Zatalyz a écrit 506 commentaires

  • [^] # Re: pas prêt pour le grand public

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal De la migration d’une instance Mastodon à une autre et ses effets secondaires. Évalué à 9 (+8/-1). Dernière modification le 22 mars 2025 à 20:07.

    Au départ, je pensais comme toi que la possibilité pour les modérateurs de bloquer entièrement une instance entière était un peu trop.

    Puis j'ai aidé des modérateurs sur une instance mastodon, et cet a priori s'est assez violemment heurté à la pratique. Par exemple, il y a des endroits où ce n'est pas un problème de présenter des jeunes collégiennes de façon extrêmement sexualisées. Il y a des instances dont c'est la ligne éditoriale. À ce stade, ce n'est plus seulement "est-ce qu'on apprécie ou pas le contenu", mais le simple fait d'avoir certaines de ces images qui vont se retrouver sur notre serveur (à cause du cache, parce qu'on a quelqu'un qui a apprécié voir repartagé, s'est abonné…) nous rends coupable de recel de pédopornographie. En tant qu'hébergeur, il devient alors nécessaire de couper tout lien avec cette instance. Et tant pis si sur l'instance en question, il y a aussi des gens très bien, des fils passionnants. Ce n'est plus une question de morale, de préférence, mais simplement : ce que la loi permet dans certains pays n'est pas autorisé dans d'autres. Point.

    La ligne, là, me semble assez facile à tracer, cependant faut pas se faire d'illusion, ça casse aussi des liens sympas entre utilisateurs. Et une fois qu'on a fait le ménage là-dedans, on a mis le doigt dans un engrenage. On commence à gratter, et on trouve plein d'instances où la modération répond à des principes différent du cadre légal dans lequel tu es. Parfois ce n'est pas trop grave, mais parfois il y a des utilisateurs qui repouettent des trucs qui sont illégaux dans le pays où tu es. On vire les utilisateurs en question (qui râlent parce que "on ne peut plus rien dire") puis on finis par virer aussi l'instance parce que des pouets qui semblent anodins et qui sont repartagés attirent toujours des réponses par du tout anodines, et qu'en face la modération n'en a vraiment rien à battre d'héberger du contenu illégal, des harceleurs, etc.

    À ce stade, en général on ne fait plus dans la dentelle, parce que ça prends un temps dingue. De mon côté j'ai pris de la distance en voyant que la modération (épuisée) tirait à vue sur toute instance coupable d'avoir une modération trop peu réactive/avec des lignes plus souples, et cela reste pour moi la raison pour laquelle il faut fermer les grosses instances généralistes : elles sont juste un problème. Il est humainement impossible de satisfaire tes 1000 utilisateurs interagissant avec le fediverse entier.

    Par contre, tu parle d'être sur plusieurs instances… en réalité la solution n'est pas là, mais plutôt d'avoir "son" instance. Partagée à la limite avec quelques personnes dont tu es réellement proche, dont tu partage les valeurs (et je parle de 10-15 personnes, pas de 100 ou plus). Un groupe suffisamment petit pour que tout le monde soit OK quand il s'agit de bloquer une autre instance, sans risque de perdre le lien avec des gens sur des instances qui sont certes parfois modérées de façon un peu légères, mais quand même intéressantes à suivre.

    "Mais c'est compliqué de s'auto-héberger" : en général on vas sur Mastodon parce que on a un geek dans l'entourage, et ce dernier est en général capable d'installer un yunohost avec un truc pour aller sur le Fediverse. Et on est aussi en général capable de discuter en famille/entre groupe d'amis pour mutualiser ce genre de truc à une échelle… humaine, encore une fois.

    C'est vraiment la seule solution saine d'être sur le Fediverse : des petits groupes nucléaires.

  • # C'est surtout de la pub non ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Comment Google interprète vos photos. Évalué à 6 (+4/-0).

    En voyant les descriptions associées à des images plus que neutres, je me questionne sur la méthodologie. Tout ce qu'on sait c'est que ça fait appel à "Google Vision API", ok : mais quels appels, comment ? Il n'y a pas grand chose pour savoir ça. Par contre le lien qui contient une info utile c'est "qui fait ça ?". Ho, surprise, quelqu'un qui vend une solution de stockage de photos dans le nuage.

    Ok c'est rigolo comme site, mais c'est surtout là pour jouer sur les émotions en disant "Google est méchant et détermine ce que vous votez en tant qu'américain (y'a-t-il autre chose sur terre ?) simplement en regardant un bout de brocoloi coincé dans les dents d'un chacal, venez plutôt mettre vos photos chez nous, parce que nous, on est gentil©".

    J'attends de voir une version un peu plus transparente sur ce qui est demandé et comment les infos sont traitées. Parce que là ça sent les biais dans la façon dont les appels sont faits. Je ne prétends pas que l'API est "bien" ou que Google respecte la vie privée et ne fait pas des suppositions à partir de maigres indices (on sait qu'ils n'ont aucune morale), mais ce qui pourrait être un bon outil de sensibilisation n'est en fait qu'un coup marketting créatif.

  • # Ce n'était peut-être pas si précipité de fermer l'instance

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Au sujet du fediverse, de Zaclys et de la modération. Évalué à 10 (+9/-1).

    Le retour est intéressant, pour autant je trouve un peu naïf de croire que la décision de fermer l'instance est juste à cause de ce drama. Peut-être, ou pas, et il faudra attendre le retour des gens de Zaclys pour savoir.

    Mais… il est quand même probable que cet incident aie surtout servi à décider les indécis sur une décision qui murissait depuis un moment. Je dis ça parce qu'après avoir tâté de la gestion de service mastodon… je n'ai aucune envie d'y retourner, et je porte la voix "on ferait mieux de fermer ce truc/ne pas y toucher" dans les collectifs qui ont un mastodon ou veulent en utiliser. Tant que ça amuse les gens de gérer ça, bah ok, mais c'est un tel nid à ennuis… Après à chacun ses petits plaisirs masochistes, j'en ai d'autres de mon côté ! Mais justement quand on a un service "générateurs de problèmes" (qu'ils soient humains ou technique, voir les deux), il y a toujours un équilibre fragile entre ce qu'on aime dedans et ce qui est lourd, et cette balance passe parfois le point de non-retour côté "ce n'est plus possible".

