raphj a écrit 1623 commentaires

  • # L'IA n'est pas spéciale

    Posté par  . En réponse au lien Faut-il critiquer l'IA ?. Évalué à 10 (+8/-0). Dernière modification le 09 février 2025 à 20:10.

    Ma réaction initiale au titre a été « Comment ça ? Je ne comprends pas la question, pouvez répéter ? » xD

    Pour finir par tomber d'accord avec l'article. Ce que j'en retiens : beaucoup de maux qu'on réserve à l'IA ne sont en fait pas spécifiques à l'IA.

    Ça fait bien longtemps qu'on casse plein de choses et on n'a pas attendu l'IA pour ça. J'étais tombé sur cette conclusion dans ce commentaire (2ème point à la toute fin - le commentaire est long), c'est cool de voir que je ne suis pas seul.

    C'est parce que l'IA, comme les autres outils, y compris ceux qui l'ont précédée, existent dans un système politique et économique qui fonctionne comme ça. Si on n'aime pas les effet qu'ils ont, ça me parait vain de combattre une de ses manifestations en isolation, il faut à mon avis être plus général et attaquer le problème à la racine.

    Après, si la manifestation spécifique mais visible qu'est IA permet à certain·e·s de prendre conscience de certaines choses, ou que ça agit comme la goûte d'eau qui fait déborder le vase, pourquoi pas après tout. Il ne faut juste pas se méprendre, et bien identifier les bonnes cibles.

    Et l'IA, c'est large, flou, et ça une définition glissante, autant spécifier. Par exemple, est-ce que toutes les critiques qu'on adresse contre l'IA s'appliquent à GNU Chess, qui est une IA ? Non. Elles s'adressent surtout aux IA génératives, et très souvent aux LLM. En tout cas, en ce moment et depuis peut-être 2-3 ans.

    Soyons spécifiques, ou généraux, selon ce qu'on affirme :-)

  • [^] # Re: s/SystemD/systemd/g

    Posté par  . En réponse au journal Ethernet, Udev, systemd et CUPS sont dans un bateau, tout le monde saute à l’eau. Évalué à 3 (+1/-0). Dernière modification le 07 février 2025 à 18:08.

    Je préfère aussi systemd. C'est la forme la plus répandue, celle que préfère les gens du projet concerné. « SystemD » saute aux yeux et donne l'impression d'être une erreur, et que c'est juste écrit par quelqu'un qui ne fait pas trop gaffe à l'orthographe / la typographie (ce qui n'est pas un problème, il y a vraiment des choses plus importante dans la vie).

    J'étais loin de m'imaginer que ça pouvait être justement volontaire.

    C'est probablement juste une question d'habitude, c'est vrai que je crois me souvenir que ça m'avait un peu titillé au début.

    je préfère que la version en ligne soit écrite avec la forme préférée du lectorat de LinuxFr

    C'est bien urbain :-)

  • [^] # Re: Peut-on bloquer Cloudflare?

    Posté par  . En réponse au lien Cloudflare bloquerait PaleMoon et d'autres navigateurs web qui ne sont pas "leaders du marché". Évalué à 4 (+2/-0).

    Je suppose qu'une manière serait de trouver la liste d'IP qu'ils utilisent, espérer que ça ne bouge pas trop ou trouver une manière la maintenir à jour, et coller ça dans le fichier hosts.

    Cela dit, bon courage, ils sont vraiment omniprésent.

  • [^] # Re: Documentation exécutable, expect, tests unitaires

    Posté par  . En réponse au journal Documenter ou tester, il faut trancher (j'ai pas trouvé de rime avec choisir...). Évalué à 3 (+1/-0). Dernière modification le 06 février 2025 à 12:45.

    On pourrait avoir un fichier Markdown, tout comme ce que tu as, mais qui, au lieu d'appeler des binaires, appelle des méthodes et des fonctions et teste leurs résultats. Directement lisible en tant que doc.

    Mais pour que ça marche, il faut un moyen d'appeler les tests depuis le système de tests (unitaires) du projet, en fonction du langage utilisé. Faut que le "test runner" trouve les tests dans les fichiers markdown. Pour ça, il faut probablement générer des fichiers de tests habituellement écrits à la main, ou être embarquable en tant que bibliothèque appelée par le "test runner".

    Bon après, peut-être que ça a beaucoup de sens d'avoir un système comme celui que tu proposes pour appeler des binaires parce que la documentation est celle à destination des utilisateurs finaux / utilisatrices finales, mais que ça n'a pas tant d'intérêt que ça pour des tests unitaires et de la doc pour les devs, qui peut se permettre d'être plus technique, avec plus facilement du code mis en avant.

