J'ai pas dit que ChatGPT était une application aboutie pour le calcul mathématique :) Au contraire, je confirme que, passé un certain niveau de difficulté, il fait souvent des erreurs. Je dis juste qu'il sait faire des maths dans une certaine mesure, et que cela prouve que c'est à la portée de ce type de technologie.
Il faut imaginer quelles pourraient être les capacités de ces technologies dans 10 ans, une fois qu'ont aura le retour sur investissement des milliards actuellement dépensés. Ce ne sera certainement pas algorithmiquement optimal, mais ce sera toujours mieux que ce que ChatGPT nous fournit aujourd'hui gratuitement en 30 secondes.
Pour résoudre ce problème, nous pouvons utiliser la formule de la distance égale à la vitesse multipliée par le temps (d = v * t).
Le premier train part de Triptown à 13h et se dirige vers Baudebourg à une vitesse de 100 km/h. Le temps écoulé lorsque les trains se croisent est représenté par "t". La distance parcourue par le premier train à ce moment-là est donc de 100t km.
Le deuxième train part de Baudebourg à 13h30, soit 0,5 heure après le premier train, et se dirige vers Triptown à une vitesse de 80 km/h. Le temps écoulé pour le deuxième train est également représenté par "t". La distance parcourue par le deuxième train à ce moment-là est donc de 80t km.
Lorsque les trains se croisent, la somme des distances parcourues par les deux trains est égale à la distance totale entre les deux villes, soit 200 km.
100t + 80t = 200
180t = 200
t = 200 / 180
t ≈ 1,1111 heures
Donc, les trains se croiseront environ 1,1111 heures après le départ du premier train.
Pour déterminer l'heure à laquelle les trains se croisent, nous devons ajouter cette durée de temps (1,1111 heures) à l'heure de départ du premier train.
13h + 1,1111 heures = 14h11 minutes (arrondi à la minute la plus proche)
Les trains se croiseront donc vers 14h11.
Pour calculer la distance à laquelle les trains seront de Baudebourg à ce moment-là, nous pouvons utiliser la vitesse du deuxième train (80 km/h) et la durée de temps écoulée (1,1111 heures).
Distance du deuxième train = vitesse * temps
Distance du deuxième train = 80 km/h * 1,1111 heures
Distance du deuxième train ≈ 88,8889 km
Donc, les trains seront d'environ 88,8889 km de Baudebourg lorsqu'ils se croiseront.
Il me semble qu'il s'est trompé en posant l'équation, il aurait dû poser :
100t + 80 (t - 0.5) = 200
Je lui ai fait régénérer sa réponse 2 fois, il a donné un autre résultat, également faux (il me semble), puis le même. Je suis curieux de savoir si ChatGPT 4 fait mieux.
Oui, j'ai testé juste avant de répondre pour être sûr. Le papier que tu cites, publié en janvier dernier, concerne GPT 3. En mars dernier, ChatGPT est passé à la version 3.5, qui a de plus grandes aptitudes arithmétiques et logiques. Quand à la version 4, payante, elle doit être encore un cran au dessus. Cet article donne une liste d'examens que ChatGPT a réussi jusqu'à présent.
Science4All a fait une très bonne série de vidéos sur "Le bayésianisme, une philosophie universelle du savoir". Bien qu'elle soit antérieure aux derniers coups d'éclats des IA, elle permet de mieux comprendre de quoi ces algorithmes à base de probabilité sont capables. On peut aussi mentionner le théorème de Cox-Jaynes, selon lequel, si on admet quelques hypothèses intuitives, tout processus d'apprentissage est équivalent à la théorie des probabilité.
Ma perception actuelle des choses est que le cerveau humain, dans sa fonction cognitive, est essentiellement une grosse machine à faire des probabilités.
Si on laisse 10 ans de développement à ces technologies, qu'on leur donne accès à des corpus spécialisés, ou à des corpus de données non linguistiques, je crois qu'elle vont mettre beaucoup de monde à la porte.
Je n'ai accès qu'à la version 3.5 de ChatGPT, mais si tu veux lui soumettre un problème de trains qui se croisent ou de baignoire qui fuit, je veux bien faire l'intermédiaire :)
ChatGPT sait faire ça ! J'ai testé les opérations arithmétiques, le calcul d'intégrale et le calcul de limites. Bon, certes, il s'est vautré sur le calcul de limite :/
De mon côté, je ne me demande pas tellement si ChatGPT est intelligent, parce que je n'aime pas utiliser des concepts trop flous tels que "intelligence". Je me demande surtout dans quelle mesure nous, humains, sommes davantage que des "synthétiseurs textuels" (pour reprendre le terme utilisé dans le journal).
Nous sommes certainement de meilleurs synthétiseurs textuels, en l'état actuel de la technologie, parce que nous somme capables de mettre à jour nos connaissances en temps réel. Je ne suis pas sûr que cette différence perdure. On doit pouvoir trouver quelques autres différences, mais je ne suis pas sûr non plus qu'elles soient si considérables.
On peut aussi se considérer supérieurs à des synthétiseurs textuels parce que nous avons des moyens d'acquérir des informations autrement que par le texte, et que nous avons des moyens d'agir directement sur notre environnement. Je ne crois pas que cela soit une différence fondamentale. En effet, on peut considérer les informations que nous recevons de notre environnement comme un langage : c'est un système de signes (les perceptions) doté d'une sémantique (acquise par l'expérience) et d'une syntaxe (les lois physiques). Si c'est un langage, les synthétiseurs textuels peuvent théoriquement se l'approprier. Dans la même logique, les actions que nous pouvons faire constituent également un langage ; les synthétiseurs textuels ont donc la capacité de devenir des "synthétiseurs d'actions".
Il y a 2 ans, je considérais la singularité comme une spéculation juste bonne pour écrire de la science-fiction. Aujourd'hui, je suis bien plus réservé. Les humains sont sans doute un peu plus que des "synthétiseurs d'actions", mais peut-être pas de beaucoup.
