Ce journal tombe à point. Je cherche un faire un truc qui semble très simple : flouter (ou pixeliser, peu importe) une zone d'une vidéo sur un court laps de temps (en fait, c'est pour masquer des noms). Au demeurant rien d'exceptionnel.
Petit point sécurité: il ne faut pas flouter/pixeliser une partie d'image que l'on veut masquer. Il faut toujours utiliser une couleur solide. Rien d'autre.
On ne sait pas déflouter au point de revenir à l'image de départ (les algos de flous sont destructifs et une partie des données a bel et bien été perdue) mais il existe des algos de reconstruction qui peuvent restaurer un peu l'aspect initial (au point d'être utilisable ou non? Aucune idée, mais pourquoi risquer?). En outre dans certains cas, je pourrais tout à fait imaginer la possibilité d'algos d'apprentissage capable de deviner les lettres d'origine à partir du résultat flouté (surtout dans des conditions idéales, genre du papier de couleur uniforme, etc.). Tout ça couplé avec des reconnaissances par dictionnaire et enfin avec un cerveau humain qui arrive souvent à déchiffrer des trucs totalement imbitables, ben… faut pas faire confiance aux algorithmes qui déforment juste une image, si le but est vraiment de cacher/faire disparaître l'info.
Enfin bon, c'est une recommandation classique que tu trouveras sur tous les forums d'imagerie du monde depuis des années et des années.
Au niveau logiciel, je ne peux pas dire pour les autres, mais ce serait très simple à faire avec Blender. Et même si l'objet bouge, Blender a aussi du suivi de mouvement (cherche blender motion tracking sur le web). Même si là aussi vérifie aussi bien le résultat (comme tout algo, il peut y avoir des erreurs et besoin de corriger manuellement; si le nom est visible sur une seule image, ça n'a servi à rien).
Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]
En cherchant sur le web au sujet de cette affaire, on trouve néanmoins des sources plus anciennes car il s'agit en fait d'un jugement d'octobre 2018.
En gros, dans le logiciel, cela fait des années que l'on considérait comme acquis qu'une rupture de licence impliquait un délit de contrefaçon (comme en général tout ce qui touche au Code de la propriété intellectuelle). C'était le statu-quo et tout le monde considérait cela comme acquis (notamment car il y a eu d'autres affaires qui ont basé leur jugement sur cela). Pour ce qui nous intéresse, dans le Logiciel Libre, cela était donc aussi devenu évident qu'enfreindre une licence de logiciel libre impliquait un délit de contrefaçon.
Cette décision de la cour d'appel de Paris venait donc tout chambouler, tout en posant une question à la Cour de justice de l’Union européenne (c'était donc un peu une décision intermédiaire). Le jugement de cette dernière fut donc d'invalider la première décision et ainsi de revenir au statu-quo précédent.
Quand on lit les vieilles news, on voit que les avantages de considérer cela comme une contrefaçon, c'est déjà que c'est un délit, donc un acte illégal en soi, avec des dommages et intérêts assez importants prévus par la loi (en gros, en contrefaçon, on a une amende entre 300.000 et 750.000€ + des dommages et intérêts importants pour la partie lésee).
Dans l'autre cas, si on considère cela comme une rupture de contrat, ce n'est plus un délit, c'est purement du droit civil (alors que la contrefaçon est à la fois civil et pénal), et j'imagine que ça veut peut-être dire que ça se juge dans un tribunal différent (je sais pas!). Ensuite on peut aussi demander des dommages et intérêts pour la partie lésée. Mais je me dis que si les entreprises préfèrent que ce soit une contrefaçon, c'est sûrement que les dommages et intérêt qu'on arrive à obtenir dans ce cas sont généralement plus élevés. Le fait que ce soit un délit et que ce soit moins courant (des ruptures de contrat, doit y en avoir plein par jours, non?!) doit probablement aider.
De toutes façons, y a un tel lobbying en France autour de la "propriété intellectuelle" (qu'on aime ou pas ce texte, c'est le nom officiel dans la loi, je le rappelle; je ne fais pas là de débat philosophique sur oui ou non on peut "posséder" des œuvres de l'esprit) que ça ne m'étonne pas que tout ce qui tourne autour soit beaucoup plus puni. Les gens sont vraiment obnubilés par ce concept d'œuvre de l'esprit, de droit d'auteur, de "vol de propriété intellectuel" (techniquement appelé "contrefaçon" donc! On rappelle que ce n'est pas du "vol", même si c'est le terme que les journalistes aiment bien sortir) et tous les majors de tout poil font pression à fond dans ce sens là (ils vont pas faire pression pour les dommages et intérêts dans les cas de rupture de contrat si jamais ils veulent rompre des contrats facilement tout en ayant des sommes minimales à payer). Donc oui probablement que si vous rentrez dans cette case, vous pouvez toucher plus que de simplement subir un contrat rompu.
En tous les cas, on voit clairement que plus d'effort a été mis dans la description des dommages et intérêts du Code de la Propriété Intellectuel.
Alors que les dommages et intérêts du Code Civil parlent juste de:
- refuser d'exécuter ou suspendre l'exécution de sa propre obligation ;
- poursuivre l'exécution forcée en nature de l'obligation ;
- obtenir une réduction du prix ;
- provoquer la résolution du contrat ;
- demander réparation des conséquences de l'inexécution.
Le Code de la propriété intellectuel prend en considération:
1° Les conséquences économiques négatives de l'atteinte aux droits, dont le manque à gagner et la perte subis par la partie lésée ;
2° Le préjudice moral causé à cette dernière ;
3° Et les bénéfices réalisés par l'auteur de l'atteinte aux droits, y compris les économies d'investissements intellectuels, matériels et promotionnels que celui-ci a retirées de l'atteinte aux droits.
Les points 2 et 3 en particulier sont différents. Déjà y a un préjudice moral (c'est super vague! Comment on met ça en numéraire? C'est vraiment une base super floue donc on peut sûrement demander tout et n'importe quoi).
Quant au point 3, globalement non seulement on demande le manque à gagner/la perte estimée par la partie lésée (comme pour les dommages du code civil) mais surtout on demande aussi que les bénéfices qui furent réalisés soient pris en compte, et ça j'ai pas vraiment l'impression que ce soit possible avec les dommages en Code civil. C'est donc un peu double peine pour le contrevenant.
P.S.: NextInpact de son côté aussi dit que le classement en contrefaçon autorise à faire faire des saisies par un huissier, ce qui permet alors de constituer plus facilement un dossier de preuves. C'est certes utile si justement on n'a pas assez de preuves, mais si on a déjà des preuves solides, c'est pas ça qui change la donne. Je pense que le gros du problème, c'est vraiment qu'on peut sûrement espérer plus de dommages et intérêts.
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Il y a des frais d'entrée (environ 150€ de mémoire), mais je crois que c'est à vie (je suis pas sûr, je ne suis pas moi-même adhérent, évidemment!).
Notons qu'ils ont le droit de refuser une adhésion (avec raison motivée et je doute que ça arrive souvent dans les faits, mais c'est juste histoire de dire que théoriquement, c'est possible; c'est donc d'autant plus acceptable de dire "vous n'avez qu'à adhérer").
Mais oui, le vrai gros problème, c'est qu'adhérer signifie céder ses droits patrimoniaux sur l'ensemble de son répertoire, y compris toutes les œuvres passées (c'est à dire que les œuvres précédemment libres ne le sont plus; ça ne rompt pas le contrat passé avec toutes les personnes qui ont obtenu une copie libre dans le passé, mais à partir de ce moment, l'auteur n'a plus le droit de diffuser ses propres œuvres et doit les retirer de toutes plateformes donc), ainsi que futur (ce qui est, me semble-t-il, une clause illégale normalement, mais il y a a priori une exception pour la SACEM).
Ça fait un peu version moderne de "vendre son âme au diable", sujet cher aux musiciens (cf. "Crossroad blues" et co.).
Le fait d'adhérer n'est donc absolument pas un petit détail administratif dans ce cas précis. Il est donc totalement inacceptable de la part d'un juge de dire qu'il suffit de se rapprocher de ces organismes de gestion de droits. Ou alors il faut mettre en place une possibilité de toucher ses droits collectés sans être adhérent (notons que certains organismes de collectes le permettent, mais sauf erreur, pas la SACEM).
Je pense que la seule suite possible qui pourrait être un peu positive maintenant pour les musiciens libres serait (après vérification qu'on ne peut pas récupérer ses droits hormis sans adhérer, c'est à dire que la SACEM refuserait leur versement sans adhérer) d'attaquer la SACEM pour réclamer ses droits collectés, lesquels lui sont dûs. C'est la suite logique de cette décision de justice en fait (à savoir que même les musiciens non-adhérents ont des droits d'auteurs ou voisins collectés par la SACEM à disposition).
Les seuls qui peuvent faire cela cependant serait des musiciens libres qui ont incontestablement assez de diffusion pour avoir eu des droits collectés en leur nom.
P.S.:
À la limite ils se sont ouverts récemment à quelques licences CC non libres…
Aux dernières nouvelles, ils considéraient cela comme une expérimentation donc ça veut dire qu'ils peuvent décider d'arrêter à tout moment (si ce n'est déjà fait). Et puis de toutes façons, ce n'est pas du libre. Y a un choix super limité de licences et aucune n'est libre (c'est à dire que la BY, la BY-SA et la 0 ne sont pas disponibles). Donc ça ne change rien.
Et puis même si y avait toutes les CC, ce ne serait pas suffisant. On peut vouloir diffuser en Art Libre, ou dans n'importe quelle licence de son choix. En fait, obliger à céder ses droits patrimoniaux tout court est un choix lourd de conséquence. Or là, on "taxe" les diffuseurs au nom des auteurs et interprètes, même s'ils n'ont pas cédé leurs droits, et on leur dit que c'est à eux, mais seulement s'ils acceptent le deal (on leur force la main). C'est totalement aberrant comme décision de justice.
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Tout est toujours plus facile quand on est de l'autre côté du logiciel. ;-)
On se dit alors "pourquoi ils font pas ci ou ça?! C'est pourtant facile, il paraît". La réalité, c'est que rien de ce que tu dis ne sont des choses simples (et ce, même si oui, ce sont peut-être des choses qu'on faisait déjà y a 10 ans, sûrement même bien avant).
Sans t'en rendre compte, tu compares simplement des choses différentes. Par exemple, tu dis:
J'aimerai faire du montage 4K
[…]
c'est 10 ans de retour en arrière…
Mais y a 10 ans, on ne faisait pas de montage 4K! Que dis-je encore de nos jours, même les pros ne font pas si souvent du montage 4K! Déjà la majorité des films sont encore filmés/distribués en 2K. Ensuite même quand les films sont filmés en 4K (les caméras 4K deviennent de plus en plus utilisés, surtout à Hollywood) et que le film sort en version 4K (bon pour le marketing!), il paraîtrait que beaucoup de films sont édités en 2K puis convertis en 4K juste pour la sortie (a priori on ne parle même pas de proxy editing avec un rendu final 4K, mais bien d'une édition en 2K et pis c'est tout; juste réagrandi en 4K à la fin pour faire bonne mesure mais la qualité de départ n'y est plus). C'est un sujet régulièrement discuté dans des articles (quelques liens parmi les premiers dans une recherche web; je trouve même une page qui liste tous plein de films pour dire lesquels sont du vrai ou faux 4K).
Enfin bon, tout ça pour dire: le 4K, ce n'est pas encore aussi répandu que le grand public le croit (même si le marketing des productions le laisse penser). Alors pourquoi? Comparons le nombre de pixels avec le 2K (DCI pour le cinéma, pas pour la télé):
FullHD: 2048×1080 = 2 211 840 pixels
4K: 4096×2160 = 8 847 360 pixels
C'est quadratique, on a multiplié le nombre de pixel par 4 en multipliant les dimensions par 2. Sans compter que de nos jours, on travaille en 16-bit ou 32 bit par canal (probablement pas y a 10 ans), ça veut dire que (dans le cas 32-bit, soit 4 octets pour 3 canaux par pixel) nos 8 millions de pixels tiennent sur 4 × 3 × 4096 × 2160 = 106 168 320 octets ~ 101 MiB pour une pauvre petite image! Sauf qu'en vrai, si tu fais un peu de composition, tu vas sans doute rajouter un canal alpha (multiplie par 4/3), et tu auras sans doute plusieurs pistes (multiplie par le nombre de pistes). En outre, lorsque tu lances tes filtres, tu vas garder en général plusieurs versions de tes sources en mémoire temporairement (et aussi pour l'historique).
Sans compter le fait que le logiciel essaie si possible de garder en mémoire les images précédentes/suivantes (pour la lecture en prévisualisation). Tu arrives rapidement aux GiB de données en mémoire.
Et ça non y a 10 ans, tu ne travaillais pas avec autant de données. En plus, les filtres ne sont pas forcément linéaires. S'ils ont une complexité exponentielle, multiplier tes données par X peut signifier du temps de calcul soudainement pharamineux (et pas juste multiplié par X, ce qui serait pourtant déjà beaucoup).
Il faut passer par des dégradations de la vidéo initiale… C'est juste fou.
Ben ça c'est justement la partie où on essaie de revenir 10 ans en arrière. À l'époque, les gens travaillaient sur des données moins grosses, donc on fait de même, et on n'utilise les données de haute qualité que pour le rendu final. Comme tu le dis, ce n'est pas spécifique à Linux ou au libre. Que ce soit sous Windows, ou avec des logiciels propriétaires, c'est aussi ce que tout le monde fait. Parce qu'il y a des limites mathématiques à ce qu'on sait faire pour accélérer les temps de calcul.
On travaille donc sur une version proxy, puis on fait le rendu final sur la version originale.
Je trouve totalement aberrant d'avoir des cartes graphiques ultra-puissantes mais exploités que pour des trucs de type "jeux"…
Pourtant ça avance pas si mal, même dans le libre. Kdenlive fait des efforts. Blender aussi progresse de plus en plus et pour avoir moi-même fait des tests de comparaison sur le même rendu (de projet réel par un truc de test) avec et sans accélération matérielle, je peux dire que c'est le jour et la nuit. GIMP aussi a maintenant des filtres accélérés en OpenCL.
Ensuite cela reste normal de toujours implémenter d'abord un algorithme pour le processeur. Déjà pas tout le monde n'a de super carte 3D ou autre matériel dédié. En plus on s'expose à tout plein de nouvelles catégories de problèmes, notamment les problèmes de pilotes. Déjà on a déjà vu des pilotes buggués qui plantent (les cartes 3D ont en général une prise en charge OpenCL de nos jours dans les pilotes officiels, mais ce n'est pas forcément ce qu'ils ont peaufiné le plus, notamment quand le constructeur propose une solution concurrente; et y a le cas des pilotes libres parfois particulier). Ensuite dans certains pilotes, la prise en charge OpenCL est aussi parfois peu convaincante, au point d'avoir des calculs moins performants. Enfin même sans cela, le calcul GPU n'est pas forcément plus rapide, par design. Il y a beaucoup de littérature sur le sujet qui explique que dans certaines conditions, le calcul CPU peut être plus rapide (en plus d'être plus précis, c'est à dire avec moins d'erreurs de calcul). Sans compter que développer pour le GPU est différent voire plus complexe, donc il peut y avoir plus facilement des bugs, et de manière générale ce n'est pas ce qu'on voudra faire en première version.
Pour info, sur GIMP, on n'active pas le calcul OpenCL de base, et on déconseille parfois de l'utiliser. Dans certains cas, les filtres en version OpenCL prennent même plus de temps que la version standard CPU.
Enfin voilà, je sais qu'on aime bien se dire que c'était mieux avant et que ça va de mal en pis. Perso, je pense que Kdenlive est 100 fois mieux maintenant d'après mes critères. Je l'avais testé y a des années, et j'avais pas du tout été persuadé. Notamment il avait énormément de problèmes de stabilité (bien plus important pour moi que des problèmes de vitesse, même si ça compte aussi bien sûr). Depuis quelques années, ils ont vraiment donné un coup de boost et c'est l'un des projets d'éditeur vidéo libre parmi les plus actifs, et clairement le plus en vue maintenant.
Et il ne faut pas comparer les logiciels multimédia maintenant et y a 10 ans. Ce que fait (ou doit faire) un logiciel qui travaille sur de l'image de nos jours (pour être dans les critères qui le feront être considéré professionnellement) n'a plus rien à voir. On ne peut pas d'un côté demander à ces logiciels de travailler avec plus de précision (donc 16/32-bit par canal), sur de bien plus grosses images, tout en faisant du traitement colorimétrique (c'est aussi du calcul), tout ça en passant à travers des filtres super complexes (voire un graphe de plusieurs filtres), tout en demandant à ce que ça aille plus vite que quand on n'avait pas tout ça.
Je sais que sur GIMP aussi, certains se plaignent de choses qui vont moins vite dans certains cas, et notamment même de la peinture sur canevas. Le fait est que GIMP 2.10.x fait juste 100 fois plus de trucs sous le capot maintenant et est bien plus juste mathématiquement ou colorimétriquement qu'il ne l'étaient en 2.8 par exemple. Cela ne se voit même pas tant que cela en plus, car énormément de choses ont été super-optimisées. Y a eu un énorme travail sous le capot. En fait c'est donc l'inverse, le simple fait qu'on arrive à sembler aussi rapide qu'avant est parfois un exploit. :-)
Ensuite bien sûr qu'y a encore du travail. Y a toujours du travail! 😩
Mais les choses avancent vraiment dans le bon sens, d'après moi, pour beaucoup de logiciels libres multimédia.
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ActiveX. La technologie qui était déjà presque plus utilisée par Microsoft elle-même, depuis des années (donc c'est dire si ces banques étaient à la ramasse; surtout quand on parle de sécurité avec l'utilisation d'une technologie plus ou moins morte et plus développée même chez l'éditeur). Il était donc impossible d'accéder à son compte hormis via Windows/IE (et je parle de genre 2012/2014 voire après, pas y a 10 ans). Pour les Linuxiens, ça voulait dire VM Windows obligatoire rien que pour accéder à son compte bancaire.
De nos jours, les banques coréennes semblent avoir évolué mais pas forcément pour le meilleur. Elles vous demandent toujours d'installer des applications sur votre appareil pour l'accès web, la seule différence étant que ce n'est plus forcément en ActiveX. Alors certes ça veut dire qu'y a même parfois une prise en charge officielle de Linux (pour certaines banques), mais en vous demandant donc d'installer un paquet RPM/DEB opaque sur votre machine (ne pas espérer si vous avez une distrib qui utilise un système de paquet moins commun, bien entendu). Vous devez donc installer un logiciel propriétaire, vous savez pas ce qu'il fait, et en plus avec les droits root sur le système, tout ça juste pour pouvoir accéder à votre compte bancaire dans votre navigateur.
Pas sûr que ce soit vraiment une avancée la "prise en charge de Linux". Et encore, c'est quand ça marche, parce que de ce que j'ai vu, des fois, on se fait chier à tout installer (donc à compromettre sa machine avec ces logiciels) et au final, on arrive même pas à accéder au compte. :-/
Le manque de compatibilité des banques coréennes est un sujet très récurrent sur les forums linuxiens, genre reddit. Tiens le premier lien quand je cherche "korean bank linux" est un post reddit intéressant qui liste la compatibilité de diverses banques (bon le test date d'un peu plus d'un an, mais je crois pas que ça ait tant évolué que ça, malheureusement).
