La carte native-land permet aussi d’afficher les langues, et ces langues ne sont pas encore référencées non-plus, tout comme la majeure partie de l’Europe pour le moment. Je me demande comment on peut contribuer à cette carte pour compléter avec les territoires et langues européenne. Les cartes américaines et australiennes sont impressionnantes, le travail réalisé est remarquable!
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De fait, avec la Bretagne et de la Corse, il n’y a actuellement aucune population native des territoires métropolitains français de référencée sur cette carte.
La carte des langues donne une petite idée de ce à quoi pourrait ressembler une carte de France une fois ses populations natives référencées :
Évidemment les populations et les langues ne se recoupent pas forcément : un même groupe ethnique peut parler des langues différentes et une même langue peut être parlée par divers groupes ethniques, tout comme le territoire d’un état n’est pas forcément exactement celui de ses populations spécifiques, de la même manière que cette carte des langues qui s’étend aussi au delà du territoire français, mais ça donne une bonne idée quand même. Quand la France et l’Allemagne se prennent et se reprennent l’Alsace et la Lorraine au fur et à mesure des guerres, la population native de ces territoires reste la population native de ces territoires, y compris quand ces diverses dominations favorisent une langue ou une autre.
Après la révolution française il y a eu une très forte volonté d’effacer les identités et spécificités culturelles des populations natives de ces territoires (y compris la langue) avec une domination très prégnante de l’état central parisien et jacobin. En fait, penser spontanément aux corses ou aux bretons quand on cherche à nommer une population native des territoires français est déjà un effet et donc un témoignage par le vide de cet effacement culturel et de cette domination parisienne : on peine à nommer toutes les autres populations indigènes qui n’étaient pas moins spécifiques et qui n’en sont pas moins natives, à cause de la violence de cette même domination qui en a effacé jusqu’à leur mémoire.
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Tu peux sortir exactement le même discours avec Bardella, au point où on en est…
Tout à fait, ce que j’ai dit est 100% indépendant des personnes et des partis. C’est précisément l’objet de mon message : au delà des votes et des nominations, que peut-on faire ?
que peut-il faire de bien ou de mal pour le logiciel libre ? nos métiers ? nos familles ? nos territoires ?
Demande au RN, c'est de son coté qu'il penche.
Je ne demande pas vers ce il quoi il penche. Je crois que tu n’as pas compris mon usage du mot « pouvoir » ici. Quand je dit « que peut-il faire », ça inclus ce à quoi il ne penserait même pas lui-même, pas même ses collaborateurs, mais dont il a la capacité.
Il faut bien comprendre que la capacité dont je parle est exactement la même que si c’était quelqu’un d’autre à sa place, quelque soit leurs bagages, partis, que ce soit Barnier, Mélanchon, Bardella, moi ou toi. C’est la capacité de la fonction, du poste.
en quoi ce Michel Barnier peut travailler au bien commun
Un personne placée a droite ne travail pas vraiment pour le bien commun, mais pour le bien d'une partie de la population dont les autres gens de droite espèrent faire parti, et au vu de ses vote passé, il était même pour la répression d'une partie de la population.
Toujours la même confusion avec le sens du verbe « pouvoir ».
Je disqualifie la phrase entièrement pour avoir dit « à droite », j’aurai disqualifié autant si tu avais dit « à gauche ». Les définitions que j’ai donné de l’autorité, du bien commun et de la vertu proviennent de Grèce quelques siècles avant l’an 1 de notre ère, histoire de rappeler que la politique n’a vraiment rien à voir avec les imaginaires de droite et de gauche.
La politique ne devrait pas être une affaire clanique où l’on considère que les gens sont tout entier déterminés par leur clan. On peut remplacer « gauche » et « droite » par « blanc » ou « noir » pour voir le problème : « un personne noire ne travaille pas vraiment pour le bien commun » ou encore « un personne blanche ne travaille pas vraiment pour le bien commun ». Tu saisis le problème ou pas ? Tes propos supposent que l’expérience sociale produirait une nature qui déterminerait entièrement l’agir d’une personne. D’une part l’expérience sociale ne produit pas une nature, de l’autre la nature ne détermine pas nécessairement les actes. Il y a deux erreurs fondamentales dans cette pensée : 1. appartenir à un groupe social serait aussi fort qu’appartenir à une ethnie (national-socialisme), et 2. appartenir à une ethnie déterminerait entièrement l’agir (racisme). Les deux propositions sont fausses et doivent être rejetées.
J’ai l’impression que processus dit « démocratique » en France conduit les gens à penser que le seul pouvoir doit être électoral, et que la seule action politique possible est un coup d’état permanent. On réclame quelqu’un, si on ne l’a pas on râle et on attend le prochain vote/la prochaine nomination…
Quand un nouveau salarié est embauché, c’est toute l’entreprise qui attend des choses de lui, pas seulement le patron, y compris ses éventuels subordonnés ou les autres services. Le salarié pourrait bien avoir une expérience qu’on pourrait lui demander de développer d’autres compétence, ou même de faire des choses absolument contraire à ce qu’il a pu réaliser dans une autre entreprise. Une fois que le gars est à un poste, le monde ne s’arrête plus de tourner, y compris si le recrutement est considéré comme mauvais.
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Lui il peut peut-être faire ça, mais comment nous, pouvons-nous obtenir ça de lui ?
Parce que là est le point le plus important, les élections, les nominations tout ça, ce ne sont que des outils dans un attirail, et ça ne doit pas être l’alpha et l’oméga de la politique. Une fois qu’il y a quelqu’un, qu’il plaise où non, que peut-on obtenir de lui et comment ?
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Si ce Monsieur est Premier Ministre, au delà des clivages gauche-droite, que peut-il faire de bien ou de mal pour le logiciel libre ? nos métiers ? nos familles ? nos territoires ?
Et plus généralement, si toute autorité est un pouvoir sur les volontés pour les orienter au bien commun, et que le bien commun est l’opération de tous selon la vertu, et que la vertu est l’habitude qui rectifie les puissances, en quoi ce Michel Barnier peut travailler au bien commun selon ses acquis, et pour ce qui ne serait pas acquis, comment lui faire acquérir ce qui lui manquerait ?
L’oubli ne changera rien à ce qu’il va faire, peut faire, et ce qu’on pourra, ou pas, obtenir de lui qu’il fasse. Ce dernier point est le plus important car c’est probablement le seul sur lequel nous avons a un pouvoir : que peut-on faire pour que le premier ministre, lui ou un autre, travaille au bien commun ?
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Il me semble que le commentaire réagisse au fait que :
l’auteur du journal parle comme s’il était chez lui et suppose que son public adhère à ses points de vue par principe, sur un sujet qui n’est pourtant pas celui du site.
cette confusion et parti-pris est assez commun chez certains libristes séduits par certaines thèses politiques, qui semblent supposer à tord que ces deux adhésions font une seule.
Il est possible de supposer ici une forme de consensus sur certains sujets liés à Linux et au logiciel libre par exemple, et probablement sur des sujets connexes comme les brevets logiciels ou peut-être encore les machines à voter, mais pour certains sujets comme la politique elle-même ou bien la meilleure façon de cuisiner les tripes, ce n’est pas vraiment possible de supposer un consensus.
Si je parle ici comme si tout le monde avait déjà utilisé LibreOffice et était convaincu de la pertinence de cet outil, il y a peu de chance que je rencontre autre chose que de l’adhésion sur le sujet que je développerai. Mais l’auteur du journal semble penser qu’il peut faire la même supposition entre ses convictions politiques et le lectorat du site, et plus généralement les utilisateurs de Linux et de logiciels libres, et ça c’est plutôt maladroit.
Prenons quelques exemples : l’auteur parle d’ « extrême droite ». Son erreur serait la même s’il avait parlé de gauche, de droite ou d’extrême gauche et que son journal n’était pas un exposé sur les mécanismes d’allégeances en politique.
Les notions de gauche, droite, extrême-gauche, extrême-droite n’expriment rien en terme de doctrine politique, ce ne sont que des expressions pour exprimer des allégeances de manière la plus floue possible, afin de réduire les interactions politiques à des disputes claniques dont les appartenances seraient elle-mêmes réduites au plus simple conformisme dans chacun des « bords ».
Les contours de ces « bords » sont extrêmement fluides, ils se déplacent autant que la fenêtre d’Overton, au gré de ce que ce qui est considéré comme acceptable ou non par les populations et les clans. Par exemple il y a quelque siècle l’extrême-droite désignait les royalistes, alors qu’aujourd’hui certains désignent par ces mots les patriotes ou les nationalistes. Mais en même temps, certains désignent certains mouvements passé comme le nazisme comme étant d’extrême droite, alors que pourtant la conviction patriote ou nationaliste de ceux qui ont résisté contre le nazisme serait aujourd’hui considéré d’extrême droite. C’est vraiment très fluide tout ça.
Plongeons plus profondément dans cette confusion, pour rire un peu. Prenons l’exemple de l’abbé Paillon, curé de Maillé, village rasé par les nazis en 1944, il introduit son ouvrage de 1945 « Maillé martyr » qui témoigne du drame par son analyse personnelle et comment il trouve dans Mein Kampf les causes doctrinales du crime qui a décimé son village : la théorie nazie de l’ « Allemagne au dessus de tout » et celle de l’ « explication définitive avec la France ». Si les nazis sont d’extrême droite, alors l’abbé Paillon qui dénonce le nazisme dénoncerait donc l’extrême droite. Pourtant il était lui-même catholique et ses avis sur l’IVG étaient probablement en contradiction avec l’auteur du journal qui semble considérer que l’extrême-droite sont ceux qui ne pensent pas comme lui sur ces sujets. Ce curé était-il alors d’extrême droite lui-aussi ? Et quelques années plus tôt lorsque le parti-communiste Français est entré officiellement en résistance en 1941, le nom de ce mouvement de résistance s’appelait « Front National » et avait comme logo officiel un drapeau bleu-blanc-rouge en forme de France portant les deux lettres « FN ». Ces symboles étant très marqués à l’extrême droite selon certains commentateurs, le parti-communiste était-il d’extrême droite en 1941 lorsqu’il résistait contre les nazis ? Certains pourront dire que oui puisqu’ils luttaient contre le nazisme et que le nazisme est d’extrême gauche puisque le national-socialisme est littéralement l’idée socialiste d’une nation produite par un contrat social, ce qui est précisément la pensée contractualiste de la révolution française qui est forcément d’extrême gauche puisque l’extrême droite est royaliste ! De toute façon on a bien la preuve que les communistes sont d’extrême droite puisque le secrétaire général du Parti Communiste Français Georges Marchais dans les années 1980 disait « Il faut stopper l’immigration », discours que tient le Rassemblement National aujourd’hui, parti qui est d’extrême droite parce que nationaliste et patriote comme l’étaient les communistes de l’autre FN de 1941 ! Mais en même temps le PCF est placé à l’opposé de l’hémicycle comparé au RN donc si le parti communiste est d’extrême droite, alors le rassemblement national est d’extrême gauche ! CQFD !
