> S'il existe une théorie économique, alors elle doit s'appliquer aussi bien à la France qu'à n'importe quelle tribu d'Indien d'Amazonie, non ?
Toutafé. D’ailleurs, les économistes du XIXe étaient très friands des « robinsonades » ; quelques théoriciens se sont amusé à l’application de la théorie économique dans les camps de concentration, dans les vaisseaux pirates…
Pas tellement en fait, l’idée que les scientifiques devant être au-dessus de la politique (ou bien que la politique doive adopter l’épistémologie positiviste) étant une idée typiquement rationalisme.
> C'est flagrant que c'est ce débat en particulier qui inspire ton journal ;)
Même pas, c’est juste que je suis tombé sur cet article en même temps que je lisais « Good calories, bad calories », chacun faisant écho l’un à l’autre.
> Je note que la plupart de tes sources viennent des US d'ailleurs
Ça fait un moment que j’ai arrêté de lire la presse française, effectivement…
La question n’est pas tellement « doit-on prendre en compte les éclairages de la science dans la politique », mais « comment le faire d’une manière suffisamment sûre ? ».
Je m’explique : en démocratie, pour qu’une décision importante soit prise, il faut que la majorité soit d’accord. Question : comment faire pour éclairer une majorité qui, la plupart du temps, soit s’en fout, soit n’a pas les connaissances nécessaires ?
Plus important : est-il possible de convaincre une telle majorité en restant dans le domaine de la science, c’est à dire de l’incertitude et du scepticisme ? Et si non, n’est-ce pas une menace directe pour la science que de présenter ses résultats sous une forme anti-scientifique ?
Je m’exprime mal, je vais donc laisser G. Taubes parler à ma place (il écrit ça dans « Good calories, bad calories ») :
Policy and the public belief are often set early in a scientific controversy, when the subject is most newsworthy. But that’s when the evidence is by definition premature and the demand for clarification most urgent. As the evidence accumulates, it may cease to support the hypothesis, but altering the conventional wisdom by then can be exceedingly difficult. (The artificial sweetener saccharine is still widely considered unhealthy, despite being absolved of any carcinogenic activity in humans over twenty years ago.) [That] demonstrates why good science and public policy are often incompatible.
[…]. The philosophy of population-wide preventive medicine implies that the public health is not served by skepticism of the science or the reporting of contradictory evidence, both of which are essential to the process of science. A campaign to convince the public to embrace a public-health recommendation requires unconditional belief in the promised benefits. This was the motivation for creating the appearance of a consensus in the dietary-fat controversy and, as Arno Motulsky had told the Washington Post, for publishing the National Academy of Sciences Diet and Health report as well.
> je suis en train de lire "Les vraies lois de l'économie" (Jacques Généreux)
Jacques Généreux a écrit des bons trucs au niveau universitaire, mais de ce que tu trouves à l’intention du grand public, honnêtement, c’est déjà bien plus douteux. Et pour « les vraies lois de l’économie », tu as décroché le gros lot : un des pires torchons que j’aie jamais lu, qui tente de faire passer une propagande ultra-idéologisée comme le résultat indiscutable de la science économique.
Non, franchement, si tu veux t’intéresser un peu à l’économie, je ne peux que te conseiller deux choses :
- « Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas », qui est un joyau au niveau vulgarisation, en ce qu’il arrive à transmettre non pas des résultats bruts, mais une approche générique des problèmes économiques.
- Alfred Sauvy. Il vieillit assez mal contrairement à Bastiat, et je pense que d’ici 50 ans il sera à jeter aux oubliettes, mais en attendant, c’est toujours l’œuvre d’un maître.
Non, ce n’est pas un lapsus. Pour moi, il y a une différence entre vulgariser, c’est à dire de tenter de partager les connaissances avec des individus qui ne sont pas du milieu mais qui sont curieux et intéressés (le boulot qu’essaient de faire la majorité des magasines traitant de science que tu trouves en kiosque) et politiser, c’est à dire tenter de faire passer un message à des gens qui n’en veulent pas, par tous les moyens possibles. Et c’est bel et bien cette seconde approche qui est critiquée.