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Bon apparemment la situation s'améliore un peu. Un article en anglais sur zdnet. Je donne aussi un lien reddit, parce qu'il liste des liens en russe (les traductions automatiques sont très compréhensibles) avec des infos intéressantes et additionnelles.
En gros, l'entreprise "Rambler" s'est réunie en AG d'urgence et ont décidé de demander au moins à faire cesser la partie "criminelle" de l'affaire (personne a jamais compris d'ailleurs pourquoi une simple histoire de droit d'auteur a ainsi pu être tournée en affaire criminelle avec grosse descente de police et arrestations de personnes). Bon certains notent tout de même que la décision finale est dans les mains de la police (une affaire criminelle ne s'arrête pas juste parce que la partie lésée le demande). Donc rien de sûr.
Aussi le CA de Rambler, et notamment son actionnaire principal, disent qu'ils n'étaient pas au courant avant que ça se produise. Ils avaient un contrat avec une boîte légale, laquelle a donc agi (dans son droit a priori ceci dit, puisque c'est pour ce genre de choses qu'elle était mandatée) sans prévenir Rambler, aussi bien pour la partie civile que criminelle de cette affaire d'ailleurs. Apparemment ils disent même qu'ils vont rompre leur contrat avec cette société légale (c'est le choses qu'on lit dans les articles en russe).
Donc même si la partie civile (droit d'auteur) de l'affaire reste sur le tapis, déjà on a l'impression qu'ils veulent essayer de régler cela de manière plus… civile (c'est le cas de le dire). C'est une bonne chose.
Sinon l'article sur ZDNet lui aussi a des infos intéressantes car il dit que le CEO de Rambler de l'époque a posté qu'il était contre cette affaire mais surtout que personne de Rambler à l'époque ne connaissait le projet de leur employé. Ce n'était donc absolument pas un projet d'entreprise. Bon ça ne prouve pas si Igor Sysoev a développé sur son temps de travail ou son temps libre. Mais déjà si le CEO de l'époque dit que c'était ok (et ça l'est toujours) pour lui, c'est un signal assez fort.
Enfin bon, le vent semble tourner et aller dans le bon sens pour Nginx.
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Après coup, je me rends compte que je réponds seulement à une partie du questionnement.
La mention en bas de site pourrait en effet aussi laisser penser que le site sous-entend "bon des fois, on fait vraiment n'importe quoi et on publie des trucs qu'on n'a pas écrit mais on y met une licence". En effet, techniquement il est possible qu'un site publie le travail d'un autre et y applique une licence (qui ne serait pas sur l'œuvre initiale). Or dans ce cas là, bien évidemment la licence est caduque (si quelqu'un s'amuse à mettre en téléchargement un film hollywoodien en ajoutant un logo CC by-sa, ça n'en fait pas une œuvre libre! Ahahah).
Disons que dans ce cas là, avec tes preuves, tu pourrais prouver la bonne foi ("on m'a enduit dans induit en erreur, Madame le juge!"), ce qui peut être une défense suffisante… ou pas! Donc oui, bien sûr qu'il faut toujours vérifier la provenance d'une œuvre. C'est comme si on te vend un téléphone à 10€ dans la rue sous le manteau, tu peux essayer de plaider la bonne foi, mais pas sûr que le juge y croît (si tu t'en doutais, c'est du recel, ça reste illégal même si ce n'est pas toi le voleur; pour l'œuvre provenant du web, on parlera de contrefaçon).
Tu peux vérifier qui est l'auteur (si l'auteur est un employé de l'éditeur du site, c'est sûrement bon par exemple), essayer de retrouver la publication originelle (si celle du site est une reprise), aussi te fier à la réputation du site (un gros site qui a pignon sur rue peut aussi se planter ou faire des choses illégales, mais peut-être moins qu'un site perso et devant le juge, ça passe mieux; pour reprendre l'analogie du voleur: si un gros supermarché vendait du matériel volé à bas prix, le juge te croirait plus volontiers que tu n'en savais rien que si tu l'achetais à un inconnu au milieu du trottoir).
Pour conclure, je dirais qu'il faut aussi parfois ne pas trop flipper non plus. Mais sinon, oui c'est un sujet compliqué.
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Le fait que plus l’on trouve le logo de CC BY-SA sur la page m’assure-t-il que je possède les permissions nécessaires
Oui. S'ils ont explicitement mis le logo, idéalement avec le nom de la licence en texte aussi (notamment car il y a plusieurs versions) et un lien, ça devrait être suffisant. Globalement devant le juge, ce serait dur de leur côté de défendre le "ah bon c'est un logo de licence? Je savais pas! Je l'avais mis sur la page parce que je trouvais ça joli!".
ou dois-je entreprendre d’autres actions pour m’en assurer ?
Tu peux bien sûr toujours faire plus. Par exemple:
contacter les auteurs directement (s'ils te répondent en positif, pareil c'est un contrat oral écrit; même si non signé, ça compte, hormis s'ils arrivent à défendre que quelqu'un a intercepté leur email et a écrit un faux, ou bien que la copie que tu présente est un faux, etc.).
faire une copie d'écran de la page (au cas où ils changent la licence ou si la page disparaît).
Cette dernière solution est probablement une des meilleures car, hormis si tu es admin archive.org (ou s'ils sont de connivences avec toi), tu ne peux modifier leurs sauvegardes. Ce serait très dur d'arriver à prouver un faux sur une page sauvée sur leurs archives.
Globalement, tu l'auras compris, l'idée est que oui bien sûr que dire qu'on met un document sous une licence donnée est suffisant. Le seul risque est juste si tu tombes sur quelqu'un de mauvaise foi qui déciderait alors de t'attaquer en justice. Donc si tu crains tomber possiblement sur un tel cas, la question que tu dois te poser est: si je devais prouver dans le futur que ce document a vraiment été dans telle ou telle licence dans le futur (et que le site ou la page a changé et n'affiche plus cette licence), comme le prouver de manière irréfutable?
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Les tailles "Medium" de chez Wacom, c'est plutôt autour du A4. Le ~A5, c'est les tailles "Small". Je crois pas qu'il y ait plus petit d'ailleurs, si?
taille A5 ou Medium c'est le strict minimum pour du dessin/peinture numérique
Je vais donc supposer que tu voulais dire A4/Medium.
De nos jours, on utilise Medium, mais très souvent Aryeom regrette sa période de tablette Small. Alors oui, sur une petite surface, c'est évidemment moins simple pour les détails (mais en même temps, les doigts sont capables de grandes précisions même sur des toutes petites surfaces), par contre cela fatigue aussi beaucoup moins, surtout pour du travail sur de longues périodes.
D'ailleurs avec la même logique, je suis pas sûr à quel point les tablettes plus grosses valent le coup (je ne parle pas des tablettes-écrans), à part si on aime faire de grands gestes en dessinant. En tous cas, je sais qu'Aryeom ne veut pas au delà de Medium pour les modèles sans écrans.
Et force est de constater qu'Aryeom a su dessiner des choses très bien (et professionnellement même, puisqu'elle était payée sur divers projets) pendant des années avec tablette Small sans aucun problème (non seulement modèle "Small" mais c'était même une vieille Bamboo d'occasion; car on ne naît pas tous riche!). Il ne faut donc pas rejeter d'emblée les petites tablettes.
La seule raison pour laquelle on n'en utilise plus, c'est qu'on n'a pas le luxe (financièrement) de pouvoir acheter diverses tablettes juste pour tester. Donc si on doit acheter juste un modèle, on va au plus sûr, qui est Medium et dans les modèles Pro. Pour un débutant par contre, je lui conseillerais sans aucun problème de regarder du côté des tablettes Small et dans les Bamboo.
les fonctions que n'ont pas les gammes inférieures du genre tilt, rotation, boutons/molettes programmables, palette de stylets compatibles, etc.
On utilise énormément le tilt maintenant, mais pendant des années, on s'en passait. Et je sais qu'énormément de professionnels (souvent de très bons) n'utilisent pas, même en ayant un modèle dit "Pro" (donc avec la fonctionnalité de tilt dispo par défaut). Souvent ils ne savent même pas que la fonctionnalité existe d'ailleurs (tout le monde ne pense qu'à la pression car c'est la fonctionnalité la plus mise en avant par la marque). Ça n'empêche pas ces artistes de s'en sortir bien.
Quant aux autres fonctionnalités, genre rotation, il faut en général un stylo optionnel que quasi personne n'achète (en fait je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui en avait un). D'ailleurs le modèle de chez Wacom avec rotation (le Art Pen si je ne me trompe pas de modèle) n'existe plus pour les derniers modèles, aux dernières nouvelles (ou alors si c'est revenu, c'est très récent). Ça fait quand même quelques années et ça me fait donc douter s'ils vont jamais les faire revenir, sûrement à cause du manque de succès justement.
Enfin bon, en conclusion, je dirais qu'il faut faire attention au "toujours plus". Les modèles les plus simples sont bien suffisants pour une première tablette et même souvent pour du travail pro. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de cas où certaines fonctionnalités avancées peuvent être indispensables (ou le deviennent par force de l'habitude, ce qui est tout à fait valable).
Mais clairement ici ce n'est pas le cas, et je pense que se mettre à parler direct du besoin de grosses surfaces ou de fonctionnalités avancées n'est pas pertinent pour quelqu'un qui semble chercher une première tablette à bas prix.
Pour répondre à la question principale:
Est-ce que toutes les wacom bamboo (il y a plein de numéros de versions différents) fonctionnent?
Normalement les Wacom sont toutes bien prises en charge par défaut car il y a quelques développeurs Wacom qui contribuent au noyau Linux. Avec Wacom, on semble être dans cette situation bizarre, dite "le cul entre 2 chaises", où officiellement Linux n'est absolument pas pris en charge et si vous les contactez par les moyens de communication officiels, le service client vous rembarrera, mais officieusement ils paient des développeurs (3, je crois, d'après ce que j'ai vu au fil des ans) pour contribuer à la prise en charge de leurs tablettes sous Linux.
Perso à ce jour, on a risqué l'achat sans vérification et on n'a jamais eu de problème définitif (mon pire cas fut l'époque où j'utilisais une distrib, à savoir Mageia, qui n'utilisait pas un noyau récent, donc j'ai dû contribuer le backport de notre modèle dans leur paquet; évidemment pas tout le monde peut faire cela mais c'était notre erreur de débutant d'avoir pris un modèle juste à sa sortie). Bon pas pour tous les modèles car on a des finances restreintes, mais quand même 4 modèles en environ 10 ans (une vieille bamboo antidéluvienne, une Intuos 5, une Intuos Pro et une Cintiq Pro). Je pense qu'il faut juste attendre au moins 6 mois après qu'un modèle soit sorti (le pilote Linux n'est pas toujours contribué à temps), et utiliser de préférence une distribution qui utilise un noyau récent pour éviter notre mésaventure (maintenant on utilise Fedora).
Sinon y a de plus en plus de marques alternatives qui font des tablettes, et dont on entend de plus en plus parler, comme Huion, XP-Pen… Je pense qu'il ne faut pas les regarder de haut, car les revues sont en général très positives (pas juste le prix, bien moins cher, mais même qualitativement), alors qu'au contraire les Wacom sont souvent moins bonnes que le marketing le laisse entendre.
Là où les tablettes alternatives pêche, c'est la moindre certitude de la prise en charge dans Linux. Pour ça, il faut regarder le projet Digimend (voir la liste des tablettes). Certaines tablettes sont supposées marcher en utilisant le pilote tiers digimend, ou par défaut puisque le développeur contribue son code à intervalle régulier dans Linux. Notre projet (ZeMarmot) soutient d'ailleurs le développeur de Digimend sur Patreon et je conseillerais à quiconque veut que nos choix de tablettes graphiques ne soient plus limités par un monopole d'en faire autant. 🙂
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J'ai aussi une expérience très similaire avec la plupart de mes bugs Fedora (des bugs soit que j'ouvrais, soit que je suivais car j'avais le même). Au début même, je réouvrais les rapports après que le bot les ferme (ce que le bot demande explicitement de faire), mais depuis quelques temps, je ne prends même plus la peine. :-/
Ceci dit, j'avais une expérience proche avec Mageia déjà (la seule différence étant qu'ils n'avaient pas de bot qui fermait les rapports automatiquement, de mémoire; ce qui est déjà bien mieux, ceci dit, car le coup du bot qui ferme un rapport que quelqu'un a pris du temps à rédiger, avec traces et logs, est extrêmement désagréable).
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Tout à fait. En fait, c'est le principal problème, il me semble, entre ceux qui considèrent que c'est un dieu, et ceux qui lui en veulent comme s'il était en fait Satan (et essaient donc de le prouver comme ici), pour exactement les mêmes raisons. Les uns comme les autres me paraissent assez inexplicables. La vérité, c'est juste qu'il est ni l'un ni l'autre.
En fait, Stallman est un homme, c'est tout. Certes c'est un homme qui a fait des trucs supers (pour ma part, surtout les licences et son travail politique autour du Libre, plus que ses apports techniques). Et en ce sens, je lui suis très redevable. Même ses positions toujours très extrêmes, de nos jours, je trouve qu'on en a besoin. Ce n'est pas extrême dans un mauvais sens (il ne nous attaque pas personnellement; même s'il me disait que ce que je fais n'est pas bien si j'utilise un pilote non-libre par exemple, ça s'arrêterait là; il me suivrait pas jusque chez moi pour me tabasser, ni n'essaierait de démolir ma vie publique ou privée). Ça reste néanmoins très utile car on a besoin de ces personnes un peu extrêmes (car en un sens, ils ont raison, c'est nous qui faisons des compromis, parfois en connaissance de cause).
Par contre, oui c'est un homme, et en ce sens, il peut déjà faire des erreurs, dire des choses malvenues, ou tout simplement dire des choses qui ne vous plaisent pas (sans être pour autant "vraies" ou "fausses"; que quelqu'un trouve certains dires malvenues peut être souvent simplement une question d'opinion différente).
D'ailleurs (comme tout être humain), il le reconnaît lui-même, puisque sur son opinion entre des expériences sexuelles avec des mineurs, il dit avoir changé d'avis après avoir échangé à ce sujet avec d'autres gens. C'est d'ailleurs assez étrange que la réaction à cela est de dire qu'il n'a aucune humilité. Si ce n'est pas de l'humilité de dire publiquement qu'on a changé d'avis (et de dire que ce qu'on pensait avant n'était pas bien "I think adults should not do that"), alors rien ne compte comme de l'humilité! Dire qu'on se trompait et qu'on l'a compris grâce à autrui, c'est un peu l'une des bases de l'humilité.
Pour en revenir aux sujets de départ, déjà la blague, bon déjà elle est pro-avortement (donc j'ai un biais puisque je suis aussi pour donner la liberté aux femmes de la gestion de leur corps; même si en un sens, quelque soit mon opinion, cela ne changerait pas ma position sur ce cas). Par contre effectivement je pense que Stallman devrait laisser entièrement ces décisions (de ce qui reste dans le code ou la doc) aux mainteneurs actuels. Et oui je pense (sans le connaître personnellement, je ne crois l'avoir rencontré vite fait qu'une seule fois; je peux aussi me tromper) que probablement Stallman a une haute opinion de lui-même.
Par contre est-ce si terrible, voire classable comme un "comportement douteux voire franchement problématique"? Franchement je le classe juste comme un "je suis pas d'accord" ou un "pas mon type de personne". Je peux aussi considérer que c'est un homme avec qui je pourrais sûrement pas devenir ami proche. D'ailleurs il est un peu l'archétype du "cliché geek", peut-être avec quelques troubles du comportement type autisme ou autre (pas besoin de me faire un cours de psychologie en me disant que ce n'est pas ça l'autisme, je veux juste dire: oui c'est un homme un peu asocial, on le sait tous; et je fais moi-même dans le cliché de psy de comptoir :P).
Ensuite est-ce un si gros problème? Il vit sa vie et nous fait pas de mal, et globalement c'est un homme qui fait avancer les choses dans le bon sens (à sa façon, pas forcément celle que je trouve la plus efficace, mais ce n'est pas à moi de lui faire la leçon).
En tous les cas, les mainteneurs ont la possibilité de sortir le logiciel du projet GNU s'ils considèrent cette ingérence comme insupportable. Monter ce désaccord en épingle et en faire une sorte d'affaire d'état, là est le problème.
Pour le problème récent, bon il a discuté la définition de "sexual assault" et a fait une erreur classique dans le légal, il a séparé les mots et est parti de la définition du dictionnaire de "assault", alors qu'en fait ces termes ont un sens comme un tout (on ne peut séparer ces 2 mots). Par contre il n'est pas clair (pour moi) que Stallman est vraiment en train de dire que cet homme n'a pas fait ce qu'on lui a reproché; j'ai plutôt l'impression qu'il se pose des questions et essaie de définir plus précisément certains points de détails (ce qui me semble un comportement habituel de geek).
Ensuite je ne connais pas le détail de cette histoire (je n'avais même pas entendu parler de cette affaire avant ce journal), et peut-être Stallman fait-il une autre erreur classique de gens connaissant un accusé (connaissait-il personnellement ces Epstein et Minsky? Ce n'est pas clair): souvent les connaissances font intervenir les sentiments et comme ils n'avaient perçu aucun aspect malsain chez ces gens, ils se disent que l'accusation est bizarre (le coup classique du voisin qui dit: "Pourtant M. X était vraiment toujours très poli et très gentil; il souriait toujours quand on le croisait"). Encore une fois, je ne suis même pas sûr si Stallman est vraiment en train de défendre ces gens. En lisant les emails qui ont fuité, j'ai vraiment plus l'impression qu'il fait juste du titillage sur les termes, comme un bon gros geek. Mais peut-être.
Là où je veux en venir, c'est qu'on peut pas parler de "comportement problématique" ou demander à faire virer des gens pour cette raison. Si c'est le cas, on peut aussi demander à faire virer tout collègue ou tout voisin de gros criminels pour avoir eu l'impression que ces criminels étaient des gens biens (par erreur de jugement) ou même de continuer à le croire (donc de douter de la véracité des accusations, sans pour autant avoir la moindre preuve pour ou contre; après la psychologie de comptoir, on a donc les détectives de comptoir!). Ce sont des humains, qui font des erreurs et qui disent des conneries. Mais sauf si ces gens ont eux-même participé aux horreurs qui sont accusées, ou même juste le savait et ont caché les choses (et dans ces 2 cas, je demanderais non seulement que ces gens soient virés, mais surtout qu'ils aillent en prison!), ce ne sont que des gens qui n'ont pas vu la face sombre de quelqu'un d'autre. On ne va pas se mettre à renvoyer des gens juste parce qu'ils ont connu des gens mauvais ou qui font des trucs illégaux, et qu'ils s'en étaient pas rendu compte. C'est ce qui se fait dans les pays dictatoriaux d'ailleurs, et si on se met à le faire dans nos pays, c'est là qu'on a un vrai problème.
Quant à dire des conneries ou se planter, y a-t-il vraiment quelqu'un qui peut affirmer n'avoir jamais dit une bêtise ou quelque chose qu'on regrette ou qu'on ne pense plus des années après? Ce n'est pas non plus une raison suffisante pour virer quelqu'un ou essayer de l'immoler en place publique.
