sobriquet a écrit 280 commentaires

  • [^] # Re: Génération en JS

    Posté par  . En réponse au lien Des exemples de programmes écrits grâce à chat-GPT. Évalué à 2. Dernière modification le 31 mars 2023 à 20:42.

    C'est une préoccupation légitime. Pour tester, j'ai demandé à ChatGPT d'écrire une fonction en C pour chercher une chaîne dans un texte. Il a produit une implémentation naïve, pas optimisée, sans commentaire. Si je lui précise que je veux un code optimisé et bien commenté, il utilise les bons algorithmes et ajoute des commentaires décents, bien que parfois triviaux. Il a juste du mal à indiquer dans le code quel algorithme d'optimisation il a employé, malgré ma demande. J'ai fait plusieurs essais, mais je n'ai pas testé les codes produits.

  • [^] # Re: Principe de précaution

    Posté par  . En réponse au lien Quand les experts sonnent l’alarme face aux progrès de l’Intelligence artificielle. Évalué à 8. Dernière modification le 30 mars 2023 à 19:34.

    Tu veux proposer un moratoire sur quoi, sur les algos utilisés dans l'AI?

    Comme je l'ai dit, le principe de précaution n'implique pas un moratoire mais, de manière plus adéquate, une régulation restrictive. D'une part, cela permet d'utiliser l'innovation là où le risque est faible et les bénéfices attendus élevés. D'autre part, cela permet une diffusion de l'innovation qui aidera à évaluer les impacts sociétaux.

    Le moratoire, c'est un peu une solution de paresseux : face à une opinion publique polarisée, on fait passer une loi qui ne pèse pas sur les finances de l'Etat et on ne perd pas de temps dans des négociations interminables sur les petites lignes.

    Il a fallu 150 ans pour réaliser les problèmes liés à la combustion des énergies fossiles

    Non, les premiers signaux d'alerte ont été donnés au début du XXe siècle. L'idée du principe de précaution est justement de ne pas attendre d'avoir de certitude sur la nocivité d'une innovation.

    Et combien de temps a-t-il fallu pour écarter les effets des GSM sur la santé ?

    A vue de nez, je dirais de 1990 à 2010, soit 20 ans, une paille. Les limites sur le DAS ont aussi contribué à l'application (sans doute involontaire) du principe de précaution, sans empêcher la diffusion de la technologie. Si la recherche n'était pas autant portée par les promoteurs d'une technologie, mais plutôt par des institutions chargées de l'intérêt commun, des résultats fiables pourraient être obtenus plus rapidement.

    cette technologie n'a pas vocation à être centralisée.

    J'ai l'impression contraire mais je peux me tromper. Il faut des modèles de langage avec beaucoup de variables, d'immenses corpus d'apprentissage bien nettoyés, des serveurs qui supportent bien la charge. J'y vois une grosse similarité avec les moteurs de recherche, et force est de constater que c'est un marché très centralisé.

    Ce qui nous attend actuellement, c'est une diffusion anarchique des IA, limitée seulement par les lois du marché. une régulation restrictive pourrait limiter les débouchés des IA à certaines applications, dans certaines conditions. Pour moi, l'idée serait d'encadrer la vente de texte produit par IA, comme ce que fait ChatGPT4 actuellement.

    Je dois bien dire que c'est encore trop neuf pour que je me sente capable de donner des exemples d'application à limiter et d'autres applications à encourager.

    Ce mode de fonctionnement semble totalement incompatible avec le monde tel qu'il existe en 2023

    Je dis pas le contraire. Plus généralement, la régulation est souvent incompatible avec le monde actuel.

  • # Principe de précaution

    Posté par  . En réponse au lien Quand les experts sonnent l’alarme face aux progrès de l’Intelligence artificielle. Évalué à 6.

    On est en plein dans le champs d'application du principe de précaution. On est face à une technologie potentiellement disruptive pour la société, pour laquelle on peut envisager de nombreuses applications formidables, mais aussi de nombreuses conséquences difficiles à prévoir.

