L’informatique sans écran

36
21
avr.
2024
Technologie

Lors d’un Noël de ma tendre jeunesse pré-adolescente est arrivé un « ordinateur » dans le foyer. Ce PC (Intel 386) a été installé dans le bureau et a vite dégénéré en console de jeux. Puis les années passant c’est devenu une formidable source d’expérimentation informatique pour un geek en devenir. À cette époque on sensibilisait la jeunesse à ne pas passer trop de temps devant la télévision et la console de jeux, puis devant l’ordinateur et les jeux vidéo violents. Mais on ne parlait pas vraiment de l’écran.

Aujourd’hui les messages de sensibilisation se résument aux écrans :

  • « pas d’écran avant trois ans »
  • « nos jeunes passent leurs temps sur leurs écrans » (comme si les « vieux » n’y étaient pas non plus)
  • « attention les écrans fabriquent une génération de crétins »
  • « les écrans, les écrans, les écrans…»

Il est vrai qu’aujourd’hui l’informatique ne se résume presque plus qu’à un écran. De l’ordinateur avec clavier+souris+écran, voire crayon optique, on est passé aux tablettes et ordiphones qui n’ont plus que l’écran (tactile quand même).

Pour prendre le contre-pied de cette obsession des écrans, je me demandais donc s’il existait encore une informatique « sans écran ». La formidable multiplicité des activités que l’on peut avoir sur un ordinateur pourrait-elle se faire sans écran ? Dans quelle mesure peut-on coder, surfer sur le web, lire/envoyer des mails sans écran ? Cette informatique fantasmée par notre ex-ministre de l’éducation est elle une réalité ?

Sommaire

L’informatique, une histoire d’abord sans écran

Si l’on date la naissance de l’ère de l’informatique avec Ada Lovelace, et qu’on estime l’arrivée des ordinateurs avec écrans à la fin des années 1970, alors on peut aisément dire que l’informatique a été plus longtemps sans écran qu’avec.

Peinture d’Ada LovelaceMalgré son look cosplay de manga elle n’a pas subi trop d’écrans dans son enfance, elle.

De même, il est raisonnable de considérer l’ordinateur comme l’outil principal pour faire de l’informatique. Il fut largement sans écran à ses débuts.

Ken Thompson (assis) et Dennis Ritchie (debout) manipulant un DEC PDP-11
Pas d’écran pour ces deux geeks qui ont développé UNIX et le langage C (source)

L’altair8800, sorti en 1975 et sur lequel Microsoft a écrit son BASIC, se programmait avec des rubans perforées, voire avec des commutateurs, et l’affichage se faisait avec quelques diodes (DEL) en face avant.
Les cartes à trous étant plutôt utilsées avec les gros ordinateurs (aka Big Iron).

Vue de face de l’Altair8800Difficile de considérer ces deux lignes de diodes rouges comme l’écran de l’Altair8800

L’écran ≠ la vue

Pour faire sans écran, on pense instinctivement à utiliser d’autres sens que la vue comme l’ouïe ou le toucher (pour le goût ou l’odorat difficile d’imaginer la chose). Mais l’histoire de l’informatique nous montre que les premières interfaces homme-machine ne fonctionnaient pas avec des écrans, et pourtant utilisaient la vue (lumière, LED, imprimante, position mécanique…).

Mais qu’appelle-t-on écran ?

D’après la définition de Wikipédia, « un écran d’ordinateur est un périphérique de sortie vidéo d’ordinateur. Il affiche les images générées par la carte graphique de l’ordinateur. Grâce au taux de rafraîchissement d’écran élevé, il permet de donner l’impression de mouvement. »

Donc si l’on s’en tient à wikipédia, un écran d’ordinateur c’est :

  • des images générées par une carte graphique d’ordinateur. Exit la télé cathodique avec un tuner analogique (qui devient rare aujourd’hui avec la TNT).
  • avec un taux de rafraîchissement élevé. Exit les liseuses et autres appareils utilisant un affichage type «  papier électronique ».
  • pas d’indication de résolutions.

On peut sans doute rajouter les écrans (comme les télés) qui ne sont pas raccordés à une carte graphique dans la catégorie écran.

Cela serait donc la résolution (définition et taille…) et le rafraîchissement (fréquence de balayage) du périphérique de sortie vidéo qui font un écran.

