Renault a écrit 7188 commentaires

  • [^] # Re: Tout est possible, c'est le jeu de la vie

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal fin de la compatibilité 16/32 bits pour l'architecture Intel X86: deux questions. Évalué à 7.

    Bof … l'un ou l'autre ont quand même des conséquences sur les perfs. La virtualisation ne fait que "passer" les instruction au cpu sans "traduction" tandis que l'émulation doit "traduire" les instructions. On peut considérer que "virtualisation" est un terme trop générique et qu'il peut englober l'émulation, mais en pratique c'est plus qu'un détail d'implémentation.

    Pour moi c'est un détail d'implémentation quand même dans ce cas précis.
    Dans les deux cas, tu as un système invité qui tourne comme s'il tournait sur du matériel dédié. La méthode diffère un peu, ce qui a en effet un impact sur les performances, mais dans les deux cas le système invité n'y voit que du feu. C'est transparent pour lui, l'un comme l'autre sont bien interchangeables.

    Après l'impact réel sera peut être pour l'utilisateur pour qui la perte en perf serait trop grande (et encore). Mais du point du vue système invité il n'a aucun moyen de voir la différence.

    Note d'ailleurs dans les deux cas il y a traduction même si l'un est plus léger qu'un autre. D'ailleurs tous les processeurs x86 n'ont pas le même jeu d'instruction, même sous l'ère x86_64. Mais la virtualisation simple comme tu dis peut avoir une implémentation générique matérielle pertinente pour améliorer les performances. Par contre Intel et AMD ne vont pas investir pour mettre sur silicium des accélérateurs de traductions des instructions pour une console NES sur x86, ça ne serait pas rentable. D'ailleurs tu le vois la perte en perf quand tu utilises la virtualisation sur des processeurs dépourvus de cette fonctionnalité matérielle.

    La limite est plus mince que tu ne le penses à mon avis.

  • # Tout est possible, c'est le jeu de la vie

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal fin de la compatibilité 16/32 bits pour l'architecture Intel X86: deux questions. Évalué à 10.

    Cette phrase me fait tiquer : j'ai l'impression que l'auteur de l'article ne comprend pas la virtualisation (ou alors c'est moi). J'ai l'impression qu'il confond virtualisation et émulation : en effet, de mon point de vue, la virtualisation n'est qu'une façon d'ordonnancer et de gérer des ressources. Si une ressource ou un jeu d'instruction n'est pas implémenté au niveau hardware, la virtualisation ne peut rien faire. Celà dit, je sais qu'on peut émuler des périphériques réseau par exemple. Mais est-ce que c'est envisageable pour des ressources CPU ? On en arriverait à ce stade à un système hibride émulation/virtualisation. Ca existe ça ? Est-ce envisageable ? J'avoue que ça fait un bon moment que je ne suis plus le près la virtualisation, et je serais intéressé par vos avis.

    La virtualisation est une notion assez vague et vaste. Selon moi émuler une autre architecture matérielle peut être une forme de virtualisation, car en fait à la fin tu fais abstraction du système hôte pour le système invité pour qui tout ou presque est transparent. Le reste ce sont des détails d'implémentations si la solution retenue permet ou pas de simuler une autre architecture matérielle que celle de la machine qui exécute. Typiquement les logiciels de virtualisations peuvent reposer sur QEMU qui permet d'exécuter des systèmes prévus pour ARM sur x86 ou du x86 sur x86 (non pas de typo) par exemple.

    Du coup je ne vois aucune objection à ce que la solution de contournement passe par là. De la même façon que Windows avait un mode spécial pour émuler sa compatibilité 16 bits qui a été abandonné, avec Windows 10 je crois.

    Seconde question : si le support du mode 16/32 bits disparait, ça risque de poser problème pour le rétrogaming (comme le fait remarquer cet article), qui nécessitera de passer par de l'émulation.

    Pour les vieux jeux PC il faudra peut être de l'émulation plus poussée. Pour les consoles non x86 (ce qui est le cas de quasiment toutes les vieilles consoles).

    De toute façon les vieux jeux PC un peu élaborés ont souvent des problèmes ce qui peut rendre l'émulation nécessaire sans même ce changement. En effet, pas mal de jeux utilisaient des astuces possible à l'époque pour améliorer les perfs (ou parce que c'était tout simplement autorisé). J'ai croisé quelques jeux qui ne fonctionnaient pas bien sur des Windows 10 ou 11 comme AoE II d'origine (pas les nouvelles éditions qui corrigent le tir) ou les Sims 2 rendant l'émulation nécessaire.

    Je pense qu'étant donnée la diffusion du x86_64 depuis le temps, le mode 16 bits est en pratique peu nécessaire. Les vieux logiciels d'entreprise seraient peut être les cas les plus chiants. Mais bon s'il y en a encore dans la nature qui tournent ainsi, il faut se poser la question de la maintenance de longue durée.

  • [^] # Re: Pourquoi faut-il passer à autre chose que le capitalisme ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le capitalisme : un système en tort ?. Évalué à 3.

    Il n'est surtout pas trivial de montrer le contraire

    Si on dit que la croissance est nécessaire au capitalisme, une démonstration ou un raisonnement détaillé doivent exister pour le justifier. Et c'est à ceux qui l'affirment qui doivent le montrer, sinon ça n'a pas de sens.

    on sort de plus de 200 ans de capitalisme croissantiste avec progrès technique et utilisation de ressources comme si elles étaient illimitées et éternelles. Faire muter un tel système ne semble pas complètement évident

    Pourtant l'économie d'il y a 200 ans n'est pas celui d'aujourd'hui malgré le fait que nous soyons dans les deux cas dans des systèmes capitalistes. A l'époque la société de consommation n'existait pas vraiment (et encore moins aux échelles actuelles). Le libéralisme était débutante mais clairement pas abouti du tout. De nombreux pays comme la France ont su ajouter des systèmes de redistribution de richesses conséquentes par dessus. Etc.