> Canonical est juste une boite qui sert à rien pour le libre, ça c’est une raison concrète !
Tout comme 99,9% des entreprises, associations, et individus dans le monde.
Où veux-tu en venir ?
> Tout comme on gagne beaucoup plus de temps sans les alias rm ='rm -i'
Ben, empiriquement, je perd moins de temps à utiliser mon alias rf="rm -rf" (une dizaine de fois par jour) et à aller chercher dans mes sauvegardes quand je me chie dessus (deux fois par an ?) qu’à utiliser rm -i…
Et je remarque que jusqu’ici, je n’ai jamais fait de connerie qui me fasse dire « heureusement que je n’étais pas root ». La séparation user/root sur mon desktop, je le vois plus comme un moyen d’empêcher les applis codées avec les pieds d’aller écrire un peu n’importe où dans le système, pas un système pour me protéger de moi-même.
Et pas la peine de me dire : « tu ne diras plus ça quand tu auras perdu toutes tes données ». Je les ai déjà perdues, mais c’était bel et bien avec ces « protections » activées, qui ne m’ont protégé de rien du tout (le maillon le plus faible de la chaîne restant l’interface chaise-clavier)
> En gros, l'actionnaire n'a pas de responsabilité civile et, au pénal, il ne peut pas perdre plus que la valeur investit, i.e. la valeur de l'action.
Non, c’est l’inverse.
Au civil, les actionnaires sont bel et bien responsables, à concurrence de leur apport (je ne connais pas par contre les règles liant cette responsabilité à la libération du capital. Instinctivement, je dirai que les actionnaires peuvent avoir à payer de leur poche jusqu’au capital non-libéré). C’est pour cela d’ailleurs qu’en général les statuts demandent que les emprunts exceptionnels soient validés par le CA : toute dette contractée par la société l’est par les associés (à concurrence de leur apport, encore une fois)
Au pénal, c’est bien plus simple et plus complexe à la fois : les actionnaires sont responsables… sauf s’ils peuvent prouver que le gestionnaire leur a caché des informations importantes, ou agi à l’inverse de ses directives. Si par exemple le gestionnaire a dit aux actionnaires « bon, ces alarmes m’emmerdent, je les désactive », alors les actionnaires sont responsables. Si à l’inverse au CA le gestionnaire leur dit : « j’ai rencontré 50 scientifiques qui m’ont dit qu’il n’y avait aucun risque », et qu’il a menti, alors le gestionnaire est responsable.
Dans le cas qui nous occupe, il y a encore un fait qui complexifie le tout : BP n’est pas le propriétaire le la plateforme. Je ne connais pas le droit britannique, ni le contrat passé entre BP et Transocean, mais en France, par exemple, les règles de responsabilité sont différentes selon que le contrat soit de type sous-traitance ou externalisation.
C’est bien parce que c’est compliqué qu’on a inventé des tribunaux, du reste :)
> Personnellement ça me choque de voir qu’on peut manifestement enfreindre des règles de sécurité dans le but unique de la productivité.
Pas moi, ça dépend du contexte.
Il faut différencier les règles de sécurité internes à l’entreprise et externe à l’entreprise. Dans le premier cas, oui, c’est effectivement crétin : il est toujours possible de remonter les règles problématiques, et ce sont les responsables (qui n’est pas un mot en l’air, puisqu’ils sont en général responsables devant la justice en cas d’accident, et devant la hiérarchie n+1 pour les objectifs de productivité) qui auront à faire l’arbitrage, précisément parce qu’ils sont responsables.
En revanche, enfreindre une règle de sécurité établie à un niveau global ne me semble pas forcément crétin ; ceux qui ont créé ces règles ont rarement le moindre feedback, ni n’ont pu prévoir tous les cas où cette règle s’appliquerait, ce qui fait que l’arbitrage choisi par eux, rationnel dans un certain contexte et à un instant T, peut très bien se retrouver totalement stupide hic et nunc. Ce n’est pas un problème uniquement pour les entreprises : j’ai vu une association couler à cause d’une réglementation totalement stupide dans le contexte où la mairie l’a appliquée. Ou demandez aussi aux types de Guédelon, ils ont quelques anecdotes croustillantes à ce niveau.
