Dons aux associations, épisode 13

Posté par  (site web personnel) . Édité par bobble bubble, Julien Jorge et Ysabeau 🧶. Modéré par Julien Jorge. Licence CC By‑SA.
26
4
déc.
2024
Communauté

Cette dépêche est la treizième de sa série, après celles de 2011, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020, 2021, 2022 et 2023. Elle tient compte des suggestions des années passées.

Montre ton amour au Libre

Bissextile ou pas, cette année encore, je m’adresse à toi libriste, qui procrastine en se disant qu’il reste quasi tout décembre pour faire des dons en 2024, déductibles des impôts ou non. Toute l’année on escompte soutenir telle ou telle action sur tel ou tel sujet qui nous méritait vraiment, car c’est important. Donnons quelques exemples d’associations de promotion et défense du Libre, des droits dans l’espace numérique ou de la liberté d’expression, dont les dons sont déductibles en France : Acrimed, Amnesty France, Basta!, Debian France, Disclose, Framasoft (20 ans <3), Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), Fonds pour une Presse Libre, Libre à Toi / Radio Cause Commune, Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Open Food Facts, OpenStreetMap France, Politis, Reporterre, Reporters Sans Frontières (RSF), Wikimédia France, (qui n’est pas la Wikimedia Foundation états-unienne qui collecte aussi des dons), etc. Ce premier mardi de décembre (jour de rédaction de cette dépêche) est aussi le Giving Tuesday (aussi appelée journée mondiale de la générosité et de la solidarité).

Sommaire

Et comme tu fais vivre les principes du Libre, que tu contribues à des projets libres et défends des idées, tu soutiens aussi des associations ne bénéficiant pas de la déductibilité des dons en France (par exemple, des associations jugées trop dérangeantes ou trop critiques par le gouvernement… ou des associations européennes ou non, voire des associations n’ayant jamais fait la démarche, comme LinuxFr). Citons par exemple AFUL, April, Debian CH (déductible en Suisse), European Digital Rights (EDRi), En Vente Libre, Exodus Privacy, FACIL, FFII, FreeBSD Foundation, FSF (avec une longue liste de méthodes pour donner), FSFE (déductibilité dans plusieurs pays), Paheko, GNOME et GIMP, Haiku (déductible aux États‐Unis), IHateMoney, Internet Archive (déductible aux États‐Unis), KDE e.V (déductible en Allemagne), Léa-Linux, LILA, LQDN, Mageia, Nos Oignons, noyb, OKFN, PHP Foundation, SlackBuild.org, Tails (déductible en Allemagne), TechInquiry (déductible aux États-Unis), Toile Libre, Tor (déductible aux États-Unis et en Europe], Ubuntu-Fr, XSF, etc. (notez qu’elles peuvent parfois avoir la déductibilité des dons dans d’autres pays, voir la décision C-318/07 mentionnée plus bas).

Cette dépêche récurrente vit aussi grâce à vos remarques, propositions d’ajouts, de compléments et vos retours sur les systèmes fiscaux et les dons dans vos pays respectifs. N’hésitez pas à la commenter pour l’enrichir. Bien que récurrente, cette dépêche est mise à jour et enrichie chaque année.

Précision : la dépêche parle bien de « don » (je soutiens sans rien obtenir à titre personnel), pas de « financement participatif avec contrepartie » (je cofinance en échange de goodies ou avantages), les deux étant destinés à des choses différentes. Si vous avez lu jusqu’ici, un dessin xkcd sur le sujet en récompense (et d’autres images plus loin pour récompenser les libristes patients qui liront jusqu’au bout).

Pourquoi les associations ayant des permanents ont des besoins récurrents d’argent ? (tiré de l’épisode 12 mais mis à jour)

Quand une association veut passer de zéro à un permanent ou à un permanent de plus, elle n’a généralement pas en réserve de quoi le payer sur une année complète. Elle prend donc un risque avec une visibilité sur x mois (comme n’importe quel chef d’entreprise), en faisant de son mieux pour que l’argent rentre (le nouveau permanent va « produire », une campagne de communication ou d’appel à don ou autres sera lancée, une subvention sera recherchée, une convention sera signée avec tel ou tel, des goodies seront vendus, etc.).