    Le modèle a en fait muté en grande partie petit à petit, et cela est justement permis par le fait que le terme capitalisme seul ne défini pas grand chose et autorise une grande souplesse d'implémentation.

    il est supposé tout un tas de trucs sur les taux d'intérêt d'emprunt qu'on rembourse par des gains de productivité et de la croissance, par exemple.

    Ces éléments font partie du système monétaire ou économique actuel, mais je ne pense pas que ce soit lié directement au capitalisme car tu as ces considérations dès qu'il y a de la dette ou des échanges ce qui est à priori vrai dans tout système économique.

    Évidemment si tu proposes des changements énormes par rapport au système actuel, pourra-t-on encore parler de capitalisme ?

    Je pense que oui, de la même façon qu'on qualifie la France et USA comme des économies capitalistes. Ou le Royaume-Uni de 1800 et le Royaume-Uni de 2023 comme des économies capitalistes.

  • [^] # Re: Pourquoi faut-il passer à autre chose que le capitalisme ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le capitalisme : un système en tort ?. Évalué à 4.

    Ça n'a aucun sens. Bon déjà exiger une démonstration c'est bidon comme argumentation

    Ah bon ? On prétend que la croissance est une propriété fondamentale du capitalisme alors que la définition n'en parle pas. Cela me paraît normal de prouver ou d'expliquer dans le détail en quoi c'est le cas.

    Déjà parce que les démonstrations dans le domaine sont balbutiantes

    Un raisonnement bien expliqué peut suffire, je ne demande pas une preuve mathématiques.
    Et pour une propriété aussi essentielle d'une des définitions majeures du système économique dominant depuis deux siècles, je pense que si c'était nécessaire, cette preuve existerait quelque part. Les démonstrations en économie ce n'est pas une activité qui a 5 ans.

    Après on peut le voir non pas sous l'approche économique, mais sociétale. Mais je ne connais pas de théorie en sociologie qui distingue froidement le comportement de l’individu du système dans le quel il se trouve (même hors du déterminisme social). Et c'est assez logique que ce soit complètement intriqué.

    Revenons à là où je veux en venir depuis le début.
    Le problème que j'identifie ici c'est que le mot capitalisme est finalement une définition un peu simple et assez flexible qui ne suffit en lui même à décrire tout le système économique actuel, dans le monde comme dans un pays particulier (souvent on va devoir adjoindre des propriétés supplémentaires type libéralisme ou société de consommation qui ne sont pas des synonymes du capitalisme).

    Le problème est que du coup dire supprimons le capitalisme risque de ne donner aucun effet pertinent si ce qu'on cherche à éliminer ne vient pas du capitalisme lui même mais d'autres éléments comme du facteur humain qu'on retrouvera dans tous les systèmes. Du coup tu changes tout pour en garder certains gros problèmes que tu pensais éliminer, ce n'est pas efficace ni pertinent. Il faut justement bien identifier les problèmes et leur cause pour trouver les bonnes solutions. Peut être que supprimer le capitalisme pour autre chose peut fonctionner dans l'objectif qu'il avait en tête, mais ça ne me paraît pas trivial. D'où ma demande de détails.

  • [^] # Re: Pourquoi faut-il passer à autre chose que le capitalisme ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le capitalisme : un système en tort ?. Évalué à 3.

    La croissance n’est pas nécessaire en elle-même, elle est nécessaire au capitalisme.

    Je veux bien une démonstration (un lien peut suffire) car jusqu'ici ce n'est pas dans la définition.
    Bien entendu il faut démontrer que le capitalisme en lui même ne peut pas exister sans, et non pas que parce que les actionnaires sont juste des gens qui veulent maximiser leur profit par intérêt personnel (dans ce cas là le problème est humain, et non lié au système économique). Cela ne me semble pas trivial à montrer.

  • [^] # Re: Pourquoi faut-il passer à autre chose que le capitalisme ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le capitalisme : un système en tort ?. Évalué à 3.

    Le capitaliste par définition c'est celui qui vit en faisant fructifier son capital. Il a une somme et il doit pour vivre l'investir et en récupérer une certaines somme par an. Il ne doit pas toucher son capital car ce serait détruire ce qui lui permet de vivre.

    Le système capitaliste surtout découple le travail du capital. C'est donc très flexible et dans la vie actuelle nous sommes tous +/- les deux à la fois. Le ratio des revenus de l'un ou l'autre varie par contre très fortement. L'État détient du capital (donc de fait la collectivité dans son ensemble), de l'argent est investit via des fonds d'investissement, fonds de pensions ou autres avec de l'argent provenant des travailleurs, certains travailleurs ont des parts direct dans certaines boîtes que ce soit la leur ou via la bourse par exemple. En un sens tout travailleur en France est aussi en partie un capitaliste même si évidemment une bonne partie n'est pas rentier et ne vit donc pas uniquement à partir de ce capital. Ils doivent travailler pour l'essentiel.

    Et et tout comme un patron peut avoir un salaire fixe au cours du temps, l'actionnaire pourrait avoir un dividende lié au capital qui détient qui n'augmente pas au cours du temps (la fameuse course à la croissance). Cela ne change pas le raisonnement. La définition du capitalisme ne parle pas de croissance.

    C'est une tentative de réduire la part de capitalisme.