    Et sur Mastodon, peu importe ce qu'on voit en tant qu'utilisatrice, derrière les modératrices ont forcément un bon flux à gérer dès que l'instance est un peu grande, d'autant plus si elle est généraliste (ou très militante…), et cette charge de modération est très différente de ce qu'on a dans un système centralisé. Il ne s'agit plus de donner des lignes à une communauté, mais de naviguer entre les règles de milliers de cultures et de sensibilités et de savoir que le curseur ne sera jamais placé à un endroit qui satisfera "le plus grand monde".

    Plus le temps passe, et plus je me questionne sur la pertinence du fediverse. C'est compliqué, parce que je trouve l'idée belle… mais j'ai bien l'impression que l'humanité n'est pas prête à ça, et que faire tomber les frontières (techniques) en fait se lever d'autres (humaines).

  • [^] # Re: En dépêche(s) ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Nouvelles sur l’IA de février 2025. Évalué à 2 (+0/-0).

    Je ne sais pas, rien n'oblige à avoir un avis "neutre" dans une dépêche. Les auteurs sont identifiés et restent responsables de leurs mots et de leurs avis. Après je comprends bien le sentiment, les dépêches ont un côté plus "officiel" et on a tendance à en attendre… trop. C'est intimidant. Plus de croyances en tant qu'auteurs que d'attente en tant que lecteurs, je crois : parce que justement je suis un peu frustrée de lire des dépêches "toutes pareilles" (certes intéressantes mais un peu plus de variété, dans la forme comme dans les sujets, c'est sympa). Mais je ne propose pas non plus de dépêches, donc…

    Le sentiment de "liberté" avec les journaux est en tout cas complètement entendable et une bonne raison de rester sur ce format.

    Et oui, je te confirme que c'est une perspective intéressante. À la fois sur l'illusion de contrôle, et le fait que finalement le contenu utilisé par les IA est un peu plus produit par des gens ayant certaines valeurs spécifiques. Sont-ils plus nombreux ou plus productifs que les rageux et les haineux autres ? Est-ce seulement lié aux biais lors de l'étiquetage humain des premiers jeux de données ? Je serais curieuse de mieux comprendre "pourquoi" (quand bien même certains de ces biais me conviennent). Je me demande aussi si les tendances seraient différentes avec une entreprise non-anglophone travaillant sur des corpus majoritairement dans d'autres langues. J'espérais un peu que Deepseek offre une perspective chinoise plus prononcée, mais vu qu'ils ont aussi tapé énormément dans le corpus anglophone… Ses instructions sont clairement plus adaptées à la culture chinoise mais ce n'est pas vraiment différent dans les types de réponses qui sont faites. Après je ne sais pas faire du "jailbreak" et mes tests avec les LLM sont assez basiques. C'est aussi pour ça que ce genre d'avis est intéressant, cela permet de voir ce que d'autres ont explorés et dans quelle direction.

  • # En dépêche(s) ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Nouvelles sur l’IA de février 2025. Évalué à 5 (+3/-0).

    Merci pour ce tour d'horizon !

    Est-ce que ce ne serait pas mieux de faire ce genre de veille en dépêche ? Cela permettrait de participer sur les traductions (peut-être, parce que c'est vraiment compliqué de trouver des formules compréhensibles ET en bon français sur certains trucs), peut-être aussi que d'autres points de la veille sur les IA soit ajouté. En se mettant une limite comme "le dernier jour du mois, on y envoie à publier, peu importe à quel point c'est bon" afin de lutter contre le syndrôme des dépêches qui restent à attendre ; vu que c'est un résumé mensuel, ça parait cohérent.

    C'est du yakafokon : je lis ici et là les trucs sur l'IA mais je ne me sens absolument pas compétente pour participer. Par contre c'était vraiment cool de lire ça, j'ai appris des trucs et j'ai de nouvelles questions à me poser sur ces bestioles !

  • # Nina Paley et autres

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Recherche films fantastiques sous licence libre pour festival. Évalué à 4 (+2/-0). Dernière modification le 07 février 2025 à 09:53.

    La production cinématographique de Nina Paley est en CC0 (les deux long-métrages c'est sûr, sans doute ses courts aussi). Côté genre, je ne saurais pas trop comment y classer. Surprenant, c'est certain. Cependant, un petit point de vigilance car Nina Paley assume une parole de Terf dans ses discours publics, ce qui va avec du potentiel de shitstorm en mettant son nom sur un programme.

    Pour plus de pistes, les listes wikipedia des films libres sont courtes…

    Et sinon l'acteur libre incontournable sur ces questions, c'est Lent ciné.

    Et j'allais oublier… mais il y a Morevna Project, qui anime entre autre Pepper&Carrot, mais pas que !

  • # Merci...

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal LGB ≠ T. Évalué à 10 (+25/-3).

    … pas pour le journal, mais pour les commentaires et le retour de karma.

    Ce n'est pas toujours évident de savoir à quel point une communauté est ouverte/accueillante/informée sur des sujets connexes. Là, à travers les réactions, je prends conscience qu'il y a beaucoup de monde sur Linuxfr qui se range dans les alliés queer. C'est rassurant. Rassurant aussi de voir que les transphobes ne sont pas très nombreux à se manifester (j'espère que ça ne va pas varier avec le temps). Je sais que les personnes aux commandes de Linuxfr sont des alliées (notamment grâce au drapeau affiché lors du mois des fiertés) et qu'elles ne mettront pas en danger les personne queer. Mais à travers les commentaires, je découvre plus de gens que je ne m'y attendais dans ce camp des alliés. Et ça fait du bien.

    Donc, voilà… en plus des petits "+1" disséminés ici et là, je dit merci à toutes celles et ceux qui ne laissent pas ce genre de discours passer sans réagir.

  • # Corrélation travail/revenu

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Travail bénévole dans le monde du logiciel libre. Évalué à 10.

    Le sujet a le mérite de poser des questions intéressantes (si si, y'a qu'à voir comme ça commente !) mais il me semble qu'on oublie un présuposé : le travail serait corrélé au revenu. Alors même qu'on ne manque pas d'exemples prouvant le contraire.