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Je n'ai pas lu un mot sur deux (je pense même avoir cité tout ton message). À la base, je répondais principalement à l'affirmation comme quoi c'était des notions différentes, et ensuite j'étayais sur d'autres choses que tu disais, donc certaines que j'avais l'impression que tu sous-entendais, sans pour autant être sûr que c'est bien ce que tu sous-entendais (ce que je précisais). Mais je me disais que cela restait des infos utiles de toutes façons, si ce n'est à toi, au moins à d'autres (ça reste un forum public que plein de gens lisent). Je répondais de manière générale à des idées qu'on lit beaucoup au sujet des gens qui comparent droit d'auteur et copyright. C'est le genre de choses qu'on fait sur des forums, d'élargir un sujet.
Ensuite pour la leçon, oui peut-être qu'on peut voir cela ainsi. Je donne peut-être un peu une leçon, je peux comprendre que c'est l'image que ça donne. Personnellement je considérais juste faire un échange, une conversation (aussi une chose courante sur les forums), en certes donnant mon avis sur certaines choses et en partageant certaines connaissances (je rappelle tout de même que le droit d'auteur, c'est un peu la base de notre association pour l'Art Libre et qu'on baigne un peu dedans tous les jours; je pense que ce n'est pas totalement usurpé).
Mais bon désolé si tu l'as mal pris. Ce n'était absolument pas le but. Je voulais juste échanger en tombant sur un début de discussion qui était totalement dans mon créneau. La prochaine fois, je me raviserai avant de répondre sur des sujets que je connais bien. 😕
P.S.: par contre, je ne t'ai jamais qualifiée d'imbécile. Je veux bien m'excuser si tu prends mal le côté donneur de leçon, mais sûrement pas accepter une telle accusation. Je fais toujours attention d'écrire mes messages et textes le plus aimablement possible. Je suis absolument contre le type d'écriture conflictuel et considère que cela n'apporte rien (ensuite chacun son truc, je sais que d'autres considèrent cela comme efficace d'être dans le conflit en permanence). Mon but était juste de partager dans une discussion, et pas de t'insulter. Merci de ne pas faire de même (je considère cela assez insultant de dire que j'aurais asséné ce type de méchancetés en fait). 😢
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Copyright et droit d'auteur ne sont pas synonymes.
Alors soyons clair, "copyright" et "droit d'auteur", c'est kif kif. L'un est juste le terme francophone, et l'autre le terme anglophone (du moins ceux de Common Law, mais bon il se trouve que ce sont des pays anglophones puisque ça vient de la colonisation anglaise), c'est tout.
Alors oui, bien sûr que notre droit d'auteur français a ses différences (parfois plus ou moins grandes) avec le copyright états-unien… de même que le droit d'auteur a des différences avec le "Diritto d'autore" (le terme italien d'après Wikipédia), ou même que le copyright américain est différent du copyright anglais. Ce sont des pays différents, avec des constitutions et des lois différentes. Bien sûr que ça diffère!
En Europe, on sait pertinemment que les différents droits d'auteurs entre pays européens sont trèèès loin d'être bien harmonisés d'ailleurs (une tentative d'harmonisation, aussi bien des durées, que des exceptions et des redevances avait été tentée par la politicienne Julia Reda; mais la plupart des amendements en rapport avec l'harmonisation ont d'ailleurs été rejetés ou fortement dilués).
Il n'empêche que les divers droits d'auteur de divers pays autant que les copyrights d'autres sont (de nos jours) des ensembles de lois pour empêcher l'usage simple par des tiers d'œuvres dites "de l'esprit". Ensuite chaque pays adapte ça à son système et avec ses différences, et son histoire, c'est tout. De ce point de vue là, oui c'est différent. Mais pas parce que l'un s'appelle "copyright" et l'autre "droit d'auteur". Hormis l'implémentation, soyons clair, si, c'est la même chose.
Pour en rajouter une couche, y a d'ailleurs eu de l'harmonisation même entre pays utilisant les termes copyright et droit d'auteur (lire un peu à ce sujet de la Convention de Berne, avec l'usage des deux termes. Car oui, c'est bel et bien la même chose nommé différemment).
Le droit d'auteur protège très fortement les droits moraux de l'auteur et est relativement moins axé sur les droit patrimoniaux.
Ok alors c'est un truc que j'ai remarqué sur des blogs ou forums français, on aime bien se dire que notre droit d'auteur, ben il est tout beau et tout mieux et il est fait pour protéger les pauvres petits artistes, alors que le méchant copyright, il est juste fait pour les intérêts financiers des méchantes corporations (a.k.a. droits patrimoniaux). Normal, les américains utilisent quoi! 🙄
Bon là je vais te laisser le bénéfice du doute car tu ne dis pas clairement cela au moins, mais bon. 😛
Alors déjà, mettons une chose au clair (je le précise, même si je suis pas sûr si c'est ce que tu sous-entendais, mais au moins ce sera clair pour tous): les droits patrimoniaux sont (comme le nom l'indique) le droit sur votre patrimoine. Techniquement (dans le cadre du droit d'auteur, car y a d'autres cadres) ça veut dire qu'en effet, c'est bien votre droit de faire business avec vos œuvres de l'esprit, donc d'obtenir de l'argent pour une diffusion ou copie d'œuvre. Et donc déjà soyons très clair: faire de l'argent avec le résultat de son travail, ce n'est pas une mauvaise chose aux dernières nouvelles! (Ensuite clairement oui un système plus juste serait qu'on puisse faire de l'argent avec son travail à la place du résultat du travail, comme le font la plupart des gens; ce serait un système bien plus juste pour 99% des créateurs d'œuvres de l'esprit. Mais je diverge, je vais me contenter dans ce commentaire de rester neutre et de parler du système tel qu'il est actuellement sans prendre partie)
Donc ensuite:
Le copyright est surtout centré sur les droits patrimoniaux et beaucoup moins sur les droits moraux de l'auteur qui peut s'en trouver privé du fait des conventions passés avec les éditeurs alors que, dans le cadre du droit d'auteur, les droits moraux sont incessibles.
Comme je l'expliquais, les droits patrimoniaux sont la partie du droit d'auteur qui vous permet une rémunération, absolument pas le droit moral! Le fait que certains essaient d'extorquer de l'argent avec le droit moral (car il est perpétuel en France) une fois les droits patrimoniaux expirés (70 ans après mort de tous les auteurs, en France + plein d'exceptions permettant d'étendre pas mal) n'est pas la même chose que la rémunération normale permise par les droits patrimoniaux (on en arrive à ce type d'aberration où l'arrière-arrière petit-fils de Victor Hugo tente d'empêcher l'écriture de suites de livres de son ancêtre, dans le but évident d'obtenir de l'argent; notons qu'il a été débouté — heureusement — mais surtout car on a retrouvé des textes de Victor Hugo qui était finalement très libriste pour l'époque). Enfin bon pour moi le droit moral français est une horreur (oups, je devais rester neutre!).
Revenons donc à nos moutons: donc non, tu confonds tout. En France, pour te faire rémunérer des droits d'auteur, c'est bien les droits patrimoniaux que tu négocies, jamais les droits moraux. Et ces droits sont tout à fait cessibles (note bien qu'un auteur bien informé ne les cède que partiellement, en général en précisant une durée, une zone et des supports de diffusion). Tu peux tout aussi bien te faire avoir, par un éditeur ou autre, en France qu'ailleurs de ce point de vue là.
Les droits patrimoniaux sont très importants dans le droit d'auteur, en fait c'est la partie des droits la plus important pendant le vivant de l'auteur et 70 encore après. C'est quasiment la seule partie des droits utilisées par les gens pour vivre d'œuvres. Affirmer que "moins axé sur les droit patrimoniaux", c'est n'importe quoi et est une méconnaissance totale du droit d'auteur français. Désolé de te dire cela ainsi. 😛
En outre, le copyright exige, pour en bénéficier, que l'auteur soit inscrit en tant que tel sur des registres spécifiques.
Alors là encore, absolument pas! Si ça avait été le cas, le logiciel libre ne pourrait pas fonctionner. Si je me souviens bien d'ailleurs, c'est même un des prérequis de la Convention de Berne citée plus haut (c'est à dire que c'est ainsi dans quasi tous les pays du monde, pays utilisant le Copyright compris, depuis presque un siècle et demi!).
Le droit d'auteur, tel qu'il est défini en France et en Europe (sauf pour le Royaume-uni dont le droit d'auteur est très proche du copyright, un effet d'une langue qui assimile liberté et argent ?)
Euh… au Royaume Uni, ils utilisent le Copyright, et non un "droit d'auteur […] très proche du copyright". Ensuite la remarque sur une langue qui assimile liberté et argent (hein?! D'où ça sort?) me semble extrêmement mal placée.
Le copyright implique enfin d'être renouvelé périodiquement, sous peine de perdre les droits sur l'œuvre. Le droit d'auteur a une durée fixée par la loi et reste valable tout ce temps.
Alors je suis sûr que le cœur y est quand tu racontes tout cela, mais je ne sais pas d'où tu sors tes informations. Le copyright fonctionne aussi par durée fixée par la loi. Il n'y a absolument rien à renouveler.
Par contre peut-être parles-tu de la nécessité de fixation sur un support (et plus globalement sur la publication) pour pouvoir prétendre à un Copyright. C'est en fait une très bonne chose car cela empêche un éditeur de tenter de faire disparaître (exprès ou par négligence, ou parce que jugées pas assez rentables) des œuvres, ce qui est un des principaux problèmes du droit d'auteur comme du copyright. On se souvient tous de la découverte (récente) du très triste jour (beaucoup moins récent car ça avait été caché depuis 2008) où de nombreux enregistrements ont été brûlés dans un incendie chez Universal Music, emportant avec lui de nombreux enregistrements originaux, et beaucoup d'œuvres jamais publiées!
Notons qu'on a aussi quelque chose en droit français où un ayant-droit peut théoriquement perdre ses droits s'il ne fait pas usage de ceux-ci (c'est à dire s'il ne publie pas, par exemple, délai à l'appréciation d'un juge, de même que la sentence exacte). Je cite l'article L121-3 du code de la propriété intellectuelle (le gras est de moi):
En cas d'abus notoire dans l'usage ou le non-usage du droit de divulgation de la part des représentants de l'auteur décédé visés à l'article L. 121-2, le tribunal de grande instance peut ordonner toute mesure appropriée. Il en est de même s'il y a conflit entre lesdits représentants, s'il n'y a pas d'ayant droit connu ou en cas de vacance ou de déshérence.
Le tribunal peut être saisi notamment par le ministre chargé de la culture.
Notons que ce droit de divulgation fait partie des droits moraux, mais cela concerne les droits patrimoniaux, puisque la divulgation implique la publication, ce qui ne veut pas dire nécessairement contre rémunération au passage! On peut aussi s'imaginer qu'on doit pouvoir forcer un éditeur/producteur à publier des œuvres cachées alors qu'elles sont dans le domaine public avec cette loi (il n'est pas forcé de les publier gratuitement ceci dit).
Quoiqu'il en soit, non ni le droit d'auteur ni le copyright ne demande d'enregistrement, et encore moins de "renouvellement". Par contre, oui il y a des obligations de faire usage de ses droits (pas si souvent respectées malheureusement) et c'est très bien! C'est un garde-fou contre les abus des ayant-droits, bien que peu utilisé.
Peut-être aussi faisais-tu référence à la loi Mickey (de son nom moins trollifère "Copyright Term Extension Act). Mais encore une fois, aucun rapport avec un enregistrement/renouvellement quelconque d'œuvres, juste avec des énormes groupes financiers capables de faire pression avec des lobbys sur les gouvernements pour étendre le droit d'auteur (qui a bien une durée dans les pays avec Copyright, comme avec le droit d'auteur).
Ce sont deux notions différences qui se basent sur des conceptions différentes.
Je me répète donc. Elles se basent sur un historique dans des pays différents, c'est tout. Mais dans les deux cas, c'est à propos des droits sur ses œuvres de l'esprit. C'est absolument la même chose.
Je conclurai en disant que je trouve absolument contre-productif de toujours croire qu'on a un super droit d'auteur en France, pas comme ces méchants avec le Copyright. Encore une fois, je ne suis pas sûr que c'était ce que tu disais, ce n'est pas clair mais ça en avait un peu l'allure. Si ce n'était pas ton propos, ça reste une chose importante à dire pour les autres car j'ai noté ce truc très franco-français de croire que le droit d'auteur français, il est tout beau tout propre, contrairement au méchant copyright américain. Un argument très courant, c'est aussi de dire «bah d'ailleurs regarde, y a le mot "auteur" dedans, ça veut tout dire» 🙄; oui c'est un peu comme dire que les caméras de surveillance euh… protection, c'est vraiment pour protéger (novlangue?)!
La vérité, c'est qu'on a un droit d'auteur très fort en France, car historiquement commencé tôt, avec de gros lobbys et pas mal d'organisations (notamment les organismes de gestion de droits font leur beurre sur le droit d'auteur et font tout pour qu'il soit le moins juste possible, car cela engraisse davantage les intermédiaires, c'est-à-dire eux-même) pour le défendre et surtout répandre de fausses idées (je pense que toutes ces images sur le droit d'auteur vs copyright viennent de là; je reçois moi même régulièrement des courriers très orientés de ces organismes qui font clairement du lobbying auprès des créateurs d'œuvres de l'esprit ou de détenteurs de droits voisins). À chaque fois qu'y a des tentatives d'améliorations dans le bon sens, que ce soit en France ou en Europe, les députés français sont parmi les premiers à monter au créneau pour tout faire capoter (cf. encore le rapport Reda où les députés français étaient parmi les principaux adversaires). Il n'y a pas de quoi être fier.
Je finirai en parlant d'un texte de Stallman qui parle du copyright US. Il explique notamment qu'originellement le copyright fut créé en faveur non des auteurs (encore moins des éditeurs), mais des gens qui reçoivent (lire, écouter, utiliser, etc.) parce qu'il est important que les sciences et l'art soient promus (c'est à dire qu'on veut répandre la connaissance). Le copyright n'était donc qu'une autorisation à exclusivité, pour durée temporaire, pour permettre aux auteurs de vivre, tout en prenant en compte que cela ne doit pas empêcher à l'art de se répandre. En gros, c'est une super belle origine (et bien plus belle que celle du droit d'auteur selon moi).
Mais bon, plutôt que faire mes propres paraphrases, voici les citations que donne aussi Stallman:
[Congress shall have the power] to promote the Progress of Science and the useful Arts, by securing for limited Times to Authors and Inventors the exclusive Right to their respective Writings and Discoveries.
La cour suprême (je rappelle qu'en Common Law, la jurisprudence fait office de loi, donc une décision de cour suprême est particulièrement importante):
The sole interest of the United States and the primary object in conferring the [copyright] monopoly lie in the general benefits derived by the public from the labors of authors.
Donc en gros: on est conscient que ces créateurs doivent en vivre (d'où le copyright), mais il ne faut pas oublier qu'au final, on œuvre dans l'intérêt du public.
Voilà pour finir, histoire de rompre une fois pour toute (espérons) que Le copyright serait pire que le droit d'auteur, voire carrêment qu'il aurait des bases purement pécuniaires (c'était l'inverse, comme prouvé ici!), parce que ce seraient de vils capitalistes, blablabla.
Notons enfin que je ne suis pas là pour défendre le copyright. Droit d'auteur tout comme copyright sont juste tout aussi mauvais de nos jours pour moi. Je ne fais qu'essayer de rétablir quelques faits pour ceux qui veulent absolument (pourquoi?) vouloir y faire une différence fondamentale, voire ceux qui vont souvent essayer de donner une meilleure aura à l'un en pourrissant l'autre (c'est — je pense — d'ailleurs la raison principale de ces images, et propager ces on-dit ne fait que faire le jeu des lobbys car cela permet de ne pas faire le ménage devant sa porte parce qu'on est occupé à regarder par la fenêtre du voisin).
Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]
La dépréciation de SMIL n'a pas fait long feu et a été annulée par Google. J'en parlais déjà dans un article linuxfr en 2016, comme quoi les rumeurs ont la vie dure et la moindre action un peu médiatisée peut porter sérieusement atteinte à la réputation d'un projet.
Donc non SMIL n'est pas dépréciée et a un fort support par tous les navigateurs majeurs de nos jours (c'est d'ailleurs marrant, car lors du retour de SMIL chez Google en 2016, les ingénieurs justifiaient leur vision surtout par la faible prise en charge; cet argument est clairement non recevable de nos jours).
Je ne suis pas toutes les évolutions en détails, donc je ne suis pas sûr si c'est toujours le cas, mais globalement le problème majeur avec les alternatives (du type animation par CSS) était qu'il n'était pas possible de faire tout ce qu'on pouvait faire avec CSS comparé à ce que SMIL proposait. Ceux qui essayaient donc de mettre CSS en avant le faisait en proposant une alternative moins performante, et par conséquent n'étaient finalement probablement pas eux-même des utilisateurs.
Personnellement j'apprécie surtout l'animation en SMIL pour les cas où je considère l'animation comme faisant partie intégrante de l'image. C'est par exemple le cas de notre petite animation 404 du site GIMP. C'est vraiment une petite animation auto-contenue. Elle ne réagit pas à des évènements particulier ou à une intéraction du visiteur. Elle joue quand on ouvre la page, c'est tout.
Et donc on peut télécharger cette animation en un fichier .svg unique que l'on peut ainsi rejouer en local par exemple. L'extension SMIL fait partie intégrante du fichier (c'est du XML contenu dans le SVG même). Si l'animation avait été gérée dans un fichier CSS séparé, en téléchargeant le SVG, non seulement je risque d'avoir un contenu tout autre à ce que je m'attends (avec des bouts d'images statiques, probablement dans des positions étranges), mais en plus je n'aurais pas dû tout les informations de timing et de mouvement.
J'apprécie donc que SMIL soit fait pour être intégré et qu'il permette d'avoir des animations tout en un. De la même façon que je pouvais télécharger un GIF animé, ou maintenant une animation WebP en un fichier, ou bien une vidéo, mon SVG est un seul fichier.
Note: on sait que CSS peut aussi être intégré dans le document XML, mais on sait aussi que ce n'est pas recommandé; CSS est vraiment destiné à la gestion du style d'un document dans un fichier séparé. Mais théoriquement, oui il est aussi possible d'intégrer le CSS pour faire une image vectorielle animée auto-contenue de cette manière. Je prends avance sur les possibles réponses qu'on pourrait me faire. Ahahah!
Je pense qu'il faut distinguer 2 types d'usage de SVG: SVG comme une image (ou image animée) et SVG comme un élément de markup.
Dans le premier cas, le SVG est son propre conteneur et n'intéragit pas vraiment avec le reste de la page. On peut d'ailleurs même l'utiliser dans une balise <img> et il n'y a alors aucune différence entre votre fichier SVG et toute image de type PNG ou JPEG (hormis que le SVG se redimensionnera sans perte de qualité). Pour un tel cas, je préfère clairement SMIL.
