rdhlnn a écrit 183 commentaires

  • [^] # Re: Pollen

    Posté par  . En réponse au journal Gabarit Abrupt pour Livre Libre. Évalué à 3.

    Merci ! Oui bien sûr ! Son guide est une lecture intéressante. D'ailleurs, nous le citons dans nos recommandations !

    Un autre outil qui me vient en tête (et qui est très prisé) c'est gitbook. Jamais utilisé en tant que tel mais son équivalent en Rust mdBook, qui est de bonne facture.

  • [^] # Re: Pourquoi ne pas faire du libre ?

    Posté par  . En réponse au journal Gabarit Abrupt pour Livre Libre. Évalué à 5.

    En tant que maison, nous n'avons rien contre le copyleft (mais rien pour non plus). Par contre, notre préférence va au domaine public volontaire. Il y a a néanmoins beaucoup de réticence encore chez les auteurs. On y travaille, mais la route est longue…

    L'application de la clause NC est un compromis ; son application chez nous une sorte torsion (pas une application stricto sensu). Elle est destinée principalement à faire barrière à certaines pratiques peu convenables du milieu. Il est difficile de faire un parallèle entre l'économie du logiciel libre et celle du livre (encore plus du livre francophone, notamment par rapport à la force de frappe de certains acteurs) : j'ai expliqué quelques-uns de ces points dans ce commentaire et dans celui-ci. Il y a des pratiques par ex. de re-diffusion commerciale aujourd'hui avec des outils comme Createspace qui peuvent être nuisibles et également des cas relatifs aux poches ou aux traductions assez scandaleuses (et il faut aussi entendre que certains auteurs ne veulent pas que certains types d'autres personnes, physiques ou morales, aux valeurs divergentes se sucrent sur leur dos). Cette clause est une manière de garder un certain contrôle et peut-être de tisser du lien, puisqu'avec notre politique de partage (qui ressemble à une licence à réciprocité), nous levons gratuitement cette clause pour une création dérivée.

    si les auteurs ne s'attendent pas à gagner de l'argent, pourquoi ne feraient-ils pas profiter la communauté de leurs œuvres ? Si ce qui les dérange est que des personnes se fassent de l'argent avec leur travail

    C'est ce qui dérange en effet. Il s'attendent à gagner un peu d'argent (même très peu) ; il s'agit là, sans doute, dans notre époque, avec ses valeurs (que nous ne partageons pas), d'une reconnaissance (face souvent au silence qui entoure la création, quelques francs de droits témoignent d'un intérêt pour l'oeuvre créée). Et avec nous, ils gagnent de l'argent sur leurs ventes (entre 10% et 50% sur une vente). Et au-delà de ce point particulier, les réflexions sur la rémunération des auteurs sont un sujet d'une grande actualité. Il s'agit là d'une expérience, peut-être que demain de nouveaux modèles pérennes s'établiront (un vrai mécénat numérique qui permet de vivre, et non seulement de se payer une bière) et remplaceront le droit d'auteur.

    Vraiment, il n'y a pas de position idéologique ferme ici (si ce n'est notre goût pour le domaine public volontaire), un auteur qui nous proposerait un texte de qualité en copyleft, eh bien, nous l'éditerions avec joie.

    Et au-delà de ce propos particulier, il est aussi difficile pour de nombreux créateurs d'appliquer les réflexions du logiciel libre (des outils) à des œuvres littéraires. C'est le débat entre art et artisanat.

    Mais sur le fond, nous partageons vos réflexions, c'est pour cela que nous avons utilisé pour ce gabarit une licence MIT (et que nous mettons en avant le domaine public volontaire).

  • # Culpabilité et science-fiction

    Posté par  . En réponse au journal Pollution numérique. Évalué à 7.

    J'ai toujours un peu de mal avec cette tendance à culpabiliser le consommateur. Et pour le coup, il s'agit en plus vraiment d'un domaine où la majorité des efforts pourraient venir des multinationales du web, des grandes entreprises, etc. davantage qu'au niveau individuel, avec ce pauvre quidam qui a mauvaise conscience de voir son film en VOD plutôt que sur sa vieille télé cathodique.

    Par contre, au niveau des entreprises, la chose devient intéressante, je pense notamment au server farm solaire par ex. (même si quid de la production des cellules photovoltaïques). Peut-être faudrait-il davantage de transparence à ce niveau. Voire des taxes du genre pollueur-payeur (peut-être existent-elles déjà, je n'en ai pas connaissance…) mais qui visent précisément les acteurs du web en fonction par ex. du trafic.