    On évoque des conséquences sur l'emploi, actuellement le principal vecteur d'intégration sociale, de conséquences sur la désinformation, sur le hacking social, sur l'équilibre des marchés, on pense éventuellement aux débouchés en matière d'armes autonomes, etc.

    Aucune certitude, mais des dommages potentiellement très importants pour la société dans son ensemble, et un manque cruel de recul.

    Les détracteurs du principe de précaution en font un synonyme d'interdiction et d'opposition au Progrès. Mais l'interdiction est juste une application simpl(ist)e et peu coûteuse de ce principe.

    Les mesures d'applications du principe de précaution consistent à agir en amont des causes d'une catastrophe, en prenant le temps d'évaluer les conséquences d'une innovation, d'acquérir des données, d'avoir des projections suffisamment fiables pour permettre une prise de décision éclairée. Si l'innovation se répand trop rapidement face au temps de la réflexion, des mesures doivent être prises afin d'éviter des conséquences négatives : régulation restrictive, moratoire, voire éventuellement une interdiction. Mais une interdiction ou un moratoire n'ont de sens que si des recherches sur les impacts sociétaux sont entreprises en parallèles. Sinon, cela s'apparente effectivement à un obscurantisme.

    Donc oui, je trouve cette lettre ouverte justifiée, j'aimerais croire que les pouvoirs publics sauront réagir à la fois rapidement, efficacement et modérément.

  • # Sous-texte

    Posté par  . En réponse au journal [HS] Wolfram|Alpha apprend à ChatGPT à compter. Évalué à 10.

    L'article Why Wolfram Tech Isn’t Open Source—A Dozen Reasons est très instructif. J'y ai appris les choses suivantes :

    • Un logiciel libre est forcément communautaire
    • Un logiciel libre est soit gratuit, soit malhonnête
    • On ne peut pas construire de modèle économique sur du logiciel libre
    • Les développeurs de logiciels libre travaillent principalement dans leur intérêt égoïste
    • Les développeurs de logiciels commerciaux travaillent principalement dans l'intérêt de leurs clients
    • Les logiciels libres ne permettent que des évolutions incrémentielles sans vision globale
  • [^] # Re: Hiérarchie de fichiers

    Posté par  . En réponse au journal Différentes approches informatiques.. Évalué à 1.

    Oui, tu as bien explicité ce que je voulais dire :)

  • [^] # Re: Hiérarchie de fichiers

    Posté par  . En réponse au journal Différentes approches informatiques.. Évalué à 3.

    L'enjeu du rangement, c'est l'équilibre entre le temps que tu mets à ranger tes affaires et le temps que tu mets à les retrouver. Dans ce que tu expliques, je ne vois pas bien où est le problème : en "gardant et oubliant", tu ne perds pas de temps à ranger, et tu ne sembles pas dire que tu perds du temps à faire des recherches. Donc ça me donne l'impression que tu es dans une situation idéale. Ce qui semble te poser problème, c'est de ne pas respecter un principe ou une injonction à ranger, mais ça ne semble pas approprié dans ce contexte.

    Je range mes mails par tag et, ce que j'observe, c'est que je ne suis efficace qu'avec au maximum une douzaine de tags pas ou peu hiérarchisés. Sinon, je perds du temps à scroller pour trouver le bon tag : ça me dissuade de ranger et, l'air de rien, le temps de scrolling s'accumule. Donc chez moi, c'est le bazar, mais pas trop, et j'y trouve mon compte.

  • # Hiérarchie de fichiers

    Posté par  . En réponse au journal Différentes approches informatiques.. Évalué à 5.

    Je suis un vieux con qui donne occasionnellemnt des cours de bureautique, et je constate aussi de grosses difficultés avec la gestion des fichiers.

