arnaudus a écrit 5258 commentaires

  • [^] # Re: Vallée de l'étrange

    Posté par  . En réponse au journal Cette personne n'existe pas. Évalué à 2. Dernière modification le 18 février 2019 à 09:25.

    Exactement pareil, j'imagine que quand on ne sait pas que c'est un générateur, on ne peut pas le deviner. Étrangement, les artefacts semblent se trouver plutôt dans les "décorations" (lunettes, boucles d'oreilles…). Par contre, je trouve qu'il y a une sorte de surreprésentation de "drôles de tronches", des visages qui, sans être anormaux, sont plutôt rares dans la population. Je me serais attendu, au contraire, à avoir que des tronches normales qui ne sortent pas de l'ordinaire.

    Le mieux serait d'afficher deux images, une d'un vrai visage et une d'un visage généré, et de demander de cliquer sur le vrai. On verrait ainsi à quel point l'algorithme peut tromber le client.

  • [^] # Re: Orgues à tuyaux

    Posté par  . En réponse au message Expérience d’interférences. Évalué à 1.

    Pour les orgues, je ne sais pas ce que ça donne, mais c'est comme ça que le piano émet ses notes les plus graves (la corde vibre bien comme il faudrait, mais la caisse de résonnance est trop petite pour amplifier le son, du coup il n'y a que les harmoniques supérieures qui sont perceptibles. Le cerveau de l'auditeur reconstitue alors la note fondamentale). Cependant, pour le piano, le timbre perçu est quand même affecté, il semble métallique, et presque un peu désagréable dès que c'est un peu fort.

  • [^] # Re: Discussion générale

    Posté par  . En réponse au message Hébergement du mail chez Google . Évalué à 2.

    Il dit qu'il ne voit pas le rapport avec la choucroute?

  • [^] # Re: Discussion générale

    Posté par  . En réponse au message Hébergement du mail chez Google . Évalué à 4. Dernière modification le 13 février 2019 à 09:00.

    Pas avec une bonne politique de stockage des infos (pas de sous-traitance déjà) et de sécurité réseau.
    Ils peuvent essayer de pirater tes serveurs, mais rien ne t'oblige à te laisser faire 😉

    C'est exactement ça que j'appelle la fausse sécurité. Tu vas dépenser beaucoup sur quelque chose qui n'est pas ton cœur de métier (si tu es un industriel qui dépose des brevets, tu n'y connais rien en sécurité informatique), tu vas mettre en place des grosses équipes sans savoir si elles sont si efficaces que ça, et tu auras l'impression que tes données sont sécurisées alors que tu n'as aucune idée des failles qu'il peut y avoir dans le système, à commencer par tes employés. Mettre beaucoup d'argent dans quelque chose ne veut pas dire que c'est efficace!

    Si tes données sont réellement sensibles, mieux vaut probablement sous-traiter à une entreprise dont c'est le boulot. Et si elles ne le sont pas tant que ça, ou que ton mode de fonctionnement dmeande de toutes manières de prendre des risques (par exemple, envoyer des commerciaux partout dans le monde avec des laptops bourrés de données), alors la solution gmail ou équivalent est peut-être plus économique, sans créer de risque particulier par rapport à ceux que tu prends déja.

  • [^] # Re: Déjà c'est une bonne pratique

    Posté par  . En réponse au message pourquoi je dois faire un free() alors que le noyau libere la mémoire à la fin de mon processus. Évalué à 3.

    Je ne sais pas si c'était vraiment la question. J'ai l'impression que l'OP demandait si c'était nécessaire de libérer la mémoire à la fin du programme, comme on le voit parfois dans les exemples et tutoriels. Et là, les deux réponses se valent ; c'est une bonne pratique de toujours avoir le réflexe de libérer la mémoire qu'on a allouée, mais en pratique quand il y a un free() avant le return du main, ça ne va pas changer grand chose (est-ce que la mémoire est vraiment libérée ou est-ce que le compilo ne prend pas la liberté de ne rien faire?).

  • # Discussion générale

    Posté par  . En réponse au message Hébergement du mail chez Google . Évalué à 2.

    Comment les informations des entreprises sont-elles protégées ?

    Par la confiance et la confidentialité attendue entre un client et un fournisseur. Pas de différence particulière avec un opérateur télécom ou un prestataire à qui on refile les droits root sur le serveur de base de données.

    Un navigateur et un mot de passe suffisent.

    En même temps, j'imagine que pour la plupart des boîtes, c'est un avantage. Tes cadres peuvent même lire leurs emails de leur smartphone perso, tu n'as même pas besoin de leur payer le matériel.

    Est-ce que quelque chose m'a échappé ou le mail est-il stocké en clair chez Google ?

    Bah oui, en clair, Google fournit un service, qu'il facture si on parle de Google pro. Si les «indélicatesses» étaient courantes et connues de tous, le service n'aurait pas grand avenir…

    un autre canal pour discuter d'une OPA ou d'une offre pour un marché public.

    Dans le cas probable où Google n'aurait rien à secouer de ton marché public, il faudrait quand même imaginer que Google aille revendre sous le manteau des informations à un tiers intéressé. Peu crédible, vu que Google n'a pas vraiment besoin de ça pour faire des bénéfices. Par contre, évidemment, c'est plus problématique si les agences gouvernementales sont intéressées, parce qu'elles ont légalement accès à un certain nombre d'informations.

