anaseto a écrit 2229 commentaires

  • [^] # Re: résumé

    Posté par  . En réponse au journal La pétition anti Stallman, anti FSF, anti GPL. Évalué à 10.

    Or, à partir du moment où ta personne est associée avec un mouvement éthique, il faut au moins tenter d’être éthiquement irréprochable ou au moins correct.

    J'ai souvent lu cet argument, comme quoi quelqu'un à un poste de direction devrait partager l'éthique la plus mainstream sur tous les sujets qui n'ont pas de lien avec son travail (ici le logiciel libre), ou autrement ne jamais donner son opinion sur les autres sujets.

    Si je comprends bien, l'argument c'est que si un autre fan du logiciel libre n'est pas d'accord avec une de ses opinions sur un autre sujet, ça peut lui faire honte par association. La personne pourrait croire que ces opinions seraient en quelque sortes validées par le projet, ou la personne en général pourrait ne va se sentir à l'aise en sachant qu'il y a des diversités d'opinions dans la communauté. Donc ce serait mieux de cacher tout ce qu'on ne veut pas voir.

    Alors, je comprends un peu le phénomène d'un point de vue psychologique. Mais je trouve que le sacrifice demandé est fort : ça veut dire que toute personne qui accepte un poste à responsabilité dans un domaine particulier doit sacrifier sa liberté d'expression dans tous les autres domaines. C'est très « entreprise » comme vision, je trouve, pas ce qu'on attend d'un mouvement éthique.

    RMS n’essaie même pas et n’a jamais essayé.

    C'est de l'interprétation de ta part : il pense peut-être lui-même être irréprochable du point de vue de son éthique et là où tu vois des injures, lui ne les voit peut-être pas. On peut lui reprocher des choses, comme le fait de ne pas avoir de filtre : il semble avoir des difficultés à garder ses pensées pour soi. Mais le plus souvent il me semble qu'il réfléchit justement aux questions éthiques, qu'on soit d'accord ou non avec ses conclusions. C'est pour ça qu'il communique à propos de ces questions et qu'il réussi à choquer du monde : parce qu'il y consacre du temps et que ça l'intéresse.

    Par contre, il y’a un consensus assez fort chez tout ceux qui ont eu affaire à RMS qu’il n’est clairement plus approprié comme personnage pour représenter les utilisateurs de logiciels libres.

    Il n'aurait pas pu revenir sans appui à la FSF : son pouvoir n'est pas fondé sur l'argent ou le sponsorship d'entreprises. S'il a pu revenir, c'est parce qu'il y a des gens qui le connaissent qui le trouvent approprié pour son travail. Donc l'existence du consensus dont tu parles me semble impossible.

    C’est d’ailleurs pour cette raison que RMS a démissionné.

    RMS ne serait jamais parti juste parce que des gens le trouvent désagréable ou qu'il a quelques opinions non mainstreams sur d'autres sujets. Il est parti du fait d'une campagne de public shaming initié par un article blog sur la plateforme medium. Ça a été discuté en long et en large dans le journal précédent. S'il vous plaît, ne vous faites pas avoir avec «  la goutte d'eau qui a fait déborder le vase ». Il ne s'agit absolument pas d'une simple goutte, mais d'un tsunami. J'en ai personnellement parlé ici :

    Au final, des gens se permettent d'interpréter un message factuel sur une liste de diffusion interne. En soi, ce n'est pas grave, chacun a le droit d'imaginer ce qu'il veut. Mais publier ces interprétations publiquement, sans d'abord essayer de les vérifier sur la liste interne avec la personne, tout en appelant à “remove RMS”, c'est ce qu'on appelle lancer une chasse au sorcières. Je trouve le terme d'autant plus justifié vu la quantité de déformations additionnelles (prévisibles) de ses propos qui ont eu lieu. L'article de blog à l'origine de “remove RMS” a été écrit par une personne qui reconnaît en fait ne pas connaître la personne (fin de son premier article). Pourtant, cette personne se permet de publier non seulement ses interprétations passionnelles, mais aussi des extraits sortis de contexte de citations de son site (qu'elle n'avait a priori jamais lu avant, donc du travail vite-fait, elle a peut-être juste pris des extraits pré-interprétés que d'autres personnes lui ont filé), puis trois vieux tweets dont elle ne peut pas connaître la validité. Ces actions faites dans l'humeur et l'ignorance reconnue ne peuvent être interprétées d'une autre façon qu'un appel au public shaming sur internet (qu'on appelle aussi chasse au sorcières métaphoriquement, du fait d'une similarité dans le mécanisme social de justice populaire et de ses potentielles graves conséquences).

