce papier illustre très bien ce travers, en donnant une définition extrêmement ambitieuse de ce que serait l'intelligence humaine.
Je suis bien loin d'avoir le niveau agreg, et je ne comprends pas cette phrase :
Bien que ces infectes notations «\frac{\partial f}{\partial x}» soient utilisées à quelques endroits dans le Frido, je m'efforce à écrire (\partial_if) qui signifie la dérivée de f dans la i-ième direction.
C'est quoi le problème avec cette notation ? J'avoue avoir du mal à en comprendre les subtilités, et je serais ravi d'avoir une raison de ne pas comprendre :)
Je suis plus habitué au demandes de subventions pour les associations, donc c'est peut-être différent dans ton cas. Quand on fait une telle demande de subvention, on doit présenter un budget. Dans ce Cerfa, par exemple, en page 4. Dans la colonne de gauche, il y a différents comptes de charge, et chaque compte est identifié par un numéro, conformément au Plan Comptable Général. Ces numéros suivent une hiérarchie : le compte 6 (charges) contient le compte 62 (autres services extérieurs), qui contient le compte 628 (divers).
Dans l'exemple que je t'ai donné, le compte 628 n'est pas présent, mais ça rentrerait dans "services bancaires, autres".
Autre possibilité : le compte 62 (autres services extérieurs) contient aussi le compte 623 (Publicité, publications, relations publiques), qui contient le compte 6238 (pourboires, dons courants). Dans le Cerfa donné en exemple, on pourrait donc mettre le don dans la ligne "publicité, publication", car cela correspond au compte 623.
S'il s'agit d'un don plus exceptionnel, cela correspondrait plutôt au compte 6713 (Dons, libéralités) et donc, dans le Cerfa donné en exemple, à la ligne "67 - Charges exceptionnelles".
Après, un financeur tatillon pourrait te demander pourquoi il y a un si gros chiffre dans cette case. Tiens toi alors prêt à justifier le montant du don, par rapport aux prix du marché, par exemple.
En résumé, le logiciel ne propose pas les meilleurs coups, mais les coups les plus probables, en fonction du niveau des joueurs et du rythme de jeu. Pour cela, il tente d'imiter la pensée humaine, en employant ChatGPT pour la partie intuitive (prédiction de coup) et Stockfish, un logiciel d'échecs, pour la partie analytique.
Alors que ChatGPT seul n'est pas très bon et propose parfois des coups illégaux, l'emploi de Stockfish permet ne de proposer que des coups légaux. Alors que Stockfish propose des coups excellents mais parfois humainement inaccessibles, ChatGPT cherche en priorité des schémas tactiques communs, ce qui est plus conforme à la manière de jouer des humains.
Je trouve cette application des modèles de langage très intéressante et la réflexion sous-jacente est riche. Ce genre de combinaison entre LLM et algorithme classique me semble très prometteur.
Je me réjouis de voir un clou supplémentaire enfoncé dans le cercueil de X/Twitter.
Néanmoins, cette décision est assez préoccupante à plusieurs titres, et pas que pour le Brésil : Le juge a ordonné à Google et Apple de rendre impossible l'utilisation de l'application sur les smartphones. S'ils obéissent, ce sera un dangereux précédent : les OS gagneraient le pouvoir d'interdire l'exécution de certaines applis. Les autres États ne manqueront pas d'exploiter cette possibilité pour interdire certaines applis, puis à rendre cette fonctionnalité obligatoire. J'en viendrais presque à désirer que X/Twitter distribue un APK qui trompe l'OS.
Le juge a aussi imposé une amende à ceux qui utiliseraient X/Twitter via un VPN. Cette décision sera sans doute peu applicable, et je n'ai aucune affinité pour les VPN. Mais, sur le principe, il a quand même interdit à tous les citoyens brésiliens l'accès à un site web. C'est quelques crans au dessus de saisir un nom de domaine ou d'obliger les serveurs DNS à mentir.
En résumé, par cette décision, le juge a aussi donné une grosse baffe à la neutralité du net et des systèmes d'exploitation. S'il arrive à la faire appliquer, cela pourrait avoir des répercussions sur les utilisateurs du monde entier.
Au lieu de vous donner mutuellement des coups de marteau sur la tête, vous pouvez aussi entamer une discussion. Je n'approuve pas forcément les modifs du "censeur", ni son attitude. Mais en faisant des batailles de revert sans dialoguer, vous contribuez à faire de Wikipedia un endroit moins agréable, et vous encouragez les patrouilleurs à vous traiter comme des robots.
Mais pourquoi vouloir à tout prix rejeter les informations sur ce logiciel plutôt que sur les autres ?
c'est à lui qu'il faut poser la question, pas à nous ! Pour l'instant, tout ce que tu as réussi à faire, c'est à mettre la page en semi-protection "le temps que ça s'apaise", pour cause de modifications perturbatrices.
L'anarchisme ici est fortement mitigé par le fait que certains peuvent bloquer d'autres de bonnes volonté sans trop de conséquences.
Ben, oui, ce n'est pas parce que l'on décrète l'absence de système de pouvoir ou d'autorité verticaux qu'ils n'existent pas. Au contraire même, de telles postures peuvent encourager des situations d'abus de pouvoir.
C'est bien ce que l'on constate ici : en principe, tous les contributeurs sont égaux, mais l'un a du pouvoir (la connaissance des règles) et une autorité (on lui accorde plus de légitimité du fait de son ancienneté et de son expérience), et l'autre pas. Et comme ce pouvoir de fait est très peu encadré sur Wikipedia, on peut à juste titre se sentir démuni lorsqu'on a l'impression d'un abus.
Le pouvoir, c'est un phénomène qui existe qu'on le veuille ou non. Ça ne s'interdit pas, ça s'encadre et ça se canalise. Une organisation sans système de pouvoir n'a pas de liberté d'action… organisée. Nier l'existence des pouvoirs de fait (connaissance, disponibilité, réseau relationnel, …), c'est se priver de toute capacité à limiter leurs abus.