    C'est sûr, quelque chose m'échappe. Une âme charitable pourrait-elle m'expliquer ?

    Soit les décideurs sont incompétents, soit ils sont pragmatiques (par exemple, on peut penser que de toutes manières, si la NSA s'intéresse à ton projet d'OPA, tu as peu de chances d'échapper à leurs grandes oreilles). Il y a pire que l'absence de sécurité : c'est l'impression de sécurité. Si tout le monde dans l'entreprise tient pour acquis que les emails sont potentiellement lisibles de n'importe qui, on peut admettre qu'ils soient utilisés pour faire circuler des informations sans grand intérêt commercial ou industriel.

    Et puis, il faut être pragmatique. Si tu as une grosse entreprise et que des centaines de milliers d'emails sont échangés chaque jour, avec des milliers de tableaux Excel pleins de chiffres, des milliers d'informations plus ou moins utiles venant d'à peu près tous les services, comment tu tries tout ça? Vu comment c'est parfois difficile de trouver l'info dans les emails de tes propres collègues alors que tu partages tous les codes de communication du boulot, tu imagines des armées de petits chinois qui se lisent des mails à la chaine afin d'y débusquer une info potentiellement cruciale? Si ça coûte des millions de dollars à tes concurrents d'accéder à une information qui ne leur permet pas de gagner dix fois plus, ça n'est pas rentable. Tout au plus, l'idée que tes concurrents puissent avoir accès à des informations internes sans que tu ne saches réellement quoi ni ce qu'ils ont vraiment compris peut apparaitre désagréable, mais quelle proportion d'emails comporte réellement un secret industriel valorisable? Sans compter qu'il est assez facile d'envoyer des fausses pistes de temps en temps si tu es vraiment inquiet. Ça n'est pas de la vraie sécurité informatique prouvée et certifiée, mais c'est peut être pragmatique.

  • [^] # Re: Quel est le problème de X ?

    Posté par  . En réponse au journal Le dégonflage des mythes Wayland... dégonflés sur Reddit. Évalué à 10.

    A long terme, ça va se décanter, mais bon à très long terme

    D'une manière générale, ce qui est gonflant, c'est qu'on s'organise quand même de manière à ce que les générations successives se tapent toujours autant de bugs. Un beau jour, il va quand même falloir se demander si collectivement on est foutus de mettre en place des ordinateurs fiables, ou si nos enfants et nos petits enfants devront toujours bricoler leur système pour installer une vieille version de tel ou tel logiciel parce que la mise a jour a introduit une régression, ou devront supporter 5 ans de "décantage" parce qu'on a changé le truc-machin pour faire quelque chose de vachement mieux une fois que les bugs seront fixés. Déja que le matériel n'arrête pas de changer et que rien que ça c'est la garantie de problèmes de drivers à n'en plus finir, alors si en plus on décide de tout casser tous les 10 ans et qu'il faut 9 ans et demi pour essuyer les plâtres…

  • [^] # Re: Proposition n°1: la production doit être durable

    Posté par  . En réponse au journal Cahier de doléances. Évalué à 1. Dernière modification le 08 février 2019 à 16:58.

    Si le faux dilemme est à la base de ton raisonnement, c'est évident qu'on ne peut pas discuter. Le fait qu'une large majorité des économistes ne sont pas d'accord avec ça devrait quand même te pousser à argumenter un peu plus : soit ils sont tous débiles (et dans ce cas, il faudrait les éclairer de tes lumières), soit ils ont compris un truc que tu n'as pas compris.

  • [^] # Re: Proposition n°1: la production doit être durable

    Posté par  . En réponse au journal Cahier de doléances. Évalué à 2.

    Je ne pense pas que c'est ce qu'ils veulent : ils ne veulent juste pas en perdre

    On en est tous là, à essayer d'imaginer ce que veulent les gilets jaunes, parce que le mouvement est tellement hétérogène qu'on peut toujours trouver de tout. M'enfin, il faut quand même être réaliste, je pense que le mouvement gilet jaunes est profondément anti-écolo (sa motivation à la base, c'est les taxes sur le carburant), et consumériste.

    il y a une grosse dimension décroissance qui est assez difficile à faire accepter.

    C'est pas rien de le dire.

    Mais il n'y a pas d'autre solution, le seul choix étant de savoir si on veut la choisir (maintenant) ou la subir (plus tard).

    C'est un superbe exemple de faux dilemme.

  • [^] # Re: ordinateur réchauffe-moi !

    Posté par  . En réponse au journal Debian et l'intégration continue. Évalué à 8.

    hormis l'hiver ou chauffer la pièce est un bonus somme tout à fait banale

    Le raisonnement n'a rien de banal, et ce facteur n'est jamais pris en compte dans les calculs d'économie d'énergie (par exemple, le temps à rentabiliser le remplacement des ampoules ou de l'électroménager par des systèmes moins consommateurs) ou dans le calcul du coût de fonctionnement d'un équipement (aquarium, télé en veille, chargeur non branché…). Ça dépend également du type de chauffage, quand on est au chauffage collectif, les conséquences ne sont pas du tout les mêmes que quand on vit dans une maison individuelle au chauffage électrique…

    Bon, après, au boulot, on a souvent des serveurs qui chauffent dans une pièce climatisée située en plein milieu d'un bâtiment chauffé. Ou des collègues qui apportent un chauffage d'appoint l'été parce que la clim est réglée pareil sur les bureaux en façade nord et sud l'été.

