anaseto a écrit 2229 commentaires

  • [^] # Re: Moi non plus je ne me sens plus à ma place…

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal La Quadrature du Net fait-elle fausse route ?. Évalué à 9.

    J'habite depuis petit en France, bien qu'à quelques centaines de mètres de la frontière. Je ne peux donc pas vraiment me « sentir » en Espagne. Cela dit, l'Espagne suit plus ou moins le même schéma. Le passe a pour l'instant été rejeté par les tribunaux pour anti-constitutionnalité, mais le pouvoir politique et les médias y sont malgré tout toujours favorables. Vu la position ouvertement favorable des politiques et médias vis-à-vis d'une mesure rejetée par les tribunaux pour anti-constitutionnalité, il y a du monde inquiet aussi.

    Du coup, samedi dernier, une manifestation internationale de quelques milliers de personnes a eu lieu (il y a des vidéos), un cortège espagnol et français de tailles similaires se rejoignant à la frontière. Tant les médias locaux comme les politiques ont complètement ignoré la manifestation. L'ambiance et les perspectives me semblent être similaires pour les deux pays.

  • # Moi non plus je ne me sens plus à ma place…

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal La Quadrature du Net fait-elle fausse route ?. Évalué à 0. Dernière modification le 08 septembre 2021 à 11:45.

    J'ai le sentiment de ne plus être à ma place.

    Si ça peut te consoler, j'ai le sentiment aussi de ne plus être à ma place… en France.

    J'ai refusé d'accepter la nouvelle idéologie du passe pseudo-scientifique. Je n'ai plus accès à la culture, au sport social, au train ou même à l'hôpital. Si j'accepte la nouvelle idéologie, même malade et symptomatique, j'aurai de nouveau accès à ces services.

    Quand on n'accepte pas la nouvelle idéologie, on est présumé malade et contagieux.

    Les médias me répètent à longueur de journée que je suis un idiot. Sur certains réseaux sociaux, comme reddit, certains bannissent des personnes suspectées de ne pas avoir accepté la nouvelle idéologie. Je ne dois pas m'inquiéter du nombre explosif de messages haineux qu'on y lit envers ceux qui n'acceptent pas la nouvelle idéologie.

    Je dois comprendre que ceux qui s'exposaient courageusement en vue de soigner des malades, ces héros de l'année dernière qu'on applaudissait avec les casseroles, sont maintenant à mettre à la porte s'ils n'acceptent pas la nouvelle idéologie.

    Le sénat, dans son rapport « Crises sanitaires et outils numériques » au sujet du numérique, m'explique que les GAFAMs jouent un rôle « parfois à l'égal des États » pour gérer la crise sanitaire. Que ce sont les outils « les plus efficaces ». Je dois comprendre qu'ils permettent de lutter contre la désinformation. Je dois aussi comprendre que les recherches Google auraient une « valeur prédictive » sur l'évolution des épidémies et qu'elles permettent de faire des modélisations épidémiologiques.

    Je n'ai pas le droit de m'inquiéter du fait que l'histoire nous a prouvé que les mesures liberticides sont rarement temporaires et qu'il en reste toujours un bout. Je ne dois pas m'inquiéter du fait que plusieurs extensions de la loi de renseignement soient passées en catimini cette année. Je n'ai pas non plus le droit de m'inquiéter des possibles conflits d'intérêts au sein du Conseil d'État ou questionner l'indépendance d'autres acteurs importants.

  • [^] # Re: C'est logique

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Tipeee encore plus ouvertement défenseur de (entre autres) l'antisémitisme et du complotisme. Évalué à 3.

    C'est clair que leur phrase est pourrie si c'est littéralement ce qu'ils ont voulu dire sur le moment, et très maladroite autrement. Je suis allé voir s'ils avaient détaillé : ils ont visiblement publié un tweet clarifiant leur position (en image, pas terrible comme façon de faire), qui visiblement serait que le film incriminé serait, à leur sens, simplement “borderline”, mais pas manifestement illégal et que donc ils assument de ne pas agir sans tribunal.

    Comme je n'ai pas regardé le film (qui a l'air bof), je ne sais pas quoi en penser.