    Est-ce qu'il faut interdire le travail bénévole ? Dans ce cas, il faut surtout s'assurer que chaque individu est rémunéré, et ça passe moins par une interdiction que par un droit : celui d'avoir un revenu de subsistance, permettant d'assumer diverses tâches. Qu'il s'agisse d'élever des enfants, de prendre soin de ses parents, d'aller faire du foot, de faire de l'éducation populaire, de se former, ou de faire du logiciel libre.

    Est-ce qu'au passage il faut interdire le capitalisme qui permet à une petite minorité d'aspirer toute la valeur du travail bénévole pour être immensément riche et imposer leur vision du monde (qui consiste en gros à en avoir toujours plus) ? Ce serait radical. Je trouverais ça plutôt agréable, cependant. Un peu plus d'égalité, serait-ce un mal ?

    En attendant le grand soir, on pourrait espérer que plus de structures émergent où l'objectif serait au minimum de rémunérer des acteurs du libre juste pour exister. Il y a quelques trucs qui existent déjà (fondations, programmes y compris portés par les gafams, organismes tel que NLnet qui font une interface entre les programmes de subventions et les projets libres), même si ça reste mineur, accessible à une minorité, et restant au bénéfice des entreprises capitalistes : le travail sera toujours moins rémunéré que ce qu'il va leur rapporter.

  • [^] # Re: Quelle lutte ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Genevilliers, éclairage public, 1h à 5h du matin : smartphone ou détecteur ?. Évalué à 2.

    Je vote pour !

  • [^] # Re: Résultats ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Genevilliers, éclairage public, 1h à 5h du matin : smartphone ou détecteur ?. Évalué à 2.

    Le confort personnel de laisser la ville dans le noir ;)

    Sinon, vu qu'aujourd'hui avoir une lampe avec soi n'est pas une contrainte (les petites lampes leds qui durent des heures, se rechargent en usb ou avec une pile rechargeable), ce que je ne comprends pas c'est qu'il y ait encore des lampadaires. Et pas besoin de smartphone pour ça.

  • # Super intéressant

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Quand le phishing se joue des serveurs DNS. Évalué à 7.

    Merci pour ce journal, qui m'a non seulement fait découvrir un mode de pishing bien retors mais m'a surtout poussé à mieux comprendre les DNS. Leur architecture reste floue pour moi, et n'ayant pas compris la technique à la lecture du journal, je suis allée creuser. Maintenant je vois mieux comment ce truc est possible et j'ai amélioré un peu ma compréhension du fonctionnement des DNS (un peu… mais c'est déjà mieux !).

    C'est effectivement un sacré argument en faveur de l'usage de DNS personnalisés.

  • [^] # Re: Résultats ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Genevilliers, éclairage public, 1h à 5h du matin : smartphone ou détecteur ?. Évalué à 5.

    Du point de vue "coûts", c'est sûr que le détecteur semble moins cher à mettre en place. À voir par rapport aux dépenses électriques des deux systèmes aussi ? Mais a priori le détecteur devrait remporter la palme (pas de serveur à faire tourner !).

    Côté utilisatrice, par contre, le smartphone se défend. Il y a plein de raisons de préférer rester dans le noir : pour admirer la nuit, pour ne pas perdre sa vision nocturne, pour ne pas réveiller les voisins quand tu rentres tard. Perso j'aime bien me promener la nuit, sans lumières artificielles, ou alors dans les nuits les plus noires avec ma petite lampe en lumière rouge… Même si je comprends que certaines se sentent plus en sécurité avec un lampadaire. Si j'avais un truc comme ça sur ma commune, je voterais pour le smartphone, histoire de pouvoir rester dans la nuit.

  • # Encore un retour

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au message Question aux gestionnaires d'emails qui auraient migré dans les 12 à 18 derniers mois. Évalué à 3.

    Pour celles et ceux qui ont décidé de migrer dans les 18 derniers mois, je cherche à savoir ce qui a motivé votre recherche d'une alternative (avant même votre départ). La qualité du support ? les fonctionnalités (lesquelles ?) ? La sécurité … […] ce qui vous frustrait / vous donnait insatisfaction.

    Comme beaucoup c'est la hausse des prix de Gandi et le côté foutage de gueule qui m'a décidé. Ceci dit ça faisait déjà quelques années que je me tâtais à monter mon propre mail. Une grosse motivation était : comprendre comment ça marche et avoir le contrôle dessus. Et une grosse angoisse : arriver à gérer les contraintes et la sécurité. Il y avait aussi la nécessité de garder les alias avec joker.

    Maintenant j'ai mon propre serveur, ce n'est pas parfait mais… j'aurais du mal à revenir en arrière, parce que la liberté que ça permet ne se retrouve pas facilement dans les offres pro. Je continue quand même d'avoir des sueurs froides sur la sécurité et la qualité de mon mail. Pour certains usages, je délègue (et je délèguerais plus suivant les besoins et ma disponibilité) :
    - Qualité de la délivrance des mails. Comme dit plus haut, c'est variable suivant les acteurs, typiquement je ne conseille pas OVH dans ce genre de trucs :D De mon côté j'avais quelques soucis avec les services de type notification, et j'ai pris un truc chez scaleway. Ça marche mais c'est pas super pratique à mettre en place, et il est possible qu'un de ces jours je cherche autre chose. Ici mon critère sera à la fois que les mails soient bien délivrés même "en nombre" mais aussi la facilité à interfacer ça avec les divers CMS.
    - Usage d'alias avec joker. Ça reste une killer feature dont je ne me passerais plus. Ok, j'ai réussi à bidouiller un truc sur mon propre serveur… Mais honnêtement, addy.io fait ça mieux. Il y a une belle interface, des fonctionnalités en plus. Donc je l'utilise en parallèle avec un autre domaine. Après c'est un logiciel libre, je pourrais le paramétrer chez moi, mais pour le moment, c'est plus confortable de déléguer.

    Un point important aussi c'est de pouvoir avoir plein de domaines et les mails associés. Et pas trop de restrictions dans les alias. Les volumes d'envoi/réception ne sont pas énormes pour la plupart des domaines que je gère, mais c'est pratique d'avoir 2-3 boites par organisation. Ce serait un frein pour revenir à une gestion externe totale de mes mails.