La matrice 5 × 5 d’un micro:bit ne correspond pas à un critère de résolution suffisant, pas plus que les deux poussoirs ne pourraient prétendre à être un clavier.
micro:bit Pourtant il affiche bien une « image » de cœur <3 !

Les afficheurs 7 segments ne peuvent pas être considérés comme des écrans. Ils n’affichent que des chiffres et quelques symboles. Difficile de créer une impression de mouvement avec seulement des segments.
Afficheur 7 segmentsEn faisant un effort, on arrive à reconstituer quelques lettres.

En doublant le nombre de segments, on arrive à afficher l’ensemble des lettres de l’alphabet latin
Afficheur 14 segmentsSans diacritiques, faut pas pousser

Un « panel » LCD 20×4 et ses caractères de 8 pixels sur 5 forme un écran de 100 pixels sur 32, la résolution est déjà meilleure, même s’il est toujours prévu pour n’afficher que du texte. Néanmoins on se rapproche de l’idée que l’on se fait d’un « écran ».

Du papier électronique ne peut pas être un écran. La résolution peut être excellente mais le rafraîchissement reste insuffisant.

Finalement la définition de Wikipédia n’est guère rigoureuse ni efficace, entre l’unique LED du panneau de contrôle et l’écran haute résolution, il y a un continuum de périphériques de sortie utilisant des signaux lumineux pour former des images. Il faut peut-être alors chercher les systèmes informatiques qui, dans leur usage normal, utilisent d’autres périphériques de sortie ou pas de périphériques de sortie du tout.

L’embarquée, une informatique massivement sans écran

Bien sûr il faut définir le mot « informatique ». Si l’on se réfère à la définition de Wikipédia :

L’informatique est un domaine d’activité scientifique, technique, et industriel concernant le traitement automatique de l’information numérique par l’exécution de programmes informatiques hébergés par des dispositifs électriques-électroniques : des systèmes embarqués, des ordinateurs, des robots, des automates, etc.

Avec cette définition, le moindre dispositif électronique embarqué est de l’informatique. Lancer une machine à laver, programmer son four ou préparer une cafetière pour le lendemain est donc une forme de manipulation informatique… qu’on peut envisager sans écran.

Cependant dès que vient le besoin de développer un système embarqué ou même de le réparer/déverminer, l’écran revient au galop. On a rapidement besoin d’un écran pour y connecter son environnement de développement et sa sonde de debug. Et même l’oscilloscope ou l’analyseur logique que l’on branche pour « voir » les signaux dispose d’un écran.

En usage normal donc, certains dispositifs informatiques sont conçus pour ne pas nécessiter d’écran parce qu’ils disposent d’un autre périphérique de sortie. Certains centres commerciaux, certaines gares proposent des distributeurs d’histoires courtes : trois boutons comme périphérique d’entrée et une imprimante thermique comme périphérique de sortie. Appuyez et vous aurez de la lecture pour une, trois ou cinq minutes.

Distributeur d’histoires courtes en gare de Lyon-PerracheSoyons optimistes : il n’y aura pas plus de cinq minute d’attente !

Plus courant, une box Internet domestique est aussi un dispositif informatique sans écran.

Livebox 6- Il est où l’écran ? - Dans ton… navigateur

Il faut reconnaître que si l’usage courant, la connexion à l’Internet, ne nécessite pas d’écran sur la box, son paramétrage en utilise bien un : celui de l’ordinateur sur lequel tourne votre navigateur préféré.

Les assistants vocaux sont des ordinateurs sans écran. Les principaux périphériques d’entrée comme de sortie sont audio : commande vocale, réponse également. Radio France fait d’ailleurs la publicité pour son offre pour enfants, une histoire et… Oli, sur cette absence d’écran, jouant, sans trop le dire, sur cette peur parentale des écrans.

Pourrait-on pousser l’utilisation de ces ordinateurs pour faire du développement et «coder en vocal» ? Possible, il est tout à fait possible de programmer l’ouverture de ses volets, la lecture d’une musique ou le thermostat de sa chaudière avec. Mais ça n’est pas du développement.

L’éducation numérique mais sans écran

Il est largement possible d’apprendre l’informatique sans écran, et même sans ordinateur.

La robotique pédagogique se développe depuis l’apparition de la tortue Logo. Actuellement, pour les plus jeunes dès l’école maternelle, c’est une abeille qui est proposée comme initiation à la programmation.