    D'un autre côté, qui n'a jamais cherché comment on utilise un code pas suffisamment documenté en regardant ses tests unitaires, quand une doc lisible aurait été plus appréciable ? Naïvement, un bbt pour les tests unitaires pourrait sembler intéressant. Ça pourrait permettre d'ajouter une rubrique d'exemples d'utilisation pour chaque fonction à cette page par exemple, avec le résultat attendu. Pour certain projets, l'utilisateur final est un·e dev, par exemple pour les frameworks. Peut-être que ça devrait être un outil complémentaire à part, ça résout probablement un problème plus ou moins différent et demande une manière de faire différente.

    En tout cas merci pour tes réponses, bien cool ta doc comparables.md!

  • # Documentation exécutable, expect, tests unitaires

    Posté par  . En réponse au journal Documenter ou tester, il faut trancher (j'ai pas trouvé de rime avec choisir...). Évalué à 5 (+3/-0). Dernière modification le 06 février 2025 à 06:05.

    La doc exécutable, je trouve ça très malin. Ça peut encourager à écrire de la doc quand on écrit des tests, et vice versa. D'une pierre deux coups, on améliore la qualité et la maintenabilité d'un logiciel. Avec une garantie que la doc est correcte et à jour, voire complète si on vérifie la couverture du code. Et des tests lisibles, compréhensibles et qui ont du sens. Ça me donne envie de m'y mettre.

    Ça fait beaucoup penser à l'outil unix expect, qui peut lancer des programmes, écrire dans l'entrée standard, tester la sortie… C'est très complet, et de façon amusante, dans le basique de chez basique, ça ressemble un peu à la grammaire de ton outil : les commandes commencent par un verbe en anglais.

    Par contre, ce n'est pas du tout orienté doc ; tu écrits un script expect quoi.

    Du coup, en partant de la supposition qu'il y aura fatalement des cas demander une telle complexité, ton outil propose-t-il des fonctionnalités du même genre qu'expect, ou est-ce prévu ?

    J'ai l'impression que quelqu'un pourrait implémenter ton idée en faisant un préprocesseur pour expect, qui mange du markdown ou autre en ne gardant que les lignes à destination de l'outil, et qui sort des scripts expect. Est-ce une piste que tu avais envisagé ?

    Y a-t-il des plans pour sortir du modèle "appeler un binaire" et permettre l'exécution des tests dans un code de test ? Ça donne envie de pouvoir documenter et tester des appels de fonctions / méthodes comme ça, où les exemples dans la doc seraient en fait des cas de tests. (Pour le coup, j'ai la vague impression qu'une implémentation en mode préprocesseur pour expect serait un poil incompatible) (et je comprends bien que ça sort probablement très largement du scope de ton implémentation et qu'un outil pour faire une chose bien, c'est pas mal aussi)

    Je suppose que ça demanderait de fournir une bibliothèque et des bindings dans chaque langage de programmation, où le fonctionnement actuel serait juste l'utilisation du binding pour le shell unix.

    En tout cas merci pour l'idée et le partage, et l'outil en libre. Que je me mette à utiliser ton implémentation ou non, c'est inspirant.

  • [^] # Re: Verbiage…

    Posté par  . En réponse au journal Le Rationalisme. Évalué à 2 (+0/-0).

    Je suis curieux de pourquoi ce n’est transparent que pour moi.

    C'est peut-être juste moi aussi, ce n'est pas exclus xD

  • [^] # Re: Verbiage…

    Posté par  . En réponse au journal Le Rationalisme. Évalué à 7 (+7/-2). Dernière modification le 03 février 2025 à 13:34.

    Mhm, oui. J'ai eu tant de mal à suivre ces deux journaux que j'ai abandonné.

    J'ai essayé de comprendre pourquoi sur ce journal, et je pense que :

    • ça manque de structure (avec des sections qui ont des titres, un plan)
    • ça manque de ligne directrice (d'où on part et vers où on souhaite amener les lecteurs et les lectrices)
    • ça manque de définitions avant usage des termes
    • le texte a été frappé par la malédiction de la connaissance
    • la manière de progresser ne me correspond pas. Un symptôme de cette manière de progresser est la présence de motifs du style "[A]. Pourquoi ? [B]". En réalité, B est arrivé avant A, du coup si on veut partir du début et arriver à la fin, potentiellement B devrait être présenté avant A. De fait, ça peut totalement inverser le sens du texte. Autrement dit, pour saisir qu'il y a un problème à résoudre, on devrait déjà être mis au courant de B, et ensuite A devient une implication présentée après. Évidemment, un texte très bien rédigé pourra transgresser cette règle çà et là pour un peu de dynamisme et ne pas faire mourir les gens d'ennui.