    Enfin, note que, personnellement, je trouve parfaitement acceptable que des gens expliquent honnêtement et avec rigueur pourquoi ils pensent que RMS devrait laisser sa place à d'autres (enfin, il n'est pas revenu comme président, donc je suppose que ça veut dire le virer complètement). En fait, j'accueillerais avec joie une telle initiative issue d'un exercice louable de la liberté d'expression. Mais, s'il vous plaît, faites attention avec qui vous faites alliance et qu'est-ce que vous signez. La pétition qui a été relayée repose sur des sources qui ne sont pas éthiques au point que, comme le journal le signale, qu'elles soient malveillantes volontairement ou non, elles sont dangereuses pour le mouvement.

  • [^] # Re: let's go…

    Posté par  . En réponse au journal Appel à contribution pour un nouveau langage !. Évalué à 2.

    La plupart des concepts n'ont pas besoin d'être dans le "cache interne" car le compilateur garde ces concepts pour toi et te rappelle quand tu fais une erreur.

    Une annotation visuelle dans le code passe à un moment par notre mémoire de travail, même si c'est un temps bref et qu'on la laisse vite de côté. Du coup, une telle annotation visuelle n'allège la mémoire de travail que si l'information qu'elle apporte nous était nécessaire sur le moment pour comprendre le code, par exemple en nous évitant d'avoir à établir des invariants dans notre tête. Par contre, si sur le moment l'info n'est pas utile pour ce qu'on veut comprendre, au contraire, elle nous distrait.

    Ce concept permet en fait de libérer de la charge cognitive, car tu sait que quand une variable n'est pas mutable, elle ne change pas. Si tu connais la valeur de la variable au début de la fonction, tu n'a pas besoin de mettre tout le code de la fonction dans ta mémoire de travail pour savoir que la valeur de cette variable n'a pas changer

    En effet, sauf que souvent le fait qu'une variable aille être utilisée de façon mutable ou non s'intuite du fait d'autres informations déjà analysées, comme le nom ou type de la variable ou le nom des fonctions qui l'utilisent. Du coup, souvent, une annotation de mutabilité ou non dans le code représente juste un bit d'information redondant, utile pour le compilateur mais pas forcément pour le développeur. Une information redondante risque de saturer la mémoire de travail.

    Cela dit, le cas de la mutabilité ou non mutabilité est assez secondaire (un bit d'information, c'est peu de place), par rapport à d'autres choses comme la généricité (où analyser l'information additionnelle relative à la couche d'abstraction est nécessaire pour comprendre le code, ce n'est pas juste une information annexe).

    En pratique, il y a assez peu de temps de vie explicites. Et encore une fois, quand c'est nécessaire, ça permet de faciliter le raisonnement sur la validité des objets que tu dois déduire toi même dans d'autre langages qui n'ont pas se concept.

    Tout à fait : si c'est notre objectif de lecture du moment, les annotations vont nous éviter de remplir la mémoire de travail avec des raisonnements garantis par le compilateur. Mais seulement si ce qui nous intéresse sur le moment a un lien avec ces garanties.

    Au final, je trouve pas qu'il soit facile de toujours trancher sur l'utilité relative de certaines fonctionnalités. Il faudrait pour cela des études statistiques pas évidentes à mettre en place.

    Un autre exemple parlant est celui des bibliothèques standard : dans certains langages, elles essaient d'être plutôt minimales et ne pas ajouter de fonctions qui se déduisent facilement des autres. Dans d'autres langages, la barrière d'entrée pour de nouvelles fonctions est moins importante.

    Trop peu de fonctions a tendance à distraire le développeur, car il doit souvent réécrire des petites fonctions à l'aide de celles qu'il connait. Trop de fonctions a tendance à distraire aussi le développeur, car il hésite entre réécrire ou bien chercher la bonne fonction dans la documentation ; or, celle-ci étant plus longue et contenant plus de fonctions secondaires, elle demande plus d'efforts à notre mémoire de travail lors du parcours : l'essentiel est moins immédiatement visible.

  • [^] # Re: let's go…

    Posté par  . En réponse au journal Appel à contribution pour un nouveau langage !. Évalué à 5.

    Je pense qu'on est d'accord, mais qu'on ne met pas la limite au même endroit.

