arnaudus a écrit 5258 commentaires

  • [^] # Re: Du ressort d'un professionnel?

    Posté par  . En réponse au lien Psychopathologie du totalitarisme 1/3. Évalué à 3.

    J'ai lu énormément de science humaine claire et profonde (ce qui est d'autant plus facile que je ne lis que ce qui me plaît). Et j'ai également eu l'occasion de lire des sciences inhumaines forts obscures qui ne concluaient pas grand chose.

    Pour être plus explicite, mon problème est plus la connexion historique entre certaines sciences humaines (histoire et philosophie, en gros) avec la littérature. Cette connexion n'existe pas dans tous les pays (heureusement), mais elle existe en France. La dissertation, cet art de remplir des pages de blabla quand on n'a rien à dire, est même enseignée (et valorisée) au lycée en France. Cette mise en avant de l'éloquence et du style est quand même très étrange quand on prétend pratiquer une discipline scientifique.

    Enfin, l'obscurité n'est pas toujours une tentative d'enfumage.

    Je ne suis pas certain de comprendre de quelle obscurité on parle. Une phrase comme "si v est un endomorphisme du fibré vectoriel TE satisfaisant ces deux propriétés, alors H = ker v est le sous-fibré horizontal d'une connexion d'Ehresmann" (prise sur Wikipédia) m'est totalement obscure. Je n'ai aucun moyen de savoir si c'est du bullshit ou pas. Cet énoncé est probablement correct, mais si tu remplaces tous les termes par d'autres concepts mathématiques, ça serait du bullshit total mais seuls les spécialistes pourraient s'en rendre compte. C'est d'ailleurs exactement ça qui a été reproché aux thèses des frères Bogdanov (toutes mes excuses pour cette allusion à une actualité tragique). Donc oui, l'obscurité jargonnante existe aussi en sciences dures, mais la situation n'est ambigue que pour le commun des mortels, les spécialistes peuvent facilement déterminer que c'est du bullshit.

    Dans le texte dont on parle, il s'agit d'une obscurité très différente. Le jargon utilisé n'est pas technique, il est précieux, littéraire, pédant. Le texte est truffé de tournures subjectives et lyriques ("au prix du sang de nos ancêtres" :-) ). Ce n'est pas du tout une tentative maladroite de vulgarisation, mais c'est le contraire : l'objectif semble être de traduire toute une série très classique de thèses populistes et complotistes (y compris sur l'efficacité supposée de traitements antiviraux préventifs) dans un registre soutenu. Probablement dans l'espoir de les "anoblir"? Un prolo bourré qui sort du bistro en disant "Si on avait laissé Raoult faire qu'est-ce qu'il voulait faire, de toutes manières c'est la faute de ces bourgeois que ça les arrange bien le Covid pour nous mettre la dictature", ça fait pas sérieux, alors que de pondre trois pages de reformulations pédantes et pseudoscientifique des mêmes idées, ça mériterait d'être diffusé?

  • [^] # Re: Du ressort d'un professionnel?

    Posté par  . En réponse au lien Psychopathologie du totalitarisme 1/3. Évalué à 5.

    Poser un diagnostic psychiatrique

    C'est spécifiquement ce que je n'ai pas fait, et je l'ai même écrit. On voit que quelque chose ne va pas, mais ça serait débile de poser un diagnostic sur la base d'un texte.

    qui plus est envers une femme

    Est-ce que le diagnostic des maladies psychiatriques serait plus difficile pour les femmes? Je n'en sais rien, ça n'est pas mon rayon, mais ça me semble assez douteux. De toutes manières, je ne savais même pas que c'était une femme, je crois.

    Par exemple on peut critiquer comme le fait Didier Eribon dans son bouquin "Écrits sur la psychanalise" les fondements du raisonnement psychanalitique de Freud et Lacan en lui opposant Deleuze, Foucault et Roland Barthes.

    On peut aussi lui opposer le rasoir d'Occam et les principes de bases de la démarche scientifique, hein. C'est pareil pour la naturopathie ou la lecture dans les lignes de la plante des pieds.

    Aux débuts de l'essor totalitaire de Hitler, les gens de la bonne société se moquaient de lui et le trouvait certainement loufoque. Erreur monumentale.

    C'était une erreur de considérer qu'Hitler avait des problèmes mentaux?

    Pour avancer contre les théories "complotistes" la rationnalité ne sert malheureusement à pas grand chose. Il faudrait capter l'émotion, les affects et leur parler directement.

    Désolé si j'ai plus envie de citer Audiard que Roland Barthes sur ce genre de questions :-)

    Plus sérieusement, je n'ai aucune idée de la manière dont il faut parler aux complotistes. Rien ne semble pouvoir les atteindre, puisqu'ils ont forcément construit une carapace très solide autour d'eux : ils sélectionnent les sources d'information, ils vivent dans des "bulles" de réseaux sociaux (comme tout le monde hein, puisque c'est le principe des RS, mais la radicalisation aide à refermer les bulles sur elles-mêmes), et ils "Mormonnisent" leurs relations avec le reste de la société (ils feignent des relations professionnelles normales, par exemple, mais c'est un jeu d'acteur, ils passent leurs journées à mentir et à être insincères, ça use forcément psychologiquement).

  • [^] # Re: Du ressort d'un professionnel?

    Posté par  . En réponse au lien Psychopathologie du totalitarisme 1/3. Évalué à 6. Dernière modification le 03 janvier 2022 à 16:46.