Bee-Bot en actionSi, si, je suis bien un ordinateur

La Bee-Bot se programme à l’aide de sept touches et les périphériques de sortie sont les moteurs de déplacement, un petit haut-parleur et en option un porte-crayon. Avec une interface HommeEnfant-Machine aussi simple, il s’agit plutôt d’une mémorisation de séquences de mouvements que de programmation à proprement parler et pour en utiliser toutes les capacités, un interfaçage avec une application ou un ordinateur plus conventionnel est possible, mais on y retrouve un écran ! De nombreux autres robots pédagogiques, un peu plus complexes et performants, existent mais ceux-ci utilisent un écran classique pour accéder à l’interface de programmation.

Quitte à supprimer les écrans autant aller au bout de la démarche et supprimer l’ordinateur dans son ensemble. Des pédagogues ont ainsi inventé l’informatique déconnectée. Un papier, un crayon, ni écran ni matériel comme le jeu du robot idiot. Les esprits chagrins pourraient y voir une solution au manque de matériel des établissements scolaires.
Plus que d’informatique il s’agit en fait d’initiation à l’algorithmie.

Mais peut-on se passer d’écran pour développer ?

Les plages braille

Il existe une catégorie de population qui est contrainte de se passer d’écran pour se servir d’un ordinateur : les aveugles.

Les personnes aveugles peuvent pourtant se servir d’ordinateur, notamment grâce à un clavier spécifiquement développé pour eux nommé « plage braille ». Grâce à ces plages brailles, les aveugles peuvent lire les caractères en braille en touchant une ligne munie de petites pointes pilotés.

Le prix de ces appareils est assez prohibitif pour quelqu’un qui voudrait jouer avec sans en avoir réellement besoin (un geek quoi). C’est pourtant une bonne manière de faire de l’informatique sans écran. Pour le codage informatique, on utilise un braille à huit points au lieu des six habituels ce qui permet d’avoir 256 combinaisons, soit autant que la table ASCII. La table braille informatique actuelle a été approuvée à l’unanimité en 2007 par la Commission Évolution du Braille Français, elle porte le numéro TBFR2007.

Que vaudrait un jeu vidéo développé pour une plage braille ? Et pourrait-on l’appeler jeu vidéo ?

Avec du papier et un stylo/machine à écrire/carte perforé puis scanner

On peut également faire beaucoup de choses un papier un crayon/stylo/pinceau puis le scanner pour qu’il soit utilisé dans l’ordinateur. Ça reste généralement qu’une étape du développement les programmes ne sont pas plus réalisés intégralement sur papier avant d’être intégré à l’ordinateur.

Pour conclure

Avec des écrits comme « la fabrique du crétin digital » et des propos comme ceux de notre ex-ministre de l’éducation, les écrans sont devenus la bête noire de tous les pédagogos.

Mais l’important n’est-il pas de savoir ce que l’on fait avec un écran ? Faut-il vraiment s’acharner à s’en passer ?

Sans doute pas.

Il serait cependant intéressant d’apprendre à se servir d’outils réservés aux aveugles par exemple. Si nous n’avons plus besoin de la vue pour coder, nous pourrions être un peu plus multi-tâches et coder tout en… regardant la télé !

  • # écran de lumière ou de fumée

    Posté par  . Évalué à 7 (+5/-0).

    Salut,

    J'adore le prétexte mais, le souci ce n'est pas uniquement l'écran, c'est aussi la lumière et l'interactivité.

    Une interactivité accaparante, qui te happe te ratrappe quand tu veux faire autre chose pour t'empêcher de t'enfuir c'est ça qui défonce les capacités de concentration de nos enfants. Le jouet électronique sans écran qui lance "Viens jouer avec [Mets ici une marque connue]" quand tu le pose et que tu n'y touche plus enferme tout autant dans une bulle que le dessin animé correspondant.

    Une lumière excitante qui nous pète les yeux et nous prive de notre sommeil peux aussi s'obtenir avec quelque diodes/LED (même si là c'est abusé).

    Je regarde activement les VRAIS écrans encre électronique. Aujourd'hui ils sont en noir et blanc et c'est ce qui m'arrête. Et seule une boite Coréenne fait des annonces sur de la probable couleur à venir.
    Un écran d'encre électronique éviterait déjà le souci de la lumière. Et puis, au début, comme le rafraîchissement est lent ça éviterai l'accaparation, mais sur ce point j'espère que ça durera pas.