    Par exemple, je considère le C comme étant un langage où le manque d'abstraction rend souvent le code plus difficile à lire : une partie de notre mémoire est utilisé pour se souvenir du rôle de chaque pointeur ou variable d'itération (abstraction dans notre tête à la volée), une autre pour vérifier qu'il n'y a pas d'erreurs de typage (conversions implicites etc.), une autre pour vérifier certaines propriétés (qu'on a pas oublié de free, qu'on n'a pas fait de double free, qu'on a pas fait d'erreurs d'indices, etc.). Au final ça fait beaucoup de choses auxquelles il faut être attentif en plus du cœur de l'idée.

    D'un autre côté, je considère par exemple Rust un peu dans l'autre extrême : trop de concepts (mutation vs immutabilité, temps de vie explicites, macros vs fonctions, généricité un peu partout, itérateurs vs boucles, différents types de chaînes de caractères, etc.) se disputent mon cache (mémoire de travail), ce qui me freine dans ma lecture et ma compréhension.

    Plus on devient adepte du langage, plus les considérations annexes deviennent des réflexes et donc prennent moins de place dans notre mémoire de travail. Mais à un moment on arrive quand même à notre limite, ou du moins notre vitesse de progression devient très lente.

  • [^] # Re: Modestement

    Posté par  . En réponse au journal RMS et la FSF. Évalué à 4.

    C'est ce côté complètement factuel, un peu détaché du monde, qui pousse paradoxalement ses interlocuteurs à attribuer une interprétation morale à ses messages (du genre, il veut défendre Minsky parce que c'était peut-être son copain etc.).

    D'ailleurs, je voudrais ajouter que, même moi, à un moment, à force de lire les critiques, je suis tombé dans ce panneau et ait pensé que RMS cherchait un peu à défendre la mémoire de Minsky. Pourtant, ça relève de l'interprétation. Je remarque aussi que d'autres personnes critiques comme moi du public shaming sont, elles aussi, tombées dans ce même panneau dans ce journal.

    C'est dire la force que peut avoir la répétition constante d'un point de vue : tout le monde peut se faire avoir et considérer vraies des choses issues en fait d'interprétations. C'est un cas assez subtil du principe psychologique qui fait qu'on finit toujours par croire un peu à une information erronée si elle se répète suffisamment.

  • [^] # Re: let's go…

    Posté par  . En réponse au journal Appel à contribution pour un nouveau langage !. Évalué à 5.

    Le but du langage importe peut pour mon argument, ce que je voulais dire c'est que un langage simple ne veux pas dire que la programmation dans ce langage est plus simple.

    Non, mais il y a bien quelques avantages à la simplicité qui concernent la programmation et pas que le compilateur :

    • Courbe d'apprentissage plus réduite (avantage à court terme).
    • Charge cognitive plus faible : mon cache interne est moins souvent saturé.

    Pour le premier point, je pense que tu seras d'accord avec moi. Pour le deuxième, c'est plus personnel, c'est une question de compromis qui dépend de chaque personne : pas assez d'abstraction et une syntaxe trop simples conduisent à plus de charge cognitive, mais trop d'abstraction et une syntaxe trop riche aussi. Il n'y a pas de limite universelle (du moins, je ne le pense pas), bien qu'il doit y avoir une tranche qui correspond aux limites d'une majorité d'êtres humains.

    Mon expérience personnelle, c'est qu'avec Go je ressens moins de charge cognitive qu'avec d'autres langages plus riches que je connais. Donc je suis plus productif avec globalement (en général, pas toujours), même si parfois cette simplicité conduit à plus de code.

  • [^] # Re: Modestement

    Posté par  . En réponse au journal RMS et la FSF. Évalué à 10.

    let’s presume that was true (I see no reason of disbelieving it)”

    Ça, c'est a priori parce qu'il préfère partir de l'interprétation bienveillante que son interlocuteur est de bonne foi. Autrement, l'échange est impossible. Il ne donne pas d'estimation de la probabilité de vérité ou non.

    Regarde, je vais écrire un truc avec le même contenu factuel que le message de RMS, mais en tournant différemment les choses et en glissant des jugements de valeur au milieu : « l'utilisation d'un terme juridique vague comme “agression” ne permet pas de relayer l'information de façon précise. En effet, si la victime avait eu 19 ans, ça aurait été presque aussi grave et ce terme juridique n'aurait pas capturé cette gravité. S'il y avait eu violence, ce qui correspond à l'interprétation la plus typique du terme en langage courant, ça aurait été encore pire. Or la signification juridique du terme ne permet pas de capturer ceci non plus. D'où l'importance de préférer d'utiliser des termes plus précis et moins vagues pour relayer une information ».