    Par contre quant au volet science-fiction, je ne suis pas vraiment un techno-béat, mais peut-être que ces usages du numérique sont d'une part en train de se lier beaucoup plus intrinsèquement à notre identité que par ex. se déplacer en voiture. Il pourrait s'agir là d'un prolongement de notre vie sociale, des mécaniques de conscience, de notre construction psychologique, etc., voire d'une évolution réticulaire de l'espèce humaine (on va devenir des abeilles hédonistes), et d'autre part, que c'est peut-être par l'intermédiaire de cette densité numérique de notre société qu'apparaîtront certaines solutions radicales au problème écologique. Allez, on lâche les astronefs de la SF : une IA qui s'éveille par elle-même sur Internet, bienveillante et empathique dans un premier temps, elle trouve une solution à la production propre d'électricité avec un réseau de cerfs-volants hydroliens, tout en bossant parallèlement sur la fusion nucléaire et sur un plan pour que l'humanité puisse arrêter de travailler, vaquer à son ennui. Et c'est là qu'apparaissent des guerres, que l'IA se fâche, et que tout foire, comme d'hab'. Postscarcity et scarface.

  • # Github sur XP

    Posté par  . En réponse au journal Microsoft rachète Github. Évalué à 1.

    Ce que nous attendions finalement avec impatience, voilà : https://github.com/martenbjork/github-xp

    (Il faut passer par le Google Chrome Web Store… Ils sont facétieux les programmeurs parfois…)

  • [^] # Re: Et avec Github...

    Posté par  . En réponse au journal Microsoft rachète Github. Évalué à 2.

    Sans doute forké (par Gitlab ? Ils aiment bien copier Github, donc on ne sait jamais… Plus sérieusement, peut-être par quelques développeurs actuels pour rendre le projet indépendant), et après du côté de Github (nouvelle direction), peut-être abandon du projet Atom et convergence vers VS Code (en reprenant les fonctions intéressantes de Atom, manquantes dans VS Code).

    Et pour Electron… NW.JS ? En tout cas, la tendance va sans doute rester du côté de javascript.

  • # Et avec Github...

    Posté par  . En réponse au journal Microsoft rachète Github. Évalué à 5.

    Microsoft acquiert Atom et Electron…

  • [^] # Re: État français

    Posté par  . En réponse au journal L'État français adopte Matrix/Riot. Évalué à 4.

    Surtout que cet "Etat Français" adopte Riot… Quel climat social ?

  • [^] # Re: Classement

    Posté par  . En réponse à la dépêche Un nouveau type de contenus : les liens. Évalué à 2.

    On peut faire de l'ancien nouveau… En ajoutant simplement une ligne dans l'interface en dessous de (à côté de) :

    Trier par : date note intérêt dernier commentaire

    Qui apparaît lorsque l'on clique sur note, par ex. Pour dire simplement classement : du jour / de la semaine / du mois / de l'année / de l'éternité.

  • # Classement

    Posté par  . En réponse à la dépêche Un nouveau type de contenus : les liens. Évalué à 4.

    Ca me semble être une bonne idée, qui pourrait vraiment devenir très intéressante avec justement un système de tri "à la reddit".

    Surtout pour voir les meilleures contributions du jour / semaine / mois / année. Je pense à ceci. Je ne sais pas si c'est aisément applicable, ou si je suis passé à côté de cette fonctionnalité qui existe déjà…

    Cela pourrait être même généralisé. A titre perso, j'aime bien découvrir les dépêches "Meilleures contributions LinuxFr.org".

  • [^] # Re: Expérience littéraire

    Posté par  . En réponse au journal Copyleft is censorship. Évalué à 4.

    Je te remercie. Vu l'intérêt que semble susciter notre expérience --- j'en suis surpris et heureux ---, je ferai un petit compte-rendu lors du lancement, en mai, en insistant sur les questions autour du libre. Je te le notifierai. Nous éditons de la poésie, du théâtre, une littérature plutôt expérimentale, des essais en philosophie, en urbanisme, etc. Donc pas forcément en rapport avec les centres d'intérêt principaux de ce site, même si nous sommes des utilisateurs de linux et du libre plus généralement.

  • [^] # Re: Expérience littéraire

    Posté par  . En réponse au journal Copyleft is censorship. Évalué à 2.

    C'était une réponse rapide, mais je l'entendais dans le découpage que tu entends : culture et structures de production. Ou pour reprendre une distinction marxiste : infrastructures / superstructures. Séparer le marteau de Nietzsche et celui de l'artisan. En somme, réfléchir à des distinctions possibles entre artisanal et artistique. Mais à vrai dire… Cette distinction n'est pas tangible dans une critique radicale du droit d'auteur (sa suppression par ex.), voire un peu condescendante à l'égard du travail artisanal, de son silence appliqué, si on se place au niveau de leur valeur (pas seulement économique).