  • [^] # Re: Modération

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Les trolls en ligne ne sont en fait que des "abrutis" dans la vie réelle. Évalué à 2.

    On est quand même bien d'accord sur le fond qu'il est beaucoup plus probable qu'un antiviral soit efficace contre le covid plutôt qu'un antiparasite?

    Je suis d'accord qu'un antiviral spécifiquement conçu contre le covid devrait, a priori, être plus efficace (du moins contre un variant en particulier). Cela dit, concernant l'ivermectine (pour l'HCQ, je n'ai pas étudié la question), il est connu depuis longtemps qu'elle a des propriétés antivirales. Quand par ailleurs même Satoshi Omura, prix Nobel pour la découverte de l'avermectine et l'ivermectine et qui connait son métier, semble penser qu'utiliser la molécule a du sens dans ce contexte, j'ai tendance à me dire que ça a du sens aussi. Alors, oui, un antiviral spécifique et sûr ce serait mieux, mais, en attendant d'avoir un antiviral efficace et bien testé, utiliser une molécule avec un présomption d'efficacité et connue pour son innocuité à des doses raisonnables n'avait rien d'absurde (un papier en 2002 affirmait que 10x la dose classique de 0.2mg/kg n'avait pas donné de problèmes, donc la dose recommandée contre le covid de 0.4mg/kg ou 0.6mg/kg ne devrait pas être source d'inquiétudes et les études menées depuis plus d'un an semblent le confirmer).

    Tous ces discours médiatiques sur le « pesticide pour cheval » relayés suite à une communication très mauvaise de la FDA, ainsi que la qualification systématique dans certains réseaux sociaux de tout contenu relatif à l'ivermectine comme “désinformation” sont bien regrettables, car ils ont complètement étouffé la science sur le sujet et cet obscurantisme a peut-être empêché de sauver des vies.

    Au passage, le traitement n'est pas prophylactique (comme le vaccin), il est curatif car il est prévu d'être donné "aux premiers symptomes".

    Oui, pardon, le médicament Pfizer et a priori seulement en traitement précoce (pas prophylaxie).

  • [^] # Re: Modération

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Les trolls en ligne ne sont en fait que des "abrutis" dans la vie réelle. Évalué à 3.

    Je te fais dire exactement ce que tu dis : ton argument, c'est l'argument fallacieux de la cible mouvante. Les études scientifiques répondent à la question initiale (l'efficacité de la chloroquine ou de l'hydroxychloroquine pour guérir les malades hospitalisés).

    Il m'a toujours semblé que le but des traitement HCQ+AZ (et aussi pour l'ivermectine), c'était avant tout d'éviter que ça empire, donc avant d'entrer à l'hôpital ou après une entrée non tardive à l'hôpital. L'HCQ a été testé aussi en traitement très tardif à haute dose, parce que pourquoi pas, et ça n'a pas marché.

    Enfin, toujours est-il, que tout ce que j'ai voulu dire, c'est que ton affirmation “ça ne marche pas” était à nuancer en “ça ne marche pas en traitement très tardif à haute dose”, qui est le seul résultat négatif qui a été vraiment prouvé proprement par RCT.

    Pourquoi une molécule qui n'a aucune efficacité en traitement tardif serait efficace en traitement précoce?

    Parce qu'il est totalement habituel qu'un médicament ou traitement soit plus adapté à telle ou telle phase d'une maladie ? On ne met pas sous oxygène quelqu'un qui n'a pas encore de problèmes respiratoires ; on vaccine en préventif et normalement pas en curatif. Avec l'HCQ ou l'ivermectine, comme avec tout autre traitement, ces mêmes questions se posent : ils peuvent avoir un effet pour freiner la maladie et éviter que ça empire et que ça parte sur des complications (dont bactériennes) contre lesquelles ce traitement ne pourra rien et d'autres médicaments seront plus adaptés si jamais on en arrive là (antibiotiques pour les infections, et anticoagulants pour éviter les embolies pulmonaires par exemple). Rien de vraiment surprenant à cela.