Revenons à ce brave candidat M. Bernier. Il serait nommé premier ministre par Emmanuel macron, qui ne cache pas son projet d’Europe par dessus tout et d’explication définitive avec la France. Michel Bernier serait donc le parfait candidat européiste, félicité par Ursula von der Leyen, la présidente non-élue de la Commission Européenne. Michel Bernier est forcément très Macron-compatible, et tout le monde a vu comment les députés LREM se sont alliés avec le Nouveau Front Populaire et La France Insoumise au second tour des législatives 2024 pour battre le Rassemblement National, vous en déduirez-donc facilement que non-seulement Michel Bernier ne représente personne, mais qu’en plus il appartient à la majorité ! Et surtout, surtout, qu’il est d’extrême-gauche comme les nazis ! Ou peut-être qu’il est d’extrême-droite comme les nazis, en fait je ne sais plus !
En tout cas c’est forcément un gros méchant, donc il faut résister. Mais alors se pose un dilemme, de taille.
En effet « résistance » et « réaction » veulent dire la même chose, ces termes portent simplement une connotation morale différente. La réaction c’est la résistance à la domination quand celle-ci est à la fois majoritaire et majoritairement considérée comme bonne (parfois rétroactivement), la résistance c’est la réaction à la domination quand celle-ci est à la fois majoritaire et majoritairement considérée comme mauvaise (parfois rétroactivement). Pour savoir si la résistance est de la réaction ou la réaction de la résistance, il suffit de se conformer au conformisme, majoritaire lui-même, qui est nécessairement le produit de cette domination, et à son jugement moral également, qui est expression cette domination.
La résistance c’est donc les gentils dominés contre les méchants dominateurs, et la réaction c’est donc les méchants dominés contre les gentils dominateurs. C’est très facile en fait, et pour savoir qui sont les gentils et les les méchants, c’est encore plus facile : les gentils sont de gauche. Ou de droite. Enfin je ne sais plus…
Et donc, l’auteur du journal tient pour acquis (pour reprendre les termes du commentaires de mersak) que les lecteurs sont de son bord politique, ce qui est à la fois l’expression d’un conformisme, et le moyen d’une domination.
Après cet exercice de style, si plutôt que droite et gauche on parle de souveraineté, de centralisation, de décentralisation, de contractualisme, de socialisme, de réalisme, de nationalisme, de patriotisme, de mondialisme, etc. qui sont des principes et des doctrines, il deviendrait beaucoup plus facile de démêler la pelote…
Et vous, vous les aimez comment, vos tripes ?
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L’environnement de compilation ça marche, même si littéralement la compilation est un sous-ensemble du build, à chaque fois que j’entends ou lit « environnement de compilation », je pense quand même à ce qui produit et délivre le produit final.
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L’instabilité de l’écosystème rust est clairement pointée du doigt dans les citations de l’article:
I got some help from the Rust team who says that the common practice is to relax the dependencies of Rust software so that it builds in Debian. So errno, which needed the exact version 0.2, was relaxed so that it could build with version 0.4 in Debian, udev 0.7 was relaxed for 0.8 in Debian, memoffset from 0.8.5 to 0.6.5, paste from 1.0.11 to 1.08 and bindgen from 0.69.9 to 0.66. […] you may wonder how any distribution could sanely package this. […] anyone who needs to support bcachefs-tools long-term has to carry the support burden on their own, and if they bundle it’s dependencies, then those as well.
Traduction:
J'ai reçu de l'aide de l'équipe Rust qui a dit que la pratique courante est d'assouplir les dépendances des logiciels Rust pour qu'ils se construisent dans Debian. Ainsi, errno, qui avait besoin de la version exacte 0.2, a été assoupli pour pouvoir être construit avec la version 0.4 dans Debian, udev 0.7 a été assoupli pour 0.8 dans Debian, memoffset de 0.8.5 à 0.6.5, paste de 1.0.11 à 1.08 et bindgen de 0.69.9 à 0.66. […] vous pouvez vous demander comment une distribution peut raisonnablement empaqueter cela. […] quiconque a besoin de supporter bcachefs-tools à long terme doit prendre sur lui la tâche du support, et s'il empaquette ses dépendances, de celles-ci également.
L’outil lui-même est instable, mais l’écosystème l’est tout autant, et c’est pourquoi le mainteneur du paquet Debian jette l’éponge : maintenir l’outil est une chose, maintenir l’écosystème de rust est une autre chose, et comme on pourrait dire dans d’autres domaines « il a pas signé pour ça ».
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Je croyais avec une lecture (un peu trop rapide) du titre que c’était l’outil de bcache (un système pour avoir un cache SSD devant un disque plus lent), mais non ce n’est que l’outil de bcachefs, un système de fichier expérimental qu’il convient de ne pas utiliser en production pour le moment, donc bon, c’est pas la mort.
Par contre le commentaire sur l’instabilité de l’écosystème rust est très intéressant.
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Le mécanisme de colonisation est un rapport de force dans le contrôle des territoires.
Le besoin de justification de l’inversion des causes et des conséquences coloniale produit tout autant le racisme que le besoin de justification de la colonisation elle-même.
Si on inverse les causes et les conséquences et que l’on déclare:
Les pays européens ont colonisés le reste du monde donc c'est eux qui sont importants.
Alors la colonisation n’est plus rendu possible par un rapport de force, alors il faut supposer que celui qui réussit cette entreprise de colonisation ne réussit pas parce qu’il est le plus fort. Alors ça veut dire qu’entre le colonisateur et le colonisé la force serait supposément égale, ou non-significative. La cause serait alors que l’un déciderait de le faire, et l’autre de ne pas le faire, et parce que la force ne saurait s’y opposer ou le décider, que cela ne serait que pure initiative intrinsèque à ce peuple. Ainsi le peuple colonisateur ne le serait plus par sa force, mais par la nature de son peuple.
C’est précisément par ce mécanisme que certains racialistes contemporains en viennent à déclarer que l’européen est mauvais par nature ce qui sont précisément des thèses racistes. C’est ce qui permet par exemple à Maryse Duhamel de dire que « Les Blancs se sont eux-mêmes mis hors humanité ».
Il existe des idéologies qui poussent à coloniser. Par exemple la colonisation Arabo-musulmane qui a soumis une bonne partie de l’Afrique, le Moyen-orient, et une partie du pourtour méditerranéen en Europe a été motivé par une idéologie politique, sociale et religieuse, effectivement. C’est un bon exemple. Mais celle-ci n’a pu se faire que parce que le rapport de force le permettait. Un recul de cette colonisation en Espagne par la Reconquista n’a été possible que par une inversion de ce rapport de force.
De même, il a fallu que le rapport de force s’inverse en Méditerranée pour que la France mette fin aux Barbaresques et autres raids qui capturaient et déportaient et réduisaient en esclavage les populations blanches depuis la France vers l’Afrique du nord, et mette fin à la piraterie en Méditerranée. Cela a conduit à la colonisation de l’Algérie par la France précisément parce que pour mettre fin à l’esclavage et à la piraterie le contrôle du territoire par la force était requis. Il y a eu une volonté politique évidente mais celle-ci n’a pu être réalisée que parce que le rapport de force le permettait.
La France a donc colonisé l’Algérie après que l’Algérie ait été colonisée par les arabes, arabes qui avaient eux-même colonisés l’Algérie après qu’elle ait été colonisée par les romains, etc. Pour rappel, Augustin d’Hippone dit « Saint Augustin », un des plus illustres penseurs chrétiens et un des quatre premiers pères de l’Église catholique était évêque d’Hippone au Ⅴe siècle dans ce qui est désormais l’Algérie, qui était un territoire chrétien issue de l’Empire Romain avant la colonisation Arabo-musulmane. Les motivations ont de ces colonisations successives ont été diverses et variées, mais c’est toujours le rapport de force qui les a permis. La cité berbère d’Hippone fut punique, numide, romaine, arabe, vandale, byzantine, omeyyade, ottomane, française… et très récemment algérienne suite au récent retour d’un rapport de force en faveur de la colonisation arabo-musulmane dans ce territoire.
Nier que c’est le rapport de force qui a le dernier mot, c’est supposer qu’un peuple serait par nature colonisateur, ce qui est raciste.
Le racisme n’a rien à voir avec la colonisation en soi, ce n’est qu’une motivation parmi d’autres, et cette motivation est d’ailleurs bien plus souvent une justification a posteriori (une rationalisation) qu’une cause.
J’ai donné l’exemple de la colonisation Arabo-musulmane en Afrique, au Moyen-orient et en Europe : celle-ci a toujours été liée au pillage et à l’esclavage et donc a une motivation économique, la justification théologique excuse le crime.
On peut encore donner l’exemple de la colonisation Européenne aux Amériques, la motivation est économique, ne serait-ce que la découverte des territoires est l’effet de bord inattendu d’une recherche de nouvelle route marchande vers des territoires déjà connus et pour un marché déjà existant, et l’exploration et l’exploitation des territoires se sont faites à des fins économiques.
Certaines explorations dont le premier moteur n’est pas économique existent, on peut citer par exemple certains missionnaires français en Asie (, mais le sort de ces gens se terminaient généralement par la torture et la mort (voir à ce sujet le musée des Missions Étrangères de Paris, par exemple). Ils étaient convaincus d’un message à apporter au monde, mais ils n’avaient pas le rapport de force qu’une motivation économique peut apporter. Ils partaient en sachant qu’ils n’en reviendraient pas vivant.
Encore aujourd’hui essayer d’aller sur l’Île de North Sentinel pour des raisons idéologiques, la conviction de la suprématie de la couleur de votre peau, la foi évangélique, ou celle du monstre spaghetti volant, et c’est la mort assurée. Le dernier cas documenté est celui de John Chau en 2018. Par contre si on découvre qu’il y a sur cette île la plus grosse mine de je-ne-sais-quel-matériau-précieux, tout d’un coup les gros moyens seront mis par certains états ou entreprise pour prendre le contrôle du territoire et on entendra à longueur de journée que ces personnes avaient besoin d’aide, on découvrira probablement chez ce peuple des pratiques horribles qui seront brandies pour justifier de civiliser ces gens, et on martèlera tous les risques sanitaires dont ils étaient victime pour expliquer combien ils ont besoin de notre médecine, qu’il faut leur apporter la démocratie, etc.
Même la colonisation culturelle états-unienne qui nourrit le racialisme en Europe (par exemple l’entretien de l’idée fausse que les français noirs sont descendants d’esclaves par identification mythologique avec les populations nord-américaines qui sont elles le produit de l’esclavage) est surtout l’effet d’une colonisation économique. Pourtant ici le peuple colonisateur et le peuple colonisé possèdent des populations au caractéristiques similaires y compris dans leur diversité.
sans racisme, pas de colonisation.
Cette pensée fausse est précisément le fruit d’une entreprise coloniale pour justifier celle-ci et dominer le colonisé, lui faire accepter un rapport de force colonial différent.
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Les pays européens ont colonisés le reste du monde donc c'est eux qui sont importants.
Tu fais une erreur de logique : tu inverses cause et conséquence.
Les pays européens étaient les plus importants donc ils ont colonisés le reste du monde.