  • [^] # Re: Attaque par le compilateur

    Posté par  . En réponse au journal Bootstrap Binary seed. Évalué à 9.

    Je pense que tu n'as pas compris de quoi on parlait. Le but n'était pas d'éclaircir ce paragraphe confus, c'était de donner un exemple.

    Outre la taille gigantesque de tes blocs de texte, c'est avant tout un problème de clarté.

    Et pourquoi faut-il réfuter la pertinence de cette procédure réputée valide tant qu'il n'y a pas la condition que j'ai ajoutée ?

    Par exemple, pour moi, cette phrase m'apparait totalement vide de sens. Sa syntaxe est extrêmement ambigüe (est-ce que "tant qu'il n'y a pas" fait référence à "réputée valide" ou à "réfuter la pertinence"?), et les mots d'enchaînent sans signification, avec des références vagues à un contexte qui ne semble pas évoqué dans ton texte. Tu pourrais écrire :

    « Et pourquoi faut-il commanditer la perméabilité de cette orchidée réputée obscure tant qu'il n'y a pas la farine que j'ai ajoutée»

    que je ne verrais pas une différence en terme de sens.

  • [^] # Re: Proposition n°1: la production doit être durable

    Posté par  . En réponse au journal Cahier de doléances. Évalué à 2.

    et qu'on se passait à la place de déplacements en avion et des grands services de divertissement débiles

    Va falloir discuter un coup avec les gilets jaunes, alors, parce que ça me semble assez incompatibles avec l'injonction permanente à gagner du pouvoir d'achat.

  • [^] # Re: Proposition n°1: la production doit être durable

    Posté par  . En réponse au journal Cahier de doléances. Évalué à 1.

    Tu prends des hypothèses assez farfelus quand même. As-tu déjà fait payer l'entretien de tes objets courants ?

    Appelle un réparateur d'électroménager, ou fais faire un devis, et tu verras.

    beaucoup de pièces à changer sont peu chères. Par exemple mon adoucisseur d'eau et mon poêle à pellets ont eu un joint qui a lâché.

    Je ne suis pas sûr que beaucoup de gens virent leur machine à laver parce qu'un joint fuit. Évidemment, un joint qui fuit, ça peut te coûter moins de 100€ (déplacement, démontage et remontage).

    Et comme ces pièces sont répandus, il y en a en stock dans leur camionnette et ça ne coûte rien.

    Ça ne vaut que pour quelques pièces d'usure, et encore. Ça dépend de la quantité de modèles sur le marché.

    Ensuite l'électroménager ne demande pas un gros entretien

    Non, parce qu'il est jetable. Je suis assez vieux pour avoir connu l'époque où il était courant de changer les amortisseurs sur les machines à laver, ou les charbons sur les moteurs électriques. Quand tu conçois des appareils durables, il y a forcément des pièces qui deviennent des pièces d'usure, et changer ces pièces demandent de l'entretien.

    Donc bon, ton intervention rentable à partir de 300€, c'est un peu ridicule.

    Si c'était ridicule, alors les appareils qui tombent en panne lors de leur garantie seraient réparés. Ça dépend bien sûr de l'appareil et de la panne, mais c'est rarement le cas. Je ne vois pas pourquoi les vendeurs d'électroménager préfèreraient une solution moins rentable… s'ils foutent à la benne un appareil dont la réparation demande une demi-heure de démontage, c'est bien qu'ils sont perdants.

    Et ce genre d'électroménager vit facilement ainsi pendant une dizaine d'années sans broncher

    C'est tout à fait possible que certains appareils tiennent 10 ans ou plus, mais je ne connais rien de la distribution (tu parles de moyenne, de médiane, ou tu es juste complètement au pif?). Dans tous les cas, il faut prendre en compte la vétusté de l'appareil, le manque à gagner quant à la consommation énergétique, rien n'est évident. J'ai par exemple chez moi un congélateur qui a plus de 20 ans. Si je l'avais changé il y a 10 ans, j'aurais probablement fait un meilleur geste pour la planète (en tout cas, vis-à-vis du bilan carbone) et pour mon portefeuille que de le garder.

    la réparation est pertinente d'un point de vue financier

    Je doute que ça soit vraiment le cas après la fin de la garantie légale, et je suis pratiquement sûr que c'est faux si tu as pris une extension de garantie.

  • [^] # Re: Attaque par le compilateur

    Posté par  . En réponse au journal Bootstrap Binary seed. Évalué à 6. Dernière modification le 06 février 2019 à 15:23.

    Tout ton problème est dans l'inadéquation entre ton ressenti quant à la qualité de tes textes :

    Est-ce quelqu'un qui s'y connait un peu ne pourrait pas essayer de mettre un terme technique sur le problème de SamWang (manque total de lucidité sur son incapacité à communiquer ses idées de manière intelligible et logique)? Ça permettrait d'éviter les injures et d'être un peu plus constructifs.