    Tu peux le prendre dans tous les sens : le consensus scienifique actuel, c'est que rien ne prouve que la chloroquine puisse fonctionner

    Là déjà, c'est mieux parti pour que je sois d'accord !! Je reconnais volontiers qu'il n'y a pas encore de RCT de grande envergure qui prouve l'efficacité en traitement précoce (une telle RCT n'ayant jamais été faite). Tout ce qu'on a, c'est une présomption (pas une preuve) d'efficacité sur des RCTs petites, ainsi que sur des études non-randomisées plus variées.

    C'est très différent de ce que tu affirmais avant : autrement dit, qu'on avait une preuve que ça ne marchait pas en traitement précoce non plus.

    Et prétendre que le taux de 95% d'efficacité des vaccins contre l'hospitalisation n'est pas fiable, c'est encore une fois intenable : ça a été montré en essais randomisés, et ça correspond aux données épidémiologiques dans tous les pays, y compris la France, y compris Israël (avec des taux un peu différents par classe d'âge).

    Tu simplifies fortement : déjà en janvier, des demandes de clarification et d'accès aux données brutes ont été faites pour vérifier ces chiffres d'efficacité, et on a jamais eu les clarifications.

    Depuis, même les médias mainstream donnent de nos jours des chiffres plus faibles, probablement du fait du variant delta, mais aussi de la décroissance assez rapide de l'efficacité du vaccin nécessitant l'utilisation de boosters. Même Le Monde relaie maintenant le chiffre de 75% contre les formes graves et 40% pour l'infection. Et la même histoire se répète un peu partout et dans tous les pays. Et ce genre de nouvelles données sont observationnelles, pas des RCTs, donc probablement biaisées par des trucs tout bêtes comme le fait que les populations vaccinées et non vaccinées puissent avoir des comportement à risque différents et se faire tester de façon très inégale, tant en entrant à l'hôpital comme pour aller au musée.

    Toujours est-il, que même les fabricants comme Pfizer développent un médicament à prendre sous forme de comprimés prophylactiques contre le covid. Visiblement, ils ne sont pas d'accord avec toi : « Nous avons conçu PF-07321332 comme une thérapie orale potentielle qui pourrait être prescrite au premier signe d'infection, sans exiger que les patients soient hospitalisés ou en soins intensifs » (source). Notons que ce médicament est explicitement orienté traitement précoce, sans aucune garantie d'efficacité en traitement tardif, ce qui confirme le fait que la distinction des différents stades d'une maladie est importante lorsqu'on parle d'efficacité d'un traitement.

  • [^] # Re: Modération

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Les trolls en ligne ne sont en fait que des "abrutis" dans la vie réelle. Évalué à 1. Dernière modification le 07 septembre 2021 à 10:57.

    J'ai pas le temps de creuser à fond celle-ci, mais de ce que je vois, ça ne traite pas non plus des traitements précoces (une seule étude citée il me semble). Ils ont enlevé SOLIDARITY, mais incluent toujours RECOVERY, qui domine complètement l'étude (seulement 12 études), donc les résultats statistiquement significatifs concernent essentiellement les traitement très tardifs à haute dose.

  • [^] # Re: Modération

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Les trolls en ligne ne sont en fait que des "abrutis" dans la vie réelle. Évalué à 1.

    Des études sans biais, ça n'existe pas. Tu ne peux pas écarter un résultat qui ne te plait pas parce qu'il y a des biais dans l'étude.

    Si ces biais font qu'il ne répond pas à la même question, ça rend l'étude incomparable. C'est comme si on te demande une étude sur l'efficacité de la mise sous oxygène (ou prise d'anti-coagulants) pour les patients en difficulté respiratoire, et tu réponds avec une étude qui inclut aussi des patients sans difficulté respiratoire et en conclut que la mise sous oxygène (ou prise d'anti-coagulants) ne sert globalement à rien : c'est comparer choux et carottes.

    Je n'ai pas l'intention de faire toute la biblio sur le sujet. La méta-analyse qui est sortie dans Nature Com en Avril 2021 (https://www.nature.com/articles/s41467-021-22446-z) liste 63 études (seulement 28 de qualité suffisante pour être inclus), donc beaucoup plus que les 8 dont tu parles. Les résultats de la méta-analyse sont sans appel : rien du tout pour la chrloroquine, balance négative pour l'hydroxychloroquine.