    J'ai l'impression que la hiérarchie de fichier est un outil avec autant d'avantages que d'inconvénient. Je ne pense pas avoir besoin d'expliquer ici ses avantages, mais au niveau des inconvénients :

    • Quand on télécharge ou crée un document, il faut réfléchir à où on va le ranger, éventuellement créer des dossiers dans la perspective des besoins futurs, et faire des manip pour désigner cet emplacement. Manips qui sont sujettes à erreurs.
    • Quand on cherche un document, il faut réfléchir à où on peut l'avoir rangé. Quand on a bien sa hiérarchie de fichiers en tête, c'est facile, mais c'est une habitude qui est difficile à prendre, surtout lorsqu'on n'est confronté à cette situation qu'une fois par semaine.
    • La hiérarchie demande toujours un peu de maintenance, dans le sens où elle doit évoluer avec l'ajout de nouveaux documents, l'obsolescence de certains autres, et l'évolution des besoins de l'utilisateur. Les utilisateurs ne font pas cette maintenance et se retrouvent face à une organisation qui ne leur est plus adaptée.

    Incidemment, les outils de recherche de documents que j'ai pu expérimenter sont rarement efficients : ils sont lents, ne permettent aux novices que des faire des recherches basiques, ne cherchent pas dans les métadonnées ou le contenu des documents, et leur ergonomie est souvent insatisfaisante.

    En comparaison, les mails dans le cloud, c'est facile : on tape quelques mots clés, et hop on trouve le bon mail. Si en plus on sait utiliser les tags, on devient un "power user".

    Pour moi, la hiérarchie de fichier n'est plus adaptée au besoin des utilisateurs. Je rêve d'un OS qui propose une gestion unifiée des documents par tag (mails, marque-pages, photos, playlists et tout le reste), mais pour l'instant, je n'ai encore rien vu de concluant.

    Quand je donne des cours, une grosse partie de mon travail repose sur la mise en place de méthode. Par exemple, j'explique qu'en faisant une recherche de mail à chaque fois que on cherche un certain document, on perds beaucoup de temps accumulé, et qu'on en perdrait moins en prenant le temps de créer un marque-page ou de télécharger le document. Mais ça ne marche pas bien, et je peux le comprendre : cela demande de prendre du recul sur ce que l'on fait, et un effort intellectuel que l'on préférerait consacrer à autre chose.

  • # Easter Egg

    Posté par  . En réponse au lien Mise à disposition de GPT-4, amélioration notable pour ChatGPT. Évalué à 2.

    C'est marrant, il y a un easter egg sur la page. Quand on se met en mode lecture, on trouve un petit exemple de conversation entre un utilisateur et ChatGPT.

  • [^] # Re: Pas d'accord avec le point 2

    Posté par  . En réponse au journal L'UE révise sa directive sur la responsabilité du fait des produits. Évalué à 2.

    il y aura une asso à but non lucrative montée pour faire écran

    Oui, ça doit pouvoir marcher :D Cela dit, je préférerais une loi mieux faite, et c'est sans doute encore possible. En réalisant un montage visant à contourner une loi, on cautionne un peu tous ceux qu'on pointe si volontiers du doigts et qui utilisent le même genre de dispositifs : trafiquants de drogue, ultra-riches, esclavagistes, …

  • [^] # Re: Pas d'accord avec le point 2

    Posté par  . En réponse au journal L'UE révise sa directive sur la responsabilité du fait des produits. Évalué à 6.

    Si je comprends bien ta situation, tu gagnes ta vie grâce à un logiciel que tu distribues gratuitement, en te rémunérant sur des services associés. Donc, bien que le logiciel ne soit pas vendu, il fait partie d'une stratégie commerciale avec une finalité lucrative. On est donc pleinement dans le champs du produit commercial, même si des personnes en bénéficient gratuitement. Dès lors, les critères "free and open-source", quelle que soit leur interprétation, ne s'appliquent pas. Ton produit phare est un logiciel compilé, donc tu ne bénéficies en général pas non plus de l'exemption qui concerne le code source.

