Comme annoncé tantôt dans ces colonnes, M. Raffarin a inauguré la "Cité du Numérique" au Futuroscope, dédiée aux jeux vidéo avec une centaine de machines équipées d'écrans à cristaux liquides, avec la participation de l'habile Billou (l'animation est conçue "en partenariat avec Microsoft" : on ne sait si cela ne concerne que le système d'exploitation ou s'il y a aussi utilisation de jeux Microsoft Games et, pourquoi pas, des pubs déguisées pour la console XBox).
Pendant ce temps le monde de la recherche est secoué par des mesures sans précédent de réductions budgétaires à l'instigation du gouvernement, au point que l'avenir de la recherche publique semble mis en danger. On peut se demander s'il n'aurait pas été plus intelligent d'allouer l'argent public à la recherche française plutôt que d'engraisser un quasi-monopoliste américain dans une douteuse opération d'aménagement du territoire qui, comme par hasard, profite à la région du Premier Ministre. Sans compter qu'inaugurer avec fracas une simple salle de jeux vidéo paraît un peu disproportionné eu égard à la banalisation des cybercafés et lieux similaires de divertissements : il est pathétique de voir à quel point l'idée que nos dirigeants ont des sciences et technologies (de la stigmatisation des chercheurs comme improductifs chroniques à la fascination désuète pour une poignée d'ordinateurs communiquant en réseau - ah, la grande époque des MO5 en Nanoréseau...) relève encore et toujours de l'image d'Epinal telle que distillée par un Michel Chevalet...
« Les logiciels Microsoft représentent 25% du prix de l'ordinateur »
C'est ce qui ressort du remboursement proposé par le service clientèle Compaq/Hewlett-Packard à un client ayant menacé de porter plainte pour vente forcée, alors que l'ordinateur était livré avec des logiciels dont il n'avait aucune utilité. Cela correspond à un prix de l'ordre de 250 TTC pour l'ensemble des logiciels suivants : Windows XP Home, Norton Internet Security, Microsoft Works et Word. Cela donne crédit à la théorie courante d'un prix OEM par soft de l'ordre de 60 chacun.
Le client avait entamé cette démarche suite à l'opération d'information lancée l'année dernière par Linuxfrench, preuve que cette initiative commence à faire ses fruits. Linuxfrench publie, de plus, le détail de la démarche, y compris une reproduction de la lettre envoyée par HP France attestant du remboursement effectué. Une bonne trousse à outils pour passer chacun, individuellement, à l'action avec de solides arguments.
Note : le titre, repris de Linuxfrench, est tout de même un peu dur puisqu'un des quatre softs est édité par Symantec, et vendu au détail pour 90 .
Le client avait entamé cette démarche suite à l'opération d'information lancée l'année dernière par Linuxfrench, preuve que cette initiative commence à faire ses fruits. Linuxfrench publie, de plus, le détail de la démarche, y compris une reproduction de la lettre envoyée par HP France attestant du remboursement effectué. Une bonne trousse à outils pour passer chacun, individuellement, à l'action avec de solides arguments.
Note : le titre, repris de Linuxfrench, est tout de même un peu dur puisqu'un des quatre softs est édité par Symantec, et vendu au détail pour 90 .
Mandrake se lance dans l'édition
Mandrakesoft annonce le lancement de son premier livre, tout naturellement un manuel d'utilisation de la distribution Mandrake. Cette somme de 656 pages, disponible en anglais et en français, couvre a priori l'ensemble des utilisations courantes, de l'installation à la configuration de services réseau en passant par l'exploitation des outils bureautiques.
La table des matières fait mention de la GNU FDL (Licence de Documentation Libre GNU), mais il est n'est pas dit que cela s'applique au livre lui-même, car la disponibilité des sources n'est pas signalée dans le communiqué de presse. A défaut d'avoir eu entre les mains le bouquin, il est pour l'instant impossible d'en dire plus...
La table des matières fait mention de la GNU FDL (Licence de Documentation Libre GNU), mais il est n'est pas dit que cela s'applique au livre lui-même, car la disponibilité des sources n'est pas signalée dans le communiqué de presse. A défaut d'avoir eu entre les mains le bouquin, il est pour l'instant impossible d'en dire plus...
