Il existe un décalage important entre le risque réel et le risque perçu pour tout un tas de trucs dangereux, et le nucléaire est caricatural. C'est lié à un imaginaire collectif, à une vague confusion entre la bombe atomique et une centrale nucléaire, au caractère non-perceptible de la radioactivité, à l'ignorance des niveaux de radioactivité naturelle, au niveau de précaution de base dans le nucléaire civil, etc. Mais le nucléaire civil en France, c'est 0 mort par an. C'est une technologie potentiellement dangereuse, mais dans les faits, il est infiniment moins dangereux d'habiter à 1 km d'une centrale nucléaire que d'avoir un poele à pétrole ou de porter une écharpe.
Honnêtement, son raisonnement sur la décroissance forcée inévitable, avec des calculs d'ordre de grandeur complètement vérifiables, m'ont troublé beaucoup plus que l'idée d'un nucléaire civil. En gros, parce que l'activité économique est proportionnelle à l'énergie disponible, même avec autant de centrales nucléaires qu'on peut imaginer, on va se prendre une énorme récession dans la tronche; soit on l'anticipe et on décroit de manière contrôlée, soit on ne l'anticipe pas et on ne sait pas ce qui peut se passer. Ça n'est pas très réjouissant, mais c'est malheureusement assez convainquant.
Et là, il nous sort la solution : le nucléaire. D'où mon malaise et pas l'envie d'aller plus loin parce que j'ai l'impression d'être manipulé.
Manipulé avec des arguments rationnels, ça s'appelle changer d'avis parce qu'on est convaincu, non? Moi j'ai plutôt l'impression que l'énergie nucléaire est considérée comme un élément majeur de la décarbonation de l'économie par tous les gens qui se sont penchés sérieusement sur le problème.
l'industrie du nucléaire en France est très puissante.
Quels arguments factuels te le font penser? J'ai plutôt l'impression que l'industrie du nucléaire, ça n'est plus rien en France depuis 20 ou 30 ans, par rapport à ce que c'était au moment où on savait construire des centrales.
Et au final, reste quand même que le Jancovici, il est vraiment balèze.
En fait, c'est évidemment un bon communiquant, mais surtout, il est compétent. Il sait faire un calcul d'ordre de grandeur, il connait ses dossiers, il sait ce qui est possible et ce qui n'est pas possible. C'est tellement rare que ça se remarque, ce qui veut probablement dire quelque chose…
En tout cas je ne pense pas que le père Noël aurait pensé à m'apporter son bouquin si les "activistes" n'avaient pas fait parler d'eux :-P
et la difficulté de trouver ces 3 coups consécutifs est souvent trop élevée, même pour les meilleurs mondiaux.
sauf si l'adversaire a anticipé cette ligne aussi, ce qui a final revient au problème de départ…
Mais regarde, pourquoi est-ce que tu vas jouer une obscure ligne complexe dans le but de piéger ton adversaire, qui risque de ne pas arriver à sortir la série de 5 "seuls coups" nécessaire? Parce que tu sais qu'au pire elle est égale. Et comment le sais-tu? Parce que c'est l'ordi qui te l'a dit. Tu ne vas jamais jouer une ligne perdante, même s'il faut 5 coups complexes de l'adversaire pour perdre. Pourquoi? Parce qu'il y a une chance que ton adversaire l'ait préparé.
Bref, est-ce que les parties sont meilleures? Oui, certainement. Est-ce qu'elles sont plus intéressantes? C'est discutable; probablement pas pour les joueurs en tout cas, qui passent leur vie à apprendre des variantes profondes. Est-ce que ça a profondément changé les échecs? Sans aucun doute, ça va favoriser certains types de joueurs plutôt que d'autres, et les joueurs favorisés ne sont pas les meilleurs en échecs "purs" (stratégie et tactique). Est-ce qu'il faut changer les choses? C'est aux joueurs, aux fédérations, et aux organisateurs des tournois de le décider. Le jour où tous les meilleurs joueurs se retrouveront dans les tournois de parties rapides en chess 360, et qu'ils refuseront de jouer les championnats du monde en partie longue, ça forcera peut-être un peu le changement…
pas de maximiser ses gains ou optimiser sa rentabilité en triant les laissés pour compte des autres.
Pour faire court, dans une administration, il y a plein de choses d'optimisées, mais ça n'est jamais le service rendu à la population. Les objectifs concrets sont souvent:
* La dépense à l'euro près du budget alloué. Pas un euro de plus, pas un euro de moins.
* Minimiser le nombre de postes statutaires (indépendamment des conséquences sur la qualité du service). Dans l'administration, les postes statutaires ne font pas partie du budget alloué, c'est donc encouragé de "dépenser" 3 mois de temps d'un fonctionnaire pour économiser 40€, ou inversement de dépenser 40k€ pour économiser un mois de travail, en fonction du contexte.
* Respecter scrupuleusement les règles financières (marchés publics, etc)
* Respecter scrupuleusement les règles communiquées en interne (toute correspondance avec les décrets et ordonnances réelles étant optionnelle). Il n'y a aucune évaluation des conséquences de l'application d'un règle; si par exemple la règle dit qu'il faut remplir à la main un formulaire de 58 pages pour se faire rembourser un ticket de métro, alors seuls ceux qui remplissent ce formulaire auront une promotion (et leurs tickets remboursés).
* Trouver des sources de ressources propres (autofinancement partiel)
* Communiquer positivement auprès du public, des élus, et de la hiérarchie administrative (toute correspondance entre la com et la situation réelle étant optionnelle).
Concrètement, les "actionnaires" des administrations ne sont pas les citoyens, ce sont les élus locaux ou les ministères. Le service rendu ne fait juste pas partie de la grille d'évaluation, sauf parfois sous forme d'index de productivité quand plusieurs administrations sont en concurrence.
C'est parfois facile que les administrations de l'État sont aussi tenues à un devoir d'efficacité vis-à-vis des citoyens. Les administrations fonctionnent avec de l'argent public et leur dépenses sont très surveillées. Leur manque d'efficacité légendaire est souvent invité dans les débats politiques, et leurs crédits sont parfois tronqués pour cette même raison. Comment justifier envers les citoyens un fonctionnement en mode "balek de l'efficacité"? Ça me semble complètement logique de cibler ses ressources sur les dossiers qui ont plus de chances d'être problématiques que d'autres. Tout organisme, toute entreprise ferait ça.
