Je plussoie et j'en rajoute. Les seuls cas que j'ai croisé où un mot de passe semblait mieux, il s'est avéré ensuite que ce "mieux" était uniquement lié à mon incompétence ; quand on apprend à se servir des clés, c'est mille fois plus sécurisé et puissant, et cela ne complexifie même pas vraiment la tâche (passée la phase d'apprentissage). Une bonne politique sur les mots de passe demande de toute façon aussi un sacré apprentissage ; typiquement sur l'accès ssh, tu peux bien mettre un mot de passe de 25 caractères, mais si tu ne fais que ça, tu garde un risque assez élevé de te faire trouer le serveur. Et comme derrière, l'utilisateur par défaut est probablement "root", ça sera tout de suite du vrai dégât (vu comme les bots tentent de rentrer en utilisant "root" comme utilisateur, il doit y avoir une raison statistique). Après, si quelqu'un as des exemples concrets où le mot de passe est plus pertinent, je suis ouverte à revoir ma copie… Mais il me faudra des cas concrets où une clé ssh n'aurais pas été pertinente.
On peut aussi faire des bêtises avec des clés (être sur une distribution où les options par défaut sont faibles, la générer sans mot de passe, stocker la clé privée de façon non sécurisée, etc) mais comme cela demande de comprendre un peu ce qu'on fait, il y a plus de chance de faire "suffisamment bien".
Tiens d'ailleurs autre point de sécurité par défaut : interdire formellement la connexion ssh via l'utilisateur root… Oui oui, si on a une connexion par clé, fail2ban, etc, la connexion via root n'est pas tant un souci, mais c'est quand même augmenter un peu les risques, pour un confort mineur. Et la combo des config par défaut root+connexion par mot de passe, c'est juste terrible.
Tout ce qui va à l'encontre des pratiques statistiques améliore les chances de résister aux crackbots de base et des script-kiddies, qui représentent la majorité des attaques. Donc au moins pousser l'utilisateur à se choisir un nom d'utilisateur et un mot de passe associé pour accéder au sésame "sudo" (ce qui est le cas sur pas mal de distributions de bureau), puis interdire "root" à se connecter en ssh, c'est déjà pas mal.
En effet. J'ai mis des années à trouver comment comprendre les infos pour paramétrer SSH d'une façon qui me semble sécurisée. Ce qui veut dire des années où globalement c'était ouvert à tous les vents. En particulier le mot de passe… très très mauvaise chose. D'un autre côté, il est facile de se bloquer l'accès au serveur si on se plante ; mais, si on est son possesseur légitime, il y a toujours moyen de débloquer (et ça aussi, j'ai mis un temps fou à le comprendre…).
J'ai essayé deux fois de zapper le numéro de téléphone, mais si la création est possible, au bout de quelques abonnements (même pas des tweets) le compte s'était fait bloquer avec injonction de donner un numéro pour débloquer. Ça semble dépendre des moments, ceci dit (ou peut-être de l'ordinateur, du navigateur, du FAI ou des phases de la lune…), d'autres personnes n'ont pas eu ces soucis. J'ai débloqué l'un des comptes en validant avec un numéro jetable, puis en effaçant le numéro du compte ensuite. Aucune idée de s'il est encore actif cependant, j'étais allé sur Twitter pour voir comment ça marchait et la complexité du bouzin associé au bruit m'a rapidement lassé.
Oui, pour ça que je parle de "bout de piste" ; je ne suis pas forcément en accord avec divers points de l'article de Wikipédia, et en même temps je reconnais qu'il y a aujourd'hui un aspect protéiforme sur la notion de communs, que par leur nature même, les définitions varient suivant les auteurs et les mouvances. Il n'y aura pas une instance dirigeante qui va dire "ceci est un commun, ceci est un bien commun, ceci n'en est pas" bien qu'une forme de consensus émerge au fil du temps (comme pour dire que le logiciel libre rentre généralement dans les communs immatériels… qui ne sont pas dans la liste de Wikipédia). Il y a aussi, il me semble, de nouvelles définitions qui émergent dans des pratiques modernes ; par exemple la ZAD pensée par certains comme un commun, ce sur quoi tout le monde n'est pas forcément d'accord, ni forcément d'accord sur la définition du commun en question. Mais ça n'est clairement pas la même chose qu'un système d'irrigation géré par une communauté il y a quelques siècles.
Cependant l'article de Wikipédia fait aussi son travail en donnant les références vers diverses approches et perception de tout ce bazar, du coup il me semble que c'est un point d'entrée acceptable pour aller creuser ces notions. Mais je ne sais pas si on peut éviter de se perdre dans les méandres de la chose ; ça fait quelques années maintenant que je discute régulièrement avec des "commonistes" et pourtant il y a encore beaucoup de choses que j'ai du mal à "penser" autour de ces sujets. Je ne me risquerais d'ailleurs pas à donner une définition exhaustive de ce que je crois être un commun, je suis assez certaine que je me planterais ;)
L'intérêt que j'y vois, c'est de pouvoir échanger auprès d'un collectif sur la façon de faire ces dons. Quels mode de décisions ont été testés, leurs avantages, inconvénients ? Quels montants, quelles répartitions ? Comment ça se passe côté déclarations, comptables, juridique ? Bref toutes les questions pour mettre ça en place. Et une fois que c'est parti, je trouve assez sympa la communication groupée sur qui a donné combien à quelle structure, c'est plutôt encourageant. C'est probablement plus facile de se lancer en ayant les retours d'autres structures.
Alors, oui, c'est évident quand on est dans le milieu du logiciel libre depuis un moment, , si on s'intéresse un minimum aux aspects législatifs et philosophiques, ou alors on passe vraiment à côté de quelque chose.
Mais on est aussi sur une culture différente qui demande de manipuler des concepts auxquels tout le monde n'est pas habitué.
Résumer les "communs" en une phrase simple, juste et facile à comprendre, c'est assez impossible. Plus on comprend ce que c'est, plus la richesse du concept donne le vertige. Par exemple, on peut définir les communs en disant que c'est ce qui n'est ni public, ni privé. Mais ça ne va pas aider comme ça, car ça parle d'une "place" qu'on ne conçoit plus.
Les communs numériques, et de façon générale les communs immatériels, sont une branche de ces "communs", différents des communs matériels (dans lesquels on compte, en France encore aujourd'hui, des bois, des fours à pain, des lavoirs, des pâturages… non, certains de ces biens ne sont ni privés, ni à l'état, mais bien "dans les communs", même si leur quantité a diminué au fil des siècles). La légende arthurienne, c'est un commun immatériel. Mais Kaamelott, bien que nourrit par ce commun, n'est PAS un commun, mais bien une œuvre soumise au droit privée. Voilà pour les exemples pratiques, je te laisse dérouler jusqu'au logiciel libre.
Pour le reste, si tu as envie de lire un site d'informations spécialisée comme l'est Linuxfr.org, tu ne peux pas faire l'impasse sur le fait d'acquérir les concepts et le vocabulaire spécialisé. Sinon tu continueras de passer à côté de beaucoup de choses, et alors autant aller voir ailleurs, en effet. De la même façon que les concepts des revues médicales spécialisées me passent largement au dessus de la tête, et que je laisse ça à qui se passionne pour le sujet…
Est-ce que conseiller "Fight Club" ne serait pas plus pertinent ?
Savoir qu'on a un job aliénant ne le rends pas moins aliénant ni ne permet de sortir de ce genre de job, hélas. Bon, ceci dit, ce documentaire est vraiment bien quand même, mais je ne sais pas trop quelle solution cela peut leur apporter ?
Les gens contraints d'accepter ce genre de job ne le font pas par choix et sont au courant de la chose… Accepter des jobs foireux voir criminels, c'est une option qu'on accepte surtout quand l'alternative est de se retrouver à la rue. En dehors d'une révolution brûlante, qu'ils ne sont de toute façon pas en énergie de mener, ils sont condamnés à se faire siphonner leur humanité par leurs boites. Est-ce que cela existe, les gens qui sautent de joie le matin à l'idée d'aller appeler des centaines de personnes dans la journée pour leur revendre des choses qu'ils n'ont pas demandé ?
Du coup, agir pour mettre à mal ces boites me semble être un début de solution, plus concret ; si les centres d'appels utilisant des méthodes illégales deviennent des entreprises trop coûteuses, peut-être que leurs pratiques vont s'améliorer. Mais il faudra changer la société en profondeur pour que ce genre de job inhumain disparaisse réellement.
Sauf qu'ils ne semblent pas motivés à remonter les bretelles si on va les voir pour déposer plainte contre ce genre d'individus. Je n'aurais personnellement pas de scrupules à me défendre en disant "ha, vous aussi vous trouvez que c'est du harcèlement ? Du coup, c'est bon, on peut déposer une vraie plainte contre ce genre d'entreprise ?"