  • [^] # Re: Expérience littéraire

    Posté par  . En réponse au journal Copyleft is censorship. Évalué à 6.

    Je comprends ton interrogation. On a d'ailleurs écrit un petit texte qui expliquera un peu notre choix (qui ne plaira sans doute pas à tout le monde ; certains du libre grinceront des dents, et dans le milieu traditionnel, ça maugréera aussi sans doute, mais c'est la solution qui nous semble la plus adaptée).

    Tout d'abord, je respecte ton choix, et lui accorde une valeur certaine et pionnière, néanmoins, il ne me semble pas totalement approprié dans sa généralisation professionnelle (actuellement ; et j'espère que l'avenir me donnera tort).

    Pourquoi ? Le modèle économique du copyleft se base aujourd'hui sur plusieurs points que l'on ne retrouve pas dans le milieu littéraire. Par ex.: la fourniture de services en parallèle. On pourrait aussi se baser sur l'économie du don (et je le souhaiterais), mais cela laisse entendre une connaissance du milieu par les consommateurs/lecteurs/utilisateurs (combien de lecteurs connaissent la maison d'édition ayant édité un livre avant qu'il devienne un poche ?), une attention de ces consommateurs suite à cette connaissance (le souhait de payer deux fois le prix du poche, ou la volonté de faire l'effort de se rendre sur le site de l'auteur ou de l'éditeur pour le financer ou commander le livre, payer sa livraison, etc.), et le dernier point que je souligne vivement, pour une économie du don dans le milieu littéraire, il faudrait la bienveillance du milieu.

    Cette bienveillance n'existe pas. Tout simplement. Il me paraît peu vraisemblable que les différents éditeurs qui produisent du poche vont reverser avec bienveillance une somme pour un livre à succès qui ne nécessite nullement l'achat de ses droits. Même chose pour une traduction. La pensée libérale laisse entendre que la concurrence annihilerait de telles déséquilibres (je pense à certaines justifications libertariennes du copyleft), mais il faudrait un marché idéalement équilibré, sans distorsions, et des moyens de production répartis équitablement, une connaissance du marché par les consommateurs, etc. Tout ceci n'existe pas dans le milieu littéraire contemporain. Pour résumer : le marché du livre est relativement opaque, déséquilibré, les consommateurs peu informés (l'exemple ci-dessus des DRM), et ce marché tourne autour d'un bien vendu, sans services, dont les consommateurs francophones souhaitent principalement une matérialité papier.

    Un autre exemple les droits accordés par le CNL. L'article n'est malheureusement pas accessible sans abonnement. Pour le classement, tu peux le découvrir sur le forum de l'éditeur Le Bélial'. Pourquoi un tel classement, de tels noms ? Où est l'édition indépendante ? Un tel classement parce qu'il faut avoir les contacts, le temps, la connaissance de ces dossiers, et une personne disponible pour remplir tous les dossiers pour peut-être espérer obtenir quelques subventions.

    Il y a plusieurs degrés de lecture possible à ce problème (création artistique pure, commerce du livre, sa diffusion, le partage entre lecteurs, etc.) et à différents niveaux (distributeur, éditeur, auteur, lecteur, droits à l'étranger, etc.). Tu te places à celui du créateur, et tu imagines la création nouvelle qui peut découler de ton travail, sa liberté. Malheureusement, il existe d'autres niveaux, moins reluisants. Trois exemples qui me viennent : la traduction d'un recueil de poésie par une maison étrangère, l'édition nouvelle au format poche d'un essai philosophique, l'adaptation cinématographique d'un polar ; qu'en est-il de la rétribution financière dans ces cas ?

    A notre niveau, nous avons essayé de proposer un choix restreint de licences pour ne pas augmenter les confusions existantes autour de ce sujet déjà compliqué du droit d'auteur (la plupart des auteurs s'en fichent au final tant que leur texte est publié et qu'ils touchent leurs droits) : le choix "pragmatique" et le choix "idéaliste". Avec une attention première sur le lecteur, et une porte dérobée pour d'autres créateurs souhaitant faire oeuvre dérivée commerciale (dernier point à souligner à nouveau ; sinon, il n'y a pas de restrictions). Cela nous permet ainsi d'exclure les autres acteurs possiblement parasites de notre activité (ou de les forcer à la négociation). Il ne s'agit pas de LA solution, mais d'une solution qui nous semble la moins mauvaise en tant qu'expérimentation.

