Lettre à Madame la ministre de la Culture concernant les abus de DRM

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62
26
oct.
2012
Culture

Alors que la distribution dématérialisée d’œuvres culturelles se développe, j’ai constaté ces dernières années des abus commis par certains distributeurs de contenus verrouillés envers leurs clients. Concrètement, des fournisseurs utilisent leurs systèmes de verrouillages (DRM pour digital restriction management, c‐à‐d mesures techniques de privation) en supprimant à distance ou en rendant inutilisables les copies légalement achetées par leurs clients. Le dernier exemple en date est la fermeture arbitraire du compte Amazon d’une lectrice Kindle, qui a entraîné la perte de tous les livres numériques qu’elle y avait achetés.

Ces abus, qui constituent une régression inacceptable par rapport à la distribution physique, sont de plus en plus nombreux. J’ai donc soumis à la Ministre de la Culture une idée de loi qui devrait permettre de décourager et d’atténuer ces abus, en obligeant les distributeurs à rembourser leurs clients, de façon à les rendre financièrement responsables de leurs abus.

Cette lettre, que je souhaite rendre publique, est reproduite en seconde partie. Elle est mise à disposition dans divers formats et sous licence CC-BY-SA 3.0. N’hésitez pas à la reprendre et à la diffuser largement.

Modification du code des marchés publics italien imposant l’usage du logiciel libre

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49
7
sept.
2012
Communauté

Le parlement italien a voté le 7 août 2012 une modification du code des marchés publics stipulant que :

L’acquisition de logiciel propriétaire n’est autorisée que dans le cas où une analyse comparative, technique et économique, aura démontré l’impossibilité d’adopter des solutions open source ou toute autre solution déjà développée (à un coût inférieur) au sein de l’administration publique.

Cette modification ne peut qu’encourager fortement l’utilisation des logiciels libres dans l’administration publique italienne, et devrait servir d’exemple au nouveau gouvernement français pour prendre une initiative similaire, 13 ans après la proposition de loi du sénateur Laffitte qui proposait, de manière encore plus radicale, l’interdiction du logiciel propriétaire à partir de 2002 dans l’administration française, et qui avait suscité 337 (!) commentaires sur LinuxFr.org.

La loi Godfrain sur la fraude informatique modifiée

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35
29
mai
2012
Justice

La loi française sur l'identité numérique vient de rehausser les peines pour les actes de fraude informatique, en particulier visant les systèmes d'information de l'État. Bon, sur le principe on se dit pourquoi pas. Maintenant dans la pratique les sanctions sont complètement disproportionnées, puisque l'attaque d'un système d'information de l'État est dorénavant sanctionné par 7 ans d'emprisonnement (peine maximale) !

Données personnelles donne quelques exemples intéressants de comparaison, car 7 ans d'emprisonnement dans le Code pénal c'est :

  • « Organiser la traite d’être humains (art. 225-4-1).
  • Tuer quelqu’un involontairement en état d’ivresse manifeste au volant d’un véhicule terrestre à moteur (art. 221-6-1).
  • Créer un réseau pédophile et diffuser volontairement des images à caractère pédopornographique sur Internet (art. 227-23).
  • Révéler publiquement le contenu d’un document classifié très secret défense par le dépositaire du secret (par exemple les codes de lancement d’un missile nucléaire – art. 413-10).
  • Révéler publiquement l’identité d’un agent secret, mais seulement à la condition que cette révélation cause une atteinte à son intégrité physique (par exemple si la révélation conduit à des actes de torture, art. 413-13).
  • Et maintenant aussi : lancer Nessus contre impots.gouv.fr »

Difficile de ne pas se demander si c'est vraiment raisonnable…

NdM : l'article évoque aussi une erreur qu'aurait commise le législateur en confondant les systèmes de traitement automatisé de données et les systèmes de traitement automatisé de données à caractère personnelles.

Jeudi du libre de mai 2012 à Lyon : Hadopi, Pipa, Acta et consorts : des menaces pour la liberté ?

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8
3
mai
2012
Communauté

La personne initialement chargée de cette conférence n'ayant finalement pas pu venir, ce jeudi a bien failli être annulé, expliquant cette annonce plus que tardive. Heureusement, notre président a accepté de se charger de ce sujet en faisant une synthèse des différentes lois en cours de discussion dans plusieurs pays.

Cette conférence sera donc l'occasion de présenter de façon assez générale les lois qui menacent notre liberté sur internet. Nous aurons ainsi l'occasion de faire le tour de la plupart des projets de loi comme Pipa, Sopa, Hadopi 2 ou encore Acta.

Sondage j'achète un ordinateur pour 2012, comment vais-je me faire rembourser le prix des logiciels non désirés?