Oui, je sais, la justice n'a rien à voir avec l'institution judiciaire. Une fois que c'est acté, au fond, tout est possible, tout dépend d'à quel point on est joueur.
Une idée comme ça pour ceux qui demandent une adresse, leur donner celle d'une gendarmerie locale ? Sans préciser que c'est la gendarmerie bien sûr.
J'imagine bien la tête des gens de l'entreprise venus pour poser des panneaux solaires à 1€ et arriver devant la gendarmerie ! Livraison direct des arnaqueurs…
Si je comprends bien, en dehors des personnes enregistrées sur ta liste blanche, tous les autres sont directement envoyés sur le répondeur et, s'ils ne laissent pas de message, tu ne sauras jamais qu'ils ont appelés ?
Je pratique une version un peu plus souple, je ne décroche pas sauf si je connais la personne… Ou, dans quelques cas, quand j'attends justement un coup de fil sans savoir de quel numéro ça viendra (en particulier pour les livreurs). Mais je remarque que même des personnes légitimes ne laissent pas forcément de messages, alors même que mon message enregistré précise le mode opératoire. J'ai comme ça une société de livraison qui m'a gardé un colis 1 semaine "parce qu'ils n'arrivaient pas à m'avoir" (des branquignoles, certes, mais du coup je n'allais pas deviner qu'ils pouvaient me livrer). Peut-être que mon répondeur n'est pas assez clair…
Du coup, je suis curieuse d'avoir un peu plus de détails sur comment ça marche pour toi, si tu as trouvé le message idéal ou si le fait de tomber directement sur le répondeur motive un peu plus les gens à montrer patte blanche.
Je te rejoins sur le fait de refuser les "urgences". Même pour mes contacts entrés sur le téléphone, il y a plein de moments où je ne décroche pas parce que ce n'est pas le moment. Je suis difficile à joindre, c'est un fait… Mais pour les vraies urgences il faut appeler le 112/15/18/17 :P ceci dit, ça s'applique à certains modes de vie, je ne pense pas que ce soit possible à 100% dans certaines professions (au hasard, quand c'est toi le médecin ou le pompier).
J'ai aussi installé Yet Another Call Blocker, qui fonctionne avec une liste de numéro signalés. C'est un super application qui réduit énormément le bruit. Le fait de ne pas décrocher du tout doit aussi aider à sortir des listes de démarcheurs.
La sanction ou le remboursement sont décidés par le personnel d'inspection. D'après ce que l'inspectrice nous a raconté, ça se fait loin des machines, avec réunions et tout ça.
De mon côté, chaque fois qu'il y a eu des choses à rembourser, je n'ai eu droit qu'au papier prétendant que l'erreur était de mon côté (jusque là, même pas, j'ai juste eu droit à leurs méthodes de calculs cafouilleuses), que je devais rembourser là tout de suite ou les conséquences seraient terribles et que j'étais en gros une vilaine fraudeuse. Leurs formulations sont pleines de mépris et d'accusations, et je n'ai jamais eu droit à un humain en face. J'ai fini par contester le dernier rappel de ce genre, j'ai reçu deux mois plus tard la confirmation que eux s'étaient trompés, mais ça ne les a pas empêché de déduire la somme des prestations et elle n'est pas encore remboursée. Donc, des sanctions sans humains visible et sans dialogues, je les ai vu. Et encore, j'ai toujours fait gaffe à ne pas trop changer de statut justement pour limiter les ennuis (mais j'ai contesté une fois, j'imagine que mon score de fraudeuse potentielle a donc augmenté). J'ai un ami qui a des revenus irréguliers, la CAF l'a vraiment mis dans la mouise en lui demandant de rembourser des trop-perçus, puis en lui remboursant ces remboursements quelques mois plus tard (oui oui…), tout ça uniquement grâce à des lettres menaçantes et toujours sans la possibilité d'avoir un humain en face.
Il y a quelques années, j'essayais parfois d'avoir un humain, mais entre le mail où on a parfois une réponse au bout de deux mois, le téléphone où on n'a jamais personne, le courrier papier qui semble mangé par la poste… Il resterait à aller au guichet, passer une journée à attendre sa place, mais comme c'est à 1h30 de chez moi, c'est assez dissuasif. Peut-être que ça dépend des départements… j'espère en tout cas que d'autres sont mieux lotis que je ne l'ai été.
J'ai entendu plus d'histoires moches avec la CAF, et j'ai plus eu à souffrir de leur fonctionnement, que je n'ai de bons retours. Il faut galérer dans la grande précarité ET être attentif au moindre détail sous peine de finir à la rue. La lecture de l'article confirmait plutôt mes propres expériences.
Ça fait plaisir de savoir qu'un contrôle peut bien se passer… à se demander presque si ça ne vaut pas le coup de le déclencher pour avoir un humain en face et régler les problèmes pour de vrai :)
Je suis d'accord, aider au référencement du site n'est pas vraiment une bonne chose vu le contexte. D'ailleurs en postant le commentaire, indiquer l'adresse sans en faire un vrai lien (sans le https:// devant par exemple) aurait permis de partager l'info sans soutenir ce genre de site. Ce serait plus "sûr" que d'espérer que le commentaire se fasse moinsser pour passer en nofollow.
Le problème que justement on est dépendant des moteurs de recherche, je préfère largement qu'on rende les URL plus user friendly pour que les gens puissent s'en servir.
D'autant que si on pousse la logique au bout, à quoi bon avoir des noms de domaine ? Il suffit des adresses ip des serveurs.
Mais le fait que les adresses soient lisibles par des êtres humains a un impact, et pas que pour les vieux cons. Oui, l'unicode ouvre la porte à des usurpations, mais c'est quand même plus facile de se souvenir que les bonnes critiques sont sur cinéma.com et non sur xxx.yyy.zzz.aaa:3050.
Quand au fait de penser que l'alphabet latin suffit pour le monde entier, c'est facilement de l'ethnocentrisme. Si c'était les kanji japonais ou du cyrillique qui étaient la norme, ça ne nous paraîtrait pas du tout confortable d'avoir des noms de domaine écrits avec. Juste dans l'espace européen, les caractères utilisés suffisent à caractériser les langues…
Ha oui, ce n'était pas très clair dans la façon dont je l'ai dit. La société de portage ne va effectivement pas gérer un certain nombre de contraintes qu'on a en tant qu'indépendant (dont la prospection, les choix stratégiques… ça ça reste le "patron", c'est à dire soi-même, qui doit se débrouiller), mais en alléger certaines autres (la partie administrative/comptable). Même là, elle ne gère pas "tout", il faut bien leur faire passer les infos. Mais c'est tout de même un gros morceau, et ça peut soulager de déléguer ça au début.
Pour le portage salarial, ça me semble être une bonne solution quand on ne sais pas trop où on va : va-t-on trouver assez de clients ? Arriver à gérer son affaire correctement ? On délègue (et on paie) une partie des formalités administratives pour se concentrer sur son activité, tout en se gardant la porte de sortie "chômage" si on s'est vraiment planté. Ceci dit assez vite, la question de basculer vers un autre statut se pose. Mais je trouve le statut vraiment intéressant pour tester sa capacité à être indépendant.
À côté de ça, j'ai accompagné (amicalement) quelques personnes en reconversion professionnelle, qui avaient fait ce genre de calcul et pensaient qu'en théorie, être indépendant serait mieux qu'être salarié. La proportion qui devient réellement indépendant, et le reste, est vraiment très basse, ce qui m'a un temps surpris : ils semblent tous si motivés à faire leur boîtes ! Je me rends compte que finalement "être son propre patron" est vraiment difficile pour plein de gens : la prise de risque, de responsabilité, établir ses propres objectifs sans contrainte externe (en dehors de celle d'arriver à payer ses factures), gérer des problématiques en dehors de son cœur de métier (relations aux clients, fournisseurs, comprendre l'administratif, un minimum de compta même si on délègue), gérer la temporalité des contrats etc… Il y a des gens qui ont l'état d'esprit pour le faire et à qui ça ne posera aucune question, d'autres qui vont se faire submerger par ça et ne pourront pas y arriver, peu importe leurs efforts. C'est tout un aspect qui n'est probablement pas assez précisé lors des formations Pole Emploi/Chambre des métiers qui vantent le bonheur de devenir créateur d'entreprise. Et je crois que même comme ça, les gens sous-estiment beaucoup ce que ça demande avant de se retrouver au pied du mur. J'aimerais dire qu'après une tentative avortée, ils sont plus conciliants avec leurs patrons suivants (puisqu'ils retournent au salariat), mais, bon… ce serait un peu optimiste ;)
Je plussoie ce morceau. Il faudrait effectivement que si on a des gens qu'on suit sur d'autres instances que cette dernière coupe la communication avec la notre, ben… qu'on le sache. Parce que dans ton exemple, deux personnes innocentes se retrouvent punies, juste parce qu'elles n'ont pas choisi la "bonne" instance ; c'est quand même différent de se retrouver puni parce qu'on a fait une bêtise.