Soutenez Framasoft, parce que le Libre n’est pas qu’une question de logiciel

Une association qui ne veut pas s’embêter à rechercher des fonds ou qui ne vise pas à passer le cap du premier permanent n’a pas du tout ce souci et peut être très indolente si elle veut.

Dès qu’il y a un besoin récurrent de payer des salariés, de payer à date les charges de l’employeur — qu’il faut prévoir à trois mois s’il faut gérer un préavis de licenciement économique ou pas, etc. —, cela devient plus compliqué (comme pour n’importe quel chef d’entreprise). Une association militante qui ne prendrait pas de risque financier du tout, ce n’est pas envisageable à mon avis. Toute la question étant de savoir combien elle réussit à faire rentrer d’argent au moment où c’est nécessaire, si elle peut continuer à embaucher pour grossir, faire plus d’actions ou faire mieux, si elle doit licencier, ou bien si elle doit stagner ou continuer ainsi dans l’immédiat.

Donc, oui, on a toujours l’impression que les associations ayant des permanents recherchent de l’argent (et décembre est particulier, car c’est la fin de l’exercice fiscal et traditionnellement la période des dons défiscalisés, notamment côté humanitaire associé aux bons sentiments des fêtes de fin d’année). Et oui, en décembre, la Croix Rouge ou le Secours Populaire, April, RSF, LQDN, la FSF, Amnesty, Framasoft et bien d’autres font des appels à don.

Soutenons La Quadrature du Net !

En dehors de la simple mais cruciale question de la trésorerie (pérennité / continuité), il y a bien évidemment aussi les projets et actions futures à financer. Citons par exemple la justification de Framasoft (une dizaine de permanents) en six points :

  1. parce que l’enfermement, c’est maintenant ;
  2. pour plus d’alternatives libres ;
  3. parce que les gentils, c’est nous !
  4. pour décider où vont vos impôts (avec défiscalisation) ;
  5. parce que l’économie du don rend indépendant ;
  6. pour changer le monde ensemble.

Quelques chiffres : « Chacun s’accorde pour estimer que près de 90% des associations fonctionnent exclusivement grâce à leurs bénévoles. Vitale dans ces associations, cette ressource humaine reste essentielle dans les 10 à 12% d’associations employant des salariés »
« en 2022, l’emploi privé non lucratif au sein des associations et des fondations représente plus de 155 000 employeurs, plus de 2 millions de salariés, soit 9,5% du total des salariés du secteur privé, et une masse salariale de plus de 54,4 milliards d’euros (près de 7% de la masse salariale du secteur privé) » (Recherche et Solidarités)

Et sur l’évolution des bénévoles et du mécénat de compétences :

« Les 25-34 ans sont de plus en plus nombreux à s’engager (30% en 2024 pour 22% en 2019), quand les 70 ans et plus perdent 10 points pour n’être que 24% aujourd’hui. »
« En 2024, 9% des Français sont présents chaque semaine dans leurs associations, ils étaient 10% en 2019 et 12,5% en 2010. »
« Ces tendances fragilisent la colonne vertébrale des associations, à savoir celles et ceux qui les font vivre au quotidien qui se trouvent privées de l’expérience et de la disponibilité des seniors »
« Parmi les perspectives positives, le mécénat de compétences poursuit sa percée avec 27% de bénévoles tentés par l’expérience en 2024 ; ils étaient 23% en 2022 et 20% en 2019. » (Recherche et Solidarités et France Générosités)

Petit rappel sur les impôts en France (tiré de l’épisode 10 mais mis à jour)