    J'ai du mal à imaginer comment on peut entrainer une IA à écrire de cette manière. Les références culturelles sont quand même très complexes à utiliser, et je pense qu'un processus automatique mettrait plus de mots loufoques ou hors contexte.

    Je ne crois pas avoir jamais hésité entre le produit d'une IA et d'un humain pas bien dans sa tête. J'ai l'impression que la folie donne un côté malaisant (typiquement, ici, la focalisation sur les symptômes psychiatriques) que les maladresses des IA ne peuvent pas reproduire.

    Tiens, c'est vrai que ça serait rigolo, une IA qui traduit un texte en jargon pipeau. "Le ciel est bleu" -> "La translucidité atmosphérique s'exfiltre dans un camaïeu ostentatoire et quasi-condescendant de nuances azurées".

  • # Du ressort d'un professionnel?

    Posté par  . En réponse au lien Psychopathologie du totalitarisme 1/3. Évalué à 10.

    L'esprit humain est quand même quelque chose de mystérieux. La plupart des mots dans ce texte semblent être utilisés à bon escient: «La paranoïa pose une relation d’objet narcissique paradoxale : « vivre ensemble tue et se séparer est mortel »[17] est bien le leitmotiv de l’idéologie sanitaire actuelle qui, si elle est menacée dans sa subsistance hypnotique, conduira inévitablement à des passages à l’acte meurtriers et transgressifs sur les peuples désobéissants.». La personne qui a rédigé ça est cultivée, elle sait structurer un texte, saupoudrer des références… ça ressemble un peu à une production académique (tout au moins, ça en a la forme), si ce n'est que c'est un peu trop jargonnant et pédant (même si parfois en sciences humaines… mais je m'égare :-). Il faut relire les phrases plusieurs fois pour en extirper le sens… et s'apercevoir que c'est juste complètement con.

    Étrange mise en abîme… Sans oser un diagnostic psychiatrique, la personne qui a écrit ça semble transposer ses problèmes mentaux à toute la population en environnant le tout d'un jargon pseudoscientifique. C'est assez fascinant, et un peu inquiétant quand même, parce que j'imagine que cette personne ne sait pas qu'elle a besoin d'aide (après, je n'ai aucune idée de la dangerosité éventuelle de sa maladie).

  • [^] # Re: classification des candidats d'extrême droite

    Posté par  . En réponse à la dépêche Compter automatiquement les mots prononcés sur les chaînes d'information continue. Évalué à 3.

    Si on classe G, C, D, ED, ça donne environ G: 11000, C: 16000, D: 11000, ED: 19000 (dont 4000 pour Le Pen). Du coup c'est équilibré si on retire Zemmour (en admettant un bonus "normal" pour l'exécutif).

    Ce qui me surprend le plus, c'est la synchronisation des courbes. Chaque chaîne a un biais, non seulement en terme de temps total accordé à la politique, mais aussi en équilibre droite-gauche. Par contre, toutes les chaînes sont synchro sur les politiques dont on parle le plus, ça veut dire que leur agenda est principalement dicté par l'actualité : Zemmour quand il montait dans les sondages, Pecresse lors de la primaire, etc. Les lignes éditoriales n'ont pas l'air très originales.

  • [^] # Re: logique d'un anti-vaccin qui ne supporte pas non plus depuis toujours la bien-pensanc de ce site

    Posté par  . En réponse au journal Merci Linuxfr, aujourd'hui je fais mes valises. Évalué à 3.

    Je préfère mourir de la Covid(sachant que le risque est proche de zéro) que de risquer d'être encore plus entravée dans ma vie que je ne le suis déjà par des effets secondaires de long terme d'un vaccin. Il y a aussi le refus par principe de céder aux manipulations de la dictature.

    Merci de répondre, mais en quoi est-ce une indication que la phrase de départ (le comportement des non-vaccinés est irrationnel) pourrait être fausse?

    Après, être irrationnel est un droit, je ne pense pas qu'il soit envisageable de faire une loi contre ça. C'est juste… déroutant.

  • [^] # Re: Nuance...

    Posté par  . En réponse au journal Coût de piratage des serveurs Linux. Évalué à 1.

    Si tu étais fort en maths à l'école, tu peux te mettre aux Millenium problems, cela peut rapporter un peu d'argent. :-)

  • [^] # Re: Qu'à moitié étonné

    Posté par  . En réponse au lien SNCF plébiscite son passage dans le Cloud d’Amazon. Évalué à 6.

    As-tu lu l'article? Le titre est pourri ("plébisciter", ça veut dire "choisi par le peuple", c'est complètement con dans le contexte), mais l'article égrène des arguments, si les anglicismes de "dissailledeurze" ne nous font pas trop saigner des yeux.

    Les arguments principaux, si j'ai bien compris, sont:
    * La tolérance aux pannes
    * La gestion des pics de connexion

    Bah voila, ça semble logique. C'est évident que pour gérer les pics, c'est plus facile de louer quelques serveurs supplémentaires que de les acheter, surtout s'ils sont destinés à ne servir qu'1% du temps.

    Gérer son propre parc, ça a un coût, surtout si on a besoin d'une certaine résilience. Ça ne semble pas irrationnel d'externaliser ce genre de choses.