Un anarchisme pragmatique ne doit donc pas viser à supprimer les rapports de pouvoir, mais à en tirer partie, au bénéfice de la communauté, tout en évitant les débordements.
Ce genre de situation est relativement commune sur Wikipedia. Une personne souhaite améliorer un article sur un sujet qui lui tient à cœur. Il apporte des contributions intéressantes, mais néglige quelques règles, par ignorance (les ajouts ont un ton un peu trop promotionnel, mais ce n'est pas irrécupérable. Il supprime du contenu sourcé sans concertation). Un relecteur passe par là et juge un peu trop sévèrement ces contributions. Un dialogue de sourds s'ensuit, et des tiers interviennent. Entre les quiproquos et les contributeurs expérimentés qui ont eu leur attention attirée vers l'article, le résultat final a été plutôt contre-productif.
C'est malheureux mais, dans un monde où tous nos comportements ne sont pas fliqués, ça peut être difficile à éviter. C'est sans doute le prix à payer pour un processus relativement anarchique ouvert à des personnes non formées. Si vous connaissez une organisation aussi grande, aussi ouverte et aussi anarchique qui fonctionne mieux, ça m'intéresse.
L'autre jour, un motard m'a fait une queue de poisson en tentant de me doubler à un céder-le-passage. On n'a pas réussi à s'entendre. Ça ne veut pas dire que tous les motards sont des chauffards, juste qu'on est tous limités par notre subjectivité.
Et que ledit motard a eu son code de la route dans une pochette surprise.
Dans des sous-projets de l'encyclopédie, les règles ont parfois tendance à êtres forkées, notamment via les critères spécifiques de notoriété.
De mon point de vue, c'est particulièrement flagrant pour les biographies des sportifs. C'est un sujet qui m'intéresse trop peu pour retrouver les critères exacts mais, pour caricaturer, si tu as joué deux matchs de foot en D3, tu as le droit à ton article. C'est regrettable à tous points de vue :
C'est un régime de "deux poids, deux mesures" : on a le droit de faire un article sur un joueur de 20 ans qui a eu eu une carrière extrêmement courte, mais par sur un chercheur qui a publié des centaines d'articles sur un sujet très spécifique et qui est une référence internationale dans son domaine, tant qu'aucun journaliste n'a parlé de lui.
Le monde du sport professionnel étant essentiellement masculin, et son public également, cela exacerbe les biais de genre.
Il faut se rendre compte que, sur la Wikipedia francophone, il y a environ 2 millions d'articles, dont environ 250 000 biographies de sportifs. Cela représente près de 40% des articles sur des personnes. Il existe un projet interne ("Les Sans Pages") qui cherche à réduire les biais de genre dans l'encyclopédie en créant un maximum d'articles (admissibles) sur des femmes. C'est une initiative difficile, car les sources historiques sont biaisées, mais on ne manquera pas de l'encourager. Néanmoins face à ces chiffres, il faut être lucide : le projet ne comblera qu'une infime partie du biais de genre tant qu'il y aura une telle tolérance sur les biographies des sportifs.
D'ailleurs basé la présence sur Wikipedia sur de la notoriété plus que sur de la vérifiabilité me semble complètement con.
C'est pas faux ! Quand on explore comment les critères de notoriété ont émergé, on se rend compte qu'il ne s'agit pas d'une fin en soi, mais d'une synthèses d'autres contraintes. Formellement, dans le cas général, les critères de notoriété s'expriment ainsi :
Si un sujet a fait l'objet d'une couverture significative et durable consacrée
à lui par des sources fiables et indépendantes de ce sujet, il est présumé
être suffisamment notoire pour rendre possible la création d'un article.
Ce qui, pour les sujets d'actualité, se traduit souvent plus concrètement par :
Si on peut prouver qu'un sujet est l'objet principal d'au moins deux articles
centrés espacés d'au moins deux ans dans des sources secondaires d'envergure
nationale, il est admissible.
L'exigence de deux sources permet de s'assurer que l'article ne sera ni le plagiat d'une autre source, ni un travail inédit. Le fait que les sources doivent être centrées sur le sujet permet de s'assurer qu'il y a suffisamment de contenu pour créer un article. L'exigence de sources secondaires permet d'assurer qu'on pourra fournir un traitement relativement indépendant. L'exigence de sources d'envergure nationale est un moyen heuristique de s'assurer de leur fiabilité. L'espacement de deux ans, pas mal critiqué ces temps-cis, permet de s'assurer que le sujet sera traité avec un minimum de recul. Enfin, le besoin de prouver le respect de ces critères permet de s'assurer de la vérifiabilité de l'article.
Ainsi, les critères de notoriété émergent essentiellement des objectifs de neutralité, de fiabilité et de synthèse, qui sont des principes fondamentaux du projet. On a sans doute tort d'associer ces critères au "caractère de ce qui est connu ou constaté par un grand nombre de personnes". Le terme a sans doute été conservé pour des raisons historiques, et parce que qu'un certain nombre de contributeurs estimaient qu'une encyclopédie ne devrait traiter que des "sujets importants".
sans preuve que c'est le commandement qui ordonne, ce n'est pas l'entité qui tue mais bien les humains qui la composent.
Ça pourrait être vrai si on parlait de quelques comportements à la marge, que le commandement se positionnait clairement contre et engageait des procédures disciplinaires. Là, c'est tout le contraire : on parle de comportements endémiques dans le cadre de l'armée, avec une forte solidarité des autorités ("Le Hamas est seul responsable",[1] "Personne n'est innocent à Gaza[2]", "Contre un membre du Hamas, tout est légitime[3]", …), y compris au sein de l'armée, comme en témoigne l'article du Courrier International.
Légalement, toute organisation est a priori responsable des actions qui sont menées dans le cadre de ses activités. C'est seulement si elle arrive à prouver qu'elle s'est donné les moyens nécessaires pour les éviter qu'elle peut s'exonérer de responsabilité. C'est ce qu'on appelle le devoir de diligence.