    Cette restriction commerciale "variable" a donc plusieurs avantages. Tout d'abord, elle plaît aux auteurs qui souhaitent apporter une liberté à leur texte, mais ont une certaine méfiance à l'égard du milieu littéraire. Ils se sentent protégés par une telle clause.

    Mais il ne faut pas se mentir. Souvent, les auteurs ne souhaitent pas que d'autres puissent se faire de l'argent sur leur travail. Pas tellement par attitude rapace, mais par un rapport singulier à la création. Ils se sentent simplement spoliés, trahis dans leur créativité. Les mentalités sont difficiles à changer. Le partage n'est pas concomitant de la création. Au-delà de ce sentiment, ils craignent aussi les autres acteurs du milieu (j'écoutais un auteur me raconter qu'il attendait encore le paiement de ses droits depuis deux ans…). Il ne faut en aucun cas croire que ce milieu est bienveillant. Un panier de crabes ! Et rien de neuf ! Voir la vie de Balzac, par ex.

    Tu penses au copyleft à un niveau créatif, mais à un stade commercial, le problème varie donc un peu. Sans cette restriction plastique, d'autres acteurs, ne modifiant en rien l'oeuvre originelle, pourraient la vendre. Il n'y aurait donc aucune possibilité de rétribution, pour l'auteur et l'éditeur (et quand je dis éditeur, il faut entendre : graphiste, correcteur, lecteur, traducteur, administrateur, etc.). Cette restriction commerciale trouve sa raison dans l'existence des nombreux intermédiaires. On pourrait retrouver quasiment le même EPUB, vendu à la base à 3 euros, à 2 euros chez un quelconque margoulin d'amazon (il y a sur cette plate-forme de nombreux exemples de cette pratique, notamment des livres du domaine public, accessibles gratuitement sur wikisource, vendus pour quelques euros sans aucune correction et avec une mise en page minimale).

    On a surtout voulu imposer (à nous-mêmes et à nos auteurs) la libre diffusion sans aucune restriction de l'oeuvre pour les lecteurs, ainsi que la possibilité d'effectuer des modifications si elles restent non commerciales. Pour une utilisation commerciale, il faudra l'accord de l'écrivain (comme expliqué ci-dessus). C'est une décision pragmatique qui tente de préserver le plus possible l'idéal de la liberté de l'information.
    Avec cette possibilité, un dramaturge pourra par exemple négocier (ou offrir) ses droits quant à une représentation théâtrale. Il aura le choix. Il pourra demander une quelconque somme dans le cas d'une traduction. Ici, je parle pour simplifier d'auteur mais l'éditeur touchera également une part sur cette vente. Par contre, nous refusons par principe la vente des droits dans le cas d'une oeuvre littéraire dérivée. Soit il y a accord de l'auteur, et nous (l'éditeur) accorderons cette possibilité d'utilisation commerciale gratuitement au nouvel auteur, soit il n'y a pas d'accord. Mais en aucun cas, une vente. C'est du cas par cas. On pourrait tenter de résoudre ce problème avec une licence à réciprocité. Mais comme dit plus haut, certains auteurs ne veulent simplement pas qu'on gagne des sous sur leur dos. D'autres ne veulent pas que l'on fasse des dérivés (même non commerciaux) pour une oeuvre exprimant une opinion. Ca, nous le refusons catégoriquement. Quelle oeuvre peut se dire originale/originelle ? Bref. Là, on peut disserter longuement.

    Cet argument a permis de convaincre certains auteurs, qui n'appréciaient pas vraiment le copyleft ; un auteur y voyait par ex. simplement un vecteur du libéralisme économique, et il m'a demandé avec quelques noms d'oiseaux si je le prenais pour une nappe phréatique. Le problème n'était pour lui pas vraiment que d'autres auteurs se fassent de l'argent sur son travail (même s'il préférait avoir le choix d'exclure certains), mais plutôt d'autres acteurs du circuit commercial du livre. Son ancien éditeur par exemple…

    A un stade plus idéaliste, nous sommes par contre en faveur du domaine public volontaire, ou plutôt de la suppression du système juridique du droit d'auteur, et nous n'aimons pas l'aspect commercial du copyleft. Mais cela n'engage que nous. Il s'agit d'une opinion politique. Nous préférons l'économie du don, mais il est difficile de pouvoir construire un modèle économique tangible. IL s'agit d'une manière d'expérimenter à ce niveau. De dire : "servez-vous", "soyez des salauds si vous voulez être des salauds", "on ne croit pas au droit d'auteur, alors zut à la protection même restreinte du droit d'auteur, à l'obligation de nous citer, et zut à la convention de Berne". Enfin, une attitude quelque peu irresponsable… Et sans doute militante. Le choix de publier certains livres sous la licence CC Zero va dans cette direction. Nous nous accordons, quand l'auteur le souhaite (encore une fois, c'est lui qui choisit), la possibilité de prendre quelques risques.