    Après, j'ai toujours pensé que la SNCF se fourvoyait avec son modèle calqué sur les billets d'avion. Elle se met toute seule en concurrence avec l'avion, et elle n'a pas moyen d'être compétitive, ce qui la conduit vers une course en avant et la baisse de qualité de service—les TGV low-cost sont une cata pour l'image de la SNCF. Mais ça n'a rien à voir avec l'hébergement de son infrastructure. De toutes manières, la SNCF n'a jamais su vendre des billets de train; ses sites ont toujours été pourris, ses guichets toujours aussi encombrés et inutiles… Ce n'est pas un changement d'hébergeur qui va révolutionner ça.

  • [^] # Re: Nuance...

    Posté par  . En réponse au journal Coût de piratage des serveurs Linux. Évalué à 6.

    J'ai quand même l'impression aussi que le job d'un vrai sysadmin, c'est juste hyper-complexe et hyper-technique. S'il faut monter complètement un réseau, gérer la sécurité, la centralisation et le stockage des données, un serveur mail, un serveur d'impression, tout un tas de services propres à l'activité de la boîte, y compris via des logiciels pas forcément bien ficelés, un parc hétérogène, des accès extérieurs (VPN, sites publics…), il faut des décennies d'expérience, et ne jamais ne rien avoir lâché sur la veille technologique et sur la formation continue, vu que tout ça bouge tout le temps.

    Parfois, j'ai l'impression que les boîtes voudraient systématiquement recruter des moutons à 5 pattes. Il me semble assez évident qu'il est impossible d'avoir quelqu'un qui a toutes ces compétences en sortie de ses études; quand une PME recrute un sysadmin sans y mettre le salaire du patron, elle devrait s'attendre à devoir externaliser un certain nombre de services, et/ou partir du principe que certaines choses ne seront pas faites dans les règles de l'art.

  • [^] # Re: Nuance...

    Posté par  . En réponse au journal Coût de piratage des serveurs Linux. Évalué à 4.

    C'est beaucoup plus compliqué que ça (voir par exemple https://measuringu.com/salary-survey2014/ pour les US). Si on met de côté la variation résiduelle (dans laquelle la "rareté" peut peut-être entrer), les variables principales sont le niveau de responsabilité, la région, l'expérience, la taille de la boîte, et le diplôme. Je soupçonne que la région est un facteur confondant (dans la mesure où la qualification des jobs est très différente en fonction des régions).

    Et dans les faits, la rareté, ça ne joue pas tant que ça pour de nombreux secteurs. Il y a souvent un seuil supérieur de rentabilité, au-delà duquel les entreprises ne veulent pas aller. Par exemple, un restau à qui il manque un serveur ne va pas proposer 3k€ net, il préfère tourner avec un serveur de moins.

    Sans compter qu'il ne me semble pas si clair que le marché regorge d'admins Windows et cherche les admins Linux. À moins de considérer qu'on estime que n'importe quel quidam qui sait faire deux ou trois choses avec un ordi peut devenir admin Windows, ce qui revient au même que ma remarque initiale sur le niveau de compétences.

  • [^] # Re: Nuance...

    Posté par  . En réponse au journal Coût de piratage des serveurs Linux. Évalué à 10.

    Moi je suis d'accord avec toi, le commentaire auquel tu réponds sous-entends que par défaut, un administrateur Windows est moins compétent qu'un administrateur Linux/UNIX, et c'est très clairement un argument inacceptable.

    Pourquoi? Par principe, ou par manque de source?

    Par exemple, le salaire médian d'un admin Linux, c'est 99,500$ sur ce site https://www.salary.com/research/salary/benchmark/linux-administrator-salary. Pour un admin Windows, c'est 71,000$. https://www.salary.com/research/salary/posting/windows-administrator-salary. Bien sûr, rien n'est réellement comparable, bla bla bla, et le salaire c'est pas les compétences, bla bla bla. On est d'accord là dessus, mais maintenant, est-ce que vous avez une explication crédible pour laquelle on paye les admins Windows 30% moins aux US?

    Notez que je n'ai jamais prétendu que tous les admins Linux étaient compétents, ou qu'il n'existait pas d'admin Windows compétent. Ni d'ailleurs qu'un admin Linux serait compétent sous Windows.

    Mais du coup, à part être outrés, vous avez des billes qui suggérerait qu'en moyenne, un admin Windows a des bases techniques aussi solides qu'un admin Linux?

    Il y a un moment, il faut quand même avancer des explications. Si c'est identique au niveau software, si c'est identique au niveau compétences, si c'est identique au niveau du prix, alors pourquoi la plupart des serveurs sont sous Linux, pourquoi les admins Windows sont moins bien payés, et pourquoi un serveur Windows est plus attaqué?

  • [^] # Re: Inévitable?

    Posté par  . En réponse au lien Quelqu'un fait tourner des centaines de relais TOR dans le but de désanonymiser des utilisateurs. Évalué à 4.

    Compiler des statistiques "propres" serait un travail de recherche, puisque Tor est justement conçu de manière à ce que ces chiffrss soient très difficiles à obtenir. On peut trouver des estimations pour des cas particuliers. Par exemple, par un service de sécurisation de l'autentification (https://blog.sqreen.com/tor-the-good-the-bad-and-the-ugly/) : 99.7% des tentatives de connexion qui venaient d'un noeud Tor échouent (donc viennent d'un user qui n'a pas le mot de passe), alors que le taux d'erreur de connexion est de 16% quand ça vient du web "non Tor".