    Un truc qui m'agace avec d'autres fournisseurs (ovh, infomaniak) : de base on a droit à une boite mail. Une seule. Sur notre propre domaine. Certes il y a des alias, mais là par exemple j'accompagne une asso qui fonctionne beaucoup par mail, et qui aurait bien l'usage de plusieurs boites confiées à des groupes de bénévoles variés. Sauf qu'ils sont chez un fournisseur qui ne donne qu'une boite avec le nom de domaine (et pour les boites en plus, les tarifs sont hyper opaques, ce qui m'agace aussi). D'un autre côté, c'est compliqué de migrer dans leur cas, car ils ont un bon volume de mail hebdomadaire ; typiquement je ne suis pas motivée à les gérer moi-même, ils sont dans l'usage que je trouve "casse-gueule" et demandant plus de compétences que je n'en ai actuellement. Mes critères pour les migrer ? Un fournisseur qui leur permet de gérer leurs newsletters, et un volume de mail important, ET plusieurs boites.

    Un critère toujours important : clarté et transparence. Je déteste me faire des nœuds au cerveau pour savoir combien je vais payer au final. Les grands acteurs semblent prendre une joie sadique à mettre des petits caractères et à cacher le coût final de leurs services en ajoutant un euro par ci par là.

    Après, je viens de jeter un œil à Galae pour voir ce que c'est devenu, et je trouve que l'offre est vraiment bien. Le jour où je me lasse de bidouiller, j'envisagerais sans peine de passer chez vous, sans doute en gardant addy.io en plus (à moins que vous incluez ce genre de service), et vous faites partie des acteurs que je recommande quand on me demande "où" aller. Mais bon, je me priverais du plaisir de regarder mes propres logs de mail et de voir les bots se casser le nez sur mes mesures de sécurité… pour le moment, ça m'amuse trop pour que j'y renonce ;)

  • # C'est normal et c'est plutôt bien

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au message [Srv mail] : Report domain from outlook ou gmail. Évalué à 2.

    Ça fait partie du processus de DMARC : les serveurs qui vérifient ça envoient aussi au gestionnaire du domaine un retour sur les mails reçus. En les analysant, tu peux savoir ce qui va, ce qui ne va pas, bref t'assurer que les bonnes pratiques sont respectées par ton serveur mail et le courrier bien distribué.

    Par contre, c'est effectivement bavard. Perso j'ai une adresse dédiée pour tout ce qui concerne la gestion de mes domaines mails, qui reçoit ce genre d'infos et dans lesquels je vais fouiller quand j'ai des doutes. Un jour, je mettrais en place de quoi analyser ces trucs et m'en sortir des stats, des warnings etc… pour le moment, je t'avoue, flemme.

    Au passage la doc de Google est vraiment bien fichu sur toutes ces questions. Un petit exemple ici mais il y a d'autres pages qui expliquent les diverses options possibles, ce qui est bien ou pas, etc. Pour une fois que ce gafam fait un truc bien, ne le snobons pas :P

    Je suspecte que le fait de pouvoir envoyer un mail fait partie des choses qui vont donner un bon score à ton serveur, donc à ta place je n'enlèverais pas l'option. La liste des options est mieux dans la doc anglaise : https://support.google.com/a/answer/2466580#dmarc-prep-record&zippy=%2Cdmarc-record-tag-definitions-and-values.

    Par contre, réserve un mail spécialement pour ce genre de flood. Ou au moins un filtre sieve qui te les trient automatiquement dans un dossier (voir vers la poubelle).

  • [^] # Re: Donner le bâton Web Form pour se faire battre ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Comment j'ai été piraté, mais en fait pas trop, mais un peu quand même.. Évalué à 10.

    Mon petit doigt me dit que si tu implémentes le même algo et formulaire en Go ou en Rust on aurait le même souci.

    Absolument… Ici le souci ne vient pas du langage mais de la méthode d'implémentation, et ça se résume à ceci : avec les progrès techniques, le captcha et autres mécanismes anti-bot proposés dans le formulaire ont été dépassés.

    J'ajouterais quand même, à l'honneur du concepteur de ce petit script php, qu'il a tourné un moment sans aucun souci. L'erreur ici est celle de la sysadmin qui n'a pas mis de filtrage sortant sur ses mails pour bloquer le spam et en être avertie, et aussi celui du mainteneur du site web qui n'a pas mis la méthode à jour au fil du temps (mais à sa décharge, pour un site "vitrine", le but était un peu de l'oublier dans un coin tant qu'il permet aux gens de le trouver quand une recherche est faite). J'aimerais d'ailleurs bien trouver un remplaçant dans ce genre d'usage mais pour le moment tout ce que je trouve est trop complexe à mettre en place par rapport au besoin (je ne vais pas installer et maintenir un cms complet pour 3 pages quasi statiques) et a priori déficient par design (parce que ça s'appuie sur les captchas et que ça, je trouve que c'est dépassé).

    Et pour défendre php, ici on est pour moi dans le cas d'usage où, ben… si, c'est un langage adapté… Parce que l'usage est du "Personnal Home Page", pas un gros site gérant des milliards de vue avec des contraintes fortes. Du coup php c'est facile à mettre en place et maintenir (quand on s'en occupe un peu !). Ça ne m'embête pas de mettre autre chose, mais la question est "quoi" ? Et "est-ce que mon utilisateur peut appeler le bout de code au bon endroit sans devoir passer 5 ans à apprendre un langage ?". Ensuite je suis absolument agnostique sur le langage tant que ce dernier ne me rajoute pas trop de travail.

  • [^] # Re: Contact

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Comment j'ai été piraté, mais en fait pas trop, mais un peu quand même.. Évalué à 2.

    Je ne suis pas sûre de voir ce dont tu parle.

    Là on est sur des sites statiques, pur html sauf la page "contact" qui proposait un formulaire pour le contact en question. Est-ce que tu aurais des exemples d'alternative ?

  • [^] # Re: Authenticated sender

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Comment j'ai été piraté, mais en fait pas trop, mais un peu quand même.. Évalué à 3.

    Merci pour l'astuce ! Il y a tellement de possibilités dans postfix… je suis loin de maîtriser l'animal. je vais regarder ça, ce serait un petit plus sympa.