Concrètement, donner les moyens à la CAF de traiter les dossiers individuellement avec un contact humain de qualité, ça veut dire qu'on augmente le budget dédié à l'administration, ou qu'on diminue les aides pour mettre l'argent dans le fonctionnement. Aucun des deux n'est très populaire…
Je suis d'accord, c'est difficile d'interpréter l'attitude de Carlsen. D'un côté il a l'air de s'ennuyer parce qu'il est trop fort, et d'un autre côté il est mauvais perdant. Au cours du fameux match qu'il a perdu contre Niemann, on n'a retenu que les accusations de triches, et pas la partie assez médiocre de Carlsen. Mais bon, dans l'ensemble, on ne peut pas nier que Carlsen s'ennuie, et qu'il n'arrête pas de râler contre ce que sont devenues les échecs modernes.
Firouzja est super fort, mais de toutes manières ça n'est pas comme ça que marchent les championnats du monde, ça serait un peu trop facile si le champion choisissait son challenger.
A noter aussi, la préparation et la recherche de ligne de jeux "obscures" à l'aide de moteur AI donnent finalement des parties bien plus variées et intéressantes
Avec moins d'erreurs, c'est sûr. Certaines parties d'ordinateur sont aussi fascinantes, avec des sacrifices positionnels et des contre-attaques violentes. C'est juste dommage qu'au final ça se résume à un jeu de mémoire—les échecs, c'est beaucoup de choses à la base, mais pas vraiment un jeu de mémoire.
Quelque part, c'est aussi très intéressant que les ordinateurs n'ont pas du tout tué la diversité des ouvertures. C'est la force des échecs d'être un jeu aussi ouvert; s'il s'était avéré qu'une ligne d'ouverture était intrinsèquement meilleure, ça aurait pu être la fin du jeu. C'est assez fou qu'Alphazero joue à peu près autant c4, d4, et e4!
C'est bien la première fois que je lis ça pour les échecs :-) Non, les échecs sont un jeu de stratégie déterministe avec information parfaite. L'incertitude sur la valeur d'un coup n'existe que du fait de la limitation des ordinateurs; en fait, un coup n'a que trois valeurs: soit il mène au gain de la partie, soit à une partie nulle, soit à une perte. Un coup n'est bon que s'il ne dégrade pas la position (gain si position gagnante, nulle si position nulle, si une position est perdante on peut abandonner). Les évaluations des ordinateurs (par exemple +2) n'existent que pour compenser le fait que les ordinateurs n'arrivent pas encore à calculer assez de prodondeur de coups pour être certains du résultat (+2 retranscrit donc l'estimation de la probabilité de gain). Les différences de perfs entre les logiciels viennent de l'imperfection de leur évaluation, l'ordinateur va mal évaluer des coups et va choisir un coup sous-optimal.
Pour bien intégrer ça, il faut se mettre en position de "finale" avec moins de 7 pièces sur l'échiquier. Dans ce cas, des tables de finales sont disponibles, et les résultats sont déterministes. Il n'y a aucune dimension psychologique, c'est juste des suites mathématiques de coup qui ne peuvent que mener à un seul résultat si l'adversaire a également accès à une table de finale.
La dimension psychologique permet donc éventuellement de tirer un avantage d'un adversaire humain et imparfait, donc les capacités de calcul sont perturbables par le contexte. Mais ça n'empêche pas que les coups joués peuvent être moins bons, de manière absolue. Les joueurs forts n'aiment pas ça, de toutes manières, et c'est bien pour cela qu'ils sont reluctants à ne pas jouer les meilleures lignes. Ils tendent très rarement des pièges en partie longue, par exemple, parce qu'à leur niveau il est probable que l'adversaire voie le piège et tire avantage d'une ligne sous-optimale. Les pièges sont réservés aux parties courts ou aux positions perdantes.
OK, je veux bien admettre que ça donne une certaine dimension psychologique au jeu d'échecs. Cette dimension a toujours existé (par exemple, on peut jouer un coup agressif, comme un sacrifice, pour mettre la pression sur l'adversaire, même si ce coup n'est pas nécessairement le meilleur), mais ça diminue beaucoup quand même l'intérêt des parties. Si les deux adversaires sont sûrs de leur prépa, ils vont dérouler 20 coups ou plus de mémoire. Pendant cette phase de jeu, qui s'étend donc maintenant au-delà de l'ouverture, le talent des joueurs n'a pas beaucoup d'importance : c'est la qualité de leur mémoire et la qualité de leur équipe qui les a aidé à préparer les parties qui est prépondérante. Quand et comment on va faire sortir l'adversaire de sa préparation tient en grande partie du hasard, on a préparé la ligne A, l'adversaire a préparé la ligne B, on joue A (par exemple parce que nos ordinateurs sont moins performants), pas de bol, l'adversaire ne connait plus. Il faut quand même voir qu'on ne parle pas de réfutation en 3 coups, quand une ligne est suboptimale c'est parfois très profond, beaucoup trop profond pour les joueurs humains. On joue donc la meilleure ligne, sans même vraiment être capable de comprendre pourquoi. Et l'autre répond par la meilleure ligne, même s'il ne sait pas réellement pourquoi.
De manière générale, c'est bien quand il y a une dimension psychologique aux jeux, mais c'est quand même dommage si les meilleurs joueurs d'échecs doivent jouer des coups qu'ils savent moins bons pour obliger leur adversaire à jouer aux échecs. Objectivement, ça nivelle le jeu; mais je ne suis pas sûr qu'il soit si intéressant que ça de voir le champion du mondre en difficulté dans toutes ses parties parce qu'il joue contre les ordinateurs de ses adversaires au lieu de jouer contre ses adversaires eux-mêmes.
À mon avis, le critère principal, c'est quand même typiquement les champions qui déclarent s'ennuyer. Carlsen qui ne va pas défendre son titre de champion du monde, c'est quand même inquiétant, non? Bon, il est aussi peut-être un peu en burn-out et il accuse tout le monde de tricher dès qu'il perd, mais ça n'est pas normal que les grands joueurs ne s'amusent plus.
Sans compter que les échecs 360 préparent le moment inéluctable où le jeu d'échecs sera résolu par un ordinateur.
Cette nouvelle sortie est plus motivée par les gains Elo importants pour la variante de positions d'échecs aléatoires Fischer (FRC), aussi connue sous le nom de "Chess 960".
Ça préfigure quand même quelque chose. De plus en plus de grands joueurs d'échecs voudraient plus de tournois en Chess 360, et si les moteurs s'y mettent assi… À très haut niveau, les échecs classiques deviennent ennuyeux, et paradoxalement l'utilisation intensive des ordnateurs a rendu le jeu plus aléatoire (on peut perdre si on a la malchance de jouer une ligne préparée jusqu'au 30e coup par son adversaire, et pour gagner il faut parfois jouer un coup sous-optimal pour sortir l'adversaire de sa "prépa", c'est quand même un peu étrange).
Ça évolue très vite donc c'est difficile à dire si c'est joujours vrai, mais à la dernière version Stockfish complétait son évaluation avec un réseau de neurones, mais son algorithme de base était toujours un algo "classique". Au contraire de Leela, qui était un algo 100% réseau de neurones.