    Je note une motivation présentée au début, ça aide bien. Mais je n'ai pas le contexte pour la comprendre : le terme "Séquences" en majuscule est utilisé mais je ne sais pas à quoi ça fait référence.

    Ce journal propose par exemple de renommer un concept qui n'est alors pas encore présenté. Donc on sent qu'il y a un problème et qu'on essaie de lui couper l'herbe sur le pied (on n'a pas encore le problème dans le monde francophone), mais on ne comprend pas les tenants et les aboutissants. On comprend que le terme initial n'est pas approprié du point de vue de certaines personne, mais on ne saisit pas pourquoi.

    Une manière qui marche bien pour s'adresser à moi avec un long texte :

    • présenter clairement un problème qu'il faut résoudre et proposer une solution
      • décrire le problème à l'aide de concepts définis au préalable
      • décrire une solution à l'aide de concepts définis au préalable
    • Si on propose un changement, faire un état des lieux bien défini, présenter les problèmes de l'existant, et introduire la proposition.

    Et après, ce qu'on voit en philosophie ou en littérature au lycée marche plutôt bien :
    - intro
    - un poil de contexte, avec une motivation
    - présenter le sujet / l'objet / le problème de façon concise
    - définir les termes du sujet
    - on peut sauter la présentation verbeuse textuel du plan et la remplacer par des liens ficelés entre les parties
    - parties et sous partie qu'on titre et qu'on lie entre elles (ouais, contrairement à certaines consignes de ne surtout pas mettre des titres explicites aux sections mais d'en faire des premières phrases de paragraphe, on pourra présenter un plan clair)
    - conclusion

    D'autres schémas marchent probablement bien, l'important soit qu'en tant qu'ignorant total du sujet, je sache à tout moment d'où on part et où on va, que je comprenne les termes centraux utilisés (et donc qu'ils soient définis avant leur utilisation, ou juste à côté), et pourquoi je devrais continuer à lire. Surtout au début.

    Le contexte étant que j'ai une lecture relativement lente et pénible, et une concentration du st… oh un oiseau ! D'ailleurs le précédent journal joue un peu avec ça volontairement xD. Et j'ai une mémoire de travail très courte. Donc je suis vite perdu en lisant un truc. D'ailleurs, pour cette raison, un max de concision est très appréciée.

    Le sujet partait avec un avantage : les biais cognitifs, ça m'intéresse, des bons raisonnements, ça m'intéresse, je veux en savoir plus :-)

    Un bon exemple de sujet compliqué et un peu long qui est bien passé hier malgré la fatigue complète dans laquelle j'étais à cause de FOSDEM et du boulot intense ces derniers mois : https://www.ralfj.de/blog/2020/12/14/provenance.html

    Voilà, j'espère que ce commentaire trouvera son utilité, il est là pour suggérer plus que pour donner des leçons, j'espère d'ailleurs qu'il sera perçu comme tel. Je présente bien mon rapport personnel avec les textes, on sait très bien qu'un même style d'écriture accroche très bien une personne et très mal une autre, et que chacun·e a le sien. Je pense que je suis très scolaire, de ce point de vu.

    (bien sûr, je trouvais les règles des dissertations au lycée très pénibles et rigides, mais je vois maintenant très bien pourquoi elles existent)

  • [^] # Re: Autre idée de génie

    Posté par  . En réponse au lien [HS] Retirer le CO2 de l’atmosphère pour sauver le climat ?. Évalué à 1 (+1/-2).

    Ah, belle variante du Darwin Award xD

  • [^] # Re: Autre idée de génie

    Posté par  . En réponse au lien [HS] Retirer le CO2 de l’atmosphère pour sauver le climat ?. Évalué à 4 (+4/-2).

    Trouver le variateur qui contrôle la luminosité du soleil et le baisser d'un petit poil.

  • [^] # Re: Custom rom bloquée

    Posté par  . En réponse au sondage Quel âge a votre smartphone ?. Évalué à 4 (+2/-0). Dernière modification le 27 janvier 2025 à 17:32.

    Il n'existe pas des alternative libres à Authy? Ça fait plus que juste générer des codes MFA, elle est obligatoire pour certains services ?

    (Pour Revolut je suppose que ça va être plus dur…)

    Sinon, il y a peut-être des contournement à SafetyNet notamment avec microG ?