Un GNU/cadeau surprise pour Lawrence GNU/Lessig
Lawrence Lessig a été choisi pour le "FSF Award 2002", distinction récompensant une personnalité ayant fait avancer l'idée et la philosophie du logiciel libre. Lawrence Lessig est un professeur de droit américain extrêmement réputé, qui mène un travail de fond sur la question de la propriété intellectuelle à l'ère de la révolution numérique. Il est connu pour ses engagements contre les extensions récentes du monopole accordé aux exploitants du copyright (DMCA, extension de la durée légale de protection des oeuvres...). Il dispose également d'un site Web bien achalandé quoique peu accessible au premier abord. Il y a même un blog (mais tout de même intéressant, au contraire du blog traditionnel).
Licences d'utilisation : les clauses de discrétion jugées abusives
Un juge américain vient de se prononcer sur une affaire opposant Network Associates (éditeur de logiciels propriétaires) au magazine d'informatique "Network World Fusion". Le fond : le magazine avait publié un benchmark peu flatteur d'un firewall de Network Associates ; or la licence d'utilisation (End-User Licence Agreement) du dit firewall interdisait la divulgation de benchmarks sans l'autorisation préalable de Network Associates.
Le verdict : le juge a estimé que la clause était abusive, qu'elle allait à l'encontre de la liberté de critiquer et donner son opinion sur un produit à des fins d'information du public, mais aussi à la liberté d'échange des résultats de recherches et d'études dans une démarche académique de partage des connaissances. Network Associates, débouté, a sans surprise fait appel.
Network Associates est loin d'être la seule société à assortir ses licences de telles clauses ; Oracle en est, je crois, un autre exemple célèbre. Peut-être une boule de neige jurisprudentielle à venir...
Le verdict : le juge a estimé que la clause était abusive, qu'elle allait à l'encontre de la liberté de critiquer et donner son opinion sur un produit à des fins d'information du public, mais aussi à la liberté d'échange des résultats de recherches et d'études dans une démarche académique de partage des connaissances. Network Associates, débouté, a sans surprise fait appel.
Network Associates est loin d'être la seule société à assortir ses licences de telles clauses ; Oracle en est, je crois, un autre exemple célèbre. Peut-être une boule de neige jurisprudentielle à venir...
EUCD.INFO présenté par Loïc Dachary
Loïc Dachary, fondateur de l'initiative eucd.info visant à lutter contre l'EUCD, principalement sur la thématique de la copie privée, a fait une allocution à Autrans à propos de cette initiative et des circonstances qui l'ont rendue nécessaire. L'allocution est suivi d'échanges entre intervenants sur les mouvements de la propriété intellectuelle dans différents domaines.
Mise à jour : le fichier Ogg Vorbis a été refait pour ne garder que les dix premières minutes sur l'EUCD, et le stream dispose d'une meilleure bande passante.
Mise à jour : le fichier Ogg Vorbis a été refait pour ne garder que les dix premières minutes sur l'EUCD, et le stream dispose d'une meilleure bande passante.
Les protections contre la copie de CD audio sont inefficaces
Suite aux attaques régulières des industriels, depuis deux ans, sur le front du droit à la copie privée et du "fair use", de plus en plus d'experts et de personnalités prennent position contre les mesures délirantes (telles Palladium et TCPA) préconisées dans le but de "faire respecter les droits d'auteur" sur supports numériques (politique résumée sous l'abréviation DRM - Digital Rights Management).
Ainsi, John Halderman, de l'Université de Princeton, a examiné trois systèmes anticopie intégrables aux CD audio. Leur principe est simpliste : empêcher toute lecture depuis un lecteur évolué, i.e. capable d'accéder à toutes les tables d'allocation du disque (lecteurs de CD-ROM, etc.). Non seulement les mises à jour logicielles et matérielles rendront très vite ces technologies obsolètes, mais l'idée même d'une protection empêchant la lecture sur autre chose qu'un bête lecteur de salon est vouée à l'échec. Le chercheur propose l'alternative la plus intelligente et raisonnable qui soit : baisser le prix des CDs.
Ainsi, John Halderman, de l'Université de Princeton, a examiné trois systèmes anticopie intégrables aux CD audio. Leur principe est simpliste : empêcher toute lecture depuis un lecteur évolué, i.e. capable d'accéder à toutes les tables d'allocation du disque (lecteurs de CD-ROM, etc.). Non seulement les mises à jour logicielles et matérielles rendront très vite ces technologies obsolètes, mais l'idée même d'une protection empêchant la lecture sur autre chose qu'un bête lecteur de salon est vouée à l'échec. Le chercheur propose l'alternative la plus intelligente et raisonnable qui soit : baisser le prix des CDs.