C'est un principe universel du droit à travers le monde, c'est éthique et c'est du bon sens. Le fait que les armées aient un potentiel de nuisance particulièrement élévé les rend particulièrement responsables vis-à-vis de ces comportements.
Dans le même genre, à l'invitation de l'Assurance Maladie, j'ai voulu installer l'application Ma Carte Vitale pour m'en faire une idée. Vu qu'il refuse de s'exécuter sur un téléphone rooté, le test n'a pas pris longtemps :)
Quelques jours plus tard, j'ai reçu un mail de demande de feedback. Je ne me fais pas trop d'illusions, mais je me dis que c'est l'occasion de leur remonter le problème. Dans le QCM, j'indique donc que le l'ai désinstallé parce que ça ne marche pas. Dernière question : "Utilisez-vous Android ou iOS ?" Impossible d'aller plus loin dans le questionnaire sans faire un choix, et aucun espace ne permet d'envoyer un commentaire libre.
Conclusion : le support de LineageOS n'est sans doute pas pour demain :D
Je n'ai sans doute pas été clair : la suppression de la page a effectivement un impact politique, mais rien ne permet d'affirmer que c'est cet impact qui a été recherché. Au contraire, quand on lit les discussions, on voit que c'est la logique de maintenance qui était prépondérante.
Tu ne peux pas choisir quand activer ou non des arguments au grès de ce qui t'arrange.
Ce n'est pas parce que je te donne une clé d'analyse que tout le monde sur Wikipedia en reconnaît la pertinence et s'en sert déjà. la maintenabilité est une notion qui demande un peu de perspective. Les wikipediens sont en général beaucoup plus le nez dans le guidon à écoper les vandalismes et à essayer de ne pas se décourager.
C'est une façon de dépolitiser et de ne pas remettre en cause.
C'est ton interprétation. J'ai pourtant l'impression d'être très politique quand j'écris que Wikipedia FR est peut-être en train de crever et que le fonctionnement ne nous autorise qu'une très faible manœuvrabilité.
Oui enfin si tu va avec ce genre de nihilisme il n'y a pas urgence à ce que la page sur la trigonométrie existe non plus.
Attendre quelques semaines sur un site qui ne vise pas à traiter de l'actualité, c'est du nihilisme pour toi ? Moi j'appelle juste ça de la tempérance.
Le grand tort de Wikipedia, c'est, sur un web rempli de sites qui cherchent à plaire et à conquérir des parts de marché, de ne chercher ni à plaire, ni à faire autre chose qu'une encyclopédie.
Et il n'y a pas 4 fois plus de vandalisme et publicité dans la version anglaise ?
Pour donner des chiffre plus précis : Wikipedia en français a un contributeur actif pour 19 000 locuteurs. Wikipedia en anglais a un contributeur actif pour 11 000 locuteurs.
C'est une vision objectivement conservatrice indépendamment de si ça touche des sujets ou personnalités vu comme partisan dans une direction ou une autre.
Ça ne fait aussi le buzz que lorsque ça touche des personnalités ou des sujets partisans. Comme on le voit dans ce cas particulier, les partisans et la presse sont facilement enclins à politiser une action qui n'a été que purement administrative.
Je trouve bizarre l'argument de la maintenance
Le "comment faire des choix" est très clair : utiliser des critères de notoriété, en particulier au moins deux sources secondaires centrées et significatives séparées d'au moins deux ans. Par ailleurs, la maintenabilité n'est en général pas un enjeu exprimé explicitement dans Wikipedia. C'est simplement une propriété qui émerge du fait qu'il s'agit d'un projet vivant et qu'un informaticien est plus à même d'identifier.
Combien est-ce que cette politique a fais fuir des contributeurs comme moi ?
Il faut bien se rendre compte que Wikipedia (plus précisément, une communauté linguistique de Wikipedia) est un animal sans tête. Il n'y a pas de comité pour définir une politique cohérente. La "politique" de Wikipedia est une propriété émergente issue d'une part de rares prises de décisions collectives (et plus souvent d'absence de prises de décisions faute de consensus), et d'autre part de comportements individuels isolés, parfois entachés de maladresse et d'impulsivité.
Je peux comprendre que ce fonctionnement anarchique fasse fuir certaines personnes. Il est tout à fait possible que Wikipedia en français soit entrée dans une dynamique où les interactions parfois rugueuses fassent fuir les contributeur, ce qui réduit le ratio de contributeurs actifs, ce qui donne une charge de travail plus importante aux contributeurs restants, ce qui rend les interactions encore plus rugueuses. Si tel est le cas, il faut bien se rendre compte qu'on n'y peut pas grand chose : comment infléchit-on le comportement d'un animal sans tête ?
Personnellement, je trouve toute cette agitation autour de la création d'un article bien vaine : il n'y avait pas d'urgence à créer l'article, et il n'y avait pas non plus d'urgence à le supprimer. Wikipedia n'étant pas un site d'actualité, il n'aurait pas coûté grand chose d’attendre quelques semaines dans un cas comme dans l'autre.
Chaque communauté linguistique de Wikipedia définit ses propres règles d'admissibilité. Celles de la communauté francophone sont plus restrictives que d'autres, ce qui fait qu'on lui reproche régulièrement d'être un repère de FAF ou d'islamo-gauchistes.
Dans la wikipedia francophone, la logique sous-jacente à cette vision restrictive de l'admissibilité des articles, c'est que l'on doit pouvoir prouver que le sujet a une notoriété pérenne. Si la notoriété n'est pas pérenne, le sujet aura sans doute davantage sa place sur le projet frère de Wikipedia dédié aux sujets d'actualité, Wikinews.
Dans certains cas particuliers, on admet d'emblée que le sujet aura une notoriété pérenne, par exemple pour une personne désignée premier ministre. Mais dans le cas général, et plus particulièrement pour les sujets qui touchent à l'actualité, la pérennité de la notoriété est démontrée seulement si on peut trouver au moins deux articles centrés sur le sujet, issus de sources secondaires, dans la presse nationale.