> C'est pas critiquable, c'est pas une observation répétable.
Comme les définitions en mathématiques, précisément parce que c’est une définition et non un axiome. C’est fou, hein ? Ou alors tu m’expliques comment on peut critiquer « une loi de composition interne * sur un ensemble S est commutative si, pour tous x et y dans S,
x * y = y * x. », ou en quoi c’est « une observation répétable ».
Tu noteras également qu’une définition n’est pas une démonstration d’existence. Je peux très bien définir « mégaensemble » comme « l’ensemble de tous les ensembles », c’est pas pour autant qu’un tel ensemble existe.
> C'est pas un axiome.
> Donc c'est un dogme.
Non sequitur.
C’est une définition, donc c’est pas un axiome, donc c’est un dogme ?
J’espère que tu n’as pas de dictionnaire chez toi, alors…
Bof. Dois-je rappeler les rapports de Newton avec la religion, pour ne citer que lui ? Considérer la religion comme un ersatz de science quand on a pas mieux, c’est voir le problème par le petit bout d’une lorgnette bouchée.
La seule chose qui a réussi à faire légèrement flancher mon athéisme, c’est bien la découverte des lois économiques, et qui m’a fait comprendre pourquoi les convictions religieuses de Newton et de beaucoup de ses contemporains ont été renforcées par la découverte des lois de la mécanique. Découvrir un ordre là où on pensait qu’il n’existait que chaos et contingences, quelle meilleure manière de voir la patte d’un Grand Horloger ?
Facile : limiter la liberté d’innocents parce que ça pourrait impacter quelques coupables, c’est un crime, et le fait qu’il soit commis par le parlement ne change rien à l’affaire. Présomption d’innocence, personnalité de la peine, toussa.
Le fait que la police puisse prouver que le voleur soit dans mon immeuble n’implique pas qu’il puisse envoyer au trou tous les habitants de mon immeuble.
> donc qui va pas dire non au mariage civil homo
C’est pas pour lancer un troll, mais pourra-t-on m’expliquer de manière claire l’intérêt de ce truc ? Je veux dire, le PACS est largement suffisant, non ?
Hakek a exprimé bien mieux que moi ma propre opinion sur le sujet, dans la conclusion de son dernier livre, La présomption fatale :
Pour ce qui me concerne personnellement, je me considère aussi peu à même d’affirmer que de nier l’existence de ce que d’autres appellent Dieu, car je dois admettre que je ne sais pas ce que ce mot est censé signifier. Je rejette sans aucun doute toute interprétation anthropomorphique, personnelle ou animiste du terme, interprétations au travers desquelles de nombreuses personnes parviennent à lui donner une signification. La conception d’être agissants semblables à l’homme ou semblables à l’esprit m’apparaît plutôt être le produit d’une surestimation arrogante des capacités d’un esprit du type de celui de l’homme. Je ne peux attacher de signification aux mots qui, dans la structure de ma propre pensée ou dans ma vision du monde, n’ont pas une place qui leur donnerait un contenu. Il serait ainsi malhonnête de ma part d’utiliser de tels mots comme s’ils exprimaient une croyance à laquelle j’adhère.
J’ai longtemps hésité pour savoir si je devais ou non insérer cette note personnelle ici. J’ai fini par décider de le faire parce que le soutien d’un agnostique déclaré peut aider les croyants, qui hésitent parfois, à continuer sur la voie de conclusions que nous partageons. Peut-être que ce que de nombreuses personnes désignent sous le nom de dieu n’est qu’une personnification de cette tradition de morale et de valeurs qui gardent la communauté en vie. Nous apprenons aujourd’hui à voir que la source de l’ordre — la carte ou le guide qui peut indiquer comment jouer avec succès son rôle au sein du tout — et que la religion situe en une divinité semblable à l’homme, se trouve non à l’extérieur du monde physique, mais constitue l’une de ses caractéristiques, beaucoup trop complexe pour que chacun de ceux qui lui appartiennent forme une « image » ou un « dessin » d’elle. Les interdits religieux à l’encontre de l’idolâtrie et de la fabrication d’images de cette sorte sont donc judicieux. Peut-être néanmoins que beaucoup de gens ne peuvent concevoir la tradition abstraite que sous la forme d’une volonté personnelle. S’il en est ainsi, ne seront-elles pas, en une époque où les aspects les plus manifestement supra-naturels se voient rejetés comme autant de superstitions, enclines à vouloir trouver cette volonté dans la « société » ?
