C'est surtout que l'article n'est pas franchement à charge. On y apprend que Ruffin écrit plein d'articles et paie ses salariés. L'objectif est un peu raté.
Est-ce qu'après avoir lu cet article, tu te dis "oulah, je le trouvais sympa, Ruffin, mais en fait il est louche !" Si la réponse est "non", c'est que la propagande commandée n'a pas été livrée. Est-ce que cet article te semble à charge contre contre Ruffin ?
Tu évoque rapidement le DNS au début, mais je ne sais pas à quel point tu as testé ça ? Il y a quelques temps j'ai eu des soucis, pareil c'était très aléatoire au niveau des ralentissements et ping m'affichait des trucs vraiment bizarres (à dire que tout passait mais à mettre trop de millisecondes à répondre). Dans mon cas c'était juste sur un périphérique, ce qui m'a permis de réduire les recherches, et c'était que j'avais laissé dans resolv.conf l'utilisation d'un DNS d'openic qui s'était mis à déconner. Configuration que j'avais activé auparavant quand mon fournisseur avait eu des soucis sur son DNS, et oublié… Bref, je ne suis pas sûre que ce soit utile ou pertinent mais cela fait une piste à explorer si jamais : si le souci vient du DNS d'Orange, essayer de passer outre et voir si ça va mieux ?
Bien sûr que moi aussi. Et si je crois être consciente de certains de mes propres programmes, ce n'est peut-être qu'une autre programmation qui m'en convainc ;)
Ce qui m'amuse dans tout ça, c'est que bientôt la question pour filtrer les "bots" ne sera plus "prouvez que vous êtes humains" mais "prouvez que vous avez atteint un niveau de discussion suffisant pour qu'on puisse échanger avec vous".
Ce genre de chose amène rapidement à des sujets philosophiques.
En tant qu'humain, nous apprenons aussi de notre environnement, et nous apprenons à donner certaines réponses à certains stimuli. Ces réponses sont-elles forcément le reflet de notre conscience ? Ou de réponses ingénieusement assemblées ?
Par exemple tout le pan des "discussions sociales", nécessaires pour entamer des relations "tranquilles" avec les gens, sans aucun fond, variables suivant les cultures :
- Bonjour Madame Machin ! Comment allez-vous ?
- Bien, bien, et vous ?
- Bien, merci. C'est agréable ce beau temps !
- Ho oui mais qu'est-ce qu'il fait chaud !
- Etc…
Ça peut durer longtemps. Et par longtemps, je veux dire des heures, voir des jours pour certains humains. Je suis un peu buguée sur ce genre de chose, je les ai appris de façon consciente, avec labeur et beaucoup d'étude et je suis assez vite bloquée si ça doit durer, mais certains humains semblent utiliser ça comme base de toutes les conversations (alors qu'ils n'iront jamais discuter d'ontologie ou des implications d'un programme d'IA).
Il y a plein d'autres éléments de notre humanité où les sciences montrent notre "programmation" : les biais cognitifs, nombre d'implications des neurosciences (menant à diverses tactiques de manipulations qui fonctionnent sur tout être humain "normal"). Est-ce que cela valide ou invalide le fait que nous soyons conscients ? C'est une vraie question qui intéresse du monde.
Du coup, si on compare à l'IA dont il est question, est-ce si différent ? Elle n'a peut-être pas encore la capacité à fournir des réponses assez élaborées pour convaincre, mais si on posait les mêmes questions à son voisin de pallier, serait-il plus crédible ? Ça doit dépendre du voisin !
Il me semble que définir la réalité de la conscience, ici, est complexe, ou alors il faut vraiment définir très précisément ce qu'on entend par conscience (et je n'ai pas un niveau d'anglais suffisant pour voir quelle définition a été posée dans le cadre de l'expérience). Par contre, on peut en définir la réalité de la même façon qu'on définit la réalité de nos interactions avec les autres humains :
- Je l'entends, je peux discuter avec cette personne, donc il doit y avoir une réalité dans ce qu'elle partage de sa réalité
- Cette personne me fait part d'une expérience que je peux comparer à ma propre expérience et en fait une analyse similaire à celle que j'aurais
- Cette expérience est donc probablement vrai.
Autrement dit, si ça semble avoir une conscience, si ça agit comme si ça avait une conscience, alors on peut supposer que cela a une conscience. Pour savoir si c'est "vrai", il faudrait pouvoir télécharger le ressenti de l'IA en soi… encore un peu de travail pour ça.
Cela n'invalide pas pour autant le fait qu'il s'agit d'un chatbot ; un chatbot qui est peut-être en train de devenir aussi évolué et complexe que ma voisine, ce qui est sacrément fort, mais dans son cas aussi, je fais des pseudo-tests de Turing de temps en temps.
Bien sûr, dans un contexte personnel/associatif. Si j'avais une centaine de serveurs à gérer 1) j'espère que je serais payée à ça donc mon temps à y consacrer serait calé dans mes horaires de travail, il y aurait moins de question sur le sujet 2) j'aurais la formation pour automatiser au max 3) ça serait pertinent d'automatiser au max, le temps passé à affiner les automatismes étant largement compensé par le temps gagné sur les centaines de machines.
Typiquement quand on gère 3-4 machines pour des usages assez différents, il y a des choses qui s'automatisent, mais pas mal de choses aussi qui change au fil des évolutions des logiciels et finalement je trouve que maintenir les routines est souvent plus de boulot que d'y faire à la main. Ce n'est pas valable pour tout, mais j'ai assez vite laissé Ansible de côté par exemple, parce que ça n'était pas pertinent sur si peu de machines ET vu ce que j'y faisait. Mais si je devais faire la même chose sur 10 fois plus de machines, ça serait évident qu'Ansible (ou autre) deviendrais temporellement rentable. Les MAJ et les montées en version, c'est la même chose : avec des petits besoins, c'est un peu le bordel parce que test et prod se confondent et qu'on est toujours à négocier entre le plaisir de bidouiller et l'agacement de bidouiller sans fin. En contexte industriel, les pratiques ne sont pas les mêmes, les moyens non plus.
Accessoirement, dans un contexte personnel, prendre une ou deux heures ça se cale assez facilement dans mon emploi du temps, ce n'est pas qu'une question de cumul au fil des ans. Peu importe le temps passé à le faire, je suis payée pareil :P Par contre, j'ai personnellement plus de mal à me plonger sur le marathon des montées en version au fil du temps ; mais j'imagine que cela dépend principalement de ce à quoi ressemble ta vie personnelle, les contraintes à gérer, la charge mentale, etc. C'est juste rarissime que j'ai toute une après-midi libre à consacrer à un truc où je ne serais pas interrompue, et encore plus rare d'avoir ça sur plusieurs jours d'affilés.
Pacman est puissant (mais complexe) ; j'avais déjà trouvé quelques commandes utiles pour faire du ménage mais entre ça et ton autre astuce, c'est sacrément plus optimum !
Ho pas mal comme manip ! Ça va permettre de libérer un peu de place. Mais je pensais aussi à ces trucs installés et que je n'utilise pas (plus), genre un logiciel que j'ai mis pour tester un truc puis que j'ai oublié d'enlever après mes tests, ou un logiciel qui m'a été utile à un moment mais que je n'ai plus utilisé depuis des années. J'en vire parfois quand je les vois passer dans les mises à jour, mais ma liste de paquet a tendance à être un peu ventripotente, d'autant qu'il y a du AUR dedans. Bon, pas grave puisque y'a de la place sur le disque dur, mais j'ai ce vague sentiment que c'est plein de vieux trucs inutiles :D
Beaucoup ne recommandent pas d'utiliser un serveur avec une distribution rolling-release. Pourtant j'ai moi aussi tous mes serveurs sous Arch depuis plus de 10 ans et ça n'a jamais cassé.
Ca demande un peu plus de maintenance régulière mais je ne serre pas les meules comme quand on fait un "apt-get dist-upgrade". Parce qu'on en fait pas.
Ça fait partie de mes grandes interrogations chaque fois que j'installe un serveur. En voyant les autres commentaires, je comprends un peu mieux pourquoi certains préfèrent des serveurs figés : pas de maj, pas de casse (jusqu'à ce que l'absence de mise à jour devienne un problème de sécurité). Mais pour avoir des serveurs en rolling release et d'autres où il faut faire les grosses upgrade, je trouve la rolling release sacrément plus confortable à l'usage. J'ai une préférence pour faire des mises à jour très régulières ; dans le cas des rolling release, cela veut dire réparer et adapter au fur et à mesure mais, finalement, le temps de maintenance est court. En gros, si j'ai une ou deux heures dans la semaine, je peux gérer mes maj. À l'inverse, sur les disributions avec release, il faut que j'arrive à me bloquer quelques jours lors de la montée en version. Le premier jour je lis la doc et les retours des utilisateurs, le second j'update, le troisième je répare tout ce qui a cassé… Au niveau temps total passé sur la maintenance, ça doit se valoir, mais pas dans la même "compression" de temps. Et là je remarque qu'avec un emploi du temps qui me laisse moins de temps pour mes bidouilles informatiques, mes rolling releases ont maximum 2 mois de retard tandis que… hem… je n'ai pas encore trouvé le temps de faire l'upgrade de certaines de mes Debian.
D'un autre côté, c'est sûr que ce n'est pas bon de laisser une rolling release sans MAJ durant plusieurs mois, c'est généralement à ce moment qu'on a plein d'ennuis. Alors que les releases à date fixes le supportent bien : il y a les maj de sécurité qui changent peu de chose.
Et Arch, c'est trop bien ! Les seuls moments où je réinstalle c'est quand je change de disque dur, ce qui n'est pas souvent. Parfois je me dis "ça serait bien de repartir de zéro pour faire un grand ménage de tous ces restes de paquets que je n'utilise plus", mais, bon, flemme…
Mais au delà de l'aspect "financer des organismes avec les sous" (ce qui est, à mon avis, un bon risque de dérapage dans ce genre de cas, peu importe le combat), ça serait chouette d'avoir des tld pour tout. Un choix infini, à des prix accessibles ? Ça permettrait de faire plus de jeux de mots et ça rendrais le squattage de nom de domaine de plus en plus coûteux. Y compris en acceptant des mots soi-disant orduriers, parce que justement, on s'approprie les insultes aussi (comme c'est le cas pour queer, mais ça l'est aussi pour d'autres). Le jour où le .prout sort, c'est sûr qu'on va voir un paquet de sites à l'humour douteux apparaître… Et ? Ça en fera rire certains, et si d'autres sont offusqués, ils devront trouver une base légale pour lutter, et c'est tout.