On peut déplorer ce niveau d'exigence mais, ici sur LinuxFR, le public informaticien comprendra l'intérêt que ça représente en terme de maintenabilité : plus l'encyclopédie aura d'articles, plus elle sera exposée à des attaques de vandalisme ou de contenu promotionnel, et plus les bénévoles devront assurer de maintenance, un travail assez ingrat. Le contenu des articles sera aussi davantage sujet à l'obsolescence.
La langue anglaise a plus de 4 fois plus de locuteurs que la la langue française. Assez logiquement, la Wikipedia anglophone a aussi plus de 4 fois plus de contributeurs que la wikipedia en français. Cette main d’œuvre gratuite l'autorise ainsi à maintenir un plus grand nombre d'articles sans épuiser ses bénévoles dans une guerre éternelle contre le vandalisme et les publicités. Il est donc naturel qu'on retrouve plus de contenu de qualité sur Wikipedia en anglais que sur Wikipedia en français. Pour prendre un contre-exemple, il est évident que la wikipedia en corse ou en breton ne pourront jamais atteindre ce niveau de richesse et de qualité, faute d'un nombre suffisant de locuteurs. Ou alors il s'agirait d'un miroir de la wikipedia en anglais, traduite par un robot, mais ce ne serait plus le même projet.
Je découvre Corbyn et ce qu'on lui reproche via cet article.
L'article n'est pas complaisant. Cela ne constitue peut-être pas une information complète mais, d'après ce que j'en vois, 90% de ce qu'on reproche à Corbyn, c'est de prendre position contre la politique israélienne. Je relève en particulier que, sous sa direction, "les travaillistes ont refusé […] de reprendre telle quelle la définition de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste, l’accompagnant de la précision suivante : « cela ne portera en aucun cas atteinte à la liberté d’expression sur Israël ou les droits des Palestiniens. »"
Amalgamer l'antisémitisme et la critique de la politique israélienne, amalgamer cette critique et Corbyn, amalgamer Corbyn et Mélenchon, amalgamer Mélenchon et LFI, amalgamer LFI et le Nouveau Front Populaire… On est bien dans la culture de l'amalgame et dans les proto-raisonnements qui nourrissent l'extrême droite et ses mensonges permanents.
Mais bon, l'éducation coûte trop cher, apparemment.
# Critique du papier
Posté par sobriquet . En réponse au lien Team claims human-level AI is impossible — ever. Évalué à 10.
Bien que l'article clame faire très peu d'hypothèses il me semble qu'il fait implicitement des hypothèses très fortes.
En lisant bien l'article, je comprend que l'intelligence de niveau humain est définie comme une intelligence capable de faire toujours mieux que le hasard pour décrire un comportement non-aléatoire. Elle est certainement meilleure que le hasard dans de nombreux cas, mais toujours ? L'article ne précise pas sur quoi cette hypothèse est fondée. Et même pour des données suffisamment complexes, peut-on dire que les humains sont meilleurs que le hasard s'ils abandonnent par épuisement de ressources avant de réussir à fournir une ébauche de description ?
Il me semble plus raisonnable de supposer que l'intelligence humaine fait mieux que le hasard dans la plupart les problèmes qu'elle accepte de traiter, et que parmi les problèmes qu'elle refuse, elle ne ferait pas mieux que le hasard dans un certain nombre de cas. Par exemple, pour prédire le nombre suivant d'une suite déterministe pseudo-aléatoire.
Les auteurs montrent ensuite qu'un algorithme ne peut pas faire le travail d'une intelligence humaine en un temps raisonnable. Ils en concluent qu'un tel algorithme ne peut fonctionner que pour des problèmes assez triviaux. Ce raisonnement n'est pas réaliste. En termes un peu plus formels, un algorithme s'exécute en un temps raisonnable si son temps d'exécution t augmente polynomialement avec la taille n de la donnée. Par exemple,
(j'évite la notation en O pour rester accessible au plus grand nombre). Par opposition, il ne s'exécute pas en un temps raisonnable si ce temps d'exécution augmente exponentiellement, par exemple
. Cela est lié à la croissance très rapide des fonctions exponentielles. Mais en pratique, cela ne dit rien car, bien souvent, des algorithmes à complexité exponentielle sont bien plus rapides que des algorithmes à complexité polynomiale sur la plupart les problèmes de taille usuelle. Par exemple, on préférera souvent exécuter un programme ayant un temps d'exécution
à un autre programme pour lequel
.
Dans le même ordre d'idée, quand on s'intéresse à la complexité algorithmique, on parle en général de la complexité dans le pire des cas. C'est à dire, parmi toutes les données de taille n, le temps d'exécution pour la donnée la plus "réfractaire" au calcul. C'est souvent de peu d'utilité car en général, on va s'intéresser à la complexité dans les cas "utiles", ou bien à la complexité en moyenne. Or, de nombreux algorithmes s'exécutant en un temps non raisonnable dans le pire des cas ont un temps d'exécution raisonnable en moyenne ou dans les cas utiles.
L'article prend une distance avec l'idée selon laquelle l'intelligence humaine serait une sorte d'algorithme. La mise en exergue des risques conceptuels liés à ce réductionnisme est intéressante. Mais la conclusion implicite du papier est que l'intelligence humaine ne peut pas être une sorte d'algorithme, puisqu'aucun algorithme ne peut avoir les performances de l'intelligence humaine.
En toute transparence, je suis très à l'aise avec l'idée que notre intelligence est une sorte d'algorithme. Beaucoup d'entre nous pensons de manière algorithmique des dizaines de fois par jour, pour ne pas dire à longueur de journée. D'ailleurs, un certain nombre de ces algorithmes cognitifs ont une complexité exponentielle… Le substrat de notre pensée, atomes, molécules et champs électriques, sont très propices à l'émergence de phénomènes algorithmiques, et 4,5 milliards d'années de sélection naturelles justifient pour moi très bien la complexité de tels algorithmes "naturels".