Dans le second cas, le SVG est du markup, au même titre que HTML. D'ailleurs on peut même intégrer le markup SVG à l'intérieur de la page HTML plutôt que dans son propre fichier, au besoin. On peut par exemple imaginer vouloir utiliser du SVG pour des éléments de menu ou d'interface de la page en général. On peut aussi vouloir animer ces menus vectoriels avec des règles CSS en fonction des clics du visiteur. Dans ce cas, très clairement, cela doit être fait en CSS (je ne suis même pas sûr que ce soit faisable en SMIL d'ailleurs). Ce ne sont clairement pas des animations en tant qu'animation, mais des animations pour styler des éléments de contenu. On pourrait d'ailleurs imaginer retirer ce CSS sans casser la page, ou bien le changer pour un CSS personnel (ce que les gens sur linuxfr font pas mal!). Ne pas oublier une règle du CSS bien fait: le CSS est fait pour styler un contenu, pas pour être le contenu; donc le contenu doit être lisible et utilisable même sans CSS! C'est clairement le cas pour un CSS qui animerait des éléments d'interface, par exemple des fondus, juste pour faire joli par exemple (cette animation est totalement superflue et n'est pas utile en soi; le menu est juste une liste de liens qui doit pouvoir marcher sans joli design et sans animation).
Par contre dans le cas d'une animation dont le seul but est l'animation elle-même (comme dans notre page 404): retirer les règles de l'animation enlève tout intérêt au fichier.
Donc non SMIL est encore bien vivant, et a une très bonne prise en charge (entre SMIL et CSS animation, le seul navigateur qui prend en charge CSS animation et pas SMIL est apparemment IE, or le développement de IE est abandonné et même Microsoft en déconseille l'utilisation). Et j'espère bien que ça continuera ainsi. 😃
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J'hésite: est-ce une blague de ta part ou bien tu n'as pas bien lu mon commentaire?… 😛
Bon au cas où, je tombe dans le piège quand même. Oui c'est normal, puisque comme je disais, c'est une animation en SVG visible seulement sur les pages en erreur 404 (a.k.a. liens morts). J'ai donc mis un lien vers une page qui n'existe pas exprès (note le nom de la page: https://www.gimp.org/jenesuispasla; j'aurais aussi bien pu donner: https://www.gimp.org/youplaboum) pour permettre aux gens de voir cette animation.
Donc sur gimp.org, quand vous ouvrez n'importe quelle page en 404, vous verrez un petit Wilber (mascotte/logo de GIMP) qui marche jusqu'au milieu de page, et essaie d'ouvrir l'en-tête mais n'y parvient pas, et est alors dépité. 😢
Ensuite peut-être ne vois-tu pas l'animation. Dans ce cas, je suppose que tu as un des rares navigateurs qui ne prend pas en charge les animations SMIL (c'est à dire soit Opera Mini, soit IE, les 2 seuls qui ne savent pas lire les SVGs animés en SMIL à ce jour, du moins d'après les infos trouvées, ou une version pas à jour d'un autre navigateur).
Dernier cas: peut-être faisais-tu bien une blague et avais-tu bien compris que oui cette page est 404, et oui c'est normal, non c'était pas une erreur, car c'est bien ainsi qu'on peut voir notre SVG animé. 😃
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Pas en Libre, malheureusement, aux dernières nouvelles. Nous avons fait cette animation "à la dure", c'est à dire que les dessins sont faits dans Inkscape, mais sont animés en éditant ensuite le SVG dans un éditeur de texte.
Bon ça fait quelques années, mais je n'ai entendu parler d'aucun logiciel libre qui ait ajouté la prise en charge du SVG animé depuis.
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Quelqu'un a suggéré de demander sur des forums Blender. Je ne peux que réitérer la proposition.
Le "pro NVIDIA" était vrai y a quelques années. Mais depuis ils ont pas mal bossé avec AMD (et Intel aussi) et la situation s'est beaucoup améliorée.
Pour le coup d'utiliser la carte pour affichage seulement lorsque tu utilises Blender, je sais pas si c'est possible (mais pourquoi pas après tout! Les écrans ont plusieurs entrées. Pourquoi ne pourrait on pas logiciellement décider laquelle est active à un moment donné?). Mais ça ne t'empêche pas au moins de l'utiliser juste pour le rendu déjà ce qui est un énorme gain de temps et évite qu'elle soit constamment bruyante. C'est entièrement configurable dans les préférences.
Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]
Déjà, en quoi le mot "GIMP" cause-t-il problème? Y a deux trucs:
Une Insulte?
Ça peut vouloir dire "boiteux" en anglais. C'était ça le problème initial des gens derrière Glimpse (même s'ils se sont raccrochés aussi au second problème ensuite). A priori, même chez les anglophones natifs, ce problème est assez controversé car cette "insulte" serait considérée plutôt datée et quasi inusitée de nos jours. En tous cas, c'est ce qui ressort du fait que beaucoup de gens d'origine UK ou US disent régulièrement sur des forums anglophones (genre reddit) qu'ils avaient jamais entendu cette insulte de leur vie bien qu'étant natifs et que pour eux, "gimp" ne leur évoquait jamais que le logiciel.
L'une des bases de l'argumentaire est donc que ce serait un terme insultant pour les handicapés (le terme exact qui fut employé est "ableist insult", ce qui se traduirait apparemment en "insulte validiste"; on apprend de nouveaux mots tous les jours!), ainsi qu'une insulte de cours d'école. Pour le second point, je ne sais pas, mais pour le premier, on a régulièrement des gens qui répondent être eux-même handicapés et n'avoir aucun problème avec le mot "gimp" ou le fait que GIMP soit appelé ainsi. Par exemple c'est le commentaire le plus plussé sous cette vidéo. Ou encore dans le rapport de bug qui a tout débuté (j'en reparlerai plus tard), un des développeurs de GIMP (qui est surtout un des développeurs principaux de Darktable, mais qui fait aussi des patchs réguliers à GIMP et traînent beaucoup sur notre salon IRC, etc.) a lui même annoncé être un boiteux (pour info: c'est vrai, vous pouvez confirmer par exemple si vous venez à un Libre Graphics Meeting) et ne pas avoir de problème non plus avec ce nom.
Une référence de film
Le second problème, qui n'était absolument pas mentionné dans le problème originel (il est possible que cette personne ne connaissait pas ce problème; il m'a fallu des années pour le découvrir moi-même, même en contribuant à GIMP), et qui pourtant est pour moi plus problématique est l'utilisation du terme dans les milieux sado-maso. On appelle souvent les costumes entièrement en cuir des costumes de "gimp". Une recherche marrante dans un moteur de recherche serait donc "gimp mask" (les masques de calques étant des termes courants en graphisme numérique).
Ce terme vient en fait de Pulp Fiction. Pour ceux qui l'ont vu, il y a ce personnage qui vit dans un coffre dans la cave d'une boutique, entièrement vêtu de cuir, et qui s'appelle "the Gimp". La phrase la plus célèbre en rapport avec ce personnage est "Bring out the Gimp" (cf. la scène (⚠️ NSFW ⚠️)). Pour la petite histoire, d'après des interviews des créateurs originels, le nom du programme vient bien de ce personnage de Pulp Fiction, car c'était le film à la mode de l'époque (sorti la même année que GIMP). Donc déjà il faut bien noter que ce terme ne vient pas d'une pratique sado-maso. Le nom du costume sado-maso de même que celui de ce programme viennent simplement du nom d'un personnage d'un film de cinéma. Ils ont la même origine, l'un ne vient pas de l'autre.
Mais oui, clairement cela a lancé un nouveau terme dans ce milieu particulier.
Le premier point — le plus important — est que le logiciel est vraiment vraiment connu sous ce nom. On parle de millions d'utilisateurs. On n'a pas vraiment de stats, mais par exemple à l'époque où le binaire Windows était distribué sur Sourceforge, on avait apparemment entre 4 et 7 millions de téléchargements par version pour Windows. C'était à l'époque 2.8. Avec la sortie de 2.10 et les énormes efforts faits depuis, c'est probablement bien plus maintenant.
Je sais que Flatpak à lui seul a presque 100.000 téléchargements unique pour la dernière version, en notant que Flatpak est un pouillième des téléchargements Linux, qui sont eux même un pouillième des téléchargements totaux.
Tout ça pour dire que changer de nom, ce n'est pas rien. Ça ne se fait pas sur un coup de tête. Beaucoup de grosses entreprises avec des moyens formidables se sont cassés les dents dans du rebranding. Et dans tous les cas, cela demande un gros engagement "marketing" sur plusieurs mois, voire années. Or on n'a clairement pas ces moyens chez GIMP en terme de nombre de contributeurs ou d'argent à dépenser.
Personnellement je pense qu'on devrait au moins implémenter un système de vérification de version (pas de mise-à-jour automatique, mais au moins une vérification sur internet qui avertit quand on utilise pas la dernière version avec un lien à cliquer pour mettre à jour). Cette vérification serait bien sûr désactivable et surtout même avec option de compilation (car inutile pour les binaires installés par systèmes avec mise-à-jour, typiquement les distribs Linux). Cela permettrait aux gens qui mettent à jour très irrégulièrement les logiciels de retrouver un GIMP qui aurait changé de nom même des années après.
Hormis ce type de système, ou même plus, changer de nom serait totalement irresponsable envers les gens qui se retrouverait avec un logiciel non à jour et sans possibilité de trouver de la doc.
Le nom complet: GNU Image Manipulation Program
Le second point est que le nom n'est pas "gimp", ou "Gimp", mais bien "GIMP": il s'agit d'un acronyme et vous êtes libres d'utiliser le vrai nom pour ne pas à avoir à prononcer GIMP: GNU Image Manipulation Program.
Notons aussi qu'il n'y a pas d'article devant depuis GIMP 2.4, soit depuis 12 ans maintenant. Ce n'est donc pas "The GIMP" comme on le lit parfois mais bien "GIMP" tout court (je ne sais pas pourquoi l'article a été retiré mais je me dis que c'était peut-être justement pour s'éloigner de l'historique Pulp Fiction? Je n'étais pas là à l'époque…).
Ensuite bien sûr que "GIMP" est écrit ici et là, mais il est alors clair que ce n'est pas une insulte, ni rien du genre. C'est un acronyme.
Une évolution dans le bon sens
On dit aussi souvent que si vous faites une recherche web "gimp", vous ne tombez que sur des résultats en rapport avec le logiciel en première page (essayez! Me croyez pas sur parole). Ça ne parle pas de handicap, ni de sado-masochisme. Déjà cela rejoint le problème de la notoriété du logiciel que l'on casserait avec un rebranding mais ça veut aussi dire que notre logiciel a fait complètement dévié le sens premier de ce mot, qui était peut-être en effet insultant dans un sens plus ancien. De nos jours, parler de GIMP, même parmi des anglophones natifs, la plupart des gens pensent au logiciel. Beaucoup de gens disent donc qu'on a redéfini ce mot en lui donnant une connotation positive, et c'est une très bonne chose.
L'idée serait donc de se battre contre les mauvais usages d'un mot, non en donnant du poids aux sens négatifs du terme, ce qui donne surtout du pouvoir à ces mauvais usages, mais bien en les réutilisant dans des sens positifs. Beaucoup pensent donc que c'est quelque chose à encourager et par conséquent affirment qu'un renommage ne serait pas forcément une bonne idée.
Les autres arguments
Y a plein d'autres arguments contre l'idée du changement de nom. Déjà, comme je le disais, beaucoup de natifs eux-même affirment ne jamais avoir entendu cette insulte qui serait vraiment datée, et clairement dès que le sujet est abordé, il y a des gens dans tous les sens (on peut vraiment pas parler d'unanimité). On n'a aucune stats en vrai de l'usage de ce terme dans son sens insultant. Là on changerait donc un nom qui a 24 ans d'ancienneté, basé sur les dires de quelques personnes sans preuve concrète.
Ensuite y a la problématique du langage. Tout le monde n'est pas natif-anglais! Or même en parlant très bien anglais, la plupart des gens à travers le monde n'ont aucune idée des sens secondaires de "gimp", aiment le logiciel et le nom, et se demandent donc pourquoi ils devraient le changer pour satisfaire des anglophones.
D'ailleurs qui peut réellement prétendre faire un nom qui n'est offensant dans aucun langage du monde (par exemple certaines personnes relevaient que "dust" veut dire "idiot" en norvégien apparemment)? Ah! On me souffle dans l'oreillette que Glimpse a cette prétention. Je cite leur FAQ:
we checked its meaning in every known language
Alors soit ces gens sont de véritables génies méconnus, soit ce sont de fieffés menteurs. Tous les langages du monde? Sérieusement?
Y a aussi le fait que l'un des arguments principaux (en fait à la base, le seul argument) du problème était que ce terme offenserait les handicapés. Or à ce jour, je ne crois pas avoir vu (mais je suis loin de suivre tous les forums de près) le moindre handicapé confirmant cette affirmation. Par contre on a vu l'inverse. D'ailleurs même dans le rapport de bug d'origine, je citais le contributeur qui a pris part et répondait directement à une question "Are the developers members of the community who are called gimps? pour dire ben oui, au moins un l'est. Sa réponse est resté sans suite (mais avec quelques downvotes des gens qui n'aimaient pas qu'un contributeur puisse être handicapé apparemment! Un peu le monde à l'envers quand on nous accuse ainsi d'être insultant envers les handicapés). Donc à ce jour, il n'y a pas vraiment de preuve sûre que ce serait vraiment considéré comme un terme insultant par les handicapés.
Anecdote supplémentaire: un journaliste a fait un article sur ce fork (on notera que l'auteur est américain, né aux US et qu'il dit aussi qu'il ne connaissait pas non plus le sens péjoratif de "gimp" avant de tomber sur ce fork) a trouvé un projet d'une compagnie de danse américaine avec 4 danseurs handicappés et appelé "The Gimp project". Il soulève donc encore une fois que ce terme ne semble pas utilisé péjorativement ou mal pris par tous les handicapés en tous cas. Là encore une fois, on parle de plusieurs cas de natifs de la langue anglaise.
On notera aussi que ces personnes (du fork) affirment que les gens dans l'administration ou les universités/écoles américaines ne veulent pas utiliser GIMP à cause du nom. D'une part, on sait que c'est faux en règle générale. On a parfois des retours de gens qui l'utilisent en école américaine. On sait même que la NASA utilise (de temps en temps, y a des tweets ou similaire, souvent avec des cartes de satellites ou autre, et parfois ils citent GIMP). On sait aussi que certaines entreprises américaines proposent GIMP dans leur bibliothèque de logiciels autorisés/téléchargeable par le personnel (je me souviens d'au moins un retour à ce sujet qui nous disait que ce logiciel ne posait aucun problème pour leur entreprise US et qu'il était installable officiellement).
Ensuite oui, peut-être que certaines écoles/administrations refusent. Ceci dit, plusieurs fois quand une telle affirmation a été faite, on a demandé si la personne pouvait nous faire parvenir un document expliquant un refus par rapport au nom (et pas une autre raison), etc. À ce jour, on n'a jamais eu de retour. J'aimerais vraiment connaître le détail de ces histoires, pas du "et si", ni du "on m'a refusé, c'est forcément à cause du nom".
Je noterai enfin qu'en France par exemple, il n'y a aucun problème de ce côté là. Aryeom a enseigné GIMP à l'université (publique) en 2018-2019, et elle va redonner un cursus en 2019-2020. Elle a aussi fait un séminaire GIMP et animation au CNRS. Mais bon là c'est juste l'argument du langage: le fait que "GIMP" ne pose aucun problème en français. Mais c'est toujours un argument important car il n'y a pas que l'anglais dans le monde (certains semblent l'oublier).
La position officielle officieuse de l'équipe GIMP (bis repetita)
En plus des points plus hauts, qui sont ceux de la FAQ de GIMP, il y a en fait d'autres choses, qui ne sont pas écrites dans la FAQ mais qui sont discutées sur IRC.
À ce jour, et pour autant qu'on le sache, personne n'est absolument contre un renommage. Je l'ai dit plus haut: ce n'est juste pas un truc à faire à la légère. C'est le principal problème. On se lève pas un matin en se disant "tiens, si je renommais GIMP"? Les gens derrière ce fork n'ont clairement aucune idée des implications et du travail derrière la maintenance d'un logiciel si complexe, et surtout des responsabilités qui viennent avec. Ben oui, on s'est créé des obligations! Même si on le fait pour nous et pour s'amuser, on est aussi conscient qu'on doit faire les choses avec un minimum de compatibilité et de respect des gens. Que ce soit ne pas casser une interface de programmation (pour les plug-ins) entre versions mineures et sans prévenir (des années en avance avec des avertissements de dépréciation à la compilation ou à l'exécution!), ne pas retirer des fonctionnalités même si on ne les utilise pas nous-même, ou autre chose, on fait vraiment attention.
Là pour le nom, je le disais plus haut, on ne perd pas juste la notoriété du nom, mais on fait se perdre les gens! Les gens qui chercheraient sur internet et ne retrouveraient plus GIMP (car il aurait changé de nom, et peu suivent les nouvelles des logiciels au quotidien), les gens qui ne peuvent plus mettre à jour et se retrouvent avec des failles dans une vieille version (car ils ne savent pas qu'il y a eu renommage ni où trouver le logiciel renommé), les gens qui cherchent de la doc et ne trouveraient plus 2 décennies de documentation et de livres publiés dans le commerce car ils ne sauraient pas que le logiciel X s'appelait GIMP juste quelques années auparavant. Etc.
Donc revenons à ce que je disais: personne n'est contre un renommage et on en a discuté plus d'une fois (et ce, bien avant ce rapport de bug qui a provoqué ce fork). À ce jour, notre idée favorite serait de fournir 2 versions de GIMP: GIMP et un autre nom (possiblement "GNU imp", qui pourrait se traduire par le lutin GNU et permettrait un bon jeu de lettres en gardant finalement la même base de lettres, mais sans jamais écrire "GIMP" seul). Peut-être même avec un seul installeur qui offrirait le choix des versions (nom originel ou nom "pour toute la famille/l'entreprise").
L'un des contributeurs a même essayé de faire un petit preuve-de-concept pour du renommage qui serait capable de renommer même les chaînes de caractère traduisible sans faire double de travail pour les traducteurs.
Voilà, c'est donc à quel point on n'est absolument pas hostile à une solution qui pourrait satisfaire tout le monde, bien au contraire. On est conscient du passif historique du nom (qui nous a été légué, on le rappelle) et même si on doute que la situation soit aussi horrible que ce que ces personnes affirment (GIMP est aussi beaucoup utilisé au Royaume Uni, aux US et dans tous les autres pays anglophones), on n'est pas contre une évolution. Mais ça doit être bien fait. Et ça prend du temps.
Mais alors pourquoi ces gens ont-ils forkés?
Le fork
Je vais donc raconter comment s'est passé le fork! Une personne a donc ouvert un rapport de bug (en fait en écrivant ça, je me suis rendu compte que le rapport a été rendu non visible par un admin GNOME, donc hormis ceux avec un compte GNOME, vous ne pourrez pas le lire malheureusement) pour changer le nom tard en soirée (soirée pour l'Europe de l'ouest du moins, ce qui est le fuseau horaire des principaux contributeurs de GIMP, dont moi; ce qui n'est pas un problème en soi… sauf que…), et en même temps a posté le lien sur plusieurs des gros sites de discussions (Hacker News, cross-posté sur plusieurs forums Reddit, dont le Linux, d'autres sites dont j'ai aucune idée, et surtout certains réseaux sociaux, etc. Apparemment on a été très attaqué sur la "communauté" Mastodon, paraît-il; d'ailleurs je me préparais justement à installer un serveur Mastodon pour notre association et j'ai mis en pause suite à cela, car j'ai pris peur de nous jeter dans la gueule du loup; ça m'a pas donné envie quoi 😕), clairement donc avec l'optique de rameuter des gens pour faire du forcing (enfin j'ai du mal à voir une autre raison à faire quelque chose comme ça).