Ce que j'ai constaté de mon côté, c'est plutôt des instances du même bord politique, qui se bloquent les unes les autres parce que l'autre n'est pas assez "pur". Donc en effet on perd le lien avec des gens qu'on apprécie, sans rapport avec leur appartenance à un extrême politique "à l'opposé". Et oui, c'est un des éléments (mais pas le seul) qui m'a fait fuir. Bannir des utilisateurs qui font des appels à la haine, ok. Des instances qui sont des plate-formes de spam, ok aussi. Mais entre gens du même bord ? Et pour couronner le tout, oui, c'est assez obscur de savoir avec qui on pourra discuter.
Une solution c'est peut-être de refuser les grosses instances. Une instance avec une vingtaine de comptes, peu de chance qu'elle se fasse bannir d'où que ce soit. Mais ça veut dire que le geek local héberge sa famille et ses potes, et prends le risque de se fâcher avec eux s'il doit en modérer certains. Parce que tonton Michu, quand il a bu, fait des blagues qui pourraient lui valoir une comparaison en justice ; c'est peut-être pour de rire, c'est peut-être un bon gars quand il est sobre, mais on ne peut pas le laisser déconner comme ça sur la place publique. Et Tonton Michu, une fois sobre, ne comprendra peut-être pas à quel point il a pu être con.
Bref, pas de solution simple. J'ai résolu ça simplement pour ma pomme : je n'allume ni mastodon ni twitter. Et ça ne me manque pas. Une solution à étudier aussi ?
Je n'ai pas plus envie que ça de perdre du temps sur ces medias, et en tant qu'individu, ça me va très bien de m'en tenir loin et de ne pas les nourrir.
Par contre, quand on fait partie d'une organisation (asso, entreprise, projet de je ne sais quoi), il y a toujours une demande d'une partie des gens de l'organisation (actifs ou supporters) que celle-ci soit présente sur ces mêmes medias. Chacun y répond comme il veut et peux ; moi, ma politique, c'est d'essayer de satisfaire ce public là, qui ensuite retwittera/commentera/je ne sais quoi dans leur réseau favori, tout en me limitant autant que possible la charge de travail. Pour reprendre ton exemple, je répond a minima aux 5-10 "amis" de l'organisation. Soyons clair, à ce stade je n'imagine même pas que cela va réellement faire "grossir la communauté" (et dans l'exemple qui m'intéresse, nous ramener des contributeurs efficaces), mon seul et unique but est de prendre soin des personnes réelles qui aiment l'organisation que j'anime. Et oui, dans prendre soin, il y a aussi leur donner les clés pour comprendre les mécanismes à l'œuvre sur ces plate-formes, les effets délétères qu'il peut y avoir, bref discuter, et puis apprendre aussi de mon côté quelques trucs. C'est répondre à une demande en y mettant exactement l'énergie que ça me rendra en retour. Donc, ok, le discours officiel est "ça pourrait faire venir des gens chez nous". La vérité, on le sais tous, c'est que très peu sortiront de la plate-forme où ils sont enfermés. Mais je ne suis pas dans une logique purement comptable, ce "très peu" c'est peut-être déjà ça, et en attendant les quelques sympathisants exilés dans ces prisons ont de nos nouvelles de temps en temps.
Ça c'est la théorie, dans la pratique la communication vers l'extérieur me saoule pas mal et je m'en occupe quand j'y pense, c'est à dire rarement ! Mais chaque fois que je me décide à le faire, me frotter à ces plate-formes est un crissement sur l'âme.
Pour les boomers et les retraités, utilise ton mur facebook.
Pour les milleniums, fais des posts Insta qui renvoie vers des vidéos YouTube.
Pour les morveux, fais une vidéo tiktok - sans texte car de toute façon ils ne savent pas lire.
Moi je rêve d'un logiciel libre qui permette de reposter sur ce genre de compte, sans avoir besoin de toucher (trop) à leurs interfaces. Un logiciel tout sobre pour envoyer ses publications sur ces divers réseaux et dire "hey, si tu veux lire plus, viens !". On pourrait l'appeler "Canapesh", le but étant de lancer des appâts sur des réseaux proprio pour ramener les gens vers du net ouvert.
IFTTT fait des trucs comme ça, parait-il, mais c'est pas libre et c'est vraiment pas simple d'en faire quoi que ce soit.
Non, il ne s'agit pas de sexualité débordante. C'est au même stade que la Schtroumpfette qui fait un bisou à un Schtroumpf. Cela reste une BD accessible aux enfants. C'est tout simplement que l'auteur pose là que deux filles peuvent avoir ce genre de relation. Je crois que Falbala a une sexualité plus démonstrative que ces deux filles :P
Ce n'est pas une question de cible concernant l'âge, mais bien de cible culturelle, dans un pays où ce genre de chose ne s'envisage pas sans drame. L'éditeur l'explique d'ailleurs assez bien par la suite dans les commentaires. Et je précise, si ce n'était pas clair, que je n'accuse pas l'éditeur lui-même d'être queerphobe (ça je n'en sais rien mais je pense que s'il l'était, il n'aurait probablement pas travaillé sur l'œuvre de Pepper&Carrot). Par contre, il est dans un environnement qui n'est pas sécurisant pour le monde queer et les modifications qu'il a faite prennent cela en compte, ce qui conduit de facto à occulter cette dimension de l'œuvre.
Mais c'est un choix fait en conscience et permis par la licence, quoi qu'on pense du baiser, de son effacement et du contexte.
Cela fait partie des points qui me gênent dans l'intersection droit d'auteur français/creative commons.
Si j'ai bien compris, en France, impossible de renoncer au droit moral donc quelque que soit la licence (qui est un contrat), ça reste inféodé à ce droit et oui, il est donc toujours possible de se prévaloir de son droit moral pour faire interdire un usage de l'œuvre.
Autant ça ne me gêne pas trop dans un contrat classique parce que justement l'atteinte au droit moral va souvent de pair avec une distorsion de l'application du contrat, autant je suis mal à l'aise sur les CC permettant le travail dérivé. Parce qu'on s'est engagé moralement à permettre à tout le monde de faire du travail dérivé, en prenant le risque que oui, parfois, ce travail dérivé ne nous plaise pas, voir pas du tout. Remettre le droit moral dans l'affaire, c'est proposer un contrat faux : "je te laisse en faire tout ce que tu veux, mais si ça ne me plaît pas, je me réserve le droit de l'interdire". C'est peut-être fondé en droit, mais je trouve ça malsain.
Maintenant, je vois pas mal de libristes qui ont justement du mal à donner toutes les libertés à leurs destinataires. Je conçois que ça fasse mal au cœur que le travail qu'on a fait soit réutilisé par des gens ayant des conceptions diamétralement opposé sur le monde, mais si c'est trop pénible, il vaut mieux éviter de parler de liberté, ou au moins mieux baliser dans quelles limites une certaine liberté est possible. Rien n'oblige à faire du libre. Ce n'est pas grave (même si le libre est vachement bien) !
Pour reprendre l'exemple avec David Revoy : il a dans sa BD fait le choix de montrer une thématique queer et sa BD est reprise dans un contexte queerphobe (l'éditeur doit juger qu'en Bulgarie ce genre de chose sera scandaleux et doit donc être enlevé de l'œuvre). Le droit lui offre la possibilité d'agir pour refuser cela : certains jugeraient que mieux vaut une BD non publiée qu'une BD qui censure un baiser entre femmes. Là où j'admire la position de David c'est que même si ce changement lui fait mal au cœur (ça semble en tout cas assez évident à le lire), il ne place pas son "droit" ici, mais justement dans le fait qu'il a pris un engagement en plaçant ses œuvres en CC, en permettant la dérivation, et donc qu'il n'a pas à empêcher cela puisque la licence est, par ailleurs, respectée. Pour moi, il prouve qu'il est un vrai libriste, qu'il a vraiment donné les libertés à ses utilisateurs… même celle de faire de la mouise.
Et cela me parait en plus assez pertinent. Cela veut dire que sa BD va être diffusée dans un pays qui semble donc encore assez fermé à certaines idées ; donc qu'il y a une petite chance que les gens qui l'auront découvert via la BD papier viennent un jour sur son site et puissent voir autre chose. Est-ce que cela contribuera à donner une image positive des lesbiennes dans l'esprit de certains ? On peut l'espérer. C'est en tout cas mieux que pas de diffusion du tout du message.
Il me semble que quand on met son travail sous licence libre, une des choses importantes à faire est d'imaginer que le groupe humain qu'on déteste le plus au monde reprenne notre travail et s'en serve comme pierre angulaire de son œuvre (ce qui peut demander un sacré effort d'imagination suivant l'œuvre et les actions du groupe). Si malgré ça, on est prêt à leur donner cette liberté, à prendre ce risque, alors la licence libre est une bonne idée. Sinon, il vaut mieux éviter.