Ceux d'entre vous qui trouvaient la version précédente trop facile à battre seront donc comblés!
Entièrement d'accord mais d'un autre côté ce n'est pas un critère usuellement imposé pour définir la monnaie.
C'est pourtant dans le premier paragraphe de monnaie: "À la période contemporaine, cette définition ancienne persiste mais doit être amendée, entre autres par la suppression de toute référence à des matières précieuses (à partir du IVe siècle en Chine) avec la dématérialisation progressive des supports monétaires, et les aspects légaux de l'usage de la monnaie — et notamment les droits juridiques qui sont attachés au cours légal et au pouvoir libératoire"
Je trouve pas que ce premier paragraphe de Wikipédia soit très bon, ceci dit, parce qu'il définit la monnaie par ses fonctions. Je suis aussi surpris qu'il ne parle pas de fongibilité (peut-être est-ce inclu dans l'unité de compte? Ça ne me semble pas très évident).
C'est amusant que vous discutiez principalement les fonctions 1. Intermédiaire de l'échange et 3. Réserve de valeur alors que le plus discutable est la deuxième fonction : l'unité de compte.
Tu veux dire que chacun des trois points sont discutables?
Pour l'unité de compte, tu as (ou tu avais, si tu étais chez FTX :-) ) des comptes tenus en Bt, sans que ces Bt soient dans un portefeuille qui t'appartienne (voire, dans pas de portefeuille du tout). Ça compte?
Je trouve que ça fait drôlement écho aux théories farfelues sur le système bancaire qui ont circulé il y a quelques années dans les milieux anticapitalistes. Ça tourne autour de l'idée que la monnaie n'est qu'un actif spéculatif créé et contrôlé par les banques au détriment des citoyens et des États (avec la complicité des méchants hommes politiques judéo-Gaullistes libéraux). Il y a un côté "Jean-Michel découvre qu'une pièce d'or n'a pas de valeur intrinsèque" et "OMG j'ai vu sur Youtube que mon crédit immobilier n'est pas du vrai argent", mais j'ai du mal à comprendre la signication politique de tout ça. De manière générale, la fumisterie (du style "je n'y comprends rien c'est donc que c'est des méchants qui ont conçu le système pour nous arnaquer coupons-leur la tête") fait le jeu des extrêmes, mais je ne sais pas à quel point la désinformation par des vidéos complotistes est pilotée.
Si tu rajoutes "avoir cours légal" comme critère, le Bitcoin n'est pas une monnaie. Même si le bitcoin est utilisé comme un moyen de payement, et vendu comme tel, il n'est clairement pas conçu pour être un moyen de payement dans la vraie vie. Je ne vois pas comment tu peux imaginer acheter une baguette ou un plein d'essence en Bitcoin, vu le temps nécessaire à valider la transaction. Pour que le Bt puisse être une monnaie utilisable, il faudrait des banques qui te fournissent des comptes bancaires, des moyens de payement, des crédits, et te cachent la mécanique des transactions Bitcoin—bref, ça ne change pas du tout le système actuel pour ce qui est du contrôle de la finance sur l'économie, mais par contre ça ejecte bien l'État.
Par ailleurs, toute monnaie peut être utilisée à des fins de spéculation.
Certes, mais ce qui caractérise le Bitcoin, c'est qu'il est conçu à des fins de spéculation (et "vendu" à quelques gogos comme un moyen de payement; mais qui payerait avec une monnaie déflationniste à moins de payer le prix fort pour l'anonymat de la transaction? Sans même évoquer la volatilité, pour une opération légale (payer des salaires par exemple), il faut être débile pour se débarrasser de ses Bitcoins qui sont conçus pour prendre de la valeur "passivement" qand on peut payer en monnaie d'état, qui est conçue pour perdre de la valeur.
C'est peut-être pour ça qu'une partie de la sanction est la publication intégrale des détails des problèmes relevés. Si les clients s'en moquent probablement, les partenaires commerciaux beaucoup moins.
Ça n'a quand même à peu près aucun rapport avec une monnaie (à moins de considérer que les cryptomonnaies sont des monnaies, ce qu'elles ne sont pas vraiment). À commencer par le fait qu'une monnaie est adossée à un état (elle a valeur légale, et des lois peuvent imposer son usage) et qu'elle n'est pas un outil de spéculation (toutes les monnaies perdent de leur valeur sur le long terme du fait de l'inflation).
Les NFT, c'est… juste rien. Sauf "contrat" particulier, le système te garantit une relation entre toi et une URL, ce qui en effet est très proche de "du vent". Je ne blâme pas vraiment les spéculateurs—ils spéculeraient sur les poils de la queue d'un cochon s'ils pensaient que quelqu'un lui attribueraient de la valeur, mais je trouve que les juristes et les avocats qui ont contribué à faire penser qu'un NFT pouvait avoir une quelconque valeur légale sont des escrocs. Un petit contrat de cession écrit à la main sur du PQ et signé par l'artiste défoncerait au tribunal tous les NFT du monde, par exemple.
Wikipédia dit "surapprentissage" ou "surajustement", mais je n'ai jamais entendu ça en pratique.
Je ne comprends pas le reste de la question. Quand le modèle est "surajusté", l'AI va retourner le jeu de données d'entrainement, ce qui n'a aucun intérêt. Ça arrive quand la taille du jeu de données est insuffisante ou que le modèle est foireux.
Je crois que ça ne colle pas du tout : "En droit français, une personne morale est un groupement doté de la personnalité juridique. Généralement une personne morale se compose d'un groupe de personnes physiques réunies pour accomplir quelque chose en commun. Ce groupe peut aussi réunir des personnes physiques et des personnes morales. " (source: https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1251).
Peut-être vaut-il mieux chercher du côté des animaux, mais à l'heure actuelle les animaux n'ont pas de personnalité juridique (ils ne sont plus des choses depuis 2015, ils sont des "êtres vivants doués de sensibilité", tout en étant soumis au régime des biens). De toutes manières, une IA n'est pas un être vivant (et n'a pas de sensibilité), donc il lui faudrait un statut à part. Et même si une IA était reconnue comme un "être non-vivant doué d'une personnalité" ou quelque chose comme ça, elle serait quand même soumise au régime des biens comme les animaux (elle a un propriétaire), ce qui, au "mieux", confèrerait au propriétaire la propriété intellectuelle des oeuvres.
J'ai l'impression qu'il n'y a aucune case qui correspond. L'esprit de la loi voudrait que la production d'une IA soit domaine public, parce que par défintion ça n'est pas une oeuvre de l'esprit (une IA n'a pas d'esprit), mais dans notre société mercantile, il y a fort à parier que beaucoup vont faire pression pour que la production d'une IA soit protégée en tant que propriété intellectuelle, qui reviendrait au "propriétaire" de l'IA.