    D'un point de vue factuel, le contenu est le même, sauf que j'ai ajouté en plus des jugements de valeurs et ait réordonné pour appuyer en ce sens, chose que RMS n'a pas fait (lui n'a fait que chipoter sur les termes dans l'abstrait sans faire de jugement moral, à part considérer “absurde” les limites du champ sémantique du terme juridique). C'est ce côté complètement factuel, un peu détaché du monde, qui pousse paradoxalement ses interlocuteurs à attribuer une interprétation morale à ses messages (du genre, il veut défendre Minsky parce que c'était peut-être son copain etc.).

    Lorsque que je t'ai fait remarquer plus haut qu'en fait, il s'est avéré qu'il n'y avait même pas eu de relation, tu m'as répondu :

    Sauf que ça a pas grand chose à voir avec la choucroute ça.

    Le rapport avec la choucroute, c'est que non seulement l'interlocuteur de RMS utilisait un terme vague pour relayer l'information, mais qu'en fait l'information était fausse, qu'il n'avait pas ou mal lu la déposition de la victime. Conclusion, RMS sous-estimait l'absence de rigueur de son interlocuteur dans son relayage d'information.

    Au final, des gens se permettent d'interpréter un message factuel sur une liste de diffusion interne. En soi, ce n'est pas grave, chacun a le droit d'imaginer ce qu'il veut. Mais publier ces interprétations publiquement, sans d'abord essayer de les vérifier sur la liste interne avec la personne, tout en appelant à “remove RMS”, c'est ce qu'on appelle lancer une chasse au sorcières. Je trouve le terme d'autant plus justifié vu la quantité de déformations additionnelles (prévisibles) de ses propos qui ont eu lieu. L'article de blog à l'origine de “remove RMS” a été écrit par une personne qui reconnaît en fait ne pas connaître la personne (fin de son premier article). Pourtant, cette personne se permet de publier non seulement ses interprétations passionnelles, mais aussi des extraits sortis de contexte de citations de son site (qu'elle n'avait a priori jamais lu avant, donc du travail vite-fait, elle a peut-être juste pris des extraits pré-interprétés que d'autres personnes lui ont filé), puis trois vieux tweets dont elle ne peut pas connaître la validité. Ces actions faites dans l'humeur et l'ignorance reconnue ne peuvent être interprétées d'une autre façon qu'un appel au public shaming sur internet (qu'on appelle aussi chasse au sorcières métaphoriquement, du fait d'une similarité dans le mécanisme social de justice populaire et de ses potentielles graves conséquences).

  • [^] # Re: Dis-moi qui te défend, je te dirai qui tu es…

    Posté par  . En réponse au journal RMS et la FSF. Évalué à 7.

    les défenseurs de RMS font presque tous partie de la frange conservatrice des habitués de LinuxFR.

    J'ai l'impression que ce n'est pas du tout le cas, du moins pour ceux dont je connais les idées. En tous cas, perso, je suis plus proche de l'anarcho-comunisme que d'autre chose, sans aucune confiance dans le système, mais vraiment presque aucune. Et je mêne un train de vie très modeste, privilégiant ce qui m'intéresse et me semble positif, plutôt que l'argent.

    À peu près tous sont des habitués des remarques sexistes, homophobes ou racistes, sous couvert de "liberté d’expression" ou de résistance héroïque face à la "bien-pensance" de la gauche (ici appelée Social Justice Warriors).

    Je ne me rappelle pas avoir fait ce genre de remarques personnellement.

    Bref, je pense que ton évaluation est loin d'être vérifiée. Tous les anti-système ne partagent pas les mêmes opinions.

  • [^] # Re: Contre lettre

    Posté par  . En réponse au journal RMS et la FSF. Évalué à 9.