La colonie est un rapport de force, le territoire colonisé est nécessairement moins bien défendu pour que la colonisation soit un succès.
Pour réussir une entreprise colonisatrice il faut donc être plus le fort, la force est donc ce qui importe pour réussir une colonisation, les pays européens étaient donc les plus importants pour coloniser le reste du monde. CQFD.
Selon les époques et les contextes la « force » peut changer, cela peut être une force technologique, une force commerciale, une force démographique…
Par exemple les migrations africaines vers l’Europe au XXIe siècle ont une force démographique plus élevée que les peuples indigènes des pays européens, ces migrations africaines sont donc les plus importantes dans cette région et c’est pourquoi ils colonisent. Et là encore ce n’est pas parce qu’ils colonisent qu’ils sont plus importants, mais parce qu’ils sont plus importants qu’ils colonisent. Et c’est encore à cause de cette importance que les médias en parlent, que des partis politiques se spécialisent sur ce sujet, que des faits-divers et autres faits-historiques se produisent dans ce contexte, et que Wikipédia reçoit des articles qui traient de ces sujets, quelque soit l’angle abordé pour les traiter.
L’œuvre et le récit de l’œuvre sont tous deux conséquences de l’importance. C’est d’ailleurs sur ce principe que se fonde la méthodologie d’acceptabilité de Wikipédia : ce qui est important par lui-même est sensé susciter du commentaire à son sujet.
Cette idée est bonne en soit, après bien sûr il y a des biais. Par exemple un archiviste dont le métier est de traiter des documents d’archive sera plus à même à encourager à produire et rassembler des archive sur les sujets qui l’intéressent lui ou son employeur, et cette place lui donne une force et donc une importance que d’autres n’auront pas, alors que ce n’est pas nécessairement le sujet lui-même qui a cette importance. L’autre exemple de biais sont certains outils de mesure utilisés pour évaluer la force et donc l’importance : un logiciel libre qui n’est pas vendu ne sera pas traité par un journaliste économique quand bien même le marché de ce logiciel libre serait plus grand qu’un autre produit fortement commenté. Ici l’importance de la force de vente dans une société qui place ceci au sommet des outil d’évaluations (autre importance) éclipse l’importance de la part de marché. Là encore on pourra dire que le capitalisme économique domine parce qu’il importe, et pas qu’il importe parce qu’il domine.
Heureusement on n’est pas obligé de se soumettre systématiquement au rapport de force. L’espèce humaine est cause d’extinction d’espèce parce que sa force fait qu’elle importe plus que les autres espèces, mais l’espèce humaine est aussi la seule a produire des programmes de préservation des autres espèces… D’une certaine manière, ces autres espèces importent à l’espèce humaine et comme ces autres espèces ne produisent que très peu de documents (reliques primaires involontaires), c’est la propre importance de l’espèce humaine qui conduit encore à préserver les autres espèces, et à les documenter. C’est le rapport de force lui-même qui permet de s’extraire un peu de ce rapport de force : une société primitive ne peut matériellement pas se permettre le soin du handicap, et il faut une organisation sociale très solide pour se permettre de payer des chercheurs à envoyer une sonde prélever des échantillons sur une comète et les rapporter…
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Ça pourrait être cool de faire tourner les deux architectures en même temps comme le Cell avec son cœur PPC et ses SPEs en effet, mais d’après l’article de franboise314 ce serait soit les cœurs Arm, soit les cœurs RIRSC-V, mais pas les deux architectures en même temps:
Le choix s’effectue au démarrage, les deux cœurs activés sont ensuite utilisés par le programme.
En tout cas ça semble être un moyen intéressant de diffuser en masse une architecture en laissant le client prendre le risque de tester autre chose… sans perdre ce qu’il connaît déjà et sur lequel il peut se rabattre si besoin. Un dual boot mais pour l’archi, en somme.
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Plus que l’HTML, il me semble que l’exploit réside surtout dans le CSS, car un script pourrait toujours lire les données contenu dans le HTML et piloter le rendu…
À noter que le site d’Arne Mertz (où Andrey Karpov a publié un article lié dans ce journal) a une page qui exclu les contributions commerciales:
I regularly get email requests from professional guest post writers who promise clicks, money, engagement, interesting and relevant content in exchange for an opportunity to write a guest post. If you are one of those authors, I am sorry, I’m not looking for that kind of guest post. If you are a developer though and want to write about something relevant to this blog and not about how tech disrupts the industry or how to use C pointers, please read on.
D’ailleurs c’est Arne Mertz (Arn comme Arnold), pas Anne Mertz.
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J’ai tiqué sur l’utilisation récurrente du mot « issue » pour tout un tas de choses différentes, comme « problématique », « problème », « souci », « préoccupation », « bug », « erreur » ou « question ».
Deuxièmement, si vous voyez un système " pré-norm ", on ne pourra pas créer votre appli pour diverses raisons. Je doute également qu'on n'ait jamais besoin de le faire. Cette issue semble farfelue.
Dans ce cas, la fonction free brisée n'est pas votre plus grosse issue.
Les bornes sont importantes, mais l'issue ne vient pas d'eux
Tout d'abord, on doit protéger la macro contre l'issue du else.
Une issue similaire se pose lors de la mise en œuvre de macros telles que max.
De cette manière, on peut éliminer les issues évoquées ci-dessus et simplifier le code
N'essayez pas de résoudre des issues inventées à l'avance et au cas où
Il faudrait écrire :
Deuxièmement, si vous voyez un système " pré-norm ", on ne pourra pas créer votre appli pour diverses raisons. Je doute également qu'on n'ait jamais besoin de le faire. Cette préoccupation semble farfelue (« question » est acceptable)
Dans ce cas, la fonction free brisée n'est pas votre plus gros souci (« problème » est acceptable)
Les bornes sont importantes, mais le risque ne vient pas d'eux (« problème » est acceptable)
Tout d'abord, on doit protéger la macro contre le bug du else.
Une question similaire se pose lors de la mise en œuvre de macros telles que max. (« problématique » est acceptable si on utilise le verbe « se présente »)
De cette manière, on peut éliminer les erreurs évoquées ci-dessus et simplifier le code
N'essayez pas de résoudre des problèmes inventés à l'avance et au cas où
Je doute d’ailleurs que « au cas où » soit correct en français et signifie ce que l’auteur voulait dire. Par exemple la phrase « Il n'y a pas de magie macro » n’est pas correcte en français. Cet article peut-être pas traduit de l’anglais, ou si cela l’est l’anglais n’est peut-être pas la langue natale de l’auteur. Car je pense en effet qu’en anglais on dirait « magical macro » qui se traduirait naturellement en « macro magique », et jamais « magie macro ».
Il serait aussi idiomatiquement plus juste de dire « Essayez de ne pas vous inventer des problème ».
J’aurai aimé que le journal mette le lien vers l’article d’origine (d’autant plus qu’il y a déjà un autre lien vers un autre article du blog de PVS Studio)… Je l’ai trouvé et… il est déjà dans ce français bizarre. Je ne l’ai pas (encore ?) trouvé dans une autre langue.
SEO ?
Si c’est du SEO, ça ne semble être à l’initiative de PVS, car à leur profit. Par exemples les autres liens de l’article sont soit Wikipédia, soit la doc de GCC, soit…
Le troisième lien mène vers un article (en anglais) sur un autre sujet et sur autre blog mais qui est déjà lié dans l’article de PVS sur le site de PVS. J’écarte donc l’idée que ce soit l’auteur de cet autre blog qui aurait copié/collé l’article de PVS pour y insérer un lien vers son propre blog. SAUF QUE, l’auteur de cet article (mars 2019) sur cet autre blog est signé du même auteur (Andrey Karpov ) que l’article sur le site de PVS (favrier 2024), on peut considérer que c’est aussi un article de PVS, l’autre blog étant d’ailleurs un blog personnel au nom d’une autre personne (Anne Mertz). Cet autre article est d’ailleurs la seule contribution d’Andrey Karpov sur le blog d’Anne Mertz.
Pour ceux qui ne sont pas au fait de certaines pratiques SEO, voici le courriel que j’ai reçu la semaine dernière :
Bonjour à tous,
Pouvez-vous m'indiquer les tarifs et les conditions pour faire publier un article sur illwieckz.net ?
Le site semble convenir parfaitement à la campagne d'un client important sur laquelle je travaille et nos rédacteurs internes sont en mesure de créer un article de très bonne qualité en fonction de votre public, afin de s'assurer qu'il vous conviendra également.
Comme nous disposons de plusieurs autres clients de premier plan qui cherchent à améliorer leur marque par le biais d'un contenu éditorial dans ce créneau, nous sommes aptes à de vous proposer d'autres opportunités par la suite, si vous êtes ouvert à cette idée.
Voici deux exemples d'articles récents réalisés par nos soins : [caviardé]
J'attends avec impatience vos informations sur les tarifs ; vous pouvez également me faire savoir si vous préférez en parler de vive voix au téléphone.
Je vous remercie.
Je reçois ce genre de demande depuis des années pour unvanquished.net
Donc ça ressemble à du SEO, payant ou pas (ça peut aussi être des gens qui se connaissent).
Mon avis ?
Dans l’absolu je n’ai pas de problème à ce que des gens publient des articles intéressants et que cela contribue à leur référencement, c’est un échange de bon procédé.
En soit l’article est utile, le sujet n’est pas déconnant, ça reste instructif, et je le trouve plutôt adapté au public de LinuxFr. Si par exemple c’est PVS Studio qui est derrière ce journal, je ne suis pas opposé par principe à ce que PVS Studio contribue à LinuxFr.org si le sujet correspond aux sujets usuellement traités.
Notre équipe a analysé plusieurs projets open-source et a publié les résultats. Nous soutenons et encourageons les projets open-source : nous informons les développeurs open-source des bugs qui ont été trouvés. Nous les aidons à configurer notre analyseur pour vérifier leur code. Ils ont une [page dédiée] pour cela et ils listent des projets libres comme Haiku, Firefox, Blender, Qt, PHP, Apache, LLVM, les moteurs de jeu Unreal, Unity et Cry…
Ni le projet de jeu vidéo libre Unvanquished ni son moteur de jeu Dæmon ne sont cités. Je ne sais pas si nous avons été aidés par leur équipe, ou si la personne qui nous a aidé était un tiers, mais entre 2017 et 2020 quelqu’un est venu régulièrement nous soumettre des suggestions de corrections après analyse de notre base de code avec PVS studio (voir sur les trackers Unvanquished, Dæmon), commits qu’on a consciencieusement relus et parfois adaptés.
Les PR mentionnaient systématiquement :
Product Page: [lien]
How to use for free: [lien]
Ce qui pourrait être mentionné ainsi soit parce que rédigé par quelqu’un de PVS Studio, soit parce que PVS Studio poserait cette condition à l’utilisation du logiciel.
Je n’ai trouvé aucune information permettant de lier l’auteur des contributions et utilisateur de PVS Studio à PVS Studio. Il est aussi possible que ce soit simplement un tiers qui aime bien ce logiciel. Cette personne a aussi des projets bien à lui.