    La proposition de loi précise bien que la responsabilité du fait du produit n'est pas tributaire d'un lien contractuel entre la victime et le fournisseur du produit (p. 4).

    Donc quelqu'un pourrait télécharger ton logiciel gratuitement, subir un préjudice associé à son utilisation, et porter plainte pour obtenir des dommages et intérêts.

    Ça pourrait remettre en question le modèle économique de nombreuses SSLL, il y a là un lobbying à faire qui serait tout à fait entendable par les personnes qui proposent la loi.

    Cela dit, je ne suis pas juriste, je préfère préciser :)

  • # Des activités commerciales

    Posté par  . En réponse au journal L'UE révise sa directive sur la responsabilité du fait des produits. Évalué à 7.

    Comme dit plus haut, cette proposition législative ne semble pas parler des logiciels libres, mais plutôt des logiciels gratuits développés ou fournis hors de toute activité commerciale. La question est donc celle de la définition de l'activité commerciale.

    En France, il y a un corpus de textes qui en donnent une définition : c'est la doctrine fiscale concernant les organismes sans but lucratif. Cela concerne principalement les associations à but non lucratif. Il n'y a pas de lien direct entre les associations et les activités commerciales mais, dans une logique de cohérence juridique avec une doctrine bien établie, je m'autorise à penser que la définition donnée pourrait s'appliquer dans d'autres contextes sans modification significative.

    Je cite en adaptant le contexte, je vous épargne des détails de raisonnement qui ne vous intéresseront sans doute pas :

    570) Le fait qu'[une activité] à but non lucratif intervienne dans un domaine d'activité où coexistent des entreprises du secteur lucratif ne conduit pas ipso facto à [en faire une activité commerciale]. Il convient en effet de considérer l'utilité sociale de l'activité, l'affectation des excédents dégagés par l'exploitation, les conditions dans lesquelles le service est accessible, ainsi que les méthodes auxquelles l'organisme a recours pour exercer son activité.

    En résumé, la gestion de l'activité doit être désintéressée et, si elle concurrence des organismes du secteur lucratif, elle doit respecter la règle des 4P :
    * Produit répondant à un besoin insuffisamment pris en compte
    * Public bénéficiaire désavantagé socialement ou économiquement
    * Prix nettement inférieur à ceux du marché
    * Publicité : moyens de promotion mis en œuvre modérés, par exemple pas de recours à la publicité payante

    Les critères sont appréciés dans cet ordre hiérarchique. Il y a un certain nombre d'exceptions, mais en gros, on s'en fiche.

    Cela peut donner des indications pour savoir si une ressource sous licence non commerciale est employée dans un usage commercial : par exemple, si c'est un bout de code réutilisée dans un logiciel édité par une asso pour aider les proches des victimes de morsures de canards, c'est ok. Si c'est un thème graphique pour un navigateur internet gratuit, c'est envisageable. Si c'est une image de chat imprimée sur des mugs vendus sur Amazon, c'est pas ok.

    Il ne s'agit là que d'une généralisation personnelle d'une doctrine, mais je trouve cette doctrine assez pertinente pour ceux qui s'intéressent à ce genre de licence.

  • # Contre-productif

    Posté par  . En réponse au journal L’écriture inclusive sur linuxfr.org est-elle un crime ?. Évalué à 10.

    J'ai toujours considéré le masculin comme le neutre de la langue française. Par exemple, dans "il fait beau", il n'y a pas de sémantique masculine, "il" et "beau" sont donc de genre neutre. J'ai même tendance à trouver bêtes les personnes qui prétendent n'entendre que le masculin dans les phrases où il est utilisé comme neutre.