    Pour le coup, je comprends cette critique. Effectivement, il semble que la FSF se soit dit que, maintenant que la tempête est passée, on revient en arrière. Ça peut être interprété de diverses façons, mais faute d'explications additionnelles, on ne peut pas trop savoir. Est-ce que c'est fait en catimini par peur d'une campagne comme la précédente ? Puisque le comité de la FSF semble être du côté de RMS, pourquoi ne pas choisir quelqu'un d'autre dans ce comité qui aurait suscité moins de réactions ? Je ne sais pas. Peut-être ont-ils peur de donner l'impression de céder face à la campagne médiatique et, donc, sans le vouloir, lui donner de la crédibilité ? Je te rappelle que, même si toi tu considères qu'il devrait être viré pour bouletitude (opinion qui se respecte), il n'avait pas été viré à cause de ça, mais à cause d'une campagne médiatique éhontée. La simple bouletitude n'aurait pas suffit à le faire partir, je pense que tu seras d'accord avec moi sur ça. Peut-être regrettent-ils d'avoir cédé précédemment ? Ça ne me semble pas être des choix complètement faciles. Je comprends aussi ton interprétation peu charitable sur le retour, mais à mon avis c'est plus compliqué que ça.

    Enfin, toute ces questions sont intéressantes et méritent sans aucun doute d'être posées, même si je ne sais pas si on aura de réponse. Mais ces questions sont orthogonales par rapport à la question de la pertinence d'une pétition qui utilise comme référence principale des sources ayant commis des faux-pas inacceptables en terme de communication et ce à un niveau d'inacceptable qui va bien au-delà des faux-pas de RMS. C'est surtout là qu'est la source de ma consternation.

  • [^] # Re: En français

    Posté par  . En réponse au lien Appel au boycott de la FSF. Évalué à -4. Dernière modification le 25 mars 2021 à 14:19.

    Oui, c'est juste de la paraphrase de l'article medium qui a initié l'appel au lynchage grâce à de la désinformation et trois vieux tweets.

    Je pense qu'ils devraient lancer la FTF, la Free Tweet Foundation avec Free as in beer et pas as in freedom. L'association qui promeut le lynchage gratuit via la plateforme privatrice Tweeter. Entre nous, à part le fait que FSF < FTF dans l'ordre lexicographique, je vois vraiment pas qu'est-ce que la FTF a de mieux que la FSF. J'ai même du mal à voir le rapport entre les deux, mais il doit y en avoir un vu qu'ils semblent être qualifiés pour décider des membres du comité FSF.

  • [^] # Re: Contre lettre

    Posté par  . En réponse au journal RMS et la FSF. Évalué à 7.

    Le logiciel libre a la capacité de faire tellement de bien, mails il y a un affreux culte de la personnalité autour de RMS.

    Je ne comprends pas la valeur de ces tweets qui, en quelques caractères, se permettent de faire de grandes généralités avec assurance, sans la moindre remise en question ni argumentation. Ça ne me semble pas apporter quelque chose à la discussion.
    Que peut-on répondre à part qu'on est d'accord ou pas d'accord ? Il n'y a pas d'arguments à discuter.

    Je suis totalement perplexe face à l'utilisation répété de cet outil de citation pour essayer d'alimenter la discussion.

    si la FSF dépend tant de RMS c'est qu'il y a un truc qui cloche gravement à la FSF.

    J'ai lu ça plusieurs fois, mais je n'ai pas lu de preuve convaincante de cette dépendance. Qu'ils le remettent en place ne veut pas dire qu'ils dépendent gravement de lui, juste qu'ils considèrent qu'il a sa place là. Même si la dépendance existe, je n'ai pas non plus de preuve que le virer immédiatement, plutôt que faire ça doucement et pacifiquement, va aider la FSF. La discussion ne permet pas toujours de consolider une association, mais le conflit n'a presque aucune chance d'y arriver.

  • [^] # Re: Modestement

    Posté par  . En réponse au journal RMS et la FSF. Évalué à 10.

    Moi, ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi demander aux autres d'être rigoureux dans leurs critiques, leur demandant de ne pas transformer une personne avec des comportements qui peuvent déplaire en un monstre à lyncher, devient un « acharnement à le défendre ». Personne, RMS ou autre, ne mérite un tel traitement. Je ne défends pas RMS ni ses idées (j'ai une vision différente des choses sur plein de points), mais je défends un être humain recevant un traitement inhumain (ça pourrait être n'importe qui d'autre).