  • [^] # Re: Toujours le web

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Comment j'ai été piraté, mais en fait pas trop, mais un peu quand même.. Évalué à 3.

    C'est une excellente idée. Mon installation mail est encore imparfaite, et je n'avais jusque là pas pensé à filtrer ce qui pouvait ressembler à du spam en sortie. Je vais corriger ça :)

  • [^] # Re: Magré toutes ces âneries, il y a du vrai

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal [HS] 3 Gigas par semaine .... Évalué à 10. Dernière modification le 19 mars 2024 à 09:26.

    Sans avoir moinssé, je dois dire qu'en lisant le commentaire je n'ai pas eu une réaction favorable. Ce qui me gêne là-dedans c'est qu'on reste dans la logique "plus tu es riche, plus tu as le droit de pourrir le monde". T'as du pognon ? Alors tu peux te gaver de vidéos de chatons en 4K et en abreuver tes enfants. T'as pas de pognon ? Oublie le fait de partager tes vidéos de chatons avec le reste du monde. C'est rapidement un bon facteur d'exclusion et de domination.

    Ça me gênerait moins sans payer. Pour tout le monde pareil, limité à 3Go par mois.. attends, nan :P parce que pour avoir eu pendant un bon bout de temps de l'internet limité en data, avec fair use et compagnie, c'est juste hyper pénible et ajoute une charge mentale sur l'utilisateur, sans que rien ne change côté producteur de contenu. La pression sur les fournisseurs de contenu, l'as-tu senti entre 2000 et 2020 ? Moi j'ai bien vu qu'ils s'en foutaient, à faire des sites toujours plus lourds, toujours plus de vidéos, de pub, etc, tandis que je galérais dans des zones encore en cuivre, en 56K, avec de la 2G, avec un satellite impossible à chopper, avec les antennes wifi qui ne passent pas, comme des tas de français en zone rurale en fait. Y'a encore des zones dans mon coin de campagne, tu ne vas pas y habiter si tu veux utiliser internet, parce que c'est loin de tout et que le côté "100% du territoire couvert par le haut débit" est en réalité "la baraque là-bas, on va pas tirer la fibre ou réparer le cuivre, ça coute trop cher ; qu'ils se démerdent avec le satellite et la 5g. Comment ça le relief les empêchent de le chopper ? C'est leur problème, pas le notre". Certains disent, forcément, le "poids" des quelques glandus qui font l'erreur de ne pas habiter dans les mégalopoles… z'ont qu'à aller en ville les péquenauds ! Péquenauds dont la voix, pourtant, se fait généralement bien entendre dans les élections (mais ils ne votent pas pour internet, ils votent pour que tout reste pareil voir pire).

    Bref. Tout ça pour dire, même si je suis d'accord sur la base, c'est à dire que l'illimité a un coût, que le monde n'est pas infini en ressources, je pense que viser les consommateurs est prendre le problème par le mauvais bout. Cela ne changera pas le fait qu'il y a surconsommation, se contentant de creuser le fossé entre pauvres, aisés et très riches. D'un autre côté comment contraindre les producteurs ? Parce qu'en réalité, là il y a déjà une forme de régularisation : quand tu as des services en ligne, à un moment ou un autre tu paie la bande passante. Quand je prends un serveur, ça fait partie des trucs que je regarde. Aucun fournisseur ne te garantit une bande passante illimité à ma connaissance, même si les formulations sont parfois trompeuses. Que ce soit un quota, un fair use, une limite en bps… Et oui, là, plus tu paie, plus tu peux envoyer. On voit à quel point cela pousse les grands acteurs à être plus frugaux. Ou bien l'argent qu'ils brassent est-il tellement énorme que de toute façon l'argument monétaire ne sert à rien pour les contraindre ?

    Je te dirais bien que je n'ai pas de solution… En vrai, j'en ai une radicale : détruire le capitalisme :P Bon, plus sérieusement, je ne vois pas comment on peut contraindre à moins consommer dans un système qui se base sur la consommation et la glorifie. Il reste les actions individuelles, des gouttes d'eau dans l'océan : que nos propres sites soient moins lourds, plus sobres, que nos usages soient plus raisonnés, qu'on invite les gens qu'on fréquente à faire de même (et passer pour les enquiquineurs de services, ce qu'on est, hein).

  • [^] # Re: Le terme « draguer »

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Des hommes draguent un bot parce qu’il a un nom féminin . Évalué à 2.

    C'est vrai ! Mais quand même, la métaphore consiste à apparenter l'autre à un gibier. On n'est toujours pas très loin du tableau de chasse.

    Du coup c'est parfaitement adapté : dans ce genre de contexte, l'autre n'est pas considéré comme une personne mais comme une prise à ajouter à son tableau, justement. Intéressant, merci pour le lien sémantique :)

  • [^] # Re: Quel est l'intérêt réel des actualités ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Accès des enfants à l'information.. Évalué à 4.

    Je me rends compte, à te lire, que j'ai donc plutôt tendance à chercher des vulgarisateurs. Les journalistes peuvent être des vulgarisateurs mais… ce n'est pas trop ce que je ressens quand je suis face aux "actualités", ce n'est pas à cet endroit qu'on trouve les journalistes vulgarisateurs à mon avis.

    Bref, je préfère écouter des gens qui lisent les sources primaires, qui citent leurs sources et qui me racontent les grandes lignes. Et je pense qu'un des facteurs de confiance c'est justement de pouvoir accéder aux sources (comme sur Wikipédia). Ceci dit, en faisant cela, je délègue tout de même une bonne part à des "experts" même s'ils ne sont pas sur les plateaux tv. Je ne vais pas à chaque fois vérifier les sources et j'aurais bien du mal à en comprendre certaines :) Je précise donc que ce ne sont pas tant les journalistes que je questionne (qu'ils aient la carte de presse ou non, et même si je me méfie des biais des grands medias) mais bien ce qu'on appelle "actualités", le fait de savoir, là, ce qui se passe ailleurs, et l'importance à accorder à ce savoir.

    Intéressante analyse en tout cas :)

  • [^] # Re: Quel est l'intérêt réel des actualités ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Accès des enfants à l'information.. Évalué à 7.

    D'autant que la presse ce n'est pas que les dépêches AFP (bien que cela représente pas mal de contenus, en particulier pour les JT). Il y a aussi des dossiers plus ou moins complets sur une thématique, c'est important et intéressant.