En réponse longue, pour Brave tu as des éléments sur https://linuxfr.org/users/legab/journaux/brave-un-nouveau-navigateur-web (dans les commentaires aussi). Lilo, je ne sais plus, mais j'ai souvenir qu'il s'appuie sur les gros moteurs et n'a pas spécialement d'engagement en direction de la vie privée : leur argument marketting est sur d'autres critères.
Le souci tient dans le modèle économique. Si c'est basé sur la pub, alors les trackers vont s'inviter à un moment ou un autre. Or quasi tous sont basés sur la pub. Il y avait eu un journal sur un moteur de recherche dont le principe était un abonnement (ce qui me semble plus fiable en matière de tenue des engagements, reste à voir si on a envie de faire confiance aussi) mais je ne retrouve pas son nom.
Et dans tous les cas, tu as au mieux des surcouches qui anonymisent en partie tes recherches, mais dessous ça reste Google, Bing et compagnie. Les moteurs qui ne les utilisent pas restent, hélas, assez anecdotiques et peu efficaces. Le moins pire est probablement d'avoir une instance Searx avec d'autres gens, mais c'est assez technique : il faut une certaine quantité d'utilisateurs pour que l'anonymisation fonctionne, mais pas trop sinon les gros moteurs bloquent ton instance…
Moi j'aime bien GIMP aussi… dans les années 2000, quand on était juste une bidouilleuse du dimanche, il se défendait déjà bien, y compris face aux logiciels proprio (dont la plupart étaient acquis de façon très discutables). Je l'avais adopté non parce qu'il était libre, mais parce qu'il me permettait de faire ce que je voulais, et en plus sans risquer de véroler mon ordi en craquant un logiciel véreux ; je me suis mis au libre bien plus tard. Au fil des ans, ça reste ma boite à outil de base quand j'ai besoin de bidouiller une image. Je ne suis pas graphiste et pourtant il me permet de faire pas mal de choses sans trop peiner.
Par contre, comme on parle d'époque antique, il faut reconnaître qu'à un moment, la communauté de Gimp n'était vraiment, vraiment pas sympathique. Ça n'a été qu'un temps, mais hélas ça a fait du dégât et marqué les esprits de pas mal de graphistes. J'en ai encore dans mon entourage qui en restent traumatisés ! Il y avait quand même des trucs du genre "si tu as le malheur de demander comment tu peux réaliser tel action comme tu en as l'habitude dans photoshop, tu te fais ban dans la foulée". En fait la seule mention de photoshop valait un ban, ce qui était un peu trop pour accompagner des utilisateurs qui faisaient l'effort de revoir leurs habitudes. À la limite, ceux qui étaient pénibles à exiger de retrouver le même comportement que photoshop (car oui, les devs ne sont pas des esclaves et Gimp n'est pas un clone de l'autre), mais ça allait plus loin que ça. Ce genre d'attitude a fait du mal à l'adoption de Gimp en milieu pro et semi-pro, et de façon durable.
Maintenant… c'est de l'histoire ancienne, non ? Et en particulier le travail de communication énorme que tu as aidé à faire, Jehan, m'a convaincu depuis longtemps que Gimp n'était plus en guerre contre ses utilisateurs. Il y a eu énormément d'avancées, que ce soit sur le logiciel lui-même, dans l'image qu'il donne, dans l'image de sa communauté. Et ça, c'est chouette. Mais il restera des gens qui resteront avec leurs mauvaises impressions, même si elles remontent à une vingtaine d'année et n'ont plus de raison d'être. Ajourd'hui quelqu'un qui commence à bidouiller en graphisme et cherche des logiciels pour ça va forcément entendre parler de Gimp et quelques autres, sans même voir le côté "libre", et sans avoir ce passif en tête. Ce qui reste de la mauvaise réputation s'efface peu à peu.
Il y a aussi le fait qu'on liste ce qu'on connaît. Blender est en train de mettre une tannée monumentale à la plupart de ses concurrents proprio, VLC reste un must. Pendant longtemps, Firefox était LE navigateur web à avoir (jusqu'à ce qu'ils s'embourbent dans des horreurs, mais là c'est vraiment des choix de leur part, et des choix à la con, qui n'ont rien à voir avec le manque de moyens). Et si on cherche, on en trouvera d'autres. Je peste chaque fois que je me retrouve sur un système proprio avec ses outils par défaut ; peut-être parce que je n'ai pas l'habitude, peut-être parce que factuellement, leur ergonomie arrive à être tout aussi pourrie, en proportion de ce qui est produit. Ça fait quelques années que je n'ai plus eu à subir un Mac, mais la dernière fois que ça m'était arrivé (dans une BU, pour faire une recherche web et enregistrer un fichier, bref la base) j'avais pesté à mort contre les trucs contre-intuitifs dont c'était bardé.
Il y a évidement plein de choses à améliorer dans pas mal de logiciels libres. Mais, ce qui est appréciable, c'est que c'est possible. Tenter d'avoir un échange avec Adobe, pour du support ou des suggestions, ça donne l'impression que le plus revêche des libristes est un modèle d'attention et de bienveillance. Et pourtant il y a des projets où ce n'est pas simple de se faire entendre en tant qu'utilisateur… mais toujours mieux que chez ce poids lourd du logiciel artistique.
Le fait est qu'utiliser des outils libres au quotidien est aujourd'hui possible, sans crise de nerf permanente, dans la plupart des domaines. Et ça, c'est quand même une sacrée réussite.
Dans le cas de la pandémie, de toute façon il y a eu surtout des décisions technocratiques. Et quoi qu'il arrive, il y a des moments où elles s'imposeront. Peu importe comment on prends la chose : il y aura des réfugiés climatiques. Mais dire "aucun souci, ce n'est que X personnes à reloger" c'est avoir perdu de vue l'humain, c'est éviter toutes les questions de ce qu'on peut faire pour minimiser le drame qui s'annonce. Il ne s'agit pas juste de reloger, ou de faire face aux famines et aux sécheresses : il s'agit de la façon de reloger, d'accompagner les déplacements, de minimiser l'impact des évènements. On n'est pas juste dans le "combien", on doit être dans le "comment".
Pour revenir aux pandémies (celle qu'on a, ou la suivante, ou les précédentes) comme pour le reste, certaines décisions technocratiques sont nécessaires pour s'en sortir et on ne peut pas en faire l'impasse. Les confinements ou les campagnes de vaccination, c'était une nécessité (la façon dont c'est mis en œuvre peuvent se discuter, cependant). Mais ça serait bien aussi qu'à un moment on sorte le nez des chiffres pour s'intéresser à l'humain. Cela pourrait même donner lieu à des solutions tout aussi technocratique mais dont l'objectif serait que les individus, et par là le groupe entier, se sentent mieux. Envisage-t-on de soutenir et mettre plus de moyen dans le milieu médical ? D'améliorer l'accès aux formations de santé ? De former tous les citoyens, gratuitement, à des gestes d'hygiènes, de secours et quelques interventions de base (type massage cardiaque) ? D'avoir des stocks de masques dans chaque commune, à libre disposition de tout citoyen qui en a besoin, sous réserve de lui expliquer comment les utiliser quand il vient en chercher ? De fournir des masques de qualité gratuitement à toute personne qui est en contact avec d'autres dans des conditions favorisant la propagation du virus ? D'éduquer à la pensée critique et à la démarche scientifique ? De former aussi les gens à l'écoute active et à la communication non violente, afin que dans des conditions difficiles (comme l'ont été le confinement), la santé mentale de chacun puisse être mieux soutenue ? De diminuer la taille des classes pour limiter les clusters scolaires ? Tout ce que je propose là, ce sont des décisions politiques "bateaux" ; peut-être qu'elles ne sont pas pertinentes, qu'il y a mieux à faire. Mais j'ai l'impression qu'au niveau des décideurs, la pandémie se résume à quelques colonnes de chiffres : combien de morts, combien de personnes définitivement handicapées suite à tout ça, combien d'électeurs vont me réélire.
Les chiffres sont utiles dans une certaine optique, mais s'arrêter à eux est une erreur.
Mais du coup, ça pause la question de quel solution ne serait pas ignoble.
Ça pose surtout la question de ce que nous pouvons construire collectivement pour diminuer la dose de malheur. Après, principe de réalité : de toute façon, ça va merder, de toute façon il y aura de la souffrance. C'est la vie, ce n'est pas entièrement évitable. Ce n'est cependant pas une raison pour céder au fatalisme et de toute façon ne rien faire. Ce serait comme de dire "j'ai une grosseur, mais je ne vais pas vérifier si c'est un cancer ou si c'est soignable, parce que le cancer c'est affreux" et mourir quelques mois plus tard dans une horrible agonie, plutôt que de prendre le risque d'une chimio (certes désagréable) et pouvoir profiter de longues années sympas ensuite. Ou mourir aussi d'une longue agonie, MAIS avec des antidouleurs efficaces…
Il y a rarement des choix binaires : ceci est bien, ceci est mal. Il y a des choix, oui, et souvent, la nécessité d'assumer que certaines choses seront difficiles, voir ignobles, mais qu'on aura peut-être réussi à éviter le pire, à réduire un peu le temps et l'intensité de la souffrance.
Sans être directement du milieu, j'ai des personnes dans mon entourage qui appliquent ces principes, avec plus ou moins de convictions. Je vais tenter d'en expliquer ce que j'en comprends.
La première chose à poser, c'est qu'il y a des croyances dans tout système, qu'on parle de biodynamie ou d'agriculture intensive. C'est humain, on a tendance à croire ce qu'un "expert" va nous dire, peu importe les sources de ce même expert, et il est impossible d'aller chercher la véracité scientifique de chaque élément quand le but est de passer à l'action. On s'en moque d'ailleurs en milieu rural avec l'expression "on a ben toujours eu fait comme ça", parfois dit avec sérieux, souvent pour pointer une habitude dans les pratiques dont l'origine est perdue et qui est peut-être à questionner (et peut-être très pertinente ; l'empirisme marche aussi en partie). Mais j'appuie bien là-dessus : tout le monde choisit un système de croyance et va l'appliquer, qu'il s'agisse de biodynamie ou de suivre les préceptes de la NFSEA, et peu de monde prends le temps d'interroger tout le pack qui leur est fourni avec cette adhésion à un système de croyance ou un autre. Ceux qui se posent des questions ont d'ailleurs souvent tendance à avoir des pratiques mixtes, en empruntant ici et là ce qui leur semble utile à leur activité.