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3
4
mar.
2012
  • le prix sera déduit directement au passage en caisse (sur simple demande de ma part, en partant sans les codes d'activation) :
    80
    (5.6 %)
  • je me réfère au guide de remboursement décrit dans http://non.aux.racketiciels.info/guide/ :
    221
    (15.4 %)
  • je me tourne vers l'action de protestation et campe devant le vendeur, le directeur du magasin, le tribunal, la DGCCRF, ... :
    55
    (3.8 %)
  • j'achète mon ordinateur en pièces détachées, pas de vente liée dessus :
    982
    (68.4 %)
  • je n'achète que des machines virtuelles dans le grand nuage :
    44
    (3.1 %)
  • pas besoin de faire tout ceci, la vente liée ou forcée n’existe pas dans mon pays (merci de préciser) :
    54
    (3.8 %)

Total : 1436 votes

Journal La compta, les logiciels et les lois

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Étiquettes :
17
20
oct.
2011

Saviez-vous que le choix d'un logiciel de compta, fut-il libre, n'est pas anodin au regard du fisc et des lois ?

Si votre logiciel est certifié vous avez tout bon. S'il ne l'est pas, vous voudrez bien vous renseigner et vous entourer de précautions, car si vous ne rentrez pas dans les clous...

http://www.etapeparetape.net/creation-dentreprise/comment-choisir-son-logiciel-de-comptabilite-3921

Mais tous les logiciels ne répondent pas à ces obligations et les conséquences peuvent être « lourdes » dans la mesure où les sanctions peuvent aller, (…)

De l'interdiction de publier certains logiciels

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41
15
mai
2011
Justice

Le but cette dépêche est de discuter de l'interdiction de publier certains logiciels, donc de limitations du droit moral des auteurs sur certains types de logiciels (elle fait suite à une discussion commencée sur le salon Solutions Linux).

Il n'est pas question ici :

  • de limitations indirectes, dues par exemple à des brevets logiciels (pour les zones où ils existent légalement) ou au refus de publication sur telle ou telle plateforme par choix d'un opérateur privé (genre PommeStore). Je m'intéresse ici aux cas d'interdictions prévues directement par la loi, et concernant la publication ;
  • des utilisations illégales de logiciels dont la publication est autorisée (attaquer des systèmes d'information avec des logiciels d'intrusion ne signifie pas que ces logiciels sont interdits, c'est l'utilisation qui est illégale – et c'est bien toute la question de ce journal, la différence entre l'outil et ses utilisations ou certaines de ses utilisations).

La loi française DADVSI avait établi une première (en France) : l'interdiction de publier certains logiciels « permettant la suppression ou la neutralisation de tout dispositif technique protégeant un logiciel » (les fumeuses menottes techniques appelées DRM). Article L122-6-2 du Code de Propriété Intellectuelle

Le L122-6-1 encadre aussi les conditions de l'interopérabilité.

On peut aussi citer les logiciels de chiffrement qui étaient limités à la publication en France, jusqu'à la loi [LCEN].

Le gouvernement français envisage (on attend encore les détails de l'implémentation retenue) d'interdire une nouvelle catégorie de logiciels, ceux pouvant servir à indiquer les positions de radars.
Par exemple un article 01net : « Mais pas seulement : les logiciels pour smartphone et les GPS (mobile ou intégré aux tableaux de bord des voitures) équipés d’une fonction d’avertisseur et tous les autres appareils permettant de signaler la position des radars sont concernés. (…) La diffusion de logiciels pour smartphone avec localisation des radars sera, elle, prohibée. »

Que pensez-vous de ces types de limitation du droit moral des auteurs de logiciel ? Dans quels cas estimez-vous que ces limitations sont justifiées/utiles/légitimes ? Les auteurs de logiciels libres vont-ils râler contre la future législation sur les radars, comme ils l'ont fait pour DADVSI, HADOPI, etc. ? Connaissez-vous d'autres cas d'interdiction de publication de logiciels, en France ou ailleurs ?

Journal Décret d'application de la LCEN

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25
1
mar.
2011

Vous vous souvenez peut-être d'une loi parue en 2004 nommée loi pour la confiance dans l'économie numérique (LCEN). Pour ceux qui ne se rappellent pas de son contenu, le texte est accessible ici : http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexteArticle.do?idArticle=LEGIARTI000022469889&cidTexte=JORFTEXT000000801164&dateTexte=20110301

Bien entendu, les décret d'applications correspondants ne sont pas tous parus en 2004. Il a même fallut attendre pas mal de temps avant de les voir arriver. Le dernier en date est tout récent : il a été publié ce matin. Vous pouvez l'admirer ici (…)