  • l’article 200 du Code général des impôts prévoit pour un particulier une déduction fiscale de 66 % (réduction d’impôt sur le revenu dans la limite de 20 % du revenu imposable, reportable sur cinq ans en cas de dépassement de ce plafond) des dons vers les associations d’intérêt général ou reconnues d’utilité publique ; ce pourcentage monte même à 75 % pour les organismes d’aide aux personnes en difficulté (dans la limite de 521 €, au‐delà, on retombe sur les 66 %) ;
  • l’article 238 bis du CGI prévoit une déduction fiscale de 60 % des dons pour une entreprise (réduction d’impôt sur le revenu ou d’impôt sur les sociétés dans la limite de 5 ‰ du chiffre d’affaires hors taxes, reportable sur cinq ans en cas de dépassement de ce plafond) vers les associations d’intérêt général ou reconnues d’utilité publique ;
  • fiche pratique ServicePublic.fr : « À noter : l’organisme peut être en France ou dans un État membre de l’Union européenne : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Lituanie, Lettonie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Suède, en Islande, en Norvège ou au Liechtenstein. S’il n’est pas agréé, vous devez justifier qu’il a un objectif et des caractéristiques similaires aux organismes situés en France et pouvant bénéficier du dispositif. »
  • loi n° 2021-1109 du 24 août 2021 : « Art. 222 bis.-A l’exception de ceux mentionnés au 3 de l’article 200, les organismes qui délivrent des reçus, des attestations ou tous autres documents par lesquels ils indiquent à un contribuable qu’il est en droit de bénéficier des réductions d’impôt prévues aux articles 200,238 bis et 978 sont tenus de déclarer chaque année à l’administration fiscale, dans les délais prévus à l’article 223, le montant global des dons et versements mentionnés sur ces documents et perçus au cours de l’année civile précédente ou au cours du dernier exercice clos s’il ne coïncide pas avec l’année civile ainsi que le nombre de documents délivrés au cours de cette période ou de cet exercice. »

France générosités mentionne des évolutions récentes (juillet 2024), notamment le fait que les dons des particuliers aux organismes d’intérêt général qui concourent à l’égalité entre les femmes et les hommes ouvrent droit à réduction d’impôt et la prorogation jusqu’au 31 décembre 2026 du plafond dérogatoire de 1 000 € applicable aux dons retenus pour la réduction d’impôt de 75 % accordée au titre des dons versés aux organismes qui apportent une aide gratuite aux personnes en difficulté.

Exemple pour un particulier : je suis imposable et donne 99 € à l’association XYZ bénéficiant de la déductibilité des dons à hauteur de 66 %. Mon don me coûte en fait (au final) 33 €, j’ai temporairement avancé 66 € qui seront ensuite déduits de mon imposition fiscale (dit autrement, j’ai choisi l’attribution de 66 € du budget de l’État).

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Autres infos :

Les dons en France (tiré de l’épisode 11 mais mis à jour)

« 51 % des Français déclarent avoir donné au moins une fois en 2023 à une fondation ou à un organisme caritatif (+1 point par rapport à 2022). »

(Baromètre de la solidarité 2024)

« En 2023, la générosité des Français tient bon dans un contexte encore difficile, avec une progression de 2,1% des dons par rapport à 2022 en euros courants. » (ainsi que la « poursuite de la baisse des petits dons » et un « focus sur les urgences médiatisées »)

(Baromètre de la générosité 2023)

« l’augmentation des investissements est aussi due à des coûts d’acquisition en hausse (+ 28%) en raison d’une concurrence accrue pour atteindre 33 € de coût d’acquisition moyen par donateur sur les campagnes de fin d’année (CFA) 2022 du panel de l’étude mais pour un don moyen de 172 € (+ 10%). »
(Baromètre Orixa Fundraising 2023)

« L’étude de Recherches & Solidarités montre une progression de 6,3% du montant total des dons déclarés au titre de l’IR en 2022 par rapport à 2021.
L’étude de Recherches & Solidarités montre une progression de 3,9% du nombre de foyers fiscaux donateurs en 2022 par rapport à 2021. »
(Étude 2023 sur les dons déclarés 2022 – Recherches & Solidarités)

« en 2022 : en moyenne, les donateurs de 35-54 ans correspondent à une pénétration de 5,5% des Français de cette tranche d’âge. Soit le plus faible taux comparé aux autres tranches d’âge. » (Étude sur le don des 35-54 ans – France)

Admincal indique que « seulement 4,61 % des entreprises assujettis à l’Impôt sur les Sociétés (IS) déduisent des dons du mécénat ».

Selon Infodon.fr (via une enquête Ifop pour France générosités, réalisée sur un échantillon représentatif de la population française (4031 personnes) – Mai 2023)
« 69% des Français déclarent soutenir financièrement assos et fondations, « 46 % donnent au moins une fois par an ». À comparer avec les chiffres donnés en 2022 (72% 48%), 2021 (58%, 45%) et 2020 (52%, 40%).