Tout comme la contribution d’article, je ne suis pas opposé à ce que PVS Studio contribue à des logiciels libres et que par effet de bord cela fasse leur promotion. Toutes les contributions en code soumise à Unvanquished et Dæmon étaient bienvenues, et il est bienvenu d’avoir des contributeurs qui font de l’analyse et revue de code, comme d’avoir des contributeurs qui écrivent des articles sur des bonnes pratiques de programmation.
Par contre je pense qu’il est légitime d’exiger que :
L’auteur de la contribution soit clairement désigné ;
Le texte soit rédigé / traduit par un être humain.
Ici le texte est très certainement rédigé par un être humain, mais la traduction semble être faite par un logiciel. L’assistance d’un logiciel n’est pas un problème à mes yeux, mais je suis convaincu qu’un humain doit toujours contrôler et corriger éventuellement ce que fait le logiciel.
On peut comparer avec ce que fait le compte MariePa pour OnlyOffice. Ce journal a été considéré par certains comme une tentative de publicité déguisée (et quelqu’un avait ajouté le tag publireportage), mais globalement, les choses sont assez claires. Les dépêches OnlyOffice semblent clairement écrites par quelqu’un de chez OnlyOffice, et MariePa ne publie que des articles sur OnlyOffice. Les dépêches sont modérées, éventuellement éditées et validées par l’équipe de modération. Je trouve ça plutôt honnête et sain, et je préfère encourager ces entreprises à entrer dans un cercle vertueux où tout le monde est gagnant, à condition de respecter les règles simples que je viens d’énumérer, auxquelles on peut ajouter une troisième :
Éviter le jargon de communiquant et respecter les conventions du site/attentes rédactionnelles de la communauté.
MariePa a su prendre le pli pour limiter le jargon de communiquant, éviter un minimum certaines formes insupportables du publireportage, et se plie globalement aux convenances du site, et aux attentes de la communauté.
Si PVS Studio est à l’origine de ce journal, s’ils s’identifient clairement et font les mêmes efforts que MariePa, je ne serai pas personnellement opposé à ce qu’ils puissent contribuer un article, journal ou dépêche.
À rappeler que PVS Studio n’est pas libre, mais est disponible sous Linux. Linux étant un des thèmes majeurs de ce site (libre ou non), et la programmation étant un sujet récurrent, je ne suis pas opposé à ce genre de journal qui traite de programmation écrit par un acteur dont le produit n’est pas libre mais qui est disponible sous Linux. Et si ça leur fait du référencement en retour ça n’est pas foncièrement malhonnête.
Par contre il est important de ne pas tromper les gens, ce qui serait malhonnête serait de prendre les gens pour des cons.
J’apprécierai donc que mari.h soit plus clair sur ses intentions et ses relations éventuelles avec PVS Studio. Il n’y a pas de honte à travailler pour PVS Studio, et si c’est le cas, il serait même plus utile de clairement honorer leur volonté de contribution.
Au lieu de générer de la suspicion cela pourrait même générer de la gratitude. Je préfère les relations claires, plutôt qu’un jeu de chat et souris honte-suspicion, les relations claires et transparents ont plus de chance d’aboutir à un échange gagnant-gagnant, éventuellement une collaboration franche et enthousiaste (ça y est je commence à cocher les cases du bingo 🤣️).
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Je me permet une remarque. Je comprends tout à fait que se mettre en avant n'est pas une option pour toi, ça ne le serait pas pour moi. Mais le fait de s'effacer derrière son travail, si c'est noble, n'aide pas du tout à faire prendre conscience aux gens que tu existe, que tu es une personne seule sur ton temps libre, etc.
Il y a peut-être une confusion. Je ne considère pas que ce n’est pas une option pour moi de se mettre en avant. Je suis d’ailleurs parfaitement ouvert à me mettre en avant, et j’ai déjà une certaine visibilité depuis longtemps. Le problème, c’est qu’entretenir la machine à attention, ça coûte énormément de temps. À partir d’un certain investissement, ça peut être rentable. Mais ça n’est pas nécessairement compatible avec un métier, une famille, d’autres préoccupations légitimes…
J’ai par exemple derrière la tête depuis quelques années l’idée de peut-être faire un jour une levée de fond pour fusionner deux logiciels libres qui ont dérivés il y a 10 ans (NetRadiant et netradiant-custom). Vu la masse de travail, il faut lever de quoi payer une personne à temps plein pendant plusieurs mois. C’est un projet sur lequel je réfléchis de temps en temps et depuis longtemps, mais si un jour ça se fait, ne serait-ce que la préparation et la publicité de l’initiative va m’occuper plusieurs semaines à temps plein, avant de lever le moindre centime. Ça pourra peut-être marcher, mais il faut déjà investir les premières semaines de travail.
C’est aussi ce que je voulais dire en disant « Les gens doivent chercher la rémunération, personne ne vient la leur proposer, donc l’opportunité de refuser est quasiment nulle », je peux ajouter : le coût de recherche de rémunération peut être très élevé.
Alors ça dépend très certainement des projets. Il est probablement plus facile de lever de l’argent pour un produit bien établi comme Blender, avec une masse d’utilisateurs directs, ou encore de lever de l’argent pour un jeu avec une chouette bande annonce (jeu auquel tout donateur pourra jouer), mais pour un logiciel comme NetRadiant qui est vraiment un logiciel de production de niche, il faut motiver et convaincre à donner plus que les utilisateurs de ce logiciel, et convaincre à partager l’annonce de la levée de fond plus bien plus loin que les utilisateurs directs. J’ai quelques idées pour ça, mais ça n’est pas évident.
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L'imprimerie a mis en danger les moines copistes et tout un écosystème de contrôle de l'information.
Il y a probablement trois ou quatre anachronismes dans cette phrase.
L’imprimerie a rendu obsolète le métier de copiste, c’est différent.
La rareté des livres n’était pas le produit d’un contrôle de l‘information, mais de la difficulté de les produire. Que les institutions qui produisaient ces livres à leur frais contrôle leur production est normal. Que la rareté de la ressource leur donnait de fait un pouvoir de sélection est inévitable. C’est de la gestion de ressources. Quand tu dois nourrir à vie des copiste, tu choisis ce que tu édites et tu priorise les ouvrages que tu juges essentiels. Que ce contrôle de fait entraîne des choix discutables, probablement, là où il y a de l’homme il y a de l’hommerie.
La notion même de droit d’auteur était d’ailleurs complètement étrangère aux moines copistes. Même l’idée de domaine-public est faible à côté de la conception chrétienne médiévale de la parole. Dans le christianisme tout homme est dépositaire (peut faire hériter intégralement ce dont il a hérité) de la parole, et la parole est Dieu (évangile de Jean, chapitre 1). Il n’y a pas de hiérarchie entre les hommes vis à vis de la parole (tout homme est égal devant Dieu), et la parole n’est pas qu’un domaine public, ce n’est pas qu’une chose commune, la parole est littéralement Dieu et la cause de toute création. La parole c’est littéralement le code source de toute chose créée : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui. ». Le premier chapitre de l’Évangile de Jean écrit littéralement, « C’est par la parole que tout est venu à l’existence ». Et cet ouvrage, appartenant au corpus biblique, était donc parmi les ouvrages prioritaires des copistes médiévaux.
Le christianisme actuel est très imprégné des lumières et a donc perdu de vue une bonne partie de cette conception médiévale des choses, mais cette idée ressurgit parfois, comme par exemple sous la plume de Thérèse de Lisieux (19e siècle) quand elle écrit que si une première personne qui partage à une seconde personne une pensée reçue pendant l’oraison s’offusque que cette seconde personne partage à son tour cette même pensée comme si elle était la sienne, cette première personne serait comme un âne portant des reliques qui croit que les hommages que les hommes expriment autour de lui s’adressent à lui. C’est exactement la pensée chrétienne : ce que tu sais vient de Dieu et prétendre en être l’auteur c’est être autant stupide que prétentieux, et vouloir contrôler cette pensée, c’est vouloir contrôler Dieu.
Le droit d’auteur est une conséquence de l’imprimerie. Le besoin de contrôle de l’information, de contrôler ce que les autres éditent, c’est une conséquence de l’imprimerie. Par exemple l’Index (la liste historique d’ouvrages interdits par l’Église) est postérieure à l’imprimerie, elle est instauré au 16e siècle à l’occasion du concile de Trente. Gutenberg et l’imprimerie c’est le 15e siècle. Il a fallu que l’imprimerie rende obsolète les moines copistes chrétiens pour que des chrétiens qui n’étaient plus des moines copistes puissent commencer à établir un contrôle de l‘information.
La possibilité de ne plus être limité dans l’édition par la ressource a rendu possible de limiter l’édition par la loi, loi qui sera plus tard soumise au contrat social. Cela a permis de passer peu à peu de l’idée médiévale chrétienne où chaque personne est dépositaire de la parole, au concept de lumières où la relation intellectuelle devient asymétrique entre les « lumières » qui éclairent d’autres personnes qui sont donc « éclairés ». C’est d’ailleurs Beaumarchais, éditeur de Voltaire, qui est à l’origine en France de la première loi de droit d’auteur et qui est le fondateur de la Société des auteurs (aujourd’hui la SACD).
Il aura fallu attendre qu’un moyen de copie devienne encore plus économique (l’informatique) et surtout l’émergence de nouveaux besoin (exécution de code de manière répétée et reproductible, assemblage et réutilisation de parties de code) pour que le mouvement du logiciel libre éclose et que des personnalités comme Richard Stallman se servent du système légal du droit d’auteur tel que portées par les Lumières et de la notion de contrat social portées par les lumières pour rendre à nouveau possible la création d’un commun intellectuel, en se servant des armes de l’adversaire pour rendre la brèche inattaquable. La GPL comme les autres licences sont écrites avec les armes d’un système social et légal où le contrôle intellectuel est total et la conformité sociale fondamentale. C’est parce que le droit d’auteur donne à l’homme un contrôle de l’information total et inaliénable sur sa parole qu’il peut partager des parties de ce contrôle, et il reste le seul à pouvoir contrôler le partage des parties de ce contrôle, par le principe même du contrôle de l’information. Et c’est parce que la conformité sociale est fondamentale que les personnes qui ne sont pas l’auteur se soumettent au contrôle intellectuel total qui est utilisé par l’auteur pour leur partager des parties ce contrôle.
L’idée de moine copiste faisant partie d’un écosystème de contrôle de l’information est une somme d’anachronismes. La sélection des ouvrages était organique et la conséquence directe de la rareté, elle était nécessairement le reflet des priorités de ses acteurs. Ils copiaient ce qui leur paraissaient essentiel : livres religieux, traités de philosophie, de science, d’histoire… Ce n’est rien de plus que le travail d’un éditeur de sélectionner les ouvrages qu’il reproduit et publie. La rareté et le coût très élevé implique une très forte proximité entre fourniture et demande. Il faut remplacer la rareté par l’abondance pour commencer à penser le contrôle.
Par contre oui l’idée générale de ton commentaire est juste : l’imprimerie a mis en danger des métiers de copie et d’édition, l’informatique a mis en danger des métiers de secrétariat, de dessin, de calcul et d’autres choses, etc. L’IA ne fait pas différence dans certains domaines (par exemple la traduction).