    Et puis j'ai dû faire un peu de com' institutionnelle dans un cadre ayant une sensibilité favorable à l'écriture inclusive. J'ai donc dû prendre l'habitude d'écrire des "bonjour à tous et à toutes" et des "chers adhérents, chers adhérentes". Au début, ça me brûlait les doigt, mais le médecin ("la médecine" ?) n'a pas voulu me faire de certif. Et à force, je suis tombé dedans : maintenant, lorsque j'écris "les contributeurs", j'ai l'impression d'omettre une partie des personnes que je veux désigner. C'est très bizarre parce que mon opinion sur l'écriture inclusive en général n'a pas tellement changé. Mais maintenant, quand je vois un masculin, je vois beaucoup moins le neutre. J'ai ainsi l'impression de beaucoup plus discriminer sur le genre/sexe lorsque je lis, et donc d'être devenu plus sexiste.

    Alors que tout le monde s'accordera sur le projet de minimiser les bais et discriminations de genre/sexe, j'ai l'impression que l'écriture inclusive ne fait que les exacerber. C'est contre-productif et l'expression "écriture inclusive" me paraît inappropriée. "écriture faisant des discriminations sur le sexe ou le genre" me semble plus exact.

  • # résumé

    Posté par  . En réponse au lien La non-pression du lobby agricole au sein des lycées agricoles… - Les Pieds sur terre (audio, 30min). Évalué à 10.

    Résumé : un lycée agricole demande à ses étudiants de faire un exposé sur le thème de leur choix. Des étudiants travaillent sur le thème du véganisme. Les Jeunes Agriculteurs (JA) en ont vent et réagissent "pour s'opposer au sectarisme" et ont fait interdire l'exposé. Ils obtiennent à ce qu'un comité soit constitué au sein de l'établissement, avec droit de veto sur les thèmes abordés et, évidemment, il y siègent.

    A la place de l'animation des étudiants, les JA ont obtenu que soit organisé un repas 100 % viande.

  • [^] # Re: Paradigme

    Posté par  . En réponse au lien « Clean code » : performances lamentables. Évalué à 4.

    Il me semble qu'un bon compilateur est capable de convertir de nombreux branchements en opérations arithmétiques. Par exemple :

    if (condition)
        output = something
    else
        output = whatever
    

    peut être converti en :

    output = int(condition) * something + int(! condition) * whatever

    Si tu as constaté des effets désastreux sur les perf, c'est soit que ton langage est lent compilateur ne fait pas bien son boulot, soit que tu lui as donné des spaghettis à manger.

  • # Pas à cause de la démocratie

    Posté par  . En réponse au journal Et s'il n'en reste qu'un. Évalué à 9.

    Je suis d'accord, mais je ne mettrais pas la démocratie en raison principale : la diffusion des connaissances et le partage des expériences me paraît bien plus fondamentale :

    • Pour permettre aux médecins de campagne de consolider leur diagnostic et de vérifier la pertinence d'un traitement ;
    • Pour faire de la météorologie, indispensable à la planification des cultures agricoles ;
    • Pour bénéficier de l'expertise de personnes qu'on n'a pas à portée de main ;
    • Pour nourrir l'innovation ;
    • Pour s'organiser face à la horde de zombies/extraterrestres/tanks russes/vaches folles qui nous arrivent dessus ;
    • Pour dire du mal de nos dirigeants :)

    Ces activités sont vitales, que l'on soit en dictature ou en démocratie. La représentativité, les élections et tout ça, c'est juste une optimisation.

  • [^] # Re: énergie décarbonée?

    Posté par  . En réponse au lien Énergies renouvelables : la "chaleur fatale", une énergie antigaspi bénéfique pour l'environnement. Évalué à 1.

    c'est vrai sur le temps long, mais pas à l'échelle des enjeux actuels. Sur les temps courts, il y a ce qu'on appelle une "dette carbone" : le CO2 émis par l'incinération du bois n'a pas encore été recapté par la végétation. le bilan carbone n'est ainsi nul qu'après un certain "temps de retour carbone". Selon Wikipedia : "Ce délai peut varier d'une dizaine à une cinquantaine d'années, notamment selon les modes de gestion forestière et de transformation"
    Ce délai est le même que celui dans lequel on doit atteindre la neutralité carbone. Donc paradoxalement, en brûlant davantage de bois dans une logique écologique, on pourrait dans certains scénarios augmenter les émissions de gaz à effet de serre ou repousser la date de neutralité carbone.