La curatelle est une mesure destinée aux personnes atteintes d'une altération physique ou mentale, lorsqu'elle est de nature à empêcher l'expression de sa volonté. Cette altération doit être constatée par un médecin. L'incapacité à se servir d'un ordinateur n'entre manifestement pas dans ce registre, et le texte ne permet pas non plus de conclure que la personne est "teubé". Perso, quand je donne des cours de bureautique, j'ai souvent l'impression que ce sont les concepteurs de logiciels et sites webs qui sont teubés, mais je m'égare.
Beaucoup de gens ont du mal clarifier leur pensée pour eux et à exprimer leurs besoins de manière claire, précise et concise. En général, ce n'est pas un problème de santé, mais un problème éducatif. On ne sera pas étonné d'apprendre que ces personnes sont surreprésentées dans la population pauvre ou précaire. Pour ces personnes là, l'informatique est naturellement un obstacle supplémentaire ; c'est ce qu’illustre l'article avec éloquence.
Aujourd'hui on est presque 8 milliards d'humain, sans grosses famines
Je ne peux pas te contredire sur le fond, mais l'indicateur est mauvais. Il faut distinguer le nombre d'humains que la Terre peut nourrir de manière durable et le nombre d'humains qu'elle peut nourrir en tapant dans ses réserves. Seul le premier me semble significatif.
Or, on n'a certes pas de famine cataclysmique, mais les réserves prennent cher : réserves d'hydrocarbures utilisés pour faire les engrais azotés, mines de phosphates, stocks halieutiques, déforestation permettant d'accroître les aires pâturées, diminution des stocks d'eau douce, désertification, urbanisation et dégradation des sols, …
On doit pouvoir monter à 12 milliards d'humains, mais la descente risque ensuite d'être raide.
Attention au graphique trompeur : la descente apparemment spectaculaire n'est en fait une réduction "que" de 16% sur 2 ans. C'est une évolution en euros, donc biaisée par l'évolution des prix du marché. Une approche plus rigoureuse consiste à comper la consommation en dose-unités ou NODU. Malgré le plan Ecophyto, qui visait à réduire la consommation de pesticides de 50% entre 2009 et 2018, la consommation a augmenté de 12 % entre 2009 et 2016 (source : Cour des Comptes). Cela est une tendance mondiale.
Les intrants baissent énormément. Engrais NPK
Dans le graphique que tu montres, on voit que seuls les phosphates et les potasses baissent, l'azote reste stable. Les potasses ne sont pas réputées pour leur toxicité environnementale. Il y a effectivement eu une nette réduction de la consommation française de phosphates entre 1980 et 2010 mais, depuis, elle s'est stabilisée autour de 400 000 tonnes par an (source : Faostat). Au niveau mondial, la tendance est en hausse solide (Banque mondiale), tout intrant confondu.
La productivité agricole augmente encore, mais de moins en moins vite
De nouveau, attention aux graphiques trompeurs : on voit bien une hausse de 1945 à 2000, mais ensuite, ça stagne quasiment partout. C'est bien ce que dit l'étude à l'origine du graphique.
C'est une préoccupation légitime. Pour tester, j'ai demandé à ChatGPT d'écrire une fonction en C pour chercher une chaîne dans un texte. Il a produit une implémentation naïve, pas optimisée, sans commentaire. Si je lui précise que je veux un code optimisé et bien commenté, il utilise les bons algorithmes et ajoute des commentaires décents, bien que parfois triviaux. Il a juste du mal à indiquer dans le code quel algorithme d'optimisation il a employé, malgré ma demande. J'ai fait plusieurs essais, mais je n'ai pas testé les codes produits.
Tu veux proposer un moratoire sur quoi, sur les algos utilisés dans l'AI?
Comme je l'ai dit, le principe de précaution n'implique pas un moratoire mais, de manière plus adéquate, une régulation restrictive. D'une part, cela permet d'utiliser l'innovation là où le risque est faible et les bénéfices attendus élevés. D'autre part, cela permet une diffusion de l'innovation qui aidera à évaluer les impacts sociétaux.
Le moratoire, c'est un peu une solution de paresseux : face à une opinion publique polarisée, on fait passer une loi qui ne pèse pas sur les finances de l'Etat et on ne perd pas de temps dans des négociations interminables sur les petites lignes.
Il a fallu 150 ans pour réaliser les problèmes liés à la combustion des énergies fossiles
Non, les premiers signaux d'alerte ont été donnés au début du XXe siècle. L'idée du principe de précaution est justement de ne pas attendre d'avoir de certitude sur la nocivité d'une innovation.
Et combien de temps a-t-il fallu pour écarter les effets des GSM sur la santé ?
A vue de nez, je dirais de 1990 à 2010, soit 20 ans, une paille. Les limites sur le DAS ont aussi contribué à l'application (sans doute involontaire) du principe de précaution, sans empêcher la diffusion de la technologie. Si la recherche n'était pas autant portée par les promoteurs d'une technologie, mais plutôt par des institutions chargées de l'intérêt commun, des résultats fiables pourraient être obtenus plus rapidement.
cette technologie n'a pas vocation à être centralisée.
J'ai l'impression contraire mais je peux me tromper. Il faut des modèles de langage avec beaucoup de variables, d'immenses corpus d'apprentissage bien nettoyés, des serveurs qui supportent bien la charge. J'y vois une grosse similarité avec les moteurs de recherche, et force est de constater que c'est un marché très centralisé.
Ce qui nous attend actuellement, c'est une diffusion anarchique des IA, limitée seulement par les lois du marché. une régulation restrictive pourrait limiter les débouchés des IA à certaines applications, dans certaines conditions. Pour moi, l'idée serait d'encadrer la vente de texte produit par IA, comme ce que fait ChatGPT4 actuellement.
Je dois bien dire que c'est encore trop neuf pour que je me sente capable de donner des exemples d'application à limiter et d'autres applications à encourager.
Ce mode de fonctionnement semble totalement incompatible avec le monde tel qu'il existe en 2023
Je dis pas le contraire. Plus généralement, la régulation est souvent incompatible avec le monde actuel.