    Non, c'est juste une autre forme. Comme l'économie capitaliste autorise tout le monde de travailler ET de détenir du capital en même temps, tu peux envisager toutes les formes juridiques possibles et toutes les nuances selon tes objectifs politiques. C'est très flexible en fait, et quand on regarde autour du monde on voit bien que les manières de l'approcher sont très différentes. Et cela évolue aussi au cours du temps, pourtant depuis deux siècles nous sommes dans des économies capitalistes dans nos contrées. Après on peut aussi parler de la pureté vis à vis de la définition, mais à dire vrai celui du capitalisme est vraiment générique et vague. C'est d'ailleurs le problème que je soulève.

  • [^] # Re: Pourquoi faut-il passer à autre chose que le capitalisme ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le capitalisme : un système en tort ?. Évalué à 3.

    Non, on parle de richesse ici, pas de PdM.

    Le dirigeant, ou l'actionnaire, ou l'employé ne peut avoir que X euros de revenu annuel, le reste est taxé entièrement. Dans ce cas il y a toujours moyen d'augmenter son niveau de vie et donc concurrence pour l'obtenir, mais au delà d'un certain stade cela n'est pas possible pour que la course à la richesse au détriment des autres (et donc une croissance perpétuelle) soit impossible. Cela n'a rien d'incompatible avec la définition du capitalisme et les taxations divers et variés autour du globe montre bien que c'est très flexible sur cet aspect.

    Et d'ailleurs, une entreprise monopolistique est limitée dans ces actions afin d'éviter le blocage de nouveaux entrants (ou de tuer acteurs actuels). Comme quoi on peut adapter le droit en fonction de certaines situations pour limiter certains abus.

  • [^] # Re: Pourquoi faut-il passer à autre chose que le capitalisme ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le capitalisme : un système en tort ?. Évalué à 2.

    Quand quelqu'un veut que son livret épargne rapporte x% par an, ou que son fond de pension retraite ou assurance vie a un rendement de y%, cela fixe des objectifs de croissance.

    Quand tu as une population qui croît, c'est plus facile de financer un niveau de vie acceptable en accroissant l'économie qu'en redistribuant les richesses avec une économie constante. De même pour les services sociaux. Politiquement c'est plus simple à gérer en fait. Ce n'est pas un hasard si tout le monde se focalise sur cet indicateur, car ça a de l'intérêt dans ce but.

  • [^] # Re: Pourquoi faut-il passer à autre chose que le capitalisme ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le capitalisme : un système en tort ?. Évalué à 4.

    Le boulanger n’est pas un exemple pertinent, puisque nous avons affaire à quelqu’un qui possède son outil de production.

    Déjà le capitalisme a plusieurs formes. Rien n'interdit que les employés possèdent l'outil de production par exemple. En France tu peux avoir le patron qui possède tout le capital, ou une partie avec des actionnaires extérieurs, l'État peut posséder aussi tout ou partie du capital, les employés eux mêmes, etc. Toutes ces formes juridiques existent et sont possibles pourtant la France est un État avec une économie capitaliste. D'ailleurs j'ai le souvenir de propositions de lois pour octroyer des parts aux employés et de favoriser l'investissement des employés ou particuliers à ce sujet.

    Le boulanger ne travaille pas toujours seul, il a des employés qui ne possèdent pas leur moyen de production. Une petite PME quoi. Ce propos est valable dans d'autres contextes, le petit commerçant ou artisan voire même des entreprises de service. Il y a des boîtes qui refusent des contrats pas en phase avec leurs valeurs, d'autres pas du tout car c'est dans un objectif de croissance. Bref, là encore tout est possible.

    Le soucis peut venir dans la taille des structures. Une grosse boîte aura souvent un organigramme complexe, avec une forte dilution des responsabilités et des relations moins humaines entre le sommet de la hiérarchie et les employés exécutants. De même pour les actionnaires qui sont souvent extérieurs dans ce cas et peu investi sentimentalement dans ces projets. Ce qui peut favorise l'émergence d'objectifs de croissance à tout prix.

  • [^] # Re: Pourquoi faut-il passer à autre chose que le capitalisme ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le capitalisme : un système en tort ?. Évalué à 4.

    Un capitalisme "stable" ? Mais euh, et la concurrence alors ? Sur quoi se battent les acteurs pour remporter les marchés ? Il y a une concurrence. Mais à quoi bon ? Si tu rachètes une entreprise tu grossis et immanquablement ça se termine en monopole. Du coup il faut que l’autorité de concurrence te casse et euh ?? Ça n’a plus vraiment de sens.

    La stabilité dont tu parles n'implique pas une égalité des revenus des acteurs ni une absence de dynamique.
    Une entreprise peut être fondée pour grignoter les PdM d'une autre boîte pour s'enrichir jusqu'à un certain seuil sans entrer dans une croissance infinie (ou théoriquement infinie).

    L'objectif aussi d'une entreprise c'est de proposer un service ou un produit. Ce serait comme dire mais pourquoi Linus Torvalds a codé un noyau libre et gratuit ? tout simplement parce qu'il s'en sert et qu'avoir le meilleur produit pour ses propres besoins est déjà une motivation en soit.

    Bref, il y a d'autres manières de faire si on le souhaite. D'ailleurs on le voit que le capitalisme est très flexible. Entre les USA et la France le modèle de société et de l'économie sont très différents alors que ce sont deux États capitalistes depuis longtemps. Typiquement l'État français intervient beaucoup pour redistribuer les richesses (même si ce n'est pas suffisant), rien ne l'empêcherait d'aller encore plus loin dans ce but.