  • # Beaucoup de mots et de temps pris aux lecteurs et aux lectrices

    Posté par  . En réponse au lien Arrêtez d’envoyer des messages vocaux. Évalué à 3 (+2/-1).

    pour dire "je n'aime pas les messages vocaux". Je suis plutôt d'accord, mais ça ne vaut pas trop le coup de cliquer, c'est la seul info xD

  • [^] # Re: Compléments

    Posté par  . En réponse au journal Légumes rôtis. Évalué à 2 (+0/-0).

    Oui, et en fait pas mal de choses :-)

    • Le mélange 4 épices
    • La cannelle
    • Le gingembre
    • Le Piment de la Jamaïque
    • La noix de muscade

    https://www.lacuisinedesepices.fr/blog/2018/10/epices-pour-relever-courges-citrouille-potiron/

  • # Compléments

    Posté par  . En réponse au journal Légumes rôtis. Évalué à 6 (+4/-0). Dernière modification le 22 janvier 2025 à 21:51.

    Tout à fait d'accord.

    Variantes assaisonnements, pour varier les plaisirs :

    1. le thym / romarin ou les herbes de Provence vont bien les courges et les patates douces
    2. spécial courges seules : la muscade marche bien
    3. ou sinon, le curry est une valeur sûre

    Bonus tofu :

    • du tofu fumé peut très bien aller au four avec ces légumes

    Version petits cubes :

    • j'aime bien faire en coupant des petits cubes pour tout, sauf peut-être pour les échalotes et les ognons (laisser des moitiés entières c'est plutôt fun).

    Avec tout ça, si vous n'arrivez pas à écouler les 3 navets ou le panais qui traînassent au fond du frigo… :-)

  • [^] # Re: Utilisation en tant qu'application TOTP

    Posté par  . En réponse au lien Mecha Comet, ce petit appareil Linux pourra à peu près tout faire. Évalué à 3 (+1/-0). Dernière modification le 22 janvier 2025 à 21:24.

    Oui, j'aime bien celui-là.

    Ça a piqué ma curiosité, alors voici mes recherches.

    Trouvé sur internet (linguee, reverso) :

    • cela va l'encontre du but visé
    • cela va l'encontre du but même
    • cela va à l'encontre de la raison d'être
    • cela détruirait l'objectif même
    • cela ferait échouer l'objectif
    • compromettrait tout le but recherché.

    Trouvé moi-même (et pas vérifié)

    • cela perdrait tout son intérêt
    • cela perdrait tout l'intérêt de la chose
  • [^] # Re: L'IA est-elle compatible avec le Libre ?

    Posté par  . En réponse au journal L'IA est-elle compatible avec le Libre ?. Évalué à 2 (+0/-0).

    Je publierai peut-être une réflexion

    Si tu fais ça, j'ai des questions :

    Pour moi, l'acte de créer devrait être proprement humain

    Qu'est-ce que créer ? Pourquoi le réserver à un humain ?

    En tout cas merci à toi, à Khrys et aux autres dans les commentaires pour les réflexions, c'est intéressant et important.

  • [^] # Re: Réflexions sur le sujets chez Debian

    Posté par  . En réponse au journal L'IA est-elle compatible avec le Libre ?. Évalué à 2 (+0/-0). Dernière modification le 22 janvier 2025 à 11:32.

    Mon propos est précisément de dire qu'il faut arrêter d'utiliser ce terme fourre-tout d'IA, qui peut désigner un peu tout et n'importe quoi

    Pour moi, c'est jeter le bébé avec l'eau du bain.

    • Si tu as besoin d'un terme précis pour t'exprimer, il vaut mieux utiliser ce terme. Il existe.
    • Si tu as besoin de l'idée fourre-tout générique, pourquoi ne pas utiliser "IA" ? Je pense que ce besoin existe quand tu n'as pas besoin d'être précis.
    • Il est vrai qu'on sert l'IA à toutes les sauces, en mode bullshit, mais pour moi, c'est ça qu'il faut critiquer.

    qu'il est possible de remplacer l'intelligence humaine par des machines et qu'il est bon de le faire. Qu'il faut le faire.

    Penser qu'un outil peut assister l'humain n'est pas nouveau, et on n'arrête pas de le faire pour absolument tout. Ça a rarement été remis en cause, voire le fonctionnement de notre espèce repose sur ce principe.

    Mais comme tout outil, il peut être mal utilisé, utilisé pour nuire, peux avoir des effets secondaires néfastes, etc. Je sens qu'on touche le cœur du problème : identifier ces occurrences pour mieux les combattre me parait intéressant.

    À mon avis il ne faudrait pas faire de "On ne devrait pas remplacer l'intelligence humaine par un outil" un dogme, ou rejeter l'idée par principe. C'est une impasse, et ça ne convaincra que les personnes déjà convaincues. Cherchons plutôt dans quels cas concrets il ne faut pas le faire, pourquoi il ne faut pas le faire, etc.