    Oui mais attention, je ne pose pas la question du journalisme dans son ensemble mais bien du phénomène des actualités. Donc justement ce qui ressort des dépêches de l'AFP.

    Je ne remet pas en cause le travail de terrain de personnes cherchant à comprendre un phénomène, documentant leurs observations puis partageant le résultat de ces recherches au reste du monde, recherches pouvant être reprises par des vulgarisateurs (et parfois déformées mais restant tout de même hors du champs de ce qu'on appelle "actualités"). J'aime bien lire les papiers de certaines revues, des articles de fond justement. Un exemple presque sans actualités (ils ont un petit encart sur le sujet quand même) mais entièrement dans le travail de fond, et traitant pour autant de problématiques contemporaines : le Journal du Mauss. Je ne sais pas s'il plairait aux enfants, ça doit dépendre des enfants ! Je n'ai pas de souci avec ce genre de journalisme, mais ce n'est pas "les actualités".

    Dans tes exemples, je trouve intéressant de voir que justement c'est moins de l'actualité que du phénomène au long cours. Le réchauffement climatique, on en parle depuis un bail de temps. J'avais trouvé une coupure de journal de la fin du 19e siècle qui en parlait, c'est dire (même si ce n'était clairement pas mainstream à l'époque… mais l'article était drôle à lire). Il y a toute une littérature scientifique sur le sujet, des données, et sur tout ça un tas de vulgarisations en tout genre, bref une masse d'informations colossales, incluant les théories climato-sceptiques et tout ce qu'il faut pour les contredire. Cependant, est-ce que les actualités aident sur le sujet ? Il va y avoir un article sur la neige qui se fait attendre dans telle station, un reportage sur la canicule, un communiqué sur les cyclones dans telle partie du globe, le marronier du dernier rapport du GIEC (et on ne rentrera pas trop dans les détails de ce qu'il raconte ; en 5 minutes on a surtout le temps de sortir de quoi alimenter les memes) ; bref on attire notre attention sur des épiphénomènes propres à générer des émotions immédiates et rarement plaisantes. Est-ce que ce sont les actualités qui me permettent de comprendre et de m'intéresser au réchauffement climatique, ou ce qui n'est plus de l'actualité mais de la réflexion de fond ?

    Là, si je fais l'exercice d'ouvrir la page d'accueil d'un grand journal présentant ce qu'on met dans les actualités, je peux relier la plupart des articles à des phénomènes plus vastes… phénomènes que je peux découvrir et explorer sans avoir besoin de ces actualités (qui rentreront dans l'histoire, ou seront oubliées, d'ici quelques mois).

    C'est le point sur lequel je veux appuyer : faire face à l'aspect purement anxiogène de ce qui ressort des "actualités" me semble avoir peu de bénéfice par rapport à des démarches qui prennent le temps d'analyser, de faire des liens, de replacer un contexte, de définir, etc.

    Gamine, je m'étais abonnée à Science et Avenir (depuis la ligne éditoriale a changé, j'ai résilié quand la connaissance s'est faite rongée par l'approximation et justement trop d'actualités plus tape à l'œil que donnant de vraies informations). Un ami m'a tardivement fait découvrir La Hulotte (revue naturaliste, abordant l'air de rien diverses considération écologistes), j'aurais adoré ça aussi. Des revues de ce genre, adaptées aux enfants et à leurs appétits, leur donnant un regard sur le monde, il en existe, sans pour autant de nécessité à se prendre le bombardement des "actus".

    Si je reprends sur la guerre en Ukraine, actualité qui semble s'être refroidie (mes proches en parlent moins, il n'y a plus de drapeaux ukrainiens à tous les coins de rue) mais phénomène toujours actif, son traitement pour ce que j'en ai vu à distance est assez symptomatique. La guerre en question couvait depuis des années (ça, je le savais non pas en suivant les actus mais d'autres fils d'informations), elle se concrétise. Je vois plein de gens autour de moi s'affoler, des évènements de soutien au peuple ukrainien, bref même sans avoir les infos difficile de ne pas être informée, mais il me fallait quand même éviter de dire aux gens "pourquoi cette guerre plutôt que toutes les autres qui se déroulent dans le monde vous met soudain en panique ? Pourquoi mobiliser tant de moyens pour les ukrainiens quand on raccompagne à la frontière les syriens ? Pourquoi tant de haine envers les russes quand le problème vient de la classe politique (certes russes, mais pas que, parce qu'il a fallu que tout le monde y mette du sien, du moins tous les "grands" de ce monde) ?" Questions à ne surtout pas poser dans l'émotion du moment nourrie aux images de la guerre, aux anecdotes sur tel et tel épisode, poussant à une empathie survoltée ne tolérant pas grand chose. Mais toute guerre lasse, il y a un autre puissant qui a trouvé un peuple à martyriser, les caméras se tournent vers cet autre point du globe. L'Ukraine ? remisé au fond de la page d'accueil des actualités, il y a encore matières à quelques reportages, mais bon, il ne faut pas lasser, donc ce n'est plus à la une. Ce n'est pas dans les actualités qu'on va détailler les relations entre les divers dirigeants, l'historique des pays concernés, la montée des tensions. Ça, ce sera dans d'autres medias, d'autres sources.

    Et c'est bien ça que je reproche aux actualités. Focus sur l'émotion, sur "maintenant, là". On ne peux pas savoir tous les détails mais ce n'est pas grave, il faut partager de suite. Peut-être que plus tard on se rendra compte qu'on a relayé des fausses infos, servie une propagande ou une autre, que tout cela était plus complexe qu'il n'apparaissait au premier abord ; enfin, ou pas, les mea culpa ne passent pas souvent dans les actualités. Et puis on détourne le regard pour vite consommer une autre actualité, et en général un désastre, un truc moche.

    Et comment je pourrais m'intéresser à ce qui se passe dans un pays comme la Chine si je ne sais pas lire le chinois, que je ne connais aucun média local en parlant (sans parler de la problématique de la censure) ? Comment je peux savoir des choses sur ce qui se passe là bas si je n'y connais rien et que personne n'y relate rien ? Spontanément c'est difficile.