Je suis preneur des constats de bizarreries, d'autant que je ne m'en rends pas compte, vu que ça a été fait morceaux par morceaux, sans forcément de cohérence globale.
Ce qui m'a perturbé, c'est que si l'affichage change suivant ce sur quoi on clique, en "vrai" il n'y a pas de rechargement de la page, donc pas de possibilité d'aller en arrière via le navigateur. Et j'ai un peu cherché dans la navigation avant de voir que si si, il y avait bien un bouton "retour" sur chaque page. De même, pas possible d'ouvrir un des liens dans un nouvel onglet. Pour moi qui fragmente beaucoup mon organisation sur les onglets et utilise la navigation via le navigateur web, c'est frustrant. Ceci dit, ça marche, et ça doit correspondre à ton usage.
Pour l'inter/intranet, à partir du moment où il y a quelques bidouilleurs dans la région, monter un réseau alternatif qui maille le territoire, voir qui s'interface avec internet quand ce dernier est disponible, est assez rapide à mettre en place.
J'ai déjà bidouillé des piratebox de mon côté, puis frustrée par le côté limité de l'outil, j'ai fini par refaire de zéro des "pibox" (attention, vieux lien, les infos sont probablement obsolètes) afin d'héberger des trucs plus complexes, tout en jouant avec les limites des premiers raspberry. J'ai ainsi découvert lighthttpd, plus adapté sur ces petites machines qu'Apache et Nginx. Si demain internet est coupé dans mon coin du monde (ce qui serait fort surprenant, il faut un sacré concours de circonstance pour en arriver là), l'alternative… ho, attends, elle est déjà en place, on a un FAI local qui a ses antennes ici et là et on a tout un tas de serveurs ici et là aussi ;) Cela demanderait quelques adaptations aux gens pour passer d'internet à l'intranet local, mais ça ne serait pas un très gros défi.
Par ailleurs, même au delà des situations dégradées, la mise en place d'intranet locaux est intéressante, à la fois pour le jeu technique (c'est vraiment fun de trouver comment faire avec si peu, de trouver ce qui peut intéresser les gens qui vont se brancher sur ce wifi ouvert), mais aussi comme outil de mise en relation et comme autonomisation. Mettre en place un chat local, ou une ressource médiathèque numérique locale, c'est un peu gadget mais c'est amusant.
"Beaucoup d'utilisateurs simultanés", là c'est avant tout ton serveur qui va être une limite. Là dessus je l'ai vu avec ma pibox, hébergée sur une des premières pi, sur laquelle j'avais pourtant optimisé tout autant que possible ; quand une trentaine de personne demandaient l'accès, ça ramait bien. Mais la machine était vraiment, vraiment limitée. Sur un vrai serveur, le même genre de site ne bronche pas un instant.
Dans une optique collapsologue/survivaliste/preapers/insérez-votre-définition, il est intéressant de voir ce qui se fait dans d'autres pays qui ont connus (ou connaissent) des crises importantes. On ne manque hélas pas d'exemples ces dernières années (d'ailleurs, j'ai souvenir que l'intranet local cubain est assez intéressant, mais je n'ai plus les sources). Un "effondrement", ce n'est pas soudainement du Mad Max, en fait les services continuent de tourner mais de façon dégradées (et parfois de plus en plus avec le temps). Donc, tu peux compter continuer à avoir de l'electricité, de l'internet, la poste, etc… seulement, pas forcément 24h/24, pas forcément de façon fiable. Mais cela change aussi la façon de concevoir une résilience face à une situation extrêmement dégradée, pour les plus pessimistes : mieux vaut un vieil ordi portable avec une batterie encore en bonne état pour faire ton serveur, ou acheter une batterie à un "mini-ordi", que de partir sur des solutions qui ont besoin d'une alimentation continue (même solaire => vite plus complexe à mettre en place et dépanner), car tu auras probablement longtemps accès à une prise fonctionnelle. Et cela te permet d'avoir un serveur plus facilement "puissant", du moins assez pour l'intranet à petite échelle.
Après, assurer une production électrique maison n'est pas non plus inutile mais cela demande plus de moyens (en temps, en argent et en connaissance). Il faut aussi garder à l'esprit le bus factor, la résilience locale doit envisager l'impermanence (y compris de soi) : que se passe-t-il s'il y a un souci sur la machine et que tu ne peux pas le gérer ? Est-ce que tes proches peuvent prendre le relais, ou est-ce qu'ils perdent forcément accès à l'outil ?
Merci d'avoir mis ce logiciel sous licence libre ! C'est simple et efficace, avec quelques bizarreries dans la navigation mais une fois qu'on a compris, ça va. C'est des choix ergonomiques, ça marche, pas de souci, ça m'a juste perturbé dans mes habitudes.
Ce genre de logiciel peut trouver du sens au sein d'une petite communauté. Ne serait-ce que pour noter grosso modo qui a quoi comme stock de graines et comme plants.
Un truc qui peut aussi être utile : une partie pour noter où trouver certaines ressources/qui a certaines compétences, peut-être avec la possibilité de joindre un bout de carte. Pour reprendre ton exemple, savoir qui fait les savons et qui fait les chaussures. Mais cela dépasse peut-être la logique de la BAD ?
Je sais que de mon côté, la gestion familiale de ce que le logiciel propose est gérée de façon assez organique. Quand on se sert dans le stock, on regarde ce qu'il reste, si on est en dessous d'un certain seuil on le rajoute sur la liste de course, et voilà. Il y a parfois des couacs mais il y a de toute façon assez de "tout" pour que ça ne soit jamais bloquant. Pour le jardin, je sais que "globalement" il faut faire telle action tel mois, modulo les températures et le temps. Plus intuitif, peut-être plus bordélique par moment mais cela correspond aussi à l'envie de ne pas passer mon temps à comptabiliser tout et n'importe quoi. Ceci dit, gérer mes stocks un peu plus finement ne serait peut-être pas une mauvaise chose ; le souci d'être à la campagne, dans une logique où on tente de toute façon de limiter les déplacements, c'est qu'on stocke énormément, dans tous les coins, et il m'arrive parfois en rangeant des placards de retrouver des trucs oubliés… Mais la contrainte d'accéder à un ordinateur (même de poche) pour noter tout ça au fur et à mesure reste assez rédhibitoire pour moi. Après tant mieux si d'autres y arrivent, ce logiciel leur sera utile !
Par contre, je vois bien qu'il y aurait le besoin et les envies au niveau de mon village (de certaines personnes en tout cas) de gérer les surplus, compétences et ressources. Savoir qu'untel a la clé de la salle des fêtes, qu'un autre a des courgettes en trop (= surplus ponctuel à annoncer), qu'un autre sait coudre, qu'ici il y a la place de faire un jardin en échange d'une part de la récolte, que je me fais une sortie à la ville tel jour et qu'il y a de la place dans mon auto pour qui veut venir, etc. Un tas de petites infos assez anodines, qui s'échangent mais qu'on ne retrouve pas forcément au moment où on en a besoin. Je ne sais pas si le logiciel a pour but de couvrir ce genre d'usage, ou si d'autres logiciels le font, mais je sais que ça, je m'en servirais.
[^] # Re: Paramètres par défaut des distributions
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal ssh : et si nous sensibilisions par un label, ou autre impératif?. Évalué à 3.
Je plussoie et j'en rajoute. Les seuls cas que j'ai croisé où un mot de passe semblait mieux, il s'est avéré ensuite que ce "mieux" était uniquement lié à mon incompétence ; quand on apprend à se servir des clés, c'est mille fois plus sécurisé et puissant, et cela ne complexifie même pas vraiment la tâche (passée la phase d'apprentissage). Une bonne politique sur les mots de passe demande de toute façon aussi un sacré apprentissage ; typiquement sur l'accès ssh, tu peux bien mettre un mot de passe de 25 caractères, mais si tu ne fais que ça, tu garde un risque assez élevé de te faire trouer le serveur. Et comme derrière, l'utilisateur par défaut est probablement "root", ça sera tout de suite du vrai dégât (vu comme les bots tentent de rentrer en utilisant "root" comme utilisateur, il doit y avoir une raison statistique). Après, si quelqu'un as des exemples concrets où le mot de passe est plus pertinent, je suis ouverte à revoir ma copie… Mais il me faudra des cas concrets où une clé ssh n'aurais pas été pertinente.
On peut aussi faire des bêtises avec des clés (être sur une distribution où les options par défaut sont faibles, la générer sans mot de passe, stocker la clé privée de façon non sécurisée, etc) mais comme cela demande de comprendre un peu ce qu'on fait, il y a plus de chance de faire "suffisamment bien".