    Perso, si on arrive à remplacer mon travail intellectuel par un outil, très bien, ça me libère potentiellement du temps pour m'adonner à des activités potentiellement plus fondamentales ou plaisantes. Encore faut-il une organisation sociétale qui permet ça. Ça malheureusement j'en doute fort, et il faudrait s'attaquer à ça.

  • [^] # Re: Réflexions sur le sujets chez Debian

    Posté par  . En réponse au journal L'IA est-elle compatible avec le Libre ?. Évalué à 2 (+0/-0). Dernière modification le 22 janvier 2025 à 11:14.

    autant les appeler SRAS ce sera moins trompeur

    Non, parce que toutes les IA n'en sont pas. Par exemple GNU Chess, que j'ai fait exprès de citer pour cette raison.

    Je sais que ma définition est incomplète et imparfaite. Mon but n'était pas de donner une définition définitive. L'IA évolue, c'est normal que les définitions soient révisées. C'est normal pour tout domaine qui évolue.

    Plus généralement, hors des mathématiques, c'est normal de n'avoir que des définitions imparfaites à notre disposition. Rien n'est clairement et définitivement défini. Quand on écrit un papier de recherche, on est d'ailleurs obligé·e de dédier une introduction pour présenter un point de vue en particulier du domaine dans lequel le papier s'inscrit, voire une section définition pour cadrer le papier.

    J'invite à lire ce que dit Ali Alkhatib à ce propos.

    Je viens de le faire, ça ressemble à ta présentation dans le journal, et je n'adhère vraiment pas du tout à ce mode de réflexion. Ça ne colle juste pas. Je ne comprends pas de quoi on parle, ce qu'on critique vraiment, etc.

    Je ne vois pas de problème à décrire une idéologie liée à l'IA, ou (puisque c'est ça dont il a l'air de s'agir) même plus généralement à critiquer la pensée libertarienne ou le capitalisme ou le libéralisme, ou d'argumenter sur le fait que certaines manifestations liées à l'IA sont des conséquences ou des symptômes de ces idéologies.

    Par ailleurs, je ne suis pas convaincu du tout que la définition "technique" de l'IA devrait être remplacée par une définition idéologique. L'article n'en donne d'ailleurs pas. C'est ok, c'est peut-être un début de réflexion, mais du coup il manque la pièce centrale pour travailler sur quelque chose de concret. On peut bien sûr définir des bases pour ensuite poser une réflexion bien carrée (d'ailleurs c'est un peu obligatoire), mais je ne repère pas trop ça dans l'article. On n'a pas d'ailleurs besoin d'une définition si on ne s'en sert pas dans une argumentation plus tard.

    Il y a ça dans l'article :

    AI is an ideological project to shift authority and autonomy away from individuals, towards centralized structures of power

    Ça ressemble à une définition mais ça n'en est pas une. C'est une qualification. Et je ne pense pas que ça soit une qualification fidèle, ni même correcte. De tout le mal que je pense de l'IA aujourd'hui, je ne pense pas que l'objectif des gens qui bossent sur l'IA soit de limiter l'autorité ou l'autonomie des individus, ni de pousser vers des structures centralisées de pouvoir. Ça serait peut-être plutôt des conséquences de certaines manifestations de l'IA parce qu'elle vit dans l'idéologie dominante qui a tendance à avoir ces travers. Elles ne sont pas non plus spécifiques à l'IA. Ça peut s'appliquer à chacun des GAFAM, même dans leurs activités non IA, et ce depuis longtemps. Et d'un tas d'autres trucs.

    Mon point de vue :

    • cette qualification sent la théorie du complot. Comme s'il y avait quelques grands acteurs qui se coordonnaient dans l'ombre pour prendre le pouvoir grâce à l'IA. Ça me pose problème pour plusieurs raisons, au moins celles-là :
      • en fait, les grands acteurs de ce monde ont déjà le pouvoir et n'ont pas attendu l'IA pour ça
      • ils ne se coordonnent pas vraiment, ils se font plutôt la compétition
      • ça ne me parait pas être la description la plus simple de ce qu'il se passe (rasoir d'Ockham)
    • l'auteur s'oppose en fait au capitalisme / libertarianisme / libéralisme économique. On dirait qu'il découvre les problèmes de ces idéologies avec l'IA pour une raison que je ne comprends pas. Et il passe complètement à côté d'une analyse plus utile, générale, et actionnable en se concentrant sur l'IA. L'IA vie dans l'idéologie dominante, et donc en montre des symptômes et des problèmes, mais comme beaucoup d'autres trucs.
    • OpenAI et ses copains et leurs modes opératoires sont des artefacts du système économique actuel… qui a une tendance à retirer le pouvoir aux individus et à produire des mégas structures avec des mégas pouvoir. Ça a été vrai depuis des années et l'IA n'est pas un élément nécessaire pour analyser cela. Au mieux, il est intéressant d'analyser ces jeux de pouvoirs à travers les manifestations actuelless de l'IA.
  • [^] # Re: Réflexions sur le sujets chez Debian