    Cette méta-analyse n'a pas de résultats statistiquement significatifs en termes de traitements précoces (“early treatment” n'apparaît même pas dans le corps du texte, seulement en référence). L'étude dit clairement :

    This meta-analysis does not address prophylactic use nor other outcomes besides mortality. […] Among the five studies on outpatients, there were three deaths, two occurring in the one trial of 491 relatively young patients with few comorbidities and one occurring in a small trial with 27 patients. For outpatients who are elderly or have comorbidities, evidence is sparse.

    De plus :

    We included 14 unpublished trials (1308 patients) and 14 publications/preprints (9011 patients)

    Non seulement il ne s'agit pas d'une méta-analyse sur les traitements précoces, mais en plus sur 14 études non publiées, et 2 parmi les publiées qui influencent totalement l'étude : on trouve RECOVERY et SOLIDARITY que je mentionnais :

    Results for hydroxychloroquine are dominated by RECOVERY and WHO SOLIDARITY

    RECOVERY et SOLIDARITY prouvent en effet que donner de l'hydroxychloroquine à haute dose à un patient déjà sous oxygène ou presque n'est pas efficace. Sauf que ce n'était pas la question. On ne peut pas prouver l'inutilité d'un traitement en ne considérant qu'un seul type d'usage (et dosage).

    Dans la méta-analyse que tu indiques, ils ne parlent pas de l'effet en tant que traitement précoce. Je vois en référence 2 des 8 études randomisées sur les traitement précoces (celles de Mitjà et Skipper), qui obtiennent des résultats (non stastistiquement significatifs à elles seules puisque petites) d'entre 15% et 40% d'hospitalisations en moins. Sauf que comme la méta-analyse ne considère que la mortalité et est donc biaisée par les études sur des patients déjà en état grave, ces deux études n'ont aucun impact sur celle-ci (1 décès sur les deux études, rien à côté des centaines de décès dans RECOVERY).

    Mais voila : parfois ça marche, parfois ça ne marche pas, et là, ça ne marche pas.

    Ce n'est pas parce que tu répètes une conclusion en rythme ternaire qui ne tient en compte ni du stade de la maladie, ni des dosages, qu'elle devient vraie (enfin, si, la propagande utilise ce biais cognitif justement et ça marche™).

    Ah la la, c'est fou ce que la communauté scientifique est incompétente

    Non, c'est juste que tu cites des analyses qui ne répondent pas aux questions posées et tu leur fais dire des choses qu'elles ne disent pas (comme les médias). Par la même occasion, tu essaies de me faire dire des choses que je n'ai pas dites : je critique ton analyse et ta conclusion, pas celle de la communauté scientifique.

    Et toute l'histoire recommence encore, et encore, et encore. Dans certains états américains, des gens meurent de surdosage d'un médicament vétérinaire.

    Sauf que ça a été grossi très fortement par de la désinformation : le témoignage du médecin d'un hôpital d'oklahoma selon lequel certains hôpitaux étaient débordés par surdosage au « pesticide pour cheval » s'est révélé être faux ; ça faisait plus de deux mois que le médecin ne travaillait pas dans l'hôpital où un tel phénomène était censé se produire (source : le même journal qui a diffusé initialement le faux témoignage ; site de l'hôpital « With that said, Dr. McElyea has not worked at our Sallisaw location in over 2 months. »).

    Par ailleurs, je te mets au défi de trouver une seule méta-analyse de grande envergure qui conclut que ça ne marche pas (avec dosage pour humain, bien sûr, pas pour cheval). En prophylaxie, il n'y a pour l'instant aucune RCT négative. Pour le traitement précoce, il y en a 2 sur 17. Je ne sais pas si avec ça il y a moyen de faire une méta-analyse positive statistiquement significative après tri, mais une négative, faut pas rêver quand même.

    Alors qu'on a des médicaments préventifs efficaces à 95% contre l'hospitalisation qui sont distribués gratuitement. On a un traitement dont l'efficacité ne fait aucun doute, et certains préfèrent s'empoisonner avec n'importe quoi, parce qu'on leur a collé de la m… dans le cerveau et qu'on leur a raconté n'importe quoi, et qu'ils se sont tellement engagés dans cette voie que rien ne pourrait leur faire changer d'avis.