A l'inverse, je suis très gêné par les vertus quasi-magiques que l'on ne manque pas de prêter à notre intelligence. Je nous trouve éminemment biaisés pour en juger. On n'a pas non plus forcément les outils pour en juger avec suffisamment de recul. Il est facile et tentant de se juger plus intelligent qu'on ne l'est, d'autant plus que l'intelligence humaine est bourrée de biais. Pour moi, ce papier illustre très bien ce travers, en donnant une définition extrêmement ambitieuse de ce que serait l'intelligence humaine.
# infecte notation ?
Posté par sobriquet . En réponse à la dépêche Y a le Frido 2024 qu'est là. Évalué à 2.
Je suis bien loin d'avoir le niveau agreg, et je ne comprends pas cette phrase :
C'est quoi le problème avec cette notation ? J'avoue avoir du mal à en comprendre les subtilités, et je serais ravi d'avoir une raison de ne pas comprendre :)
[^] # Re: compte "Divers" ?
Posté par sobriquet . En réponse au journal Recherche, projets et financer des projets libres. Évalué à 3.
Je suis plus habitué au demandes de subventions pour les associations, donc c'est peut-être différent dans ton cas. Quand on fait une telle demande de subvention, on doit présenter un budget. Dans ce Cerfa, par exemple, en page 4. Dans la colonne de gauche, il y a différents comptes de charge, et chaque compte est identifié par un numéro, conformément au Plan Comptable Général. Ces numéros suivent une hiérarchie : le compte 6 (charges) contient le compte 62 (autres services extérieurs), qui contient le compte 628 (divers).
Dans l'exemple que je t'ai donné, le compte 628 n'est pas présent, mais ça rentrerait dans "services bancaires, autres".
Autre possibilité : le compte 62 (autres services extérieurs) contient aussi le compte 623 (Publicité, publications, relations publiques), qui contient le compte 6238 (pourboires, dons courants). Dans le Cerfa donné en exemple, on pourrait donc mettre le don dans la ligne "publicité, publication", car cela correspond au compte 623.
S'il s'agit d'un don plus exceptionnel, cela correspondrait plutôt au compte 6713 (Dons, libéralités) et donc, dans le Cerfa donné en exemple, à la ligne "67 - Charges exceptionnelles".
Après, un financeur tatillon pourrait te demander pourquoi il y a un si gros chiffre dans cette case. Tiens toi alors prêt à justifier le montant du don, par rapport aux prix du marché, par exemple.
# compte "Divers" ?
Posté par sobriquet . En réponse au journal Recherche, projets et financer des projets libres. Évalué à 3.
Tu ne peux pas juste imputer le don au compte 628, qui est habituellement employé pour les dons aux associations ?
# Résumé
Posté par sobriquet . En réponse au lien Oracle, la 1ère IA qui joue aux échecs comme un humain. Évalué à 10.
En résumé, le logiciel ne propose pas les meilleurs coups, mais les coups les plus probables, en fonction du niveau des joueurs et du rythme de jeu. Pour cela, il tente d'imiter la pensée humaine, en employant ChatGPT pour la partie intuitive (prédiction de coup) et Stockfish, un logiciel d'échecs, pour la partie analytique.
Alors que ChatGPT seul n'est pas très bon et propose parfois des coups illégaux, l'emploi de Stockfish permet ne de proposer que des coups légaux. Alors que Stockfish propose des coups excellents mais parfois humainement inaccessibles, ChatGPT cherche en priorité des schémas tactiques communs, ce qui est plus conforme à la manière de jouer des humains.
Je trouve cette application des modèles de langage très intéressante et la réflexion sous-jacente est riche. Ce genre de combinaison entre LLM et algorithme classique me semble très prometteur.
# mi figue, mi raison
Posté par sobriquet . En réponse au lien Au Brésil, un juge ordonne la suspension de Twitter "X" . Évalué à 7.
Je me réjouis de voir un clou supplémentaire enfoncé dans le cercueil de X/Twitter.
Néanmoins, cette décision est assez préoccupante à plusieurs titres, et pas que pour le Brésil : Le juge a ordonné à Google et Apple de rendre impossible l'utilisation de l'application sur les smartphones. S'ils obéissent, ce sera un dangereux précédent : les OS gagneraient le pouvoir d'interdire l'exécution de certaines applis. Les autres États ne manqueront pas d'exploiter cette possibilité pour interdire certaines applis, puis à rendre cette fonctionnalité obligatoire. J'en viendrais presque à désirer que X/Twitter distribue un APK qui trompe l'OS.
Le juge a aussi imposé une amende à ceux qui utiliseraient X/Twitter via un VPN. Cette décision sera sans doute peu applicable, et je n'ai aucune affinité pour les VPN. Mais, sur le principe, il a quand même interdit à tous les citoyens brésiliens l'accès à un site web. C'est quelques crans au dessus de saisir un nom de domaine ou d'obliger les serveurs DNS à mentir.
En résumé, par cette décision, le juge a aussi donné une grosse baffe à la neutralité du net et des systèmes d'exploitation. S'il arrive à la faire appliquer, cela pourrait avoir des répercussions sur les utilisateurs du monde entier.
[^] # Re: Un jour ordinaire sur terre
Posté par sobriquet . En réponse au lien Bad information drives out good or how much can we trust Wikipedia?. Évalué à 1.
Au lieu de vous donner mutuellement des coups de marteau sur la tête, vous pouvez aussi entamer une discussion. Je n'approuve pas forcément les modifs du "censeur", ni son attitude. Mais en faisant des batailles de revert sans dialoguer, vous contribuez à faire de Wikipedia un endroit moins agréable, et vous encouragez les patrouilleurs à vous traiter comme des robots.
c'est à lui qu'il faut poser la question, pas à nous ! Pour l'instant, tout ce que tu as réussi à faire, c'est à mettre la page en semi-protection "le temps que ça s'apaise", pour cause de modifications perturbatrices.