Seule différence, il appelle cela de l’agnosticisme, j’appelle cela de l’athéisme…
Le libre-arbitre n’a rien à voir avec la liberté. Un esclave possède son libre-arbitre, ayant la possibilité physique de tenter de se révolter. Donc oui, à peu près toutes les religions présupposent l’existence du libre-arbitre en tant que condition nécessaire à l’existence des concepts bien et du mal résultant du choix des hommes.
C’est exactement la même chose que dans notre législation : mon libre-arbitre me permet de tuer ; la législation dit que c’est illégal ; et politiquement je ne suis pas libre de tuer. En religion : mon libre-arbitre me permet de faire le mal ; la religion me dit que c’est immoral.
[^] # Re: politiser la science ?
Posté par Moonz . En réponse au journal L’anti-rationnalisme comme réaction au scientisme politique ?. Évalué à 2.
Toutafé. D’ailleurs, les économistes du XIXe étaient très friands des « robinsonades » ; quelques théoriciens se sont amusé à l’application de la théorie économique dans les camps de concentration, dans les vaisseaux pirates…
[^] # Re: Petite critique
Posté par Moonz . En réponse au journal L’anti-rationnalisme comme réaction au scientisme politique ?. Évalué à 3.
Et attention, les mots rendent fous.
[^] # Re: politiser la science ?
Posté par Moonz . En réponse au journal L’anti-rationnalisme comme réaction au scientisme politique ?. Évalué à 0.
[^] # Re: Lapsus ?
Posté par Moonz . En réponse au journal L’anti-rationnalisme comme réaction au scientisme politique ?. Évalué à 2.
Même pas, c’est juste que je suis tombé sur cet article en même temps que je lisais « Good calories, bad calories », chacun faisant écho l’un à l’autre.
> Je note que la plupart de tes sources viennent des US d'ailleurs
Ça fait un moment que j’ai arrêté de lire la presse française, effectivement…
[^] # Re: Lapsus ?
Posté par Moonz . En réponse au journal L’anti-rationnalisme comme réaction au scientisme politique ?. Évalué à 3.
[^] # Re: Lapsus ?
Posté par Moonz . En réponse au journal L’anti-rationnalisme comme réaction au scientisme politique ?. Évalué à 2.
Je m’explique : en démocratie, pour qu’une décision importante soit prise, il faut que la majorité soit d’accord. Question : comment faire pour éclairer une majorité qui, la plupart du temps, soit s’en fout, soit n’a pas les connaissances nécessaires ?
Plus important : est-il possible de convaincre une telle majorité en restant dans le domaine de la science, c’est à dire de l’incertitude et du scepticisme ? Et si non, n’est-ce pas une menace directe pour la science que de présenter ses résultats sous une forme anti-scientifique ?
Je m’exprime mal, je vais donc laisser G. Taubes parler à ma place (il écrit ça dans « Good calories, bad calories ») :
Policy and the public belief are often set early in a scientific controversy, when the subject is most newsworthy. But that’s when the evidence is by definition premature and the demand for clarification most urgent. As the evidence accumulates, it may cease to support the hypothesis, but altering the conventional wisdom by then can be exceedingly difficult. (The artificial sweetener saccharine is still widely considered unhealthy, despite being absolved of any carcinogenic activity in humans over twenty years ago.) [That] demonstrates why good science and public policy are often incompatible.