Au final, le lendemain, au réveil, j'ai découvert un nouveau rapport de bug avec… 140 messages écrits dans la nuit (le rapport s'est arrêté à 187 messages quand un des admins de GNOME a décidé de fermer les commentaires, sans compter 5 messages dans un second rapport identique que quelqu'un a cru bon de faire pour appuyer la demande)! En plus comme j'ai configuré pour recevoir tout en email, imaginez ma belle boîte aux lettres électronique envahie ce matin là de 140 emails avant même mon premier café. Notons aussi qu'on ne parle pas de centaines de personnes, hein. D'un rapide coup d'œil, je dirais qu'il doit y avoir eu 10 personnes au plus qui ont participé et ont écrit tous ces messages.
Dans cette cohue, j'ai choisi de ne même pas participer. C'est un peu comme si y avait une manif de gens violents devant votre porte, criant tous en même temps des choses diverses et inintelligibles, pas forcément nombreux mais bruyants, et en tous cas, ça ferait suffisamment peur pour que votre première réaction ne soit sûrement pas de vous dire: je vais aller dehors et me mettre au milieu de la meute pour discuter calmement avec ces gens qui vont bien sûr répondre posément à mes arguments construits.
Non, Mitch, notre mainteneur, a eu la seule réaction possible dans une telle situation: il a fermé le rapport comme il aurait fermé sa porte à clé si des gens criaient devant sa porte. Franchement, même si on était 100% pour le changement de nom, y a pas d'autre chose à faire dans ce cas.
Notons qu'il n'y a eu aucune autre réaction d'aucun autre développeur (sauf Tobias qui a déclaré être lui-même boiteux, comme expliqué plus haut).
Néanmoins les gens s'emballent sur les méchants développeurs de GIMP. Puis au final, certains ont fait le fork. Ok pourquoi pas!
En tous les cas, c'est un début assez triste pour un logiciel qui veut se placer dans une optique "inclusive". Parce que ce qu'ils ont fait, si ce n'est pas considéré comme du harcèlement (187 messages en moins de 24h par une poignée de personnes, forçant au final un admin GNOME à intervenir), je me demande ce qui l'est.
Honnêtement j'ai même beaucoup hésité à écrire ce commentaire ici car ces gens ont montré ne vraiment pas être civil et clairement faire du ciblage de gens à attaquer. Et j'aimerais pas devenir une telle cible. Le harcèlement peut vraiment faire des ravages dans les contributeurs de logiciels libres et j'aimerais vraiment éviter en être victime.
Pour info, aucun des "développeurs" du fork n'a jamais contribué la moindre ligne de code à GIMP (à notre connaissance). Ce sont des parfaits inconnus jusqu'à ce jour, bien que certains étaient des contributeurs à d'autres projets GNOME a priori.
Par contre ils aiment bien dire partout qu'on est des gros méchants qui ne respectons pas les handicapés (y en a même qui ont annoncé vouloir reporter GIMP comme ne respectant pas le Code of Conduct de GNOME de par son nom insultant pour nous chasser de la plateforme; et après on nous parle d'inclusion…), et aussi que notre code est mauvais (ça je l'ai pas trop vu moi-même, il paraît que c'est les choses qui se disent dans leur canal de discussion; j'ai pas poussé le vice jusqu'à m'y connecter moi-même!). D'ailleurs ils disent dans leur fork qu'ils vont changer l'interface pour enfin implémenter des fonctionnalités beaucoup demandés, comme si c'était pas ce qu'on fait déjà au quotidien ou qu'on aurait refusé (pour info, on n'a jamais refusé de code de qualité pour aucune fonctionnalité; on a même intégré pas mal de code problématique en passant énormément de temps à corriger quand l'idée est bonne; quant à implémenter nous-même: on n'est pas des esclaves et on peut avoir nos propres priorités; ne pas implémenter quelque chose ne veut pas dire être contre, ni même qu'on ne l'implémenterait pas un jour; juste on ne l'implémente pas maintenant parce qu'on implémente autre chose qui nous botte plus d'abord).
Je rappelle qu'on est parfaitement conscient de plein de choses à améliorer et ça fait pas mal d'années qu'on fait que ça (améliorer). On a même un wiki officiel où on note pas mal de résultats de discussions, de spécifications, etc. au sujet du redesign progressif du logiciel. D'ailleurs ces gens en sont conscients et connaissent ce wiki, mais ils continuent à faire comme si on ne veut rien améliorer.
Mais bon soit, ils veulent parler technique! Ben techniquement, le fork ne nous impressionne pas. Je compte 8 commits en août, et c'est essentiellement des changements mineurs, genre README, ou mettre les dépendances en submodule (ils connaissent pas pkg-config?). Pour comparaison sur GIMP master: 499 commits, 989 files changed, 111265 insertions(+), 71558 deletions(-) si mon git-fu est correct; et je parle de trucs super cool genre une méga-amélioration de l'API des plug-ins, la prise en charge de Python 3, JavaScript, Lua pour les plug-ins, et du travail en cours pour l'agrandissement automatique de calques, voire à terme des calques infinis. Ça ce sont les trucs principaux qui furent en chantier ce mois-ci chez GIMP, plus les machins en branche, genre l'animation comme fonctionnalité de base du logiciel.
En gros ils ont l'air d'avoir du mal avec le code (et c'est normal, ça fait 7 ans, et je découvre toujours des choses!).
Alors si on regarde leurs rapports de bug, on voit qu'ils ont changé leur plan: ils ont décidé qu'ils allaient faire leur propre GUI dans un langage de script (en cours de choix) en parallèle à leur modification de GIMP. Uhuh. 🙄
Donc l'idée c'est que le code est trop compliqué pour eux (ce qui veut dire qu'il est mauvais, bien sûr!) et donc on se donne encore plus de travail!
Par contre, en parallèle, ils ont déjà créé un site web, et surtout une page Patreon. Je parle du jour même du fork. Leur première action, avant même d'avoir quoi que ce soit à montrer, c'est de demander des sous! J'oserais qualifier cela d'indécent.
J'adore aussi que dans leurs news régulières, ils arrêtent pas de dire qu'ils avancent énormément. Non parce que soyons sérieux, n'importe qui qui sait lire un log de développement peut voir qu'il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent (genre apparemment ils ont changé le thème par défaut, des trucs du genre). Et ils vont régulièrement sur les sites de news pour faire parler d'eux. En marketing, ils sont forts. Ça oui.
Mais personnellement pour moi, ils ont cumulé tout ce qu'il ne faut pas faire dans un rapport de bug, et tous les comportements à ne surtout pas avoir en société pour un travail commun agréable. Si on devait faire un livre sur "Comment contribuer à un logiciel libre", leur action pourrait être cité comme la liste de tout ce qu'il ne faut surtout pas faire.
D'ailleurs le jour où on fera finalement le renommage (ou la solution intermédiaire pour mettre tout le monde content), je refuserai d'avoir affaire à eux s'ils veulent essayer de faire comme s'ils en étaient l'origine (ce qui n'est pas le cas, soyons clair). Je ne fais pas du libre pour avoir du drame et ne veut pas travailler avec des personnes si malveillantes.
Voilà, c'est mon avis, et un peu celui de tous les dévs de GIMP, je pense.
Est ce qu'ils ont discuté avec l'équipe ?
Non. Ils sont venus, ont gueulés, nous ont pas laissé en placer une (c'était impossible dans ce type de conditions, comme dit plus haut), puis sont repartis tout heureux d'avoir pu prouver à quel point on est des méchants qui aiment insulter les handicapés.
La fragmentation de LL étant son plus grand point faible, ce genre d'annonce, n'est pas très plaisante.
Il n'y a absolument pas à s'inquiéter de ce point de vue là. Comme je l'ai dit précédemment, absolument aucune de ces personnes n'avait jamais contribué à GIMP, et je doute qu'ils le fassent jamais, même après un renommage officiel. Et comme j'ai dit, je suis pas sûr de vouloir avoir affaire à eux (en vrai, je suis un peu plus raisonnable que ça — j'exagère exprès — bien sûr que je regarderai un patch s'il est intéressant, mais j'attends d'eux qu'ils ne soient plus aussi violents si ce jour arrive).
Pour info, on a rien contre les forks. En soi, un fork n'est pas forcément mauvais. On a déjà essayé d'inviter les créateurs de certains forks. Par exemple, j'ai personnellement fait une invitation officielle au créateur de GIMP-painter pour venir discuter à Libre Graphics Meeting; ça inclue défraiement du transport d'où que cette personne soit dans le monde, ainsi que du logement pour 10 jours, ce qui permet aussi de faire un peu de tourisme, et même une bonne partie des repas étaient payés. Malheureusement cette personne n'a pas répondu. Un fork intéressant, idéalement on aimerait bien sûr que la personne derrière nous rejoigne et qu'on fasse un super logiciel ensemble, mais on est pas du tout contre dans l'absolu si cette personne préfère continuer dans son coin. Toutes nos invitations sont sans obligation (bien sûr, on invite en espérant pouvoir discuter, trouver une entente et pouvoir travailler ensemble, mais y a pas de contrat "si tu acceptes l'invitation, tu dois faire ci ou ça", c'est juste basé sur l'espoir d'avoir un bon feeling en se rencontrant).
De manière générale, chez GIMP, on a une vision assez communautaire du logiciel. Par exemple, on considère n'avoir aucun concurrent tout simplement car on n'est pas dans une telle logique de "concurrence". Ainsi on invite aussi régulièrement (ce qui inclue les défraiements) des développeurs darktable, ou même des contributeurs GNOME qui font des trucs cools autour du graphisme sous Linux, et cette année, on a invité le mainteneur actuel de MyPaint car il fait vraiment des trucs cools et on veut vraiment l'encourager (notamment car MyPaint semble dans une situation peu stable dernièrement et ce serait vraiment dommage si ça s'arrêtait), ce qu'on refera sûrement d'ailleurs. Moi je pense que tous ces supers logiciels peuvent vivre ensemble et quand certains crachent sur les autres, ce sont ces choses qui m'attristent.
Ce fork en particulier par contre, "Glimpse", il a été hostile du début à la fin. Et leur communication (plus active que le développement) est entièrement basée sur "dire du mal de GIMP et de son équipe", tout en affirmant le contraire dans des communiqués (genre dans la FAQ encore une fois, ils affirment être "de bons citoyens du Logiciel Libre").
ce genre d'annonce, n'est pas très plaisante.
Pour nous aussi, mais surtout pour tout ce que j'ai dit jusque là. Ensuite je ne cherche pas à suivre particulièrement ce qu'ils font, mais c'est assez dur de ne pas suivre un peu, car ils font vraiment campagne à fond contre nous, donc on les voit un peu partout et forcément on se met à cliquer des liens. 😕
Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]
Tout à fait. Si vous passez ~ 8h par jour, 5 jours par semaine, le coup plié, à dessiner sur papier sur un bureau, les problèmes sont les mêmes.
En fait c'est le même problème que celui de travailler sur un ordinateur portable, sans écran externe (ou simplement être sans cesse sur son téléphone ou sa tablette). On a le cou sans cesse tordu et ça pèse sur la colonne vertébrale. C'est juste mauvais pour le corps. L'image vient d'un des premiers résultats sur le problème sur site de nouvelle quelconque, avec droits à surgicaltechnology.com apparemment
Alors selon les personnes, on peut le faire pendant des années sans problème. Voire certains vont peut-être parvenir à bosser une vie entière à temps plein sur ordinateur portable sans aucun problème. Je ne sais pas. Mais cela reste à déconseiller et beaucoup ont des problèmes médicaux rapidement.
Ensuite on peut dessiner sur une table à dessin/d'architecte, c'est mieux mais cela reste peu optimal (on continue à s'incliner, moins mais tout de même). Origine: Wikimedia Commons, CC BY-SA 3.0 par Thamizhpparithi Maari
Le chevalet est effectivement idéal car le dessin se retrouve presque vertical, à hauteur de visage, donc on peut enfin se tenir droit. Ensuite comme certains le note, ce n'est pas adapté à toutes les techniques, et implique de dessiner/peindre sur support solide (ou bien de rajouter un plan solide derrière le support souple — par exemple papier tenu sur planche de bois avec des pinces pour faire tenir). Origine: Wikimedia Commons, domaine public par Mrs Scarborough.
À ce moment, un autre problème se pose: la main est constamment en l'air, et non posée sur un bureau. Imaginez devoir travailler en tapant sur un clavier en l'air => ça fatigue.
Ceci dit, Aryeom me dit qu'en peinture, il y a des techniques pour ne pas trop s’abîmer. Elle a appris (comme probablement toute personne ayant appris le dessin professionnellement) à utiliser le bras, et non le poignet (ce qui est l'origine de gros problèmes de santé, ce que les gens qui tapent beaucoup au clavier connaissent bien aussi), tout en gardant les épaules peu contractées. C'est fatigant et ça implique de se reposer sur les muscles du bras. Mais cela reste la meilleure position pour le dessin de longue haleine. Néanmoins Aryeom note aussi qu'il reste un gros problème spécifique au dessin sur tablette-écran et qu'on ne retrouve pas avec les supports physiques. Dans la technique suscitée, qui utilise le bras et non le poignet, on va garder le poignet droit (si on casse le poignet, ça n'a plus de sens) avec le pinceau ou crayon tenu en l'air (mine en haut, comme si on tenait un marteau; cette comparaison vient de moi! Ahahah). Ce n'est pas pour tous les dessins, mais par exemple pour dessiner les grandes lignes. Or cette technique n'est plus vraiment possible sur tablette où on dessine avec un stylo. Pour dessiner ainsi sans casser le poignet, c'est possible même avec des crayons car les dessinateurs les taillent en longueur (je déconseille de tailler vos stylets numériques 😛 qui sont quand même vendu ~100€ pour les modèles pro! 😱 Je déconne pas). Sur ce point, le dessin sur ordinateur a donc bien un vrai souci d'ergonomie pour la santé des peintres numériques, car on sollicite trop le poignet, malgré les techniques de dessin classiques enseignées depuis des siècles. C'est un retard sur le dessin physique.
Sinon pour revenir à notre cas en particulier, on a succombé à la tentation de la tablette écran. On n'avait jamais eu ça jusque là, et il nous fallait essayer, même si on savait que ce n'était pas idéal ergonomiquement, ce qu'on disait déjà dans des vieux commentaires ici. Bon on a pris directement une grosse tablette-écran (24") parce que je pense que ça réduit les risques, justement parce qu'il est possible de changer l'inclinaison de cette tablette bien plus facilement (donc on peut se retrouver dans une situation proche du chevalet). Les petites tablettes écrans sont probablement le pire, car elle sont toujours posées sur le bureau (avec éventuellement un petit angle), jamais en face de soi.
Malheureusement l'expérience n'est pas terrible, comme craint. Notamment le support écran de Wacom coûte une fortune mais est super pas ergonomique (ironie, ils l'ont appelé "Ergo stand") parce qu'il a bien une position haute et une position basse pour lesquelles on peut changer l'inclinaison, mais il manque une position intermédiaire.
On voit bien le problème sur cette photo, où Aryeom s'était résignée à la position basse avec forte inclinaison, ce qui reste une position de travail toujours courbée (on est plus dans la situation "table à dessin" que "chevalet"): Origine: Compte Twitter de ZeMarmot
Depuis ils ont fait un nouveau support écran qui a l'air bien plus flexible. À essayer… si on avait les sous… 😞
Comme Aryeom a des soucis au dos/épaules et est allée voir le kiné plusieurs semaines à cause de cela, on a cherché des alternatives. Dernièrement elle semble être relativement satisfaite d'une nouvelle position où elle met l'écran en vertical (en fait c'est surtout qu'ainsi elle obtient une sorte de position intermédiaire, par contre elle perd en dimension horizontale): Origine: Compte Twitter de ZeMarmot
Le kiné aussi lui dit que c'est une bien meilleure position.
En conclusion, il faut rappeler que ces métiers du dessin sont de toutes façons des métiers très contraignants pour le corps. C'est aussi le cas pour les métiers non numériques, sur papier, etc. Ensuite selon le métier exact, ce sera pire ou non. Certains seront plus ou moins statiques (ici, c'est complètement statique: elle doit être à son bureau). Aussi certains métiers de design vont demander des choses plus diverses (on dessine moins), mais en animation, hors les périodes de pré-prod (script, storyboard, etc.), on est surtout dans du dessin pur et dur à la chaîne.
Donc la conclusion, c'est probablement qu'y a pas de solution miracle, mais faut surtout essayer de trouver le meilleur compromis.
Notons que j'ai aussi remarqué, en regardant des photos de bureaux d'autres dessinateurs, que certains utilisent les tablettes-écrans, même grandes, à plat, comme si ce n'étaient pas des écrans, en regardant un second écran (ce qui pallie aussi au gros problèmes des tablettes écran de mauvaise qualité colorimétrique, ce qui est malheureusement souvent le cas). Cela permet de travailler droit, en posant sa main (moins fatigant donc, même si le problème du poignet se pose toujours beaucoup), et j'imagine que le fait que la tablette est aussi un écran est utile des fois, quand on veut dessiner des détails. Je ne sais pas, c'est une supposition. Je ne suis pas certain en fait à quel point c'est avantageux (ou simplement un luxe inutile) d'avoir une tablette-écran dans ce cas, et pourquoi ne pas simplement se limiter à une tablette normale.
Bien sûr le problème principal de ce choix ergonomique est le coût. Ces tablettes écran coûtent déjà une fortune. Les bons écrans graphiques pro coûtent aussi super chers. Sans compter qu'il faut alors un grand bureau pour mettre tout ça… 😓
P.S.: beaucoup de choses dites ici sont aussi valable, dans une plus ou moins grande mesure, à tous les métiers de bureau, et en particulier sur ordinateur. Les tendinites, les problèmes de main, de dos, de cou/épaule, etc. se retrouvent dans tous ces métiers.
P.S.: je me permets de rappeler que je ne fais que paraphraser/rapporter les connaissances et expériences d'Aryeom. Je ne suis pas dessinateur moi-même. Des erreurs peuvent éventuellement se glisser ici ou là même si je crois avoir plutôt bien réussi à rapporter les infos.
Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]
Le mec a un soucis mais il ne propose pas de solutions, alors qu'il est super bien placé pour savoir.
Je suis d'accord que son article est pas très constructif.
J'ai remarqué qu'il y a plein de pages web indiquant avec forces détails ce que voient les daltoniens, mais je ne suis jamais tombé sur une page qui indique clairement « utilisez telles couleurs pour que ça passe avec 99 % des gens » (je n'ai pas cherché pendant des heures non plus). À la place on a un tas de recommandations, de palettes de couleurs dans tous les sens, et au final on ne sait pas quelle couleurs utiliser pour les cas simples.
--> vous avez un lien vers un truc potable ?
Comme d'autres ont notés dans diverses réponses: ça n'existe pas! En tous cas, pas à ma connaissance.
Déjà parce que distinguer les couleurs, c'est pas facile (en général). Même chez les non-daltoniens! Que ce soit à cause de la lumière ambiante (ou éblouissante, ou au contraire trop faible, ou lumière fortement teintée, etc.), ou bien simplement par aptitude/entraînement ou simple différence entre chaque personne. Il m'arrive régulièrement de ne pas distinguer des différences entre certaines couleurs sans être daltonien.