Pour rester sur la biodynamie, c'est un sujet qui va intéresser des gens qui sont dans des croyances et en assument pas mal comme tel, de ce que je vois. La "science" n'est pas forcément un argument pour tout le monde, c'est même parfois un argument qui amène à la réactance.
Cependant, le cahier des charges Demeter n'est pas inintéressant. On y trouve effectivement de tout, mais comparativement à d'autres modes de production, je crois qu'il y a peu de pratiques problématiques pour l'environnement (je peux me tromper, je n'ai pas le courage de tout relire en détail et je ne suis pas une experte sur ces sujets). Il y a des pratiques que je qualifierais d'inutiles, un certain nombre aussi qui rajoutent une bonne charge de travail pour les agriculteurs/éleveurs, mais l'ensemble cherche tout de même à offrir du mieux à tout le monde. Et surtout, ça reste un modèle technocratique avec des procédures, ce qui reste préférable dans le cadre de la production de masse. C'est un ensemble de règles qui permettent de s'assurer que nombre de points critiques sont couverts, y compris dans le respect des règlements plus généraux. Par exemple, ça n'interdit pas l'usage des antiobiotiques, et précise bien que dans certains cas, ils sont nécessaires, même si la tendance doit être d'éviter d'en avoir besoin. Précision utile face à certains qui pensent que les antibio c'est juste mal… Et on sais que limiter l'usage des antibiotiques limite aussi l’apparition des résistances (du moins ce discours semble OK parmi des gens que je qualifierais de scientifique). À comparer avec les élevages intensifs où les antibiotiques sont donnés en grande quantité, en prévention ou pour compenser tous les problèmes de santé qui apparaissent suite aux mauvais traitements des animaux : là, la croyance est autre, mais le résultat aussi néfaste que celui qui va laisser une zoonose s'installer parce qu'il ne jure que par l'homéopathie.
Donc on a un cahier des charges, qui va contraindre à respecter un certain nombre de règles, qui sont là pour éviter pas mal de problèmes. Rien de très différent de ce qu'on peut trouver dans d'autres secteurs, mais ici c'est quelque chose qui va parler à des gens rétifs à la "grande industrie". Pourtant ils y sont aussi, s'ils passent par ces procédure. Mais symboliquement "ce n'est pas pareil".
Concernant les préparations biodynamiques que tu as mis en lien : en fait, il s'agit juste de préparation d'engrais. Au lieu d'acheter du NPK et de le disperser dans tes champs, tu le fabrique à partir de composants que tu as, en principe, sur ta propre ferme. La corne, la bouse et le compost sont d'ailleurs à la base d'engrais dit "chimiques" (simple question de présentation, et au final il s'agit de chimie aussi…). Une partie des conseils est valable d'un point de vue scientifique même si ce n'est pas expliqué (utiliser des matériaux neutres et sans contamination pour les préparations, c'est du bon sens et ce sera pareil dans l'industrie, bien que je n'aurais pas mis le bois et le cuivre dans cette optique, mais bon). Il y a un vocabulaire ésotérique, c'est sûr : le "vortex énergétique", ça a quand même plus la classe que de dire "touille et malaxe et retouille et mélange bien". Attention je ne prétends pas que c'est "bien" : on fait faire aux gens un truc présenté comme de la magie, et je n'ai aucun doute sur le fait qu'un certain nombre de trucs doivent se monnayer assez cher dans l'affaire (les ustensiles, la formation). En même temps, vu le public, tu ne peux pas leur dire "mettez des engrais", car il y a beaucoup de confusions : dans la tête de beaucoup, engrais = grosses industries qui exploitent les petits paysans et détruisent les écosystèmes = produits chimiques néfastes pour la santé et l'environnement = artificialisation de la nature. C'est un bon gros mélange à la con, mais c'est comme ça que c'est perçu, donc on va vanter les mérites du compost et de la valorisation du purin (pardon, des bouses), pour ne surtout pas parler de NPK (non, ce n'est pas un gros mot, quoi que… ça dépend des milieux). Par ailleurs, c'est plutôt positif de gérer sa propre production d'engrais en valorisant ses déchets et en les utilisant d'une façon contrôlée et saine, et c'est quelque chose qui a un impact économique positif sur l'exploitant qui le fait : pas besoin d'acheter à l'extérieur, les terres ne sont pas appauvris par l'exploitation.
Concernant le rapport à la théosophie et d'autres dogmes tout aussi foireux, je dirais… c'est compliqué. On ne peut pas nier qu'un certain nombre de gens dans ces milieux là adhèrent aux discours de diverses religions (chrétiens compris, car oui il y en a, et on oublie parfois que cette religion aussi a des discours discutables), y compris parmi les gens qui vont écrire les normes. Ceci dit, on trouve aussi ça dans le reste de la population. Et de même, on trouve des gens qui approuvent la biodynamie mais ne vont pas forcément adhérer à certains discours religieux (ouf). Je m'intéresse plus aux pratiques, dans ce genre de cas, qu'au discours.
Ma conviction personnelle, c'est que le logo "Demeter" assure que le produit répond plus à certaines de mes propres croyances (plus d'attention au bien-être animal et à l'environnement) que des produits que je sais issus de pratiques que je condamne (élevage intensif et usage abusif de produits phytosanitaires). C'est son but : être un repère pour le consommateur, pour lui dire "hey, ici, on affirme que telles règles ont été respectés pour la production de ce que tu achète".
C'est à dire que si, demain, tu dois quitter ta maison en urgence parce qu'un évènement climatique la met en péril, et que tu te retrouve à errer sur les routes à la recherche d'un lieu où te poser, avec beaucoup de gens de ton réseau qui auraient pu t'héberger MAIS subissent les mêmes aléas climatiques et sont dans le même cas que toi, le fait de savoir que tu n'es qu'une donnée gérable dans le grand écosystème ne va pas t'être d'un grand réconfort, et ne va pas te mettre sur la tête le toit que tu aime (ni même forcément un toit).
Le problème des chiffres, c'est que ce sont des chiffres. Pas des humains. C'est facile de faire une opération arithmétique, de déplacer ceci ici. Mais, quand tu es la donnée manipulée, est-ce facile à vivre ? Si tu fais partie du pourcentage de gens qui vont morfler sévèrement, voir mourir, est-ce que tu vas garder le moral en sachant que tu n'es qu'une donnée qui transite ? C'est ce que toutes les solutions technocratiques oublient : la théorie sur le papier peut fonctionner, mais le vécu des gens sur le terrain peut être ignoble.
Pour compléter ce qui a déjà été proposé, tu peux aussi chercher sur la liste des services des CHATONS. Le côté sérieux dépend de pas mal de facteurs, mais généralement ceux qui proposent les listes de diffusion ont un bon niveau.
La question est : Est-ce que LaPoste ne sait pas les exploiter ?
La Poste sait très bien les exploiter. Elle revend allègrement les données. Chaque fois que j'ai eu à faire un suivi de courrier suite à un déménagement, et malgré le fait d'avoir coché la case "non je ne veux pas que vous passiez ces infos à vos partenaires", je me suis retrouvée avec du spam courrier et téléphone. L'un des démarcheurs téléphonique m'avait confirmé que leur liste venait de là (c'est rare qu'ils disent d'où ça vient pourtant). Maintenant, pour prouver ça…
Bref, si la Poste continue d'être mon transporteur favori parce que les gens en local sont compétents et arrangeants, la Poste en tant qu'entité m'inspire une sacrée méfiance et je vais éviter de lui laisser plus de données personnelles qu'elle n'en a déjà.
Par contre, qu'ils n'arrivent pas à gérer le mail de façon compétente, ça j'y crois complètement, vu tous les soucis que ce service offre depuis des années :)
Je croyais que le RSA avait justement était fait pour gérer ces situations :-(
Le problème c'est que le RSA et ses règles sont pensés par des gens qui n'en auront jamais besoin, et qui n'ont qu'une très vague idée de la réalité des gens qui vont en avoir besoin.
Dans la pratique, être au RSA place dans une situation si précaire, et les modes de calculs étant si flous qu'on ne peut jamais savoir combien on va avoir, que les gens ont tendance à choisir une de ces options, quand la situation dure un peu :
- Ne pas prendre des jobs précaires (quelques heures ici et là, une semaine ici et une autre ailleurs) parce qu'ils ont peur de la période d'instabilité (ce moment où tu va toucher moins que le RSA et que tu n'es pas sûr d'avoir un revenu quelconque pour compenser), et tenter de rester au RSA 100% à moins de trouver un vrai job (au smic ou pas loin). À ma connaissance, pas les plus nombreux.
- Ne pas déclarer des jobs pour gagner 3 sous. Ce n'est pas "bien", mais même comme ça ils ont tendance à juste surnager autour du seuil de pauvreté, avec le risque de manger cher s'ils se font chopper et tous les soucis afférents au travail au noir. Tout de même plus courant.
- Ne pas demander le RSA et se débrouiller avec des jobs au lance-pierre (au noir ou non).
- Suivre les règles, déclarer leurs revenus et avoir des périodes sans aucun revenu ou des revenus trop faibles pour payer les charges, et évidement n'ayant pas gagné assez en amont pour avoir vraiment de quoi mettre de côté. Ce sont ceux qui ont le plus de risque de se retrouver en interdit bancaire à un moment, ou à ne pas payer un loyer. Ce qui reste le choix de la majorité des gens, persuadés qu'ils vont s'en sortir.