    Il faut aussi pondérer cela par le fait que le bilan carbone du bois est aussi attribuable à sa récolte et à sa transformation : abattage, transport, sciage, traitement.

    Donc brûler des produits végétaux, c'est bien, mais avec modération.

  • [^] # Re: Ce n'est pas parce que c'est pas un faux que ce n'est pas illégal

    Posté par  . En réponse au journal Du travail de vraissaire. Évalué à 3.

    Ce n'est pas parce que c'est pas un faux que ce n'est pas illégal

    Si un document est falsifié, c'est un faux, donc ça devient illégal. Si ce n'est pas un faux, il n'y a pas eu de falsification, donc l'article que tu cites ne s'applique pas.

    les "vraissifications" dont on parle ici sont elles des faux, c'est-à dire des "altérations frauduleuses de la vérité, de nature à causer un préjudice" ? Ça se discute. Pour la quittance de loyer qui a été refusée par qu'elle est manuscrite, c'est clairement non. La carte grise qu'on signe soi-même parle qu'elle tarde à arriver par courrier n'est pas non plus une altération de la vérité susceptible de causer un préjudice. Bon, c'est frauduleux, mais c'est pas un faux :)

    En revanche, pour le billet d'avion ou l'adresse de facturation, en effet, il s'agit probablement de faux.

  • [^] # Re: Un peu de profondeur

    Posté par  . En réponse au lien CNRS : Les nouveaux fronts du dénialisme et du climato-scepticisme (2 ans sur Twitter, étude pdf). Évalué à 3.

    On ne peut pas répondre sur le fond sans avoir une relative expertise en climatologie. Ce n'est pas mon cas. Incidemment, ce n'est pas non plus le cas des auteurs que tu cites.

    Les articles de blog que tu cites ont bien l'apparence de la technicité mais, n'ayant pas d'expertise en la matière, je ne suis pas capable de faire la différence entre une analyse rigoureuse et un ramassis de bullshit bien présenté. Mon cursus scientifique n'y change pas grand chose.

    Je ne veux pas accuser gratuitement ces auteurs de proférer des mensonges éhontés, mais je me demande dans quelle mesure ils ne se leurrent pas eux-même sur leur capacité à traiter rigoureusement le sujet auquel ils s'attaquent. Il faut se méfier de l'effet Dunning-Kruger.

    Pour reprendre l'exemple des incendies de forêt, es-tu bien capable d'interpréter le chiffre que tu mets en avant ? Quelques exemples de biais :

    • Le territoire considéré est le sud de l'Europe, pas le monde,
    • Le rapport indique une grosse variabilité annuelle, il faudrait donc voir à quel point la baisse est statistiquement significative,
    • Le rapport indique qu'il y a eu une prise de conscience politique à partir de 1990, qui a pu amener à mobiliser davantage de moyens dans la lutte anti-incendie,
    • On a donc là un potentiel facteur de confusion : y a-t-il une corrélation entre le nombre d'incendies et les moyens mis en place pour lutter ?

    Je ne sais pas pour toi, mais moi je suis profane en la matière. Je laisse l'interprétation des données aux experts et je t'invite à en faire autant.

    Et je ne comprends toujours pas pourquoi tu accordes du crédit à des personnes telles d'Andy May.

  • [^] # Re: Un peu de profondeur

    Posté par  . En réponse au lien CNRS : Les nouveaux fronts du dénialisme et du climato-scepticisme (2 ans sur Twitter, étude pdf). Évalué à 7.

    Je comprends que tu ais eu des doutes au moment où c'est sorti dans la presse, c'était légitime. De mon point de vue, le ClimateGate est juste un buzz qui confirme qu'il y a aussi des comportements déloyaux et anti-scientifiques dans la recherche, mais les informations divulguées restent anecdotiques. En tout cas, la section "Prise de position" de l'article Wikipedia suggère qu'il n'y avait rien de suffisant pour remettre en question l'ensemble de la discipline.