Ensuite parce que même chez les daltoniens (ce qui a aussi été dit), y a plusieurs types de daltonisme. Wikipedia déjà m'en cite 7! Et ce sont des daltonismes vachement différents (je vais montrer plus bas).
Les "solutions" donc?
Utiliser la position dans les standards, comme le propose Benoît Sibaud plus haut, me semble en effet une très bonne idée. D'ailleurs c'est marrant mais dans d'autres pays, on utilise parfois d'autres couleurs pour les feux de circulations, voire on utilise les mêmes couleurs mais appelés différemment. Au Japon/Corée, le vert, ils disent souvent qu'il est bleu par exemple! Comme quoi, la couleur n'importe pas trop dans ce cas comparé à la position.
Ensuite (ce qui a aussi été dit, notamment par toi-même): utiliser les formes/dessins. C'est bien pour certaines choses, mais de même que pour les couleurs (même pour ceux avec vision "standard"), cela a ses limites, je trouve. Hormis si c'est pour reconnaître juste quelques cas différents.
Ou même tout simplement écrire! En toutes lettres, compréhensibles par tous (même les non-voyants si c'est dans un format parsable par une machine).
Enfin d'après moi, il n'est absolument pas gênant d'avoir des versions non-lisibles par un groupe à handicap, du moment qu'on a une alternative. Par exemple, le cas Arduino plus haut me semble totalement mauvais à partir du moment où:
(bon, la page d'ou vient cette image en particulier contient aussi le schéma avec un formalisme plus classique et les valeurs numériques indiquées. Mais c'est pas forcément le cas partout).
On s'en fiche que c'est pas le cas ailleurs. C'est le cas ici, donc il n'y a aucun problème à cette image selon moi. On ne va pas s'arrêter de faire de jolis images aux jolies couleurs (voire aux couleurs réelles ici) parce que certains handicaps ne permettent pas de les voir idéalement! Du moment qu'il y a une alternative, c'est ok.
De même que les non-voyants ne nous demandent pas de ne plus faire d'images, simplement d'y ajouter un alt texte compréhensible, ou de ne plus faire de vidéos, mais d'avoir soit une audio adéquate (bon si c'est un documentaire par exemple, pour une fiction, c'est plus dur!), soit des sous-titres parsables.
De même que les sourds ne nous demandent pas d'arrêter les vidéos non plus, mais ils veulent des sous-titres (avec bruitages inclus si possible).
Etc. etc.
Il est donc important de considérer les daltoniens, mais pas en essayant d'adapter toute couleur à tous les daltonismes possibles (ce qui me paraît impossible), mais bien en ayant des alternatives.
Pour les codes couleurs des résistances, cela me paraît complexes, mais je pense que simplement écrire en toute lettre me paraîtrait l'alternative la plus simple et la plus infaillible (au moins aux daltoniens; pour les non-voyants, c'est encore autre chose). Ce serait écrit en petit, mais après tout, les électroniciens ici disent utiliser une loupe, ou tout simplement un ohmmètre (et rien qu'avec cet instrument, finalement qui s'intéresse aux codes couleurs?).
Enfin, si vraiment vous faites une image avec des couleurs que vous voulez absolument différenciables pour tous, tout logiciel d'imagerie a des outils pour simuler différents handicaps de couleur. GIMP et Scribus au moins le permettent (pour 3 des types de daltonisme: protanopie, deutéranopie et tritanopie; Scribus a aussi l'option "Full color blindness", je suis pas sûr, mais ça correspond peut-être à l'achromatopsie; tous ces mots savants venant de Wikipédia!).
Les résultats sont différents cependant entre Scribus et GIMP. Je ne sais pas vraiment qui a raison. En fait j'ai l'impression que Scribus implémente l'absence totale de certains récepteurs alors que GIMP implémente seulement une insensibilité partielle (ex: Protanopie vs. Protanomalie, cf. toujours Wikipédia).
Voilà à quoi ressemble le tableau des bandes couleurs de l'article avec les simulations de daltonisme de GIMP et Scribus:
La conclusion à tout cela est qu'il n'y a pas de réponse miracle et trop de différences entre les gens et les déficiences visuelles de base. Donc je doute qu'il ait de réponse magique "quelles couleurs choisir?"
Par contre, toujours avoir des versions alternatives qui reviennent aux bases, l'une des bases étant l'écriture selon moi, car cela peut se comprendre avec la plupart des handicaps si on a les outils adaptés (qu'on soit sourd, non-voyants, daltonien, etc. si c'est écrit dans un format standard, il doit y avoir moyen de vous faire passer l'info).
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Je ne crois pas que cela change quelque chose. Même si le copyright est partagé, rien n'empêche un des détenteurs du copyright de continuer le développement en code fermé, et de forker le logiciel avec une autre licence. Si Code Lutins partage le copyright, le seul avantage est que Code Lutins pourrait lui aussi continuer le développement en code propriétaire. Je parle bien sûr dans le cas où il y a une clause de copyleft (GPL) […]
Ben non. S'il y a partage de copyright en GPL, personne ne peut changer la licence. Ça en reviendrait à avoir le droit de décider pour le travail d'autrui.
Cela n'est possible que si les changements des autres détenteurs de droits sont suffisamment petits pour ne pas être considérés comme une œuvre de l'esprit originale. En gros si les autres contributeurs ont juste contribué des corrections de bugs simples ou des changements vraiment triviaux. Donc ils pourraient ne pas être considérés co-auteurs par un juge.
Alternativement celui qui voudrait changer la licence devrait soit se débarrasser de fonctionnalités contenant du code d'autrui soit en réécrire l'implémentation.
C'est bien pour cela que les changements de licence sur les gros projets copyleft (GPL, etc.) sont si complexes (à dessein!) et la raison pour laquelle des organismes développant du Libre demandent parfois de signer des contrats de cession de droits d'auteur (pour pouvoir à tout moment relicensier, notamment pour des entreprises qui voudraient faire du double licence).
Personnellement je suis un des gros détenteurs de droits sur GIMP (même si c'est juste quelques pourcents en relatif, ça reste beaucoup en absolu) et j'ai absolument aucun droit d'en changer la licence. Même le mainteneur qui détient vraiment plus de droits après plus de 20 ans à développer GIMP ne pourrait relicensier. Et c'est bien!
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Tout à fait! Ma formulation était clairement un peu hasardeuse et cette phrase résume bien ce que j'entendais dans mon commentaire:
Il s'avère que nous avons des besoins pour le projet G'MIC qui sont compatibles avec le fait d'améliorer GIMP, ce qui est tout à fait satisfaisant pour nous (Jehan et moi-même)
Le travail est techniquement le soutien au développement de G'MIC (qui est d'ailleurs aussi un logiciel Libre, et pas des moindres, rappelons le!) et c'est bien ce que je fais. Cela a simplement été fait de manière qu'on s'y retrouve tous, notamment moi aussi dans mes buts personnels (ZeMarmot et GIMP), mais "développer GIMP" n'est pas le but de mon poste en effet. C'est seulement un effet collatéral non négligeable. 🥳
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J'ai dit « facultatives ». Sur une distribution externe, ce n'est pas activé par défaut, mais il suffit d'une commande pour le faire (et c'est recommandé par le manuel, et proposé par le script d'installation). Le fait que ça ne soit pas activé par défaut est simplement dû à la procédure d'installation dans ce cas, plus qu'à un choix réfléchi. Sur le système Guix, c'est activé par défaut.
Ok.
Pour flatpak, je vois par exemple que gimp est basé sur "org.gnome.Platform", ce qui a l'air assez vague et sans doute plus gros que nécessaire. C'est défini quelque part ?
C'est un runtime GNOME. À ce jour, y a au moins 3 runtime majeurs: Freedesktop (assez simple avec peu de dépendances), KDE et GNOME (tous deux basés sur le runtime Freedesktop auquel ils ajoutent des dépendances assez classiques dans les logiciels KDE ou GNOME). Ils sont bien sûr défini quelque part:
GNOME runtime, je crois que c'est ce lien, à vérifier
KDE runtime, ça m'a l'air d'être ici bien que ça m'étonne que ce soit sur github (peut-être un mirroir?)
Ensuite oui dans un runtime, y a très probablement plus que nécessaire. Ça part évidemment du principe qu'un runtime est utilisé par de multiples applications et permet au contraire de partager la charge (construction des dépendances, téléchargements, espace disque, maintenance et mises à jour, etc.). Mais bien entendu si GIMP est le seul flatpak installé, ça aura l'effet inverse (ça fait installer beaucoup inutilement).
Qui construit ces images ?
Les mainteneurs de ces runtimes chez GNOME, KDE, etc.
Le paquet gimp a l'air de redéfinir tout ce dont il a besoin : gtk2, ibus-gtk2, etc…
C'est un cas particulier car GIMP utilise encore GTK+2. Il y a encore pas si longtemps, GTK+2 était inclus dans le runtime GNOME, et on avait pas besoin de le définir dans le manifest/compiler dans notre flatpak. Ça a changé avec la version 3.30 du runtime, où ils ont décidé de ne plus inclure la version 2. Ça a du sens si on considère que la plupart des logiciels n'utilise plus GTK+2 qui est vraiment en fin de vie, et donc ça sert à rien de l'avoir par défaut.
Donc si j'ai deux flatpak qui utilisent les mêmes dépendances, j'ai deux fois les mêmes dépendances ?
Dans le cas cité, oui, retirer GTK+2 du runtime a un prix. Dès que quelqu'un aura au moins 2 applications basés sur GTK+2, alors il y aura duplication. Je pense personnellement que les mainteneurs du runtime ont retiré GTK+2 un chouille trop tôt, car il y a encore plusieurs applications très répandues basées sur GTK+2 (ne serait-ce que GIMP, qui est tout de même le flatpak le plus téléchargé de tout le dépôt flathub).
Ensuite c'est toujours une décision difficile à évaluer: quand retirer une vieille dépendance pour essayer de pousser les développeurs d'application à se mettre à jour?
Mais dans le cas d'une dépendance qui est dans le runtime dont un flatpak dépend, il existe en une unique version pour tous les logiciels basés dessus.
Notre flatpak stable est ainsi un exemple typique d'un logiciel avec une longue histoire et un peu de dette technique. Ainsi on doit se taper en effet l'ajout de GTK+2 mais aussi d'autres technos liées, comme ibus-gtk2 ou webkitgtk (v2!), du Python 2 (et pygtk 2). Notre flatpak de développement est bien plus simple (GTK+3, Webkit récent, etc. dispos dans le runtime GNOME).
À la fin, les dépendances à l'exécution sont un sous-ensemble des dépendances à la compilation, ce qui garanti que ce soient les mêmes dans les deux cas.
Pareil pour flatpak. Un runtime est constitué d'un ".Platform" et d'un ".Sdk". Le ".Sdk" comprend en addition les dépendances de compilation et n'est pas téléchargé par les gens qui n'ont que besoin d'exécuter.
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[^] # Re: Pixelisation ou flou d'une zone
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal OpenShot Video Editor vs Kdenlive. Évalué à 6.
Petit point sécurité: il ne faut pas flouter/pixeliser une partie d'image que l'on veut masquer. Il faut toujours utiliser une couleur solide. Rien d'autre.
On ne sait pas déflouter au point de revenir à l'image de départ (les algos de flous sont destructifs et une partie des données a bel et bien été perdue) mais il existe des algos de reconstruction qui peuvent restaurer un peu l'aspect initial (au point d'être utilisable ou non? Aucune idée, mais pourquoi risquer?). En outre dans certains cas, je pourrais tout à fait imaginer la possibilité d'algos d'apprentissage capable de deviner les lettres d'origine à partir du résultat flouté (surtout dans des conditions idéales, genre du papier de couleur uniforme, etc.). Tout ça couplé avec des reconnaissances par dictionnaire et enfin avec un cerveau humain qui arrive souvent à déchiffrer des trucs totalement imbitables, ben… faut pas faire confiance aux algorithmes qui déforment juste une image, si le but est vraiment de cacher/faire disparaître l'info.
Enfin bon, c'est une recommandation classique que tu trouveras sur tous les forums d'imagerie du monde depuis des années et des années.
Au niveau logiciel, je ne peux pas dire pour les autres, mais ce serait très simple à faire avec Blender. Et même si l'objet bouge, Blender a aussi du suivi de mouvement (cherche blender motion tracking sur le web). Même si là aussi vérifie aussi bien le résultat (comme tout algo, il peut y avoir des erreurs et besoin de corriger manuellement; si le nom est visible sur une seule image, ça n'a servi à rien).
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[^] # Re: Question ?
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au lien Pour la justice européenne, la violation d’une licence de logiciel est une contrefaçon. Évalué à 10.
C'est juste plus compliqué à suivre si on n'a pas suivi l'affaire depuis le début (peut-être ton cas). Cet article fait suite à d'autres articles parus y a quelques mois, en particulier (parce que du même journal en ligne): https://www.nextinpact.com/news/108173-it-development-vs-free-mobile-violer-licence-logiciel-est-il-contrefacon.htm
En cherchant sur le web au sujet de cette affaire, on trouve néanmoins des sources plus anciennes car il s'agit en fait d'un jugement d'octobre 2018.
En gros, dans le logiciel, cela fait des années que l'on considérait comme acquis qu'une rupture de licence impliquait un délit de contrefaçon (comme en général tout ce qui touche au Code de la propriété intellectuelle). C'était le statu-quo et tout le monde considérait cela comme acquis (notamment car il y a eu d'autres affaires qui ont basé leur jugement sur cela). Pour ce qui nous intéresse, dans le Logiciel Libre, cela était donc aussi devenu évident qu'enfreindre une licence de logiciel libre impliquait un délit de contrefaçon.
Cette décision de la cour d'appel de Paris venait donc tout chambouler, tout en posant une question à la Cour de justice de l’Union européenne (c'était donc un peu une décision intermédiaire). Le jugement de cette dernière fut donc d'invalider la première décision et ainsi de revenir au statu-quo précédent.
Quand on lit les vieilles news, on voit que les avantages de considérer cela comme une contrefaçon, c'est déjà que c'est un délit, donc un acte illégal en soi, avec des dommages et intérêts assez importants prévus par la loi (en gros, en contrefaçon, on a une amende entre 300.000 et 750.000€ + des dommages et intérêts importants pour la partie lésee).
Dans l'autre cas, si on considère cela comme une rupture de contrat, ce n'est plus un délit, c'est purement du droit civil (alors que la contrefaçon est à la fois civil et pénal), et j'imagine que ça veut peut-être dire que ça se juge dans un tribunal différent (je sais pas!). Ensuite on peut aussi demander des dommages et intérêts pour la partie lésée. Mais je me dis que si les entreprises préfèrent que ce soit une contrefaçon, c'est sûrement que les dommages et intérêt qu'on arrive à obtenir dans ce cas sont généralement plus élevés. Le fait que ce soit un délit et que ce soit moins courant (des ruptures de contrat, doit y en avoir plein par jours, non?!) doit probablement aider.
De toutes façons, y a un tel lobbying en France autour de la "propriété intellectuelle" (qu'on aime ou pas ce texte, c'est le nom officiel dans la loi, je le rappelle; je ne fais pas là de débat philosophique sur oui ou non on peut "posséder" des œuvres de l'esprit) que ça ne m'étonne pas que tout ce qui tourne autour soit beaucoup plus puni. Les gens sont vraiment obnubilés par ce concept d'œuvre de l'esprit, de droit d'auteur, de "vol de propriété intellectuel" (techniquement appelé "contrefaçon" donc! On rappelle que ce n'est pas du "vol", même si c'est le terme que les journalistes aiment bien sortir) et tous les majors de tout poil font pression à fond dans ce sens là (ils vont pas faire pression pour les dommages et intérêts dans les cas de rupture de contrat si jamais ils veulent rompre des contrats facilement tout en ayant des sommes minimales à payer). Donc oui probablement que si vous rentrez dans cette case, vous pouvez toucher plus que de simplement subir un contrat rompu.
En tous les cas, on voit clairement que plus d'effort a été mis dans la description des dommages et intérêts du Code de la Propriété Intellectuel.
Alors que les dommages et intérêts du Code Civil parlent juste de:
Le Code de la propriété intellectuel prend en considération:
Les points 2 et 3 en particulier sont différents. Déjà y a un préjudice moral (c'est super vague! Comment on met ça en numéraire? C'est vraiment une base super floue donc on peut sûrement demander tout et n'importe quoi).
Quant au point 3, globalement non seulement on demande le manque à gagner/la perte estimée par la partie lésée (comme pour les dommages du code civil) mais surtout on demande aussi que les bénéfices qui furent réalisés soient pris en compte, et ça j'ai pas vraiment l'impression que ce soit possible avec les dommages en Code civil. C'est donc un peu double peine pour le contrevenant.
P.S.: NextInpact de son côté aussi dit que le classement en contrefaçon autorise à faire faire des saisies par un huissier, ce qui permet alors de constituer plus facilement un dossier de preuves. C'est certes utile si justement on n'a pas assez de preuves, mais si on a déjà des preuves solides, c'est pas ça qui change la donne. Je pense que le gros du problème, c'est vraiment qu'on peut sûrement espérer plus de dommages et intérêts.
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[^] # Re: Je ne comprends pas
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au lien La Cour de cassation confirme la redevance sur les musiques libres diffusées dans les magasins. Évalué à 10.
Il y a des frais d'entrée (environ 150€ de mémoire), mais je crois que c'est à vie (je suis pas sûr, je ne suis pas moi-même adhérent, évidemment!).
Notons qu'ils ont le droit de refuser une adhésion (avec raison motivée et je doute que ça arrive souvent dans les faits, mais c'est juste histoire de dire que théoriquement, c'est possible; c'est donc d'autant plus acceptable de dire "vous n'avez qu'à adhérer").
Mais oui, le vrai gros problème, c'est qu'adhérer signifie céder ses droits patrimoniaux sur l'ensemble de son répertoire, y compris toutes les œuvres passées (c'est à dire que les œuvres précédemment libres ne le sont plus; ça ne rompt pas le contrat passé avec toutes les personnes qui ont obtenu une copie libre dans le passé, mais à partir de ce moment, l'auteur n'a plus le droit de diffuser ses propres œuvres et doit les retirer de toutes plateformes donc), ainsi que futur (ce qui est, me semble-t-il, une clause illégale normalement, mais il y a a priori une exception pour la SACEM).
Ça fait un peu version moderne de "vendre son âme au diable", sujet cher aux musiciens (cf. "Crossroad blues" et co.).
Le fait d'adhérer n'est donc absolument pas un petit détail administratif dans ce cas précis. Il est donc totalement inacceptable de la part d'un juge de dire qu'il suffit de se rapprocher de ces organismes de gestion de droits. Ou alors il faut mettre en place une possibilité de toucher ses droits collectés sans être adhérent (notons que certains organismes de collectes le permettent, mais sauf erreur, pas la SACEM).
Je pense que la seule suite possible qui pourrait être un peu positive maintenant pour les musiciens libres serait (après vérification qu'on ne peut pas récupérer ses droits hormis sans adhérer, c'est à dire que la SACEM refuserait leur versement sans adhérer) d'attaquer la SACEM pour réclamer ses droits collectés, lesquels lui sont dûs. C'est la suite logique de cette décision de justice en fait (à savoir que même les musiciens non-adhérents ont des droits d'auteurs ou voisins collectés par la SACEM à disposition).