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[^] # Re: populations françaises pas référencées du tout en fait
Posté par Thomas Debesse (site web personnel, Mastodon) . En réponse au lien Les bretons et les corses pas sur le coup . Évalué à 5.
La carte native-land permet aussi d’afficher les langues, et ces langues ne sont pas encore référencées non-plus, tout comme la majeure partie de l’Europe pour le moment. Je me demande comment on peut contribuer à cette carte pour compléter avec les territoires et langues européenne. Les cartes américaines et australiennes sont impressionnantes, le travail réalisé est remarquable!
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# populations françaises pas référencées du tout en fait
Posté par Thomas Debesse (site web personnel, Mastodon) . En réponse au lien Les bretons et les corses pas sur le coup . Évalué à 6. Dernière modification le 22 septembre 2024 à 16:28.
De fait, avec la Bretagne et de la Corse, il n’y a actuellement aucune population native des territoires métropolitains français de référencée sur cette carte.
La carte des langues donne une petite idée de ce à quoi pourrait ressembler une carte de France une fois ses populations natives référencées :
Évidemment les populations et les langues ne se recoupent pas forcément : un même groupe ethnique peut parler des langues différentes et une même langue peut être parlée par divers groupes ethniques, tout comme le territoire d’un état n’est pas forcément exactement celui de ses populations spécifiques, de la même manière que cette carte des langues qui s’étend aussi au delà du territoire français, mais ça donne une bonne idée quand même. Quand la France et l’Allemagne se prennent et se reprennent l’Alsace et la Lorraine au fur et à mesure des guerres, la population native de ces territoires reste la population native de ces territoires, y compris quand ces diverses dominations favorisent une langue ou une autre.
Après la révolution française il y a eu une très forte volonté d’effacer les identités et spécificités culturelles des populations natives de ces territoires (y compris la langue) avec une domination très prégnante de l’état central parisien et jacobin. En fait, penser spontanément aux corses ou aux bretons quand on cherche à nommer une population native des territoires français est déjà un effet et donc un témoignage par le vide de cet effacement culturel et de cette domination parisienne : on peine à nommer toutes les autres populations indigènes qui n’étaient pas moins spécifiques et qui n’en sont pas moins natives, à cause de la violence de cette même domination qui en a effacé jusqu’à leur mémoire.
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# Il n’y a pas de GitHub public
Posté par Thomas Debesse (site web personnel, Mastodon) . En réponse au lien NGINX has moved to Github. Évalué à 5. Dernière modification le 21 septembre 2024 à 00:12.
Ils auraient mieux fait de migrer ailleurs, sur GitLab ou autre chose. GitHub décide de montrer ou ne pas montrer ce que vous croyez être public…
Un exemple ici: https://github.com/Unvanquished/unvanquished-infrastructure/issues/42#issuecomment-2364683427 (si GitHub ne décide pas de cacher ces commentaires)…
Et puis GitHub est désormais un suiveur derrière GitLab depuis au moins 5 ans en terme de fonctionnalités adaptées aux développeurs.
Au mieux les GitHub publics sont en fait « semi-privés », et ce n’est pas l’utilisateur qui décide de ce qui sera caché dans ce qu’il publie.
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[^] # Re: parfois sur certains équipement, on le désigne sous l'appellation ...
Posté par Thomas Debesse (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal L’astuce du jour (en espérant que tout le monde n’y a pas pensé avant moi). Évalué à 1.
Alors que certains préféreraient un candidat PS pour le poste de Premier Sinistre !
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[^] # Re: Mais concrètement, que faire pour le bien ?
Posté par Thomas Debesse (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Droit à l'oubli ?. Évalué à 3. Dernière modification le 07 septembre 2024 à 19:04.
Tout à fait, ce que j’ai dit est 100% indépendant des personnes et des partis. C’est précisément l’objet de mon message : au delà des votes et des nominations, que peut-on faire ?
Je ne demande pas vers ce il quoi il penche. Je crois que tu n’as pas compris mon usage du mot « pouvoir » ici. Quand je dit « que peut-il faire », ça inclus ce à quoi il ne penserait même pas lui-même, pas même ses collaborateurs, mais dont il a la capacité.
Il faut bien comprendre que la capacité dont je parle est exactement la même que si c’était quelqu’un d’autre à sa place, quelque soit leurs bagages, partis, que ce soit Barnier, Mélanchon, Bardella, moi ou toi. C’est la capacité de la fonction, du poste.
Toujours la même confusion avec le sens du verbe « pouvoir ».
Je disqualifie la phrase entièrement pour avoir dit « à droite », j’aurai disqualifié autant si tu avais dit « à gauche ». Les définitions que j’ai donné de l’autorité, du bien commun et de la vertu proviennent de Grèce quelques siècles avant l’an 1 de notre ère, histoire de rappeler que la politique n’a vraiment rien à voir avec les imaginaires de droite et de gauche.
La politique ne devrait pas être une affaire clanique où l’on considère que les gens sont tout entier déterminés par leur clan. On peut remplacer « gauche » et « droite » par « blanc » ou « noir » pour voir le problème : « un personne noire ne travaille pas vraiment pour le bien commun » ou encore « un personne blanche ne travaille pas vraiment pour le bien commun ». Tu saisis le problème ou pas ? Tes propos supposent que l’expérience sociale produirait une nature qui déterminerait entièrement l’agir d’une personne. D’une part l’expérience sociale ne produit pas une nature, de l’autre la nature ne détermine pas nécessairement les actes. Il y a deux erreurs fondamentales dans cette pensée : 1. appartenir à un groupe social serait aussi fort qu’appartenir à une ethnie (national-socialisme), et 2. appartenir à une ethnie déterminerait entièrement l’agir (racisme). Les deux propositions sont fausses et doivent être rejetées.
J’ai l’impression que processus dit « démocratique » en France conduit les gens à penser que le seul pouvoir doit être électoral, et que la seule action politique possible est un coup d’état permanent. On réclame quelqu’un, si on ne l’a pas on râle et on attend le prochain vote/la prochaine nomination…
Quand un nouveau salarié est embauché, c’est toute l’entreprise qui attend des choses de lui, pas seulement le patron, y compris ses éventuels subordonnés ou les autres services. Le salarié pourrait bien avoir une expérience qu’on pourrait lui demander de développer d’autres compétence, ou même de faire des choses absolument contraire à ce qu’il a pu réaliser dans une autre entreprise. Une fois que le gars est à un poste, le monde ne s’arrête plus de tourner, y compris si le recrutement est considéré comme mauvais.
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[^] # Re: Mais concrètement, que faire pour le bien ?
Posté par Thomas Debesse (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Droit à l'oubli ?. Évalué à 3.
Lui il peut peut-être faire ça, mais comment nous, pouvons-nous obtenir ça de lui ?
Parce que là est le point le plus important, les élections, les nominations tout ça, ce ne sont que des outils dans un attirail, et ça ne doit pas être l’alpha et l’oméga de la politique. Une fois qu’il y a quelqu’un, qu’il plaise où non, que peut-on obtenir de lui et comment ?
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[^] # Re: Oui, droit à l'oubli, droit à changer d'avis : démocrate et lté d'exp.
Posté par Thomas Debesse (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Droit à l'oubli ?. Évalué à 4.
Tout cela est très confusant!
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[^] # Re: Oui, droit à l'oubli, droit à changer d'avis : démocrate et lté d'exp.
Posté par Thomas Debesse (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Droit à l'oubli ?. Évalué à 3. Dernière modification le 06 septembre 2024 à 21:02.
Évidemment il faut lire Barnier et non Bernier, la faute à BAud qui m’a enduit d’erreur. 🫣️
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# Mais concrètement, que faire pour le bien ?
Posté par Thomas Debesse (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Droit à l'oubli ?. Évalué à 0. Dernière modification le 06 septembre 2024 à 21:01.
Si ce Monsieur est Premier Ministre, au delà des clivages gauche-droite, que peut-il faire de bien ou de mal pour le logiciel libre ? nos métiers ? nos familles ? nos territoires ?
Et plus généralement, si toute autorité est un pouvoir sur les volontés pour les orienter au bien commun, et que le bien commun est l’opération de tous selon la vertu, et que la vertu est l’habitude qui rectifie les puissances, en quoi ce Michel Barnier peut travailler au bien commun selon ses acquis, et pour ce qui ne serait pas acquis, comment lui faire acquérir ce qui lui manquerait ?
L’oubli ne changera rien à ce qu’il va faire, peut faire, et ce qu’on pourra, ou pas, obtenir de lui qu’il fasse. Ce dernier point est le plus important car c’est probablement le seul sur lequel nous avons a un pouvoir : que peut-on faire pour que le premier ministre, lui ou un autre, travaille au bien commun ?
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[^] # Re: Oui, droit à l'oubli, droit à changer d'avis : démocrate et lté d'exp.
Posté par Thomas Debesse (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Droit à l'oubli ?. Évalué à -3.
Il me semble que le commentaire réagisse au fait que :
Il est possible de supposer ici une forme de consensus sur certains sujets liés à Linux et au logiciel libre par exemple, et probablement sur des sujets connexes comme les brevets logiciels ou peut-être encore les machines à voter, mais pour certains sujets comme la politique elle-même ou bien la meilleure façon de cuisiner les tripes, ce n’est pas vraiment possible de supposer un consensus.
Si je parle ici comme si tout le monde avait déjà utilisé LibreOffice et était convaincu de la pertinence de cet outil, il y a peu de chance que je rencontre autre chose que de l’adhésion sur le sujet que je développerai. Mais l’auteur du journal semble penser qu’il peut faire la même supposition entre ses convictions politiques et le lectorat du site, et plus généralement les utilisateurs de Linux et de logiciels libres, et ça c’est plutôt maladroit.
Prenons quelques exemples : l’auteur parle d’ « extrême droite ». Son erreur serait la même s’il avait parlé de gauche, de droite ou d’extrême gauche et que son journal n’était pas un exposé sur les mécanismes d’allégeances en politique.
Les notions de gauche, droite, extrême-gauche, extrême-droite n’expriment rien en terme de doctrine politique, ce ne sont que des expressions pour exprimer des allégeances de manière la plus floue possible, afin de réduire les interactions politiques à des disputes claniques dont les appartenances seraient elle-mêmes réduites au plus simple conformisme dans chacun des « bords ».
Les contours de ces « bords » sont extrêmement fluides, ils se déplacent autant que la fenêtre d’Overton, au gré de ce que ce qui est considéré comme acceptable ou non par les populations et les clans. Par exemple il y a quelque siècle l’extrême-droite désignait les royalistes, alors qu’aujourd’hui certains désignent par ces mots les patriotes ou les nationalistes. Mais en même temps, certains désignent certains mouvements passé comme le nazisme comme étant d’extrême droite, alors que pourtant la conviction patriote ou nationaliste de ceux qui ont résisté contre le nazisme serait aujourd’hui considéré d’extrême droite. C’est vraiment très fluide tout ça.