    Le chiffre de 95%, c'était pour le variant d'origine selon l'étude clinique interrompue en mars : c'est pas pour rien que Pfizer est en train de travailler à un nouveau traitement complémentaire. Et il n'y a aucune incompatibilité avec les traitements. Si quelques gens (assez rare) font du surdosage, c'est parce que l'accès aux doses pour humains a été rendu difficile. C'est comme si on interdit du paracétamol ou l'aspirine, et que les gens commencent à acheter des doses pour cheval (pour le coup, on aurait des morts, car le paracétamol est bien plus toxique à haute dose que l'ivermectine : on a 100 000 surdosages par an en temps normal déjà aux US).

    Après, tu peux t'accrocher à des idées de biais, de "on ne saura jamais réellement", de "on n'a pas donné le traitement entre 20 et 21h les soirs de pleine lune".

    Tu essaies juste de ridiculiser mon analyse et me faire de nouveau dire des choses que je n'ai pas dites, alors que tu fais preuve d'un manque de rigueur et de précision regrettables dans ton analyse. C'est incohérent.

  • [^] # Re: Modération

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Les trolls en ligne ne sont en fait que des "abrutis" dans la vie réelle. Évalué à 0.

    l y a eu, dans l'ordre, un consensus sur la possibilité de son efficacité, qui a motivé le landement de plusieurs études de grande envergure méthodologiquement acceptables (randomisées double aveugle), qui ont conclu à l'absence d'efficacité.

    À ma connaissance, les deux seules études randomisées de grande envergure sont RECOVERY et SOLIDARITY qui regardaient l'efficacité en traitement très tardif (une majorité de patients tardifs sous oxygène pour RECOVERY il me semble) avec des dosages bien plus élevés que les autres. La plus grande, RECOVERY, a été, de plus, interrompue prématurément après l'article lancet (pour l'autre j'ai pas vérifié).

    Donc, personnellement, même en traitement tardif, je n'ai pas l'impression que la question ait vraiment été tranchée proprement, ces deux études présentant des biais (traitement très tardif, dosage inhabituel) qui les rendent non comparables à la plupart des autres.

    Pour ce qui est du traitement précoce, les 8 RCTs qui existent à ce jour sont toutes de petite taille, donc je ne vois pas comment un consensus serait possible. D'autant plus que 7 ont des résultats positifs et la seule négative est minuscule (42 patients par groupe, 1 hospitalisation contre 0 groupe témoin). Si présomption il y a, ce serait à la limite d'efficacité. En tous cas, aucune RCT de grande envergure n'a prouvé que ça ne marche pas en traitement précoce, car une telle RCT n'existe pas.

    Perso, je trouve que la communication autour de ces questions a été un cirque de désinformation, au point que même des gens qualifiés comme toi semblent ne connaître qu'une partie de l'histoire.

  • [^] # Re: Modération

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Les trolls en ligne ne sont en fait que des "abrutis" dans la vie réelle. Évalué à 0.

    2) L'histoire des sciences documente très très peu de cas (je n'en connais aucun) de double renversement (quelque chose qui était considéré comme crédible, montré comme faux, et de nouveau considéré comme crédible), comme ça a été le cas pour la chloroquine par exemple.

    Pour parler de renversement, il faudrait mettre en évidence la formation d'un consensus. Or, à mon avis, c'est un exemple typique de faux consensus dans l'urgence fondé sur des bases fragiles : en ce qui concerne la toxicité, sur la base d'un article lancet à fort impact mais frauduleux et rétracté rapidement ; en ce qui concerne l'efficacité, il n'y avait pas de consensus sur la crédibilité de l'efficacité, mais il n'y en a jamais eu non plus sur celle de sa non-efficacité.

  • [^] # Re: bientôt en France ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Reconnaissance faciale, géolocalisation... L'effrayante appli australienne contre le Covid-19. Évalué à 10. Dernière modification le 06 septembre 2021 à 08:54.

    on est heureux de savoir que ça ne sera envisagé qu'en cas extrême, c'est à dire s'il y a encore quelqu'un qui se permet de tousser en public en 2022, peut-être ?