Tiens d'ailleurs autre point de sécurité par défaut : interdire formellement la connexion ssh via l'utilisateur root… Oui oui, si on a une connexion par clé, fail2ban, etc, la connexion via root n'est pas tant un souci, mais c'est quand même augmenter un peu les risques, pour un confort mineur. Et la combo des config par défaut root+connexion par mot de passe, c'est juste terrible.
Tout ce qui va à l'encontre des pratiques statistiques améliore les chances de résister aux crackbots de base et des script-kiddies, qui représentent la majorité des attaques. Donc au moins pousser l'utilisateur à se choisir un nom d'utilisateur et un mot de passe associé pour accéder au sésame "sudo" (ce qui est le cas sur pas mal de distributions de bureau), puis interdire "root" à se connecter en ssh, c'est déjà pas mal.
[^] # Re: Paramètres par défaut des distributions
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal ssh : et si nous sensibilisions par un label, ou autre impératif?. Évalué à 3.
En effet. J'ai mis des années à trouver comment comprendre les infos pour paramétrer SSH d'une façon qui me semble sécurisée. Ce qui veut dire des années où globalement c'était ouvert à tous les vents. En particulier le mot de passe… très très mauvaise chose. D'un autre côté, il est facile de se bloquer l'accès au serveur si on se plante ; mais, si on est son possesseur légitime, il y a toujours moyen de débloquer (et ça aussi, j'ai mis un temps fou à le comprendre…).
[^] # Re: elon..
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal Mes premiers pas sur Mastodon. Évalué à 4.
J'ai essayé deux fois de zapper le numéro de téléphone, mais si la création est possible, au bout de quelques abonnements (même pas des tweets) le compte s'était fait bloquer avec injonction de donner un numéro pour débloquer. Ça semble dépendre des moments, ceci dit (ou peut-être de l'ordinateur, du navigateur, du FAI ou des phases de la lune…), d'autres personnes n'ont pas eu ces soucis. J'ai débloqué l'un des comptes en validant avec un numéro jetable, puis en effaçant le numéro du compte ensuite. Aucune idée de s'il est encore actif cependant, j'étais allé sur Twitter pour voir comment ça marchait et la complexité du bouzin associé au bruit m'a rapidement lassé.
[^] # Re: Je ne comprends pas
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse à la dépêche Copie Publique : des entreprises s’allient pour financer les communs numériques. Évalué à 1.
Oui, pour ça que je parle de "bout de piste" ; je ne suis pas forcément en accord avec divers points de l'article de Wikipédia, et en même temps je reconnais qu'il y a aujourd'hui un aspect protéiforme sur la notion de communs, que par leur nature même, les définitions varient suivant les auteurs et les mouvances. Il n'y aura pas une instance dirigeante qui va dire "ceci est un commun, ceci est un bien commun, ceci n'en est pas" bien qu'une forme de consensus émerge au fil du temps (comme pour dire que le logiciel libre rentre généralement dans les communs immatériels… qui ne sont pas dans la liste de Wikipédia). Il y a aussi, il me semble, de nouvelles définitions qui émergent dans des pratiques modernes ; par exemple la ZAD pensée par certains comme un commun, ce sur quoi tout le monde n'est pas forcément d'accord, ni forcément d'accord sur la définition du commun en question. Mais ça n'est clairement pas la même chose qu'un système d'irrigation géré par une communauté il y a quelques siècles.
Cependant l'article de Wikipédia fait aussi son travail en donnant les références vers diverses approches et perception de tout ce bazar, du coup il me semble que c'est un point d'entrée acceptable pour aller creuser ces notions. Mais je ne sais pas si on peut éviter de se perdre dans les méandres de la chose ; ça fait quelques années maintenant que je discute régulièrement avec des "commonistes" et pourtant il y a encore beaucoup de choses que j'ai du mal à "penser" autour de ces sujets. Je ne me risquerais d'ailleurs pas à donner une définition exhaustive de ce que je crois être un commun, je suis assez certaine que je me planterais ;)
[^] # Re: Je ne comprends pas
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse à la dépêche Copie Publique : des entreprises s’allient pour financer les communs numériques. Évalué à 4.
Il y a un bout de piste ici : Wikipédia : Synthèse des définitions des biens communs.
[^] # Re: Quel intérêt pour les entreprises ?
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse à la dépêche Copie Publique : des entreprises s’allient pour financer les communs numériques. Évalué à 5.
L'intérêt que j'y vois, c'est de pouvoir échanger auprès d'un collectif sur la façon de faire ces dons. Quels mode de décisions ont été testés, leurs avantages, inconvénients ? Quels montants, quelles répartitions ? Comment ça se passe côté déclarations, comptables, juridique ? Bref toutes les questions pour mettre ça en place. Et une fois que c'est parti, je trouve assez sympa la communication groupée sur qui a donné combien à quelle structure, c'est plutôt encourageant. C'est probablement plus facile de se lancer en ayant les retours d'autres structures.
[^] # Re: Je ne comprends pas
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse à la dépêche Copie Publique : des entreprises s’allient pour financer les communs numériques. Évalué à 10.
Alors, oui, c'est évident quand on est dans le milieu du logiciel libre depuis un moment, , si on s'intéresse un minimum aux aspects législatifs et philosophiques, ou alors on passe vraiment à côté de quelque chose.
Mais on est aussi sur une culture différente qui demande de manipuler des concepts auxquels tout le monde n'est pas habitué.
Résumer les "communs" en une phrase simple, juste et facile à comprendre, c'est assez impossible. Plus on comprend ce que c'est, plus la richesse du concept donne le vertige. Par exemple, on peut définir les communs en disant que c'est ce qui n'est ni public, ni privé. Mais ça ne va pas aider comme ça, car ça parle d'une "place" qu'on ne conçoit plus.
Les communs numériques, et de façon générale les communs immatériels, sont une branche de ces "communs", différents des communs matériels (dans lesquels on compte, en France encore aujourd'hui, des bois, des fours à pain, des lavoirs, des pâturages… non, certains de ces biens ne sont ni privés, ni à l'état, mais bien "dans les communs", même si leur quantité a diminué au fil des siècles). La légende arthurienne, c'est un commun immatériel. Mais Kaamelott, bien que nourrit par ce commun, n'est PAS un commun, mais bien une œuvre soumise au droit privée. Voilà pour les exemples pratiques, je te laisse dérouler jusqu'au logiciel libre.
Pour le reste, si tu as envie de lire un site d'informations spécialisée comme l'est Linuxfr.org, tu ne peux pas faire l'impasse sur le fait d'acquérir les concepts et le vocabulaire spécialisé. Sinon tu continueras de passer à côté de beaucoup de choses, et alors autant aller voir ailleurs, en effet. De la même façon que les concepts des revues médicales spécialisées me passent largement au dessus de la tête, et que je laisse ça à qui se passionne pour le sujet…
[^] # Re: Parler du reportage "La mise à mort du travail"
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal Piéger les démarcheurs abusifs. Évalué à 9.
Est-ce que conseiller "Fight Club" ne serait pas plus pertinent ?
Savoir qu'on a un job aliénant ne le rends pas moins aliénant ni ne permet de sortir de ce genre de job, hélas. Bon, ceci dit, ce documentaire est vraiment bien quand même, mais je ne sais pas trop quelle solution cela peut leur apporter ?
Les gens contraints d'accepter ce genre de job ne le font pas par choix et sont au courant de la chose… Accepter des jobs foireux voir criminels, c'est une option qu'on accepte surtout quand l'alternative est de se retrouver à la rue. En dehors d'une révolution brûlante, qu'ils ne sont de toute façon pas en énergie de mener, ils sont condamnés à se faire siphonner leur humanité par leurs boites. Est-ce que cela existe, les gens qui sautent de joie le matin à l'idée d'aller appeler des centaines de personnes dans la journée pour leur revendre des choses qu'ils n'ont pas demandé ?
Du coup, agir pour mettre à mal ces boites me semble être un début de solution, plus concret ; si les centres d'appels utilisant des méthodes illégales deviennent des entreprises trop coûteuses, peut-être que leurs pratiques vont s'améliorer. Mais il faudra changer la société en profondeur pour que ce genre de job inhumain disparaisse réellement.
[^] # Re: La bonne adresse ?
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal Piéger les démarcheurs abusifs. Évalué à 4.
Sauf qu'ils ne semblent pas motivés à remonter les bretelles si on va les voir pour déposer plainte contre ce genre d'individus. Je n'aurais personnellement pas de scrupules à me défendre en disant "ha, vous aussi vous trouvez que c'est du harcèlement ? Du coup, c'est bon, on peut déposer une vraie plainte contre ce genre d'entreprise ?"
Oui, je sais, la justice n'a rien à voir avec l'institution judiciaire. Une fois que c'est acté, au fond, tout est possible, tout dépend d'à quel point on est joueur.
# La bonne adresse ?
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal Piéger les démarcheurs abusifs. Évalué à 10.