On est en plein dans le champs d'application du principe de précaution. On est face à une technologie potentiellement disruptive pour la société, pour laquelle on peut envisager de nombreuses applications formidables, mais aussi de nombreuses conséquences difficiles à prévoir.
On évoque des conséquences sur l'emploi, actuellement le principal vecteur d'intégration sociale, de conséquences sur la désinformation, sur le hacking social, sur l'équilibre des marchés, on pense éventuellement aux débouchés en matière d'armes autonomes, etc.
Aucune certitude, mais des dommages potentiellement très importants pour la société dans son ensemble, et un manque cruel de recul.
Les détracteurs du principe de précaution en font un synonyme d'interdiction et d'opposition au Progrès. Mais l'interdiction est juste une application simpl(ist)e et peu coûteuse de ce principe.
Les mesures d'applications du principe de précaution consistent à agir en amont des causes d'une catastrophe, en prenant le temps d'évaluer les conséquences d'une innovation, d'acquérir des données, d'avoir des projections suffisamment fiables pour permettre une prise de décision éclairée. Si l'innovation se répand trop rapidement face au temps de la réflexion, des mesures doivent être prises afin d'éviter des conséquences négatives : régulation restrictive, moratoire, voire éventuellement une interdiction. Mais une interdiction ou un moratoire n'ont de sens que si des recherches sur les impacts sociétaux sont entreprises en parallèles. Sinon, cela s'apparente effectivement à un obscurantisme.
Donc oui, je trouve cette lettre ouverte justifiée, j'aimerais croire que les pouvoirs publics sauront réagir à la fois rapidement, efficacement et modérément.
L'enjeu du rangement, c'est l'équilibre entre le temps que tu mets à ranger tes affaires et le temps que tu mets à les retrouver. Dans ce que tu expliques, je ne vois pas bien où est le problème : en "gardant et oubliant", tu ne perds pas de temps à ranger, et tu ne sembles pas dire que tu perds du temps à faire des recherches. Donc ça me donne l'impression que tu es dans une situation idéale. Ce qui semble te poser problème, c'est de ne pas respecter un principe ou une injonction à ranger, mais ça ne semble pas approprié dans ce contexte.
Je range mes mails par tag et, ce que j'observe, c'est que je ne suis efficace qu'avec au maximum une douzaine de tags pas ou peu hiérarchisés. Sinon, je perds du temps à scroller pour trouver le bon tag : ça me dissuade de ranger et, l'air de rien, le temps de scrolling s'accumule. Donc chez moi, c'est le bazar, mais pas trop, et j'y trouve mon compte.
Je suis un vieux con qui donne occasionnellemnt des cours de bureautique, et je constate aussi de grosses difficultés avec la gestion des fichiers.
J'ai l'impression que la hiérarchie de fichier est un outil avec autant d'avantages que d'inconvénient. Je ne pense pas avoir besoin d'expliquer ici ses avantages, mais au niveau des inconvénients :
Quand on télécharge ou crée un document, il faut réfléchir à où on va le ranger, éventuellement créer des dossiers dans la perspective des besoins futurs, et faire des manip pour désigner cet emplacement. Manips qui sont sujettes à erreurs.
Quand on cherche un document, il faut réfléchir à où on peut l'avoir rangé. Quand on a bien sa hiérarchie de fichiers en tête, c'est facile, mais c'est une habitude qui est difficile à prendre, surtout lorsqu'on n'est confronté à cette situation qu'une fois par semaine.
La hiérarchie demande toujours un peu de maintenance, dans le sens où elle doit évoluer avec l'ajout de nouveaux documents, l'obsolescence de certains autres, et l'évolution des besoins de l'utilisateur. Les utilisateurs ne font pas cette maintenance et se retrouvent face à une organisation qui ne leur est plus adaptée.
Incidemment, les outils de recherche de documents que j'ai pu expérimenter sont rarement efficients : ils sont lents, ne permettent aux novices que des faire des recherches basiques, ne cherchent pas dans les métadonnées ou le contenu des documents, et leur ergonomie est souvent insatisfaisante.
En comparaison, les mails dans le cloud, c'est facile : on tape quelques mots clés, et hop on trouve le bon mail. Si en plus on sait utiliser les tags, on devient un "power user".
Pour moi, la hiérarchie de fichier n'est plus adaptée au besoin des utilisateurs. Je rêve d'un OS qui propose une gestion unifiée des documents par tag (mails, marque-pages, photos, playlists et tout le reste), mais pour l'instant, je n'ai encore rien vu de concluant.
Quand je donne des cours, une grosse partie de mon travail repose sur la mise en place de méthode. Par exemple, j'explique qu'en faisant une recherche de mail à chaque fois que on cherche un certain document, on perds beaucoup de temps accumulé, et qu'on en perdrait moins en prenant le temps de créer un marque-page ou de télécharger le document. Mais ça ne marche pas bien, et je peux le comprendre : cela demande de prendre du recul sur ce que l'on fait, et un effort intellectuel que l'on préférerait consacrer à autre chose.
C'est marrant, il y a un easter egg sur la page. Quand on se met en mode lecture, on trouve un petit exemple de conversation entre un utilisateur et ChatGPT.
il y aura une asso à but non lucrative montée pour faire écran
Oui, ça doit pouvoir marcher :D Cela dit, je préférerais une loi mieux faite, et c'est sans doute encore possible. En réalisant un montage visant à contourner une loi, on cautionne un peu tous ceux qu'on pointe si volontiers du doigts et qui utilisent le même genre de dispositifs : trafiquants de drogue, ultra-riches, esclavagistes, …
Si je comprends bien ta situation, tu gagnes ta vie grâce à un logiciel que tu distribues gratuitement, en te rémunérant sur des services associés. Donc, bien que le logiciel ne soit pas vendu, il fait partie d'une stratégie commerciale avec une finalité lucrative. On est donc pleinement dans le champs du produit commercial, même si des personnes en bénéficient gratuitement. Dès lors, les critères "free and open-source", quelle que soit leur interprétation, ne s'appliquent pas. Ton produit phare est un logiciel compilé, donc tu ne bénéficies en général pas non plus de l'exemption qui concerne le code source.