    Le débat sur le capitalisme et la croissance n’est pas simple et très technique : un débat d’économistes à ce sujet par exemple, sur un bouquin : https://blogs.alternatives-economiques.fr/harribey/2011/02/22/un-capitalisme-sans-croissance-economique-est-il-possible

    J'ai lu l'article qui est intéressant, mais concernant le point qui nous intéresse je trouve leur contre argumentation un peu faible et insuffisante. Ils ont peut être raison, mais ça mérite mieux que de dire comme ça n'a jamais existé dans l'Histoire, ça ne peut pas exister ou que c'est la condition nécessaire à son maintient ce qui est peut être vrai mais il faut le démontrer.

  • [^] # Re: Pourquoi faut-il passer à autre chose que le capitalisme ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le capitalisme : un système en tort ?. Évalué à 4.

    un système fondé sur l'accumulation du capital productif fondé sur la recherche du profit.

    Rien qui n'indique que le profit en question doit croître avec le temps.
    Le cas du boulanger que j'ai présenté est réel et ne repose pas sur une telle croissance car elle n'est pas obligatoire dans le système économique capitaliste. Si le boulanger est content de vivre avec 2000€ / mois de même que les employés qu'il paye, il va faire en sorte de dégager une marge pour atteindre cette cible + marge de sécurité, sans chercher l'accumulation et les augmentations.

    Le soucis est que les acteurs (citoyens, États, entrepreneurs, actionnaires), recherchent cette croissance. Notamment parce que si l'économie croit avec le temps, en admettant une redistribution des richesses suffisantes, l'ensemble du pays devient plus riche ce qui permet aussi de financer des services et infrastructures.

    Mais cette recherche de la croissance peut se faire au sein du communisme pourtant alors que c'est un peu son opposé en terme de modèle de société et économique. C'est donc bien une propriété indépendante de ces notions.

  • [^] # Re: Mauvaise analogie ©

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le capitalisme : un système en tort ?. Évalué à 3.

    Pas vraiment d'accord avec ça. Tout ne se résume pas à de l'argent. Par exemple il n'y a pas que des amendes (on pourrait dire que tuer qqu'un c'est 1 million d'amende), mais de la prison ferme. Là c'est un peu pareil, les soucis écolos doivent passer par les lois, pas simplement par un marché.

    Mettre un prix aux externalités négatives sur l'environnement n'est pas que l'apanage du marché boursier type crédits ETS pour le marché carbone européen. C'est une possibilité mais tu peux compléter cela par des lois avec des amendes ou sanctions pénales très lourdes et dissuasives, ou une taxe.

    Cela ne suffit pas mais c'est un moyen de pression efficace. D'ailleurs on le voit, la taxation du carburant en France et en Europe fait que nos pays riches consomment beaucoup moins de pétrole par habitant que les USA ou les pays producteurs car le prix élevé rend dissuasif leur usage sans limite. Mais cela n'est pas le seul moyen d'action, il en faut d'autres. D'ailleurs l'interdiction progressive de certaines technologies ou usages en est une autre possibilité qui est là aussi employée (même si après on peut discuter de leur rapidité d'exécution tout ça).

    Le marché du CO2 actuel est une vaste blague, pas trop par le montant ridicule de la tonne de CO2, mais par le fait que c'est devenu un loto/bingo dans lequel la finance s'est engouffrée (un produit comme un autre) et qu'au final on se cogne profondément de l'écologie.

    Je ne comprends pas trop ton raisonnement.

    Personnellement je m'en moque pas mal que quelqu'un renonce à une voiture par soucis écologique ou parce qu'il trouve ça trop cher pour son besoin, et la nature par ailleurs s'en fiche aussi. Ce qui compte c'est si la baisse de consommation est effective. Si cela fonctionne, la motivation me semble secondaire.

    Le marché ETS avec les prix actuels devrait donner de bons résultats (par rapport à avant), mais cela n'est pas l’alpha et l'oméga d'une stratégie pour améliorer la situation écologique, mais c'est un outil pertinent qui doit être complété par autre chose comme mentionné plus haut.

  • [^] # Re: Pourquoi faut-il passer à autre chose que le capitalisme ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Le capitalisme : un système en tort ?. Évalué à 4.

    Et où dans la définition du capitalisme tu vois cela ?

    Le capitalisme est par définition juste un moyen de répartition du capital, rien de plus. La croissance infinie, l'exploitation des salariés ou des ressources, la dégradation de l'environnement, etc. tout ça ne sont que des sujets orthogonaux. Tu pourrais avoir le même problème avec du communisme réel. Si par exemple le peuple vit dans un monde communiste parfait (admettons) et souhaite collectivement avoir une croissance de 5% par an (soyons fous), tu tombera dans les mêmes travers pourtant la méthode de répartition du capital est différent du capitalisme. Ce qui montre bien que le problème n'est pas le capitalisme seul.

    D'ailleurs des tas d'entreprises capitalistes ne répondent pas vraiment à ces critères. Ton boulanger de quartier n'a probablement pas des objectifs de croissance en tête, et ne souhaite pas forcément avoir un plus gros salaire chaque année au détriment du reste. Pourtant il a des employés et possède les moyens de productions ce qui est une entreprise capitaliste.

    Le problème est donc ailleurs. Le soucis vient déjà des êtres humains qui composent la société. Une partie non négligeable veut plus, toujours plus. Ou met la rentabilité au dessus des autres valeurs ou contraintes. Le capitalisme leur donne les outils pour assouvir cela, mais le problème vient de l'être humain qui va dans cette direction et trouver un modèle de société qui les bloque dans cette voie est délicat.