Plongeons plus profondément dans cette confusion, pour rire un peu. Prenons l’exemple de l’abbé Paillon, curé de Maillé, village rasé par les nazis en 1944, il introduit son ouvrage de 1945 « Maillé martyr » qui témoigne du drame par son analyse personnelle et comment il trouve dans Mein Kampf les causes doctrinales du crime qui a décimé son village : la théorie nazie de l’ « Allemagne au dessus de tout » et celle de l’ « explication définitive avec la France ». Si les nazis sont d’extrême droite, alors l’abbé Paillon qui dénonce le nazisme dénoncerait donc l’extrême droite. Pourtant il était lui-même catholique et ses avis sur l’IVG étaient probablement en contradiction avec l’auteur du journal qui semble considérer que l’extrême-droite sont ceux qui ne pensent pas comme lui sur ces sujets. Ce curé était-il alors d’extrême droite lui-aussi ? Et quelques années plus tôt lorsque le parti-communiste Français est entré officiellement en résistance en 1941, le nom de ce mouvement de résistance s’appelait « Front National » et avait comme logo officiel un drapeau bleu-blanc-rouge en forme de France portant les deux lettres « FN ». Ces symboles étant très marqués à l’extrême droite selon certains commentateurs, le parti-communiste était-il d’extrême droite en 1941 lorsqu’il résistait contre les nazis ? Certains pourront dire que oui puisqu’ils luttaient contre le nazisme et que le nazisme est d’extrême gauche puisque le national-socialisme est littéralement l’idée socialiste d’une nation produite par un contrat social, ce qui est précisément la pensée contractualiste de la révolution française qui est forcément d’extrême gauche puisque l’extrême droite est royaliste ! De toute façon on a bien la preuve que les communistes sont d’extrême droite puisque le secrétaire général du Parti Communiste Français Georges Marchais dans les années 1980 disait « Il faut stopper l’immigration », discours que tient le Rassemblement National aujourd’hui, parti qui est d’extrême droite parce que nationaliste et patriote comme l’étaient les communistes de l’autre FN de 1941 ! Mais en même temps le PCF est placé à l’opposé de l’hémicycle comparé au RN donc si le parti communiste est d’extrême droite, alors le rassemblement national est d’extrême gauche ! CQFD !
Revenons à ce brave candidat M. Bernier. Il serait nommé premier ministre par Emmanuel macron, qui ne cache pas son projet d’Europe par dessus tout et d’explication définitive avec la France. Michel Bernier serait donc le parfait candidat européiste, félicité par Ursula von der Leyen, la présidente non-élue de la Commission Européenne. Michel Bernier est forcément très Macron-compatible, et tout le monde a vu comment les députés LREM se sont alliés avec le Nouveau Front Populaire et La France Insoumise au second tour des législatives 2024 pour battre le Rassemblement National, vous en déduirez-donc facilement que non-seulement Michel Bernier ne représente personne, mais qu’en plus il appartient à la majorité ! Et surtout, surtout, qu’il est d’extrême-gauche comme les nazis ! Ou peut-être qu’il est d’extrême-droite comme les nazis, en fait je ne sais plus !
En tout cas c’est forcément un gros méchant, donc il faut résister. Mais alors se pose un dilemme, de taille.
En effet « résistance » et « réaction » veulent dire la même chose, ces termes portent simplement une connotation morale différente. La réaction c’est la résistance à la domination quand celle-ci est à la fois majoritaire et majoritairement considérée comme bonne (parfois rétroactivement), la résistance c’est la réaction à la domination quand celle-ci est à la fois majoritaire et majoritairement considérée comme mauvaise (parfois rétroactivement). Pour savoir si la résistance est de la réaction ou la réaction de la résistance, il suffit de se conformer au conformisme, majoritaire lui-même, qui est nécessairement le produit de cette domination, et à son jugement moral également, qui est expression cette domination.
La résistance c’est donc les gentils dominés contre les méchants dominateurs, et la réaction c’est donc les méchants dominés contre les gentils dominateurs. C’est très facile en fait, et pour savoir qui sont les gentils et les les méchants, c’est encore plus facile : les gentils sont de gauche. Ou de droite. Enfin je ne sais plus…
Et donc, l’auteur du journal tient pour acquis (pour reprendre les termes du commentaires de mersak) que les lecteurs sont de son bord politique, ce qui est à la fois l’expression d’un conformisme, et le moyen d’une domination.
Après cet exercice de style, si plutôt que droite et gauche on parle de souveraineté, de centralisation, de décentralisation, de contractualisme, de socialisme, de réalisme, de nationalisme, de patriotisme, de mondialisme, etc. qui sont des principes et des doctrines, il deviendrait beaucoup plus facile de démêler la pelote…
Et vous, vous les aimez comment, vos tripes ?
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[^] # Re: bcachefs ≠ bcache
Posté par Thomas Debesse (site web personnel, Mastodon) . En réponse au lien L'utilitaire Bcachefs-Tools est rendu orphelin chez Debian Stable. Évalué à 3.
L’environnement de compilation ça marche, même si littéralement la compilation est un sous-ensemble du build, à chaque fois que j’entends ou lit « environnement de compilation », je pense quand même à ce qui produit et délivre le produit final.
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[^] # Re: bcachefs ≠ bcache
Posté par Thomas Debesse (site web personnel, Mastodon) . En réponse au lien L'utilitaire Bcachefs-Tools est rendu orphelin chez Debian Stable. Évalué à 3.
L’instabilité de l’écosystème rust est clairement pointée du doigt dans les citations de l’article:
Traduction:
L’outil lui-même est instable, mais l’écosystème l’est tout autant, et c’est pourquoi le mainteneur du paquet Debian jette l’éponge : maintenir l’outil est une chose, maintenir l’écosystème de rust est une autre chose, et comme on pourrait dire dans d’autres domaines « il a pas signé pour ça ».
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[^] # Re: bcachefs ≠ bcache
Posté par Thomas Debesse (site web personnel, Mastodon) . En réponse au lien L'utilitaire Bcachefs-Tools est rendu orphelin chez Debian Stable. Évalué à 3.
Oui mais ça veut dire que l’absence de cet outil ne devrait avoir aucune incidence sur les usages de bcache.
Ce sont deux paquets différents :
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# bcachefs ≠ bcache
Posté par Thomas Debesse (site web personnel, Mastodon) . En réponse au lien L'utilitaire Bcachefs-Tools est rendu orphelin chez Debian Stable. Évalué à 3.
Je croyais avec une lecture (un peu trop rapide) du titre que c’était l’outil de bcache (un système pour avoir un cache SSD devant un disque plus lent), mais non ce n’est que l’outil de bcachefs, un système de fichier expérimental qu’il convient de ne pas utiliser en production pour le moment, donc bon, c’est pas la mort.
Par contre le commentaire sur l’instabilité de l’écosystème rust est très intéressant.
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[^] # Re: Contributeurs/Sources
Posté par Thomas Debesse (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Sur Wikipedia 1 homme sur 5 est une femme ! . Évalué à 3.
Le mécanisme de colonisation est un rapport de force dans le contrôle des territoires.
Le besoin de justification de l’inversion des causes et des conséquences coloniale produit tout autant le racisme que le besoin de justification de la colonisation elle-même.
Si on inverse les causes et les conséquences et que l’on déclare:
Alors la colonisation n’est plus rendu possible par un rapport de force, alors il faut supposer que celui qui réussit cette entreprise de colonisation ne réussit pas parce qu’il est le plus fort. Alors ça veut dire qu’entre le colonisateur et le colonisé la force serait supposément égale, ou non-significative. La cause serait alors que l’un déciderait de le faire, et l’autre de ne pas le faire, et parce que la force ne saurait s’y opposer ou le décider, que cela ne serait que pure initiative intrinsèque à ce peuple. Ainsi le peuple colonisateur ne le serait plus par sa force, mais par la nature de son peuple.
C’est précisément par ce mécanisme que certains racialistes contemporains en viennent à déclarer que l’européen est mauvais par nature ce qui sont précisément des thèses racistes. C’est ce qui permet par exemple à Maryse Duhamel de dire que « Les Blancs se sont eux-mêmes mis hors humanité ».
Il existe des idéologies qui poussent à coloniser. Par exemple la colonisation Arabo-musulmane qui a soumis une bonne partie de l’Afrique, le Moyen-orient, et une partie du pourtour méditerranéen en Europe a été motivé par une idéologie politique, sociale et religieuse, effectivement. C’est un bon exemple. Mais celle-ci n’a pu se faire que parce que le rapport de force le permettait. Un recul de cette colonisation en Espagne par la Reconquista n’a été possible que par une inversion de ce rapport de force.
De même, il a fallu que le rapport de force s’inverse en Méditerranée pour que la France mette fin aux Barbaresques et autres raids qui capturaient et déportaient et réduisaient en esclavage les populations blanches depuis la France vers l’Afrique du nord, et mette fin à la piraterie en Méditerranée. Cela a conduit à la colonisation de l’Algérie par la France précisément parce que pour mettre fin à l’esclavage et à la piraterie le contrôle du territoire par la force était requis. Il y a eu une volonté politique évidente mais celle-ci n’a pu être réalisée que parce que le rapport de force le permettait.
La France a donc colonisé l’Algérie après que l’Algérie ait été colonisée par les arabes, arabes qui avaient eux-même colonisés l’Algérie après qu’elle ait été colonisée par les romains, etc. Pour rappel, Augustin d’Hippone dit « Saint Augustin », un des plus illustres penseurs chrétiens et un des quatre premiers pères de l’Église catholique était évêque d’Hippone au Ⅴe siècle dans ce qui est désormais l’Algérie, qui était un territoire chrétien issue de l’Empire Romain avant la colonisation Arabo-musulmane. Les motivations ont de ces colonisations successives ont été diverses et variées, mais c’est toujours le rapport de force qui les a permis. La cité berbère d’Hippone fut punique, numide, romaine, arabe, vandale, byzantine, omeyyade, ottomane, française… et très récemment algérienne suite au récent retour d’un rapport de force en faveur de la colonisation arabo-musulmane dans ce territoire.
Nier que c’est le rapport de force qui a le dernier mot, c’est supposer qu’un peuple serait par nature colonisateur, ce qui est raciste.
Le racisme n’a rien à voir avec la colonisation en soi, ce n’est qu’une motivation parmi d’autres, et cette motivation est d’ailleurs bien plus souvent une justification a posteriori (une rationalisation) qu’une cause.
Certaines explorations dont le premier moteur n’est pas économique existent, on peut citer par exemple certains missionnaires français en Asie (, mais le sort de ces gens se terminaient généralement par la torture et la mort (voir à ce sujet le musée des Missions Étrangères de Paris, par exemple). Ils étaient convaincus d’un message à apporter au monde, mais ils n’avaient pas le rapport de force qu’une motivation économique peut apporter. Ils partaient en sachant qu’ils n’en reviendraient pas vivant.