La proposition de loi précise bien que la responsabilité du fait du produit n'est pas tributaire d'un lien contractuel entre la victime et le fournisseur du produit (p. 4).
Donc quelqu'un pourrait télécharger ton logiciel gratuitement, subir un préjudice associé à son utilisation, et porter plainte pour obtenir des dommages et intérêts.
Ça pourrait remettre en question le modèle économique de nombreuses SSLL, il y a là un lobbying à faire qui serait tout à fait entendable par les personnes qui proposent la loi.
Cela dit, je ne suis pas juriste, je préfère préciser :)
Comme dit plus haut, cette proposition législative ne semble pas parler des logiciels libres, mais plutôt des logiciels gratuits développés ou fournis hors de toute activité commerciale. La question est donc celle de la définition de l'activité commerciale.
En France, il y a un corpus de textes qui en donnent une définition : c'est la doctrine fiscale concernant les organismes sans but lucratif. Cela concerne principalement les associations à but non lucratif. Il n'y a pas de lien direct entre les associations et les activités commerciales mais, dans une logique de cohérence juridique avec une doctrine bien établie, je m'autorise à penser que la définition donnée pourrait s'appliquer dans d'autres contextes sans modification significative.
Je cite en adaptant le contexte, je vous épargne des détails de raisonnement qui ne vous intéresseront sans doute pas :
570) Le fait qu'[une activité] à but non lucratif intervienne dans un domaine d'activité où coexistent des entreprises du secteur lucratif ne conduit pas ipso facto à [en faire une activité commerciale]. Il convient en effet de considérer l'utilité sociale de l'activité, l'affectation des excédents dégagés par l'exploitation, les conditions dans lesquelles le service est accessible, ainsi que les méthodes auxquelles l'organisme a recours pour exercer son activité.
En résumé, la gestion de l'activité doit être désintéressée et, si elle concurrence des organismes du secteur lucratif, elle doit respecter la règle des 4P :
* Produit répondant à un besoin insuffisamment pris en compte
* Public bénéficiaire désavantagé socialement ou économiquement
* Prix nettement inférieur à ceux du marché
* Publicité : moyens de promotion mis en œuvre modérés, par exemple pas de recours à la publicité payante
Les critères sont appréciés dans cet ordre hiérarchique. Il y a un certain nombre d'exceptions, mais en gros, on s'en fiche.
Cela peut donner des indications pour savoir si une ressource sous licence non commerciale est employée dans un usage commercial : par exemple, si c'est un bout de code réutilisée dans un logiciel édité par une asso pour aider les proches des victimes de morsures de canards, c'est ok. Si c'est un thème graphique pour un navigateur internet gratuit, c'est envisageable. Si c'est une image de chat imprimée sur des mugs vendus sur Amazon, c'est pas ok.
Il ne s'agit là que d'une généralisation personnelle d'une doctrine, mais je trouve cette doctrine assez pertinente pour ceux qui s'intéressent à ce genre de licence.
J'ai toujours considéré le masculin comme le neutre de la langue française. Par exemple, dans "il fait beau", il n'y a pas de sémantique masculine, "il" et "beau" sont donc de genre neutre. J'ai même tendance à trouver bêtes les personnes qui prétendent n'entendre que le masculin dans les phrases où il est utilisé comme neutre.
Et puis j'ai dû faire un peu de com' institutionnelle dans un cadre ayant une sensibilité favorable à l'écriture inclusive. J'ai donc dû prendre l'habitude d'écrire des "bonjour à tous et à toutes" et des "chers adhérents, chers adhérentes". Au début, ça me brûlait les doigt, mais le médecin ("la médecine" ?) n'a pas voulu me faire de certif. Et à force, je suis tombé dedans : maintenant, lorsque j'écris "les contributeurs", j'ai l'impression d'omettre une partie des personnes que je veux désigner. C'est très bizarre parce que mon opinion sur l'écriture inclusive en général n'a pas tellement changé. Mais maintenant, quand je vois un masculin, je vois beaucoup moins le neutre. J'ai ainsi l'impression de beaucoup plus discriminer sur le genre/sexe lorsque je lis, et donc d'être devenu plus sexiste.
Alors que tout le monde s'accordera sur le projet de minimiser les bais et discriminations de genre/sexe, j'ai l'impression que l'écriture inclusive ne fait que les exacerber. C'est contre-productif et l'expression "écriture inclusive" me paraît inappropriée. "écriture faisant des discriminations sur le sexe ou le genre" me semble plus exact.
Résumé : un lycée agricole demande à ses étudiants de faire un exposé sur le thème de leur choix. Des étudiants travaillent sur le thème du véganisme. Les Jeunes Agriculteurs (JA) en ont vent et réagissent "pour s'opposer au sectarisme" et ont fait interdire l'exposé. Ils obtiennent à ce qu'un comité soit constitué au sein de l'établissement, avec droit de veto sur les thèmes abordés et, évidemment, il y siègent.
A la place de l'animation des étudiants, les JA ont obtenu que soit organisé un repas 100 % viande.
Il me semble qu'un bon compilateur est capable de convertir de nombreux branchements en opérations arithmétiques. Par exemple :
if (condition)
output = something
else
output = whatever
peut être converti en :
output = int(condition) * something + int(! condition) * whatever
Si tu as constaté des effets désastreux sur les perf, c'est soit que ton langage est lent compilateur ne fait pas bien son boulot, soit que tu lui as donné des spaghettis à manger.
[^] # Re: sommes nous davantage que des synthétiseurs textuels ?
Posté par sobriquet . En réponse au journal Le vocable « intelligence artificielle » vs synthétiseur de texte ?. Évalué à 1. Dernière modification le 09 mai 2023 à 13:26.
J'ai pas dit que ChatGPT était une application aboutie pour le calcul mathématique :) Au contraire, je confirme que, passé un certain niveau de difficulté, il fait souvent des erreurs. Je dis juste qu'il sait faire des maths dans une certaine mesure, et que cela prouve que c'est à la portée de ce type de technologie.