Petit rappel sur les impôts d’autres pays (tiré de l’épisode 12 mais mis à jour)

Forcément, je connais mieux le sujet pour la France, mais voici néanmoins quelques infos glanées pour d’autres pays (et je ne doute pas que les visiteurs compléteront dans les commentaires) :

Exemple de dons (source)

Exemple de dons financiers et parfois de temps

« Sacrifier une partie de son revenu pour faire un don à une association, c’est une affaire sérieuse. » (patrick_g)
Liste non exhaustive de dons financiers ou de temps à des associations du Libre ou pour libérer quelque chose :

Pour les exemples plus ou moins exhaustifs sur les 11 premières années de cette série de dépêches, voir la section de l’année 2022

Exemple de dons de matériel ou ressources

Pour les exemples plus ou moins exhaustifs sur les 11 premières années de cette série de dépêches, voir la section de l’année 2022.

Johann « nojhan » — CC-BY-SA-fr, LAL, GFDL

Diffusion des idées et questionnements autour du don

Pour les exemples plus ou moins exhaustifs sur les 11 premières années de cette série de dépêches, voir la section de l’année passée.

Lettre au Père Noël — Clément Clem Quaquin — Licence Art libre

Don à une entreprise ? (tiré de l’épisode 11 mais mis à jour)

Une question un peu annexe ici vu le titre « dons aux associations » mais qui a déjà été posée ici ou sur LinuxFr.org : peut‐on faire un don (sans contrepartie) à une entreprise ? Pour prendre quelques sites que j’aime bien : Next.ink anciennement Next INpact (SARL de presse) a opté pour un mélange de comptes premium (avec contrepartie, donc), publicités et dons. Voir les appels à dons 2023 pour le Fonds pour une presse libre ou Next.ink par exemple). Tandis que Reflets.info (SAS) accepte les dons.

Lors d’une recherche rapide précédente, j’avais vu évoquer l’utilisation du compte 7713 « libéralités perçues » du plan comptable, d’un justificatif clair pour la comptabilité (un expert comptable et/ou un notaire sont évoqués), d’une exonération de TVA si aucune vente de bien ou de service n’est associée. Bref, la question des taxes et impôts à payer pour le donateur (60 % entre non‐parents ?) et l’entreprise n’est pas forcément claire. Cela reste assez flou et hypothétique, et ça mériterait une question aux impôts.

« Oups, j’ai procrastiné sur mes dons » généré avec https://framalab.org/gknd-creator/.

Logiciels libres pour gérer les dons (tiré de l’épisode 12 mais mis à jour)

La question avait été posée lors de l’épisode 3 de cette série de dépêches : quel(s) logiciel(s) libre(s) utiliser pour faire les dons ? Ou pour les gérer ? En général, pour les faire, un navigateur fait l’affaire : paiement en ligne, réception de l’éventuel reçu fiscal, réception d’un éventuel message de remerciement.

Pour les reçus fiscaux, il convient de les conserver avec les documents des impôts pendant le temps nécessaire (suivant la législation locale).

Pour les dons via des intermédiaires, par exemple Liberapay ou HelloAsso, il faut conserver soigneusement les identifiants du compte créé pour l’année suivante.

Si vous avez opté pour l’adhésion à une structure plutôt que le don, vous allez recevoir des identifiants aussi et probablement une lettre interne ou des choses du genre, ainsi que certainement une convocation à une assemblée générale annuelle.

Et si vous avez opté pour versement régulier (virement ou prélèvement), ça ne change pas fondamentalement les choses ; éventuellement, l’organisme qui prélève vous prévient un peu avant chaque prélèvement par courriel.

Il existe aussi dans le Libre des logiciels ou des événements spécialement prévus pour les dons :

À ma connaissance, le site HelloAsso, structure ayant obtenu son agrément « Entreprise solidaire d’utilité sociale », évoqué dans un commentaire de 2015, n’utilise pas une plate‑forme libre, contrairement à Liberapay.

  • # un autre don

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 7 (+4/-0).

  • # FFII prépare un autre recours contre le Brevet Logiciel Unitaire

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 6 (+5/-0).

    La FFII prépare un autre recours courant 2025 contre le Brevet Logiciel Unitaire:

    https://ffii.org/unified-patent-court-has-an-eu-treaty-legality-problem-says-ex-cjeu-judge-melchior-wathelet/

    Nous avons besoin de vos donations pour payer un avocat pour rédiger la plainte, les dons peuvent être fait à la FFII France:

    https://ffii.org/Donations/
    https://galette.ffii.fr/infos_donation_en.php

    Un gros travail d'analyse a aussi été fait par le Dr Stjerna, qui accepte également les dons pour son travail:

    https://www.stjerna.de/news/?lang=en
    https://www.stjerna.de/contact/?lang=en

  • # madada

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 4 (+1/-0).