Tiré du blog: "La prochaine fois que vous voulez excuser les insupportables illusions de grandeur de votre collègue par l’effet Dunning Kruger, envisagez la possibilité que votre collègue est simplement un crétin – pas de recours nécessaire à son incompétence méta-cognitive." C'est cruel…
De toutes manières, il semble assez admis qu'il faut distinguer l'effet observé (les incompétents se surévaluent et les compétents se sous-évaluent) et l'explication avancée (être incompétent pour une tâche ne permet pas de s'évaluer correctement). Une explication est que les crétins sont plus à même d'être incompétents. Mais je ne pense pas que traiter les gens de crétins soit très constructif, et je ne pense pas que ça soit l'argument que tu souhaitais avancer—c'est le risque de balancer des liens sans les avoir lus.
Il y'a un aspect que tu n'abordes pas; et ce que la génération de code issue de l'analyse de code existant est considéré comme une oeuvre dérivée ou non ;)
Je n'élude pas, mais je n'en sais rien. Si l'AI est suffisamment bien fichue pour ne jamais recracher de bouts de code tels quels, je ne vois pas sur quelle base on peut justifier d'un travail dérivé. C'est ça qui est étrange, on met d'un côté 10000 logiciels sous GPL, l'AI recrache du code qui ne ressemble à aucunes des données d'entrée. Pourtant, on a la certitude que c'est forcément un code dérivé de code sous GPL, mais la licence ne peut pas s'appliquer…
Bien entendu, si l'AI est overfittée, elle va redonner le code d'entrée, et là le travail dérivé est incontestable.
Franchement, si je devais fournir une AI qui produit du code, j'entrainerais 100 AIs avec des échantillons aléatoires de 50% du code d'entrée, et j'attribuerais des AIs aléatoirement aux clients (ou bien je fournis le code consensus de plusieurs AIs). Du coup, si l'AI n'est pas overfittée, poursuivre en justice pour travail dérivé serait un pile ou face du point de vue technique (et une quasi-certitude de perdre du point de vue juridique : tu attaques en justice alors que tu ne sais même pas si ton code a servi ou non à produire le code dérivé, c'est presque abusif).
Bon, je crois que c'est une pure question de droit, pas une question d'informatique. En droit français, le droit d'auteur est réservé aux oeuvres de l'esprit. La loi et la jurisprudence donnent quatre critères:
* L'originalité
* L'empreinte de la personnalité de l'auteur (plutôt pour l'art)
* L'apport de la marque de l'esprit de l'auteur (plutôt pour les trucs techniques comme le code)
* L'expression de la créativité de l'auteur
Au passage, ça montre aussi que la protection automatique du code n'est pas si évidente que ça… Il faut quand même que ça soit du code non-trivial. Ce n'est pas au poids: une seule ligne peut être créative, alors que 1000 lignes de constructeurs de copie (typiquement, ce que pourrait faire un IDE) ne le sont pas.
Dans le cas "simple" du travail non-supervisé d'une AI, plein de gens voudraient que ça soit éligible au droit d'auteur (de l'utilisateur du logiciel ou de l'auteur du logiciel d'AI), mais en fait, probablement pas (du moins en droit français) : une AI n'a pas de personnalité, et même si elle en avait elle n'est pas une personne physique et ne peut pas bénéficier du droit d'auteur. Si le code est original, il est probablement soumis au domaine public, s'il n'est pas original, il est soumis aux droits des auteurs du code qui a été entré dans la base de données de l'AI.
Pour un travail supervisé, il faudra qu'un tribunal se prononce sur la capacité de la supervision à être en soi une oeuvre de l'esprit. S'il faur rédiger 3 pages de specs, probablement oui, s'il suffit d'écrire "code un jeu d'échecs", probablement non. C'est vraiment au cas par cas.
Tous les gens qui prétendent le contraire (du style "l'image générée par mon algo d'IA est soumise à mon droit d'auteur") sont des charlatans, puisqu'à ma connaissance il n'existe aucune décision de justice qui puisse aller dans ce sens. Ça ne serait pas impossible toutefois, puisqu'en droit d'auteur il existe une jurisprudence qui va au contraire de la loi (par exemple, la protection des photos d'oeuvres 2D prises dans les musées). Si le juge estime qu'une application stricte de la loi peut créer trop de problèmes pour la société (y compris économiques), il peut estimer qu'en effet le créateur de l'IA possède des droits sur les oeuvres générées, mais à mon avis ça n'est ni l'esprit ni la lettre du code de la propriété intellectuelle.
faut être quand même bien taré pour mener une politique de déflation
mais il est trop con pour comprendre tout ça
Traiter les autres de cons quand on parle de macro-économie, j'ai peur que ça ne démontre qu'une profonde méconnaissance du sujet, volontaire (aveuglement militant) ou non (effet Dunning-Kruger).
[^] # Re: Pas besoin d’effet Streisand pour « Le monde sans fin »
Posté par arnaudus . En réponse au lien Erratum pour «Le monde sans fin» : Dargaud piégé par des activistes. Évalué à 3.
Il existe un décalage important entre le risque réel et le risque perçu pour tout un tas de trucs dangereux, et le nucléaire est caricatural. C'est lié à un imaginaire collectif, à une vague confusion entre la bombe atomique et une centrale nucléaire, au caractère non-perceptible de la radioactivité, à l'ignorance des niveaux de radioactivité naturelle, au niveau de précaution de base dans le nucléaire civil, etc. Mais le nucléaire civil en France, c'est 0 mort par an. C'est une technologie potentiellement dangereuse, mais dans les faits, il est infiniment moins dangereux d'habiter à 1 km d'une centrale nucléaire que d'avoir un poele à pétrole ou de porter une écharpe.
[^] # Re: Pas besoin d’effet Streisand pour « Le monde sans fin »
Posté par arnaudus . En réponse au lien Erratum pour «Le monde sans fin» : Dargaud piégé par des activistes. Évalué à 10.
Honnêtement, son raisonnement sur la décroissance forcée inévitable, avec des calculs d'ordre de grandeur complètement vérifiables, m'ont troublé beaucoup plus que l'idée d'un nucléaire civil. En gros, parce que l'activité économique est proportionnelle à l'énergie disponible, même avec autant de centrales nucléaires qu'on peut imaginer, on va se prendre une énorme récession dans la tronche; soit on l'anticipe et on décroit de manière contrôlée, soit on ne l'anticipe pas et on ne sait pas ce qui peut se passer. Ça n'est pas très réjouissant, mais c'est malheureusement assez convainquant.