[^] # Re: Un jour ordinaire sur terre
Posté par sobriquet . En réponse au lien Bad information drives out good or how much can we trust Wikipedia?. Évalué à 2.
Ben, oui, ce n'est pas parce que l'on décrète l'absence de système de pouvoir ou d'autorité verticaux qu'ils n'existent pas. Au contraire même, de telles postures peuvent encourager des situations d'abus de pouvoir.
C'est bien ce que l'on constate ici : en principe, tous les contributeurs sont égaux, mais l'un a du pouvoir (la connaissance des règles) et une autorité (on lui accorde plus de légitimité du fait de son ancienneté et de son expérience), et l'autre pas. Et comme ce pouvoir de fait est très peu encadré sur Wikipedia, on peut à juste titre se sentir démuni lorsqu'on a l'impression d'un abus.
Le pouvoir, c'est un phénomène qui existe qu'on le veuille ou non. Ça ne s'interdit pas, ça s'encadre et ça se canalise. Une organisation sans système de pouvoir n'a pas de liberté d'action… organisée. Nier l'existence des pouvoirs de fait (connaissance, disponibilité, réseau relationnel, …), c'est se priver de toute capacité à limiter leurs abus.
Un anarchisme pragmatique ne doit donc pas viser à supprimer les rapports de pouvoir, mais à en tirer partie, au bénéfice de la communauté, tout en évitant les débordements.
# Un jour ordinaire sur terre
Posté par sobriquet . En réponse au lien Bad information drives out good or how much can we trust Wikipedia?. Évalué à 5.
Ce genre de situation est relativement commune sur Wikipedia. Une personne souhaite améliorer un article sur un sujet qui lui tient à cœur. Il apporte des contributions intéressantes, mais néglige quelques règles, par ignorance (les ajouts ont un ton un peu trop promotionnel, mais ce n'est pas irrécupérable. Il supprime du contenu sourcé sans concertation). Un relecteur passe par là et juge un peu trop sévèrement ces contributions. Un dialogue de sourds s'ensuit, et des tiers interviennent. Entre les quiproquos et les contributeurs expérimentés qui ont eu leur attention attirée vers l'article, le résultat final a été plutôt contre-productif.
C'est malheureux mais, dans un monde où tous nos comportements ne sont pas fliqués, ça peut être difficile à éviter. C'est sans doute le prix à payer pour un processus relativement anarchique ouvert à des personnes non formées. Si vous connaissez une organisation aussi grande, aussi ouverte et aussi anarchique qui fonctionne mieux, ça m'intéresse.
L'autre jour, un motard m'a fait une queue de poisson en tentant de me doubler à un céder-le-passage. On n'a pas réussi à s'entendre. Ça ne veut pas dire que tous les motards sont des chauffards, juste qu'on est tous limités par notre subjectivité.
Et que ledit motard a eu son code de la route dans une pochette surprise.
[^] # Re: Dans les choux
Posté par sobriquet . En réponse au lien Mon histoire d’amour avec Wikipédia est une tragédie . Évalué à 7.
Dans des sous-projets de l'encyclopédie, les règles ont parfois tendance à êtres forkées, notamment via les critères spécifiques de notoriété.
De mon point de vue, c'est particulièrement flagrant pour les biographies des sportifs. C'est un sujet qui m'intéresse trop peu pour retrouver les critères exacts mais, pour caricaturer, si tu as joué deux matchs de foot en D3, tu as le droit à ton article. C'est regrettable à tous points de vue :
Il faut se rendre compte que, sur la Wikipedia francophone, il y a environ 2 millions d'articles, dont environ 250 000 biographies de sportifs. Cela représente près de 40% des articles sur des personnes. Il existe un projet interne ("Les Sans Pages") qui cherche à réduire les biais de genre dans l'encyclopédie en créant un maximum d'articles (admissibles) sur des femmes. C'est une initiative difficile, car les sources historiques sont biaisées, mais on ne manquera pas de l'encourager. Néanmoins face à ces chiffres, il faut être lucide : le projet ne comblera qu'une infime partie du biais de genre tant qu'il y aura une telle tolérance sur les biographies des sportifs.
[^] # Re: Dans les choux
Posté par sobriquet . En réponse au lien Mon histoire d’amour avec Wikipédia est une tragédie . Évalué à 4.
C'est pas faux ! Quand on explore comment les critères de notoriété ont émergé, on se rend compte qu'il ne s'agit pas d'une fin en soi, mais d'une synthèses d'autres contraintes. Formellement, dans le cas général, les critères de notoriété s'expriment ainsi :
Ce qui, pour les sujets d'actualité, se traduit souvent plus concrètement par :
L'exigence de deux sources permet de s'assurer que l'article ne sera ni le plagiat d'une autre source, ni un travail inédit. Le fait que les sources doivent être centrées sur le sujet permet de s'assurer qu'il y a suffisamment de contenu pour créer un article. L'exigence de sources secondaires permet d'assurer qu'on pourra fournir un traitement relativement indépendant. L'exigence de sources d'envergure nationale est un moyen heuristique de s'assurer de leur fiabilité. L'espacement de deux ans, pas mal critiqué ces temps-cis, permet de s'assurer que le sujet sera traité avec un minimum de recul. Enfin, le besoin de prouver le respect de ces critères permet de s'assurer de la vérifiabilité de l'article.
Ainsi, les critères de notoriété émergent essentiellement des objectifs de neutralité, de fiabilité et de synthèse, qui sont des principes fondamentaux du projet. On a sans doute tort d'associer ces critères au "caractère de ce qui est connu ou constaté par un grand nombre de personnes". Le terme a sans doute été conservé pour des raisons historiques, et parce que qu'un certain nombre de contributeurs estimaient qu'une encyclopédie ne devrait traiter que des "sujets importants".
[^] # Re: Dans les choux
Posté par sobriquet . En réponse au lien Mon histoire d’amour avec Wikipédia est une tragédie . Évalué à 3.
Pour remettre en cause quelque chose, encore faut-il que celle-ci ait été établie auparavant.