Il faut imaginer quelles pourraient être les capacités de ces technologies dans 10 ans, une fois qu'ont aura le retour sur investissement des milliards actuellement dépensés. Ce ne sera certainement pas algorithmiquement optimal, mais ce sera toujours mieux que ce que ChatGPT nous fournit aujourd'hui gratuitement en 30 secondes.
[^] # Re: sommes nous davantage que des synthétiseurs textuels ?
Posté par sobriquet . En réponse au journal Le vocable « intelligence artificielle » vs synthétiseur de texte ?. Évalué à 2.
Voilà sa réponse :
Il me semble qu'il s'est trompé en posant l'équation, il aurait dû poser :
Je lui ai fait régénérer sa réponse 2 fois, il a donné un autre résultat, également faux (il me semble), puis le même. Je suis curieux de savoir si ChatGPT 4 fait mieux.
[^] # Re: sommes nous davantage que des synthétiseurs textuels ?
Posté par sobriquet . En réponse au journal Le vocable « intelligence artificielle » vs synthétiseur de texte ?. Évalué à 2.
Oui, j'ai testé juste avant de répondre pour être sûr. Le papier que tu cites, publié en janvier dernier, concerne GPT 3. En mars dernier, ChatGPT est passé à la version 3.5, qui a de plus grandes aptitudes arithmétiques et logiques. Quand à la version 4, payante, elle doit être encore un cran au dessus. Cet article donne une liste d'examens que ChatGPT a réussi jusqu'à présent.
Science4All a fait une très bonne série de vidéos sur "Le bayésianisme, une philosophie universelle du savoir". Bien qu'elle soit antérieure aux derniers coups d'éclats des IA, elle permet de mieux comprendre de quoi ces algorithmes à base de probabilité sont capables. On peut aussi mentionner le théorème de Cox-Jaynes, selon lequel, si on admet quelques hypothèses intuitives, tout processus d'apprentissage est équivalent à la théorie des probabilité.
Ma perception actuelle des choses est que le cerveau humain, dans sa fonction cognitive, est essentiellement une grosse machine à faire des probabilités.
Si on laisse 10 ans de développement à ces technologies, qu'on leur donne accès à des corpus spécialisés, ou à des corpus de données non linguistiques, je crois qu'elle vont mettre beaucoup de monde à la porte.
Je n'ai accès qu'à la version 3.5 de ChatGPT, mais si tu veux lui soumettre un problème de trains qui se croisent ou de baignoire qui fuit, je veux bien faire l'intermédiaire :)
[^] # Re: sommes nous davantage que des synthétiseurs textuels ?
Posté par sobriquet . En réponse au journal Le vocable « intelligence artificielle » vs synthétiseur de texte ?. Évalué à 2. Dernière modification le 09 mai 2023 à 00:37.
ChatGPT sait faire ça ! J'ai testé les opérations arithmétiques, le calcul d'intégrale et le calcul de limites. Bon, certes, il s'est vautré sur le calcul de limite :/
# sommes nous davantage que des synthétiseurs textuels ?
Posté par sobriquet . En réponse au journal Le vocable « intelligence artificielle » vs synthétiseur de texte ?. Évalué à 2.
De mon côté, je ne me demande pas tellement si ChatGPT est intelligent, parce que je n'aime pas utiliser des concepts trop flous tels que "intelligence". Je me demande surtout dans quelle mesure nous, humains, sommes davantage que des "synthétiseurs textuels" (pour reprendre le terme utilisé dans le journal).
Nous sommes certainement de meilleurs synthétiseurs textuels, en l'état actuel de la technologie, parce que nous somme capables de mettre à jour nos connaissances en temps réel. Je ne suis pas sûr que cette différence perdure. On doit pouvoir trouver quelques autres différences, mais je ne suis pas sûr non plus qu'elles soient si considérables.
On peut aussi se considérer supérieurs à des synthétiseurs textuels parce que nous avons des moyens d'acquérir des informations autrement que par le texte, et que nous avons des moyens d'agir directement sur notre environnement. Je ne crois pas que cela soit une différence fondamentale. En effet, on peut considérer les informations que nous recevons de notre environnement comme un langage : c'est un système de signes (les perceptions) doté d'une sémantique (acquise par l'expérience) et d'une syntaxe (les lois physiques). Si c'est un langage, les synthétiseurs textuels peuvent théoriquement se l'approprier. Dans la même logique, les actions que nous pouvons faire constituent également un langage ; les synthétiseurs textuels ont donc la capacité de devenir des "synthétiseurs d'actions".
Il y a 2 ans, je considérais la singularité comme une spéculation juste bonne pour écrire de la science-fiction. Aujourd'hui, je suis bien plus réservé. Les humains sont sans doute un peu plus que des "synthétiseurs d'actions", mais peut-être pas de beaucoup.
[^] # Re: excellent article
Posté par sobriquet . En réponse au lien Politique de l’absurde : Le numérique et l’accès aux droits sociaux. Évalué à 10.
La curatelle est une mesure destinée aux personnes atteintes d'une altération physique ou mentale, lorsqu'elle est de nature à empêcher l'expression de sa volonté. Cette altération doit être constatée par un médecin. L'incapacité à se servir d'un ordinateur n'entre manifestement pas dans ce registre, et le texte ne permet pas non plus de conclure que la personne est "teubé". Perso, quand je donne des cours de bureautique, j'ai souvent l'impression que ce sont les concepteurs de logiciels et sites webs qui sont teubés, mais je m'égare.
Beaucoup de gens ont du mal clarifier leur pensée pour eux et à exprimer leurs besoins de manière claire, précise et concise. En général, ce n'est pas un problème de santé, mais un problème éducatif. On ne sera pas étonné d'apprendre que ces personnes sont surreprésentées dans la population pauvre ou précaire. Pour ces personnes là, l'informatique est naturellement un obstacle supplémentaire ; c'est ce qu’illustre l'article avec éloquence.
# fork
Posté par sobriquet . En réponse au lien « Du Rust dans le noyau de Windows ». Évalué à 4.