    L'autre soucis peut être par exemple le libéralisme, qui prône ici la liberté individuelle et la non intervention de l'État dans la plupart des sujets. Là c'est la porte ouverte aussi à assouvir ses besoins type enrichissement sans fin. Mais le libéralisme n'est pas le capitalisme. Et le libéralisme n'explique pas tout.

    C'est important d'identifier le problème car personnellement je suis moyennement convaincu qu'en abandonnant le capitalisme tous les problèmes s'évaporeront comme par magie. La plupart devront avoir une réponse adéquate et ces réponses sont probablement pertinentes même au sein du capitalisme.

  • [^] # Re: Article d'opinion

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien la France est en train de rejoindre le camp des démocraties illibérales. Évalué à 5.

    Avec une même population qui vote à 50% pour 2 partis et 100 sièges on peut avoir comme répartition 1-99 50-50 99-1 et le tout en gardant des élections libres et non truquées. Voir même en prenant exemple à l'étranger on peut même arriver à du 0-100, suffit jute d'introduire des candidatures parasites (sosies, partis politique avec programme proche, homonymes…)

    C'est je pense plutôt insuffisant et plus complexe que ça.
    La France n'a pas un système proportionnel, c'est documenté, on le voit et il y a des effets pervers. Il faut le corriger.

    Prenons des pays comme le Royaume-Uni et les États-Unis en comparaison qui ont manifestement un bien meilleur résultat que la France selon cet indicateur. Ces pays sont les territoires où règnent en maitre le vote utile à cause de la stratégie winner takes it all et des élections uninominal en un tour. En particulier aux USA, les campagnes politiques coûtent très chers. Ces dispositifs font qu'il y en a réalité un bipartisme très fort et difficile à changer. Donc leur indice sur ce critère paraît bon car il y a peu d'écart entre le vote et la répartition des sièges, mais en réalité le bilan est vraiment nul car cela n'est dû qu'au bipartisme qui fait que les gens votent pour ces deux partis et rien d'autres.

    En France le système n'est peut être pas proportionnel, mais un petit parti récolte plus de voix et de sièges que dans ces pays pourtant mieux placés. Et le remboursement des frais de campagne sous conditions permet le maintien du multipartisme et la possibilité à un parti plus modeste d'émerger car l'écart de coût des campagnes est plus réduit. Ces facteurs permettent à la France de mieux s'en tirer que d'autres pays pourtant mieux classés par cet indicateur.

    Après je pense que la proportionnelle intégrale est la solution à adopter, même si cela impliquerait un changement d'attitudes chez les électeurs et les politiques car former des coalitions larges sera une nécessité.

    Dans une démocratie, si on veut qu'elle soit en bonne santé, il faudrait aussi que la population ait accès à une information de qualité, pluraliste, et non au mains d'une poignée d'individus; la encore c'est absent de la notation; si le choix du citoyen est fait en amont, du style c'est ça et que toute autre décisions c'est la peste et le choléra il devient quasiment impossible de proposer une autre solution.

    Je pense que le fait que les médias soient possédés par quelques milliardaires est un risque mais qu'aujourd'hui on peut difficilement dire que l'information est vraiment de mauvaise qualité et pas pluraliste. Certains journaux ont relayé pas mal de scandales d'État chez nous comme chez nos Alliés, on pensera d'ailleurs à Fillon qui a échoué sa candidature en 2017 pour cette raison. Même des titres comme Le Figaro ou Le Monde assez mainstreams, on peut difficilement dire qu'ils défendent la même ligne éditoriale (et je ne parle pas du reste). Il existe des sources d'information certes plus confidentiels mais indépendants qui tournent comme Médiapart ou le Canard Enchainé. En fait je trouve que le bât blesse surtout à la télévision où le pluralisme semble bien plus faible que dans la presse écrite. La censure directe et imposée ne semble pas si développée. Le fait d'ailleurs que l'État subventionne beaucoup la presse a aussi ce bénéfice de ne pas laisser couler la presse car elle ne vend pas assez de pubs ou de publications payantes ce qui réduirait in fine sa pluralité.

    Il faut être méfiant et défendre la liberté d'expression. Il y a clairement moyen de faire mieux, en lisant la presse étrangère (en anglais ou français ce qui limite mes possibilités évidemment) je n'ai pas l'impression que ce soit vraiment mieux sur ce point ailleurs mais je peux me tromper.

    Je suis plus inquiet que la presse délaisse de plus en plus les analyses de fond pour des articles sans grande valeur ajoutée. C'est déjà le cas et le phénomène semble assez généralisé même en dehors de la France, mais je pense que c'est ce qui menace le plus la presse en France sur ce terrain que la répartition du capital des titres de presse.

  • [^] # Re: Utilisation

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal SIGUSR1, SIGUSR2,..., SIGUSR_N ?. Évalué à 9.

    Les signaux sont toujours utilisés et utiles dans la vraie vie.
    Mais leur usage est de fait limité à cause des limitations de cette techno.

    Car les signaux sont un moyen simple d’interagir avec un programme qui tourne, c'est standard, c'est facilement utilisable via la ligne de commande, un script shell ou un programme quelconque.

    Mais ce n'est pas bidirectionnel, il y a peu de garanties en cas d'envoi multiples ou parallèles et peu extensibles. Donc pour s'en servir comme moyen de communication complexe je trouve que c'est bof.

    Mais en usage réel que j'ai rencontré récemment il y a :

    • Dump à la demande de la base de données de systemd-resolved dans les logs ;
    • Renouveler le bail DHCP (ou en demander un) dans udhcpc si utilisé comme démon ;
    • Un autre cas d'usage que j'ai oublié mais dans la même veine.

    Bref, c'est utile mais ça soit être réservé à des usages où la concurrence des signaux et l'empilement des requêtes n'est pas critique. C'est donc bien pour éventuellement un contexte de débogue ou effectuer une action dynamique précise, mais guère plus.