Chaque mois, des dizaines d'articles sont supprimés pour cause de notoriété insuffisante. Je ne pense pas que ça ait gêné Numerama jusqu'à présent.
# Dans les choux
Posté par sobriquet . En réponse au lien Mon histoire d’amour avec Wikipédia est une tragédie . Évalué à 2.
L'article est dans les choix dès la première ligne :
Honnêtement, combien d'entre vous avaient entendu parler de Lucie Castets avant le 23 juillet ?
[^] # Re: Tout les deux ou trois ans
Posté par sobriquet . En réponse au lien « 5 raisons pour lesquelles Linux finira par dépasser Windows […] sur les ordinateurs de bureau ». Évalué à 10.
Pouvoir afficher les pubs en HD et permettre aux logiciels espions de scanner l'ordinateur sans ralentissement notable ?
--> []
[^] # Re: Qui a voté une telle loi ?
Posté par sobriquet . En réponse au lien Le Copyreich du business des Jeux olympiques (via sebsauvage). Évalué à 1.
Il me semble que le scrutin est là, les tendances sont les mêmes.
[^] # Re: IA de mort
Posté par sobriquet . En réponse au journal Je m'emmerde alors je tire.... Évalué à 10.
Ça pourrait être vrai si on parlait de quelques comportements à la marge, que le commandement se positionnait clairement contre et engageait des procédures disciplinaires. Là, c'est tout le contraire : on parle de comportements endémiques dans le cadre de l'armée, avec une forte solidarité des autorités ("Le Hamas est seul responsable",[1] "Personne n'est innocent à Gaza [2]", "Contre un membre du Hamas, tout est légitime [3]", …), y compris au sein de l'armée, comme en témoigne l'article du Courrier International.
Légalement, toute organisation est a priori responsable des actions qui sont menées dans le cadre de ses activités. C'est seulement si elle arrive à prouver qu'elle s'est donné les moyens nécessaires pour les éviter qu'elle peut s'exonérer de responsabilité. C'est ce qu'on appelle le devoir de diligence.
C'est un principe universel du droit à travers le monde, c'est éthique et c'est du bon sens. Le fait que les armées aient un potentiel de nuisance particulièrement élévé les rend particulièrement responsables vis-à-vis de ces comportements.
[^] # Re: Trop en avance
Posté par sobriquet . En réponse au journal Le mél que je viens d'envoyer au Comité d'Organisation des JO. Évalué à 1. Dernière modification le 27 juillet 2024 à 23:20.
Ok, je savais qu'il y avait un lien entre LineageOS et Android, mais je ne savais pas que c'était à ce point.
Du coup, j'ai répondu "Android" et… c'était la dernière question :D
# Trop en avance
Posté par sobriquet . En réponse au journal Le mél que je viens d'envoyer au Comité d'Organisation des JO. Évalué à 7.
Dans le même genre, à l'invitation de l'Assurance Maladie, j'ai voulu installer l'application Ma Carte Vitale pour m'en faire une idée. Vu qu'il refuse de s'exécuter sur un téléphone rooté, le test n'a pas pris longtemps :)
Quelques jours plus tard, j'ai reçu un mail de demande de feedback. Je ne me fais pas trop d'illusions, mais je me dis que c'est l'occasion de leur remonter le problème. Dans le QCM, j'indique donc que le l'ai désinstallé parce que ça ne marche pas. Dernière question : "Utilisez-vous Android ou iOS ?" Impossible d'aller plus loin dans le questionnaire sans faire un choix, et aucun espace ne permet d'envoyer un commentaire libre.
Conclusion : le support de LineageOS n'est sans doute pas pour demain :D
[^] # Re: Comprendre avant de critiquer
Posté par sobriquet . En réponse au lien La page Wikipédia de Lucie Castets, candidate (NFP) pour le poste de Premier ministre, supprimée. Évalué à 4.
Je n'ai sans doute pas été clair : la suppression de la page a effectivement un impact politique, mais rien ne permet d'affirmer que c'est cet impact qui a été recherché. Au contraire, quand on lit les discussions, on voit que c'est la logique de maintenance qui était prépondérante.
Ce n'est pas parce que je te donne une clé d'analyse que tout le monde sur Wikipedia en reconnaît la pertinence et s'en sert déjà. la maintenabilité est une notion qui demande un peu de perspective. Les wikipediens sont en général beaucoup plus le nez dans le guidon à écoper les vandalismes et à essayer de ne pas se décourager.
C'est ton interprétation. J'ai pourtant l'impression d'être très politique quand j'écris que Wikipedia FR est peut-être en train de crever et que le fonctionnement ne nous autorise qu'une très faible manœuvrabilité.
Attendre quelques semaines sur un site qui ne vise pas à traiter de l'actualité, c'est du nihilisme pour toi ? Moi j'appelle juste ça de la tempérance.
Le grand tort de Wikipedia, c'est, sur un web rempli de sites qui cherchent à plaire et à conquérir des parts de marché, de ne chercher ni à plaire, ni à faire autre chose qu'une encyclopédie.
[^] # Re: Comprendre avant de critiquer
Posté par sobriquet . En réponse au lien La page Wikipédia de Lucie Castets, candidate (NFP) pour le poste de Premier ministre, supprimée. Évalué à 4.
Pour donner des chiffre plus précis : Wikipedia en français a un contributeur actif pour 19 000 locuteurs. Wikipedia en anglais a un contributeur actif pour 11 000 locuteurs.
Ça ne fait aussi le buzz que lorsque ça touche des personnalités ou des sujets partisans. Comme on le voit dans ce cas particulier, les partisans et la presse sont facilement enclins à politiser une action qui n'a été que purement administrative.
Le "comment faire des choix" est très clair : utiliser des critères de notoriété, en particulier au moins deux sources secondaires centrées et significatives séparées d'au moins deux ans. Par ailleurs, la maintenabilité n'est en général pas un enjeu exprimé explicitement dans Wikipedia. C'est simplement une propriété qui émerge du fait qu'il s'agit d'un projet vivant et qu'un informaticien est plus à même d'identifier.