    Voilà quelques pensées pêle-mêle, aucune systématique ici.

  • # Expérience littéraire

    Posté par  . En réponse au journal Copyleft is censorship. Évalué à 10.

    Je travaille dans le milieu (édition littéraire et sciences humaines), et à côté, on est en train, avec quelques personnes, de monter une maison d'édition, dont tous les textes seront librement disponibles sur Internet. Il y a plusieurs points à distinguer, à mon sens (en parlant de la création artistique, je me concentre donc ici principalement sur sa dimension littéraire).

    • Le milieu (surtout littéraire donc) est conservateur et capitaliste. Le tweet que tu publies le montre bien. La menace n'est pour ces gens que pécuniaire, et nullement une question de censure… L'emploi du terme n'est que rhétorique. Mais bon, s'ils ne gagnent pas d'argent, on les censure sans doute… Ce n'est pas parce qu'il s'agit d'un milieu artistique, et bien souvent moralisateur, qu'il s'agit pour autant d'un milieu progressiste, intéressé par la libre diffusion, les avancées technologiques (en littérature, la part de marché numérique, autour de 5-7%, en fonction du genre). Quand je dis conservateur et capitaliste, il y a un jugement de valeur certes, mais également une dimension objective basée d'une part sur la faible propension à se diriger vers le numérique, à expérimenter à ce niveau (je ne parle même pas des DRM et tatouages numériques), et d'autre part sur les contrats d'édition (le plus souvent, cession totale des droits, et donc une propriété pour les maisons d'édition 70 ans après la mort du créateur ; on capitalise donc sur son catalogue).

    • Il y a une distinction à faire entre la création d'un outil et d'une oeuvre d'art (un logiciel et une pièce de théâtre, par ex.) ; cela n'implique pas la même chose pour le créateur (dans le phénomène créatif lui-même), mais également au niveau de l'oeuvre elle-même, et de ses possibles dérivés (disons à un niveau plus sociologique).

    • Le modèle économique du copyleft s'applique difficilement à la création artistique quand il existe des intermédiaires (éditeurs, diffuseurs, etc.), notamment quant à la diffusion sur le long terme d'une oeuvre, tant pour l'auteur que l'éditeur. Une oeuvre peut devenir intéressante financièrement plusieurs années après sa publication. Se pose donc la question de l'investissement de base (il ne s'agit pas là que d'une question d'argent, mais aussi de travail, etc.), de sa pérennité, de la protection du lien de confiance avec les auteurs (au niveau de l'édition). Il est difficile de convaincre un auteur en lui disant, "écoute, tu n'auras peut-être pas de succès avec ton premier bouquin, mais par la suite ; avec le copyleft, d'autres pourront copier ton travail, et le vendre moins cher par ex. sur amazon ; ah… Et tu ne toucheras rien là-dessus". On pourra rétorquer que les consommateurs sont intelligents, qu'ils pourront acheter le livre, même plus cher, chez l'éditeur, voire sur le site personnel de l'auteur, mais ce n'est pas le cas. C'est malheureux mais les gens ne prêtent pas vraiment attention aux mécaniques du marché (par ex.: sur les 5-7% du marché numérique, 2/3 passent par amazon, même si la maison d'édition fournit un livre sans DRM sur d'autres plates-formes…).

    • La plupart des artistes sont dans une situation compliquée financièrement quant à leurs créations. Ils ne peuvent tout simplement pas en vivre aujourd'hui. Très peu d'écrivains vivent de leur plume (et même de très bons écrivains) ; la plupart exercent une profession à côté. Finalement, ils ne veulent que diffuser leur texte, rêvent d'en vivre, ou du moins rêvent d'un partage autour de leur travail, se tournent pour cela vers quelques maisons connues, rarement réussissent à les convaincre (une maison d'édition reçoit souvent plusieurs centaines de manuscrits par année, pour une dizaine de publications), et quand il y a succès, ils acceptent souvent inconditionnellement les règles. Ils n'ont pas le choix. Et le milieu traditionnel de l'édition ne favorise par la diffusion libre. Qu'acceptent-ils ? Abandon de leurs droits (70 ans après leur mort), ils ne touchent que 10% environ (s'ils ont la chance d'être payés… A souligner ! Et quand ils sont payés, encore une fois s'ils ont la chance d'avoir une maison sérieuse, ce sera une fois par année). Juste pour préciser sur le prix d'un livre, grosso modo : 30-35% pour le libraire (qui paie souvent une fois le livre vendu), 20% diffuseur/distributeur, 10% auteur, 35% éditeur (et cela comprend 5% de TVA, la fabrication du livre en général autour de 10% ; donc l'éditeur en tant que tel, entre 15 et 25%).