    Et sinon la robotique sans écran. Genre apprendre à un robot comme à un chien. Pour qu'il fasse ce pourquoi tu l'auras programmé.

    • [^] # Re: écran de lumière ou de fumée

      Posté par  . Évalué à 3 (+2/-0).

      On commence à voir des marques reconnues de liseuses proposer des écrans à encre électronique couleurs. Par exemple, chez Kobo.

      Par contre, il n'y a pas beaucoup de choix pour des écrans "généralistes" e-ink couleurs et aucune proposition venant d'une marque reconnue.

  • # Le terme écran est un raccourci

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6 (+6/-0).

    De ma compréhension, quand on parle d’écrans et d’éducation, c’est un raccourci. ET d’ailleurs j’ai vu plusieurs chercheureuses dans ce domaine l’expliciter lors de conférence.

    Du coup, je trouve ce billet intéressant pour son concept de chercher une informatique sans écran. Petit bémol, je trouve dommage que la synthèse vocale utilisée par bon nombre de personnes mal-voyantes ou aveugles ne soit pas cité.

    Et en même temps, je pense que ça ne traite pas le problème de fond qu’est l’articulation numérique et éducation.

    En dehors de la problématique de la lumière bleue qui nuit au sommeil, on pointe avant tout, les nombreuses problématiques que le numérique pose, et notamment la mise à disposition d’applications ou de contenus conçues pour influencer des comportements (modèle hooked, séries à suspens, influence, etc.).

    Au sujet de la jeunesse (mais pas seulement), le numérique c’est aussi pas mal de risque qui nécessitent un accompagnement. Et plus généralement, c’est le cas, pour tout un tas de personnes notamment qui ont un handicap ou qui manquent de représentation sur la façon dont le numérique, ses contenus et les entités derrières fonctionnent.

    Concernant le sujet du cyberharcèlement, il faut communiquer autrement : un parent pris au pif à plus de chance d’avoir un ou une enfant harceleuse que l’inverse.

    Pour finir, de mon côté j'essaie d'aider à distinguer usage consommateur/récréatif et usage créatif. Et sur ce terrain, un ordinateur dans un salon fait mieux qu'un smartphone ou une tablette, ils ont tous des écrans, c'est donc bien la façon dont l'outil est conçu qui change.

  • # Quelques compléments

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6 (+6/-0).

    Sympa cet article.

    Quelques anecdotes et compléments :

    Sur la photo de Ken et Dennis, on voit Ken travailler sur un TéléTYpe (clavier combiné à une imprimante). C'est l'appareil qui a donné son nom aux tty, avant d'être remplacé par les terminaux (écrans seuls connectés en série, du temps où nos systèmes étaient vraiment multi-utilisateurs), puis les terminaux virtuels encore présents dans nos Unix libres d'aujourd'hui…

    Dans nos datacenters, la majorité des serveurs n'ont pas d'écrans, mais on positionne un KVM physique (clavier + écran + souris partagés) toutes les quelques baies de serveurs pour travailler sur place. Quand on loue un serveur dédié, on a parfois accès à un KVM virtuel (IDRAC, ILO, etc.) pour installer ou réparer un OS avant que celui-ci ne soit accessible en réseau.

    La plupart des serveurs fonctionnent en mode headless, sans écran/clavier/souris, et l'on n'interagit avec eux que par les services qu'ils proposent (serveurs Internet : Web, messagerie, gestion de domaines, etc.). On trouve même ces modes headless dans les virtualiseurs pour utilisateurs locaux tels que VirtualBox. A vrai dire, ce mode headless ne pose problème que quand le système d'exploitation utilisé est pensé pour être contrôlé à la souris…

    Parmi les gens qui ont proposé des choses intéressantes en matière d'interface homme-machine, il y a Pranav Mistry, notamment avec son prototype SixthSense. Son idée force c'était que ce qui est pénible dans l'informatique, ce sont les ordinateurs eux-mêmes. Du coup, il avait imaginé une sorte de cravate, avec d'un côté une caméra, de l'autre un pico-projecteur et au milieu un miroir réflecteur. Ca permettait d'afficher sur presque n'importe quoi et de contrôler le système avec des mouvements des mains…

    Dernier point, avec les progrès récents en matière d'IA, les systèmes de Speech-To-Text (STT) et Text-To-Speech (TTS) ont fait d'énormes progrès, certains étant suffisamment performants pour fonctionner en local avec des ressources limitées. Du coup, de là à imaginer des machines parlantes, à commande et retour vocal, il n'y a qu'un pas, que certaines enceintes connectées, voitures, et autres ont commencé à franchir. J'imagine que cela devrait bien plus se généraliser dans les années à venir.