    J'ai perso vu RMS qu'une seule fois à une conf. Son exposé classique était bien fait, mais j'ai pu remarquer qu'il a une façon spéciale d'échanger dans la partie questions. À un moment, une personne avait une question, c'était la typique personne qui, plus qu'envie de poser une question, avait envie de raconter sa vie, ses opinions et de se faire entendre, donc blablabla et au bout d'un moment on ne sait toujours pas quelle est la question. D'habitude, un conférencier fait preuve de patience. RMS, par contre, peu gêné par le protocole, a interrompu une ou deux fois en disant « la question ! ». Donc oui, RMS semble parfois avoir l'honnêteté extrême qu'on peut retrouver dans un enfant lorsqu'il communique. Il est à fond dans son truc et ne semble pas avoir de filtre. Il ne semble pas être capable de cacher ses pensées.

    C'est le genre de trucs qui peut être problématique dans des relations sociales. Je conçois complètement que ça puisse ne pas être facile à supporter dans certains contextes.

    Je ne vois par contre pas en quoi c'est forcément incompatible avec un poste directif ; inhabituel sans doute, mais est-ce pire que le comportement souvent mielleux et à l'honnêteté douteuse qu'on retrouve souvent à ces postes marketting ? Personnellement, j'attache plus d'importance à l'honnêteté et la rigueur incorruptible pour un poste de ce type (je n'ai pas à vivre avec lui), qu'à l'éloquence du politicien qui ne dit pas ce qu'il pense, ou qu'à l'ambitieux beau parleur « la fin justifie les moyens » qui sacrifie ses idées si ça permet d'avoir des sponsors et des parts de marché supplémentaires. Des fondations ou entreprises avec ce genre de direction, ce n'est pas ce qui manque, et elles ne se prennent pas une chasse aux sorcières.

    Enfin, en tout cas, je ne vois pas en quoi, même si quelqu'un pense que son caractère n'est pas adapté à un tel poste (opinion que je respecterais), il serait normal d'utiliser n'importe quel moyen pour l'en faire partir et de profiter d'une chasse aux sorcières pour donner, par association, plus de poids à ses arguments. Inventer des histoires parallèles pour diffamer et donner plus de poids à des arguments incomparables n'est pas justifiable. C'est juste une façon d'essayer d'imposer sa vision des choses par tous les moyens. Personne ne mérite d'être la cible de telles techniques, et encore moins sur internet qui permet d'en amplifier les effets.

  • [^] # Re: Modestement

    Posté par  . En réponse au journal RMS et la FSF. Évalué à 10.

    J'aimerais avoir ton opinion sur une chose : est-ce que tu trouves que la demande potentiellement non opportune de rigueur de la part de RMS méritait une telle chasse aux sorcières ? Chasse aux sorcières dont la force a, je rappelle, reposé surtout sur des accusations non prouvées dont les plus graves (celles qui font la force de l'attaque) sont même prouvablement fausses. Rappelons aussi qu'il s'est avéré (d'après un témoin) que les avances à l'origine de l'histoire avaient même étaient refusées. Même la déposition d'origine par la victime ne mentionnait pas qu'une relation avait eu lieu, mais les accusateurs visiblement ne l'avaient pas bien lue (je remets le lien vers le résumé au cas où tu l'aies raté).

    Qui a commis la faute de communication la plus grave dans l'histoire ? Qui a réfléchit le moins avant d'écrire et a fait preuve, sans justification, de la plus grande assurance sans égards ni pour la vérité ni pour les sentiments d'autrui ?

  • [^] # Re: Contre lettre

    Posté par  . En réponse au journal RMS et la FSF. Évalué à 8.

    Non, mais une interprétation erronée d'un extrait d'une citation sortie de contexte, oui.

  • [^] # Re: Contre lettre

    Posté par  . En réponse au journal RMS et la FSF. Évalué à 10.

    Pourquoi devrait-il s'excuser d'avoir été obligé de démissionner du fait d'un lynchage provoqué par ce qui, sous l'interprétation la plus bienveillante possible, s'est avéré être du mauvais journalisme ?

  • [^] # Re: Contre lettre

    Posté par  . En réponse au journal RMS et la FSF. Évalué à 6.

    À partir du moment où il ne considère pas cela comme des faux-pas, on peut se poser des questions sur son approbation sur ces pratiques.

    Que je sache, il ne s'est prononcé nullepart sur les trois vieux tweets en question, donc je ne sais pas trop quelles questions on peut se poser. Les a-t-il lu déjà ? Et pour les autres questions, encore faudrait-il analyser les citations complètes, et pas les extraits sortis de contexte. Sinon, c'est facile de faire des raccourcis rapides… et participer à la propagation de rumeurs fausses.

  • [^] # Re: Qualifié ? Je ne sais pas.