    Ou s'il y a encore un enfant avec le nez qui coule :-)

    Cela dit, plus sérieusement (tousse), ils se reposeront peut-être sur la valeur prédictive (sic) des résultats de recherche Google :

    Les termes tapés dans le moteur de recherche de Google, associés à leur localisation géographique via l'adresse IP, constituent un indicateur assez précis de l'évolution de l'épidémie, et sont susceptibles de pallier les insuffisances des systèmes publics de surveillance épidémiologique, du reste bien plus problématiques aux États-Unis qu'en France.

    Sous certaines conditions, ces résultats peuvent même avoir une valeur prédictive et servir à la modélisation épidémiologique.

    On ne peut que se réjouir de cette perspective de s'en remettre aux données de Google pour faire des modélisations épidémiologiques qui serviront de base à des mesures salvatrices.

    Une telle générosité de la part de Google ne devrait pas nous surprendre, car, comme le rapport le précise bien :

    les géants du numérique se sont trouvés en position de jouer un rôle majeur dans la gestion de l'épidémie, parfois à l'égal des États

    Puis un peu plus loin :

    Ce sont aussi leurs services qui ont, d'abord, permis d'assurer la continuité de la vie économique et sociale, qu'il s'agisse de communiquer, de travailler, d'enseigner ou encore de faire ses courses à distance. Leur chiffre d'affaire a d'ailleurs augmenté de 19,5 % en 2020, et leur bénéfice opérationnel de 24,7 %, tandis que le reste de l'économie mondiale connaissait une crise sans précédent.

    La perspicacité de l'analyse du sénat me donne pleine confiance en la gestion future du sujet.

  • # Plus de détails

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Reconnaissance faciale, géolocalisation... L'effrayante appli australienne contre le Covid-19. Évalué à 4.

    On peut trouver plus de détails en anglais : article abc et article theguardian. L'application est pour l'instant testée sur un petit nombre de personnes.

  • [^] # Re: TousAntiGastro

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au message Vérifier un pass sanitaire. Évalué à 0.

    Hahaha. Vu la réception de ton commentaire, pour TousAntiGastro et TousAntiCovid, je sais pas, mais en tous cas, TousAntiHumour a visiblement du succès :-)

  • [^] # Re: Modération

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Les trolls en ligne ne sont en fait que des "abrutis" dans la vie réelle. Évalué à 2.

    La contradiction est importante.

    La contradiction est importante, oui, mais il y a des limites. On ne va quand même pas laisser n'importe qui mettre des liens vers n'importe quoi ! ;-)

  • [^] # Re: Modération

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Les trolls en ligne ne sont en fait que des "abrutis" dans la vie réelle. Évalué à 3.

    L'ironie pourrit vraiment l'ambiance en ligne, surtout quand elle tourne vers le sarcasme. On pourrait trouver dommage d'interdire l'ironie, mais les réseaux sociaux peuvent être tellement toxiques que certaines mesures sont nécessaires. Mais bon, sur le fond, je suis d'accord : la frontière entre le sarcasme et l'humour est tellement fine que même un humain ne pourrait pas modérer.

    Je suis bien d'accord, l'ironie devrait être interdite en ligne. Et il ne faut pas se faire avoir avec l'humour, c'est un leurre : d'après un tweet d'expert citant une étude sérieuse, 85% (95% CI de 81% à 96%) du temps ce n'est qu'une façade pour dissimuler une toxicité malicieuse qui ne frappe que doublement plus fort et sans modération par la suite.

  • [^] # Re: Commentaires de l’article, applications à la science actuelle

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Les études statistiques sont-elles hors de contrôle ?. Évalué à 0.