    • [^] # Re: Quelques compléments

      Posté par  . Évalué à 4 (+3/-0).

      Parmi les gens qui ont proposé des choses intéressantes en matière d'interface homme-machine, il y a Pranav Mistry, notamment avec son prototype SixthSense. Son idée force c'était que ce qui est pénible dans l'informatique, ce sont les ordinateurs eux-mêmes. Du coup, il avait imaginé une sorte de cravate, avec d'un côté une caméra, de l'autre un pico-projecteur et au milieu un miroir réflecteur. Ca permettait d'afficher sur presque n'importe quoi et de contrôler le système avec des mouvements des mains…

      La société Humane Inc. apporte cela au grand public avec son produit Humane AI Pin qui fait l'unanimité… contre lui (cf. diverses revues sur Internet). Peut-être qu'après plusieurs générations de produits on aura quelque chose d'utilisable et peu cher.

      • [^] # Re: Quelques compléments

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 1 (+1/-0).

        Parmi les gens qui ont proposé des choses intéressantes en matière d'interface homme-machine, il y a Pranav Mistry, notamment avec son prototype SixthSense.

        La société Humane Inc. apporte cela au grand public avec son produit Humane AI Pin qui fait l'unanimité… contre lui

        Ah oui, j'ai vu ce truc-là et les critiques associées, mais je n'avais pas compris que cela reprenait les fonctionnalités de SixthSense.

        J'ai regardé vite fait leur site. J'ai vu que la projection était là (l'affichage dans la main était l'une des fonctionnalités / démo de SixthSense. Sur la main ou n'importe quelle surface claire), mais je n'ai pas compris si cela reconnaissait les gestes de l'utilisateur ?

        Pour SixthSense, comme le produit n'est jamais sorti, difficile de dire si c'était du pipeau ou réellement implémenté, mais en tout cas cette reconnaissance des gestes était vraiment quelque chose d'original et qui colle parfaitement à l'article ci-dessus.

        Jouer à Pong dans le métro avec les pieds et une balle virtuelle, ou utiliser une feuille de papier A4 en guise de tablette m'aurait bien amusé :-) (c'est dans les démos encore trouvables sur YouTube, et il y a un TED talk sur le sujet).

  • # diction

    Posté par  (Mastodon) . Évalué à 5 (+2/-0).

    J'ai eu un collègue aveugle, en plus du dispositif braille il avait un logiciel qui lui dictait les lignes sur laquelle était son curseur (à une vitesse folle).

    Pour simuler ça en utilisant tout de même un écran et sans lecteur à voix haute, n'importe qui peut utiliser l'éditeur de texte ed.

  • # ahem...:

    Posté par  (Mastodon) . Évalué à -6 (+0/-7). Dernière modification le 22 avril 2024 à 21:44.

    « pas d’écran avant trois ans »

    C'est comme la télé : avant sept ans et un programme adapté, j'estime qu'il y a erreur de responsabilité parentale. Et internet avant dix ans? c'est direct l'ASE..

    « nos jeunes passent leurs temps sur leurs écrans » (comme si les « vieux » n’y étaient pas non plus)

    Sauf que les jeunes y vont pour un dessin 100% loisirs/divertissement, alors que les moins jeunes y vont aussi (et souvent) par obligation pratique. Je jette pas la pierre aux vieux, parce que pour une certaine tranche d'ages, notamment les seniors : on leur impose la chose.

    Commentaire ahurissant et Ô diable vrai d'un lecteur du Fig', commentant le délirant titre du succès fou d'Ameli (comparable au ,99 de prix psychologique):

    dominiqueD2B
    le 05/02/2024 à 14:02
    Ils s’en emparent parce qu’ils n’ont pas le choix. Les médias croient-ils que c’est par plaisir?

    Tant de véritance!
    Un agé qui veut s'extirper de l'ordinateur, ou d'internet :

    En gros il ya plus d'une dizaine d'années couper internet pouvait être considéré comme un retour aux sources. Maintenant internet EST la source.
    https://old.reddit.com/r/besoindeparler/comments/w3li4d/je_vais_vivre_sans_internet_chez_moi_ni_4g/igwvd74/

    Plus on avance en age, plus on peut sentir une obligation à utiliser l'outil numérique et surtout internet, pionnier de la décharge des couts d'entreprise, à charge des particuliers via leurs outils.