À noter que dans les deux premiers cas (bénéficiaire du RSA mais sans revenus suffisants pour justifier qu'on "fait quelque chose"), les vexations vont aller crescendo à partir de la fin de la première année de RSA, et la "suspension des droits" est difficile à éviter au bout de la 2e année. Ce qui veut dire, oui, des gens qui vont se retrouver sans aucun revenu du tout. Et dans le dernier cas, malgré les petits jobs ici et là, il y a beaucoup de ping-pong entre Pole Emploi et la CAF avec plein d'injonctions à faire "mieux", du temps perdu dans des "formations" sans utilité, des radiations d'un côté, des menaces de l'autre.
Comme si être précaire ne suffisait pas, il faut ajouter la pression institutionnelle, parce que c'est connu "quand on veut, on peut, il suffit de traverser la rue". Sans surprise, cela génère beaucoup de rage, qui s'exprime souvent au mauvais endroit : contre des travailleurs sociaux, dans les urnes, dans les bagarres entre voisins, dans les disputes et coups en famille, dans la dépression et les suicides, etc.
Certaines personnes arrivent à faire face, parce qu'elles ont des ressources, du soutien, la bonne éducation peut-être aussi, mais plus le temps passe et plus tout le monde finit par se faire user par ces procédures. À noter que ça ne se ressent pas trop tant qu'on arrive à limiter le temps passé au RSA ; avec 2-3 mois une fois ou deux, ça va encore. Mais si le recours au RSA devient régulier au fil des ans, ou constitue le maximum de revenu qu'on peut avoir année après année, la précarité qui s'installe devient une spirale infernale.
Et au passage, je trouve que dans mes voisins, ceux qui se tiennent loin de l'administration et font des petits jobs (ok, souvent au noir) sans jamais rien demander à Pole Emploi ou la CAF sont ceux qui s'en sorte le mieux mentalement, à défaut d'avoir des vies très confortables. Ça serait intéressant d'avoir de vraies études sur l'état mental des gens suivant leurs divers statuts. Mon expérience personnelle me pousse à conclure que l'administration rend fou, vraiment (mais heureusement l'état finance aussi 5 séances chez un psy, chaque année, si on en fait la demande et si on a un véhicule pour aller aux rendez-vous !), mais c'est forcément très biaisé par la lorgnette d'où je regarde.
Oui, pas de souci, ce n'était pas une injonction à faire : on fait ce qu'on peut et si c'est libre, ça permet d'améliorer au fil du temps et des motivés ! Ça reste un super projet et j'espère que cela intéressera du monde.
Bravo pour le projet, c'est une chouette idée. Et c'est vrai qu'utiliser le smartphone comme support à l'apprentissage de code est une bonne idée : même si avoir un clavier physique est plus pratique, c'est moins facile à avoir dans la poche.
Juste une petite remarque sur ce passage :
Bon, c'est en anglais, mais pour quiconque envisage la programmation de manière un tant soit peu sérieuse, l'anglais est incontournable.
Oui, c'est vrai qu'apprendre l'anglais est à un moment ou un autre incontournable pour coder. Cependant, quand on apprend à coder, ajouter la difficulté de la langue est "coûteux". Si l'apprenant est déjà bilingue ou très à l'aise en anglais, ce n'est pas un souci, mais si sa connaissance de la langue est celle d'un français moyen, c'est à dire pas motivé par le fait d'apprendre un truc d'étranger et n'ayant pas eu une formation très bonne sur le sujet, la difficulté ajoutée risque de faire fuir. Cela conduit pas mal de gens à n'apprendre ni l'anglais, ni à coder, alors que l'un et l'autre sont dans leurs capacités et pourrait les amuser.
Aujourd'hui, les outils de traduction automatique rendent la barrière de la langue moins pénible, mais ça reste quand même une difficulté de plus dans l'apprentissage.
N'avoir une ressource qu'en anglais exclue de l'initiation tout un public, pas si petit que ça, et il vaut mieux en être conscient, plutôt que de croire que l'anglais pour le code n'est pas un obstacle. Dans le cadre des initiations, c'est un obstacle qui doit être levé, soit en apprenant l'anglais avant de coder, soit en ayant des ressources et exercices dans une langue avec laquelle on est à l'aise.
Au-delà de l'initiation, par contre, le code peut devenir une vraie motivation à apprendre l'anglais. Quand on commence à bidouiller, qu'on a compris les bases, et qu'on veut arriver à faire "un truc", on se frotte forcément à l'anglais, mais avec la motivation de résoudre le problème et donc l'obstacle de la langue étrangère devient secondaire. Et petit à petit, ça rentre… j'ai quelques exemples dans mon entourage de ce genre, où l'apprentissage de l'anglais (plutôt technique et à l'écrit) s'est fait suite aux bidouillages en tout genre :)
Pourquoi au centre ? L'orateur peut se lever en restant à sa place. Dans un cercle, tout le monde est au même niveau, pourquoi faudrait-il que quelqu'un se place à un endroit central ? C'est un peu l'idée d'une table ronde, non ?
Intéressant, je n'avais pas pensé au cas d'usage consistant à recevoir les mails automatiques légitimes.
Mon contournement serait assez simple : une adresse mail pour m'inscrire aux services et recevoir ce genre de truc automatique, sans la fonction, et une adresse mail "pour les humains seulement", avec cette fonction. C'est déjà ce que je fais, sauf que je n'ai pas accès à l'authentification humaine : je délègue la gestion de mes mails à Gandi et s'il y a moyen de rajouter un service de ce genre, je ne l'ai pas trouvé. Ça filtre déjà le bruit.
J'ai déjà croisé une ou deux fois un destinataire qui me demandait de vérifier mon humanité avant de transmettre le mail. J'ai trouvé ça assez génial et je rêve du jour où je pourrais le mettre en place pour moi. Mais, je ne me sens vraiment pas de gérer mon hébergement mail en entier ; je galère déjà assez à juste mettre les bonnes entrées dans la partie DNS…
Ce genre de fonctionnalité au final ne sert qu'à faire fuir vos prospects et vos clients.
C'est sûr que ce n'est pas forcément adapté aux logiques commerciales, où le spam est une façon acceptable de fonctionner. Je ne critique pas : j'ai bien une adresse qui est destinée à ce genre d'usage, parce que oui, ça m'arrive d'être intéressé par les newsletters de Machin et les promos de Bidule. C'est une boite mail pleine de bruit où rien de pertinent n'est censé arriver.
Par contre, réduire le bruit autant que possible est une nécessité sur d'autres adresses mails, où les seules communications devraient être de personnes identifiées, validées et attendues. Quand à l'aspect pishing, si le nom de domaine est celui du mail, si le contenu est adapté au destinataire qu'on cherche à joindre, ça me semblerait assez légitime. Je n'ai pas souvenir des détails pour les quelques fois où j'ai eu à le faire, mais cela ne m'a pas semblé complexe, plutôt sain (comme de donner son nom quand on appelle quelqu'un ou qu'on se présente à sa porte) et j'ai validé le truc sans m'inquiéter de pishing ; c'était trop en rapport avec ma tentative d'envoi de mail.
En asso tu peux même te passer de votes. C'est ce qu'on fait dans quelques assos où je suis : les décisions qui demandent de consulter tout le monde (comme le renouvellement des collèges, les dépenses à faire) se font au consensus. On discute, on vérifie que personne n'est contre, et voilà. Ça serait difficilement applicable à l'échelle d'un pays, parce qu'on considère qu'une seule opposition nécessite qu'on trouve une autre voie : ça fait potentiellement beaucoup de papotage. Ça marche bien parce qu'on est tous dans une vision similaire du projet associatif, qu'on se connaît et s'apprécie et qu'on n'est pas si nombreux que ça. Le "vote" se résume à dire, à un moment : "est-ce que quelqu'un est contre ? Non ? On valide et on passe à la suite". Nous avons tout de même des mécanismes pour sortir d'un blocage s'il y a une crise du type "deux partis qui s'affrontent et essayent leur pouvoir personnel plutôt que de trouver le bien commun", situation qui pourrait geler une asso et mener à des vrais soucis, mais jusqu'à présent, ça n'a pas servi. Les mécanismes de sortie de crise ne passent pas non plus par un vote, d'ailleurs. Mon préféré est celui qui consiste à trancher entre les propositions en tirant au sort : on s'imagine facilement sortir perdant d'une telle résolution et il vaut mieux trouver des arguments pour faire passer "sa" solution ou quelque chose s'en approchant.
Finalement cette façon de faire ne prends pas plus de temps. La partie AG de l'asso prend de une à deux heures tous les ans, digressions comprises (deux heures, c'est depuis qu'on n'est plus en présentiel, on sent l'envie de papoter plus en audio). Il y a par contre du temps pris en amont pour les relations entre les divers membres. C'est ce qui permet, j'imagine, de ne pas avoir de souci et de perte de temps sur les aspects administratifs et factuels. Il y a du travail en amont, mais on ne perd pas de temps au moment où les décisions doivent être validées, moins que si on devait organiser un vote secret et dépouiller les bulletins.
[^] # Re: Lien passionnant
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au lien Moi, journaliste fantôme au service des lobbies…. Évalué à 3. Dernière modification le 26 juin 2022 à 21:08.
C'est surtout que l'article n'est pas franchement à charge. On y apprend que Ruffin écrit plein d'articles et paie ses salariés. L'objectif est un peu raté.
Est-ce qu'après avoir lu cet article, tu te dis "oulah, je le trouvais sympa, Ruffin, mais en fait il est louche !" Si la réponse est "non", c'est que la propagande commandée n'a pas été livrée. Est-ce que cet article te semble à charge contre contre Ruffin ?
# DNS ?
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal La fibre orange hoquette ... ou comment devenir fou.. Évalué à 3.
Tu évoque rapidement le DNS au début, mais je ne sais pas à quel point tu as testé ça ? Il y a quelques temps j'ai eu des soucis, pareil c'était très aléatoire au niveau des ralentissements et ping m'affichait des trucs vraiment bizarres (à dire que tout passait mais à mettre trop de millisecondes à répondre). Dans mon cas c'était juste sur un périphérique, ce qui m'a permis de réduire les recherches, et c'était que j'avais laissé dans resolv.conf l'utilisation d'un DNS d'openic qui s'était mis à déconner. Configuration que j'avais activé auparavant quand mon fournisseur avait eu des soucis sur son DNS, et oublié… Bref, je ne suis pas sûre que ce soit utile ou pertinent mais cela fait une piste à explorer si jamais : si le souci vient du DNS d'Orange, essayer de passer outre et voir si ça va mieux ?