    "Soutenez le droit d’accès à l’information : soutenez Ma Dada !
    au profit de Open Knowledge France
    "
    https://www.helloasso.com/associations/open-knowledge-france/formulaires/3

  • # La Contre-Voie

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3 (+0/-0).

    https://lacontrevoie.fr/
    Dons défiscalisables : En France, les dons à La Contre-Voie sont déductibles de vos impôts à 66 %
    https://www.helloasso.com/associations/la-contre-voie/formulaires/1

  • # L'intérêt général

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . Évalué à 3 (+1/-0).

    il n’existe pas de liste exhaustive des structures « d’intérêt général » à ma connaissance ;

    Oui c'est normal:

    Pour l'utilité publique, il faut être reconnu d'utilité publique, il y a donc une procédure à suivre par l'association pour obtenir cette reconnaissance (et être ajoutée dans la liste).

    Pour l'intérêt général, il n'y a pas de procédure de reconnaissance. Si l'association rentre dans les critères de l'article 200 du code des impôts (200 b ou 200 f bis, il me semble que les autres sections ne concernent pas les associations), c'est défiscalisable. En cas de doute, une association peut faire une procédure de rescrit fiscal, qui consiste à demander à l'administration si oui ou non elle répond aux critères. Cela évite une mauvaise surprise aux donateurs qui se rendraient compte que leurs dons ne sont finalement pas défiscalisables. Et la démarche est assez simple, il n'y a donc pas de raison de s'en priver.

    La plupart des associations qui sollicitent des dons auprès du public vont donc faire cette démarche, afin de rassurer leurs donateurs à ce sujet.

    En fait, il suffit que l'administration de réponde pas pendant 6 mois pour que ça soit considéré comme une réponse positive. Ils ne prennent donc ni la peine de répondre, ni de tenir une liste.

    • [^] # Re: L'intérêt général

      Posté par  . Évalué à 4 (+2/-0).

      Attention cependant, depuis 3 ans, une association qui émet un reçu fiscal doit obligatoirement le déclarer. Sauf à ignorer ce point, il y a maintenant peu de chance qu'une association se lance dans l'édition de reçus sans passer par un rescrit.

      Mécaniquement, l'état a vision sur les associations qui s'estiment d'intérêt général. Et peut accessoirement effectuer des contrôles sans passer par les déclarations d'impôts des donateurs (qui, elles, ne nécessitent pas de fournir le reçu en justificatif par défaut).

      Par expérience avec de multiples associations récemment, les préfectures répondent maintenant parfaitement, et avec justificatifs nécessaires, et avant les 6 mois, lorsque la réponse est négative. Ouais, je traîne dans un domaine d'activité qui n'est pas (considéré comme) éligible à l'intérêt général.

  • # Don, contrepartie et impôt

    Posté par  (site web personnel) . Évalué à 3 (+0/-0).

    Précision : la dépêche parle bien de « don » (je soutiens sans rien obtenir à titre personnel), pas de « financement participatif avec contrepartie »

    L'actualité (un parti politique français distribuant un bouquin contre un don déductible des impôts) donnant un exemple de situation où le don, la contrepartie et l'impôt sont en conflit.

    https://bofip.impots.gouv.fr/bofip/11322-PGP.html/identifiant=BOI-PAT-IFI-40-20-10-10-20180608

    PAT - IFI - Calcul de l'impôt - Réduction d'impôt au titre des dons aux organismes d'intérêt général - Champ d'application de la réduction d'impôt - Conditions relatives aux contribuables concernés et aux dons éligibles
    II. Conditions relatives aux dons éligibles
    A. Caractère désintéressé du don
    50 L'existence d'une telle contrepartie s'apprécie en fonction de la nature des avantages éventuellement accordés au donateur. Doivent être distingués les avantages au contenu purement institutionnel ou symbolique, d'une part, et les contreparties tangibles, sous forme de remise de biens ou de prestations de services, d'autre part.
    90 Par dérogation à ce principe et comme en matière d’impôt sur le revenu, il est admis que la remise de menus biens tels qu’insignes, timbres décoratifs, étiquettes personnalisées, affiches, épinglettes, cartes de vœux, etc. ne remet pas en cause l’éligibilité du don au bénéfice de la réduction d’impôt lorsque les biens remis par l’organisme bénéficiaire à chaque donateur au cours de la période de référence (BOI-PAT-IFI-40-20-20 au I-A-1-b-1° § 10) ont une valeur totale inférieure ou égale à 65 € et qui présente une disproportion marquée avec le montant du don effectué. Une telle disproportion sera caractérisée par l’existence d’un rapport d’au moins 1 à 4 entre la valeur du bien et le montant du don.