    « attention les écrans fabriquent une génération de crétins »

    La télé en faisait déjà, internet est un accélérateur. Accélérateur d'intelligence, mais surtout de conneries, suffit de voir le nombre de préados boutonneux en tshirt s'imaginant presque présentateur télé du néo-c'est-pas-sorcier.

    « les écrans, les écrans, les écrans…»

    les écrans sont à l'informatique, au numérique en général, ce qu'est la vitesse aux véhicules : quelque chose à controler, sinon ça partira forcément en vrille. C'est ce que l'histoire nous montre (tiktok est un accident de la route)

    • [^] # Re: ahem...:

      Posté par  . Évalué à 5 (+3/-0).

      dis que tu sais pas ce que c'est que l'ASE sans dire que tu sais pas ce que c'est que l'ASE
      (cherche "lyes louffok" sur internet, si jamais tu trouves un écran, tu vas comprendre tout l'intérêt de confier des enfants de moins de 10 ans à l'ASE parce que leur parent leur a montré internet)

      bon ok vu le reste de ton post il n'y a pas que ça que tu ne sais pas, c'est vrai, mais tu commences fort à la première ligne

  • # Je viens du futur Doc !

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2 (+1/-0).

    tout en… regardant la télé !

    Je dois être dans le futur, j'ai mon éditeur C++ sur l'écran principale et sur celui de droite (tourné à 90°) j'ai mes mails et mpv avec au choix X-Files ou SG1.

    Je connais tellement bien les épisodes que ça ne m’empêche pas de me concentrer sur mon code, et au final j'ai du bouclé SG1 au moins 10 fois maintenant (mais j'ai des épisodes fétiches).

    Sinon effectivement c'est intéressant de chercher d'autres façons de faire de l'info, sans écran pourquoi pas, mais c'est quand même méchamment pratique. Sauf à y être forcé (cas des gens aveugles), je ne pense pas que je saurais faire autrement (les aveugles sont encore plus impressionnant du coup).

    Surtout, on peut jouer à DOOM sur une plage en braille ? (visiblement non mais on peut jouer à Shades of Doom avec un clavier par contre).

  • # Chaque nouveau média y a droit

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2 (+1/-1).

    Les livres ont longtemps été réservé à une élite, la masse populaire ne devait pas savoir lire.

    Peut être même que les dessins rupestre dans les grottes étaient réservés aux instances religieuses de l'époque.

    Certains livres étaient capable de pervertir les gens … une horreur ma brave dame ..

    Ensuite la radio et la télé, pareil c"est bien c'est utile mais cela permet aussi de diffuser de la propagande donc potentiellement dangereux (enfin reste a définir propagande …)

    La video K7 et les CDROM, DVD et autres média … ont servis a diffusé des trucs comme le porno et la violence (on oublie les bons films)

    Puis est venu internet, au début seulement pour les scientifiques, ensuite comme pour le reste c'est devenu un repaire de complotiste de pervers et de fake news avec les réseaux sociaux

    Ah on me dit dans l'oreillette que le porno finalement cela rapporte pas mal de pognon, Ok alors on ne va taper que sur les pédophiles

    Bref il y a du pour et il y a du contre dans chaque innovation sur les médias.

    Mais peut on arrêter le "progrès" ? (reste encore a définir progrès et pour qui …)

    A mon avis il serait plus judicieux de faire un bilan bénéfice/ risque et de voir de quel coté penche la balance, après tout la voiture tue des milliers de personnes et on n’empêche personne d'en acheter.

    Par contre malgré le fait que la population soit inondée d'informations : la bêtise, le manque de culture générale et la violence gagne du terrain (pourquoi apprendre google sait tout …)

    il serait plus judicieux de reguler les contenus :
    - tu veux 10mn de tiktok (lui on peut taper dessus c'est a la mode) alors tu dois écouter un programme "éducatif" pendant 10mn … par exemple

    Après tout cela fonctionne avec la pub …

    Par contre la pub + le contenu abrutissant et hypnotique de certains médias a forte dose cela va former de super futur citoyen modèle, pardon de futur consommateurs … mais c'est peut être le but recherché

    Sinon rendez dans 5 ans pour parler des puces implantées dans nos cerveaux :)

    • [^] # Re: Chaque nouveau média y a droit

      Posté par  (Mastodon) . Évalué à 4 (+1/-0).