Les seuls qui peuvent faire cela cependant serait des musiciens libres qui ont incontestablement assez de diffusion pour avoir eu des droits collectés en leur nom.
P.S.:
Aux dernières nouvelles, ils considéraient cela comme une expérimentation donc ça veut dire qu'ils peuvent décider d'arrêter à tout moment (si ce n'est déjà fait). Et puis de toutes façons, ce n'est pas du libre. Y a un choix super limité de licences et aucune n'est libre (c'est à dire que la BY, la BY-SA et la 0 ne sont pas disponibles). Donc ça ne change rien.
Et puis même si y avait toutes les CC, ce ne serait pas suffisant. On peut vouloir diffuser en Art Libre, ou dans n'importe quelle licence de son choix. En fait, obliger à céder ses droits patrimoniaux tout court est un choix lourd de conséquence. Or là, on "taxe" les diffuseurs au nom des auteurs et interprètes, même s'ils n'ont pas cédé leurs droits, et on leur dit que c'est à eux, mais seulement s'ils acceptent le deal (on leur force la main). C'est totalement aberrant comme décision de justice.
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[^] # Re: Ah !
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal kdenlive 19.12.0 et accélération matérielle. Évalué à 10.
Tout est toujours plus facile quand on est de l'autre côté du logiciel. ;-)
On se dit alors "pourquoi ils font pas ci ou ça?! C'est pourtant facile, il paraît". La réalité, c'est que rien de ce que tu dis ne sont des choses simples (et ce, même si oui, ce sont peut-être des choses qu'on faisait déjà y a 10 ans, sûrement même bien avant).
Sans t'en rendre compte, tu compares simplement des choses différentes. Par exemple, tu dis:
Mais y a 10 ans, on ne faisait pas de montage 4K! Que dis-je encore de nos jours, même les pros ne font pas si souvent du montage 4K! Déjà la majorité des films sont encore filmés/distribués en 2K. Ensuite même quand les films sont filmés en 4K (les caméras 4K deviennent de plus en plus utilisés, surtout à Hollywood) et que le film sort en version 4K (bon pour le marketing!), il paraîtrait que beaucoup de films sont édités en 2K puis convertis en 4K juste pour la sortie (a priori on ne parle même pas de proxy editing avec un rendu final 4K, mais bien d'une édition en 2K et pis c'est tout; juste réagrandi en 4K à la fin pour faire bonne mesure mais la qualité de départ n'y est plus). C'est un sujet régulièrement discuté dans des articles (quelques liens parmi les premiers dans une recherche web; je trouve même une page qui liste tous plein de films pour dire lesquels sont du vrai ou faux 4K).
Enfin bon, tout ça pour dire: le 4K, ce n'est pas encore aussi répandu que le grand public le croit (même si le marketing des productions le laisse penser). Alors pourquoi? Comparons le nombre de pixels avec le 2K (DCI pour le cinéma, pas pour la télé):
C'est quadratique, on a multiplié le nombre de pixel par 4 en multipliant les dimensions par 2. Sans compter que de nos jours, on travaille en 16-bit ou 32 bit par canal (probablement pas y a 10 ans), ça veut dire que (dans le cas 32-bit, soit 4 octets pour 3 canaux par pixel) nos 8 millions de pixels tiennent sur 4 × 3 × 4096 × 2160 = 106 168 320 octets ~ 101 MiB pour une pauvre petite image! Sauf qu'en vrai, si tu fais un peu de composition, tu vas sans doute rajouter un canal alpha (multiplie par 4/3), et tu auras sans doute plusieurs pistes (multiplie par le nombre de pistes). En outre, lorsque tu lances tes filtres, tu vas garder en général plusieurs versions de tes sources en mémoire temporairement (et aussi pour l'historique).
Sans compter le fait que le logiciel essaie si possible de garder en mémoire les images précédentes/suivantes (pour la lecture en prévisualisation). Tu arrives rapidement aux GiB de données en mémoire.
Et ça non y a 10 ans, tu ne travaillais pas avec autant de données. En plus, les filtres ne sont pas forcément linéaires. S'ils ont une complexité exponentielle, multiplier tes données par X peut signifier du temps de calcul soudainement pharamineux (et pas juste multiplié par X, ce qui serait pourtant déjà beaucoup).
Ben ça c'est justement la partie où on essaie de revenir 10 ans en arrière. À l'époque, les gens travaillaient sur des données moins grosses, donc on fait de même, et on n'utilise les données de haute qualité que pour le rendu final. Comme tu le dis, ce n'est pas spécifique à Linux ou au libre. Que ce soit sous Windows, ou avec des logiciels propriétaires, c'est aussi ce que tout le monde fait. Parce qu'il y a des limites mathématiques à ce qu'on sait faire pour accélérer les temps de calcul.
On travaille donc sur une version proxy, puis on fait le rendu final sur la version originale.
Pourtant ça avance pas si mal, même dans le libre. Kdenlive fait des efforts. Blender aussi progresse de plus en plus et pour avoir moi-même fait des tests de comparaison sur le même rendu (de projet réel par un truc de test) avec et sans accélération matérielle, je peux dire que c'est le jour et la nuit. GIMP aussi a maintenant des filtres accélérés en OpenCL.
Ensuite cela reste normal de toujours implémenter d'abord un algorithme pour le processeur. Déjà pas tout le monde n'a de super carte 3D ou autre matériel dédié. En plus on s'expose à tout plein de nouvelles catégories de problèmes, notamment les problèmes de pilotes. Déjà on a déjà vu des pilotes buggués qui plantent (les cartes 3D ont en général une prise en charge OpenCL de nos jours dans les pilotes officiels, mais ce n'est pas forcément ce qu'ils ont peaufiné le plus, notamment quand le constructeur propose une solution concurrente; et y a le cas des pilotes libres parfois particulier). Ensuite dans certains pilotes, la prise en charge OpenCL est aussi parfois peu convaincante, au point d'avoir des calculs moins performants. Enfin même sans cela, le calcul GPU n'est pas forcément plus rapide, par design. Il y a beaucoup de littérature sur le sujet qui explique que dans certaines conditions, le calcul CPU peut être plus rapide (en plus d'être plus précis, c'est à dire avec moins d'erreurs de calcul). Sans compter que développer pour le GPU est différent voire plus complexe, donc il peut y avoir plus facilement des bugs, et de manière générale ce n'est pas ce qu'on voudra faire en première version.
Pour info, sur GIMP, on n'active pas le calcul OpenCL de base, et on déconseille parfois de l'utiliser. Dans certains cas, les filtres en version OpenCL prennent même plus de temps que la version standard CPU.
Enfin voilà, je sais qu'on aime bien se dire que c'était mieux avant et que ça va de mal en pis. Perso, je pense que Kdenlive est 100 fois mieux maintenant d'après mes critères. Je l'avais testé y a des années, et j'avais pas du tout été persuadé. Notamment il avait énormément de problèmes de stabilité (bien plus important pour moi que des problèmes de vitesse, même si ça compte aussi bien sûr). Depuis quelques années, ils ont vraiment donné un coup de boost et c'est l'un des projets d'éditeur vidéo libre parmi les plus actifs, et clairement le plus en vue maintenant.
Et il ne faut pas comparer les logiciels multimédia maintenant et y a 10 ans. Ce que fait (ou doit faire) un logiciel qui travaille sur de l'image de nos jours (pour être dans les critères qui le feront être considéré professionnellement) n'a plus rien à voir. On ne peut pas d'un côté demander à ces logiciels de travailler avec plus de précision (donc 16/32-bit par canal), sur de bien plus grosses images, tout en faisant du traitement colorimétrique (c'est aussi du calcul), tout ça en passant à travers des filtres super complexes (voire un graphe de plusieurs filtres), tout en demandant à ce que ça aille plus vite que quand on n'avait pas tout ça.
Je sais que sur GIMP aussi, certains se plaignent de choses qui vont moins vite dans certains cas, et notamment même de la peinture sur canevas. Le fait est que GIMP 2.10.x fait juste 100 fois plus de trucs sous le capot maintenant et est bien plus juste mathématiquement ou colorimétriquement qu'il ne l'étaient en 2.8 par exemple. Cela ne se voit même pas tant que cela en plus, car énormément de choses ont été super-optimisées. Y a eu un énorme travail sous le capot. En fait c'est donc l'inverse, le simple fait qu'on arrive à sembler aussi rapide qu'avant est parfois un exploit. :-)
Ensuite bien sûr qu'y a encore du travail. Y a toujours du travail! 😩
Mais les choses avancent vraiment dans le bon sens, d'après moi, pour beaucoup de logiciels libres multimédia.
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[^] # Re: Ma banque au Japon
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal L’authentification molasse. Évalué à 5.
ActiveX. La technologie qui était déjà presque plus utilisée par Microsoft elle-même, depuis des années (donc c'est dire si ces banques étaient à la ramasse; surtout quand on parle de sécurité avec l'utilisation d'une technologie plus ou moins morte et plus développée même chez l'éditeur). Il était donc impossible d'accéder à son compte hormis via Windows/IE (et je parle de genre 2012/2014 voire après, pas y a 10 ans). Pour les Linuxiens, ça voulait dire VM Windows obligatoire rien que pour accéder à son compte bancaire.
De nos jours, les banques coréennes semblent avoir évolué mais pas forcément pour le meilleur. Elles vous demandent toujours d'installer des applications sur votre appareil pour l'accès web, la seule différence étant que ce n'est plus forcément en ActiveX. Alors certes ça veut dire qu'y a même parfois une prise en charge officielle de Linux (pour certaines banques), mais en vous demandant donc d'installer un paquet RPM/DEB opaque sur votre machine (ne pas espérer si vous avez une distrib qui utilise un système de paquet moins commun, bien entendu). Vous devez donc installer un logiciel propriétaire, vous savez pas ce qu'il fait, et en plus avec les droits root sur le système, tout ça juste pour pouvoir accéder à votre compte bancaire dans votre navigateur.
Pas sûr que ce soit vraiment une avancée la "prise en charge de Linux". Et encore, c'est quand ça marche, parce que de ce que j'ai vu, des fois, on se fait chier à tout installer (donc à compromettre sa machine avec ces logiciels) et au final, on arrive même pas à accéder au compte. :-/
Le manque de compatibilité des banques coréennes est un sujet très récurrent sur les forums linuxiens, genre reddit. Tiens le premier lien quand je cherche "korean bank linux" est un post reddit intéressant qui liste la compatibilité de diverses banques (bon le test date d'un peu plus d'un an, mais je crois pas que ça ait tant évolué que ça, malheureusement).
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# Améliorations?…
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Perquisition chez NGINX à Moscou, Igor Sysoev arrêté. Évalué à 5.
Bon apparemment la situation s'améliore un peu. Un article en anglais sur zdnet. Je donne aussi un lien reddit, parce qu'il liste des liens en russe (les traductions automatiques sont très compréhensibles) avec des infos intéressantes et additionnelles.
En gros, l'entreprise "Rambler" s'est réunie en AG d'urgence et ont décidé de demander au moins à faire cesser la partie "criminelle" de l'affaire (personne a jamais compris d'ailleurs pourquoi une simple histoire de droit d'auteur a ainsi pu être tournée en affaire criminelle avec grosse descente de police et arrestations de personnes). Bon certains notent tout de même que la décision finale est dans les mains de la police (une affaire criminelle ne s'arrête pas juste parce que la partie lésée le demande). Donc rien de sûr.
Aussi le CA de Rambler, et notamment son actionnaire principal, disent qu'ils n'étaient pas au courant avant que ça se produise. Ils avaient un contrat avec une boîte légale, laquelle a donc agi (dans son droit a priori ceci dit, puisque c'est pour ce genre de choses qu'elle était mandatée) sans prévenir Rambler, aussi bien pour la partie civile que criminelle de cette affaire d'ailleurs. Apparemment ils disent même qu'ils vont rompre leur contrat avec cette société légale (c'est le choses qu'on lit dans les articles en russe).
Donc même si la partie civile (droit d'auteur) de l'affaire reste sur le tapis, déjà on a l'impression qu'ils veulent essayer de régler cela de manière plus… civile (c'est le cas de le dire). C'est une bonne chose.
Sinon l'article sur ZDNet lui aussi a des infos intéressantes car il dit que le CEO de Rambler de l'époque a posté qu'il était contre cette affaire mais surtout que personne de Rambler à l'époque ne connaissait le projet de leur employé. Ce n'était donc absolument pas un projet d'entreprise. Bon ça ne prouve pas si Igor Sysoev a développé sur son temps de travail ou son temps libre. Mais déjà si le CEO de l'époque dit que c'était ok (et ça l'est toujours) pour lui, c'est un signal assez fort.
Enfin bon, le vent semble tourner et aller dans le bon sens pour Nginx.
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[^] # Re: archive.org
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Question de licence. Évalué à 4.
Après coup, je me rends compte que je réponds seulement à une partie du questionnement.
La mention en bas de site pourrait en effet aussi laisser penser que le site sous-entend "bon des fois, on fait vraiment n'importe quoi et on publie des trucs qu'on n'a pas écrit mais on y met une licence". En effet, techniquement il est possible qu'un site publie le travail d'un autre et y applique une licence (qui ne serait pas sur l'œuvre initiale). Or dans ce cas là, bien évidemment la licence est caduque (si quelqu'un s'amuse à mettre en téléchargement un film hollywoodien en ajoutant un logo CC by-sa, ça n'en fait pas une œuvre libre! Ahahah).
Disons que dans ce cas là, avec tes preuves, tu pourrais prouver la bonne foi ("on m'a
enduit dansinduit en erreur, Madame le juge!"), ce qui peut être une défense suffisante… ou pas! Donc oui, bien sûr qu'il faut toujours vérifier la provenance d'une œuvre. C'est comme si on te vend un téléphone à 10€ dans la rue sous le manteau, tu peux essayer de plaider la bonne foi, mais pas sûr que le juge y croît (si tu t'en doutais, c'est du recel, ça reste illégal même si ce n'est pas toi le voleur; pour l'œuvre provenant du web, on parlera de contrefaçon).Tu peux vérifier qui est l'auteur (si l'auteur est un employé de l'éditeur du site, c'est sûrement bon par exemple), essayer de retrouver la publication originelle (si celle du site est une reprise), aussi te fier à la réputation du site (un gros site qui a pignon sur rue peut aussi se planter ou faire des choses illégales, mais peut-être moins qu'un site perso et devant le juge, ça passe mieux; pour reprendre l'analogie du voleur: si un gros supermarché vendait du matériel volé à bas prix, le juge te croirait plus volontiers que tu n'en savais rien que si tu l'achetais à un inconnu au milieu du trottoir).
Pour conclure, je dirais qu'il faut aussi parfois ne pas trop flipper non plus. Mais sinon, oui c'est un sujet compliqué.
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# archive.org
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Question de licence. Évalué à 5.
Oui. S'ils ont explicitement mis le logo, idéalement avec le nom de la licence en texte aussi (notamment car il y a plusieurs versions) et un lien, ça devrait être suffisant. Globalement devant le juge, ce serait dur de leur côté de défendre le "ah bon c'est un logo de licence? Je savais pas! Je l'avais mis sur la page parce que je trouvais ça joli!".
Tu peux bien sûr toujours faire plus. Par exemple:
oralécrit; même si non signé, ça compte, hormis s'ils arrivent à défendre que quelqu'un a intercepté leur email et a écrit un faux, ou bien que la copie que tu présente est un faux, etc.).Cette dernière solution est probablement une des meilleures car, hormis si tu es admin archive.org (ou s'ils sont de connivences avec toi), tu ne peux modifier leurs sauvegardes. Ce serait très dur d'arriver à prouver un faux sur une page sauvée sur leurs archives.
Globalement, tu l'auras compris, l'idée est que oui bien sûr que dire qu'on met un document sous une licence donnée est suffisant. Le seul risque est juste si tu tombes sur quelqu'un de mauvaise foi qui déciderait alors de t'attaquer en justice. Donc si tu crains tomber possiblement sur un tel cas, la question que tu dois te poser est: si je devais prouver dans le futur que ce document a vraiment été dans telle ou telle licence dans le futur (et que le site ou la page a changé et n'affiche plus cette licence), comme le prouver de manière irréfutable?
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[^] # Re: besoins ?
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au message cherche tablette graphique. Évalué à 2.
Oups, le lien vers notre projet est erroné, mauvais copier-coller. 🙄
C'est là: ZeMarmot
Utile pour donner un peu de contexte à notre expérience des tablettes graphiques sous Linux. :-)
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[^] # Re: besoins ?
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au message cherche tablette graphique. Évalué à 4.
Les tailles "Medium" de chez Wacom, c'est plutôt autour du A4. Le ~A5, c'est les tailles "Small". Je crois pas qu'il y ait plus petit d'ailleurs, si?
Je vais donc supposer que tu voulais dire A4/Medium.
De nos jours, on utilise Medium, mais très souvent Aryeom regrette sa période de tablette Small. Alors oui, sur une petite surface, c'est évidemment moins simple pour les détails (mais en même temps, les doigts sont capables de grandes précisions même sur des toutes petites surfaces), par contre cela fatigue aussi beaucoup moins, surtout pour du travail sur de longues périodes.
D'ailleurs avec la même logique, je suis pas sûr à quel point les tablettes plus grosses valent le coup (je ne parle pas des tablettes-écrans), à part si on aime faire de grands gestes en dessinant. En tous cas, je sais qu'Aryeom ne veut pas au delà de Medium pour les modèles sans écrans.
Et force est de constater qu'Aryeom a su dessiner des choses très bien (et professionnellement même, puisqu'elle était payée sur divers projets) pendant des années avec tablette Small sans aucun problème (non seulement modèle "Small" mais c'était même une vieille Bamboo d'occasion; car on ne naît pas tous riche!). Il ne faut donc pas rejeter d'emblée les petites tablettes.
La seule raison pour laquelle on n'en utilise plus, c'est qu'on n'a pas le luxe (financièrement) de pouvoir acheter diverses tablettes juste pour tester. Donc si on doit acheter juste un modèle, on va au plus sûr, qui est Medium et dans les modèles Pro. Pour un débutant par contre, je lui conseillerais sans aucun problème de regarder du côté des tablettes Small et dans les Bamboo.
On utilise énormément le tilt maintenant, mais pendant des années, on s'en passait. Et je sais qu'énormément de professionnels (souvent de très bons) n'utilisent pas, même en ayant un modèle dit "Pro" (donc avec la fonctionnalité de tilt dispo par défaut). Souvent ils ne savent même pas que la fonctionnalité existe d'ailleurs (tout le monde ne pense qu'à la pression car c'est la fonctionnalité la plus mise en avant par la marque). Ça n'empêche pas ces artistes de s'en sortir bien.
Quant aux autres fonctionnalités, genre rotation, il faut en général un stylo optionnel que quasi personne n'achète (en fait je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui en avait un). D'ailleurs le modèle de chez Wacom avec rotation (le Art Pen si je ne me trompe pas de modèle) n'existe plus pour les derniers modèles, aux dernières nouvelles (ou alors si c'est revenu, c'est très récent). Ça fait quand même quelques années et ça me fait donc douter s'ils vont jamais les faire revenir, sûrement à cause du manque de succès justement.