[^] # Re: La part réelle du nucléaire dans le bouquin
Posté par arnaudus . En réponse au lien Erratum pour «Le monde sans fin» : Dargaud piégé par des activistes. Évalué à 10.
Manipulé avec des arguments rationnels, ça s'appelle changer d'avis parce qu'on est convaincu, non? Moi j'ai plutôt l'impression que l'énergie nucléaire est considérée comme un élément majeur de la décarbonation de l'économie par tous les gens qui se sont penchés sérieusement sur le problème.
Quels arguments factuels te le font penser? J'ai plutôt l'impression que l'industrie du nucléaire, ça n'est plus rien en France depuis 20 ou 30 ans, par rapport à ce que c'était au moment où on savait construire des centrales.
[^] # Re: Double effet Streisand
Posté par arnaudus . En réponse au lien Erratum pour «Le monde sans fin» : Dargaud piégé par des activistes. Évalué à 7. Dernière modification le 03 janvier 2023 à 15:01.
En fait, c'est évidemment un bon communiquant, mais surtout, il est compétent. Il sait faire un calcul d'ordre de grandeur, il connait ses dossiers, il sait ce qui est possible et ce qui n'est pas possible. C'est tellement rare que ça se remarque, ce qui veut probablement dire quelque chose…
En tout cas je ne pense pas que le père Noël aurait pensé à m'apporter son bouquin si les "activistes" n'avaient pas fait parler d'eux :-P
[^] # Re: Chess 360
Posté par arnaudus . En réponse au journal ChessBase vs Stockfish. 1. e4 e5. 2 Ke2? ...# 0-1. Évalué à 3.
sauf si l'adversaire a anticipé cette ligne aussi, ce qui a final revient au problème de départ…
Mais regarde, pourquoi est-ce que tu vas jouer une obscure ligne complexe dans le but de piéger ton adversaire, qui risque de ne pas arriver à sortir la série de 5 "seuls coups" nécessaire? Parce que tu sais qu'au pire elle est égale. Et comment le sais-tu? Parce que c'est l'ordi qui te l'a dit. Tu ne vas jamais jouer une ligne perdante, même s'il faut 5 coups complexes de l'adversaire pour perdre. Pourquoi? Parce qu'il y a une chance que ton adversaire l'ait préparé.
Bref, est-ce que les parties sont meilleures? Oui, certainement. Est-ce qu'elles sont plus intéressantes? C'est discutable; probablement pas pour les joueurs en tout cas, qui passent leur vie à apprendre des variantes profondes. Est-ce que ça a profondément changé les échecs? Sans aucun doute, ça va favoriser certains types de joueurs plutôt que d'autres, et les joueurs favorisés ne sont pas les meilleurs en échecs "purs" (stratégie et tactique). Est-ce qu'il faut changer les choses? C'est aux joueurs, aux fédérations, et aux organisateurs des tournois de le décider. Le jour où tous les meilleurs joueurs se retrouveront dans les tournois de parties rapides en chess 360, et qu'ils refuseront de jouer les championnats du monde en partie longue, ça forcera peut-être un peu le changement…
[^] # Re: le personnel de la CAF n'est pas un algorithme
Posté par arnaudus . En réponse au lien Enquête sur l’algorithme qui note les allocataires de la Caf. Évalué à 2. Dernière modification le 13 décembre 2022 à 11:31.
Pour faire court, dans une administration, il y a plein de choses d'optimisées, mais ça n'est jamais le service rendu à la population. Les objectifs concrets sont souvent:
* La dépense à l'euro près du budget alloué. Pas un euro de plus, pas un euro de moins.
* Minimiser le nombre de postes statutaires (indépendamment des conséquences sur la qualité du service). Dans l'administration, les postes statutaires ne font pas partie du budget alloué, c'est donc encouragé de "dépenser" 3 mois de temps d'un fonctionnaire pour économiser 40€, ou inversement de dépenser 40k€ pour économiser un mois de travail, en fonction du contexte.
* Respecter scrupuleusement les règles financières (marchés publics, etc)
* Respecter scrupuleusement les règles communiquées en interne (toute correspondance avec les décrets et ordonnances réelles étant optionnelle). Il n'y a aucune évaluation des conséquences de l'application d'un règle; si par exemple la règle dit qu'il faut remplir à la main un formulaire de 58 pages pour se faire rembourser un ticket de métro, alors seuls ceux qui remplissent ce formulaire auront une promotion (et leurs tickets remboursés).
* Trouver des sources de ressources propres (autofinancement partiel)
* Communiquer positivement auprès du public, des élus, et de la hiérarchie administrative (toute correspondance entre la com et la situation réelle étant optionnelle).
Concrètement, les "actionnaires" des administrations ne sont pas les citoyens, ce sont les élus locaux ou les ministères. Le service rendu ne fait juste pas partie de la grille d'évaluation, sauf parfois sous forme d'index de productivité quand plusieurs administrations sont en concurrence.
[^] # Re: le personnel de la CAF n'est pas un algorithme
Posté par arnaudus . En réponse au lien Enquête sur l’algorithme qui note les allocataires de la Caf. Évalué à 2.
C'est parfois facile que les administrations de l'État sont aussi tenues à un devoir d'efficacité vis-à-vis des citoyens. Les administrations fonctionnent avec de l'argent public et leur dépenses sont très surveillées. Leur manque d'efficacité légendaire est souvent invité dans les débats politiques, et leurs crédits sont parfois tronqués pour cette même raison. Comment justifier envers les citoyens un fonctionnement en mode "balek de l'efficacité"? Ça me semble complètement logique de cibler ses ressources sur les dossiers qui ont plus de chances d'être problématiques que d'autres. Tout organisme, toute entreprise ferait ça.
Concrètement, donner les moyens à la CAF de traiter les dossiers individuellement avec un contact humain de qualité, ça veut dire qu'on augmente le budget dédié à l'administration, ou qu'on diminue les aides pour mettre l'argent dans le fonctionnement. Aucun des deux n'est très populaire…
[^] # Re: Chess 360
Posté par arnaudus . En réponse au journal ChessBase vs Stockfish. 1. e4 e5. 2 Ke2? ...# 0-1. Évalué à 2.
Je suis d'accord, c'est difficile d'interpréter l'attitude de Carlsen. D'un côté il a l'air de s'ennuyer parce qu'il est trop fort, et d'un autre côté il est mauvais perdant. Au cours du fameux match qu'il a perdu contre Niemann, on n'a retenu que les accusations de triches, et pas la partie assez médiocre de Carlsen. Mais bon, dans l'ensemble, on ne peut pas nier que Carlsen s'ennuie, et qu'il n'arrête pas de râler contre ce que sont devenues les échecs modernes.
Firouzja est super fort, mais de toutes manières ça n'est pas comme ça que marchent les championnats du monde, ça serait un peu trop facile si le champion choisissait son challenger.