    Je suis d'accord avec toi que l'actualité peut être une source d'entrée pour s'intéresser à autre chose, mais c'est loin d'être la seule (et clairement pas celle que j'aime).

    J'ai des amis dans divers pays, ou expatriés de ces pays ; cela me pousse à me renseigner sur comment c'est chez eux. La Chine, pour reprendre ton exemple, a plus de sens depuis que je fréquente des gens ayant quitté la Chine et d'autres y allant de temps en temps. Discuter avec eux me donne des points d'entrées pour découvrir des morceaux de ce pays. Ma belle-fille s'est liée d'amitié avec une réfugiée afghane, ce qui m'a motivée à en apprendre un peu plus sur sa langue, ses traditions culinaires (je suis gourmande) et au passage un peu d'histoire de ce pays. En fait il y a plein de gens autour de moi qui connaissent "des choses" et qui sont ravis de pouvoir en parler ; et à partir de ce qu'ils m'ont raconté, je peux aller creuser plus loin si j'en ai envie. Qu'il s'agisse du cycle de reproduction des hyménoptères ou des statistiques des accidents routiers.

    J'aime lire aussi. Dernièrement je me suis fait le cycle d'Arthur Upfield sur son enquêteur dans le bush australien (le tout conseillé par un ami ; je me rends compte que j'ai une vie sociale :p ). Ce qui m'a motivé à creuser un peu plus l'Australie et la culture arborigène, et en plus j'ai réussi à trouver un excellent film de Rolf de Heer (le Traqueur, que je déconseille sans avoir creusé avant côté culturel parce que sinon on passe à côté de beaucoup d'éléments). De fil en aiguille, la lecture d'un simple roman policier s'est donc transformée en une exploration à distance d'un pays, et de membres de ce pays, qui ne font pas souvent la une de l'actualité.

    J'aime bien papoter avec mes amis belges des différences entre nos administrations et politiques ; il y a des choses où je suis contente d'être en France et d'autres où je les envie.

    Bref, oui, l'actualité permet de découvrir des trucs si on veut creuser, mais il y a aussi d'autres façons de découvrir ; recourir forcément aux actualités ne me semble pas obligatoire. En fait, travailler le lien humain (en direct ou à distance) me semble plus riche pour élargir mes horizons et aussi plus agréable, parce que même face aux trucs horribles, le fait d'être dans un échange rend moins impuissant. Prendre soin du deuil des gens que je connais, et qui eux ont perdu des gens dans la Bande de Gaza, ce n'est plus de l'actualité mais du concret. Même si ça reste triste.

    Par rapport au journal, je préfère me poser ce genre de question :
    - Comment éveiller la curiosité ?
    - Comment intéresser aux problématiques contemporaines afin de former des citoyens du monde, conscients des relations entre des actes semblants décorrélé ? "Ton nouveau jouet vient de l'esclavage des Ouïgours et participe au réchauffement climatique" c'est un peu violent, même si à terme ça arrivera à ce genre de prise de conscience…
    - Comment ne pas créer des déprimés et des névrosés mais favoriser une approche permettant de prendre soin de soi et du monde ?

    Et je ne demande pas de réponses, hein. Je pointe juste que "les actualités", pour moi, ne répondent pas à ça, ou mal et que je leur préfère d'autres approches.

  • [^] # Re: Pas de prévisions ni de données en temps réel

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien La météo de Méteo France en open data !. Évalué à 7.

    En même temps c'est génial, les données des deux dernières décennies. J'avais cherché ça il y a quelques années et je n'avais trouvé que des accès payants (et chers) pour ce genre de chose. Vu que dans mon cas je cherchais surtout à avoir une idée des vents dominant dans ma zone, je n'avais pas vu l'intérêt de payer pour si peu. Et j'ai sans doute bien fait vu que les données en question ne sont pas listées pour ma zone dans les 10 dernières années, sur ces données que MétéoFrance propose (ça manque un peu de stations dans le coin, clairement…).

    Ok, avec les changements climatiques certaines données ne peuvent pas être utilisées pour avoir une idée du futur, typiquement je ne me fierais pas à la quantité de précipitations ces 20 dernières années pour extrapoler sur les 20 prochaines, mais cela donne quand même divers éléments pour mieux comprendre le climat d'une région.

  • # Quel est l'intérêt réel des actualités ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Accès des enfants à l'information.. Évalué à 10.

    Je me demande quel est l'intérêt réel de suivre les actualités génériques. J'ai cessé de suivre ça depuis des années, ça ne m'avait jamais trop passionné avant non plus et… je n'ai pas l'impression que ça manque à ma vie. Ça ne m'empêche pas d'avoir une culture générale, de m'intéresser à divers points du globe à l'occasion, mais pas parce qu'un media a décidé que telle guerre était intéressante, plutôt que telle autre. À l'occasion je traîne sur Wikipédia en porte d'entrée pour découvrir des choses "loin" dans le temps ou sur le globe. Je trouve d'ailleurs vraiment plus intéressant de découvrir les évènements une fois l'émotion du moment passé, après que diverses personnes aient interrogés et analysés les faits.

    Certes, certains évènements lointains ont un impact sur ma vie. Encore que cette distance et ma façon de chercher les infos me font parfois douter des raisons avancées par la sagesse populaire. Par exemple pour l'augmentation des coûts de la vie actuellement, si j'en crois les échos des gens qui eux regardent les infos, c'est lié à tel ou tel épiphénomène (le coronavirus, puis l'Ukraine), boucs émissaires faciles laissant espérer un retour à la normale "bientôt", mais j'en fais personnellement une autre analyse et je n'ai aucun espoir dans le fait que ça s'améliore rapidement à moins de sacrés changements. Au final, avoir les actualités avec délai ne change pas vraiment ma façon d'aborder les choses, je m'adapte à ce qui me touche, je tente de changer mon bout de monde là où j'ai des possibilités d'actions et d'après des réflexions plus universitaires que réactionnelles.

    Il m'arrive de regarder de temps en temps les actualités locales. Ça, ok : savoir ce qui anime les lieux où je vis, ça peut m'intéresser. Parfois. Quand j'ai envie de socialiser localement… Rien de vital non plus.