    Je peux comprendre que tu doutes de la sincérité du travail de certains chercheurs (et douter, c'est bien). Mais ça ne suffit pas à expliquer pourquoi tu préfères te fier à un blogueur sans compétence légitime. D'autant plus plus que tu te dis anticapitaliste et que le ledit blogueur est à la solde d'un énorme lobby capitaliste qui n'est pas réputé pour faire preuve d'humanisme.

  • [^] # Re: Un peu de profondeur

    Posté par  . En réponse au lien CNRS : Les nouveaux fronts du dénialisme et du climato-scepticisme (2 ans sur Twitter, étude pdf). Évalué à 4.

    Mais pourquoi tu t'intéresses au travail d'Andy May en particulier ? Les courbes dont tu parles sont un travail dont il est apparemment le seul auteur. Il n'est pas climatologue, mais géologue, et son champs d'expertise est plutôt les gaz de schiste et les puits de pétrole, on est donc vraiment loin de la climatologie. De plus, je n'ai trouvé aucune de ses publications dans des revues scientifiques, et il ne semble pas en revendiquer. Pourtant, à te lire, tu lui accordes plus de crédit qu'à la totalité des climatologues du GIEC. C'est vraiment difficile à comprendre pour moi.

  • [^] # Re: Un peu de profondeur

    Posté par  . En réponse au lien CNRS : Les nouveaux fronts du dénialisme et du climato-scepticisme (2 ans sur Twitter, étude pdf). Évalué à 10.

    il est fort à parier que ce sont deux articles de climato-dénialistes qui cherchent à semer le doute en se donnant une apparence scientifique.

    Gagné. L'auteur du premier lien est le lobbyiste Steven Milloy (TL;DR : commentateur pour FoxNews, lobbyiste ayant notamment défendu l’industrie du tabac, et évidemment climatosceptique) , qui publie l'article sur son propre blog. Il ne fournit pas les sources de ses données, ni d'évaluation de la valeur statistique de la tendance calculée.

    L'auteur du second lien, le pétrophysicien John Andrew May, est le président du Center for the Study of Carbon Dioxide and Global Change, un organisme de façade du lobby pétrolier, notoirement climato-sceptique. Le contenu de l'article est trop complexe pour je puisse me faire une idée de sa valeur intrinsèque. Il a le mérite de citer ses sources, qui ne sont pas fabuleuses : un livre qu'il a écrit lui-même, deux études anciennes (à l'échelle de la climatologie), et un livre de 2022 se définissant lui-même comme "une étude scientifique révolutionnaire peu orthodoxe sur le changement climatique naturel et sa contribution au réchauffement climatique multicentenaire en cours." Cela est particulièrement remarquable, venant d'un auteur unique, biologiste ne s'intéressant à la climatologie que depuis 2015.

    Les deux articles ont été publiés sur le site "Watts Up With That?" qui est considéré par certains comme le principal blog de déni du changement climatique. Il est l'un des principaux acteur d'un buzz qu'ils avaient à l'époque appelé le ClimateGate.

    Moi, ça me donne surtout à réfléchir sur le niveau d'éducation des lecteurs de ce blog.

  • [^] # Re: La règle d'une bonne politique de sauvegarde : 3, 2, 1 !

    Posté par  . En réponse au journal OVH va devoir payer pour l'incendie de son datacenter.... Évalué à 4.

    Pour faire bonne mesure, il faudrait 4 logiciels de sauvegarde différents, du coup.

  • # Heureusement que les chiffres n'ont pas de bras

    Posté par  . En réponse au lien Contamination radioactive du milieu aquatique par les rejets de la centrale nucléaire de Golfech. Évalué à 9.