[^] # Re: Qu'est-ce que la conscience ?
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal Les IA des GAFAM sont-elles sentientes ?. Évalué à 4.
Bien sûr que moi aussi. Et si je crois être consciente de certains de mes propres programmes, ce n'est peut-être qu'une autre programmation qui m'en convainc ;)
Ce qui m'amuse dans tout ça, c'est que bientôt la question pour filtrer les "bots" ne sera plus "prouvez que vous êtes humains" mais "prouvez que vous avez atteint un niveau de discussion suffisant pour qu'on puisse échanger avec vous".
# Qu'est-ce que la conscience ?
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal Les IA des GAFAM sont-elles sentientes ?. Évalué à 10.
Ce genre de chose amène rapidement à des sujets philosophiques.
En tant qu'humain, nous apprenons aussi de notre environnement, et nous apprenons à donner certaines réponses à certains stimuli. Ces réponses sont-elles forcément le reflet de notre conscience ? Ou de réponses ingénieusement assemblées ?
Par exemple tout le pan des "discussions sociales", nécessaires pour entamer des relations "tranquilles" avec les gens, sans aucun fond, variables suivant les cultures :
- Bonjour Madame Machin ! Comment allez-vous ?
- Bien, bien, et vous ?
- Bien, merci. C'est agréable ce beau temps !
- Ho oui mais qu'est-ce qu'il fait chaud !
- Etc…
Ça peut durer longtemps. Et par longtemps, je veux dire des heures, voir des jours pour certains humains. Je suis un peu buguée sur ce genre de chose, je les ai appris de façon consciente, avec labeur et beaucoup d'étude et je suis assez vite bloquée si ça doit durer, mais certains humains semblent utiliser ça comme base de toutes les conversations (alors qu'ils n'iront jamais discuter d'ontologie ou des implications d'un programme d'IA).
Il y a plein d'autres éléments de notre humanité où les sciences montrent notre "programmation" : les biais cognitifs, nombre d'implications des neurosciences (menant à diverses tactiques de manipulations qui fonctionnent sur tout être humain "normal"). Est-ce que cela valide ou invalide le fait que nous soyons conscients ? C'est une vraie question qui intéresse du monde.
Du coup, si on compare à l'IA dont il est question, est-ce si différent ? Elle n'a peut-être pas encore la capacité à fournir des réponses assez élaborées pour convaincre, mais si on posait les mêmes questions à son voisin de pallier, serait-il plus crédible ? Ça doit dépendre du voisin !
Il me semble que définir la réalité de la conscience, ici, est complexe, ou alors il faut vraiment définir très précisément ce qu'on entend par conscience (et je n'ai pas un niveau d'anglais suffisant pour voir quelle définition a été posée dans le cadre de l'expérience). Par contre, on peut en définir la réalité de la même façon qu'on définit la réalité de nos interactions avec les autres humains :
- Je l'entends, je peux discuter avec cette personne, donc il doit y avoir une réalité dans ce qu'elle partage de sa réalité
- Cette personne me fait part d'une expérience que je peux comparer à ma propre expérience et en fait une analyse similaire à celle que j'aurais
- Cette expérience est donc probablement vrai.
Autrement dit, si ça semble avoir une conscience, si ça agit comme si ça avait une conscience, alors on peut supposer que cela a une conscience. Pour savoir si c'est "vrai", il faudrait pouvoir télécharger le ressenti de l'IA en soi… encore un peu de travail pour ça.
Cela n'invalide pas pour autant le fait qu'il s'agit d'un chatbot ; un chatbot qui est peut-être en train de devenir aussi évolué et complexe que ma voisine, ce qui est sacrément fort, mais dans son cas aussi, je fais des pseudo-tests de Turing de temps en temps.
[^] # Re: Arch <3
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal Quelques mots sur Arch. Évalué à 3.
Bien sûr, dans un contexte personnel/associatif. Si j'avais une centaine de serveurs à gérer 1) j'espère que je serais payée à ça donc mon temps à y consacrer serait calé dans mes horaires de travail, il y aurait moins de question sur le sujet 2) j'aurais la formation pour automatiser au max 3) ça serait pertinent d'automatiser au max, le temps passé à affiner les automatismes étant largement compensé par le temps gagné sur les centaines de machines.
Typiquement quand on gère 3-4 machines pour des usages assez différents, il y a des choses qui s'automatisent, mais pas mal de choses aussi qui change au fil des évolutions des logiciels et finalement je trouve que maintenir les routines est souvent plus de boulot que d'y faire à la main. Ce n'est pas valable pour tout, mais j'ai assez vite laissé Ansible de côté par exemple, parce que ça n'était pas pertinent sur si peu de machines ET vu ce que j'y faisait. Mais si je devais faire la même chose sur 10 fois plus de machines, ça serait évident qu'Ansible (ou autre) deviendrais temporellement rentable. Les MAJ et les montées en version, c'est la même chose : avec des petits besoins, c'est un peu le bordel parce que test et prod se confondent et qu'on est toujours à négocier entre le plaisir de bidouiller et l'agacement de bidouiller sans fin. En contexte industriel, les pratiques ne sont pas les mêmes, les moyens non plus.
Accessoirement, dans un contexte personnel, prendre une ou deux heures ça se cale assez facilement dans mon emploi du temps, ce n'est pas qu'une question de cumul au fil des ans. Peu importe le temps passé à le faire, je suis payée pareil :P Par contre, j'ai personnellement plus de mal à me plonger sur le marathon des montées en version au fil du temps ; mais j'imagine que cela dépend principalement de ce à quoi ressemble ta vie personnelle, les contraintes à gérer, la charge mentale, etc. C'est juste rarissime que j'ai toute une après-midi libre à consacrer à un truc où je ne serais pas interrompue, et encore plus rare d'avoir ça sur plusieurs jours d'affilés.
[^] # Re: Arch <3
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal Quelques mots sur Arch. Évalué à 2.
Hooo mais merci !
Pacman est puissant (mais complexe) ; j'avais déjà trouvé quelques commandes utiles pour faire du ménage mais entre ça et ton autre astuce, c'est sacrément plus optimum !
Ça me motive bien pour faire du ménage, ça…
[^] # Re: Arch <3
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal Quelques mots sur Arch. Évalué à 3.
Ho pas mal comme manip ! Ça va permettre de libérer un peu de place. Mais je pensais aussi à ces trucs installés et que je n'utilise pas (plus), genre un logiciel que j'ai mis pour tester un truc puis que j'ai oublié d'enlever après mes tests, ou un logiciel qui m'a été utile à un moment mais que je n'ai plus utilisé depuis des années. J'en vire parfois quand je les vois passer dans les mises à jour, mais ma liste de paquet a tendance à être un peu ventripotente, d'autant qu'il y a du AUR dedans. Bon, pas grave puisque y'a de la place sur le disque dur, mais j'ai ce vague sentiment que c'est plein de vieux trucs inutiles :D
[^] # Re: Arch <3
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal Quelques mots sur Arch. Évalué à 5.
Ça fait partie de mes grandes interrogations chaque fois que j'installe un serveur. En voyant les autres commentaires, je comprends un peu mieux pourquoi certains préfèrent des serveurs figés : pas de maj, pas de casse (jusqu'à ce que l'absence de mise à jour devienne un problème de sécurité). Mais pour avoir des serveurs en rolling release et d'autres où il faut faire les grosses upgrade, je trouve la rolling release sacrément plus confortable à l'usage. J'ai une préférence pour faire des mises à jour très régulières ; dans le cas des rolling release, cela veut dire réparer et adapter au fur et à mesure mais, finalement, le temps de maintenance est court. En gros, si j'ai une ou deux heures dans la semaine, je peux gérer mes maj. À l'inverse, sur les disributions avec release, il faut que j'arrive à me bloquer quelques jours lors de la montée en version. Le premier jour je lis la doc et les retours des utilisateurs, le second j'update, le troisième je répare tout ce qui a cassé… Au niveau temps total passé sur la maintenance, ça doit se valoir, mais pas dans la même "compression" de temps. Et là je remarque qu'avec un emploi du temps qui me laisse moins de temps pour mes bidouilles informatiques, mes rolling releases ont maximum 2 mois de retard tandis que… hem… je n'ai pas encore trouvé le temps de faire l'upgrade de certaines de mes Debian.
D'un autre côté, c'est sûr que ce n'est pas bon de laisser une rolling release sans MAJ durant plusieurs mois, c'est généralement à ce moment qu'on a plein d'ennuis. Alors que les releases à date fixes le supportent bien : il y a les maj de sécurité qui changent peu de chose.
Et Arch, c'est trop bien ! Les seuls moments où je réinstalle c'est quand je change de disque dur, ce qui n'est pas souvent. Parfois je me dis "ça serait bien de repartir de zéro pour faire un grand ménage de tous ces restes de paquets que je n'utilise plus", mais, bon, flemme…
[^] # Re: argumentaire
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au lien Nom de domaine en .gay, l’extension engagée. Évalué à 3.
Mais au delà de l'aspect "financer des organismes avec les sous" (ce qui est, à mon avis, un bon risque de dérapage dans ce genre de cas, peu importe le combat), ça serait chouette d'avoir des tld pour tout. Un choix infini, à des prix accessibles ? Ça permettrait de faire plus de jeux de mots et ça rendrais le squattage de nom de domaine de plus en plus coûteux. Y compris en acceptant des mots soi-disant orduriers, parce que justement, on s'approprie les insultes aussi (comme c'est le cas pour queer, mais ça l'est aussi pour d'autres). Le jour où le .prout sort, c'est sûr qu'on va voir un paquet de sites à l'humour douteux apparaître… Et ? Ça en fera rire certains, et si d'autres sont offusqués, ils devront trouver une base légale pour lutter, et c'est tout.
[^] # Re: Lilo / Brave
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au lien Duck Duck Go n'est pas mieux que les autres. Évalué à 4.
En réponse courte : aucun n'est parfait.
En réponse longue, pour Brave tu as des éléments sur https://linuxfr.org/users/legab/journaux/brave-un-nouveau-navigateur-web (dans les commentaires aussi). Lilo, je ne sais plus, mais j'ai souvenir qu'il s'appuie sur les gros moteurs et n'a pas spécialement d'engagement en direction de la vie privée : leur argument marketting est sur d'autres critères.