    Il y a une publication de 2016 qui quantifie les services illégaux à 57% des services actifs sur Tor (et 30% des services totaux) (citée dans https://en.wikipedia.org/wiki/Tor_(network)) (à noter que 'non illégal' ne veut pas dire légal, puisque la contrefaçon n'a pas l'air considérée comme illégale, et les services dont la légalité est sont comptés dans "non illégaux").

    Ce que je ne comprends pas, c'est que les gens qui pensent que Tor est utile ne cherchent pas, en général, à évaluer honnêtement à quoi Tor est utilisé.

  • # Inévitable?

    Posté par  . En réponse au lien Quelqu'un fait tourner des centaines de relais TOR dans le but de désanonymiser des utilisateurs. Évalué à -2.

    Est-ce que le ver n'est pas dans le fruit? Je veux dire, Tor est un peu utilisé par des idéalistes et des militants, et beaucoup utilisé par des gens qui ont de bonnes raisons de tenir à leur anonymat. Parmi les gens qui ont de bonnes raisons de se cacher, il y a un peu de gens honnêtes, et beaucoup de gens malhonnêtes. Du coup, n'est-il pas inévitable qu'un réseau servant en partie à couvrir des actions illégales soit aux mains de gens qui n'ont pas de bonnes intentions (y compris tout un tas de services secrets, d'ailleurs)?

  • [^] # Re: Nuance...

    Posté par  . En réponse au journal Coût de piratage des serveurs Linux. Évalué à 9.

    Tous les arguments sont sans doutes un peu vrais.

    • Par défaut, un serveur Linux sous une distribution classique est mieux sécurisé
    • Les serveurs Linux sont enrichis en logiciels libres, qui sont probablement mieux audités et mieux mis à jour que certains logiciels propriétaires, et les failles de sécurité sont gérées de manière plus transparente (à commencer par l'OS)
    • Les admins des serveurs Linux sont probablement plus compétents et expérimentés que ceux des serveurs Windows
    • Les décideurs qui choisissent des solutions Linux sont plus compétents (ils écoutent mieux les "gars de la technique") que ceux qui choisissent des solutions Windows
    • La diversité des distributions et des logiciels fait que la plupart des serveurs Linux ont une configuration unique, donc l'attaque se fait au cas par cas

    Chaque argument offre un peu de sécurité supplémentaire, mais tous ensemble, ça commence à faire une sacrée différence.

    En tout cas, ça fait 30 ans que l'argument de la minorité traine pour expliquer le faible taux d'attaque sur les postes Linux, mais c'est largement le contraire dans le monde des serveurs. Ça ne peut donc pas être l'unique raison.

  • [^] # Re: Je rejoins les déçus

    Posté par  . En réponse au journal Merci Linuxfr, aujourd'hui je fais mes valises. Évalué à 7.

    je me dis globalement la même chose de notre gouvernement, c'est quand même la "5e" vague, et l'anticipation est toujours aussi inexistante : comme si l'expérience passée n'avait servi à rien.

    Je ne voudrais pas donner l'impression de défendre particulièrement le gouvernement (je me suis déja fait traiter de "crypto-macronniste" sur Twitter, mais il semble que c'est ce que risque n'importe qui faisant preuve de nuance sur les réseaux sociaux). Il m'a fallu un peu de temps pour réaliser qu'un gouvernement ne pouvait pas avoir comme seul objectif de stopper ou limiter l'épidémie.
    * Il y a bien sûr toutes les "contraintes" institutionnelles et législatives, qui sont là pour préserver un minimum de libertés individuelles. Par exemple, il pourrait être très efficace de conditionner l'accès aux bureaux de vote à un test antigénique réalisé sur le trottoir, sauf que non, on ne peut pas, et ce pour de bonnes raisons.
    * Il y a évidemment des contraintes politiques : non seulement on ne veut pas se fâcher avec ses électeurs potentiels à quelques mois des élections, mais on ne veut pas non plus se fâcher avec les membres de sa majorité, dont on a besoin pour faire passer des lois. Voire, avec certains membres de l'opposition, puisque la politique est un jeu très complexe et qu'il est parfois nécessaire d'avoir des adversaires de son côté.
    * Il y a les contraintes diplomatiques; on peut fermer une frontière avec certains pays, mais probablement pas avec celui qui est en train de nous acheter pour 15 milliards de rafales.
    * Il y a les contraintes logistiques : les consignes doivent être simples, sinon on ne pourra jamais les faire redescendre et les faire appliquer sur le terrain. Un exemple tout con : on sait que les masques lavables en tissu ne valent pas grand chose, mais si on commence à demander la taille de la maille de tissu des masques avant de mettre une amende, on ne va pas s'en sortir.

    Bref, anticiper, anticiper, OK, mais anticiper quoi exactement? Les hopitaux sont sur l'os, mais ça ne peut pas s'arranger magiquement en pleine crise, l'économie est très fragile, mais on a déja tapé très fort dans la caisse pour la soutenir, les gens en ont marre des masques et des restrictions; personne ne sait s'il ne va pas y avoir des millions de personnes qui crament des pneus sur les rond-points au prochain confinement. Fermer les écoles? La moitié des parents doivent arrêter de bosser; vacciner les gamins: ça va faire discuter tout le monde, et en plus l'efficacité est douteuse.