    D'un autre côté, si SamWang tu es suivi pour un problème médical, ça ne coûte rien d'en glisser un mot (sans forcément donner des détails dont on se moque); d'expérience les gens sont bien plus bienveillants quand ils savent pourquoi leur interlocuteur ne respecte pas les codes sociaux. Dans tous les cas, il semble que tu n'es pas «cablé» comme le commun des mortels, ce qui fait qu'un texte qui te semble clair, aéré, et logique, nous semble confus, jargonnant, et maladroit. Mépriser tes interlocuteurs n'arrange pas ton cas, puisqu'il est évident pour tout le monde que le problème vient de toi. L'art de la communication, c'est avant tout l'humilité de faire l'effort de passer un message clair, surtout si en face on n'a rien demandé.

    Quand je contribuais à Wikipédia, j'ai dû gérer à plusieurs occasions ce genre de situations, et c'est très compliqué, parce que malgré tous les efforts faits des deux côtés, les contributions de la personne "dyscommunicante" ne sont pas constructives. Souvent, le dialogue et la participation à un projet collectif entrent dans une démarche thérapeutique dans l'esprit du contributeur, mais cette démarche finit par être contre-productive (exclusion, sentiment de paranoïa, tensions chez les contributeurs réguliers, dégradation de la qualité du projet parce qu'on s'est «forcés» à accepter quelques contributions de mauvaise qualité, etc).

  • [^] # Re: Proposition n°1: la production doit être durable

    Posté par  . En réponse au journal Cahier de doléances. Évalué à 1. Dernière modification le 06 février 2019 à 10:56.

    Les artisans sont comme tout le monde, ils veulent être payés pour leur travail. À ma connaissance, peu d'artisans sont millionnaires, et il existe des «mafias» rémunératrices bien plus choquantes (notaires?).

    Évalue simplement le coût d'une réparation de lave-vaisselle. Tu dois te déplacer chez le client, démonter l'appareil, diagnostiquer la panne, remonter l'appareil, commander la pièce (parce que bon, il est peu probable que tu aies du stock sur toutes les pièces possibles de tous les appareils possibles), revenir une semaine après, re-démonter l'appareil, remplacer la pièce, tester si ça marche bien, et couvrir une éventuelle erreur (erreur de diagnostic, boulette lors du démontage, bris de pièce ou panne concommittante du type «mettre du neuf avec du vieux» qui peuvent en plus créer des conflits avec les clients). Bref, tu en es pour plusieurs dizaines de km de déplacement en moyenne (avec quoi, une heure de conduite?), une ou deux heures de main-d'œuvre, l'immobilisation d'un véhicule sur plusieurs heures, la gestion de commande, de stocks, et de factures. Ça fait quoi, au moins 50€ pour le véhicule, 100€ de main d'œuvre, plus le prix de la pièce et ta marge dessus, la TVA, et les frais fixes (gestion, prise de RDV). Pour les artisans, tu peux aussi ajouter le fait qu'ils ne travaillent pas forcément 40h/semaine et qu'il faut bien qu'ils compensent les jours où ils n'ont pas grande chose à faire et/ou les coûts supplémentaires d'employer quelqu'un ou de gérer les périodes où l'activité est trop importante. Bon, là, on en est facile à 300€ pour une panne «simple».

    Tu pourrais descendre les coûts substantiellement si tu crées une grosse entreprise de réparation et que tu demandes aux gens d'apporteur leur matériel. Tu peux ainsi avoir plus de stock, sous-payer tes techniciens, mieux gérer leur temps de travail, etc. D'un autre côté, la qualité du service rendu est certainement plus douteuse (moins de temps passé avec les clients, pas d'évaluation du contexte (humidité, installation électrique, évacuation…) et donc moins bon diagnostic des pannes, baisse de compétence et de motivation des employés, et ça demande aux clients de se déplacer, de louer éventuellement une petite camionette pour apporter et aller chercher leur matériel… Bref, la qualité de service est beaucoup plus faible, peut-être que ça peut t'arranger toi parce que tu disposes de la force physique, de la disponibilité et de la logistique pour que cette solution te convienne, mais ça n'est pas le cas de tout le monde.

    Bref, un modèle où les propriétaires d'électroménager pourraient bénéficier de réparation «low cost» qui rendraient la réparation et la maintenance des appareils rentable sur le long terme par rapport au système actuel où on achète pas cher et on jette, ça demanderait forcément une armée d'esclaves mal payés et des réparations au rabais. La réparation, ça ne peut être rentable que si tu ne comptes pas tes heures à toi, et que tu ne comptes pas non plus le coût de tes erreurs lors des réparations (commande de la mauvaise pièce, casse, risques liés à du bricolage non-règlementaire…).

    À mon avis, si tu veux un modèle pérenne, il faut forcément passer pas un système de location et de contrat de maintenance. Dans un tel modèle, tout le monde a intérêt à avoir un matériel fiable, de le remplacer le moins possible, d'assurer la maintenance à périodicité régulière, etc. Par contre, évidemment, ça coûte beaucoup plus cher pour le client. Le fond du problème, c'est que la fameuse hausse du pouvoir d'achat, ça repose sur les gains de productivité et l'exploitation d'ouvriers chinois qui eux, n'ont pas de pouvoir d'achat. Le jour où les ouvriers chinois vont être payés autant que toi, alors tu vas payer tes appareils à leur «vrai» prix, et ça va faire tout drôle.