Interview de Marten Mickos, PDG de MySQL AB
Dans Open Mag ("the strategic guide to open-source"), une interview intéressante du PDG de MySQL AB, l'entreprise qui tire ses revenus des services et licences spécifiques vendus autour de MySQL. Passons sur l'introduction poussive à base d'analogies mythologiques ; dans la suite, Mickos détaille les caractéristiques de l'"écosystème" MySQL, ses différences fondamentales avec celui d'un produit propriétaire, l'attitude de MySQL vis-à-vis du marketing, et la stratégie de "conquête" de MySQL.
A part ça et histoire de relancer un troll, après l'épisode du drapeau taïwanais supprimé par RedHat, un patch inverse chez MySQL supprime la mention "province chinoise" à côté du nom de Taïwan.
A part ça et histoire de relancer un troll, après l'épisode du drapeau taïwanais supprimé par RedHat, un patch inverse chez MySQL supprime la mention "province chinoise" à côté du nom de Taïwan.
SPIP 1.4 est sorti
Après des mois de développement, nous sommes heureux de vous présenter la dernière version de SPIP. SPIP est un système de publication francophone sous PHP/MySQL permettant à tout un chacun de construire un site Web sans se préoccuper des détails techniques. Par rapport à d'autres CMS comme daCode ou le célèbre trucNuke, il met l'accent sur la facilité d'utilisation (installation, interface de gestion), la richesse des fonctionnalités (templates, correction typographique...), et les performances (système de cache à deux niveaux). La liste des spécificités de SPIP est trop longue pour la détailler ici (voir l'annonce des nouveautés pour un petit aperçu).
Je rajoute un lien vers daCode parce qu'il faut bien faire un peu de lèche, et que le système de modération des forums est génial.
Je rajoute un lien vers daCode parce qu'il faut bien faire un peu de lèche, et que le système de modération des forums est génial.
Privoxy 3.0 est sorti !
Vous connaissiez tous Junkbuster, le célèbre proxy anti-pub proposé par l'organisation américaine du même nom. Ce logiciel, au demeurant très utile, n'était plus activement développé depuis quelques années. Une équipe de développeurs a décidé de reprendre le code, de l'améliorer et d'ajouter une foultitude de nouvelles fonctionnalités. Un an et demi de travail après, le nouveau soft est enfin sorti sous un nouveau nom ridicule : Privoxy.
Le principe est simple : c'est un petit proxy local (non-cachant) qui analyse toutes les requêtes HTTP et est capable de les bloquer ou de modifier le résultat en fonction de critères divers (paramétrables par expression régulière). En pratique, l'utilisation la plus prisée est bien évidemment de bloquer les bandeaux de pub, pop-ups, et autres cookies espions....
Privoxy est multi-plateforme, et distribué sous licence GPL.
Le principe est simple : c'est un petit proxy local (non-cachant) qui analyse toutes les requêtes HTTP et est capable de les bloquer ou de modifier le résultat en fonction de critères divers (paramétrables par expression régulière). En pratique, l'utilisation la plus prisée est bien évidemment de bloquer les bandeaux de pub, pop-ups, et autres cookies espions....
Privoxy est multi-plateforme, et distribué sous licence GPL.
Spamoff, une association anti-spam
Valentin Lacambre (créateur d'Altern.org, de Gandi, figure respectée du Net alternatif) est de retour avec un nouveau projet dont on espère qu'il fera du bruit.
Spamoff (le nom est trop con, dixit le site !), est une asso 1901 en gestation dont l'objet est de lutter contre le spam par des moyens légaux en portant plainte et faisant condamner les auteurs de courrier publicitaire non sollicité sur internet.
Ceci grâce à la nouvelle législation du parlement européen votée le 30 mai, interdisant en europe tout email commercial non sollicité (l'autorisation préalable, opt-in, est désormais requise :-)).
En attendant que l'asso soit constituée, les bonnes volontés peuvent déjà écrire à Valentin (j'imagine qu'il y a du boulot...).
Spamoff (le nom est trop con, dixit le site !), est une asso 1901 en gestation dont l'objet est de lutter contre le spam par des moyens légaux en portant plainte et faisant condamner les auteurs de courrier publicitaire non sollicité sur internet.
Ceci grâce à la nouvelle législation du parlement européen votée le 30 mai, interdisant en europe tout email commercial non sollicité (l'autorisation préalable, opt-in, est désormais requise :-)).
En attendant que l'asso soit constituée, les bonnes volontés peuvent déjà écrire à Valentin (j'imagine qu'il y a du boulot...).