      Tu as oublié le jazz puis le rock&roll.

      Ah on me dit dans l'oreillette que le porno finalement cela rapporte pas mal de pognon, Ok alors on ne va taper que sur les pédophiles

      Hmmm pas tout à fait. L'hypocrisie est encore plus grande que cela. Alors du côté des clients pas de problème et je ne sais pas comment font les gros producteurs mais les gens qui font du porno de façon indépendante ont parfois du mal à ouvrir un compte bancaire par exemple et/ou se font fermer leur comptes régulièrement sans préavis. Il y a aussi la difficulté de cumuler deux métiers, en général ton employeur a le droit de savoir si tu as une autre activité salariée ou commerciale mais il est difficile de concilier porno et non-porno sous risque de perdre le job non pornographique. Et le pire c'est que tu peux être viré d'un job même pour des trucs qui ont été fait dans le passé et qu'à priori ça ne choque personne.

      • [^] # Re: Chaque nouveau média y a droit

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 0 (+0/-2).

        Ah oui le Rock and Roll la musique du diable

        Question comment les gens savent que tu fais du porn ?

        j'ai déjà cette tête quelque part mais ou ?

        Bref si on arrêtait l'hypocrisie et on régulait le porno / la prostitution / la drogue
        d'une manière ou d'une autre cela rapporterait du fric plutôt que d'en couter

        vu que de toute façons on ne peut pas interdire de se droguer se prostituer ou de faire du porno
        et que c'est déjà du commerce autant le réguler

        L'économie souterraine trouvera toujours quelque chose a vendre mais bon ..

  • # excellant!

    Posté par  . Évalué à 2 (+1/-0).

    les frontières sont poreuses…

    j'ai commencé l'informatique (été sensibilisé) avec mon premier appareil programmable: une calculatrice programmable TI57 !

    ce qui m'a tout de suite plu, plutôt que des maths, c'était d'afficher successivement le contenu des quelques octets de mémoire pour faire des chouettes animations sur l'afficheur électroluminescent!

    donc c'était pas un écran, mais ça y tendait déjà…

    TI57

    • [^] # Re: excellant!

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4 (+2/-0). Dernière modification le 24 avril 2024 à 17:04.

      Hé hé moi aussi
      Après ZX 81 => VIC 20

      => C64 => Imprimante => Lecteur de Disquette
      => AMIGA 500 => Disk Dur 20 Mo
      => pc386 => Pentium etc …

      Et j'en ai fait un métier de mon gout pour les "écrans" …

      • [^] # Re: excellant!

        Posté par  . Évalué à 2 (+1/-0). Dernière modification le 25 avril 2024 à 10:47.

        mode vieux schnock
        ==> ZX81 ==> CPC64 ==> 520ST ==> PC286 *** premiers essais avec Keops Linux! puis addiction au pingouin…
        /mode vieux schnock

  • # emacspeak

    Posté par  . Évalué à 5 (+5/-0).

    Emacs permet de programmer, lire ses courriels, surfer, agenda, org-journal, shell, … Depuis le millénaire dernier, T.V. Raman, un informaticien non-voyant depuis son enfance, code son interface 100% auditive, emacspeak.

    Comme les abstractions sous-jacentes sont remontées par Emacs jusqu'au programmeur, cela permet d'avoir des "fontes auditives" qui mime, en terme visuel, la coloration syntaxique des variables, fonctions, macros et les fontes en gras pour les mots clefs par exemple.

    Si le moteur est suffisant, il change les voix, la vitesse ou l'intonation en fonction du contexte de ce qui est lu.

    • [^] # Re: emacspeak

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4 (+2/-0).

      Tout le monde savait que Emacs faisait le café mais la il faut le reconnaître c'est impressionnant.
      (et pourtant mon éditeur préféré c'est vim)

      Il y a longtemps j'avais vu une interface fonctionnant en braille qui permettait beaucoup de chose, mais à l'époque les interfaces vocales étaient balbutiantes.

      Peut être qu'une interface en langage naturelle, avec IA bien sur ;), permettrait justement d'ouvrir
      l'accès à des personnes mal ou non voyantes.

      Question pour ma culture personnelle : cela existe déjà ?

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