    Posté par  . En réponse au journal RMS et la FSF. Évalué à 1. Dernière modification le 24 mars 2021 à 15:38.

    Je pense que ces gens sont sans doute partis depuis longtemps.

    Tu as coupé ma citation trop tôt. Je ne doute pas qu'il y avait du monde qui voulait qu'il parte.

  • [^] # Re: Qualifié ? Je ne sais pas.

    Posté par  . En réponse au journal RMS et la FSF. Évalué à 7.

    Je ne suis pas un supporter RMS.

    Mais merci d'illustrer mes propos avec un tweet de qualité faisant une généralisation à l'emporte pièce. Visiblement, le lynché serait un malade mental et, du coup, faudrait pas se surprendre qu'on l'accuse de tout et n'importe quoi par tous les moyens. On sent effectivement là bien le genre de personnes qui prend méticuleusement soin de ne pas blesser les sentiments d'autrui avec son discours ! Épatant.

  • [^] # Re: Contre lettre

    Posté par  . En réponse au journal RMS et la FSF. Évalué à 10.

    C'est parce que RMS, ça vient de République Marxiste Soviétique. Il s'agit clairement d'un complot russe. Heureusement qu'en occident, on ne se fait pas avoir, grâce à un journalisme professionnel reposant sur des témoignages twitter de qualité.

  • # Qualifié ? Je ne sais pas.

    Posté par  . En réponse au journal RMS et la FSF. Évalué à 10.

    Je ne sais pas si RMS fait un bon boulot ou non à ce poste de direction. Honnêtement, que ce soit lui ou une autre personne non corruptible plus markétisable, ça m'est égal.

    Par contre, ce que je sais, c'est que je ne pourrais jamais faire confiance à l'honnêteté d'une pétition qui, comme première source pour se justifier, met un lien vers l'article diffamatoire d'appel à “remove RMS” qui, pour peu qu'on ait recherché un peu l'histoire à l'époque, s'avérait être de la pure désinformation (exemple d'analyse ici). Que des extraits sortis de contexte interprétés de la pire façon possible, mélangés à des trucs hors sujets et deux-trois témoignages twitter très datés (ajoutés après coup) sans émettre le moindre doute sur leur validité. Je trouve ça triste, que même après tous ce temps, certains détracteurs de RMS s'appuient sur une telle source… C'est incroyable qu'ils n'aient pas trouvé mieux depuis. Ça doit d'ailleurs être dur pour ceux qui ont des vraies critiques justifiées de se voir associés à ces personnes qui n'hésitent devant rien pour arriver à leur but.

    Perso, à l'époque je me suis demandé s'il y avait du monde à la FSF qui souhaitait sont départ au point de considérer honorable de profiter du lynchage populaire du moment pour le faire partir. Surtout qu'à un moment un infiltré avait hacké le site de RMS pour ajouter des inepties, histoire de continuer dans la lancée et lui faire dire des choses qu'il n'avait pas dites. Visiblement, ce n'était pas le cas, ça me rassure un peu sur la FSF.

  • # Passer du bon temps

    Posté par  . En réponse au journal Du chemin à emprunter pour les développeurs débutants vers un premier emploi... . Évalué à 8.

    Une idée que tu ne développes pas, mais qui me semble importante, c'est que programmer sur son temps libre, c'est à mon avis mieux si c'est fait par plaisir sur des choses qui nous concernent. Si l'objectif principal, c'est de se créer une e-réputation, ça risque de ne pas nous satisfaire pleinement et d'être décourageant.

    Donc concernant les correctifs de bugs à gauche ou à droite, c'est mieux si c'est sur des projets qui nous tiennent à cœur, et encore mieux s'il s'agit de bugs qu'on a rencontré soi-même ou bien qu'on a échangé avec des gens qui ont rencontré le bug. En le corrigeant, ça donne une sensation d'accomplissement qu'on n'obtient pas si on corrige juste un bug au hasard. Lorsque je corrige un bug qui gêne un utilisateur que je connais (au moins un peu) ou avec qui j'ai eu des échanges, il y a un côté social qui fait que je suis plus content.

    Après, concernant les projets solo, c'est vrai que ça risque de pas aboutir. Mais avec l'expérience, on apprend à définir des objectifs raisonnables, un ou deux échecs au début, c'est pas si grave. C'est moins utile pour se créer une e-réputation, vu que ton travail n'aura que peu de visibilité, mais c'est sympa, ça développe des compétences différentes, et il y a moins de pression (ce qui, pour une activité sur du temps libre, n'est pas si mal). C'est, par contre, à mon avis, sympa d'essayer d'avoir quelques utilisateurs en plus de soi-même, histoire d'avoir des échanges quand même.