    Posté par  . En réponse au journal L'IA est-elle compatible avec le Libre ?. Évalué à 3 (+1/-0).

    vertueux => libre

    C'est une formulation mathématique de ce que j'ai écrit en toutes lettres :-)

    à part peut-être en tant que concept idéologique

    Pas d'accord. L'IA (on pourra critiquer le terme - mais faire rentrer le intelligence de CIA dans ce terme ou tordre le sens de articiel ne me parait pas très malin), pour moi, c'est un ensemble de techniques, concepts et d'implémentations pour réaliser ou simuler des tâches habituellement intellectuelles (réalisées par un cerveau, plus ou moins analogues à de la pensée, pas purement mécanique sinon n'importe quelle fonction de refactoring dans un éditeur de code serait de l'IA) en s'affranchissant des limitations liées à l'utilisation d'un cerveau "naturel". Ou quelque chose comme ça. Par exemple, des personnages virtuels dans les jeux vidéos, un programme qui joue aux échecs ou au go… Clairement, il ne serait pas opportun de vouloir cesser de parler d'IA et de parler plutôt de LLM : ce serait trop restrictif, les LLMs sont une seule des manières très récente et à la mode de faire de l'IA.

    Pour moi, c'est bien un domaine technique / scientifique. Je ne vois pas de jugement dans cette définition. C'est voulu : on peut détester la chose, mais au moins on la déteste pour ce qu'elle est.

    Et comme quasiment toute technique / tout domaine scientifique, il y a des aspects / répercutions / considération politiques, éthiques, philosophiques, sociales, sociétales, environnementales, …

    C'est vrai par exemple aussi pour la physique nucléaire. C'est des questions très techniques sur le fonctionnement des atomes, mais ça a des répercussions géopolitiques, environnementales, …

    Donc même si c'est "purement" technique, ça ne dispense pas de réfléchir à ce qu'on fait, évidemment. Mais ça me semble important de délimiter les sujets et de travailler avec des définitions claires et de ne pas essayer de tordre les définitions pour les faire coller avec des points de vue (même si les définitions sont rarement (jamais ?) neutre, il faut faire attention).

    On pourra essayer de décrire ce qu'il se passe dans notre société, et constater par exemple que certaines entités cherchent à retirer du contrôle aux gens avec de l'IA et des manifestations concrètes comme les LLM. Je ne sais pas si c'est vrai (je serais plus enclin à dire que l'IA vient actuellement avec un risque de perte de contrôle parce que ses manifestations à la mode sont opaques comme des boites noires et contrôlées par de boites privées toutes puissantes, et qu'elles ont potentiellement un impact environnemental désastreux), mais tu as beaucoup plus de chance de tenir une réflexion claire, et présenter une démonstration claire, compréhensible et convaincante en travaillant avec des définitions simples.

    Décrire les choses simplement et telles qu'elles sont pour mieux les critiquer :-)

    Et d'ailleurs, en faisant ça, on se rend compte qu'on ne peut pas vraiment dire que l'IA est incompatible avec le libre parce qu'on a immédiatement des contres exemples : GNU chess est libre, et d'ailleurs je ne lui vois même pas de problèmes éthiques. C'est bien une IA, mais je ne vois pas le côté perte de contrôle ou renseignement, donc le intelligence de CIA ne s'applique vraiment pas, si le côté "de surface". Et ce c'est pas parce que c'est de l'IA que c'est mal.

    Donc peut être que tu ne critiques pas réellement toute l'IA, mais juste une partie. Mais pas restreinte aux LLM, on peut souhaiter une réflexion plus générique / générale. On pourra aussi critiquer le fait que IA soit actuellement un buzzword.

    Autre questionnement : si VLC utilise whisper, pourquoi ça ne serait pas de l'IA ? Comment definis-tu l'IA ?

    Je pense qu'avec ton journal tu es sur une piste intéressante, mais ça mérite probablement de creuser plus.

  • [^] # Re: Pas d'alternative... alors au boulot !

    Posté par  . En réponse au journal GDPR et Microsoft 365: la Commission Européenne poursuit l'EDPS. Évalué à 5 (+3/-0).