  • [^] # Re: Attaque par le compilateur

    Posté par  . En réponse au journal Bootstrap Binary seed. Évalué à 7. Dernière modification le 06 février 2019 à 08:54.

    d'autre part, tu n'as aucune garantie de l'absence de passage de la théorie à la pratique et le seul nettoyage du code tel que tu l'évoques dans ton premier paragraphe ne règle pas tout, tu vas le découvrir ci-dessous.

    Sauf que tu parles d'un problème tellement différent que la discussion est carrément hors sujet, je trouve. Le problème que tu évoques n'a rien à voir avec le compilateur ; si tu veux juste dire que la confiance dans le compilateur n'est pas suffisante pour avoir confiance dans un ordinateur, alors oui, c'est trivialement vrai. Mais le nombre d'exemples qui pourraient poser de tels problèmes est quasiment illimité (noyau, bibliothèques externes, drivers, matériel, routeurs…).

    Sur le fond, les problèmes que tu évoques sont théoriquement possibles, mais ils sont détectables, et c'est ça qui est rassurant, dans une certaine mesure. Si un binaire, une fois exécuté, n'a pas le même comportement sur deux machines différentes (il envoie une trame réseau chiffrée quand il est exécuté sur une machine et pas sur l'autre, par exemple), alors tu as identifié un vrai problème. Le constructeur prend quand même un risque majeur en introduisant, de cette manière, «en dur», des protocoles espions. Il pourrait du jour au lendemain se faire interdire de vente, par exemple. D'autre part, un tel truc «en dur» dans le matériel peut difficilement être mis à jour, et il ne peut qu'être très sensible à toute modification de l'environnement logiciel. Enfin, il semble tellement plus facile d'introduire des backdoors dans le matériel que d'analyser les binaires et d'y introduire des instructions supplémentaires que ça me semble plutôt relever de la science fiction.

    Autrement, rien à voir, mais quand tu te retrouves à -50 avec 4 commentaires, c'est peut-être un signe qu'il est l'heure de prendre tes médicaments.

  • [^] # Re: Proposition n°1: la production doit être durable

    Posté par  . En réponse au journal Cahier de doléances. Évalué à 2.

    Je ne suis pas sûr que le principe de coût à long terme ait une réelle signification dans ce contexte. Bien sûr, ça serait mieux de ne pas balancer sa voiture ou sa machine à laver à la casse au bout de 5 ou 10 ans. Mais l'argument du coût, à mon avis, ne tient pas, notamment à cause de la maintenance. Parce que oui, maintenir en fonctionnement un appareil qui a 20 ans, ça demande de la maintenance, changer les pièces d'usure, faire des révisions, décrasser des trucs. Et la maintenance, soit c'est du temps de perdu, soit c'est de l'argent. Si ta machine à laver, tu l'achètes plus cher, et qu'en plus, il faut faire venir un technicien tous les deux ans pour faire une révision, alors c'est juste un gouffre financier. C'est certainement mieux pour la société, c'est plus écolo, et ça donne du travail à quelqu'un. Sauf que c'est une catastrophe pour ton budget. C'est là que tu te prends le fameux coût du travail dans la tronche : en effet, le travail coûte cher, il coûte tellement cher et les objets manufacturés fabriqués à la chaîne par des robots (ou des chinois) sont tellement peu chers que pour la plupart des objets, rien que le diagnostic de la panne par un professionnel risque de coûter plus cher que l'achat d'un matériel neuf.

    Une solution pérenne qui inciterait à la production perenne serait la location et le contrat de maintenance. Mais le coût est très substantiel. Au moment où on parle de pouvoir d'achat, l'idée de payer à terme une télé ou un lave-linge deux fois plus cher semble hors de question.

  • [^] # Re: Proposition n°1: la production doit être durable

    Posté par  . En réponse au journal Cahier de doléances. Évalué à 2. Dernière modification le 05 février 2019 à 17:33.

    Peut-être pourrait-on inventer une sorte d'anotation à ajouter sur les étiquettes indiquant la durée de vie en moyenne de ce produit

    Je ne vois pas comment c'est imaginable, étant donné la durée de vie moyenne d'un modèle de télé ou de machine à laver. Tes données tomberaient que le modèle ne serait déja plus en vente! Et les données de tracking, comment tu les obtiens? Tu peux éventuellement avoir des infos sur les taux de retour pendant la période de garantie, mais au-delà, les gens vont balancer ton produit à la déchetterie quand il ne fonctionnera plus, ou ils vont décider de changer un modèle qui pourtant fonctionne bien… Tu n'as aucune donnée fiable là-dessus.