[…]. The philosophy of population-wide preventive medicine implies that the public health is not served by skepticism of the science or the reporting of contradictory evidence, both of which are essential to the process of science. A campaign to convince the public to embrace a public-health recommendation requires unconditional belief in the promised benefits. This was the motivation for creating the appearance of a consensus in the dietary-fat controversy and, as Arno Motulsky had told the Washington Post, for publishing the National Academy of Sciences Diet and Health report as well.
[^] # Re: politiser la science ?
Posté par Moonz . En réponse au journal L’anti-rationnalisme comme réaction au scientisme politique ?. Évalué à 9.
Jacques Généreux a écrit des bons trucs au niveau universitaire, mais de ce que tu trouves à l’intention du grand public, honnêtement, c’est déjà bien plus douteux. Et pour « les vraies lois de l’économie », tu as décroché le gros lot : un des pires torchons que j’aie jamais lu, qui tente de faire passer une propagande ultra-idéologisée comme le résultat indiscutable de la science économique.
Non, franchement, si tu veux t’intéresser un peu à l’économie, je ne peux que te conseiller deux choses :
- « Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas », qui est un joyau au niveau vulgarisation, en ce qu’il arrive à transmettre non pas des résultats bruts, mais une approche générique des problèmes économiques.
- Alfred Sauvy. Il vieillit assez mal contrairement à Bastiat, et je pense que d’ici 50 ans il sera à jeter aux oubliettes, mais en attendant, c’est toujours l’œuvre d’un maître.
[^] # Re: Lapsus ?
Posté par Moonz . En réponse au journal L’anti-rationnalisme comme réaction au scientisme politique ?. Évalué à 2.
[^] # Re: Et alors ?
Posté par Moonz . En réponse au journal Contributions à Gnome. Évalué à 5.
Tout comme 99,9% des entreprises, associations, et individus dans le monde.
Où veux-tu en venir ?
[^] # Re: Alarmes désactivées
Posté par Moonz . En réponse au journal B.P. déjà 4 Milliards. Microsoft pas plus de 5 Dollars.. Évalué à 4.
Ben, empiriquement, je perd moins de temps à utiliser mon alias rf="rm -rf" (une dizaine de fois par jour) et à aller chercher dans mes sauvegardes quand je me chie dessus (deux fois par an ?) qu’à utiliser rm -i…
Et je remarque que jusqu’ici, je n’ai jamais fait de connerie qui me fasse dire « heureusement que je n’étais pas root ». La séparation user/root sur mon desktop, je le vois plus comme un moyen d’empêcher les applis codées avec les pieds d’aller écrire un peu n’importe où dans le système, pas un système pour me protéger de moi-même.
Et pas la peine de me dire : « tu ne diras plus ça quand tu auras perdu toutes tes données ». Je les ai déjà perdues, mais c’était bel et bien avec ces « protections » activées, qui ne m’ont protégé de rien du tout (le maillon le plus faible de la chaîne restant l’interface chaise-clavier)
[^] # Re: Responsabilités limitées
Posté par Moonz . En réponse au journal B.P. déjà 4 Milliards. Microsoft pas plus de 5 Dollars.. Évalué à 5.
Non, c’est l’inverse.
Au civil, les actionnaires sont bel et bien responsables, à concurrence de leur apport (je ne connais pas par contre les règles liant cette responsabilité à la libération du capital. Instinctivement, je dirai que les actionnaires peuvent avoir à payer de leur poche jusqu’au capital non-libéré). C’est pour cela d’ailleurs qu’en général les statuts demandent que les emprunts exceptionnels soient validés par le CA : toute dette contractée par la société l’est par les associés (à concurrence de leur apport, encore une fois)
Au pénal, c’est bien plus simple et plus complexe à la fois : les actionnaires sont responsables… sauf s’ils peuvent prouver que le gestionnaire leur a caché des informations importantes, ou agi à l’inverse de ses directives. Si par exemple le gestionnaire a dit aux actionnaires « bon, ces alarmes m’emmerdent, je les désactive », alors les actionnaires sont responsables. Si à l’inverse au CA le gestionnaire leur dit : « j’ai rencontré 50 scientifiques qui m’ont dit qu’il n’y avait aucun risque », et qu’il a menti, alors le gestionnaire est responsable.