Le souci tient dans le modèle économique. Si c'est basé sur la pub, alors les trackers vont s'inviter à un moment ou un autre. Or quasi tous sont basés sur la pub. Il y avait eu un journal sur un moteur de recherche dont le principe était un abonnement (ce qui me semble plus fiable en matière de tenue des engagements, reste à voir si on a envie de faire confiance aussi) mais je ne retrouve pas son nom.
Et dans tous les cas, tu as au mieux des surcouches qui anonymisent en partie tes recherches, mais dessous ça reste Google, Bing et compagnie. Les moteurs qui ne les utilisent pas restent, hélas, assez anecdotiques et peu efficaces. Le moins pire est probablement d'avoir une instance Searx avec d'autres gens, mais c'est assez technique : il faut une certaine quantité d'utilisateurs pour que l'anonymisation fonctionne, mais pas trop sinon les gros moteurs bloquent ton instance…
[^] # Re: Ça n’est pas parce qu’on peut faire quelque chose des outils qu’ils ne sont pas ...
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal PAO, graphisme et colorimétrie dans le libre. Évalué à 7.
Moi j'aime bien GIMP aussi… dans les années 2000, quand on était juste une bidouilleuse du dimanche, il se défendait déjà bien, y compris face aux logiciels proprio (dont la plupart étaient acquis de façon très discutables). Je l'avais adopté non parce qu'il était libre, mais parce qu'il me permettait de faire ce que je voulais, et en plus sans risquer de véroler mon ordi en craquant un logiciel véreux ; je me suis mis au libre bien plus tard. Au fil des ans, ça reste ma boite à outil de base quand j'ai besoin de bidouiller une image. Je ne suis pas graphiste et pourtant il me permet de faire pas mal de choses sans trop peiner.
Par contre, comme on parle d'époque antique, il faut reconnaître qu'à un moment, la communauté de Gimp n'était vraiment, vraiment pas sympathique. Ça n'a été qu'un temps, mais hélas ça a fait du dégât et marqué les esprits de pas mal de graphistes. J'en ai encore dans mon entourage qui en restent traumatisés ! Il y avait quand même des trucs du genre "si tu as le malheur de demander comment tu peux réaliser tel action comme tu en as l'habitude dans photoshop, tu te fais ban dans la foulée". En fait la seule mention de photoshop valait un ban, ce qui était un peu trop pour accompagner des utilisateurs qui faisaient l'effort de revoir leurs habitudes. À la limite, ceux qui étaient pénibles à exiger de retrouver le même comportement que photoshop (car oui, les devs ne sont pas des esclaves et Gimp n'est pas un clone de l'autre), mais ça allait plus loin que ça. Ce genre d'attitude a fait du mal à l'adoption de Gimp en milieu pro et semi-pro, et de façon durable.
Maintenant… c'est de l'histoire ancienne, non ? Et en particulier le travail de communication énorme que tu as aidé à faire, Jehan, m'a convaincu depuis longtemps que Gimp n'était plus en guerre contre ses utilisateurs. Il y a eu énormément d'avancées, que ce soit sur le logiciel lui-même, dans l'image qu'il donne, dans l'image de sa communauté. Et ça, c'est chouette. Mais il restera des gens qui resteront avec leurs mauvaises impressions, même si elles remontent à une vingtaine d'année et n'ont plus de raison d'être. Ajourd'hui quelqu'un qui commence à bidouiller en graphisme et cherche des logiciels pour ça va forcément entendre parler de Gimp et quelques autres, sans même voir le côté "libre", et sans avoir ce passif en tête. Ce qui reste de la mauvaise réputation s'efface peu à peu.
[^] # Re: Ça n’est pas parce qu’on peut faire quelque chose des outils qu’ils ne sont pas ...
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal PAO, graphisme et colorimétrie dans le libre. Évalué à 8.
Il y a aussi le fait qu'on liste ce qu'on connaît. Blender est en train de mettre une tannée monumentale à la plupart de ses concurrents proprio, VLC reste un must. Pendant longtemps, Firefox était LE navigateur web à avoir (jusqu'à ce qu'ils s'embourbent dans des horreurs, mais là c'est vraiment des choix de leur part, et des choix à la con, qui n'ont rien à voir avec le manque de moyens). Et si on cherche, on en trouvera d'autres. Je peste chaque fois que je me retrouve sur un système proprio avec ses outils par défaut ; peut-être parce que je n'ai pas l'habitude, peut-être parce que factuellement, leur ergonomie arrive à être tout aussi pourrie, en proportion de ce qui est produit. Ça fait quelques années que je n'ai plus eu à subir un Mac, mais la dernière fois que ça m'était arrivé (dans une BU, pour faire une recherche web et enregistrer un fichier, bref la base) j'avais pesté à mort contre les trucs contre-intuitifs dont c'était bardé.
Il y a évidement plein de choses à améliorer dans pas mal de logiciels libres. Mais, ce qui est appréciable, c'est que c'est possible. Tenter d'avoir un échange avec Adobe, pour du support ou des suggestions, ça donne l'impression que le plus revêche des libristes est un modèle d'attention et de bienveillance. Et pourtant il y a des projets où ce n'est pas simple de se faire entendre en tant qu'utilisateur… mais toujours mieux que chez ce poids lourd du logiciel artistique.
Le fait est qu'utiliser des outils libres au quotidien est aujourd'hui possible, sans crise de nerf permanente, dans la plupart des domaines. Et ça, c'est quand même une sacrée réussite.
[^] # Re: Contact
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal Les vidéos de Devoxx fr sont disponibles. Évalué à 4.
Dans le cas de la pandémie, de toute façon il y a eu surtout des décisions technocratiques. Et quoi qu'il arrive, il y a des moments où elles s'imposeront. Peu importe comment on prends la chose : il y aura des réfugiés climatiques. Mais dire "aucun souci, ce n'est que X personnes à reloger" c'est avoir perdu de vue l'humain, c'est éviter toutes les questions de ce qu'on peut faire pour minimiser le drame qui s'annonce. Il ne s'agit pas juste de reloger, ou de faire face aux famines et aux sécheresses : il s'agit de la façon de reloger, d'accompagner les déplacements, de minimiser l'impact des évènements. On n'est pas juste dans le "combien", on doit être dans le "comment".
Pour revenir aux pandémies (celle qu'on a, ou la suivante, ou les précédentes) comme pour le reste, certaines décisions technocratiques sont nécessaires pour s'en sortir et on ne peut pas en faire l'impasse. Les confinements ou les campagnes de vaccination, c'était une nécessité (la façon dont c'est mis en œuvre peuvent se discuter, cependant). Mais ça serait bien aussi qu'à un moment on sorte le nez des chiffres pour s'intéresser à l'humain. Cela pourrait même donner lieu à des solutions tout aussi technocratique mais dont l'objectif serait que les individus, et par là le groupe entier, se sentent mieux. Envisage-t-on de soutenir et mettre plus de moyen dans le milieu médical ? D'améliorer l'accès aux formations de santé ? De former tous les citoyens, gratuitement, à des gestes d'hygiènes, de secours et quelques interventions de base (type massage cardiaque) ? D'avoir des stocks de masques dans chaque commune, à libre disposition de tout citoyen qui en a besoin, sous réserve de lui expliquer comment les utiliser quand il vient en chercher ? De fournir des masques de qualité gratuitement à toute personne qui est en contact avec d'autres dans des conditions favorisant la propagation du virus ? D'éduquer à la pensée critique et à la démarche scientifique ? De former aussi les gens à l'écoute active et à la communication non violente, afin que dans des conditions difficiles (comme l'ont été le confinement), la santé mentale de chacun puisse être mieux soutenue ? De diminuer la taille des classes pour limiter les clusters scolaires ? Tout ce que je propose là, ce sont des décisions politiques "bateaux" ; peut-être qu'elles ne sont pas pertinentes, qu'il y a mieux à faire. Mais j'ai l'impression qu'au niveau des décideurs, la pandémie se résume à quelques colonnes de chiffres : combien de morts, combien de personnes définitivement handicapées suite à tout ça, combien d'électeurs vont me réélire.
Les chiffres sont utiles dans une certaine optique, mais s'arrêter à eux est une erreur.
Ça pose surtout la question de ce que nous pouvons construire collectivement pour diminuer la dose de malheur. Après, principe de réalité : de toute façon, ça va merder, de toute façon il y aura de la souffrance. C'est la vie, ce n'est pas entièrement évitable. Ce n'est cependant pas une raison pour céder au fatalisme et de toute façon ne rien faire. Ce serait comme de dire "j'ai une grosseur, mais je ne vais pas vérifier si c'est un cancer ou si c'est soignable, parce que le cancer c'est affreux" et mourir quelques mois plus tard dans une horrible agonie, plutôt que de prendre le risque d'une chimio (certes désagréable) et pouvoir profiter de longues années sympas ensuite. Ou mourir aussi d'une longue agonie, MAIS avec des antidouleurs efficaces…
Il y a rarement des choix binaires : ceci est bien, ceci est mal. Il y a des choix, oui, et souvent, la nécessité d'assumer que certaines choses seront difficiles, voir ignobles, mais qu'on aura peut-être réussi à éviter le pire, à réduire un peu le temps et l'intensité de la souffrance.
[^] # Re: militants "écologistes" = méfiance
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal Les vidéos de Devoxx fr sont disponibles. Évalué à 9.
Sans être directement du milieu, j'ai des personnes dans mon entourage qui appliquent ces principes, avec plus ou moins de convictions. Je vais tenter d'en expliquer ce que j'en comprends.
La première chose à poser, c'est qu'il y a des croyances dans tout système, qu'on parle de biodynamie ou d'agriculture intensive. C'est humain, on a tendance à croire ce qu'un "expert" va nous dire, peu importe les sources de ce même expert, et il est impossible d'aller chercher la véracité scientifique de chaque élément quand le but est de passer à l'action. On s'en moque d'ailleurs en milieu rural avec l'expression "on a ben toujours eu fait comme ça", parfois dit avec sérieux, souvent pour pointer une habitude dans les pratiques dont l'origine est perdue et qui est peut-être à questionner (et peut-être très pertinente ; l'empirisme marche aussi en partie). Mais j'appuie bien là-dessus : tout le monde choisit un système de croyance et va l'appliquer, qu'il s'agisse de biodynamie ou de suivre les préceptes de la NFSEA, et peu de monde prends le temps d'interroger tout le pack qui leur est fourni avec cette adhésion à un système de croyance ou un autre. Ceux qui se posent des questions ont d'ailleurs souvent tendance à avoir des pratiques mixtes, en empruntant ici et là ce qui leur semble utile à leur activité.