    Il me semble qu'il y ait, malheureusement, un certain nombre de ces païens un peu partout dans le monde encore. Vu la prolifération constante de nouvelles études, c'est à se demander si ce n'est pas contagieux. En tous cas, avec le recul actuel, il semble à peu près établi que l'HCQ rend fou et empêche de croire en la Science (RR 0.19, CI [0.8, 0.23]). Tout espoir n'est pas perdu, cependant : selon un tweet fiable, on a des résultats préliminaires encourageants d'un nouvel essai clinique randomisé testant l'effet protecteur de trois boosters additionnels. Par l'utilisation d'une méthode de dépistage éprouvée, 9 cas graves de folie ont été détectés dans le groupe témoin, contre 1 dans le groupe boosté. Ces trois boosters additionnels semblent donc protéger à plus de 90%. Face à des résultats si positifs et à l'urgence de la situation, on a informé le groupe témoin afin qu'il puisse profiter au plus vite de ces boosters protecteurs.

  • [^] # Re: Commentaires de l’article, applications à la science actuelle

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Les études statistiques sont-elles hors de contrôle ?. Évalué à 2.

    On a vu ça avec la HCQ, on voit ça avec cette autre molécule …

    Tout à fait. Heureusement qu'avec l'HCQ, on a eu au moins une étude lancet qui prouvait la dangerosité de la molécule, ce qui a permis de mettre un frein à temps à ces hérésies. Et il s'en est fallu de peu, l'étude ayant été peu après rétractée, attaquée injustement sur des broutilles comme le fait qu'elle reposait sur une base de données qui n'existait pas.

  • [^] # Re: Commentaires de l’article, applications à la science actuelle

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Les études statistiques sont-elles hors de contrôle ?. Évalué à 1. Dernière modification le 03 septembre 2021 à 14:17.

    Ceux-là, c'est les pire. Imagine le truc : on leur propose d'un côté du pesticide de cheval et une perte d'emploi, et d'un autre une injection d'Élixir béni par la Science, et ils choisissent la première option. Clairement, il y a anguille sous roche.

  • [^] # Re: Commentaires de l’article, applications à la science actuelle

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Les études statistiques sont-elles hors de contrôle ?. Évalué à 2.

    Tu as bien raison, ce qui compte c'est l'esprit, pas les quantités en jeu. Et on ne peut douter du bon esprit de BigPharma, dont l'historique est irréprochable. Par contre, un chercheur à la retraite qui recommande d'utiliser du pesticide pour cheval sur la base d'une étude faite avec les moyens du bord, c'est clairement très suspect et son impact potentiel est bien plus inquiétant, car d'une telle étude à une approbation prématurée par la FDA et l'EMA il n'y a qu'un pas, on imagine bien les pressions énormes sur ces institutions.

  • [^] # Re: Commentaires de l’article, applications à la science actuelle

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Les études statistiques sont-elles hors de contrôle ?. Évalué à 3.

    $750 de financement privé pour payer partiellement les frais de publication dans une revue Open Access : en effet, n'importe qui risquerait son job et sa réputation pour une telle somme. Et après, ces gens sans-gêne osent critiquer BigPharma ;-)

  • [^] # Re: Modération

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Les trolls en ligne ne sont en fait que des "abrutis" dans la vie réelle. Évalué à 4.

    "Ce commentaire contient une information fausse"

    Ça, ils le font déjà :-) D'ailleurs, je me souviens d'une publication du sénat qui louait le rôle des gafam dans la lutte contre la désinformation.

  • [^] # Re: Commentaires de l’article, applications à la science actuelle

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Les études statistiques sont-elles hors de contrôle ?. Évalué à 0.

    Oui, sauf que l'étude de 2002 que j'ai cité plus haut, et qui prétend que jusqu'à 10 fois la dose approuvé, c'était sûr, était d'eux. Donc bon, je me permets de sourire qu'ils s'inquiètent au sujet des études récentes qui pour la plupart utilisent seulement 2 à 4 fois la dose approuvée.

    Leur brevet a expiré et ils sont en train de travailler à un nouveau médicament contre le covid : je pense que c'est amplement suffisant pour expliquer leur revirement ;-)

  • [^] # Re: Commentaires de l’article, applications à la science actuelle

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Les études statistiques sont-elles hors de contrôle ?. Évalué à 0.