Dans le cas qui nous occupe, il y a encore un fait qui complexifie le tout : BP n’est pas le propriétaire le la plateforme. Je ne connais pas le droit britannique, ni le contrat passé entre BP et Transocean, mais en France, par exemple, les règles de responsabilité sont différentes selon que le contrat soit de type sous-traitance ou externalisation.
C’est bien parce que c’est compliqué qu’on a inventé des tribunaux, du reste :)
[^] # Re: Alarmes désactivées
Posté par Moonz . En réponse au journal B.P. déjà 4 Milliards. Microsoft pas plus de 5 Dollars.. Évalué à 1.
Pas moi, ça dépend du contexte.
Il faut différencier les règles de sécurité internes à l’entreprise et externe à l’entreprise. Dans le premier cas, oui, c’est effectivement crétin : il est toujours possible de remonter les règles problématiques, et ce sont les responsables (qui n’est pas un mot en l’air, puisqu’ils sont en général responsables devant la justice en cas d’accident, et devant la hiérarchie n+1 pour les objectifs de productivité) qui auront à faire l’arbitrage, précisément parce qu’ils sont responsables.
En revanche, enfreindre une règle de sécurité établie à un niveau global ne me semble pas forcément crétin ; ceux qui ont créé ces règles ont rarement le moindre feedback, ni n’ont pu prévoir tous les cas où cette règle s’appliquerait, ce qui fait que l’arbitrage choisi par eux, rationnel dans un certain contexte et à un instant T, peut très bien se retrouver totalement stupide hic et nunc. Ce n’est pas un problème uniquement pour les entreprises : j’ai vu une association couler à cause d’une réglementation totalement stupide dans le contexte où la mairie l’a appliquée. Ou demandez aussi aux types de Guédelon, ils ont quelques anecdotes croustillantes à ce niveau.
[^] # Re: [X] agnostique radical
Posté par Moonz . En réponse au journal Athéisme, agnostisme: manifeste agnostique. Évalué à 2.
Comme les définitions en mathématiques, précisément parce que c’est une définition et non un axiome. C’est fou, hein ? Ou alors tu m’expliques comment on peut critiquer « une loi de composition interne * sur un ensemble S est commutative si, pour tous x et y dans S,
x * y = y * x. », ou en quoi c’est « une observation répétable ».
Tu noteras également qu’une définition n’est pas une démonstration d’existence. Je peux très bien définir « mégaensemble » comme « l’ensemble de tous les ensembles », c’est pas pour autant qu’un tel ensemble existe.
[^] # Re: Vraie question
Posté par Moonz . En réponse au journal Athéisme, agnostisme: manifeste agnostique. Évalué à 2.
[^] # Re: BSOD et responsabilité
Posté par Moonz . En réponse au journal B.P. déjà 4 Milliards. Microsoft pas plus de 5 Dollars.. Évalué à 10.
[^] # Re: [X] agnostique radical
Posté par Moonz . En réponse au journal Athéisme, agnostisme: manifeste agnostique. Évalué à 2.
> Donc c'est un dogme.
Non sequitur.
C’est une définition, donc c’est pas un axiome, donc c’est un dogme ?
J’espère que tu n’as pas de dictionnaire chez toi, alors…
[^] # Re: [X] agnostique radical
Posté par Moonz . En réponse au journal Athéisme, agnostisme: manifeste agnostique. Évalué à 2.
[^] # Re: Vraie question
Posté par Moonz . En réponse au journal Athéisme, agnostisme: manifeste agnostique. Évalué à 2.
La seule chose qui a réussi à faire légèrement flancher mon athéisme, c’est bien la découverte des lois économiques, et qui m’a fait comprendre pourquoi les convictions religieuses de Newton et de beaucoup de ses contemporains ont été renforcées par la découverte des lois de la mécanique. Découvrir un ordre là où on pensait qu’il n’existait que chaos et contingences, quelle meilleure manière de voir la patte d’un Grand Horloger ?