Une idée comme ça pour ceux qui demandent une adresse, leur donner celle d'une gendarmerie locale ? Sans préciser que c'est la gendarmerie bien sûr.
J'imagine bien la tête des gens de l'entreprise venus pour poser des panneaux solaires à 1€ et arriver devant la gendarmerie ! Livraison direct des arnaqueurs…
[^] # Re: encore faut il leur laisser la possibilité de nous faire sonner ;)
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal Piéger les démarcheurs abusifs. Évalué à 5.
Si je comprends bien, en dehors des personnes enregistrées sur ta liste blanche, tous les autres sont directement envoyés sur le répondeur et, s'ils ne laissent pas de message, tu ne sauras jamais qu'ils ont appelés ?
Je pratique une version un peu plus souple, je ne décroche pas sauf si je connais la personne… Ou, dans quelques cas, quand j'attends justement un coup de fil sans savoir de quel numéro ça viendra (en particulier pour les livreurs). Mais je remarque que même des personnes légitimes ne laissent pas forcément de messages, alors même que mon message enregistré précise le mode opératoire. J'ai comme ça une société de livraison qui m'a gardé un colis 1 semaine "parce qu'ils n'arrivaient pas à m'avoir" (des branquignoles, certes, mais du coup je n'allais pas deviner qu'ils pouvaient me livrer). Peut-être que mon répondeur n'est pas assez clair…
Du coup, je suis curieuse d'avoir un peu plus de détails sur comment ça marche pour toi, si tu as trouvé le message idéal ou si le fait de tomber directement sur le répondeur motive un peu plus les gens à montrer patte blanche.
Je te rejoins sur le fait de refuser les "urgences". Même pour mes contacts entrés sur le téléphone, il y a plein de moments où je ne décroche pas parce que ce n'est pas le moment. Je suis difficile à joindre, c'est un fait… Mais pour les vraies urgences il faut appeler le 112/15/18/17 :P ceci dit, ça s'applique à certains modes de vie, je ne pense pas que ce soit possible à 100% dans certaines professions (au hasard, quand c'est toi le médecin ou le pompier).
J'ai aussi installé Yet Another Call Blocker, qui fonctionne avec une liste de numéro signalés. C'est un super application qui réduit énormément le bruit. Le fait de ne pas décrocher du tout doit aussi aider à sortir des listes de démarcheurs.
[^] # Re: figurez vous que..
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au sondage Quel port ouvert pour le SSH ?. Évalué à 2. Dernière modification le 13 décembre 2022 à 23:30.
Oui !
[^] # Re: le personnel de la CAF n'est pas un algorithme
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au lien Enquête sur l’algorithme qui note les allocataires de la Caf. Évalué à 10.
De mon côté, chaque fois qu'il y a eu des choses à rembourser, je n'ai eu droit qu'au papier prétendant que l'erreur était de mon côté (jusque là, même pas, j'ai juste eu droit à leurs méthodes de calculs cafouilleuses), que je devais rembourser là tout de suite ou les conséquences seraient terribles et que j'étais en gros une vilaine fraudeuse. Leurs formulations sont pleines de mépris et d'accusations, et je n'ai jamais eu droit à un humain en face. J'ai fini par contester le dernier rappel de ce genre, j'ai reçu deux mois plus tard la confirmation que eux s'étaient trompés, mais ça ne les a pas empêché de déduire la somme des prestations et elle n'est pas encore remboursée. Donc, des sanctions sans humains visible et sans dialogues, je les ai vu. Et encore, j'ai toujours fait gaffe à ne pas trop changer de statut justement pour limiter les ennuis (mais j'ai contesté une fois, j'imagine que mon score de fraudeuse potentielle a donc augmenté). J'ai un ami qui a des revenus irréguliers, la CAF l'a vraiment mis dans la mouise en lui demandant de rembourser des trop-perçus, puis en lui remboursant ces remboursements quelques mois plus tard (oui oui…), tout ça uniquement grâce à des lettres menaçantes et toujours sans la possibilité d'avoir un humain en face.
Il y a quelques années, j'essayais parfois d'avoir un humain, mais entre le mail où on a parfois une réponse au bout de deux mois, le téléphone où on n'a jamais personne, le courrier papier qui semble mangé par la poste… Il resterait à aller au guichet, passer une journée à attendre sa place, mais comme c'est à 1h30 de chez moi, c'est assez dissuasif. Peut-être que ça dépend des départements… j'espère en tout cas que d'autres sont mieux lotis que je ne l'ai été.
J'ai entendu plus d'histoires moches avec la CAF, et j'ai plus eu à souffrir de leur fonctionnement, que je n'ai de bons retours. Il faut galérer dans la grande précarité ET être attentif au moindre détail sous peine de finir à la rue. La lecture de l'article confirmait plutôt mes propres expériences.
Ça fait plaisir de savoir qu'un contrôle peut bien se passer… à se demander presque si ça ne vaut pas le coup de le déclencher pour avoir un humain en face et régler les problèmes pour de vrai :)
[^] # Re: Conditions d'utilisation absurdes
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au lien Comment j’ai été mis en vente sur le Web… à mon insu ! . Évalué à 5.
Je suis d'accord, aider au référencement du site n'est pas vraiment une bonne chose vu le contexte. D'ailleurs en postant le commentaire, indiquer l'adresse sans en faire un vrai lien (sans le https:// devant par exemple) aurait permis de partager l'info sans soutenir ce genre de site. Ce serait plus "sûr" que d'espérer que le commentaire se fasse moinsser pour passer en nofollow.
[^] # Re: Quid d'un faux site ?
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal Trois étapes faciles pour obtenir une coche verte sur Mastodon. Évalué à 10.
D'autant que si on pousse la logique au bout, à quoi bon avoir des noms de domaine ? Il suffit des adresses ip des serveurs.
Mais le fait que les adresses soient lisibles par des êtres humains a un impact, et pas que pour les vieux cons. Oui, l'unicode ouvre la porte à des usurpations, mais c'est quand même plus facile de se souvenir que les bonnes critiques sont sur cinéma.com et non sur xxx.yyy.zzz.aaa:3050.
Quand au fait de penser que l'alphabet latin suffit pour le monde entier, c'est facilement de l'ethnocentrisme. Si c'était les kanji japonais ou du cyrillique qui étaient la norme, ça ne nous paraîtrait pas du tout confortable d'avoir des noms de domaine écrits avec. Juste dans l'espace européen, les caractères utilisés suffisent à caractériser les langues…
[^] # Re: L'état d'esprit pour être son propre patron
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal Les différentes formes de rémunération d'un travail individuel en France. Évalué à 3.
Ha oui, ce n'était pas très clair dans la façon dont je l'ai dit. La société de portage ne va effectivement pas gérer un certain nombre de contraintes qu'on a en tant qu'indépendant (dont la prospection, les choix stratégiques… ça ça reste le "patron", c'est à dire soi-même, qui doit se débrouiller), mais en alléger certaines autres (la partie administrative/comptable). Même là, elle ne gère pas "tout", il faut bien leur faire passer les infos. Mais c'est tout de même un gros morceau, et ça peut soulager de déléguer ça au début.
# L'état d'esprit pour être son propre patron
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal Les différentes formes de rémunération d'un travail individuel en France. Évalué à 10.
Merci beaucoup pour ce résumé synthétique.
Pour le portage salarial, ça me semble être une bonne solution quand on ne sais pas trop où on va : va-t-on trouver assez de clients ? Arriver à gérer son affaire correctement ? On délègue (et on paie) une partie des formalités administratives pour se concentrer sur son activité, tout en se gardant la porte de sortie "chômage" si on s'est vraiment planté. Ceci dit assez vite, la question de basculer vers un autre statut se pose. Mais je trouve le statut vraiment intéressant pour tester sa capacité à être indépendant.
À côté de ça, j'ai accompagné (amicalement) quelques personnes en reconversion professionnelle, qui avaient fait ce genre de calcul et pensaient qu'en théorie, être indépendant serait mieux qu'être salarié. La proportion qui devient réellement indépendant, et le reste, est vraiment très basse, ce qui m'a un temps surpris : ils semblent tous si motivés à faire leur boîtes ! Je me rends compte que finalement "être son propre patron" est vraiment difficile pour plein de gens : la prise de risque, de responsabilité, établir ses propres objectifs sans contrainte externe (en dehors de celle d'arriver à payer ses factures), gérer des problématiques en dehors de son cœur de métier (relations aux clients, fournisseurs, comprendre l'administratif, un minimum de compta même si on délègue), gérer la temporalité des contrats etc… Il y a des gens qui ont l'état d'esprit pour le faire et à qui ça ne posera aucune question, d'autres qui vont se faire submerger par ça et ne pourront pas y arriver, peu importe leurs efforts. C'est tout un aspect qui n'est probablement pas assez précisé lors des formations Pole Emploi/Chambre des métiers qui vantent le bonheur de devenir créateur d'entreprise. Et je crois que même comme ça, les gens sous-estiment beaucoup ce que ça demande avant de se retrouver au pied du mur. J'aimerais dire qu'après une tentative avortée, ils sont plus conciliants avec leurs patrons suivants (puisqu'ils retournent au salariat), mais, bon… ce serait un peu optimiste ;)
[^] # Re: Concernant la censure
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal Mastodonte contre oiseau bleu : bouquet de liens. Évalué à 10. Dernière modification le 07 novembre 2022 à 22:02.