  • [^] # Re: Article d'opinion

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien la France est en train de rejoindre le camp des démocraties illibérales. Évalué à 6. Dernière modification le 09 mai 2023 à 14:43.

    Je pense qu'il parlait surtout du fonctionnement politique, nos politiques n'aiment pas le compromis et la population qui vote pour X n'a pas envie qu'il fasse des compromis par rapport à ce qu'il a promis.

    Mais même dans un pays avec une forte culture du compromis politique, genre la Belgique, a ce genre de problèmes. Nombre de concitoyens critiques les accords de coalition qui fondent justement la politique à venir, et ne comprennent pas l'intérêt de faire ça. Et comme la population semble de plus en plus critique à cet égard, les politiques semblent de moins en moins enclins à en faire ou à respecter ces accords. Ce qui rend les mandats assez acrobatiques par moment et difficiles de gouverner dans ces conditions.

    Il n'y a pas de remèdes miracles en tout cas pour avoir une bonne gouvernance, sinon ça se saurait. Même une proportionnelle intégrale a son lot de situations problématiques.

  • [^] # Re: Si le téléphone est inutilisable

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Vous avez un smartphone qui dort dans un tiroir ?. Évalué à 3.

    La plupart des gens qui gardent un téléphone au cas où semblent le faire plus en cas de panne ou de perte que contre le vol. Ce qui semble quand même plus courant par ailleurs.

    Pour avoir eu mon téléphone volé, cela ne s'est pas fait avec le reste de mon sac (faut dire que sans liquide, le sac à main et son contenu a peu de valeur financier). Et pour le coup j'étais content d'avoir un téléphone jouet à l'époque qui a dépanné quelques mois. Mais actuellement je n'en ai plus de rechange au cas où, en général quand je remplace je revends l'actuel ou je le jette car trop endommagé.

  • [^] # Re: Vision autocentrée

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Facile à utiliser, Bug ou Feature?. Évalué à 4. Dernière modification le 28 avril 2023 à 10:34.

    Sauf que ce sont les débrouillards, les touche à tout, qui vont être capables de faire la colle entre les spécialistes. Ce sont aussi les débrouillards qui vont être capables de penser différemment et de trouver des solutions originales, simples, et maintenables, parce qu'ils auront connu différents métiers et pratiqué des méthodes radicalement différentes de travail.

    Je ne dis pas qu'il ne faut pas des touches à tout. Je suis d'accord que ce sont des compétences utiles.

    Ce que je reproche c'est que certains pensent que tout le monde (ou presque) doit l'être, et perso je pense que ce n'est aps possible ni souhaitable.

  • [^] # Re: la finlande n'irrite que elle même

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Comment la Finlande est devenue impossible à envahir - lalibre.be (vidéo, 6min). Évalué à 5.

    Bien sûr, si cela est perçu comme une menace, cela peut causer des problèmes, mais il faut aussi prendre en compte le fait que sur 80 % du territoire finlandais, il n'y a qu'un habitant par kilomètre carré. Tout de suite ca fait moins peur pour la russie et plus pour la finlande.

    Une longue ligne de front potentielle cela signifie que c'est plus facile de faire une percer et plus difficile à maintenir. Si la Russie veut un conflit avec l'OTAN, c'est un élément important, ils ne pourront pas concentrer leurs forces.

    Cependant, avec une population de seulement 6 millions d'habitants, dont 3 millions d'hommes et seulement 500 000 mobilisables, la Finlande est très vulnérable à une invasion, et l'installation de bases de l'OTAN ne va pas changer la donne

    Sauf qu'avec la Finlande dans l'UE et l'OTAN (car honnêtement, je doute que l'UE aurait laissé regarder la Finlande se faire envahir, même sans son adhésion à l'OTAN).
    Et il ne faut pas voir les forces de la Finlande comme isolée.

    Et quand on voit la situation militaire en Ukraine, je doute des capacités de la Russie de s'attaquer même contre la Finlande toute seule. L'armée ukrainienne n'est pas bien grande non plus techniquement, ni la mieux équipée au début du conflit.

    comme la Ligne Maginot

    La ligne Maginot a rempli son rôle, l'Allemagne a du passer par la Belgique pour l'éviter. Et l'État major le savait que c'était une possibilité. Mais la France a mal anticipé la percée rapide de l'Allemagne dans la région, pensant refaire 14-18 en territoire belge.

    bref une belle propagande digne des années 1935

    Mouais, je ne vois pas le rapport.

  • [^] # Re: Durable et fiable ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Qu'est-ce que le stockage sur Linear Tape-Open (LTO). Évalué à 8.

    Puis parfois au bout de 40 ans le support est toujours bon, mais la machine qui les lit ne se vend plus, et en cas de panne d'un appareil de lecture avoir les pièces détachées ou les compétences pour réparer ou simplement le manipuler peuvent se perdre. D'autant qu'avec l'augmentation du volume à stocker et l'amélioration de densité de stockage, refaire une sauvegarde des archives vers un nouveau format fait sens et c'est par exemple ce que fait l'INA depuis des années.

    Bref, garder très longtemps un support de stockage c'est bien mais il y a des à côté qui rendent ce chiffre finalement moins pertinent qu'il n'y paraît dans bien des cas.

  • [^] # Re: machines à voter

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien elections US: Fox paiera 787 millions à Dominion pour éviter le procès (diffamation, fake news) . Évalué à 5.

    Je serais intéressé à connaître la limite.