    • Il y a peut-être des pistes à creuser du côté des licences à réciprocité, des financements participatifs, etc. Ils sont difficilement viables pour l'ensemble d'une activité éditoriale actuellement, mais il y a des pistes, et de plus en plus d'exemples probants.

    • Nous ne vivons plus dans le réseau des années 2000 (diffusion personnelle sur son site, un éclatement bariolé de la création numérique). La plupart des oeuvres auto-diffusées se trouvent sur des plates-formes (appartenant à de grandes sociétés) qui altèrent conséquemment ces questions. Notamment, quant au travail artisanal des petits acteurs. Les intermédiaires ne sont pas que des vampires assoiffés d'oseille. Par ex., au niveau de l'édition, l'éditeur ne se contente pas de balancer un texte sur le marché, il y a un rapport créatif avec les auteurs, il suggère des directions artistiques, s'adapte aux différentes personnalités des auteurs, fait un travail de promotion, apporte une attention graphique au niveau du livre, etc. Cette nouvelle diffusion numérique n'est pas mauvaise en soi, elle crée un partage différent, une émulation autre, une certaine démocratisation de la création, mais au stade économique et juridique, il serait mensonger de dire que ces acteurs sont neutres (même s'ils permettent l'utilisation de licences de libre diffusion ou de copyleft) par rapport aux acteurs traditionnels. Je pense à la publicité notamment.

    En ce qui nous concerne (notre maison d'édition en cours de création), nous n'aimons pas le copyleft pour la création littéraire, mais nous le favorisons pour la création d'outils (même si nous préférons le domaine public volontaire).
    Nous avons choisi une licence CC-BY-NC-SA et une licence CC-Zero (pour les artistes qui veulent se risquer au domaine public volontaire, et cette folie nous enthousiasme et nous emporte insensément avec eux…). Cette licence CC-BY-NC-SA, nous en avons néanmoins une lecture "plastique". Nous accordons par principe et gratuitement l'autorisation d'une utilisation commerciale pour toute oeuvre dérivée, à condition que l'auteur "originel" accepte cette autorisation. Même si nous sommes les ayants-droit, la relation de confiance que nous avons avec nos auteurs nous semble primordiale (ils mettent souvent leurs tripes dans leurs bouquins), et à notre sens, c'est le créateur qui doit avoir le dernier mot. Il peut être par exemple offensant pour l'auteur d'une pièce de théâtre, d'un drame, que l'on en fasse par la suite une comédie. Voilà pourquoi nous nous imposons cette condition "du dernier mot de l'auteur". Cette méthode permettra sans doute de tisser aussi une certaine socialité de la création, puisque l'auteur d'une oeuvre dérivée souhaitant la commercialiser devra nous contacter. Pour le domaine public volontaire, la question ne se pose pas. Et nous nous réjouissons de voir son application ! Pour l'instant, nous avons pu convaincre une dizaine d'auteurs avec cette méthode (nous n'avons pas trouvé de licences à réciprocité nous convenant pleinement). Je ne peux pas encore faire un retour sur le fonctionnement commercial (on se lance dans deux mois). Il s'agit sans doute d'une "expérience expérimentale", pleine d'idéaux et de maladresses. Nous verrons.

    Un avis désordonné, quelque peu…

  • # Un peu d'étymomo

    Posté par  . En réponse au sondage Je travaille/passe du temps au travail, en moyenne et par semaine. Évalué à 8.

  • [^] # Re: open-bar

    Posté par  . En réponse à la dépêche F-Droid 1.0 est sorti. Évalué à 2. Dernière modification le 04 novembre 2017 à 15:41.

    Je suis d'accord avec toi, mais des gens sérieux justement partagent cette idée. Je pense à tout le débat (bien relou d'ailleurs) du début d'année sur l'indisponibilité de Signal sur f-droid, avec notamment le point de vue de Moxie Marlinspike.

    Sur ce propos :
    https://github.com/WhisperSystems/Signal-Android/issues/127#issuecomment-13335689
    https://github.com/WhisperSystems/Signal-Android/issues/281#issuecomment-21762482
    https://github.com/WhisperSystems/Signal-Android/issues/6292
    Et d'autres infos sur le blog : https://signal.org/blog/

    Edition : ce lien est intéressant aussi https://forum.f-droid.org/t/signal-discussion-about-google-play-alternative/95

  • [^] # Re: Terminologie

    Posté par  . En réponse à l’entrée du suivi Terminologie et ressuscitation des contenus courts. Évalué à 2 (+0/-0).