Je plussoie ce morceau. Il faudrait effectivement que si on a des gens qu'on suit sur d'autres instances que cette dernière coupe la communication avec la notre, ben… qu'on le sache. Parce que dans ton exemple, deux personnes innocentes se retrouvent punies, juste parce qu'elles n'ont pas choisi la "bonne" instance ; c'est quand même différent de se retrouver puni parce qu'on a fait une bêtise.
Ce que j'ai constaté de mon côté, c'est plutôt des instances du même bord politique, qui se bloquent les unes les autres parce que l'autre n'est pas assez "pur". Donc en effet on perd le lien avec des gens qu'on apprécie, sans rapport avec leur appartenance à un extrême politique "à l'opposé". Et oui, c'est un des éléments (mais pas le seul) qui m'a fait fuir. Bannir des utilisateurs qui font des appels à la haine, ok. Des instances qui sont des plate-formes de spam, ok aussi. Mais entre gens du même bord ? Et pour couronner le tout, oui, c'est assez obscur de savoir avec qui on pourra discuter.
Une solution c'est peut-être de refuser les grosses instances. Une instance avec une vingtaine de comptes, peu de chance qu'elle se fasse bannir d'où que ce soit. Mais ça veut dire que le geek local héberge sa famille et ses potes, et prends le risque de se fâcher avec eux s'il doit en modérer certains. Parce que tonton Michu, quand il a bu, fait des blagues qui pourraient lui valoir une comparaison en justice ; c'est peut-être pour de rire, c'est peut-être un bon gars quand il est sobre, mais on ne peut pas le laisser déconner comme ça sur la place publique. Et Tonton Michu, une fois sobre, ne comprendra peut-être pas à quel point il a pu être con.
Bref, pas de solution simple. J'ai résolu ça simplement pour ma pomme : je n'allume ni mastodon ni twitter. Et ça ne me manque pas. Une solution à étudier aussi ?
[^] # Re: Has been?
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal Quel service choisir pour héberger une liste de diffusion ?. Évalué à 3.
Merci pour le lien, je vais regarder ça :)
[^] # Re: Has been?
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal Quel service choisir pour héberger une liste de diffusion ?. Évalué à 7.
En fait, cela dépend un peu de l'objectif.
Je n'ai pas plus envie que ça de perdre du temps sur ces medias, et en tant qu'individu, ça me va très bien de m'en tenir loin et de ne pas les nourrir.
Par contre, quand on fait partie d'une organisation (asso, entreprise, projet de je ne sais quoi), il y a toujours une demande d'une partie des gens de l'organisation (actifs ou supporters) que celle-ci soit présente sur ces mêmes medias. Chacun y répond comme il veut et peux ; moi, ma politique, c'est d'essayer de satisfaire ce public là, qui ensuite retwittera/commentera/je ne sais quoi dans leur réseau favori, tout en me limitant autant que possible la charge de travail. Pour reprendre ton exemple, je répond a minima aux 5-10 "amis" de l'organisation. Soyons clair, à ce stade je n'imagine même pas que cela va réellement faire "grossir la communauté" (et dans l'exemple qui m'intéresse, nous ramener des contributeurs efficaces), mon seul et unique but est de prendre soin des personnes réelles qui aiment l'organisation que j'anime. Et oui, dans prendre soin, il y a aussi leur donner les clés pour comprendre les mécanismes à l'œuvre sur ces plate-formes, les effets délétères qu'il peut y avoir, bref discuter, et puis apprendre aussi de mon côté quelques trucs. C'est répondre à une demande en y mettant exactement l'énergie que ça me rendra en retour. Donc, ok, le discours officiel est "ça pourrait faire venir des gens chez nous". La vérité, on le sais tous, c'est que très peu sortiront de la plate-forme où ils sont enfermés. Mais je ne suis pas dans une logique purement comptable, ce "très peu" c'est peut-être déjà ça, et en attendant les quelques sympathisants exilés dans ces prisons ont de nos nouvelles de temps en temps.
Ça c'est la théorie, dans la pratique la communication vers l'extérieur me saoule pas mal et je m'en occupe quand j'y pense, c'est à dire rarement ! Mais chaque fois que je me décide à le faire, me frotter à ces plate-formes est un crissement sur l'âme.
[^] # Re: Has been?
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal Quel service choisir pour héberger une liste de diffusion ?. Évalué à 5.
Moi je rêve d'un logiciel libre qui permette de reposter sur ce genre de compte, sans avoir besoin de toucher (trop) à leurs interfaces. Un logiciel tout sobre pour envoyer ses publications sur ces divers réseaux et dire "hey, si tu veux lire plus, viens !". On pourrait l'appeler "Canapesh", le but étant de lancer des appâts sur des réseaux proprio pour ramener les gens vers du net ouvert.
IFTTT fait des trucs comme ça, parait-il, mais c'est pas libre et c'est vraiment pas simple d'en faire quoi que ce soit.
[^] # Re: Droit moral ?
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au lien Pepper&Carrot (heavy) derivation: the case of the succesful Bulgarian book publishing by Prikazka-Ig. Évalué à 2.
Non, il ne s'agit pas de sexualité débordante. C'est au même stade que la Schtroumpfette qui fait un bisou à un Schtroumpf. Cela reste une BD accessible aux enfants. C'est tout simplement que l'auteur pose là que deux filles peuvent avoir ce genre de relation. Je crois que Falbala a une sexualité plus démonstrative que ces deux filles :P
Si tu veux juger par toi-même, l'extrait en question est ici.
Ce n'est pas une question de cible concernant l'âge, mais bien de cible culturelle, dans un pays où ce genre de chose ne s'envisage pas sans drame. L'éditeur l'explique d'ailleurs assez bien par la suite dans les commentaires. Et je précise, si ce n'était pas clair, que je n'accuse pas l'éditeur lui-même d'être queerphobe (ça je n'en sais rien mais je pense que s'il l'était, il n'aurait probablement pas travaillé sur l'œuvre de Pepper&Carrot). Par contre, il est dans un environnement qui n'est pas sécurisant pour le monde queer et les modifications qu'il a faite prennent cela en compte, ce qui conduit de facto à occulter cette dimension de l'œuvre.
Mais c'est un choix fait en conscience et permis par la licence, quoi qu'on pense du baiser, de son effacement et du contexte.
[^] # Re: Droit moral ?
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au lien Pepper&Carrot (heavy) derivation: the case of the succesful Bulgarian book publishing by Prikazka-Ig. Évalué à 9.
Cela fait partie des points qui me gênent dans l'intersection droit d'auteur français/creative commons.
Si j'ai bien compris, en France, impossible de renoncer au droit moral donc quelque que soit la licence (qui est un contrat), ça reste inféodé à ce droit et oui, il est donc toujours possible de se prévaloir de son droit moral pour faire interdire un usage de l'œuvre.
Autant ça ne me gêne pas trop dans un contrat classique parce que justement l'atteinte au droit moral va souvent de pair avec une distorsion de l'application du contrat, autant je suis mal à l'aise sur les CC permettant le travail dérivé. Parce qu'on s'est engagé moralement à permettre à tout le monde de faire du travail dérivé, en prenant le risque que oui, parfois, ce travail dérivé ne nous plaise pas, voir pas du tout. Remettre le droit moral dans l'affaire, c'est proposer un contrat faux : "je te laisse en faire tout ce que tu veux, mais si ça ne me plaît pas, je me réserve le droit de l'interdire". C'est peut-être fondé en droit, mais je trouve ça malsain.
Maintenant, je vois pas mal de libristes qui ont justement du mal à donner toutes les libertés à leurs destinataires. Je conçois que ça fasse mal au cœur que le travail qu'on a fait soit réutilisé par des gens ayant des conceptions diamétralement opposé sur le monde, mais si c'est trop pénible, il vaut mieux éviter de parler de liberté, ou au moins mieux baliser dans quelles limites une certaine liberté est possible. Rien n'oblige à faire du libre. Ce n'est pas grave (même si le libre est vachement bien) !