Avec moins d'erreurs, c'est sûr. Certaines parties d'ordinateur sont aussi fascinantes, avec des sacrifices positionnels et des contre-attaques violentes. C'est juste dommage qu'au final ça se résume à un jeu de mémoire—les échecs, c'est beaucoup de choses à la base, mais pas vraiment un jeu de mémoire.
Quelque part, c'est aussi très intéressant que les ordinateurs n'ont pas du tout tué la diversité des ouvertures. C'est la force des échecs d'être un jeu aussi ouvert; s'il s'était avéré qu'une ligne d'ouverture était intrinsèquement meilleure, ça aurait pu être la fin du jeu. C'est assez fou qu'Alphazero joue à peu près autant c4, d4, et e4!
[^] # Re: Chess 360
Posté par arnaudus . En réponse au journal ChessBase vs Stockfish. 1. e4 e5. 2 Ke2? ...# 0-1. Évalué à 6.
C'est bien la première fois que je lis ça pour les échecs :-) Non, les échecs sont un jeu de stratégie déterministe avec information parfaite. L'incertitude sur la valeur d'un coup n'existe que du fait de la limitation des ordinateurs; en fait, un coup n'a que trois valeurs: soit il mène au gain de la partie, soit à une partie nulle, soit à une perte. Un coup n'est bon que s'il ne dégrade pas la position (gain si position gagnante, nulle si position nulle, si une position est perdante on peut abandonner). Les évaluations des ordinateurs (par exemple +2) n'existent que pour compenser le fait que les ordinateurs n'arrivent pas encore à calculer assez de prodondeur de coups pour être certains du résultat (+2 retranscrit donc l'estimation de la probabilité de gain). Les différences de perfs entre les logiciels viennent de l'imperfection de leur évaluation, l'ordinateur va mal évaluer des coups et va choisir un coup sous-optimal.
Pour bien intégrer ça, il faut se mettre en position de "finale" avec moins de 7 pièces sur l'échiquier. Dans ce cas, des tables de finales sont disponibles, et les résultats sont déterministes. Il n'y a aucune dimension psychologique, c'est juste des suites mathématiques de coup qui ne peuvent que mener à un seul résultat si l'adversaire a également accès à une table de finale.
La dimension psychologique permet donc éventuellement de tirer un avantage d'un adversaire humain et imparfait, donc les capacités de calcul sont perturbables par le contexte. Mais ça n'empêche pas que les coups joués peuvent être moins bons, de manière absolue. Les joueurs forts n'aiment pas ça, de toutes manières, et c'est bien pour cela qu'ils sont reluctants à ne pas jouer les meilleures lignes. Ils tendent très rarement des pièges en partie longue, par exemple, parce qu'à leur niveau il est probable que l'adversaire voie le piège et tire avantage d'une ligne sous-optimale. Les pièges sont réservés aux parties courts ou aux positions perdantes.
[^] # Re: Chess 360
Posté par arnaudus . En réponse au journal ChessBase vs Stockfish. 1. e4 e5. 2 Ke2? ...# 0-1. Évalué à 4.
Ça me donnerait une chance de battre Stockfish, mais à main nues c'est pas évident. On a le droit d'amener une batte de baseball?
[^] # Re: Chess 360
Posté par arnaudus . En réponse au journal ChessBase vs Stockfish. 1. e4 e5. 2 Ke2? ...# 0-1. Évalué à 4.
OK, je veux bien admettre que ça donne une certaine dimension psychologique au jeu d'échecs. Cette dimension a toujours existé (par exemple, on peut jouer un coup agressif, comme un sacrifice, pour mettre la pression sur l'adversaire, même si ce coup n'est pas nécessairement le meilleur), mais ça diminue beaucoup quand même l'intérêt des parties. Si les deux adversaires sont sûrs de leur prépa, ils vont dérouler 20 coups ou plus de mémoire. Pendant cette phase de jeu, qui s'étend donc maintenant au-delà de l'ouverture, le talent des joueurs n'a pas beaucoup d'importance : c'est la qualité de leur mémoire et la qualité de leur équipe qui les a aidé à préparer les parties qui est prépondérante. Quand et comment on va faire sortir l'adversaire de sa préparation tient en grande partie du hasard, on a préparé la ligne A, l'adversaire a préparé la ligne B, on joue A (par exemple parce que nos ordinateurs sont moins performants), pas de bol, l'adversaire ne connait plus. Il faut quand même voir qu'on ne parle pas de réfutation en 3 coups, quand une ligne est suboptimale c'est parfois très profond, beaucoup trop profond pour les joueurs humains. On joue donc la meilleure ligne, sans même vraiment être capable de comprendre pourquoi. Et l'autre répond par la meilleure ligne, même s'il ne sait pas réellement pourquoi.
De manière générale, c'est bien quand il y a une dimension psychologique aux jeux, mais c'est quand même dommage si les meilleurs joueurs d'échecs doivent jouer des coups qu'ils savent moins bons pour obliger leur adversaire à jouer aux échecs. Objectivement, ça nivelle le jeu; mais je ne suis pas sûr qu'il soit si intéressant que ça de voir le champion du mondre en difficulté dans toutes ses parties parce qu'il joue contre les ordinateurs de ses adversaires au lieu de jouer contre ses adversaires eux-mêmes.
À mon avis, le critère principal, c'est quand même typiquement les champions qui déclarent s'ennuyer. Carlsen qui ne va pas défendre son titre de champion du monde, c'est quand même inquiétant, non? Bon, il est aussi peut-être un peu en burn-out et il accuse tout le monde de tricher dès qu'il perd, mais ça n'est pas normal que les grands joueurs ne s'amusent plus.
Sans compter que les échecs 360 préparent le moment inéluctable où le jeu d'échecs sera résolu par un ordinateur.
# Chess 360
Posté par arnaudus . En réponse au journal ChessBase vs Stockfish. 1. e4 e5. 2 Ke2? ...# 0-1. Évalué à 2.
Ça préfigure quand même quelque chose. De plus en plus de grands joueurs d'échecs voudraient plus de tournois en Chess 360, et si les moteurs s'y mettent assi… À très haut niveau, les échecs classiques deviennent ennuyeux, et paradoxalement l'utilisation intensive des ordnateurs a rendu le jeu plus aléatoire (on peut perdre si on a la malchance de jouer une ligne préparée jusqu'au 30e coup par son adversaire, et pour gagner il faut parfois jouer un coup sous-optimal pour sortir l'adversaire de sa "prépa", c'est quand même un peu étrange).
[^] # Re: Données, données, données moi
Posté par arnaudus . En réponse au journal ChessBase vs Stockfish. 1. e4 e5. 2 Ke2? ...# 0-1. Évalué à 7.