    Tu ne peux même pas imaginer fonctionner par marque. Si tu prends les enquêtes des associations de consommateurs, type UFC-que-Choisir, le manque de corrélation entre la qualité et, d'une part, le prix, et d'autre part, la marque, est très surprenant à première vue. À deuxième vue, ça s'explique par le fait que les marques partagent leurs plate-formes, leurs usines, leurs fournisseurs, bref, que l'usine d'assemblage est probablement un meilleur indicateur de qualité que la marque. D'autre part, le prix des produits varie tellement entre les promotions, les soldes, les destockages, la vente à distance ou en magasin, que le produit n'a pas "un" prix, il en a autant que de magasins et de jours dans l'année—et ça n'est même pas irrationnel : quand le vendeur n'a plus que deux machines à laver d'un certain modèle dans son stock, il va les brader, quand un concurrent a une politique de prix agressive, il va baisser sa marge…

    Au final, même si tu connaissais le prix de fabrication de ton appareil, je ne sais même pas si ça te donnertait une information fiable. Le même appareil peut être fabriqué en Espagne ou en Pologne, à qualité identique, le prix sera forcément différent. La technologie utilisée peut être plus récente (et donc il faut amortir la R&D). Les concepteurs ont aussi pu se planter, utiliser des technologies trop coûteuses, des pièces inadaptées, faire des mauvais choix d'ergonomie ; les entreprises peuvent trop payer leurs dirigeants ou mal localiser leurs usines, leurs entrepôts, mal gérer la logistique… Bref, il y a tellement de raisons pour expliquer que même le prix de revient n'est pas un bon indicateur… Au final, je ne sais même pas si les fabriquants eux-mêmes connaissent réellement la qualité et le potentiel sur le long terme des appareils qu'ils vendent (vieillissement des plastiques, des caoutchoucs…).

  • [^] # Re: Attaque par le compilateur

    Posté par  . En réponse au journal Bootstrap Binary seed. Évalué à 3.

    Je pense que c'est plus une expérience de pensée qu'un risque réel, pour plein de raisons. Déja, il faut que le compilateur compromis ait été introduit il y a très longtemps, au début de la chaine, puisque la compromission ne peut plus être introduite en cours de route. D'autre part, il ne semble pas très compliqué de «nettoyer» une distribution une fois que la faille est identifiée (il suffit de compiler gcc avec un autre compilateur du marché, puis de recompiler gcc avec lui-même, et de recompiler tous les éléments du système : en quelques heures, pouf, la faille introduite 20 ans auparavant n'existe plus. Ça fait beaucoup d'efforts pour pas grand chose!

    Par contre, ce qui est intéressant, c'est la question autour de l'idée de prouver que les compilateurs ne sont pas compromis de cette manière. Si on analyse le binaire du compilo avec un outil compilé, qui prouve que le compilateur n'a pas fait en sorte que l'éditeur de binaire ne cache pas les bouts compromettants? Et si on utilise un autre compilo du marché, qui prouve qu'il n'a pas non plus lui aussi été affecté? C'est tellement improbable que ça ne représente pas un risque réel, mais c'est plus une question philosophique, et une attaque sur le principe souvent répété de la sûreté des logiciels libres par l'inspection du code.

  • [^] # Re: Agressivité

    Posté par  . En réponse au journal En Francilie, on aime les oignons !. Évalué à 3. Dernière modification le 31 janvier 2019 à 17:49.

    Du peu que j'ai cherché à comprendre, il n'y a pas vraiment de mouvance anarchiste, plus tôt des anarchistes. Un peu comme avec les athées qui ne forment pas une mouvance cohérente mais juste des ensembles de gens.

    Je ne parlais pas de la cohérence de la mouvance, mais de la cohérence des idées. Pour reprendre l'exemple des athées, ils ne sont pas organisés en communauté, et ils ne s'identifient pas en tant que communauté (en particulier en France), mais ça n'empêche que leurs idées forment un tout cohérent. Les anarchistes, au contraire, communiquent sur le mode «vous ne comprenez pas ce qu'est l'anarchisme», ou «l'anarchisme, ça n'est pas ça, ou ça, ou ça». Quand je ne comprends pas, je cherche à comprendre, mais si on ne me l'explique pas, ou si les explications sont incohérentes (style «on n'est pas complotistes mais il y a un complot entre les multinationales et les États»), ça ne va pas m'avancer.

  • [^] # Re: pourquoi ?

    Posté par  . En réponse au journal Don-quichottisme : faire avouer un bridage Internet. Évalué à 3. Dernière modification le 31 janvier 2019 à 17:34.

    C'est juste que tu refuses de considérer la qualité minable du couscous boulettes qui nous est servi.

    Mouais, je pense qu'il faut juste arrêter de délirer, c'est une histoire de niveau d'un service grand public par rapport à des coûts d'amortissement, de maintenance, et de service. Il existe un certain nombre d'opérateurs grand public qui se placent sur des créneaux et une communication légèrement différente, avec une grosse concurrence sur les prix, et un service qui est tiré vers le minimum pour maintenir des prix concurrentiels.