    La limite sera forcément arbitraire. Mais il en faut une.
    Dans certains cas il y a des arrangements car l'issu du procès est loin d'être joué d'avance. Parfois X a commis un crime mais les preuves ne sont pas suffisantes pour justifier une condamnation (ou du moins une peine élevée). Cela n'est pas déconnant quand le dossier n'est pas assez solide de tenter un arrangement à l'amiable.

    C'est d'ailleurs un problème récurrent pour de nombreuses affaires sexuelles, on sait que Y a commis une agression ou un viol sur Z, mais les preuves ne suffisent pas. Pire, les victimes peuvent aussi être déroutées par la procédure où il faudra attendre longtemps, avec des preuves souvent faibles, revenir en détail sur les événements et subir la riposte de la défense ce qui peut être traumatisant. C'est d'ailleurs une des raisons pour laquelle des viols sont requalifiés en agressions sexuelles, faute de preuve ou par avoir une procédure plus simple.

    C'est en un sens dégueulasse oui, je le conçois, mais on ne peut pas faire l'autruche et croire que la justice c'est une promenade de santé qui condamne tous les coupables parfaitement et que les victimes s'y retrouvent toujours. C'est l'idéal à attendre mais forcément inatteignable en pratique. La question est de trouver un compromis pour avoir une justice efficace. Et ce n'est pas trivial.

  • [^] # Re: machines à voter

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien elections US: Fox paiera 787 millions à Dominion pour éviter le procès (diffamation, fake news) . Évalué à 3.

    Imagine un monde où aucun accord ne peut être offert et que tout différent doit passer par la case justice.
    C'est déjà long et coûteux, ce serait pire, et la plupart du temps pour gérer des conneries sans grand intérêts.

    Il y a des dossiers qui doivent passer par la justice, en fait c'est pour cela que le pénal existe car dans ce cas c'est la société dans son ensemble qui poursuit l'accusé. Car notamment le crime est trop grave pour qu'on puisse passer outre.

    Mais pour d'autres, si un arrangement peut être trouvé comme tu peux régler tes problèmes de voisinages sans faire intervenir un juge ou la police systématiquement, je ne vois pas le problème. La justice doit être prête à intervenir si nécessaire car notamment les protagonistes ne parviennent pas à un accord, mais l'accord préalable me semble être une bonne voie raisonnable.

  • [^] # Re: Les vieux cons sont les natifs du doigt, pas les jeunes sots.

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Facile à utiliser, Bug ou Feature?. Évalué à 10.

    Les vrais digital natives, c'est en grande partie ma génération et celle qui la précède, soit les gens nés dans les années 70 et 80 principalement (et début 90) : nous avons grandi avec l'avénement des technologies informatiques, d'abord sans Internet, puis avec. Nous avons compris comment ça fonctionnait car les abstractions étaient imparfaites et laissaient entrevoir les mécanismes « derrière ». Ensuite, par nécessité, il nous a fallu apprendre à utiliser les outils et savoir les configurer, même si parfois, ça relevait de la magie/sorcellerie (je pense à toi, MS-DOS 6, et tes outils de génération d'autoexec.bat/config.sys, etc., pour pouvoir lancer certains jeux).

    Alors de mon expérience (quand je vois les compétences des gens de mon entourage de cet âge), ça me semble faux. Ça semble être le cas pour une minorité qui aimait bidouiller et qui avait ces outils à la maison, mais beaucoup de personnes de cette époque (je dirais même une grande majorité) n'avaient absolument pas ces compétences.

    Ce serait comme prendre des bidouilleurs ados d'aujourd'hui comme représentatifs de leur génération entière. Il y en a qui sont très compétents pourtant, mais clairement c'est l'arbre qui cache la forêt.

  • [^] # Re: Vision autocentrée

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Facile à utiliser, Bug ou Feature?. Évalué à 6.

    mais aujourd'hui avec les ordis c'est comme si on vous mettait au volant d'une voiture sans même vous montrer l'utilisation de : l'essuie-glace, le clignotant, les feux de signalisation, le frein à main, etc.

    Comme quasiment tout ce qui nous entoure en fait.
    La voiture est une exception dans cet environnement à cause du caractère très dangereux et de la nécessité d'avoir des règles uniformes et appliquées ce qui est une tâche loin d'être triviale. D'ailleurs il n'est pas rare que le rudiment du fonctionnement d'une voiture soit apprise à la maison et que l'auto école ne serve qu'à s'entrainer en conditions réelles de conduites (l'auto école c'est cher, si on peut gratter 1/2 h pour éviter d'apprendre à appuyer sur le frein c'est ça de gagné).

    La question est dans ce cas les options à disposition. Au moins grâce à Internet tu peux facilement apprendre à faire des choses avec ton ordinateur ou ton téléphone si tu as envie d'apprendre. De toute façon beaucoup apprennent en s'en servent ou par le biais de proches qui expliquent. C'est imparfait mais ça permet de se débrouiller face à cet environnement inconnu.

    Je ne pense pas que l'école soit un remède miracle. À mon époque on a eu des cours dédiés pour gérer un tableur, faire des recherches sur Internet, utiliser un traitement de texte très basiquement. Je ne sais pas si beaucoup se rappellent de ce qu'on a appris à l'époque. Mais surtout, comme le souligne Benoît, le savoir informatique a une tendance à devenir obsolète rapidement. Ce qui était essentiel à savoir dans les années 90 ne l'est plus forcément 10-20 ans plus tard. Et c'est difficile aussi d'apprendre des choses génériques. Windows n'est pas macOS qui n'est pas Linux, leur architecture diffèrent et évoluent séparément les uns des autres.