    Idem dans https://bofip.impots.gouv.fr/bofip/12473-PGP.html/identifiant=BOI-BIC-RICI-20-30-40-20220608

    IR - Réductions d'impôt accordées au titre des dons faits par les particuliers - Dépenses ouvrant droit à réduction d'impôt

    Perso j'en étais resté à la définition du « A. Caractère désintéressé du don » point 40 « Le bénéfice de la réduction d’impôt n’est accordé qu’à la condition que le don procède d’une intention libérale, c’est-à-dire qu’il soit consenti à titre gratuit, sans contrepartie directe ou indirecte au profit de la personne qui l’effectue. »

    • [^] # Re: Don, contrepartie et impôt

      Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2 (+0/-0). Dernière modification le 20 décembre 2024 à 10:40.

      je n'ai pas très bien compris ta réserve, si je reformule :

      • si le gain fiscal est lié à l'obtention d'une contrepartie dans ce cas, i.e. affiché en tant que tel => bah pas de gain fiscal, ça semble normal vu la finalité affichée
      • l'adhésion à une association n'est pas éligible vu qu'il y a une contrepartie => pas de gain fiscal, hormis si la contrepartie est légitime (l'association), ça c'est flou…
      • l'adhésion à une association permet de bénéficier accessoirement d'une contrepartie => pas de gain fiscal non plus, ça va de soi, c'est affiché en tant que tel
      • si le principal de l'adhésion n'est pas de bénéficier d'une contrepartie mais de participer et s'impliquer dans une association à but reconnu légitime => gain fiscal légitime, les à-côtés sont permis (je pense aux restaux du cœur par exemple, ça me semble légitime, non ?)

      je suis d'accord que c'est une question de formulation. Mais obtenir un rescrit fiscal de 60% sans implication, ça me dérange :p

      …toute ressemblance avec le cas d'une association commençant par Apr- et se finissant en -il (spa très inclusif ça, faudrait-il choisir -elle ou -iel ? :D)

      pour moi, l'impôt est normal : c'est le prix à donner pour bénéficier de notre société, en contrepartie notre implication dans les associations est reconnu (défraiement de frais au temps passé ou kilométrage…) mais pas les bouffes gratuites (hormis aux restaux du cœur), ni les bières :/

      • [^] # Re: Don, contrepartie et impôt

        Posté par  (site web personnel) . Évalué à 5 (+2/-0).

        Mon point (issu de l'actualité) était de dire qu'il est possible de permettre un don déductible tout en ayant une contrepartie. Par contre cette (petite) contrepartie est alors très encadrée / limitée par la loi.

        (je ne cherche pas à discuter de savoir si c'est souhaitable ou pas, je dis juste que c'est possible, et qu'il n'existe pas uniquement des dons totalement sans contreparties)

        • [^] # Re: Don, contrepartie et impôt

          Posté par  (site web personnel) . Évalué à 2 (+0/-0).

          (issu de l'actualité)

          j'ai raté cela ? tu parles de cette dépêche ou d'une autre actualité ?

          il est possible de permettre un don déductible tout en ayant une contrepartie. Par contre cette (petite) contrepartie est alors très encadrée / limitée par la loi.

          c'est mon propos et demande de précision ;-)

          je dis juste que c'est possible, et qu'il n'existe pas uniquement des dons totalement sans contreparties)

          c'est une tautologie : vu que c'est l'objet de la discussion, obtenir une déduction de l'état (génial !) ou participer à une activité souhaitée : oui, je paye pour faire des répare-café (bon pas le café), et partager mes maigres connaissances, tu as loupé l'objectif qui est de se faire payer, de payer ou de passer du bon temps (l'un n'étant pas incompatible avec l'autre)

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