    Mais bon, il faut quand même admettre qu'on a des champions de la com' de crise au gouvernement. Je ne sais pas si c'est une caractéristique des décideurs, mais comme ils préfèrent raconter n'importe quoi que de perdre la face, et bien ils racontent n'importe quoi, et ne s'excusent jamais. Du coup, évidemment, personne n'a confiance. Le coup des masques, par exemple : qu'est-ce que ça coûtait de faire une repentance officielle, en expliquant qu'à l'époque ils avaient fait une grosse erreur de communication, mais que le fond était là : il fallait réserver le peu de masques pour les soignants. Mais non, ils s'imaginent que l'actualité passe et que tout le monde oublie, je ne sais pas pourquoi, parce que personne n'a oublié. On peut aussi citer la publication des compte-rendus du conseil scientifique, qui s'est arrêtée brutalement (probablement parce que le gouvernement a pris des décisions opposées aux conseils scientifiques et qu'ils n'ont pas voulu l'assumer), ou la focalisation sur la vaccination alors qu'on sait depuis des mois que même une couverture à 100% ne suffit pas—pourquoi faire croire que deux doses suffisaient (ils n'en savaient absolument rien), pourquoi faire croire qu'il est si important de vacciner les 10% de récalcitrants, alors que ça ne change pas grand chose sur le plan épidémiologique, etc. Quel manque d'humilité, et quelle mauvaise communication! Alors qu'il suffirait d'expliquer que les décisions qui sont prises sont conditionnelles à l'évolution de la situation.

    Mais il n'y a pas que le gouvernement, d'ailleurs. L'aveuglement de l'OMS face aux preuves scientifiques de la contamination aéroportée est vraiment inadmissible. Ça fait 2 ans qu'on édicte des consignes sur des distances à respecter, sur l'idée qu'on peut retirer le masque quand on est temporairement seul dans son bureau ou aux toilettes, qu'on se lave les mains avec du gel dydroalcoolique… Tout ça n'a aucune efficacité, parce que ça part d'une idée fausse (qu'on se contamine à cause des goutelettes). Or, le virus est en aérosol, il est présent dans l'air; il faut porter le masque en permanence même quand on est temporairement seul, et surtout, il faut renouveller l'air. D'ailleurs, il n'y a pas que le Covid, c'est aussi le cas pour la grippe, et probablement pour la plupart des virus respiratoires; c'est dingue que les médecins campent depuis tant de temps sur des idées complètement fausses sur la transmission virale. Je me demande même si ça n'est pas de la pensée magique : on ne peut pas admettre qu'on raconte n'importe quoi depuis 30 ans, alors on garde les fenêtres fermées en se lavant les mais au gel et on espère que le virus se comporte comme on pensait avant de s'apercevoir qu'on s'est trompés?

  • [^] # Re: Je rejoins les déçus

    Posté par  . En réponse au journal Merci Linuxfr, aujourd'hui je fais mes valises. Évalué à 8.

    Qu'est-ce que t'appelles la pensée quantitative ?

    Je ne sais pas s'il existe un terme plus adapté. C'est juste quand je vois des affiches du style "Si les vaccinés ont peur de se faire contaminer par les non-vaccinés, à quoi sert le vaccin?", je me dis que ça ne peut fonctionner que sur un esprit manichéen. Je veux dire, ça me parait évident qu'on parle de risques : on a plus de risques ou moins de risques d'attrapper ou de transmettre le covid si on est vacciné ou non-vacciné. C'est le même genre de raisonnement que de dire "Si vous pouvez mourir dans un accident de voiture en étant sobre, à quoi sert de verbaliser les conducteurs alcooliques?".

    cette peur est donc effectivement "irrationnelle"

    Je ne suis pas d'accord avec le raisonnement : le risque de se faire contaminer est d'autant plus élevé que la proportion de non-vaccinés dans un groupe. Il est donc logique de préférer être en compagnie de vaccinés que de non-vaccinés. Il y a une différence majeure entre "si je me fais contaminer, ça sera probablement par un vacciné" et "je ne prends pas plus de risques à cotoyer les non-vaccinés que les vaccinés". C'est donc tout à fait rationnel d'éviter les non-vaccinés, tout en admettant que la source de contamination sera probablement un vacciné.

    Mais bon, dans l'ensemble, en effet, le comportement des non-vaccinés est irrationnel, incompréhensible par une analyse quantitative des risques qui sont actuellement documentés, et de très loin. Je ne sais pas comment l'expliquer; soit ils sont mal documentés, soit ils ne savent pas raisonner, soit ils ne souhaitent pas le faire (dissonnance cognitive entre les données qu'ils savent vraies et leurs pré-conceptions? Je ne suis pas sociologue, je m'arrête à "je ne comprends pas".) Les non-vaccinés ont causé et causeront encore de nombreuses contaminations, et ils seront à l'origine de beaucoup de malades et de souffrances. Ceci étant dit, ils ne sont pas responsables à eux seuls de la vague actuelle, parce que même si tout le monde était vacciné on se prendrait quand même la vague. Ils ne doivent donc pas servir de boucs émissaires, ils rendent probablement la situation encore plus difficiles, mais sans eux ça serait quand même la galère.

  • [^] # Re: Les messages sonores dans le Tram

    Posté par  . En réponse au journal Des concepteurs qui ont éteint trop tôt leur cerveau. Évalué à 10.

    Dans le même style, dans le RER B parisien, la voix annonce les stations auxquelles le RER ne s'arrête pas. Sisi, je vous jure. "Ce train ne s'arrêtera pas à Parc de Sceaux". Évidemment, c'est là que les touristes étrangers regardent leur papier et disent "Pawk di Sooo… Yes, it's OK". Bah oui, ils sont bêtes aussi les touristes, ils partent du principe que le train annonce là où il va…

    Ce que je ne comprends pas trop, c'est que le RER B ne s'arrête pas non plus à Marseille Saint Charles, mais qu'ils ne l'annoncent pas.