Pour rester sur la biodynamie, c'est un sujet qui va intéresser des gens qui sont dans des croyances et en assument pas mal comme tel, de ce que je vois. La "science" n'est pas forcément un argument pour tout le monde, c'est même parfois un argument qui amène à la réactance.
Cependant, le cahier des charges Demeter n'est pas inintéressant. On y trouve effectivement de tout, mais comparativement à d'autres modes de production, je crois qu'il y a peu de pratiques problématiques pour l'environnement (je peux me tromper, je n'ai pas le courage de tout relire en détail et je ne suis pas une experte sur ces sujets). Il y a des pratiques que je qualifierais d'inutiles, un certain nombre aussi qui rajoutent une bonne charge de travail pour les agriculteurs/éleveurs, mais l'ensemble cherche tout de même à offrir du mieux à tout le monde. Et surtout, ça reste un modèle technocratique avec des procédures, ce qui reste préférable dans le cadre de la production de masse. C'est un ensemble de règles qui permettent de s'assurer que nombre de points critiques sont couverts, y compris dans le respect des règlements plus généraux. Par exemple, ça n'interdit pas l'usage des antiobiotiques, et précise bien que dans certains cas, ils sont nécessaires, même si la tendance doit être d'éviter d'en avoir besoin. Précision utile face à certains qui pensent que les antibio c'est juste mal… Et on sais que limiter l'usage des antibiotiques limite aussi l’apparition des résistances (du moins ce discours semble OK parmi des gens que je qualifierais de scientifique). À comparer avec les élevages intensifs où les antibiotiques sont donnés en grande quantité, en prévention ou pour compenser tous les problèmes de santé qui apparaissent suite aux mauvais traitements des animaux : là, la croyance est autre, mais le résultat aussi néfaste que celui qui va laisser une zoonose s'installer parce qu'il ne jure que par l'homéopathie.
Donc on a un cahier des charges, qui va contraindre à respecter un certain nombre de règles, qui sont là pour éviter pas mal de problèmes. Rien de très différent de ce qu'on peut trouver dans d'autres secteurs, mais ici c'est quelque chose qui va parler à des gens rétifs à la "grande industrie". Pourtant ils y sont aussi, s'ils passent par ces procédure. Mais symboliquement "ce n'est pas pareil".
Concernant les préparations biodynamiques que tu as mis en lien : en fait, il s'agit juste de préparation d'engrais. Au lieu d'acheter du NPK et de le disperser dans tes champs, tu le fabrique à partir de composants que tu as, en principe, sur ta propre ferme. La corne, la bouse et le compost sont d'ailleurs à la base d'engrais dit "chimiques" (simple question de présentation, et au final il s'agit de chimie aussi…). Une partie des conseils est valable d'un point de vue scientifique même si ce n'est pas expliqué (utiliser des matériaux neutres et sans contamination pour les préparations, c'est du bon sens et ce sera pareil dans l'industrie, bien que je n'aurais pas mis le bois et le cuivre dans cette optique, mais bon). Il y a un vocabulaire ésotérique, c'est sûr : le "vortex énergétique", ça a quand même plus la classe que de dire "touille et malaxe et retouille et mélange bien". Attention je ne prétends pas que c'est "bien" : on fait faire aux gens un truc présenté comme de la magie, et je n'ai aucun doute sur le fait qu'un certain nombre de trucs doivent se monnayer assez cher dans l'affaire (les ustensiles, la formation). En même temps, vu le public, tu ne peux pas leur dire "mettez des engrais", car il y a beaucoup de confusions : dans la tête de beaucoup, engrais = grosses industries qui exploitent les petits paysans et détruisent les écosystèmes = produits chimiques néfastes pour la santé et l'environnement = artificialisation de la nature. C'est un bon gros mélange à la con, mais c'est comme ça que c'est perçu, donc on va vanter les mérites du compost et de la valorisation du purin (pardon, des bouses), pour ne surtout pas parler de NPK (non, ce n'est pas un gros mot, quoi que… ça dépend des milieux). Par ailleurs, c'est plutôt positif de gérer sa propre production d'engrais en valorisant ses déchets et en les utilisant d'une façon contrôlée et saine, et c'est quelque chose qui a un impact économique positif sur l'exploitant qui le fait : pas besoin d'acheter à l'extérieur, les terres ne sont pas appauvris par l'exploitation.
Concernant le rapport à la théosophie et d'autres dogmes tout aussi foireux, je dirais… c'est compliqué. On ne peut pas nier qu'un certain nombre de gens dans ces milieux là adhèrent aux discours de diverses religions (chrétiens compris, car oui il y en a, et on oublie parfois que cette religion aussi a des discours discutables), y compris parmi les gens qui vont écrire les normes. Ceci dit, on trouve aussi ça dans le reste de la population. Et de même, on trouve des gens qui approuvent la biodynamie mais ne vont pas forcément adhérer à certains discours religieux (ouf). Je m'intéresse plus aux pratiques, dans ce genre de cas, qu'au discours.
Ma conviction personnelle, c'est que le logo "Demeter" assure que le produit répond plus à certaines de mes propres croyances (plus d'attention au bien-être animal et à l'environnement) que des produits que je sais issus de pratiques que je condamne (élevage intensif et usage abusif de produits phytosanitaires). C'est son but : être un repère pour le consommateur, pour lui dire "hey, ici, on affirme que telles règles ont été respectés pour la production de ce que tu achète".
[^] # Re: Contact
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal Les vidéos de Devoxx fr sont disponibles. Évalué à 8. Dernière modification le 21 mai 2022 à 10:11.
C'est à dire que si, demain, tu dois quitter ta maison en urgence parce qu'un évènement climatique la met en péril, et que tu te retrouve à errer sur les routes à la recherche d'un lieu où te poser, avec beaucoup de gens de ton réseau qui auraient pu t'héberger MAIS subissent les mêmes aléas climatiques et sont dans le même cas que toi, le fait de savoir que tu n'es qu'une donnée gérable dans le grand écosystème ne va pas t'être d'un grand réconfort, et ne va pas te mettre sur la tête le toit que tu aime (ni même forcément un toit).
Le problème des chiffres, c'est que ce sont des chiffres. Pas des humains. C'est facile de faire une opération arithmétique, de déplacer ceci ici. Mais, quand tu es la donnée manipulée, est-ce facile à vivre ? Si tu fais partie du pourcentage de gens qui vont morfler sévèrement, voir mourir, est-ce que tu vas garder le moral en sachant que tu n'es qu'une donnée qui transite ? C'est ce que toutes les solutions technocratiques oublient : la théorie sur le papier peut fonctionner, mais le vécu des gens sur le terrain peut être ignoble.
# Quelques pistes
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au message Recherche solution hébergement pour association. Évalué à 2.
Pour compléter ce qui a déjà été proposé, tu peux aussi chercher sur la liste des services des CHATONS. Le côté sérieux dépend de pas mal de facteurs, mais généralement ceux qui proposent les listes de diffusion ont un bon niveau.
[^] # Re: on a le service qu'on paye.
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal La Poste ne distribue plus le courrier et le jette à la poubelle. Évalué à 10.
La Poste sait très bien les exploiter. Elle revend allègrement les données. Chaque fois que j'ai eu à faire un suivi de courrier suite à un déménagement, et malgré le fait d'avoir coché la case "non je ne veux pas que vous passiez ces infos à vos partenaires", je me suis retrouvée avec du spam courrier et téléphone. L'un des démarcheurs téléphonique m'avait confirmé que leur liste venait de là (c'est rare qu'ils disent d'où ça vient pourtant). Maintenant, pour prouver ça…
Bref, si la Poste continue d'être mon transporteur favori parce que les gens en local sont compétents et arrangeants, la Poste en tant qu'entité m'inspire une sacrée méfiance et je vais éviter de lui laisser plus de données personnelles qu'elle n'en a déjà.
Par contre, qu'ils n'arrivent pas à gérer le mail de façon compétente, ça j'y crois complètement, vu tous les soucis que ce service offre depuis des années :)
[^] # Re: Échec critique
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au lien Le travail administratif auparavant réalisé par les Caf est transféré aux usagers . Évalué à 9.
Le problème c'est que le RSA et ses règles sont pensés par des gens qui n'en auront jamais besoin, et qui n'ont qu'une très vague idée de la réalité des gens qui vont en avoir besoin.
Dans la pratique, être au RSA place dans une situation si précaire, et les modes de calculs étant si flous qu'on ne peut jamais savoir combien on va avoir, que les gens ont tendance à choisir une de ces options, quand la situation dure un peu :
- Ne pas prendre des jobs précaires (quelques heures ici et là, une semaine ici et une autre ailleurs) parce qu'ils ont peur de la période d'instabilité (ce moment où tu va toucher moins que le RSA et que tu n'es pas sûr d'avoir un revenu quelconque pour compenser), et tenter de rester au RSA 100% à moins de trouver un vrai job (au smic ou pas loin). À ma connaissance, pas les plus nombreux.
- Ne pas déclarer des jobs pour gagner 3 sous. Ce n'est pas "bien", mais même comme ça ils ont tendance à juste surnager autour du seuil de pauvreté, avec le risque de manger cher s'ils se font chopper et tous les soucis afférents au travail au noir. Tout de même plus courant.
- Ne pas demander le RSA et se débrouiller avec des jobs au lance-pierre (au noir ou non).
- Suivre les règles, déclarer leurs revenus et avoir des périodes sans aucun revenu ou des revenus trop faibles pour payer les charges, et évidement n'ayant pas gagné assez en amont pour avoir vraiment de quoi mettre de côté. Ce sont ceux qui ont le plus de risque de se retrouver en interdit bancaire à un moment, ou à ne pas payer un loyer. Ce qui reste le choix de la majorité des gens, persuadés qu'ils vont s'en sortir.
