Ceci est susceptible d'intéresser les développeurs et utilisateurs de logiciels libres qui souhaiteraient se rendre aux États-Unis (et d'autres pays en train de mettre en place la même législation). Le Département états-unien de la sécurité intérieure (DHS) a publié un texte autorisant les douaniers à saisir n'importe quel appareil électronique (portables, mobiles, disques durs portables, smartphones, CD, DVD, tous supports numériques, etc.) au nom de la sécurité, pour permettre la « découverte d'informations relatives au terrorisme, aux trafics de stupéfiants ou à l'immigration illégale. » Cela comprend donc une éventuelle confiscation et analyse du contenu (avec traduction et/ou tentative de déchiffrement si nécessaire). Les mesures sont déjà en vigueur et selon « IDG News Service, plusieurs voyageurs ont rapporté s'être faits saisir leur ordinateur portable sans que leur bien leur soit restitué par la suite. »
Ce texte fait partie de l'Anti-Counterfeiting Trade Agreement (ACTA, littéralement « Traité commercial anti-contrefaçon ») , entre les États-Unis, l'Union européenne, le Japon, la Suisse, l'Australie, le Canada et la Nouvelle Zélande (voir les détails sur le blog de Laurent Guerby). Vous aurez noté que l'ACTA concerne plus la contrefaçon que la (traditionnelle excuse de la) sécurité nationale...
L'EFF (Electronic Frontier Foundation) craint que « les ordinateurs [ne] renferment des informations familiales, médicales, financières, qui pourraient facilement être copiées et se retrouver dans les bases de données gouvernementales ».
On pourrait bien entendu évoquer des solutions techniques (le
déni plausible, apprendre par coeur sa clé SSH et télécharger ses données une fois sur place, etc.), mais c'est bien l'adoption d'une telle législation et ses conséquences qui devraient faire réfléchir, et pas les hypothétiques et tortueux contournements techniques possibles.