  • [^] # Re: Ciao

    Posté par  . En réponse au journal Merci Linuxfr, aujourd'hui je fais mes valises. Évalué à 5.

    avant on était tous altruistes, doux et compatissants.

    C'est pour ça que j'ai écrit "révélé".

    les médias plantent consciencieusement des épouvantails

    Donc, ton hypothèse, c'est que Bolloré a créé et lancé Zemmour dans la présidentielle dans le but de faire élire Macron? Vu le profil du bonhomme (catholique traditionnaliste) et le fait qu'il s'est barré furax du dernier dîner auquel il a été invité à l'Elysée, ça me semble hautement improbable. C'est plutôt un argument ad hoc impliquant "des riches" et "des médias", et pas besoin de faire les liens logiques entre tout ça.

    Je ne sais pas qui sont les épouvantails de gauche créés par les médias auxquels tu fais référence, mais en tout cas, le seul candidat qui a été créé par les médias, c'est Zemmour, et il a été créé dans le but que Macron ne soit pas réélu (je doute que ça fonctionne, mais je pensais pareil pour Trump).

  • [^] # Re: Ciao

    Posté par  . En réponse au journal Merci Linuxfr, aujourd'hui je fais mes valises. Évalué à 3.

    En tout cas, si cette épidémie a révélé quelque chose, c'est probablement ce qu'il y a de pire en nous : l'égoïsme, l'agressivité, l'absence totale de bienveillance (vis à vis des opinions des autres, vis à vis des politiques, vis à vis des gens en mauvaise santé…). On ne peut pas dire qu'on s'est retrouvés sur des valeurs communes, et ça va durer vu ce qui se profile pour les prochaines élections présidentielles en France (s'il y a des francophones non-français parmi vous, vous avez aussi des candidats Pétainistes à 20% des intentions de vote chez vous ou c'est juste un truc isolé?).

  • [^] # Re: Je rejoins les déçus

    Posté par  . En réponse au journal Merci Linuxfr, aujourd'hui je fais mes valises. Évalué à 5.

    Je trouve dommageable, et ce depuis le premier confinement, que l'on ne mette pas plus en avant la responsabilité de chacun plutôt que la responsabilité des politiques.

    Ah mais ça, c'est profondément politique. Tu peux avoir une lecture collective et étatique de la gestion d'une épidémie (l'État prend les choses en main : on change les règles, on met en place des confinements, des obligations, des passe sanitaires, ou des obligations vaccinales), ou une lecture libérale (on met en place des centres de vaccination, on communique et on incite, mais la vie continue, chacun est responsable vis-à-vis des autres et de la collectivité).

    De manière peut-être un peu surprenante, le gouvernement en France a plutôt suivi la ligne non-libérale (la liberté des individus compte moins que le bien commun), ce qui est classiquement "de gauche". Les anglais et les US sont beaucoup plus sur une ligne libérale.

    Et non, ce n'est pas la fin du monde quand les mesures de contrôle de l'épidémie sont levées, mais il y a plus de morts quand même. Et c'est aussi beaucoup parce qu'on ne comprend rien à ce virus, on ne comprend pas ce qui provoque les vagues et surtout ce qui les arrête (la 4e vague s'est arrêtée en Angleterre pile quand certaines mesures ont été levées, c'est quand même assez surprenant). Lever les mesures de restriction, ça revient quand même à foncer dans le noir les yeux fermés, ça peut passer, ça peut être catastrophique; c'est compliqué de prendre ce risque pour tout un pays.

    Si on en revient aux chiffres, on a > 2100 morts/million en UK, et < 1800 en France. Donc, en assumant que la structure en classe d'âge etc. est comparable, on est à environ 25000 morts évités en France. C'est 5 ans de mortalité routière, c'est pas rien du tout.

    Et au final, ce qui différencie vraiment le fond des choses, c'est la valeur qu'on donne à la protection des faibles. Je pense que tout politique qui est bien conseillé sait que la crise économique due aux confinements génèrera probablement plus de morts et de souffrances que les morts du coronavirus, mais est-il possible d'être rationnel et utilitariste à ce point? Quand on aura à commenter les images de gens qui meurent sur les parkings des hopitaux, il faut quand même oser assumer que c'est un mal pour un bien.

  • [^] # Re: Je rejoins les déçus

    Posté par  . En réponse au journal Merci Linuxfr, aujourd'hui je fais mes valises. Évalué à 10.

    Mouais, alors entre les sociologues, les physiciens et les mathématiciens, ça n'est pas du tout la même démarche scientifique, donc c'est difficile de comparer.

    La formation scientifique de manière générale apporte des outils de réflexion et de compréhension, et ça, c'est partagé entre les ingénieurs et les chercheurs. Par exemple, un ingénieur devrait piger immédiatement pourquoi la communication à base de "x% des hospilatlisés sont non-vaccinés" va irrémédiablement se retourner contre le gouvernement, puisqu'au delà d'un certain taux de vaccinés ça va s'inverser. D'une manière générale, cette formation permet de maitriser l'abstraction mathématique, la modélisation, et la pensée quantitative ("si les vaccinés ont peur des non-vaccinés, à quoi sert le vaccin?" -> à apprendre à réfléchir quantitativement).