    Je ne suis pas sûr que le terme "billet" soit adéquat. Il évoque une forme courte. Peut-être un terme correspondant plus justement à la forme brève que tu évoques, voire simplement "une brève".

  • # Domaine public, et achat sans DRM

    Posté par  . En réponse au sondage Que pensez-vous des liseuses ?. Évalué à 10.

    Je n'achète quasiment plus un seul bouquin dans le domaine public (la règle générale, 70 ans après la mort du créateur, avec des exceptions, et au Canada, 50 ans) !
    Alors je vous propose quelques sources d'epub en français gratuits, sans DRM et sans inscription. Rien n'est parfait, c'est un travail bénévole, donc vous trouverez quelques coquilles, mais rien de trop pénible depuis ces sources (sauf Gallica), et parfois même d'assez bonne facture :
    - https://fr.wikisource.org/wiki/Wikisource:Accueil (quand il y a le logo epub présent ; il y a aussi des indications pour le travail relu et approuvé)
    - https://www.gutenberg.org/
    - https://www.bibebook.com/
    - https://www.ebooksgratuits.com/
    - https://beq.ebooksgratuits.com/
    - https://ebooks-bnr.com/
    - http://classiques.uqac.ca/classiques/ (parfois des epub, pas toujours)
    - http://fr.feedbooks.com/publicdomain
    - http://noslivres.net/ (recherche depuis plusieurs sources)
    - http://gallica.bnf.fr (alors dans la recherche avancée, vous pouvez préciser epub ; par contre, j'ai noté beaucoup de coquilles depuis ce site, j'ai l'impression qu'ils ne relisent pas leur production numérique)

    Sinon, toujours la possibilité de recopier un texte (html, doc, txt, etc.) et de le transformer en epub avec pandoc.

    Pour finir, pour les bouquins qui ne sont pas dans le domaine public (et qui ne sont pas en libre diffusion), voici une liste d'éditeurs francophones qui proposent leurs ouvrages sans DRM (souvent avec un marquage, watermarking in english), et un site d'achat qui précise quand il n'y a pas de DRM, et dans ce cas, s'il existe un marquage du fichier.
    Il me semble que ce site fournit son outil à de nombreuses librairies (donc vous trouverez ce système indiquant la présence ou non de DRM sur de nombreuses librairies, comme la librairie Mollat, librairie Delamain, la librairie de Paris, etc. Peut-être même que votre librairie préférée utilise un tel système. A noter, avec certaines maisons d'édition, par ex. Le Bélial', il est possible d'acheter directement leurs ouvrages sur leur site.

  • [^] # Re: Navigation

    Posté par  . En réponse au sondage Que pensez-vous des liseuses ?. Évalué à 3.

    A titre de curiosité, si tu pouvais faire défiler le texte (verticalement ou horizontalement), avec la fluidité d'une tablette récente (pour un pdf par ex.), ça se rapprocherait de ton expérience de feuilleter un livre ?
    Perso, j'ai le même problème que toi (et l'expérience décrite ci-dessus me conviendrait amplement pour feuilleter), avec aussi un certain reflet (parfois désagréable, mais le rétroéclairage l'annule comme une lumière directe vers la liseuse), la puissance du matériel (assez lent et peu réactif pour le surlignage, prise de notes), ainsi que peut-être la couleur (mais ça, c'est vraiment pour être tatillon). Mais tout ça vient de la technologie elle-même. On ne peut pas tout avoir (pour l'instant).
    Sinon que du positif !

  • # Et en aval ?

    Posté par  . En réponse au journal La fausse bonne idée de la licence "libre mais pas pour les méchants". Évalué à 3.

    Et si ce problème était pensé non pas en amont mais en aval ?

    C'est-à-dire : placer une licence de libre diffusion (je pense à la CC-BY-NC-SA), avec l'ajout d'une clause ou d'une simple mention sur le site du projet par ex., comme quoi on peut accorder le droit à un usage commercial pour une oeuvre dérivée de même type, ou la vente dans un cas précis (dans le cadre d'une association par ex.), etc. (selon la volonté du créateur), et cela en préservant donc la clause "BY-NC-SA" pour la prochaine oeuvre.

    Je ne pense pas forcément à du code mais par ex. à une oeuvre artistique. Ex.: un musicien ne veut pas que sa musique soit utilisée telle quelle dans une publicité (même une publicité copyleft [sic]) ou qu'un autre label vende son album, mais est d'accord que sa musique soit librement téléchargeable ou qu'un autre artiste puisse en faire librement son interprétation, puis distribuer et vendre celle-ci.