Pour reprendre l'exemple avec David Revoy : il a dans sa BD fait le choix de montrer une thématique queer et sa BD est reprise dans un contexte queerphobe (l'éditeur doit juger qu'en Bulgarie ce genre de chose sera scandaleux et doit donc être enlevé de l'œuvre). Le droit lui offre la possibilité d'agir pour refuser cela : certains jugeraient que mieux vaut une BD non publiée qu'une BD qui censure un baiser entre femmes. Là où j'admire la position de David c'est que même si ce changement lui fait mal au cœur (ça semble en tout cas assez évident à le lire), il ne place pas son "droit" ici, mais justement dans le fait qu'il a pris un engagement en plaçant ses œuvres en CC, en permettant la dérivation, et donc qu'il n'a pas à empêcher cela puisque la licence est, par ailleurs, respectée. Pour moi, il prouve qu'il est un vrai libriste, qu'il a vraiment donné les libertés à ses utilisateurs… même celle de faire de la mouise.
Et cela me parait en plus assez pertinent. Cela veut dire que sa BD va être diffusée dans un pays qui semble donc encore assez fermé à certaines idées ; donc qu'il y a une petite chance que les gens qui l'auront découvert via la BD papier viennent un jour sur son site et puissent voir autre chose. Est-ce que cela contribuera à donner une image positive des lesbiennes dans l'esprit de certains ? On peut l'espérer. C'est en tout cas mieux que pas de diffusion du tout du message.
Il me semble que quand on met son travail sous licence libre, une des choses importantes à faire est d'imaginer que le groupe humain qu'on déteste le plus au monde reprenne notre travail et s'en serve comme pierre angulaire de son œuvre (ce qui peut demander un sacré effort d'imagination suivant l'œuvre et les actions du groupe). Si malgré ça, on est prêt à leur donner cette liberté, à prendre ce risque, alors la licence libre est une bonne idée. Sinon, il vaut mieux éviter.
[^] # Re: Merci pour la licence libre
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal Cultivons ! Logiciel de gestion de BAD. Évalué à 3.
Ce qui m'a perturbé, c'est que si l'affichage change suivant ce sur quoi on clique, en "vrai" il n'y a pas de rechargement de la page, donc pas de possibilité d'aller en arrière via le navigateur. Et j'ai un peu cherché dans la navigation avant de voir que si si, il y avait bien un bouton "retour" sur chaque page. De même, pas possible d'ouvrir un des liens dans un nouvel onglet. Pour moi qui fragmente beaucoup mon organisation sur les onglets et utilise la navigation via le navigateur web, c'est frustrant. Ceci dit, ça marche, et ça doit correspondre à ton usage.
Pour l'inter/intranet, à partir du moment où il y a quelques bidouilleurs dans la région, monter un réseau alternatif qui maille le territoire, voir qui s'interface avec internet quand ce dernier est disponible, est assez rapide à mettre en place.
J'ai déjà bidouillé des piratebox de mon côté, puis frustrée par le côté limité de l'outil, j'ai fini par refaire de zéro des "pibox" (attention, vieux lien, les infos sont probablement obsolètes) afin d'héberger des trucs plus complexes, tout en jouant avec les limites des premiers raspberry. J'ai ainsi découvert lighthttpd, plus adapté sur ces petites machines qu'Apache et Nginx. Si demain internet est coupé dans mon coin du monde (ce qui serait fort surprenant, il faut un sacré concours de circonstance pour en arriver là), l'alternative… ho, attends, elle est déjà en place, on a un FAI local qui a ses antennes ici et là et on a tout un tas de serveurs ici et là aussi ;) Cela demanderait quelques adaptations aux gens pour passer d'internet à l'intranet local, mais ça ne serait pas un très gros défi.
Par ailleurs, même au delà des situations dégradées, la mise en place d'intranet locaux est intéressante, à la fois pour le jeu technique (c'est vraiment fun de trouver comment faire avec si peu, de trouver ce qui peut intéresser les gens qui vont se brancher sur ce wifi ouvert), mais aussi comme outil de mise en relation et comme autonomisation. Mettre en place un chat local, ou une ressource médiathèque numérique locale, c'est un peu gadget mais c'est amusant.
"Beaucoup d'utilisateurs simultanés", là c'est avant tout ton serveur qui va être une limite. Là dessus je l'ai vu avec ma pibox, hébergée sur une des premières pi, sur laquelle j'avais pourtant optimisé tout autant que possible ; quand une trentaine de personne demandaient l'accès, ça ramait bien. Mais la machine était vraiment, vraiment limitée. Sur un vrai serveur, le même genre de site ne bronche pas un instant.
Dans une optique collapsologue/survivaliste/preapers/insérez-votre-définition, il est intéressant de voir ce qui se fait dans d'autres pays qui ont connus (ou connaissent) des crises importantes. On ne manque hélas pas d'exemples ces dernières années (d'ailleurs, j'ai souvenir que l'intranet local cubain est assez intéressant, mais je n'ai plus les sources). Un "effondrement", ce n'est pas soudainement du Mad Max, en fait les services continuent de tourner mais de façon dégradées (et parfois de plus en plus avec le temps). Donc, tu peux compter continuer à avoir de l'electricité, de l'internet, la poste, etc… seulement, pas forcément 24h/24, pas forcément de façon fiable. Mais cela change aussi la façon de concevoir une résilience face à une situation extrêmement dégradée, pour les plus pessimistes : mieux vaut un vieil ordi portable avec une batterie encore en bonne état pour faire ton serveur, ou acheter une batterie à un "mini-ordi", que de partir sur des solutions qui ont besoin d'une alimentation continue (même solaire => vite plus complexe à mettre en place et dépanner), car tu auras probablement longtemps accès à une prise fonctionnelle. Et cela te permet d'avoir un serveur plus facilement "puissant", du moins assez pour l'intranet à petite échelle.
Après, assurer une production électrique maison n'est pas non plus inutile mais cela demande plus de moyens (en temps, en argent et en connaissance). Il faut aussi garder à l'esprit le bus factor, la résilience locale doit envisager l'impermanence (y compris de soi) : que se passe-t-il s'il y a un souci sur la machine et que tu ne peux pas le gérer ? Est-ce que tes proches peuvent prendre le relais, ou est-ce qu'ils perdent forcément accès à l'outil ?
Je m'emballe, ce n'est pas forcément le sujet ;)
# Merci pour la licence libre
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal Cultivons ! Logiciel de gestion de BAD. Évalué à 10.
Merci d'avoir mis ce logiciel sous licence libre ! C'est simple et efficace, avec quelques bizarreries dans la navigation mais une fois qu'on a compris, ça va. C'est des choix ergonomiques, ça marche, pas de souci, ça m'a juste perturbé dans mes habitudes.
Ce genre de logiciel peut trouver du sens au sein d'une petite communauté. Ne serait-ce que pour noter grosso modo qui a quoi comme stock de graines et comme plants.
Un truc qui peut aussi être utile : une partie pour noter où trouver certaines ressources/qui a certaines compétences, peut-être avec la possibilité de joindre un bout de carte. Pour reprendre ton exemple, savoir qui fait les savons et qui fait les chaussures. Mais cela dépasse peut-être la logique de la BAD ?
Je sais que de mon côté, la gestion familiale de ce que le logiciel propose est gérée de façon assez organique. Quand on se sert dans le stock, on regarde ce qu'il reste, si on est en dessous d'un certain seuil on le rajoute sur la liste de course, et voilà. Il y a parfois des couacs mais il y a de toute façon assez de "tout" pour que ça ne soit jamais bloquant. Pour le jardin, je sais que "globalement" il faut faire telle action tel mois, modulo les températures et le temps. Plus intuitif, peut-être plus bordélique par moment mais cela correspond aussi à l'envie de ne pas passer mon temps à comptabiliser tout et n'importe quoi. Ceci dit, gérer mes stocks un peu plus finement ne serait peut-être pas une mauvaise chose ; le souci d'être à la campagne, dans une logique où on tente de toute façon de limiter les déplacements, c'est qu'on stocke énormément, dans tous les coins, et il m'arrive parfois en rangeant des placards de retrouver des trucs oubliés… Mais la contrainte d'accéder à un ordinateur (même de poche) pour noter tout ça au fur et à mesure reste assez rédhibitoire pour moi. Après tant mieux si d'autres y arrivent, ce logiciel leur sera utile !
Par contre, je vois bien qu'il y aurait le besoin et les envies au niveau de mon village (de certaines personnes en tout cas) de gérer les surplus, compétences et ressources. Savoir qu'untel a la clé de la salle des fêtes, qu'un autre a des courgettes en trop (= surplus ponctuel à annoncer), qu'un autre sait coudre, qu'ici il y a la place de faire un jardin en échange d'une part de la récolte, que je me fais une sortie à la ville tel jour et qu'il y a de la place dans mon auto pour qui veut venir, etc. Un tas de petites infos assez anodines, qui s'échangent mais qu'on ne retrouve pas forcément au moment où on en a besoin. Je ne sais pas si le logiciel a pour but de couvrir ce genre d'usage, ou si d'autres logiciels le font, mais je sais que ça, je m'en servirais.