    Personnellement, pour l'utilisation que j'en fais à la maison, je trouve que les offres existantes (Box+TV en ADSL) pous ~ 40€/mois sont raisonnables. Je ne me verrais pas payer 100€/mois pour un service client avec des techniciens qui parlent français sans accent et qui ont déja ouvert un terminal dans leur vie. Ni pour avoir un service qui me garantit de me rétablir ma ligne dans les 20 minutes. Le service, les options techniques, la haute disponibilité, le matériel de qualité professionnelle, tout ça se paye (combien? 100€/mois, 200€?). La seule chose qu'on peut regretter, éventuellement, c'est que le jeu de la concurrence dans ce domaine ne permette pas de faire émerger des offres réellement différentes qui se placeraient sur des marchés différents. Mais ça, ça dépend du secteur d'activité, des coûts associés, des besoins des clients, s'il y avait du pognon à se faire dans de tels marchés, alors il y aurait des acteurs économiques qui prendraient cette place. La seule explication que je vois, c'est que la fourniture d'un service de qualité "non minable" coûterait probablement plus que ce que la grande majorité des utilisateurs souhaiterait dépenser. À commencer par la box, par exemple, qui, ne peut pas être amortie sur cinq ans étant donné l'évolution du matériel, la masse de stock à gérer du fait de l'évolution du marché, le taux de panne…

  • [^] # Re: Agressivité

    Posté par  . En réponse au journal En Francilie, on aime les oignons !. Évalué à 6. Dernière modification le 31 janvier 2019 à 14:51.

    On a plein de personnes déjà convaincues à aider.

    Je ne sais pas trop à quel nombre "plein" peut se référer. En tout état de cause, si on se base sur les sondages d'opinion ou sur les résultats des élections, je ne suis pas sûr que vous soyez tant que ça, même si cette réalité ne vous est probablement pas agréable.

    il est tout à fait sain que des micro-communautés s'organisent par affinité loin des moules qui nous sont imposés.

    OK, mais quelle est donc l'utilité alors de diffuser de la publicité pour ces réunions par voie d'affichage? Soit ces réunions sont destinées à être confidentielles, et il faudrait donc diffuser leur date par les canaux appropriés, soit elles sont destinées à un large public. Pourquoi aussi mouiller le logiciel libre là-dedans? Le logiciel libre n'a rien demandé, c'est un outil, pas un instrument de propagande politique.

    Sur le fond, tu peux organiser autant de micro-débats entre anarchistes et/ou communistes (sans les trotskystes, les marxistes, les léninistes etc. qui, si j'ai bien compris, seront également reçus à coups de pelle). Vous allez refaire le monde entre vous, qui vous êtes bien sélectionnés pour être d'accord (enfin, d'après ce que tu dis, vous n'êtes quand même pas d'accord, ce qui confirme à mon avis la dimension fractale des théories politiques de l'extrême gauche jusqu'au moi-isme). Et une fois que vous serez d'accord sur le monde que vous voulez mettre en place, comment comptez-vous faire pour changer les choses en pratique? Le monde extérieur étant plein de bourgeois qui se vouvoient quand ils ne se connaissent pas, sans compter les États-Nations et les multinationales qui ont des macro-réseaux mondialisés pour contrôler la vie des individus, il va falloir les convaincre de changer les règles et les rapports de force pour, soit vous permettre d'exister et de vivre selon vos propres règles qui sont incompatibles avec celles du reste de la société, soit imposer ces règles à tout le monde. En pratique, comment ça se passe? Vous allez enrichir un capitaliste propriétaire d'une usine de pelles?

  • [^] # Re: Agressivité

    Posté par  . En réponse au journal En Francilie, on aime les oignons !. Évalué à 3.

    Ce n'est pas de la théorie du complot que d’énoncer que les GAFAM/BATX/NATU utilisent nos données pour leurs jouissances personnelles.

    Ça n'est pas du tout ce qu'il dit. Il dit, texto, "Les États-Nations et [les] multinationales qui cherchent à contrôler nos vies".

    Les multinationales accumulent et utilisent les données personnelles pour faire du pognon. "Leur jouissance", ça ne veut rien dire, une entreprise ne va pas se palucher sur tes photos. Ils récupèrent des données, légalement la plupart du temps, même souvent avec la complicité active de leurs utilisateurs, et les monnaient. Éventuellement, les publicitaires qui font appel aux services des GAFAM cherchent à t'influencer pour que tu achètent leur trucs (on reste quand même loin du contrôle de ta vie, au mieux, ils influencent l'utilisation que tu fais de ton pognon, j'espère quand même que dans la vie il y a des choses plus importantes que ça).

    Les États qui cherchent à contrôler ta vie, là par contre, je ne suis pas sûr de comprendre d'où ça peut venir. La dérive autoritaire et administrative dans de nombreux pays cherchent à mettre de plus en plus d'informations privées dans les mains des services de renseignement, pour répondre aux demandes du pouvoir et/ou à l'idée compliquée de pouvoir empêcher les crimes et délits avant qu'ils n'aient lieu. Les États ont également les moyens de subventionner certaines choses et pas d'autres, pour influencer ton mode de vie (par exemple, rendre l'essence plus chère ou les transports en commun gratuits pour t'inciter à moins circuler en voiture). On peut aussi t'inciter à aller voir des médecins qui respectent les tarifs de la sécu, ou à faire des études payées par l'État plutôt que des filières privées… À l'extrême, les États peuvent déclarer ce qui est légal et ce qui ne l'est pas, mettre les gens en prison, etc. Ça n'est pas nouveau, est-ce que c'est ça que l'OP veut dire? Il se revendique anarchiste, et j'admets que je n'ai jamais réussi à comprendre l'anarchisme comme un ensemble d'idées cohérentes et opérationnelles, mais comme tout est sous-entendu dans ce qu'il dit, ça n'aide pas beaucoup. En tout cas, de mon point de vue, imaginer que l'État ou les multinationales (individuellement ou collectivement) ont pour objectif de contrôler nos vies (organisent des réunions pour décider de ce qu'ils veulent qu'on fasse de nos vie et comment ils vont nous l'imposer sans qu'on s'en rende compte, ou quelque chose comme ça) est par définition du complotisme, non?