[^] # Re: C'est vendredi
Posté par Moonz . En réponse au journal Vim 7.3 entre en béta. Évalué à 2.
[^] # Re: Vraie question
Posté par Moonz . En réponse au journal Athéisme, agnostisme: manifeste agnostique. Évalué à 2.
Le fait que la police puisse prouver que le voleur soit dans mon immeuble n’implique pas qu’il puisse envoyer au trou tous les habitants de mon immeuble.
[^] # Re: Vraie question
Posté par Moonz . En réponse au journal Athéisme, agnostisme: manifeste agnostique. Évalué à 3.
C’est pas pour lancer un troll, mais pourra-t-on m’expliquer de manière claire l’intérêt de ce truc ? Je veux dire, le PACS est largement suffisant, non ?
[^] # Re: Vraie question
Posté par Moonz . En réponse au journal Athéisme, agnostisme: manifeste agnostique. Évalué à 3.
# L’avis de Hayek (non, pas Salma)
Posté par Moonz . En réponse au journal Athéisme, agnostisme: manifeste agnostique. Évalué à 3.
Pour ce qui me concerne personnellement, je me considère aussi peu à même d’affirmer que de nier l’existence de ce que d’autres appellent Dieu, car je dois admettre que je ne sais pas ce que ce mot est censé signifier. Je rejette sans aucun doute toute interprétation anthropomorphique, personnelle ou animiste du terme, interprétations au travers desquelles de nombreuses personnes parviennent à lui donner une signification. La conception d’être agissants semblables à l’homme ou semblables à l’esprit m’apparaît plutôt être le produit d’une surestimation arrogante des capacités d’un esprit du type de celui de l’homme. Je ne peux attacher de signification aux mots qui, dans la structure de ma propre pensée ou dans ma vision du monde, n’ont pas une place qui leur donnerait un contenu. Il serait ainsi malhonnête de ma part d’utiliser de tels mots comme s’ils exprimaient une croyance à laquelle j’adhère.
J’ai longtemps hésité pour savoir si je devais ou non insérer cette note personnelle ici. J’ai fini par décider de le faire parce que le soutien d’un agnostique déclaré peut aider les croyants, qui hésitent parfois, à continuer sur la voie de conclusions que nous partageons. Peut-être que ce que de nombreuses personnes désignent sous le nom de dieu n’est qu’une personnification de cette tradition de morale et de valeurs qui gardent la communauté en vie. Nous apprenons aujourd’hui à voir que la source de l’ordre — la carte ou le guide qui peut indiquer comment jouer avec succès son rôle au sein du tout — et que la religion situe en une divinité semblable à l’homme, se trouve non à l’extérieur du monde physique, mais constitue l’une de ses caractéristiques, beaucoup trop complexe pour que chacun de ceux qui lui appartiennent forme une « image » ou un « dessin » d’elle. Les interdits religieux à l’encontre de l’idolâtrie et de la fabrication d’images de cette sorte sont donc judicieux. Peut-être néanmoins que beaucoup de gens ne peuvent concevoir la tradition abstraite que sous la forme d’une volonté personnelle. S’il en est ainsi, ne seront-elles pas, en une époque où les aspects les plus manifestement supra-naturels se voient rejetés comme autant de superstitions, enclines à vouloir trouver cette volonté dans la « société » ?
Seule différence, il appelle cela de l’agnosticisme, j’appelle cela de l’athéisme…
[^] # Re: L'athéisme est une religion comme les autres
Posté par Moonz . En réponse au journal Athéisme, agnostisme: manifeste agnostique. Évalué à 4.
C’est exactement la même chose que dans notre législation : mon libre-arbitre me permet de tuer ; la législation dit que c’est illégal ; et politiquement je ne suis pas libre de tuer. En religion : mon libre-arbitre me permet de faire le mal ; la religion me dit que c’est immoral.
# Manger c’est tricher
Posté par Moonz . En réponse au journal Mac OS X n'est pas près pour les ordinateurs de bureau. Évalué à 3.
Ce n’est pas de la triche si le bail DHCP n’a pas expiré…