    Le levier le plus intéressant qui manque est sans doute au niveau des entreprises qui ne forment pas assez les employés aux outils qu'ils utilisent ce qui mène à une perte de productivité car ils pensent maitriser leur outil mais en fait non. Mais cela dépend des postes, et surtout cela sera focalisé sur les outils employés, pas sur l'utilisation générique des outils qui nous entourent dans notre quotidien.

    La simplification des interfaces et des logiciels a du bon, même pour nous, amateur ou professionnel du métier. Je me souviens avoir débuté sur Linux avec Fedora Core 3, il y a plus de 15 ans. Quelle galère pour des choses simples et triviales. Puis c'était la douce époque où si tu n'avais pas compilé ton noyau toi même tu as raté ta vie (j'exagère à peine). C'était peu fiable, il y avait besoin de passer des heures pour régler les problèmes de base, le support matériel était assez nul en particulier pour le Wifi ou les imprimantes à l'époque. Aujourd'hui ma Fedora Linux 38 je l'installe rapidement, c'est plutôt fiable et je peux gérer des situations bien plus complexes avec des options facilement accessibles dans des menus. Et c'est pareil pour les utilisateurs de mon entourage qui ont Linux mais pas de compétences informatiques avancées. On est opérationnel bien plus vite et on peut se concentrer sur utiliser l'ordinateur et non le configurer.

    Ensuite, ça a été utile car en démocratisant l'informatique, les machines se sont répandues dans les foyers et entreprise ce qui devient plus accessible financièrement mais aussi logistiquement. Bon je pense qu'en France ça allait (et encore), mais par exemple la bio de Linus rappelle bien qu'il a commandé son Sinclair QL par correspondance et que cela a mis des mois à arriver chez lui. On a aussi des infrastructures peu chères et performants, la fibre dans les foyers ça n'arrive que parce qu'il y a une demande de l'essentielle de la population, sinon on serait encore probablement à l'ADSL faute de rentabilité en dehors de quelques entreprises ou foyers à gros revenus peut être.

    Et cela n'a été possible qu'en simplifiant les usages progressivement, en faisant abstraction des détails internes. Et définir les bases à savoir est un exercice délicat, je dirais que cela dépend beaucoup de l'objectif de l'utilisateur de l'ordinateur ou du téléphone. Et comme ça périme vite, ça ne sert à rien d'apprendre trop de détails si cela n'est pas pertinent. C'est d'ailleurs le propre d'une bonne conception en informatique de cacher les détails d'implémentation dans des couches logiciels. Pourquoi cette bonne conception du code ou d'un système ne serait pas valide pour une UI ?

  • [^] # Re: Vision autocentrée

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Facile à utiliser, Bug ou Feature?. Évalué à 10.

    L’informatique n’est pas mon domaine. C’est un sujet que j’aime bien, mais clairement pas un domaine d’expertise et encore moins un domaine professionnel. Disons que je suis un utilisateur éclairé. Mais ce n’est pas le fond de la question.

    Si car en souvent ceux qui ont une compétence plus avancée que la moyenne sur un sujet X regrettent ou reprochent à ceux en dessous de cette moyenne de manquer de compétences. Le fait que tu sois un utilisateur éclairé va dans ce sens.

    Je suis incapable de réparer un moteur de voiture, mais je sais néanmoins qu’il faut y mettre un carburant qui y est brûlé pour faire avancer la voiture. J’en comprends le principe de base. Du coup, si j’ai une voiture électrique, je ne vais pas chercher à y mettre de l’essence.

    Mais beaucoup de personnes qui aiment leur moto ou automobile vont te dire que c'est insuffisant tout ça. Il faut savoir faire sa vidange comme un grand, changer ses plaquettes, ses pneus, etc.

    Franchement ce que tu décris de la connaissance d'une voiture c'est un peu le degré 0. Un peu comme savoir qu'il faut brancher son téléphone pour le recharger, super mais quasiment tout le monde sait ça et n'est pas le fond du problème.

    Nous vivons dans une société, l'intérêt de la vie en société c'est justement de pouvoir se spécialiser pour aller plus loin ensemble que d'être juste des groupes de débrouillards qui savent faire des choses plus large mais souvent moins bien (car pas le temps ou les ressources de bien se spécialiser en tout).

    D'ailleurs on le voit dans le domaine de la recherche scientifique, les spécialités deviennent de plus en plus précises. C'est fini le savant qui pouvait maitriser le savoir scientifique de son domaine de son époque. Pour la même raison, et c'est grâce à ça qu'on a pu aller si loin aussi dans chaque domaine de recherche.

    Et ce phénomène n'a rien de nouveau. Regarde par exemple la génération des personnes âgées actuelle. Beaucoup d'hommes ne savent pas bien cuisiner (et ne veulent pas apprendre à le faire), gérer les tâches ménagères (faire une lessive, lancer le lave vaisselle, etc.), n'ont jamais changé une couche de leur vie et au moindre cri de leur enfant c'était leur femme qui gérait. Par contre ils peuvent se vanter d'être de bons bricoleurs en même temps et regretter que la jeune génération ne sait rien faire. Déjà à l'époque on voit la spécialisation à pied d’œuvre au sein d'une famille ou du couple.

    Perso je suis nul en bricolage, je peux à l'occasion faire des petits trucs et essayer d'apprendre moi même mais je vais rapidement appeler un pro pour faire cela, ou demander de l'aide à de la famille contre d'autres services en échange (bah oui, faut bien quelqu'un pour réparer l'ordinateur). C'est comme ça que la société avance et a toujours avancé en fait. Et à dire vrai je pense qu'il serait plus souhaitable que la population sache se faire correctement à manger que d'apprendre trop de détails techniques sur l'utilisation de l'ordinateur. :>