    Je comprends l'intérêt de travailler la curiosité des enfants, de garder aussi cette curiosité en tant qu'adulte. Comprendre comment les choses tournent dans le monde, c'est intéressant, cela permet aussi de donner du sens à certaines choses (ou pas !). Là-dessus, pas de souci, tout ce qui peut aider à travailler ce trait de caractère me semble bon à prendre.

    Mais j'ai du mal à comprendre cette injonction à connaître "l'actualité". Depuis longtemps, je suis arrivée aux constats suivants :
    - connaître les malheurs actuels d'inconnus à l'autre bout du monde appuie sur mon sentiment d'impuissance (je ne peux rien faire pour de vrai), donc me fait mal, sans aucun bien pour autrui
    - on ne peux pas se targuer d'omniscience, le monde est trop vaste ; en focalisant notre attention sur certains évènements, on passe forcément à côté d'autres. Pourquoi laisser les medias décider d'où mon attention doit se focaliser ? C'est d'autant plus complexe que chaque media a sa ligne éditoriale au service d'une certaine vision du monde. Ce qui est aussi le cas de toute autre forme de savoir, hein, je ne suis pas naïve. Sauf que les medias d'informations sont nombreux à se focaliser avant tout sur 1) ce qui joue sur l'émotion (et pas les plus positives) et 2) sur une vision du monde ethnocentrée (avec plus ou moins d'ouvertures suivant les éditeurs). Je préfère vraiment construire mon rapport au monde sur des éléments plus posés, moins manipulables.
    - si je suis convaincue de la nécessité de s'engager (de façon plus ou moins militante) pour avoir une influence positive, je considère aussi qu'il est plus pertinent d'agir avec cohérence et de balayer en premier devant sa porte. J'ai bien assez à faire sur moi-même, sur mon mode de vie (dont certains aspects sont délétères pour le monde, je le sais, mais pas évident de changer…), avec les gens à qui je peux parler, avec qui je peux échanger. Bref, s'informer oui, mais en combattant activement toute situation d'impuissance. Si je ne peux rien faire, je laisse ça à celles et ceux qui pourront, ça ne les aidera pas que je me mette la rate au court-bouillon.

    Il se peut que je loupe un élément important, pourtant vraiment je n'ai pas l'impression qu'être loin des actualités génériques soit un problème en soi. Cependant je suis intéressée d'avoir vos arguments, car c'est une réflexion sur laquelle j'ai eu peu d'occasion d'échanger ces 20 dernières années.

    Et ça ne veut pas dire non plus que je renie tous les medias, mais je les choisis surtout en fonction de mes centres d'intérêts. Comme ici ! Des medias dont les actualités sont susceptibles de réellement m'intéresser et me concerner…

  • [^] # Re: Pourquoi "auprès de la gent féminine" ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Comment briller auprès de la gent féminine dans « le monde de la tech ». Évalué à 10.

    Pour impressionner les femmes de l'IT, il est sans doute préférable de ne pas toujours les ramener uniquement à leur sexe et de traiter leur production à égalité de leurs homologues masculins.

    Je plussoie… être traité comme un être humain et non comme un potentiel objet sexuel met dans un bien meilleur état d'esprit.

    Pour tout dire, à partir du moment où un mec fait référence à mon genre, ou semble agir par rapport à mon genre, il gagne le qualificatif "douteux" et aura sacrément du mal à faire une quelconque bonne impression, et à avoir une vraie relation (même amicale) avec moi. Et c'est encore pire sur Internet. Je peux comprendre un peu d'alchimie loin du clavier mais quand je suis en ligne, j'ai beau écrire en utilisant le féminin, c'est présupposer beaucoup de croire que derrière l'écran, le résultat sera à la hauteur des espoirs.

    Et vu que le sujet est sur les comportements foireux intersexes…

    En faire "plus" pour impressionner ne sert qu'à créer du mépris. Désolé. Ho, je connais des personnes qui vont s'extasier sur "comme tu es grand et fort et beau, clin d'œil, clin d'œil" mais c'est dans 99% des cas une simple manipulation pour exploiter l'orgueil de l'autre. Et ouais, je l'ai fait à des collègues qui voulaient faire les gros bras à porter "trop lourd pour mes faibles bras de femme". Ils veulent jouer au con ? Qu'ils se cassent le dos, moi je vais faire des trucs intéressants pendant ce temps… mais non ça ne les rapprochent pas d'un chouïa d'un espoir d'intimité avec moi, c'est tout le contraire. Il y a des jours où ça agace, il y a des jours où cyniquement on exploite ça.

    Je mentirais en disant que cela ne rentre pas aussi parfois dans des logiques de survie. En tant que femme, on est éduquée à savoir que beaucoup de choses seront difficiles d'accès (juste parce que "femme"), et que mieux vaut se trouver un crétin manipulable pour avoir ce qu'on veut. D'où nombre de couples dysfonctionnels où madame demandera à monsieur un plus gros salaire, une meilleure position sociale, une nouvelle voiture, et monsieur de pouvoir tremper son poireau dans une poupée présentable. Je ne sais pas "qui" ça fait rêver mais y'a visiblement du monde qui reproduit le schéma, sans comprendre qu'une vraie relation entre êtres humains, sur un pied d'égalité, c'est quand même plus agréable. En tout cas, si la compétition "de qui a la plus grosse (ligne de code)" a du sens entre les mâles, les femmes, elles, en rigolent et s'en moquent allègrement (quand elles n'utilisent pas ces bêtises).

    Et au delà de ça, en voyant certains débats (sur ce site ou ailleurs), je continue de penser qu'il est plus sain et plus sécurisé d'être prise pour un mâle parmi les mâles. Assumer du féminin de ma part sur internet a toujours été un choix militant (histoire qu'on nous invisibilise moins, et dans notre diversité, parce que je ne suis pas que "une femme") mais quand je veux être tranquille, ne pas être insultée, méprisée, rabaissée, réifiée, je me rappelle que la femme est un homme comme les autres et je me met au masculin.

    Bref… avant de se lancer dans la guerre des sexes… se demander si c'est vraiment la guerre qu'on veut. C'est raté pour moi aujourd'hui, j'ai craqué, mais ça faisait un moment que ça me pesait ; l'accumulation de comportements désagréables (envers un groupe auquel je m'identifie en partie) a parfois besoin d'un exutoire.