    Là où je te rejoins, c'est qu'une formation en électronique ne permet pas de donner son avis sur des travaux d'épidémiologie. Mais un chercheur en physique non plus ne devrait pas se permettre de donner son avis sur un modèle d'épidémiologie. L'ultracrépidarianisme n'est pas l'apanage des ingénieurs…

  • [^] # Re: Je rejoins les déçus

    Posté par  . En réponse au journal Merci Linuxfr, aujourd'hui je fais mes valises. Évalué à 10. Dernière modification le 29 novembre 2021 à 16:54.

    C'est toujours un peu triste quand quelqu'un doit partir parce qu'il ou elle ne trouve pas sa place dans une communauté. Mais linuxfr, c'est quand même à la base un site d'informatique, avec pas mal d'ingénieurs et gens qui ont une formation scientifique. Si on écarte les discours politiques outranciers (qui affirment, en gros, qu'on vit dans une dictature et que ceux qui refusent de le voir sont des collabos), il reste pas mal de cherry-picking dans la littérature scientifique, et ça n'est pas très intéressant, voire complètement trompeur.

    Du coup, c'est le genre de discours qu'on retrouve sans problème sur la quasi-totalité des réseaux sociaux. On peut aussi estimer qu'il est possible d'avoir des îlots sur Internet où on a le droit de lire des trucs sans toujours retomber toujours sur les mêmes discours incohérents. Il ne faut pas oublier que la liberté d'expression, ça n'a jamais impliqué le droit de publier n'importe quoi n'importe où. Personnellement, quand je clique "inutile" sur l'un de ces commentaires, c'est parce que je pense que c'est inutile sur ce site, comme seraient inutiles des discours religieux, platistes, complotistes, etc.: pas envie de lire ça ici.

    Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais je trouve d'ailleurs qu'on n'a jamais aussi entendu les gens qui prétendent qu'on vit en dictature et qu'on n'a plus le droit de ne rien dire.

    J'ai du mal à voir dans ce "départ" autre chose que la colère et la frustration du militant qui ne peut pas concevoir que d'autres ne sont pas d'accord avec lui. Je veux dire que sa colère et son agenda politique sont très probablement sincères, mais que la colère n'a jamais donné raison. Beaucoup de militants sont enragés à l'idée que la majorité de la société ne partage pas leurs combats, d'où les noms d'oiseaux (bourgeois, collabos…). Donc OK, ils sont frustrés, mais est-ce que ça leur donne raison? Peut-être qu'en effet, la société est conservatrice, et qu'elle aime bien rester dans une situation confortable pour elle malgré la détresse des autres (c'est probablement ce qui permet d'expliquer que la pauvreté ou la mort des migrants n'intéresse pas grand monde, ou pire, que le réchauffement climatique ne semble pas encore justifier des changements profonds de mode de vie). Mais l'histoire est remplie de militants bien intentionnés qui défendaient l'indéfendable, à commencer par les mouvements fascistes, et plus tard la fidélité des partis communistes européens au bloc de l'Est, malgré la certitude du tournant autoritaire des régimes communistes. Ou plus récemment, la fixation de certains militants écologistes sur des combats idéologiques (le nucléaire, les OGM…) deconnectés des problèmes réels de l'environnement. Bref, ce n'est pas parce qu'on est révolté qu'on a raison, et ce n'est pas parce qu'on se fait "jeter" que les autres sont intolérants. C'est peut-être aussi parce qu'on a dépassé le quota de c***ries tolérable.

    "en tous les cas, je n'aimerais pas être à la place de Macron en ce moment",

    Il n'y a pas qu'en ce moment, en fait. Le plus surprenant, c'est probablement l'amateurisme en terme de communication (ce qui s'explique probablement par le manque crasse de culture scientifique au sein du gouvernement; quand on ne sait pas douter, on raconte n'importe quoi avec certitude et on se prend la réalité en face). Mais sur le fond, la plupart des pays européens sont sur la même ligne : réagir très en retard, ne rien maitriser, mais assurer que la situation est sous contrôle; mettre en place des mesures de "bon sens" (masques, vaccins), et quand ça ne marche pas prétendre que c'est parce que les mesures ne sont pas assez suivies (alors qu'elles ne sont simplement pas assez efficaces à elles seules). Et surtout ne pas avouer qu'on ne sait pas du tout ce qui se passera la semaine prochaine, parce que ça serait considéré comme un aveu de faiblesse.

  • [^] # Re: S'attaquer à la source du problème

    Posté par  . En réponse au journal À la recherche des pièces détachées. Comment mieux (p)réparer notre futur, en réparant nos appareils. Évalué à 2. Dernière modification le 26 novembre 2021 à 16:34.

    Il faut augmenter la durée de la garantie légale. 2 ans, c'est trop peu.

    Après deux ans, tu vas avoir des problèmes de vétusté qui vont venir mettre le bordel sur certains appareils qui ne sont pas destinés à durer des années. D'une manière générale, le principe de la garantie, c'est d'assurer au client que l'article qu'il achète fonctionne. La garantie légale ne couvre pas le vieillissement, l'obsolescence, ou l'entretien.

    Il faut aussi rappeler que la garantie légale ne couvre normalement pas la main d'œuvre, ni le transport. Du coup, ça va faire une belle jambe à Mamie Machin d'avoir le droit de recevoir un moteur de machine à laver par un colissimo à 35€… Donc du coup, c'est une garantie commerciale (payante) et/ou des contrats de leasing qui encourageraient la longévité des appareils.