    Ah, ça c'est les clients d'Open Project, une alternative libre à jira :-)
    C'est une des briques de openDesk. Le site d'openDesk est en lien dans la page que j'ai donnée, mais il est en allemand (parce que c'est une initiative allemande)

    openDesk n'est pas encore largement commercialisé, il y a encore du taf.

    L'idée c'est de :

    • développer une glue (modulaire et configurable) à base de k8s pour lier des briques
    • rendre chaque brique intégrable, au niveau apparence et APIs
    • développer chaque brique sur divers sujets, et notamment pour qu'elles respecte SecNumCloud, et qu'elles soient accessible.

    Il y a de la gestion projet (open Project), des mails (open exchange), de la gestion de connaissance (xwiki), des fichiers et de la bureautique (nextcloud, collabora, cryptpad), un portail applicatif et du sso (univention), et d'autres trucs encore.

    C'est déjà utilisable en mode prototype.

  • # Pas d'alternative... alors au boulot !

    Posté par  . En réponse au journal GDPR et Microsoft 365: la Commission Européenne poursuit l'EDPS. Évalué à 10 (+12/-0). Dernière modification le 21 janvier 2025 à 17:27.

    However, at this point in time, no functionally equivalent alternatives to a platform like Microsoft365 have been identified

    On y travaille avec les boites du libres du coin, et ça s'appelle openDesk ! Une solution tout en un pour proposer une alternative libre à Google Drive et Office 365.

    Des financements supplémentaires ne feraient pas de mal. La réponse de la commission est un peu décevante, elle aurait pu être "no functionally equivalent alternatives to a platform like Microsoft365 have been identified, but we are actively sponsoring the public & open source effort started in 2022 to have one in Europe". Ça aurait été beaucoup plus convaincant.

  • [^] # Re: Toujours à vouloir limiter le libre...

    Posté par  . En réponse au journal L'IA est-elle compatible avec le Libre ?. Évalué à 4 (+2/-0).

    Je pense simplement que cela peut contribuer à rendre le choix d'une licence libre plus difficile.

    Tout à fait ! Ça peut demander un certain détachement.

    L'inverse aussi d'ailleurs (ouvrir son code à la lecture pour le montrer un peu par fierté), mais tu as spécifiquement parlé de licences libres… qui l'ouvrent à la modification.

  • [^] # Re: Toujours à vouloir limiter le libre...

    Posté par  . En réponse au journal L'IA est-elle compatible avec le Libre ?. Évalué à 6 (+4/-0). Dernière modification le 21 janvier 2025 à 11:13.

    On peut aussi argumenter sur le fait qu'on peux y mettre ses tripes et de l'émotion quand on programme.

    Pour aller dans ton sens mais pour des raisons très différentes. Logiciel vs art : les conséquences ne sont pas les mêmes en termes de "droits fondamentaux". Dans le monde du logiciel, le libre est important pour pouvoir garder le contrôle son informatique. À mon avis, ça ne s'applique pas à l'art, potentiellement même quand il est utilisé comme assets d'un jeu vidéo. On n'a pas besoin d'étudier le fonctionnement, il n'y a pas de problématique d'interopérabilité, de fonctionnalité, etc.

    Dans un cadre développement coopératif / collectif, en revanche, l'art libre a les mêmes avantages que l'open source logiciel. Ton argumentation sur l'aspect peut-être plus intime de l'art peut intervenir dans ce cadre : on peut argumenter que comme une œuvre d'art est l'expression très personnelle de l'artiste, elle est achevée et ne saurait voir de dérivé ou d'itération. Mais c'est un poil discutable, surtout pour des assets d'un jeu.

    Bref, en résumé : pour moi, ça peut être cohérent de défendre le logiciel libre et pas forcément l'art libre. Ce n'est vraiment pas une question de "c'est important que ce soit libre sauf quand c'est moi qui fait". Mais ça dépend de quel aspect du libre nous intéresse.

  • # Réflexions sur le sujets chez Debian

    Posté par  . En réponse au journal L'IA est-elle compatible avec le Libre ?. Évalué à 10 (+8/-0). Dernière modification le 21 janvier 2025 à 09:44.