Encore aujourd’hui essayer d’aller sur l’Île de North Sentinel pour des raisons idéologiques, la conviction de la suprématie de la couleur de votre peau, la foi évangélique, ou celle du monstre spaghetti volant, et c’est la mort assurée. Le dernier cas documenté est celui de John Chau en 2018. Par contre si on découvre qu’il y a sur cette île la plus grosse mine de je-ne-sais-quel-matériau-précieux, tout d’un coup les gros moyens seront mis par certains états ou entreprise pour prendre le contrôle du territoire et on entendra à longueur de journée que ces personnes avaient besoin d’aide, on découvrira probablement chez ce peuple des pratiques horribles qui seront brandies pour justifier de civiliser ces gens, et on martèlera tous les risques sanitaires dont ils étaient victime pour expliquer combien ils ont besoin de notre médecine, qu’il faut leur apporter la démocratie, etc.
Même la colonisation culturelle états-unienne qui nourrit le racialisme en Europe (par exemple l’entretien de l’idée fausse que les français noirs sont descendants d’esclaves par identification mythologique avec les populations nord-américaines qui sont elles le produit de l’esclavage) est surtout l’effet d’une colonisation économique. Pourtant ici le peuple colonisateur et le peuple colonisé possèdent des populations au caractéristiques similaires y compris dans leur diversité.
Cette pensée fausse est précisément le fruit d’une entreprise coloniale pour justifier celle-ci et dominer le colonisé, lui faire accepter un rapport de force colonial différent.
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[^] # Re: Contributeurs/Sources
Posté par Thomas Debesse (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Sur Wikipedia 1 homme sur 5 est une femme ! . Évalué à 2.
Tu fais une erreur de logique : tu inverses cause et conséquence.
Les pays européens étaient les plus importants donc ils ont colonisés le reste du monde.
La colonie est un rapport de force, le territoire colonisé est nécessairement moins bien défendu pour que la colonisation soit un succès.
Pour réussir une entreprise colonisatrice il faut donc être plus le fort, la force est donc ce qui importe pour réussir une colonisation, les pays européens étaient donc les plus importants pour coloniser le reste du monde. CQFD.
Selon les époques et les contextes la « force » peut changer, cela peut être une force technologique, une force commerciale, une force démographique…
Par exemple les migrations africaines vers l’Europe au XXIe siècle ont une force démographique plus élevée que les peuples indigènes des pays européens, ces migrations africaines sont donc les plus importantes dans cette région et c’est pourquoi ils colonisent. Et là encore ce n’est pas parce qu’ils colonisent qu’ils sont plus importants, mais parce qu’ils sont plus importants qu’ils colonisent. Et c’est encore à cause de cette importance que les médias en parlent, que des partis politiques se spécialisent sur ce sujet, que des faits-divers et autres faits-historiques se produisent dans ce contexte, et que Wikipédia reçoit des articles qui traient de ces sujets, quelque soit l’angle abordé pour les traiter.
L’œuvre et le récit de l’œuvre sont tous deux conséquences de l’importance. C’est d’ailleurs sur ce principe que se fonde la méthodologie d’acceptabilité de Wikipédia : ce qui est important par lui-même est sensé susciter du commentaire à son sujet.
Cette idée est bonne en soit, après bien sûr il y a des biais. Par exemple un archiviste dont le métier est de traiter des documents d’archive sera plus à même à encourager à produire et rassembler des archive sur les sujets qui l’intéressent lui ou son employeur, et cette place lui donne une force et donc une importance que d’autres n’auront pas, alors que ce n’est pas nécessairement le sujet lui-même qui a cette importance. L’autre exemple de biais sont certains outils de mesure utilisés pour évaluer la force et donc l’importance : un logiciel libre qui n’est pas vendu ne sera pas traité par un journaliste économique quand bien même le marché de ce logiciel libre serait plus grand qu’un autre produit fortement commenté. Ici l’importance de la force de vente dans une société qui place ceci au sommet des outil d’évaluations (autre importance) éclipse l’importance de la part de marché. Là encore on pourra dire que le capitalisme économique domine parce qu’il importe, et pas qu’il importe parce qu’il domine.
Heureusement on n’est pas obligé de se soumettre systématiquement au rapport de force. L’espèce humaine est cause d’extinction d’espèce parce que sa force fait qu’elle importe plus que les autres espèces, mais l’espèce humaine est aussi la seule a produire des programmes de préservation des autres espèces… D’une certaine manière, ces autres espèces importent à l’espèce humaine et comme ces autres espèces ne produisent que très peu de documents (reliques primaires involontaires), c’est la propre importance de l’espèce humaine qui conduit encore à préserver les autres espèces, et à les documenter. C’est le rapport de force lui-même qui permet de s’extraire un peu de ce rapport de force : une société primitive ne peut matériellement pas se permettre le soin du handicap, et il faut une organisation sociale très solide pour se permettre de payer des chercheurs à envoyer une sonde prélever des échantillons sur une comète et les rapporter…
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[^] # Re: Architecture exotique
Posté par Thomas Debesse (site web personnel, Mastodon) . En réponse au lien RaspberryPi lance la RP2350 qui embarque 2 core RISC-V... en plus de 2 core ARM !. Évalué à 3.
Ça pourrait être cool de faire tourner les deux architectures en même temps comme le Cell avec son cœur PPC et ses SPEs en effet, mais d’après l’article de franboise314 ce serait soit les cœurs Arm, soit les cœurs RIRSC-V, mais pas les deux architectures en même temps:
En tout cas ça semble être un moyen intéressant de diffuser en masse une architecture en laissant le client prendre le risque de tester autre chose… sans perdre ce qu’il connaît déjà et sur lequel il peut se rabattre si besoin. Un dual boot mais pour l’archi, en somme.
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[^] # Re: fourchette toile
Posté par Thomas Debesse (site web personnel, Mastodon) . En réponse au lien Jamie Zawinski : "Le péché originel de Mozilla". Évalué à 5.
Les gens ne savent toujours pas que LibreOffice existe et recherchent et installent OpenOffice à la place.
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# CSS
Posté par Thomas Debesse (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Publier sa musique en html. Évalué à 10.
Plus que l’HTML, il me semble que l’exploit réside surtout dans le CSS, car un script pourrait toujours lire les données contenu dans le HTML et piloter le rendu…
Maintenant ça me donne envie de voir implémenté la notation neumatique carrée (ou notation musicale grégorienne).
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[^] # Re: Article traduit par un ou une humain.e ?
Posté par Thomas Debesse (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Traduction | Doit-on vérifier le pointeur pour NULL avant d'appeler la fonction free ?. Évalué à 6.
À noter que le site d’Arne Mertz (où Andrey Karpov a publié un article lié dans ce journal) a une page qui exclu les contributions commerciales:
D’ailleurs c’est Arne Mertz (Arn comme Arnold), pas Anne Mertz.
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[^] # Re: Article traduit par un ou une humain.e ?
Posté par Thomas Debesse (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Traduction | Doit-on vérifier le pointeur pour NULL avant d'appeler la fonction free ?. Évalué à 8.
Erratum :
Je voulais dire :
Ou :
Les deux phrases se sont mélangées dans ma tête et j’ai écrit la moitié de l’une et la moitié de l’autre, faisant un cotnre-sens. 😅️
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[^] # Re: Article traduit par un ou une humain.e ?
Posté par Thomas Debesse (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Traduction | Doit-on vérifier le pointeur pour NULL avant d'appeler la fonction free ?. Évalué à 10. Dernière modification le 24 avril 2024 à 17:05.
Sommaire
La langue française
J’ai tiqué sur l’utilisation récurrente du mot « issue » pour tout un tas de choses différentes, comme « problématique », « problème », « souci », « préoccupation », « bug », « erreur » ou « question ».
Il faudrait écrire :
Je doute d’ailleurs que « au cas où » soit correct en français et signifie ce que l’auteur voulait dire. Par exemple la phrase « Il n'y a pas de magie macro » n’est pas correcte en français. Cet article peut-être pas traduit de l’anglais, ou si cela l’est l’anglais n’est peut-être pas la langue natale de l’auteur. Car je pense en effet qu’en anglais on dirait « magical macro » qui se traduirait naturellement en « macro magique », et jamais « magie macro ».
Il serait aussi idiomatiquement plus juste de dire « Essayez de ne pas vous inventer des problème ».
J’aurai aimé que le journal mette le lien vers l’article d’origine (d’autant plus qu’il y a déjà un autre lien vers un autre article du blog de PVS Studio)… Je l’ai trouvé et… il est déjà dans ce français bizarre. Je ne l’ai pas (encore ?) trouvé dans une autre langue.
SEO ?
Si c’est du SEO, ça ne semble être à l’initiative de PVS, car à leur profit. Par exemples les autres liens de l’article sont soit Wikipédia, soit la doc de GCC, soit…
Le troisième lien mène vers un article (en anglais) sur un autre sujet et sur autre blog mais qui est déjà lié dans l’article de PVS sur le site de PVS. J’écarte donc l’idée que ce soit l’auteur de cet autre blog qui aurait copié/collé l’article de PVS pour y insérer un lien vers son propre blog. SAUF QUE, l’auteur de cet article (mars 2019) sur cet autre blog est signé du même auteur (Andrey Karpov ) que l’article sur le site de PVS (favrier 2024), on peut considérer que c’est aussi un article de PVS, l’autre blog étant d’ailleurs un blog personnel au nom d’une autre personne (Anne Mertz). Cet autre article est d’ailleurs la seule contribution d’Andrey Karpov sur le blog d’Anne Mertz.
Pour ceux qui ne sont pas au fait de certaines pratiques SEO, voici le courriel que j’ai reçu la semaine dernière :
Je reçois ce genre de demande depuis des années pour unvanquished.net
Donc ça ressemble à du SEO, payant ou pas (ça peut aussi être des gens qui se connaissent).
Mon avis ?
Dans l’absolu je n’ai pas de problème à ce que des gens publient des articles intéressants et que cela contribue à leur référencement, c’est un échange de bon procédé.
En soit l’article est utile, le sujet n’est pas déconnant, ça reste instructif, et je le trouve plutôt adapté au public de LinuxFr. Si par exemple c’est PVS Studio qui est derrière ce journal, je ne suis pas opposé par principe à ce que PVS Studio contribue à LinuxFr.org si le sujet correspond aux sujets usuellement traités.
Sur leur site il est écrit :
Ni le projet de jeu vidéo libre Unvanquished ni son moteur de jeu Dæmon ne sont cités. Je ne sais pas si nous avons été aidés par leur équipe, ou si la personne qui nous a aidé était un tiers, mais entre 2017 et 2020 quelqu’un est venu régulièrement nous soumettre des suggestions de corrections après analyse de notre base de code avec PVS studio (voir sur les trackers Unvanquished, Dæmon), commits qu’on a consciencieusement relus et parfois adaptés.
Les PR mentionnaient systématiquement :
Ce qui pourrait être mentionné ainsi soit parce que rédigé par quelqu’un de PVS Studio, soit parce que PVS Studio poserait cette condition à l’utilisation du logiciel.
Je n’ai trouvé aucune information permettant de lier l’auteur des contributions et utilisateur de PVS Studio à PVS Studio. Il est aussi possible que ce soit simplement un tiers qui aime bien ce logiciel. Cette personne a aussi des projets bien à lui.