    Je ne sais pas si un tel dispositif pourrait tenir légalement, c'est une suggestion.

  • [^] # Re: J'utilise si le service écrase les alternatives libres

    Posté par  . En réponse au sondage Ce que je suis prêt à laisser aux GAFAM. Évalué à 4.

    Lol, j'ai une vie sociale sans fesse-bouc.

    En somme, tu nous dis que tu n'es pas encore devenu chèvre ?

  • # Com' Pro'

    Posté par  . En réponse au sondage Ce que je suis prêt à laisser aux GAFAM. Évalué à 5.

    Non pas le communisme protoplasmique, la communication professionnelle. Je ne parle même pas de réseau type LinkedIn (que j'ai toujours trouvé beaucoup plus effrayant que le livre des visages… peut-être le côté trombinoscope cyberpunk où tout le monde se ressemble, sinon, chômage, guillotine, toussa, toussa), mais plutôt la communication officielle d'un projet, de l'activité professionnelle d'un indépendant ou d'une boîte par ex.

    Difficile de faire sans Twitter ( n'est-ce pas @linuxfrorg ? ;) ), voire Instagram. Il est encore possible de se passer de Facebook en fonction de l'activité, la dépendance semble moins grande qu'avant, mais bon Instagram, c'est Facebook. Cela dépend aussi du projet. Et on peut toujours mettre en place des canaux parallèles, genre Twitter et Mastodon, par ex.
    Après, on peut toujours faire sans, mais il faut trouver d'autres manières de se faire connaître (faire l'homme-sandwich californien pour un programmeur). Il y a aussi des spécificités à certains milieux (mais hors GAFAM, pour l'instant… Avec leur puissance, un rachat est toujours possible). Je pense aux programmeurs et Github (qui sert de carte de visite) ou Dribbble ou Behance pour les designers.

    Bon, c'est de la communication professionnelle, mais cela peut devenir plus ou moins perméable en fonction de l'existence d'une personnalité morale ou de sa seule pomme.

    J'ai vu passer une news il y a quelques temps, selon laquelle un "Executive Order" jouait au chamboule-tout avec le Privacy Shield. Bref, ils disent les données personnelles, c'est le pétrole du XXIe siècle, etc. Moi, je vous soumets cette réflexion, chaque fois que vous voyez une voiture à essence, dites-vous qu'elle fonctionne au dinosaure mort. Il n'y a qu'un pas (de mauvaise foi) pour dire que la vallée du silicone fonctionne avec nos âmes mortes (lecture dense, ardue, à première vue hors sujet, mais conseillée).

  • # Les mains libres ?

    Posté par  . En réponse au journal Gentlemen farmers . Évalué à 7.

    Attendons nous a ne plus pouvoir mettre les mains dans quoi que ce soit dans un avenir présent proche.

    Même pas dans la tronche des constructeurs ? Ah oui… Le "social cooling" oblige à la retenue.

    Ok, ok, j'arrête, mais la chute invite à la chute… Je sors…

  • [^] # Re: par rapport à Archlinux ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche L’heure du test — fork 1 — Void (Linux). Évalué à 3.

    :) C'est vrai… J'aurais dû préciser… Niveau wiki (documentation collaborative et plus spécifique peut-être, avec souvent des liens vers le forum).

  • [^] # Re: par rapport à Archlinux ?

    Posté par  . En réponse à la dépêche L’heure du test — fork 1 — Void (Linux). Évalué à 5.

    L'installation aussi, beaucoup plus aisée et plus rapide !

    Après la grande différence, ça reste systemd ;) mais les 2 systèmes font la même chose au final… Pas de préférence. Alors, un truc particulier aussi à ce niveau… Chez moi, le système démarre légèrement plus vite avec void par rapport à archlinux.

    Même chose pour la gestion des paquets, deux systèmes sympas, mais qui fonctionnent au final. Donc pas vraiment de préférence.

    Et la communauté, moins dense mais (et donc) plus accessible à mon goût. Archlinux, c'est parfois un peu agressif, mais ca reste souvent bien savant quand même. Je ne parle pas de la documentation… Parce qu'à ce niveau, qui égale Arch ?

  • [^] # Re: Il manque une catégorie complète d'environnement de bureau…

    Posté par  . En réponse au sondage Quel est votre environnement de bureau préféré ?. Évalué à 3.

    Même chose ici, pas d'environnement de bureau, et seulement du gestionnaire de fenêtres pavant (tiling).

    Mais, bspwm avec polybar.