    Il faut exiger un démontage des appareils avec un outillage standard.

    Définir "outil standard". Est-ce qu'un arrache-moyeu ou une pince à circlips sont des outils standards? Comment fais-tu pour les tout petits machins qui nécessitent un micro-manipulateur ou qui sont montés par un robot? Comment fais-tu pour les trucs en plastique qui sont scellés? Les pièces collées, ou soudées? Tu voudrais interdire la soudure?

    Il faut exiger un support logiciel sur une durée encore plus longue que la garantie matériel.

    Le support logiciel, c'est le gars qui parle à peine français et qui te demande 12 fois si tu as redémarré l'appareil? Tu voudrais que la loi impose à toute entreprise de mettre à disposition un support dans la langue de ton choix, avec des devs compétents, des mises à jour, et un moyen de mettre à jour?

    Tes bidules electroniques sont déja garantis, s'il y a un bug qui empêche son utilisation, tu peux faire jouer la garantie. Le bug ne va pas apparaitre au bout de 3 ans, soit il est là, soit il ne l'est pas.

    Pour les logiciels, en général tu achètes la version courante, avec ses bugs. En fonction du business model de la boîte qui te le vend, les mises à jour peuvent être payantes (du coup, j'imagine que ça n'est pas à ça que tu faisais référence).

    Il faut exiger la publication de la documentation technique des composants d'un objet.

    J'imagine que c'est un des seuls trucs faisables dans ta liste, mais pas mal de constructeurs font déja ça. Ils publient des plans, des éclatés, avec les références des pièces détachées. Évidemment, s'il y a 1273 composants soudés sur une carte mère, tu ne vas pas avoir toutes les références, mais en général elles sont inscrites dessus.

  • [^] # Re: La logistique est un métier complexe

    Posté par  . En réponse au journal À la recherche des pièces détachées. Comment mieux (p)réparer notre futur, en réparant nos appareils. Évalué à 3.

    pourquoi est-ce que la pompe à eau de ta moto utilise un joint si spécifique, et pas une taille standard que tu pourrais acheter à BricoCasto du coin ?

    Il faut voir qu'il n'est pas interdit de mettre un joint de robinet sur une pompe à eau, si tu trouves la bonne taille. Mais bon, dans un moteur, il y a des contraintes de pression, température, et résistance chimique au liquide de refroidissement qui font que ce n'est pas le même type de joint.

    Et j'imagine que dans l'histoire, il y a de la propriété intellectuelle qui se ballade, et qui fait que ça n'est peut-être pas évident qu'il soit possible de monter une pièce d'une marque sur telle autre marque, au moins en neuf. En occasion, les casses savent très bien quelles pièces sont compatibles d'une marque à l'autre.

    Sur des pièces moteur ou impliquées dans la sécurité, j'imagine qu'il y a aussi une question d'assurance. Même si Solex et Motobilette utilisent exactement la même pièce (comment ça, c'est pas des marques de moto?), si tu montes un joint "Solex" sur ta Motobilette et que la pompe à eau casse, personne ne va aller assumer le problème. Le vendeur et le constructeur te diront que ça n'était pas la bonne pièce, et le fabriquant de la pièce te dira que ça n'était pas la bonne moto. Franchement, à la place du fabriquant de la pièce, tu prendrait le risque d'assurer la compatibilité pour 12 marques différentes, y compris quand tu sais que les constructeurs vendent leurs propres pièces officiellement compatibles? C'est terriblement compliqué.

    Du coup, je pense qu'il existe plein de pièces compatibles, mais que personne ne veut assumer le risque de t'assurer officiellement de la compatibilité. Les fabriquants qui estampillent les pièces, ça les arrange de te les vendre plus cher en tant que pièces constructeur, les constructeurs et les intermédiaires se font plus de marge (ils peuvent facturer le coût du stockage plus complexe, etc). Les fabricants low-cost, qui pourraient profiter d'un marché plus large, risquent d'être empétrés dans des problèmes de propriété intellectuelle et d'assurance; du coup, ils ne peuvent pas toujours assumer la compatibilité et les problèmes éventuels (retours, casse…).

    Mais ça n'est pas une généralité. Il y a peu de temps j'ai dû limer un bras de lavage pour lave-vaisselle, donné compatible pour mon modèle, mais qui dépassait d'un bon demi-centimètre en tapant dans les parois. Mais un bras de lave-vaisselle, c'est pas un joint de moteur de moto, les conséquences d'une compatibilité imparfaite ne sont pas les mêmes…

  • [^] # Re: Site spécialisé dans la pièce détachée

    Posté par  . En réponse au journal J'essaie de commander des pièces détachées pour du petit électroménager. Évalué à 4.

    C'est bien les ressourceries, mais ça ne peut pas être viable sans subventions ou bénévolat. Il faut des heures de travail pour remettre en état une machine à laver, ou bien la désosser et référencer et ranger toutes les pièces, et jamais tu ne pourras faire payer le coût de la main d'œuvre au client. Et encore, je pars du principe qu'on fait la réparation soi-même, ce qui est loin d'être évident. On vit dans un monde étrange où c'est bien moins cher d'acheter une machine neuve produite en Chine que de trouver une pièce détachée d'occasion à quelques kilomètres de chez nous, mais je ne sais pas du tout comment changer ça (à moins de taxer à mort l'importation, le transport, ou l'utilisation de matières premières).