Mon petit doigt me dit qu'on peut s'attendre à un fork de Rust par Microsoft d'ici 2 ou 3 ans…
[^] # Re: Coopératives et intégrateurs
Posté par sobriquet . En réponse au lien Éleveurs enchaînés : "Je veux sortir du monde agricole mafieux" . Évalué à 4.
Je ne peux pas te contredire sur le fond, mais l'indicateur est mauvais. Il faut distinguer le nombre d'humains que la Terre peut nourrir de manière durable et le nombre d'humains qu'elle peut nourrir en tapant dans ses réserves. Seul le premier me semble significatif.
Or, on n'a certes pas de famine cataclysmique, mais les réserves prennent cher : réserves d'hydrocarbures utilisés pour faire les engrais azotés, mines de phosphates, stocks halieutiques, déforestation permettant d'accroître les aires pâturées, diminution des stocks d'eau douce, désertification, urbanisation et dégradation des sols, …
On doit pouvoir monter à 12 milliards d'humains, mais la descente risque ensuite d'être raide.
[^] # Re: Coopératives et intégrateurs
Posté par sobriquet . En réponse au lien Éleveurs enchaînés : "Je veux sortir du monde agricole mafieux" . Évalué à 10.
Attention au graphique trompeur : la descente apparemment spectaculaire n'est en fait une réduction "que" de 16% sur 2 ans. C'est une évolution en euros, donc biaisée par l'évolution des prix du marché. Une approche plus rigoureuse consiste à comper la consommation en dose-unités ou NODU. Malgré le plan Ecophyto, qui visait à réduire la consommation de pesticides de 50% entre 2009 et 2018, la consommation a augmenté de 12 % entre 2009 et 2016 (source : Cour des Comptes). Cela est une tendance mondiale.
Dans le graphique que tu montres, on voit que seuls les phosphates et les potasses baissent, l'azote reste stable. Les potasses ne sont pas réputées pour leur toxicité environnementale. Il y a effectivement eu une nette réduction de la consommation française de phosphates entre 1980 et 2010 mais, depuis, elle s'est stabilisée autour de 400 000 tonnes par an (source : Faostat). Au niveau mondial, la tendance est en hausse solide (Banque mondiale), tout intrant confondu.
De nouveau, attention aux graphiques trompeurs : on voit bien une hausse de 1945 à 2000, mais ensuite, ça stagne quasiment partout. C'est bien ce que dit l'étude à l'origine du graphique.
[^] # Re: Journal
Posté par sobriquet . En réponse au lien Consultation du Sénat sur l'acceptabilité des zones à faibles émissions. Évalué à 1.
Et rouler moins vite.
[^] # Re: Quand est-ce qu'on arrête d'inventer?
Posté par sobriquet . En réponse au lien Un manifestant puni par la justice pour refus de donner le code d’un téléphone… inexistant. Évalué à 5. Dernière modification le 24 avril 2023 à 02:50.
Il me semblait avoir vu un documentaire sur un avocat qui vendait ce genre de téléphone jetable, mais je retrouve plus le nom ;)
[^] # Re: Génération en JS
Posté par sobriquet . En réponse au lien Des exemples de programmes écrits grâce à chat-GPT. Évalué à 2. Dernière modification le 31 mars 2023 à 20:42.
C'est une préoccupation légitime. Pour tester, j'ai demandé à ChatGPT d'écrire une fonction en C pour chercher une chaîne dans un texte. Il a produit une implémentation naïve, pas optimisée, sans commentaire. Si je lui précise que je veux un code optimisé et bien commenté, il utilise les bons algorithmes et ajoute des commentaires décents, bien que parfois triviaux. Il a juste du mal à indiquer dans le code quel algorithme d'optimisation il a employé, malgré ma demande. J'ai fait plusieurs essais, mais je n'ai pas testé les codes produits.
[^] # Re: Principe de précaution
Posté par sobriquet . En réponse au lien Quand les experts sonnent l’alarme face aux progrès de l’Intelligence artificielle. Évalué à 8. Dernière modification le 30 mars 2023 à 19:34.
Comme je l'ai dit, le principe de précaution n'implique pas un moratoire mais, de manière plus adéquate, une régulation restrictive. D'une part, cela permet d'utiliser l'innovation là où le risque est faible et les bénéfices attendus élevés. D'autre part, cela permet une diffusion de l'innovation qui aidera à évaluer les impacts sociétaux.
Le moratoire, c'est un peu une solution de paresseux : face à une opinion publique polarisée, on fait passer une loi qui ne pèse pas sur les finances de l'Etat et on ne perd pas de temps dans des négociations interminables sur les petites lignes.
Non, les premiers signaux d'alerte ont été donnés au début du XXe siècle. L'idée du principe de précaution est justement de ne pas attendre d'avoir de certitude sur la nocivité d'une innovation.
A vue de nez, je dirais de 1990 à 2010, soit 20 ans, une paille. Les limites sur le DAS ont aussi contribué à l'application (sans doute involontaire) du principe de précaution, sans empêcher la diffusion de la technologie. Si la recherche n'était pas autant portée par les promoteurs d'une technologie, mais plutôt par des institutions chargées de l'intérêt commun, des résultats fiables pourraient être obtenus plus rapidement.
J'ai l'impression contraire mais je peux me tromper. Il faut des modèles de langage avec beaucoup de variables, d'immenses corpus d'apprentissage bien nettoyés, des serveurs qui supportent bien la charge. J'y vois une grosse similarité avec les moteurs de recherche, et force est de constater que c'est un marché très centralisé.
Ce qui nous attend actuellement, c'est une diffusion anarchique des IA, limitée seulement par les lois du marché. une régulation restrictive pourrait limiter les débouchés des IA à certaines applications, dans certaines conditions. Pour moi, l'idée serait d'encadrer la vente de texte produit par IA, comme ce que fait ChatGPT4 actuellement.
Je dois bien dire que c'est encore trop neuf pour que je me sente capable de donner des exemples d'application à limiter et d'autres applications à encourager.
Je dis pas le contraire. Plus généralement, la régulation est souvent incompatible avec le monde actuel.
# Principe de précaution
Posté par sobriquet . En réponse au lien Quand les experts sonnent l’alarme face aux progrès de l’Intelligence artificielle. Évalué à 6.