Il faut bien se rendre compte que Wikipedia (plus précisément, une communauté linguistique de Wikipedia) est un animal sans tête. Il n'y a pas de comité pour définir une politique cohérente. La "politique" de Wikipedia est une propriété émergente issue d'une part de rares prises de décisions collectives (et plus souvent d'absence de prises de décisions faute de consensus), et d'autre part de comportements individuels isolés, parfois entachés de maladresse et d'impulsivité.
Je peux comprendre que ce fonctionnement anarchique fasse fuir certaines personnes. Il est tout à fait possible que Wikipedia en français soit entrée dans une dynamique où les interactions parfois rugueuses fassent fuir les contributeur, ce qui réduit le ratio de contributeurs actifs, ce qui donne une charge de travail plus importante aux contributeurs restants, ce qui rend les interactions encore plus rugueuses. Si tel est le cas, il faut bien se rendre compte qu'on n'y peut pas grand chose : comment infléchit-on le comportement d'un animal sans tête ?
Personnellement, je trouve toute cette agitation autour de la création d'un article bien vaine : il n'y avait pas d'urgence à créer l'article, et il n'y avait pas non plus d'urgence à le supprimer. Wikipedia n'étant pas un site d'actualité, il n'aurait pas coûté grand chose d’attendre quelques semaines dans un cas comme dans l'autre.
# Comprendre avant de critiquer
Posté par sobriquet . En réponse au lien La page Wikipédia de Lucie Castets, candidate (NFP) pour le poste de Premier ministre, supprimée. Évalué à 9.
Chaque communauté linguistique de Wikipedia définit ses propres règles d'admissibilité. Celles de la communauté francophone sont plus restrictives que d'autres, ce qui fait qu'on lui reproche régulièrement d'être un repère de FAF ou d'islamo-gauchistes.
Dans la wikipedia francophone, la logique sous-jacente à cette vision restrictive de l'admissibilité des articles, c'est que l'on doit pouvoir prouver que le sujet a une notoriété pérenne. Si la notoriété n'est pas pérenne, le sujet aura sans doute davantage sa place sur le projet frère de Wikipedia dédié aux sujets d'actualité, Wikinews.
Dans certains cas particuliers, on admet d'emblée que le sujet aura une notoriété pérenne, par exemple pour une personne désignée premier ministre. Mais dans le cas général, et plus particulièrement pour les sujets qui touchent à l'actualité, la pérennité de la notoriété est démontrée seulement si on peut trouver au moins deux articles centrés sur le sujet, issus de sources secondaires, dans la presse nationale.
On peut déplorer ce niveau d'exigence mais, ici sur LinuxFR, le public informaticien comprendra l'intérêt que ça représente en terme de maintenabilité : plus l'encyclopédie aura d'articles, plus elle sera exposée à des attaques de vandalisme ou de contenu promotionnel, et plus les bénévoles devront assurer de maintenance, un travail assez ingrat. Le contenu des articles sera aussi davantage sujet à l'obsolescence.
La langue anglaise a plus de 4 fois plus de locuteurs que la la langue française. Assez logiquement, la Wikipedia anglophone a aussi plus de 4 fois plus de contributeurs que la wikipedia en français. Cette main d’œuvre gratuite l'autorise ainsi à maintenir un plus grand nombre d'articles sans épuiser ses bénévoles dans une guerre éternelle contre le vandalisme et les publicités. Il est donc naturel qu'on retrouve plus de contenu de qualité sur Wikipedia en anglais que sur Wikipedia en français. Pour prendre un contre-exemple, il est évident que la wikipedia en corse ou en breton ne pourront jamais atteindre ce niveau de richesse et de qualité, faute d'un nombre suffisant de locuteurs. Ou alors il s'agirait d'un miroir de la wikipedia en anglais, traduite par un robot, mais ce ne serait plus le même projet.
[^] # Re: Confusion
Posté par sobriquet . En réponse au lien le langage est libre il a forké . Évalué à 10.
Je découvre Corbyn et ce qu'on lui reproche via cet article.
L'article n'est pas complaisant. Cela ne constitue peut-être pas une information complète mais, d'après ce que j'en vois, 90% de ce qu'on reproche à Corbyn, c'est de prendre position contre la politique israélienne. Je relève en particulier que, sous sa direction, "les travaillistes ont refusé […] de reprendre telle quelle la définition de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste, l’accompagnant de la précision suivante : « cela ne portera en aucun cas atteinte à la liberté d’expression sur Israël ou les droits des Palestiniens. »"
Amalgamer l'antisémitisme et la critique de la politique israélienne, amalgamer cette critique et Corbyn, amalgamer Corbyn et Mélenchon, amalgamer Mélenchon et LFI, amalgamer LFI et le Nouveau Front Populaire… On est bien dans la culture de l'amalgame et dans les proto-raisonnements qui nourrissent l'extrême droite et ses mensonges permanents.
Mais bon, l'éducation coûte trop cher, apparemment.
[^] # Re: Bilan des courses: dommage !
Posté par sobriquet . En réponse au journal Touche pas à ma retraite. Évalué à 5.
Non non, j'ai constaté une diffusion de fake news, je n'ai pas dit ou suggéré que c'était intentionnel.
[^] # Re: Désinformation
Posté par sobriquet . En réponse au journal Touche pas à ma retraite. Évalué à 3.
Merci, je retiens :
Si j'en crois ce simulateur, la CSG n'a pas cette progressivité : il y a bien un bond entre 15988 €/an et 15989 €/an
[^] # Re: Désinformation
Posté par sobriquet . En réponse au journal Touche pas à ma retraite. Évalué à 2.
Ma source : circulaire Cnav 2023/27 du 12/12/2023, lettre ministérielle D-23-022880 du 23/11/2023, citée par l'article CSG des retraités en 2024 : taux normal, intermédiaire ou réduit, qui est exonéré
Le lien que tu donnes indique bien une CSG réduite dans les alinéas III et IIIbis.