  • [^] # Re: arstechnica au top

    Posté par  . En réponse au lien Richard Stallman réintègre la direction de la Free Software Foundation. Évalué à 6. Dernière modification le 24 mars 2021 à 09:42.

    Par contre, la plupart des commentaires sont pas trop au top. J'ai l'impression de relire les mêmes jugements à l'emporte pièce fondés sur des rumeurs et des citations sorties de contexte qu'on lisait il y a deux ans.

    Enfin, je ne sais pas ce que ça va changer, mais au moins cette nouvelle nous prouve qu'à la FSF la décision précédente avait été prise sous le poids du lynchage, mais qu'ils avaient une opinion différente. Et visiblement ils osent maintenant risquer leur image pour leurs idées, ce qui prouve que la FSF n'est pas devenue la typique fondation sponsorisée par des gros géants marketteux. Ça a beau être une association de promotion du libre, elle essaie de rester indépendante et fidèle à son image, quitte à perdre des parts de marché ; piège à troll : contrairement à Mozilla par exemple :-)

  • [^] # Re: Ouaiche

    Posté par  . En réponse au lien "Rust vs. Go: Why They’re Better Together". Évalué à 3.

    C'est aussi une question de pratique: la plupart des bibliothèques C n'utilisent que très rarement un équivalent du panic comme raise(SIGABRT).

    Beaucoup de fonctions de la bibliothèque C font faire (au mieux) un segfault si mal utilisées : c'est l'équivalent du panic en pire.

  • [^] # Re: Ouaiche

    Posté par  . En réponse au lien "Rust vs. Go: Why They’re Better Together". Évalué à 2.

    Là tu cherche à prouver automatiquement qu'un code ne fera jamais de division par 0 ce qui n'est pas le sujet. Le sujet c'est de gérer le cas d'une division par 0. C'est aussi un sophisme le jusqueboutisme pour invalider ;)

    J'avoue ne pas être sûr de ce qu'entendait devnewton à l'origine par « la détecter à la compilation ». J'ai imaginé que « la » faisait référence à « la division par zéro » qu'il faudrait alors gérer. J'ai pas imaginé qu'il parlait de détecter n'importe quelle division (facile), mais ton interprétation moins littérale est plus raisonnable. Après, aucun compilateur mainstream ne fait ça non plus que je sache (même si pour le coup c'est possible).

  • [^] # Re: Ouaiche

    Posté par  . En réponse au lien "Rust vs. Go: Why They’re Better Together". Évalué à 3.

    Ce qui est indécidable c'est de savoir si le cas où le dénominateur est égal à zéro peut se produire ou pas. C'est à cet énoncé que le théorème de Rice s'applique. Ça veut dire qu'en général des checks au runtime devront être ajoutés pour donner une sémantique particulière dans le cas d'un dénominateur nul. Ça peut être fait soit par le compilateur (comme dans Javascript), soit manuellement du fait de contraintes syntaxiques spéciales (ce que tu proposes). La deuxième méthode n'est utilisée dans aucun langage généraliste de base ; la première parfois dans les compilateurs qui n'ont pas de focalisation sur les performances. Dans les deux cas, le problème est le même : aucune garantie que le programme n'a pas de bug et que la branche zéro ne sera pas prise ; au mieux, on peut limiter les dégâts.

    Ce qu'on trouve au mieux en pratique, c'est des outils qui font des analyses statiques pour vérifier qu'un code respecte des pratiques particulières (c'est-à-dire utilise un sous-ensemble du langage et pas le langage en général), et lorsque c'est le cas, elles peuvent nous assurent l'absence de division par zéro. C'est le genre d'approche qu'on retrouve dans certains codes critiques.

  • [^] # Re: Ouaiche

    Posté par  . En réponse au lien "Rust vs. Go: Why They’re Better Together". Évalué à 2.

    Pourquoi?

    C'est une conséquence du Théorème de Rice. Toute propriété sémantique (non triviale) sur un programme est indécidable. Grosso-modo, non-trivial signifie qu'il existe des programmes qui vérifient la propriété et des programmes qui ne la vérifient pas.

    Le théorème s'applique aux langages qui sont Turing-complets, donc en particulier à tous les langages généralistes.