On est en plein dans le champs d'application du principe de précaution. On est face à une technologie potentiellement disruptive pour la société, pour laquelle on peut envisager de nombreuses applications formidables, mais aussi de nombreuses conséquences difficiles à prévoir.
On évoque des conséquences sur l'emploi, actuellement le principal vecteur d'intégration sociale, de conséquences sur la désinformation, sur le hacking social, sur l'équilibre des marchés, on pense éventuellement aux débouchés en matière d'armes autonomes, etc.
Aucune certitude, mais des dommages potentiellement très importants pour la société dans son ensemble, et un manque cruel de recul.
Les détracteurs du principe de précaution en font un synonyme d'interdiction et d'opposition au Progrès. Mais l'interdiction est juste une application simpl(ist)e et peu coûteuse de ce principe.
Les mesures d'applications du principe de précaution consistent à agir en amont des causes d'une catastrophe, en prenant le temps d'évaluer les conséquences d'une innovation, d'acquérir des données, d'avoir des projections suffisamment fiables pour permettre une prise de décision éclairée. Si l'innovation se répand trop rapidement face au temps de la réflexion, des mesures doivent être prises afin d'éviter des conséquences négatives : régulation restrictive, moratoire, voire éventuellement une interdiction. Mais une interdiction ou un moratoire n'ont de sens que si des recherches sur les impacts sociétaux sont entreprises en parallèles. Sinon, cela s'apparente effectivement à un obscurantisme.
Donc oui, je trouve cette lettre ouverte justifiée, j'aimerais croire que les pouvoirs publics sauront réagir à la fois rapidement, efficacement et modérément.
# Sous-texte
Posté par sobriquet . En réponse au journal [HS] Wolfram|Alpha apprend à ChatGPT à compter. Évalué à 10.
L'article Why Wolfram Tech Isn’t Open Source—A Dozen Reasons est très instructif. J'y ai appris les choses suivantes :
[^] # Re: Hiérarchie de fichiers
Posté par sobriquet . En réponse au journal Différentes approches informatiques.. Évalué à 1.
Oui, tu as bien explicité ce que je voulais dire :)
[^] # Re: Hiérarchie de fichiers
Posté par sobriquet . En réponse au journal Différentes approches informatiques.. Évalué à 3.
L'enjeu du rangement, c'est l'équilibre entre le temps que tu mets à ranger tes affaires et le temps que tu mets à les retrouver. Dans ce que tu expliques, je ne vois pas bien où est le problème : en "gardant et oubliant", tu ne perds pas de temps à ranger, et tu ne sembles pas dire que tu perds du temps à faire des recherches. Donc ça me donne l'impression que tu es dans une situation idéale. Ce qui semble te poser problème, c'est de ne pas respecter un principe ou une injonction à ranger, mais ça ne semble pas approprié dans ce contexte.
Je range mes mails par tag et, ce que j'observe, c'est que je ne suis efficace qu'avec au maximum une douzaine de tags pas ou peu hiérarchisés. Sinon, je perds du temps à scroller pour trouver le bon tag : ça me dissuade de ranger et, l'air de rien, le temps de scrolling s'accumule. Donc chez moi, c'est le bazar, mais pas trop, et j'y trouve mon compte.
# Hiérarchie de fichiers
Posté par sobriquet . En réponse au journal Différentes approches informatiques.. Évalué à 5.
Je suis un vieux con qui donne occasionnellemnt des cours de bureautique, et je constate aussi de grosses difficultés avec la gestion des fichiers.
J'ai l'impression que la hiérarchie de fichier est un outil avec autant d'avantages que d'inconvénient. Je ne pense pas avoir besoin d'expliquer ici ses avantages, mais au niveau des inconvénients :
Incidemment, les outils de recherche de documents que j'ai pu expérimenter sont rarement efficients : ils sont lents, ne permettent aux novices que des faire des recherches basiques, ne cherchent pas dans les métadonnées ou le contenu des documents, et leur ergonomie est souvent insatisfaisante.
En comparaison, les mails dans le cloud, c'est facile : on tape quelques mots clés, et hop on trouve le bon mail. Si en plus on sait utiliser les tags, on devient un "power user".
Pour moi, la hiérarchie de fichier n'est plus adaptée au besoin des utilisateurs. Je rêve d'un OS qui propose une gestion unifiée des documents par tag (mails, marque-pages, photos, playlists et tout le reste), mais pour l'instant, je n'ai encore rien vu de concluant.
Quand je donne des cours, une grosse partie de mon travail repose sur la mise en place de méthode. Par exemple, j'explique qu'en faisant une recherche de mail à chaque fois que on cherche un certain document, on perds beaucoup de temps accumulé, et qu'on en perdrait moins en prenant le temps de créer un marque-page ou de télécharger le document. Mais ça ne marche pas bien, et je peux le comprendre : cela demande de prendre du recul sur ce que l'on fait, et un effort intellectuel que l'on préférerait consacrer à autre chose.
# Easter Egg
Posté par sobriquet . En réponse au lien Mise à disposition de GPT-4, amélioration notable pour ChatGPT. Évalué à 2.
C'est marrant, il y a un easter egg sur la page. Quand on se met en mode lecture, on trouve un petit exemple de conversation entre un utilisateur et ChatGPT.
[^] # Re: Pas d'accord avec le point 2
Posté par sobriquet . En réponse au journal L'UE révise sa directive sur la responsabilité du fait des produits. Évalué à 2.
Oui, ça doit pouvoir marcher :D Cela dit, je préférerais une loi mieux faite, et c'est sans doute encore possible. En réalisant un montage visant à contourner une loi, on cautionne un peu tous ceux qu'on pointe si volontiers du doigts et qui utilisent le même genre de dispositifs : trafiquants de drogue, ultra-riches, esclavagistes, …
[^] # Re: Pas d'accord avec le point 2
Posté par sobriquet . En réponse au journal L'UE révise sa directive sur la responsabilité du fait des produits. Évalué à 6.