Ça évolue très vite donc c'est difficile à dire si c'est joujours vrai, mais à la dernière version Stockfish complétait son évaluation avec un réseau de neurones, mais son algorithme de base était toujours un algo "classique". Au contraire de Leela, qui était un algo 100% réseau de neurones.
LOL.
[^] # Re: Du vide qui pointe sur du vide en somme
Posté par arnaudus . En réponse au lien Les NFT de FTX pointent dans le vide suite à la faillite de l'entreprise. Évalué à 2. Dernière modification le 09 décembre 2022 à 21:24.
C'est pourtant dans le premier paragraphe de monnaie: "À la période contemporaine, cette définition ancienne persiste mais doit être amendée, entre autres par la suppression de toute référence à des matières précieuses (à partir du IVe siècle en Chine) avec la dématérialisation progressive des supports monétaires, et les aspects légaux de l'usage de la monnaie — et notamment les droits juridiques qui sont attachés au cours légal et au pouvoir libératoire"
Je trouve pas que ce premier paragraphe de Wikipédia soit très bon, ceci dit, parce qu'il définit la monnaie par ses fonctions. Je suis aussi surpris qu'il ne parle pas de fongibilité (peut-être est-ce inclu dans l'unité de compte? Ça ne me semble pas très évident).
Tu veux dire que chacun des trois points sont discutables?
Pour l'unité de compte, tu as (ou tu avais, si tu étais chez FTX :-) ) des comptes tenus en Bt, sans que ces Bt soient dans un portefeuille qui t'appartienne (voire, dans pas de portefeuille du tout). Ça compte?
[^] # Re: Du vide qui pointe sur du vide en somme
Posté par arnaudus . En réponse au lien Les NFT de FTX pointent dans le vide suite à la faillite de l'entreprise. Évalué à 2.
Je trouve que ça fait drôlement écho aux théories farfelues sur le système bancaire qui ont circulé il y a quelques années dans les milieux anticapitalistes. Ça tourne autour de l'idée que la monnaie n'est qu'un actif spéculatif créé et contrôlé par les banques au détriment des citoyens et des États (avec la complicité des méchants hommes politiques judéo-Gaullistes libéraux). Il y a un côté "Jean-Michel découvre qu'une pièce d'or n'a pas de valeur intrinsèque" et "OMG j'ai vu sur Youtube que mon crédit immobilier n'est pas du vrai argent", mais j'ai du mal à comprendre la signication politique de tout ça. De manière générale, la fumisterie (du style "je n'y comprends rien c'est donc que c'est des méchants qui ont conçu le système pour nous arnaquer coupons-leur la tête") fait le jeu des extrêmes, mais je ne sais pas à quel point la désinformation par des vidéos complotistes est pilotée.
[^] # Re: Du vide qui pointe sur du vide en somme
Posté par arnaudus . En réponse au lien Les NFT de FTX pointent dans le vide suite à la faillite de l'entreprise. Évalué à 3.
Si tu rajoutes "avoir cours légal" comme critère, le Bitcoin n'est pas une monnaie. Même si le bitcoin est utilisé comme un moyen de payement, et vendu comme tel, il n'est clairement pas conçu pour être un moyen de payement dans la vraie vie. Je ne vois pas comment tu peux imaginer acheter une baguette ou un plein d'essence en Bitcoin, vu le temps nécessaire à valider la transaction. Pour que le Bt puisse être une monnaie utilisable, il faudrait des banques qui te fournissent des comptes bancaires, des moyens de payement, des crédits, et te cachent la mécanique des transactions Bitcoin—bref, ça ne change pas du tout le système actuel pour ce qui est du contrôle de la finance sur l'économie, mais par contre ça ejecte bien l'État.
Certes, mais ce qui caractérise le Bitcoin, c'est qu'il est conçu à des fins de spéculation (et "vendu" à quelques gogos comme un moyen de payement; mais qui payerait avec une monnaie déflationniste à moins de payer le prix fort pour l'anonymat de la transaction? Sans même évoquer la volatilité, pour une opération légale (payer des salaires par exemple), il faut être débile pour se débarrasser de ses Bitcoins qui sont conçus pour prendre de la valeur "passivement" qand on peut payer en monnaie d'état, qui est conçue pour perdre de la valeur.
[^] # Re: Amateurs
Posté par arnaudus . En réponse au lien La CNIL inflige une sanction de 300 000 euros à l’encontre de Free. Évalué à 7.
C'est peut-être pour ça qu'une partie de la sanction est la publication intégrale des détails des problèmes relevés. Si les clients s'en moquent probablement, les partenaires commerciaux beaucoup moins.
[^] # Re: Du vide qui pointe sur du vide en somme
Posté par arnaudus . En réponse au lien Les NFT de FTX pointent dans le vide suite à la faillite de l'entreprise. Évalué à 6.
Ça n'a quand même à peu près aucun rapport avec une monnaie (à moins de considérer que les cryptomonnaies sont des monnaies, ce qu'elles ne sont pas vraiment). À commencer par le fait qu'une monnaie est adossée à un état (elle a valeur légale, et des lois peuvent imposer son usage) et qu'elle n'est pas un outil de spéculation (toutes les monnaies perdent de leur valeur sur le long terme du fait de l'inflation).
Les NFT, c'est… juste rien. Sauf "contrat" particulier, le système te garantit une relation entre toi et une URL, ce qui en effet est très proche de "du vent". Je ne blâme pas vraiment les spéculateurs—ils spéculeraient sur les poils de la queue d'un cochon s'ils pensaient que quelqu'un lui attribueraient de la valeur, mais je trouve que les juristes et les avocats qui ont contribué à faire penser qu'un NFT pouvait avoir une quelconque valeur légale sont des escrocs. Un petit contrat de cession écrit à la main sur du PQ et signé par l'artiste défoncerait au tribunal tous les NFT du monde, par exemple.
# Perspective...
Posté par arnaudus . En réponse au lien La CNIL inflige une sanction de 300 000 euros à l’encontre de Free. Évalué à 3.
Free, c'est 7 Mrds de chiffre d'affaire, et 500 M€ de bénéfices… Ça ne va pas les ruiner non plus.
[^] # Re: Question de droit
Posté par arnaudus . En réponse au journal Est-ce qu'une IA peut choisir la licence du code qu'elle écrit ?. Évalué à 3.
Wikipédia dit "surapprentissage" ou "surajustement", mais je n'ai jamais entendu ça en pratique.
Je ne comprends pas le reste de la question. Quand le modèle est "surajusté", l'AI va retourner le jeu de données d'entrainement, ce qui n'a aucun intérêt. Ça arrive quand la taille du jeu de données est insuffisante ou que le modèle est foireux.