  • [^] # Re: Agressivité

    Posté par  . En réponse au journal En Francilie, on aime les oignons !. Évalué à 9. Dernière modification le 31 janvier 2019 à 13:12.

    Y'a pas de "mot de passe" toute la comm' est très claire : autonomisation, autodéfense…

    Je ne sais pas si tu parles de l'affiche ou du texte du journal. L'affiche elle-même contient pas mal de mots de passe : "GAFAM(s)", "surveillance de masse", "censure"… Le journal, lui, est tellement truffé de mots de passe qu'il en est incompréhensible;

    Nous ne sommes pas dans le complotisme : au contraire, on est là pour mettre les mains dans le cambouis pour reprendre le contrôle face aux États-Nations et aux multinationales qui cherchent à contrôler nos vies

    Tu n'as pas l'impression que les deux parties de cette phrase sont en parfaite contradiction?

    Pas d'illuminatis ou de reptiliens en vue lol

    Je ne vois pas le rapport entre les illuminatis et le complotisme.

    Quant au trotskysme, c'est encore un simple préjugé de ta part. J'emmerde les trotskystes, les appellistes, les marxistes-léninistes et toutes les avant-gardes éclairées autoritaires qui cherchent à prendre le pouvoir sans en changer les règles.
    Notre collectif est constitué de communistes libertaires et d'anarcho-communistes.

    Le drame de la fragmentation du marché touche vraiment à tous les domaines :-)

    on veut partager nos compétences, mutualiser nos besoins et prendre conscience collectivement des enjeux politiques autour des nouvelles technologies.

    Vous voulez surtout le faire en petit club, avec des gens qui se tutoient, qui sont tous d'accord sur tout (ou qui font semblant de l'être), et ne surtout pas devoir expliquer à un bourgeois suppôt des GAFAM comment installer une distribution Linux.

    Tu mélanges simplement les combats. La société est diverse, tu vas trouver des gens qui utilisent Linux ou qui contribuent au logiciel libre de tous les bords politiques. Si tu fais une réunion sur les logiciels libres, qu'est-ce que ça peut te faire que le mec qui t'installe ta distribution est libéral, contre les foulards rouges, ou pour le durcissement des quotas de pêche? À force de ne cotoyer que des gens qui sont d'accord avec toi (ce qui finit par être le cas si tu menaces de coups de pelle les autres qui auraient l'audace de venir s'intéresser à tes réunions sur le logiciel libre), tu t'éloignes complètement de l'objectif de vivre en commun avec une société complexe de plusieurs dizaines de millions de personnes, autour de règles décidées et acceptées en commun. Du même coup, tu t'organises pour ne jamais avoir à argumenter quoi que ce soit, et tu ne risques pas de prendre le risque de changer d'avis sur quoi que ce soit.

  • [^] # Re: Agressivité

    Posté par  . En réponse au journal En Francilie, on aime les oignons !. Évalué à 10.

    Je suis assez d'accord. Les forces de l'ordre font bloc pour défendre une culture inacceptable (tutoiement, couverture de bavures, rapports et procès-verbaux commportant des omissions ou des éléments manifestement faux, abus de droit…). Typiquement, les policiers conspuent la justice pour une forme de laxisme, sans jamais remettre en question la qualité des dossiers (enquêtes à charge, vices de forme…), et sans jamais remettre en causes leurs méthodes de travail. Un exemple frappant, c'est de voir la quantité de gens qui sortent des commissariats ou gendarmerie sans avoir pu déposer plainte, ça illustre quand même l'idée que les OPJ se sentent complètement couverts par leur hiérarchie pour tout un tas de pratiques clairement inacceptables.

    C'est aussi dû à une forme d'homogénéité sociale qu'il est très difficile de briser (je n'envie pas le sort des femmes et des arabes dans la police…), et d'une culture administrative très ancienne (l'esprit de corps fait partie de leur formation, et la voie hiérarchique est totalement homogène du fait des promotions internes). À décharge, on recrute des fonctionnaires de police dans le bas de la grille de la fonction publique, avec probablement l'idée ancienne du maintient de l'ordre qui nécessite des muscles et de l'obéissance. Sauf que le travail de la police est de plus en plus administratif, et que naviguer dans la justice moderne et toute sa complexité juridique, l'évolution de la jurisprudence, les lois qui se succèdent à un rythme fou, les ordonnances qui tombent ou non à n'importe quelle date, qui se contredisent, qui contredisent les instructions hiérarchiques… Et au final, un procès verbal rédigé en vitesse par un agent de terrain, bourré de fautes d'orthographes et de formulations peu claires, va faire l'objet d'un débat contradictoire entre avocats super-spécialisés, c'est problématique.