À noter que dans les deux premiers cas (bénéficiaire du RSA mais sans revenus suffisants pour justifier qu'on "fait quelque chose"), les vexations vont aller crescendo à partir de la fin de la première année de RSA, et la "suspension des droits" est difficile à éviter au bout de la 2e année. Ce qui veut dire, oui, des gens qui vont se retrouver sans aucun revenu du tout. Et dans le dernier cas, malgré les petits jobs ici et là, il y a beaucoup de ping-pong entre Pole Emploi et la CAF avec plein d'injonctions à faire "mieux", du temps perdu dans des "formations" sans utilité, des radiations d'un côté, des menaces de l'autre.
Comme si être précaire ne suffisait pas, il faut ajouter la pression institutionnelle, parce que c'est connu "quand on veut, on peut, il suffit de traverser la rue". Sans surprise, cela génère beaucoup de rage, qui s'exprime souvent au mauvais endroit : contre des travailleurs sociaux, dans les urnes, dans les bagarres entre voisins, dans les disputes et coups en famille, dans la dépression et les suicides, etc.
Certaines personnes arrivent à faire face, parce qu'elles ont des ressources, du soutien, la bonne éducation peut-être aussi, mais plus le temps passe et plus tout le monde finit par se faire user par ces procédures. À noter que ça ne se ressent pas trop tant qu'on arrive à limiter le temps passé au RSA ; avec 2-3 mois une fois ou deux, ça va encore. Mais si le recours au RSA devient régulier au fil des ans, ou constitue le maximum de revenu qu'on peut avoir année après année, la précarité qui s'installe devient une spirale infernale.
Et au passage, je trouve que dans mes voisins, ceux qui se tiennent loin de l'administration et font des petits jobs (ok, souvent au noir) sans jamais rien demander à Pole Emploi ou la CAF sont ceux qui s'en sorte le mieux mentalement, à défaut d'avoir des vies très confortables. Ça serait intéressant d'avoir de vraies études sur l'état mental des gens suivant leurs divers statuts. Mon expérience personnelle me pousse à conclure que l'administration rend fou, vraiment (mais heureusement l'état finance aussi 5 séances chez un psy, chaque année, si on en fait la demande et si on a un véhicule pour aller aux rendez-vous !), mais c'est forcément très biaisé par la lorgnette d'où je regarde.
[^] # Re: À propos de l'anglais
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal Le smartphone comme vecteur d'initiation à la programmation. Évalué à 3.
Oui, pas de souci, ce n'était pas une injonction à faire : on fait ce qu'on peut et si c'est libre, ça permet d'améliorer au fil du temps et des motivés ! Ça reste un super projet et j'espère que cela intéressera du monde.
# À propos de l'anglais
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal Le smartphone comme vecteur d'initiation à la programmation. Évalué à 10.
Bravo pour le projet, c'est une chouette idée. Et c'est vrai qu'utiliser le smartphone comme support à l'apprentissage de code est une bonne idée : même si avoir un clavier physique est plus pratique, c'est moins facile à avoir dans la poche.
Juste une petite remarque sur ce passage :
Oui, c'est vrai qu'apprendre l'anglais est à un moment ou un autre incontournable pour coder. Cependant, quand on apprend à coder, ajouter la difficulté de la langue est "coûteux". Si l'apprenant est déjà bilingue ou très à l'aise en anglais, ce n'est pas un souci, mais si sa connaissance de la langue est celle d'un français moyen, c'est à dire pas motivé par le fait d'apprendre un truc d'étranger et n'ayant pas eu une formation très bonne sur le sujet, la difficulté ajoutée risque de faire fuir. Cela conduit pas mal de gens à n'apprendre ni l'anglais, ni à coder, alors que l'un et l'autre sont dans leurs capacités et pourrait les amuser.
Aujourd'hui, les outils de traduction automatique rendent la barrière de la langue moins pénible, mais ça reste quand même une difficulté de plus dans l'apprentissage.
N'avoir une ressource qu'en anglais exclue de l'initiation tout un public, pas si petit que ça, et il vaut mieux en être conscient, plutôt que de croire que l'anglais pour le code n'est pas un obstacle. Dans le cadre des initiations, c'est un obstacle qui doit être levé, soit en apprenant l'anglais avant de coder, soit en ayant des ressources et exercices dans une langue avec laquelle on est à l'aise.
Au-delà de l'initiation, par contre, le code peut devenir une vraie motivation à apprendre l'anglais. Quand on commence à bidouiller, qu'on a compris les bases, et qu'on veut arriver à faire "un truc", on se frotte forcément à l'anglais, mais avec la motivation de résoudre le problème et donc l'obstacle de la langue étrangère devient secondaire. Et petit à petit, ça rentre… j'ai quelques exemples dans mon entourage de ce genre, où l'apprentissage de l'anglais (plutôt technique et à l'écrit) s'est fait suite aux bidouillages en tout genre :)
[^] # Re: Tu provoques! Tu insultes!
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal une belle victoire de la démocratie. Évalué à 4.
Pourquoi au centre ? L'orateur peut se lever en restant à sa place. Dans un cercle, tout le monde est au même niveau, pourquoi faudrait-il que quelqu'un se place à un endroit central ? C'est un peu l'idée d'une table ronde, non ?
[^] # Re: Accès libre tout de suite
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au lien Pourquoi la CNIL a condamné Dedalus à une sanction de 1,5 million d'euros (accès libre dans 1 mois). Évalué à 2.
Ok, je lirais ça dans un mois alors, merci :)
# Accès libre tout de suite
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au lien Pourquoi la CNIL a condamné Dedalus à une sanction de 1,5 million d'euros (accès libre dans 1 mois). Évalué à 2.
Le lien de la CNIL qui explique l'affaire.
Avec en lien la délibération :
Délibération de la formation restreinte n° SAN-2022-009 du 15 avril 2022 concernant la société DEDALUS BIOLOGIE - Légifrance
Je ne sais pas si Nextinpact ajoute beaucoup ; les autres articles que j'ai pu trouver sur le sujet reprenaient surtout le communiqué de la CNIL.
[^] # Re: authentification humaine
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse à la dépêche L'antispam AgentJ recherche contributeur, testeur , traducteur, …. Évalué à 2.
Intéressant, je n'avais pas pensé au cas d'usage consistant à recevoir les mails automatiques légitimes.
Mon contournement serait assez simple : une adresse mail pour m'inscrire aux services et recevoir ce genre de truc automatique, sans la fonction, et une adresse mail "pour les humains seulement", avec cette fonction. C'est déjà ce que je fais, sauf que je n'ai pas accès à l'authentification humaine : je délègue la gestion de mes mails à Gandi et s'il y a moyen de rajouter un service de ce genre, je ne l'ai pas trouvé. Ça filtre déjà le bruit.
J'ai déjà croisé une ou deux fois un destinataire qui me demandait de vérifier mon humanité avant de transmettre le mail. J'ai trouvé ça assez génial et je rêve du jour où je pourrais le mettre en place pour moi. Mais, je ne me sens vraiment pas de gérer mon hébergement mail en entier ; je galère déjà assez à juste mettre les bonnes entrées dans la partie DNS…
C'est sûr que ce n'est pas forcément adapté aux logiques commerciales, où le spam est une façon acceptable de fonctionner. Je ne critique pas : j'ai bien une adresse qui est destinée à ce genre d'usage, parce que oui, ça m'arrive d'être intéressé par les newsletters de Machin et les promos de Bidule. C'est une boite mail pleine de bruit où rien de pertinent n'est censé arriver.
Par contre, réduire le bruit autant que possible est une nécessité sur d'autres adresses mails, où les seules communications devraient être de personnes identifiées, validées et attendues. Quand à l'aspect pishing, si le nom de domaine est celui du mail, si le contenu est adapté au destinataire qu'on cherche à joindre, ça me semblerait assez légitime. Je n'ai pas souvenir des détails pour les quelques fois où j'ai eu à le faire, mais cela ne m'a pas semblé complexe, plutôt sain (comme de donner son nom quand on appelle quelqu'un ou qu'on se présente à sa porte) et j'ai validé le truc sans m'inquiéter de pishing ; c'était trop en rapport avec ma tentative d'envoi de mail.
[^] # Re: Jugement majoritaire
Posté par Zatalyz (site web personnel) . En réponse au journal Tournesol pour l'élection présidentielle. Évalué à 3.
En asso tu peux même te passer de votes. C'est ce qu'on fait dans quelques assos où je suis : les décisions qui demandent de consulter tout le monde (comme le renouvellement des collèges, les dépenses à faire) se font au consensus. On discute, on vérifie que personne n'est contre, et voilà. Ça serait difficilement applicable à l'échelle d'un pays, parce qu'on considère qu'une seule opposition nécessite qu'on trouve une autre voie : ça fait potentiellement beaucoup de papotage. Ça marche bien parce qu'on est tous dans une vision similaire du projet associatif, qu'on se connaît et s'apprécie et qu'on n'est pas si nombreux que ça. Le "vote" se résume à dire, à un moment : "est-ce que quelqu'un est contre ? Non ? On valide et on passe à la suite". Nous avons tout de même des mécanismes pour sortir d'un blocage s'il y a une crise du type "deux partis qui s'affrontent et essayent leur pouvoir personnel plutôt que de trouver le bien commun", situation qui pourrait geler une asso et mener à des vrais soucis, mais jusqu'à présent, ça n'a pas servi. Les mécanismes de sortie de crise ne passent pas non plus par un vote, d'ailleurs. Mon préféré est celui qui consiste à trancher entre les propositions en tirant au sort : on s'imagine facilement sortir perdant d'une telle résolution et il vaut mieux trouver des arguments pour faire passer "sa" solution ou quelque chose s'en approchant.
Finalement cette façon de faire ne prends pas plus de temps. La partie AG de l'asso prend de une à deux heures tous les ans, digressions comprises (deux heures, c'est depuis qu'on n'est plus en présentiel, on sent l'envie de papoter plus en audio). Il y a par contre du temps pris en amont pour les relations entre les divers membres. C'est ce qui permet, j'imagine, de ne pas avoir de souci et de perte de temps sur les aspects administratifs et factuels. Il y a du travail en amont, mais on ne perd pas de temps au moment où les décisions doivent être validées, moins que si on devait organiser un vote secret et dépouiller les bulletins.