[^] # Re: Question de droit
Posté par arnaudus . En réponse au journal Est-ce qu'une IA peut choisir la licence du code qu'elle écrit ?. Évalué à 4.
Je crois que ça ne colle pas du tout : "En droit français, une personne morale est un groupement doté de la personnalité juridique. Généralement une personne morale se compose d'un groupe de personnes physiques réunies pour accomplir quelque chose en commun. Ce groupe peut aussi réunir des personnes physiques et des personnes morales. " (source: https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1251).
Peut-être vaut-il mieux chercher du côté des animaux, mais à l'heure actuelle les animaux n'ont pas de personnalité juridique (ils ne sont plus des choses depuis 2015, ils sont des "êtres vivants doués de sensibilité", tout en étant soumis au régime des biens). De toutes manières, une IA n'est pas un être vivant (et n'a pas de sensibilité), donc il lui faudrait un statut à part. Et même si une IA était reconnue comme un "être non-vivant doué d'une personnalité" ou quelque chose comme ça, elle serait quand même soumise au régime des biens comme les animaux (elle a un propriétaire), ce qui, au "mieux", confèrerait au propriétaire la propriété intellectuelle des oeuvres.
J'ai l'impression qu'il n'y a aucune case qui correspond. L'esprit de la loi voudrait que la production d'une IA soit domaine public, parce que par défintion ça n'est pas une oeuvre de l'esprit (une IA n'a pas d'esprit), mais dans notre société mercantile, il y a fort à parier que beaucoup vont faire pression pour que la production d'une IA soit protégée en tant que propriété intellectuelle, qui reviendrait au "propriétaire" de l'IA.
[^] # Re: Souveraineté ?
Posté par arnaudus . En réponse au lien Le premier smartphone fabriqué en France arrive en 2024. Évalué à 3.
Tiré du blog: "La prochaine fois que vous voulez excuser les insupportables illusions de grandeur de votre collègue par l’effet Dunning Kruger, envisagez la possibilité que votre collègue est simplement un crétin – pas de recours nécessaire à son incompétence méta-cognitive." C'est cruel…
De toutes manières, il semble assez admis qu'il faut distinguer l'effet observé (les incompétents se surévaluent et les compétents se sous-évaluent) et l'explication avancée (être incompétent pour une tâche ne permet pas de s'évaluer correctement). Une explication est que les crétins sont plus à même d'être incompétents. Mais je ne pense pas que traiter les gens de crétins soit très constructif, et je ne pense pas que ça soit l'argument que tu souhaitais avancer—c'est le risque de balancer des liens sans les avoir lus.
[^] # Re: Question de droit
Posté par arnaudus . En réponse au journal Est-ce qu'une IA peut choisir la licence du code qu'elle écrit ?. Évalué à 3.
Je n'élude pas, mais je n'en sais rien. Si l'AI est suffisamment bien fichue pour ne jamais recracher de bouts de code tels quels, je ne vois pas sur quelle base on peut justifier d'un travail dérivé. C'est ça qui est étrange, on met d'un côté 10000 logiciels sous GPL, l'AI recrache du code qui ne ressemble à aucunes des données d'entrée. Pourtant, on a la certitude que c'est forcément un code dérivé de code sous GPL, mais la licence ne peut pas s'appliquer…
Bien entendu, si l'AI est overfittée, elle va redonner le code d'entrée, et là le travail dérivé est incontestable.
Franchement, si je devais fournir une AI qui produit du code, j'entrainerais 100 AIs avec des échantillons aléatoires de 50% du code d'entrée, et j'attribuerais des AIs aléatoirement aux clients (ou bien je fournis le code consensus de plusieurs AIs). Du coup, si l'AI n'est pas overfittée, poursuivre en justice pour travail dérivé serait un pile ou face du point de vue technique (et une quasi-certitude de perdre du point de vue juridique : tu attaques en justice alors que tu ne sais même pas si ton code a servi ou non à produire le code dérivé, c'est presque abusif).
# Question de droit
Posté par arnaudus . En réponse au journal Est-ce qu'une IA peut choisir la licence du code qu'elle écrit ?. Évalué à 7.
Bon, je crois que c'est une pure question de droit, pas une question d'informatique. En droit français, le droit d'auteur est réservé aux oeuvres de l'esprit. La loi et la jurisprudence donnent quatre critères:
* L'originalité
* L'empreinte de la personnalité de l'auteur (plutôt pour l'art)
* L'apport de la marque de l'esprit de l'auteur (plutôt pour les trucs techniques comme le code)
* L'expression de la créativité de l'auteur
Au passage, ça montre aussi que la protection automatique du code n'est pas si évidente que ça… Il faut quand même que ça soit du code non-trivial. Ce n'est pas au poids: une seule ligne peut être créative, alors que 1000 lignes de constructeurs de copie (typiquement, ce que pourrait faire un IDE) ne le sont pas.
Dans le cas "simple" du travail non-supervisé d'une AI, plein de gens voudraient que ça soit éligible au droit d'auteur (de l'utilisateur du logiciel ou de l'auteur du logiciel d'AI), mais en fait, probablement pas (du moins en droit français) : une AI n'a pas de personnalité, et même si elle en avait elle n'est pas une personne physique et ne peut pas bénéficier du droit d'auteur. Si le code est original, il est probablement soumis au domaine public, s'il n'est pas original, il est soumis aux droits des auteurs du code qui a été entré dans la base de données de l'AI.
Pour un travail supervisé, il faudra qu'un tribunal se prononce sur la capacité de la supervision à être en soi une oeuvre de l'esprit. S'il faur rédiger 3 pages de specs, probablement oui, s'il suffit d'écrire "code un jeu d'échecs", probablement non. C'est vraiment au cas par cas.
Tous les gens qui prétendent le contraire (du style "l'image générée par mon algo d'IA est soumise à mon droit d'auteur") sont des charlatans, puisqu'à ma connaissance il n'existe aucune décision de justice qui puisse aller dans ce sens. Ça ne serait pas impossible toutefois, puisqu'en droit d'auteur il existe une jurisprudence qui va au contraire de la loi (par exemple, la protection des photos d'oeuvres 2D prises dans les musées). Si le juge estime qu'une application stricte de la loi peut créer trop de problèmes pour la société (y compris économiques), il peut estimer qu'en effet le créateur de l'IA possède des droits sur les oeuvres générées, mais à mon avis ça n'est ni l'esprit ni la lettre du code de la propriété intellectuelle.
[^] # Re: Souveraineté ?
Posté par arnaudus . En réponse au lien Le premier smartphone fabriqué en France arrive en 2024. Évalué à 7.
Traiter les autres de cons quand on parle de macro-économie, j'ai peur que ça ne démontre qu'une profonde méconnaissance du sujet, volontaire (aveuglement militant) ou non (effet Dunning-Kruger).