Si je comprends bien ta situation, tu gagnes ta vie grâce à un logiciel que tu distribues gratuitement, en te rémunérant sur des services associés. Donc, bien que le logiciel ne soit pas vendu, il fait partie d'une stratégie commerciale avec une finalité lucrative. On est donc pleinement dans le champs du produit commercial, même si des personnes en bénéficient gratuitement. Dès lors, les critères "free and open-source", quelle que soit leur interprétation, ne s'appliquent pas. Ton produit phare est un logiciel compilé, donc tu ne bénéficies en général pas non plus de l'exemption qui concerne le code source.
La proposition de loi précise bien que la responsabilité du fait du produit n'est pas tributaire d'un lien contractuel entre la victime et le fournisseur du produit (p. 4).
Donc quelqu'un pourrait télécharger ton logiciel gratuitement, subir un préjudice associé à son utilisation, et porter plainte pour obtenir des dommages et intérêts.
Ça pourrait remettre en question le modèle économique de nombreuses SSLL, il y a là un lobbying à faire qui serait tout à fait entendable par les personnes qui proposent la loi.
Cela dit, je ne suis pas juriste, je préfère préciser :)
# Des activités commerciales
Posté par sobriquet . En réponse au journal L'UE révise sa directive sur la responsabilité du fait des produits. Évalué à 7.
Comme dit plus haut, cette proposition législative ne semble pas parler des logiciels libres, mais plutôt des logiciels gratuits développés ou fournis hors de toute activité commerciale. La question est donc celle de la définition de l'activité commerciale.
En France, il y a un corpus de textes qui en donnent une définition : c'est la doctrine fiscale concernant les organismes sans but lucratif. Cela concerne principalement les associations à but non lucratif. Il n'y a pas de lien direct entre les associations et les activités commerciales mais, dans une logique de cohérence juridique avec une doctrine bien établie, je m'autorise à penser que la définition donnée pourrait s'appliquer dans d'autres contextes sans modification significative.
Je cite en adaptant le contexte, je vous épargne des détails de raisonnement qui ne vous intéresseront sans doute pas :
En résumé, la gestion de l'activité doit être désintéressée et, si elle concurrence des organismes du secteur lucratif, elle doit respecter la règle des 4P :
* Produit répondant à un besoin insuffisamment pris en compte
* Public bénéficiaire désavantagé socialement ou économiquement
* Prix nettement inférieur à ceux du marché
* Publicité : moyens de promotion mis en œuvre modérés, par exemple pas de recours à la publicité payante
Les critères sont appréciés dans cet ordre hiérarchique. Il y a un certain nombre d'exceptions, mais en gros, on s'en fiche.
Cela peut donner des indications pour savoir si une ressource sous licence non commerciale est employée dans un usage commercial : par exemple, si c'est un bout de code réutilisée dans un logiciel édité par une asso pour aider les proches des victimes de morsures de canards, c'est ok. Si c'est un thème graphique pour un navigateur internet gratuit, c'est envisageable. Si c'est une image de chat imprimée sur des mugs vendus sur Amazon, c'est pas ok.
Il ne s'agit là que d'une généralisation personnelle d'une doctrine, mais je trouve cette doctrine assez pertinente pour ceux qui s'intéressent à ce genre de licence.
# Contre-productif
Posté par sobriquet . En réponse au journal L’écriture inclusive sur linuxfr.org est-elle un crime ?. Évalué à 10.
J'ai toujours considéré le masculin comme le neutre de la langue française. Par exemple, dans "il fait beau", il n'y a pas de sémantique masculine, "il" et "beau" sont donc de genre neutre. J'ai même tendance à trouver bêtes les personnes qui prétendent n'entendre que le masculin dans les phrases où il est utilisé comme neutre.
Et puis j'ai dû faire un peu de com' institutionnelle dans un cadre ayant une sensibilité favorable à l'écriture inclusive. J'ai donc dû prendre l'habitude d'écrire des "bonjour à tous et à toutes" et des "chers adhérents, chers adhérentes". Au début, ça me brûlait les doigt, mais le médecin ("la médecine" ?) n'a pas voulu me faire de certif. Et à force, je suis tombé dedans : maintenant, lorsque j'écris "les contributeurs", j'ai l'impression d'omettre une partie des personnes que je veux désigner. C'est très bizarre parce que mon opinion sur l'écriture inclusive en général n'a pas tellement changé. Mais maintenant, quand je vois un masculin, je vois beaucoup moins le neutre. J'ai ainsi l'impression de beaucoup plus discriminer sur le genre/sexe lorsque je lis, et donc d'être devenu plus sexiste.
Alors que tout le monde s'accordera sur le projet de minimiser les bais et discriminations de genre/sexe, j'ai l'impression que l'écriture inclusive ne fait que les exacerber. C'est contre-productif et l'expression "écriture inclusive" me paraît inappropriée. "écriture faisant des discriminations sur le sexe ou le genre" me semble plus exact.
# résumé
Posté par sobriquet . En réponse au lien La non-pression du lobby agricole au sein des lycées agricoles… - Les Pieds sur terre (audio, 30min). Évalué à 10.
Résumé : un lycée agricole demande à ses étudiants de faire un exposé sur le thème de leur choix. Des étudiants travaillent sur le thème du véganisme. Les Jeunes Agriculteurs (JA) en ont vent et réagissent "pour s'opposer au sectarisme" et ont fait interdire l'exposé. Ils obtiennent à ce qu'un comité soit constitué au sein de l'établissement, avec droit de veto sur les thèmes abordés et, évidemment, il y siègent.
A la place de l'animation des étudiants, les JA ont obtenu que soit organisé un repas 100 % viande.
[^] # Re: Paradigme
Posté par sobriquet . En réponse au lien « Clean code » : performances lamentables. Évalué à 4.
Il me semble qu'un bon compilateur est capable de convertir de nombreux branchements en opérations arithmétiques. Par exemple :
peut être converti en :
output = int(condition) * something + int(! condition) * whatever
Si tu as constaté des effets désastreux sur les perf, c'est soit que ton
langage est lentcompilateur ne fait pas bien son boulot, soit que tu lui as donné des spaghettis à manger.