    Produit A utilisé 10 000 fois

    Raté ! Ton estimation était fausse (annuellement !) de 4 ordres de grandeur déjà en 2011 ;-) On lisait alors « Currently, some 80–90 million people are taking the drug annually through MDA in Africa, Latin America and Yemen. A further 300 million total treatments have been approved for lymphatic filariasis, with around 90 million treatments being administered annually (Fig. ​(Fig.8 ).8 ). » (à l'époque l'ivermectine était distribuée sous le nom de Mectizan®). On lit aussi « Ivermectin has been used for more than 30 years for the treatment of several diseases. More than one million doses of the drug are administered daily, particularly in low- and middle-income countries. Due to the low prevalence of adverse events with the use of this drug, ivermectin is considered to have a good safety profile and its potential benefit in other diseases is currently under investigation. »

    On en est à plusieurs milliards de tablettes d'ivermectine (900 millions de tablettes en 2019 pour une seule marque). La marque d'origine avait même un programme de donation, avec « The program reaches more than 300 million people in the affected areas annually, with more than 4 billion treatments donated since 1987. ». Donc voilà, 4 milliards rien qu'au sein de ce programme.

    Oups !

  • [^] # Re: Commentaires de l’article, applications à la science actuelle

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Les études statistiques sont-elles hors de contrôle ?. Évalué à 0.

    Spikevax (Moderna), c'est déjà 1886009.

    Pardon, imprécision de ma part : ce chiffre comprend aussi les autres vaccins anti-covid, car visiblement la pharmacovigilance de l'OMS ne permet pas de les distinguer.

  • [^] # Re: Commentaires de l’article, applications à la science actuelle

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Les études statistiques sont-elles hors de contrôle ?. Évalué à -2.

    En 2002 déjà, une étude a été faite sur l'ivermectine avec 10 fois la dose : « Ivermectin was generally well tolerated, with no indication of associated CNS toxicity for doses up to 10 times the highest FDA-approved dose of 200 microg/kg. ». La dose approuvée est 0.2mg/kg, ce qui est recommandé en général contre le covid est 0.4mg/kg (juste le double). Il n'est pas clair que les études ayant fait plus que ça aient obtenu de meilleurs résultats. Pour ce genre de doses « This study demonstrated that ivermectin is generally well tolerated at these higher doses and more frequent regimens. ». La pharmacovigilance de l'OMS a eu 5657 remontées d'effets secondaires en 30 ans, dont 1069 cette année. Spikevax (Moderna), c'est déjà 1886009.

    Alors, oui, il faut éviter les doses de vache et de cheval et si quelques personnes tombent dans le panneau, c'est parce que les doses humaines leur ont été refusées à la vente.

    en fait ta conclusion se base non pas sur ce que tu lis mais sur des extraits qui vont dans le sens que tu veux

    Comme tu le vois, ce n'est pas le cas. Étant mathématicien et ayant fait une thèse en informatique, j'ai parfaitement l'habitude d'aller chercher des articles scientifiques. Autant sur les études biologiques et virologique je n'ai pas les compétences pour juger, autant avec les études cliniques qui ne requièrent essentiellement que des compétences de base en statistiques (pour être relues, pas pour être faites), je n'ai pas de problèmes.

  • # Questions intéressantes sur la polarisation

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au lien Simon Chauchard, « Les réseaux sociaux dans le miroir », La Vie des idées (critique de livre). Évalué à 2.

    Juste en lisant la critique, je ne sais pas à quel point leurs expériences sont reproductibles et fiables, mais les questions que pose l'article sont en tous cas intéressantes.

    Pour ce qui est de l'anonymisation, perso, je trouve que c'est une expérience à tenter pour les sujets polémiques vulnérables à la polarisation. Ça réduirait l'influence de certains types de biais, tant ceux influençant l'interprétation des propos d'autrui, que ceux encourageant la défense d'une image de soi qui tend à dramatiser les changements d'opinions. Ça encouragerait aussi les participants plus timides à partager leurs points de vue.

    Bien sûr, si une telle expérience se faisait, par exemple sur linuxfr, il faudrait qu'elle ne s'applique qu'à des fils ou liens et journaux qui auraient par exemple coché une case « polémique » ou quelque chose comme ça. Dans les sujets non polémiques, comme quand quelqu'un vient partager à propos d'un projet ou autre, c'est pratique de savoir qui est qui dans une discussion.