Tout comme la contribution d’article, je ne suis pas opposé à ce que PVS Studio contribue à des logiciels libres et que par effet de bord cela fasse leur promotion. Toutes les contributions en code soumise à Unvanquished et Dæmon étaient bienvenues, et il est bienvenu d’avoir des contributeurs qui font de l’analyse et revue de code, comme d’avoir des contributeurs qui écrivent des articles sur des bonnes pratiques de programmation.
Par contre je pense qu’il est légitime d’exiger que :
Ici le texte est très certainement rédigé par un être humain, mais la traduction semble être faite par un logiciel. L’assistance d’un logiciel n’est pas un problème à mes yeux, mais je suis convaincu qu’un humain doit toujours contrôler et corriger éventuellement ce que fait le logiciel.
On peut comparer avec ce que fait le compte MariePa pour OnlyOffice. Ce journal a été considéré par certains comme une tentative de publicité déguisée (et quelqu’un avait ajouté le tag publireportage), mais globalement, les choses sont assez claires. Les dépêches OnlyOffice semblent clairement écrites par quelqu’un de chez OnlyOffice, et MariePa ne publie que des articles sur OnlyOffice. Les dépêches sont modérées, éventuellement éditées et validées par l’équipe de modération. Je trouve ça plutôt honnête et sain, et je préfère encourager ces entreprises à entrer dans un cercle vertueux où tout le monde est gagnant, à condition de respecter les règles simples que je viens d’énumérer, auxquelles on peut ajouter une troisième :
MariePa a su prendre le pli pour limiter le jargon de communiquant, éviter un minimum certaines formes insupportables du publireportage, et se plie globalement aux convenances du site, et aux attentes de la communauté.
Si PVS Studio est à l’origine de ce journal, s’ils s’identifient clairement et font les mêmes efforts que MariePa, je ne serai pas personnellement opposé à ce qu’ils puissent contribuer un article, journal ou dépêche.
À rappeler que PVS Studio n’est pas libre, mais est disponible sous Linux. Linux étant un des thèmes majeurs de ce site (libre ou non), et la programmation étant un sujet récurrent, je ne suis pas opposé à ce genre de journal qui traite de programmation écrit par un acteur dont le produit n’est pas libre mais qui est disponible sous Linux. Et si ça leur fait du référencement en retour ça n’est pas foncièrement malhonnête.
Par contre il est important de ne pas tromper les gens, ce qui serait malhonnête serait de prendre les gens pour des cons.
J’apprécierai donc que mari.h soit plus clair sur ses intentions et ses relations éventuelles avec PVS Studio. Il n’y a pas de honte à travailler pour PVS Studio, et si c’est le cas, il serait même plus utile de clairement honorer leur volonté de contribution.
Au lieu de générer de la suspicion cela pourrait même générer de la gratitude. Je préfère les relations claires, plutôt qu’un jeu de chat et souris honte-suspicion, les relations claires et transparents ont plus de chance d’aboutir à un échange gagnant-gagnant, éventuellement une collaboration franche et enthousiaste (ça y est je commence à cocher les cases du bingo 🤣️).
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[^] # Re: Le HS de la conclusion
Posté par Thomas Debesse (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Xz (liblzma) compromis. Évalué à 2.
Je propose à la place :
(je suis déjà loin 🤪️)
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[^] # Re: Le HS de la conclusion
Posté par Thomas Debesse (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Xz (liblzma) compromis. Évalué à 5. Dernière modification le 06 avril 2024 à 18:58.
Il y a peut-être une confusion. Je ne considère pas que ce n’est pas une option pour moi de se mettre en avant. Je suis d’ailleurs parfaitement ouvert à me mettre en avant, et j’ai déjà une certaine visibilité depuis longtemps. Le problème, c’est qu’entretenir la machine à attention, ça coûte énormément de temps. À partir d’un certain investissement, ça peut être rentable. Mais ça n’est pas nécessairement compatible avec un métier, une famille, d’autres préoccupations légitimes…
J’ai par exemple derrière la tête depuis quelques années l’idée de peut-être faire un jour une levée de fond pour fusionner deux logiciels libres qui ont dérivés il y a 10 ans (NetRadiant et netradiant-custom). Vu la masse de travail, il faut lever de quoi payer une personne à temps plein pendant plusieurs mois. C’est un projet sur lequel je réfléchis de temps en temps et depuis longtemps, mais si un jour ça se fait, ne serait-ce que la préparation et la publicité de l’initiative va m’occuper plusieurs semaines à temps plein, avant de lever le moindre centime. Ça pourra peut-être marcher, mais il faut déjà investir les premières semaines de travail.
C’est aussi ce que je voulais dire en disant « Les gens doivent chercher la rémunération, personne ne vient la leur proposer, donc l’opportunité de refuser est quasiment nulle », je peux ajouter : le coût de recherche de rémunération peut être très élevé.
Alors ça dépend très certainement des projets. Il est probablement plus facile de lever de l’argent pour un produit bien établi comme Blender, avec une masse d’utilisateurs directs, ou encore de lever de l’argent pour un jeu avec une chouette bande annonce (jeu auquel tout donateur pourra jouer), mais pour un logiciel comme NetRadiant qui est vraiment un logiciel de production de niche, il faut motiver et convaincre à donner plus que les utilisateurs de ce logiciel, et convaincre à partager l’annonce de la levée de fond plus bien plus loin que les utilisateurs directs. J’ai quelques idées pour ça, mais ça n’est pas évident.
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[^] # Re: tintamarre médiatique
Posté par Thomas Debesse (site web personnel, Mastodon) . En réponse au lien IA : pourquoi les intellectuels paniquent-ils ?. Évalué à 8.
Il y a probablement trois ou quatre anachronismes dans cette phrase.
L’imprimerie a rendu obsolète le métier de copiste, c’est différent.
La rareté des livres n’était pas le produit d’un contrôle de l‘information, mais de la difficulté de les produire. Que les institutions qui produisaient ces livres à leur frais contrôle leur production est normal. Que la rareté de la ressource leur donnait de fait un pouvoir de sélection est inévitable. C’est de la gestion de ressources. Quand tu dois nourrir à vie des copiste, tu choisis ce que tu édites et tu priorise les ouvrages que tu juges essentiels. Que ce contrôle de fait entraîne des choix discutables, probablement, là où il y a de l’homme il y a de l’hommerie.
La notion même de droit d’auteur était d’ailleurs complètement étrangère aux moines copistes. Même l’idée de domaine-public est faible à côté de la conception chrétienne médiévale de la parole. Dans le christianisme tout homme est dépositaire (peut faire hériter intégralement ce dont il a hérité) de la parole, et la parole est Dieu (évangile de Jean, chapitre 1). Il n’y a pas de hiérarchie entre les hommes vis à vis de la parole (tout homme est égal devant Dieu), et la parole n’est pas qu’un domaine public, ce n’est pas qu’une chose commune, la parole est littéralement Dieu et la cause de toute création. La parole c’est littéralement le code source de toute chose créée : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui. ». Le premier chapitre de l’Évangile de Jean écrit littéralement, « C’est par la parole que tout est venu à l’existence ». Et cet ouvrage, appartenant au corpus biblique, était donc parmi les ouvrages prioritaires des copistes médiévaux.
Le christianisme actuel est très imprégné des lumières et a donc perdu de vue une bonne partie de cette conception médiévale des choses, mais cette idée ressurgit parfois, comme par exemple sous la plume de Thérèse de Lisieux (19e siècle) quand elle écrit que si une première personne qui partage à une seconde personne une pensée reçue pendant l’oraison s’offusque que cette seconde personne partage à son tour cette même pensée comme si elle était la sienne, cette première personne serait comme un âne portant des reliques qui croit que les hommages que les hommes expriment autour de lui s’adressent à lui. C’est exactement la pensée chrétienne : ce que tu sais vient de Dieu et prétendre en être l’auteur c’est être autant stupide que prétentieux, et vouloir contrôler cette pensée, c’est vouloir contrôler Dieu.
Le droit d’auteur est une conséquence de l’imprimerie. Le besoin de contrôle de l’information, de contrôler ce que les autres éditent, c’est une conséquence de l’imprimerie. Par exemple l’Index (la liste historique d’ouvrages interdits par l’Église) est postérieure à l’imprimerie, elle est instauré au 16e siècle à l’occasion du concile de Trente. Gutenberg et l’imprimerie c’est le 15e siècle. Il a fallu que l’imprimerie rende obsolète les moines copistes chrétiens pour que des chrétiens qui n’étaient plus des moines copistes puissent commencer à établir un contrôle de l‘information.
La possibilité de ne plus être limité dans l’édition par la ressource a rendu possible de limiter l’édition par la loi, loi qui sera plus tard soumise au contrat social. Cela a permis de passer peu à peu de l’idée médiévale chrétienne où chaque personne est dépositaire de la parole, au concept de lumières où la relation intellectuelle devient asymétrique entre les « lumières » qui éclairent d’autres personnes qui sont donc « éclairés ». C’est d’ailleurs Beaumarchais, éditeur de Voltaire, qui est à l’origine en France de la première loi de droit d’auteur et qui est le fondateur de la Société des auteurs (aujourd’hui la SACD).
Il aura fallu attendre qu’un moyen de copie devienne encore plus économique (l’informatique) et surtout l’émergence de nouveaux besoin (exécution de code de manière répétée et reproductible, assemblage et réutilisation de parties de code) pour que le mouvement du logiciel libre éclose et que des personnalités comme Richard Stallman se servent du système légal du droit d’auteur tel que portées par les Lumières et de la notion de contrat social portées par les lumières pour rendre à nouveau possible la création d’un commun intellectuel, en se servant des armes de l’adversaire pour rendre la brèche inattaquable. La GPL comme les autres licences sont écrites avec les armes d’un système social et légal où le contrôle intellectuel est total et la conformité sociale fondamentale. C’est parce que le droit d’auteur donne à l’homme un contrôle de l’information total et inaliénable sur sa parole qu’il peut partager des parties de ce contrôle, et il reste le seul à pouvoir contrôler le partage des parties de ce contrôle, par le principe même du contrôle de l’information. Et c’est parce que la conformité sociale est fondamentale que les personnes qui ne sont pas l’auteur se soumettent au contrôle intellectuel total qui est utilisé par l’auteur pour leur partager des parties ce contrôle.
L’idée de moine copiste faisant partie d’un écosystème de contrôle de l’information est une somme d’anachronismes. La sélection des ouvrages était organique et la conséquence directe de la rareté, elle était nécessairement le reflet des priorités de ses acteurs. Ils copiaient ce qui leur paraissaient essentiel : livres religieux, traités de philosophie, de science, d’histoire… Ce n’est rien de plus que le travail d’un éditeur de sélectionner les ouvrages qu’il reproduit et publie. La rareté et le coût très élevé implique une très forte proximité entre fourniture et demande. Il faut remplacer la rareté par l’abondance pour commencer à penser le contrôle.
Par contre oui l’idée générale de ton commentaire est juste : l’imprimerie a mis en danger des métiers de copie et d’édition, l’informatique a mis en danger des métiers de secrétariat, de dessin, de calcul et d’autres choses, etc. L’IA ne fait pas différence dans certains domaines (par exemple la traduction).
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