    J'adore voir comment les organismes militants de tous bords présentent les chiffres sous le jour qui les arrangent le plus. Dans le même genre, je propose :
    "Au cours des 12 dernières années, le nombre moyen annuel d'accidents nucléaires de niveau 7 a été multiplié par près de 5 par rapport à la moyenne annuelle prise depuis la création de la première centrale nucléaire. Si cette tendance se prolonge, cela pourrait avoir des conséquences dramatiques sur la faune, la flore et les êtres humains !"

    (Calcul obtenu en divisant un accident en 12 ans par un accident en 59 ans)

    Dans le cas présent, je tape sur des anti-nucléaires parce qu'ils le cherchent bien, mais je taperais aussi volontiers sur des pro-nucléaires qui sortiraient le même genre de propagande.

  • [^] # Re: mouai

    Posté par  . En réponse au lien La chasse au gaspillage dans le cloud et les data centers. Évalué à 3.

    Si ça peut confirmer ton expérience, ce phénomène a été formalisé par les sciences économiques il y a 150 ans, sous le nom de paradoxe de Jeavons ou d'effet rebond, et plus spécifiquement, dans une version actualisée, sous le nom de postulat de Khazzoom-Brookes : en améliorant l'efficacité énergétique, on augmente la disponibilité des serveurs. Cela augmente l'offre, donc diminue le prix. La demande augmente donc en compensant partiellement ou complètement les économies réalisées.

    Il me semble que c'est l'une des principales raisons pour lesquelles l'injonction aux économies d'énergie n'est pas suffisante pour répondre aux problèmes énergétiques et climatiques.

  • [^] # Re: le petit bout de la lorgnette

    Posté par  . En réponse au journal si on ne fait rien, Xonotic va disparaitre de wikipedia FR. Évalué à 2.

    JV.com et les autres peuvent sans doute être des sources valables pour étayer des affirmation de l'article. A prendre néanmoins avec prudence, car les annuaires qu'ils constituent sont parfois des reprises non vérifiées de sources primaires. Peut-être que la lecture de l'Observatoire des sources t'éclairera sur les méthodes et attentes de Wikipedia.

    En regardant de plus près, j'ai quand même l'impression que les notices de FramaLibre sont vraiment à éviter sur Wikipedia : pour des raisons méthodologiques évidentes, on ne source pas un article Wikipedia avec un autre article Wikipedia. Par extension, on ne s'appuie pas non plus sur d'autres projets collaboratifs de même nature, tels que OpenStreetMap, le Wiktionnaire ou Geneanet. Ca ne veut pas dire que leur contenu de mauvaise qualité, juste que cela ouvrirait en quelques sortes une "backdoor". Ça me fait penser à ce XKCD :)

    Pour les critères d'admissibilité, c'est un peu différent. Si l'on se contentait d'extraits de bases de données et d'autres sources à faible valeur ajoutée, on se retrouverait avec des articles du genre :

    Bob Chose est né le 31/01/1984, de Rose Truc et Henri Chose (source : un site de généalogie). En 2009, à l'âge de 25 ans, il finit 19e au semi-marathon de de Bledville (source : Bledville Magazine). Il s'intéresse aussi aux échecs, en faisant de la compétition amateur depuis 2001, avec un classement actuel d'environ 1800 ELO (source : base de donnée de la FIDE). Au élections municipales de Bledville de 2009, il rejoint la liste indépendante "Tous Unis pour Bledville" (source : liste des candidats 2009 de TUB), mais n'obtient pas de siège municipal (source : Ministère de l'Intérieur). En 2006, il était conseiller immobilier chez Century 22 (source : archive de Century 22), et occupe actuellement un poste de chargé de clientèle chez Bledville Auto (source : Bledville Auto).

    C'est pas fou, si ?

    Note bien, aussi, que je ne donne que mon appréciation personnelle des sources au regard de ma compréhension des critères de notoriété. D'autres personnes pourraient avoir une appréciation différente. C'est tout l'intérêt d'avoir une prise de décision collective.