    C'est à l'état expérimental, mais j'aime bien les réflexions côté Debian sur la classifications des modèles IA : https://salsa.debian.org/deeplearning-team/ml-policy/-/blob/master/ML-Policy.rst

    Faut lire en entier, mais voici un extrait clé pour donner envie :

    Serialized Model

    In terms of software freedom and information security, the pre-trained machine learning models can be divided into the following non-overlapping categories:

    • Free Model is a model satisfying ALL the following conditions:

      1. The model itself is FOSS-Licensed & DFSG-compliant;
      2. trained from explicitly FOSS-licensed & DFSG-compliant datasets (e.g. for supervised or unsupervised learning) or simulators (e.g. for reinforcement learning), and the dataset is publicly available to anonymous users;
      3. corresponding training program is present and complete;
    • ToxicCandy Model is a model satisfying ALL the following conditions:

      1. The model itself is FOSS-Licensed & DFSG-compliant;
      2. trained from unknown, private, or non-free datasets or simulators;
      3. corresponding training program or script is present and complete;
    • NonFree Model is a model satisfying ANY of the following conditions:

      1. The model itself is non-free licensed or doesn't comply with DFSG;
      2. corresponding training program or script is absent or incomplete;
      3. unusable without non-free software (including but not limited to drivers and libraries);
      4. cannot be categorized as anyone other type;

    Generated Artifacts

    Artifacts (generally medias) produced by the machine learning models and optional raw data, such as images, videos, audios and even fonts generated by the models, should automatically inherit the property of the model itself and the original raw data if applicable.

    • Free Artifact is an artifact produced by Free Model, and it must satisfy all the following conditions:

      1. The original raw data, if there is any, used for generating the artifact is FOSS-Licensed & DFSG-compliant;
      2. The source code for creating such artifact is publically available and DFSG-compliant.
    • NonFree Artifact is and artifact produced by ToxicCandy Model or NonFree Model. Artifacts that cannot be categorised into other types should be deemed as NonFree Artifact.

    Je pense que c'est une classification bien plus sensée que la définition de l'OSI qui me semble à côté de la plaque et pas très utile parce qu'elle ne place pas la barre très haute (il suffit d'être "ToxicCandy" pour être "open source" selon cette définition). (je note avec amusement qu'ils ont essayé de partir de la definition de Free software avec les 4 points "use, study, modify, share", plutôt que de l'open source definition avec ses 10 points - probablement parce qu'en vrai, la définition de free software est bien plus simple et fondamentale).

    Me concernant, je pense qu'il ne faut pas mélanger les concepts :

    • l'IA en général, effectivement, ne peut pas être classifiée libre ou pas, comme les mathématiques : c'est un domaine d'étude
    • Une implémentation en particulier peut être libre. Encore faut-il travailler avec des définitions censées
    • Libre ≠ vertueux. Au mieux on pourra éventuellement dire que quand ça s'applique, libre est nécessaire mais non suffisant pour être vertueux. Vertueux rentre dans le domaine du subjectif donc ça ne peut pas être absolu et universel, c'est un point de vue.
  • [^] # Re: observation

    Posté par  . En réponse au journal Pas de milliardaires au FOSDEM. Évalué à 3 (+1/-0). Dernière modification le 18 janvier 2025 à 20:43.

    donc autant trouver bien de bloquer ceux qui ont le toupet de ne pas être d'accord avec toi

    Ah oui, même si ça ne change rien (parce que je trouve que ce serait une position défendable) : en fait je ne me suis pas exprimé sur la question, tu noteras. Je n'ai pas d'avis tranché sur la question. Je serai à FOSDEM, je ne pense pas participer à ce blocage.

  • [^] # Re: observation

    Posté par  . En réponse au journal Pas de milliardaires au FOSDEM. Évalué à 10 (+9/-1). Dernière modification le 18 janvier 2025 à 17:03.

    J'ai le droit d'avoir des avis et de ne pas être d'accord avec des décisions même démocratiques sans toutefois m'impliquer à fond dans TOUT ce qui me pose question, non ? Ça serait impossible, ça ne passerait pas à l'échelle.

    en vrai tu veux bâillonner ceux que tu trouves pas bien.

    S'il y a des choses que je trouve pas bien, c'est clair que j'aspire à ce qu'elles soient meilleures. Par contre, cette utilisation de bâillonner, c'est n'importe quoi.

    Et ta phrase sur les dictateurs, c'est du grand n'importe quoi aussi et tu le sais certainement très bien. Tu te rends compte de ce que tu dis, un peu ?

    En vrai, est-ce que ce n'est pas toi le faux cul qui n'aime pas rencontrer des opinions qui te déplaisent ? Clairement, je n'explique une telle réaction que par une susceptibilité mal placée touchée pour je ne sais quelle raison. Unfair ? Alors cessons ces procédés rhétoriques à la con.

    Suggestion : arrêtons les caricatures et les épouvantails.

    En vrai, je ne devrais même pas répondre, je ne devrais pas perdre mon temps à discuter avec des gens qui doutent de ma bonne foi, il serait plus judicieux de le passer avec des gens qui souhaitent progresser dans les réflexions.