Enfin bon, en conclusion, je dirais qu'il faut faire attention au "toujours plus". Les modèles les plus simples sont bien suffisants pour une première tablette et même souvent pour du travail pro. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de cas où certaines fonctionnalités avancées peuvent être indispensables (ou le deviennent par force de l'habitude, ce qui est tout à fait valable).
Mais clairement ici ce n'est pas le cas, et je pense que se mettre à parler direct du besoin de grosses surfaces ou de fonctionnalités avancées n'est pas pertinent pour quelqu'un qui semble chercher une première tablette à bas prix.
Pour répondre à la question principale:
Normalement les Wacom sont toutes bien prises en charge par défaut car il y a quelques développeurs Wacom qui contribuent au noyau Linux. Avec Wacom, on semble être dans cette situation bizarre, dite "le cul entre 2 chaises", où officiellement Linux n'est absolument pas pris en charge et si vous les contactez par les moyens de communication officiels, le service client vous rembarrera, mais officieusement ils paient des développeurs (3, je crois, d'après ce que j'ai vu au fil des ans) pour contribuer à la prise en charge de leurs tablettes sous Linux.
Perso à ce jour, on a risqué l'achat sans vérification et on n'a jamais eu de problème définitif (mon pire cas fut l'époque où j'utilisais une distrib, à savoir Mageia, qui n'utilisait pas un noyau récent, donc j'ai dû contribuer le backport de notre modèle dans leur paquet; évidemment pas tout le monde peut faire cela mais c'était notre erreur de débutant d'avoir pris un modèle juste à sa sortie). Bon pas pour tous les modèles car on a des finances restreintes, mais quand même 4 modèles en environ 10 ans (une vieille bamboo antidéluvienne, une Intuos 5, une Intuos Pro et une Cintiq Pro). Je pense qu'il faut juste attendre au moins 6 mois après qu'un modèle soit sorti (le pilote Linux n'est pas toujours contribué à temps), et utiliser de préférence une distribution qui utilise un noyau récent pour éviter notre mésaventure (maintenant on utilise Fedora).
Sinon y a de plus en plus de marques alternatives qui font des tablettes, et dont on entend de plus en plus parler, comme Huion, XP-Pen… Je pense qu'il ne faut pas les regarder de haut, car les revues sont en général très positives (pas juste le prix, bien moins cher, mais même qualitativement), alors qu'au contraire les Wacom sont souvent moins bonnes que le marketing le laisse entendre.
Là où les tablettes alternatives pêche, c'est la moindre certitude de la prise en charge dans Linux. Pour ça, il faut regarder le projet Digimend (voir la liste des tablettes). Certaines tablettes sont supposées marcher en utilisant le pilote tiers
digimend
, ou par défaut puisque le développeur contribue son code à intervalle régulier dans Linux. Notre projet (ZeMarmot) soutient d'ailleurs le développeur de Digimend sur Patreon et je conseillerais à quiconque veut que nos choix de tablettes graphiques ne soient plus limités par un monopole d'en faire autant. 🙂Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]
[^] # Re: Réactivité sur le bug tracker
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse à la dépêche Fedora 31 bêta peut être testé. Évalué à 5.
J'ai aussi une expérience très similaire avec la plupart de mes bugs Fedora (des bugs soit que j'ouvrais, soit que je suivais car j'avais le même). Au début même, je réouvrais les rapports après que le bot les ferme (ce que le bot demande explicitement de faire), mais depuis quelques temps, je ne prends même plus la peine. :-/
Ceci dit, j'avais une expérience proche avec Mageia déjà (la seule différence étant qu'ils n'avaient pas de bot qui fermait les rapports automatiquement, de mémoire; ce qui est déjà bien mieux, ceci dit, car le coup du bot qui ferme un rapport que quelqu'un a pris du temps à rédiger, avec traces et logs, est extrêmement désagréable).
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[^] # Re: Il n'est pas un dieu
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Richard Stallman, l'affaire Epstein et des positions franchement douteuses. Évalué à 10. Dernière modification le 14 septembre 2019 à 17:15.
Tout à fait. En fait, c'est le principal problème, il me semble, entre ceux qui considèrent que c'est un dieu, et ceux qui lui en veulent comme s'il était en fait Satan (et essaient donc de le prouver comme ici), pour exactement les mêmes raisons. Les uns comme les autres me paraissent assez inexplicables. La vérité, c'est juste qu'il est ni l'un ni l'autre.
En fait, Stallman est un homme, c'est tout. Certes c'est un homme qui a fait des trucs supers (pour ma part, surtout les licences et son travail politique autour du Libre, plus que ses apports techniques). Et en ce sens, je lui suis très redevable. Même ses positions toujours très extrêmes, de nos jours, je trouve qu'on en a besoin. Ce n'est pas extrême dans un mauvais sens (il ne nous attaque pas personnellement; même s'il me disait que ce que je fais n'est pas bien si j'utilise un pilote non-libre par exemple, ça s'arrêterait là; il me suivrait pas jusque chez moi pour me tabasser, ni n'essaierait de démolir ma vie publique ou privée). Ça reste néanmoins très utile car on a besoin de ces personnes un peu extrêmes (car en un sens, ils ont raison, c'est nous qui faisons des compromis, parfois en connaissance de cause).
Par contre, oui c'est un homme, et en ce sens, il peut déjà faire des erreurs, dire des choses malvenues, ou tout simplement dire des choses qui ne vous plaisent pas (sans être pour autant "vraies" ou "fausses"; que quelqu'un trouve certains dires malvenues peut être souvent simplement une question d'opinion différente).
D'ailleurs (comme tout être humain), il le reconnaît lui-même, puisque sur son opinion entre des expériences sexuelles avec des mineurs, il dit avoir changé d'avis après avoir échangé à ce sujet avec d'autres gens. C'est d'ailleurs assez étrange que la réaction à cela est de dire qu'il n'a aucune humilité. Si ce n'est pas de l'humilité de dire publiquement qu'on a changé d'avis (et de dire que ce qu'on pensait avant n'était pas bien "I think adults should not do that"), alors rien ne compte comme de l'humilité! Dire qu'on se trompait et qu'on l'a compris grâce à autrui, c'est un peu l'une des bases de l'humilité.
Pour en revenir aux sujets de départ, déjà la blague, bon déjà elle est pro-avortement (donc j'ai un biais puisque je suis aussi pour donner la liberté aux femmes de la gestion de leur corps; même si en un sens, quelque soit mon opinion, cela ne changerait pas ma position sur ce cas). Par contre effectivement je pense que Stallman devrait laisser entièrement ces décisions (de ce qui reste dans le code ou la doc) aux mainteneurs actuels. Et oui je pense (sans le connaître personnellement, je ne crois l'avoir rencontré vite fait qu'une seule fois; je peux aussi me tromper) que probablement Stallman a une haute opinion de lui-même.
Par contre est-ce si terrible, voire classable comme un "comportement douteux voire franchement problématique"? Franchement je le classe juste comme un "je suis pas d'accord" ou un "pas mon type de personne". Je peux aussi considérer que c'est un homme avec qui je pourrais sûrement pas devenir ami proche. D'ailleurs il est un peu l'archétype du "cliché geek", peut-être avec quelques troubles du comportement type autisme ou autre (pas besoin de me faire un cours de psychologie en me disant que ce n'est pas ça l'autisme, je veux juste dire: oui c'est un homme un peu asocial, on le sait tous; et je fais moi-même dans le cliché de psy de comptoir :P).
Ensuite est-ce un si gros problème? Il vit sa vie et nous fait pas de mal, et globalement c'est un homme qui fait avancer les choses dans le bon sens (à sa façon, pas forcément celle que je trouve la plus efficace, mais ce n'est pas à moi de lui faire la leçon).
En tous les cas, les mainteneurs ont la possibilité de sortir le logiciel du projet GNU s'ils considèrent cette ingérence comme insupportable. Monter ce désaccord en épingle et en faire une sorte d'affaire d'état, là est le problème.
Pour le problème récent, bon il a discuté la définition de "sexual assault" et a fait une erreur classique dans le légal, il a séparé les mots et est parti de la définition du dictionnaire de "assault", alors qu'en fait ces termes ont un sens comme un tout (on ne peut séparer ces 2 mots). Par contre il n'est pas clair (pour moi) que Stallman est vraiment en train de dire que cet homme n'a pas fait ce qu'on lui a reproché; j'ai plutôt l'impression qu'il se pose des questions et essaie de définir plus précisément certains points de détails (ce qui me semble un comportement habituel de geek).
Ensuite je ne connais pas le détail de cette histoire (je n'avais même pas entendu parler de cette affaire avant ce journal), et peut-être Stallman fait-il une autre erreur classique de gens connaissant un accusé (connaissait-il personnellement ces Epstein et Minsky? Ce n'est pas clair): souvent les connaissances font intervenir les sentiments et comme ils n'avaient perçu aucun aspect malsain chez ces gens, ils se disent que l'accusation est bizarre (le coup classique du voisin qui dit: "Pourtant M. X était vraiment toujours très poli et très gentil; il souriait toujours quand on le croisait"). Encore une fois, je ne suis même pas sûr si Stallman est vraiment en train de défendre ces gens. En lisant les emails qui ont fuité, j'ai vraiment plus l'impression qu'il fait juste du titillage sur les termes, comme un bon gros geek. Mais peut-être.
Là où je veux en venir, c'est qu'on peut pas parler de "comportement problématique" ou demander à faire virer des gens pour cette raison. Si c'est le cas, on peut aussi demander à faire virer tout collègue ou tout voisin de gros criminels pour avoir eu l'impression que ces criminels étaient des gens biens (par erreur de jugement) ou même de continuer à le croire (donc de douter de la véracité des accusations, sans pour autant avoir la moindre preuve pour ou contre; après la psychologie de comptoir, on a donc les détectives de comptoir!). Ce sont des humains, qui font des erreurs et qui disent des conneries. Mais sauf si ces gens ont eux-même participé aux horreurs qui sont accusées, ou même juste le savait et ont caché les choses (et dans ces 2 cas, je demanderais non seulement que ces gens soient virés, mais surtout qu'ils aillent en prison!), ce ne sont que des gens qui n'ont pas vu la face sombre de quelqu'un d'autre. On ne va pas se mettre à renvoyer des gens juste parce qu'ils ont connu des gens mauvais ou qui font des trucs illégaux, et qu'ils s'en étaient pas rendu compte. C'est ce qui se fait dans les pays dictatoriaux d'ailleurs, et si on se met à le faire dans nos pays, c'est là qu'on a un vrai problème.
Quant à dire des conneries ou se planter, y a-t-il vraiment quelqu'un qui peut affirmer n'avoir jamais dit une bêtise ou quelque chose qu'on regrette ou qu'on ne pense plus des années après? Ce n'est pas non plus une raison suffisante pour virer quelqu'un ou essayer de l'immoler en place publique.
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[^] # Re: suggestions pour une v2
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse à la dépêche Interview de Christine Peron des Ordis libres. Évalué à 7. Dernière modification le 04 septembre 2019 à 14:25.
Uh? Pourquoi cette réaction?
Je n'ai pas lu un mot sur deux (je pense même avoir cité tout ton message). À la base, je répondais principalement à l'affirmation comme quoi c'était des notions différentes, et ensuite j'étayais sur d'autres choses que tu disais, donc certaines que j'avais l'impression que tu sous-entendais, sans pour autant être sûr que c'est bien ce que tu sous-entendais (ce que je précisais). Mais je me disais que cela restait des infos utiles de toutes façons, si ce n'est à toi, au moins à d'autres (ça reste un forum public que plein de gens lisent). Je répondais de manière générale à des idées qu'on lit beaucoup au sujet des gens qui comparent droit d'auteur et copyright. C'est le genre de choses qu'on fait sur des forums, d'élargir un sujet.
Ensuite pour la leçon, oui peut-être qu'on peut voir cela ainsi. Je donne peut-être un peu une leçon, je peux comprendre que c'est l'image que ça donne. Personnellement je considérais juste faire un échange, une conversation (aussi une chose courante sur les forums), en certes donnant mon avis sur certaines choses et en partageant certaines connaissances (je rappelle tout de même que le droit d'auteur, c'est un peu la base de notre association pour l'Art Libre et qu'on baigne un peu dedans tous les jours; je pense que ce n'est pas totalement usurpé).
Mais bon désolé si tu l'as mal pris. Ce n'était absolument pas le but. Je voulais juste échanger en tombant sur un début de discussion qui était totalement dans mon créneau. La prochaine fois, je me raviserai avant de répondre sur des sujets que je connais bien. 😕
P.S.: par contre, je ne t'ai jamais qualifiée d'imbécile. Je veux bien m'excuser si tu prends mal le côté donneur de leçon, mais sûrement pas accepter une telle accusation. Je fais toujours attention d'écrire mes messages et textes le plus aimablement possible. Je suis absolument contre le type d'écriture conflictuel et considère que cela n'apporte rien (ensuite chacun son truc, je sais que d'autres considèrent cela comme efficace d'être dans le conflit en permanence). Mon but était juste de partager dans une discussion, et pas de t'insulter. Merci de ne pas faire de même (je considère cela assez insultant de dire que j'aurais asséné ce type de méchancetés en fait). 😢
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[^] # Re: suggestions pour une v2
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse à la dépêche Interview de Christine Peron des Ordis libres. Évalué à 8. Dernière modification le 04 septembre 2019 à 13:28.
Alors soyons clair, "copyright" et "droit d'auteur", c'est kif kif. L'un est juste le terme francophone, et l'autre le terme anglophone (du moins ceux de Common Law, mais bon il se trouve que ce sont des pays anglophones puisque ça vient de la colonisation anglaise), c'est tout.
Alors oui, bien sûr que notre droit d'auteur français a ses différences (parfois plus ou moins grandes) avec le copyright états-unien… de même que le droit d'auteur a des différences avec le "Diritto d'autore" (le terme italien d'après Wikipédia), ou même que le copyright américain est différent du copyright anglais. Ce sont des pays différents, avec des constitutions et des lois différentes. Bien sûr que ça diffère!
En Europe, on sait pertinemment que les différents droits d'auteurs entre pays européens sont trèèès loin d'être bien harmonisés d'ailleurs (une tentative d'harmonisation, aussi bien des durées, que des exceptions et des redevances avait été tentée par la politicienne Julia Reda; mais la plupart des amendements en rapport avec l'harmonisation ont d'ailleurs été rejetés ou fortement dilués).
Il n'empêche que les divers droits d'auteur de divers pays autant que les copyrights d'autres sont (de nos jours) des ensembles de lois pour empêcher l'usage simple par des tiers d'œuvres dites "de l'esprit". Ensuite chaque pays adapte ça à son système et avec ses différences, et son histoire, c'est tout. De ce point de vue là, oui c'est différent. Mais pas parce que l'un s'appelle "copyright" et l'autre "droit d'auteur". Hormis l'implémentation, soyons clair, si, c'est la même chose.
Pour en rajouter une couche, y a d'ailleurs eu de l'harmonisation même entre pays utilisant les termes copyright et droit d'auteur (lire un peu à ce sujet de la Convention de Berne, avec l'usage des deux termes. Car oui, c'est bel et bien la même chose nommé différemment).
Ok alors c'est un truc que j'ai remarqué sur des blogs ou forums français, on aime bien se dire que notre droit d'auteur, ben il est tout beau et tout mieux et il est fait pour protéger les pauvres petits artistes, alors que le méchant copyright, il est juste fait pour les intérêts financiers des méchantes corporations (a.k.a. droits patrimoniaux). Normal, les américains utilisent quoi! 🙄
Bon là je vais te laisser le bénéfice du doute car tu ne dis pas clairement cela au moins, mais bon. 😛
Alors déjà, mettons une chose au clair (je le précise, même si je suis pas sûr si c'est ce que tu sous-entendais, mais au moins ce sera clair pour tous): les droits patrimoniaux sont (comme le nom l'indique) le droit sur votre patrimoine. Techniquement (dans le cadre du droit d'auteur, car y a d'autres cadres) ça veut dire qu'en effet, c'est bien votre droit de faire business avec vos œuvres de l'esprit, donc d'obtenir de l'argent pour une diffusion ou copie d'œuvre. Et donc déjà soyons très clair: faire de l'argent avec le résultat de son travail, ce n'est pas une mauvaise chose aux dernières nouvelles! (Ensuite clairement oui un système plus juste serait qu'on puisse faire de l'argent avec son travail à la place du résultat du travail, comme le font la plupart des gens; ce serait un système bien plus juste pour 99% des créateurs d'œuvres de l'esprit. Mais je diverge, je vais me contenter dans ce commentaire de rester neutre et de parler du système tel qu'il est actuellement sans prendre partie)
Donc ensuite:
Comme je l'expliquais, les droits patrimoniaux sont la partie du droit d'auteur qui vous permet une rémunération, absolument pas le droit moral! Le fait que certains essaient d'extorquer de l'argent avec le droit moral (car il est perpétuel en France) une fois les droits patrimoniaux expirés (70 ans après mort de tous les auteurs, en France + plein d'exceptions permettant d'étendre pas mal) n'est pas la même chose que la rémunération normale permise par les droits patrimoniaux (on en arrive à ce type d'aberration où l'arrière-arrière petit-fils de Victor Hugo tente d'empêcher l'écriture de suites de livres de son ancêtre, dans le but évident d'obtenir de l'argent; notons qu'il a été débouté — heureusement — mais surtout car on a retrouvé des textes de Victor Hugo qui était finalement très libriste pour l'époque). Enfin bon pour moi le droit moral français est une horreur (oups, je devais rester neutre!).
Revenons donc à nos moutons: donc non, tu confonds tout. En France, pour te faire rémunérer des droits d'auteur, c'est bien les droits patrimoniaux que tu négocies, jamais les droits moraux. Et ces droits sont tout à fait cessibles (note bien qu'un auteur bien informé ne les cède que partiellement, en général en précisant une durée, une zone et des supports de diffusion). Tu peux tout aussi bien te faire avoir, par un éditeur ou autre, en France qu'ailleurs de ce point de vue là.
Les droits patrimoniaux sont très importants dans le droit d'auteur, en fait c'est la partie des droits la plus important pendant le vivant de l'auteur et 70 encore après. C'est quasiment la seule partie des droits utilisées par les gens pour vivre d'œuvres. Affirmer que "moins axé sur les droit patrimoniaux", c'est n'importe quoi et est une méconnaissance totale du droit d'auteur français. Désolé de te dire cela ainsi. 😛
Alors là encore, absolument pas! Si ça avait été le cas, le logiciel libre ne pourrait pas fonctionner. Si je me souviens bien d'ailleurs, c'est même un des prérequis de la Convention de Berne citée plus haut (c'est à dire que c'est ainsi dans quasi tous les pays du monde, pays utilisant le Copyright compris, depuis presque un siècle et demi!).
Euh… au Royaume Uni, ils utilisent le Copyright, et non un "droit d'auteur […] très proche du copyright". Ensuite la remarque sur une langue qui assimile liberté et argent (hein?! D'où ça sort?) me semble extrêmement mal placée.
Alors je suis sûr que le cœur y est quand tu racontes tout cela, mais je ne sais pas d'où tu sors tes informations. Le copyright fonctionne aussi par durée fixée par la loi. Il n'y a absolument rien à renouveler.
Par contre peut-être parles-tu de la nécessité de fixation sur un support (et plus globalement sur la publication) pour pouvoir prétendre à un Copyright. C'est en fait une très bonne chose car cela empêche un éditeur de tenter de faire disparaître (exprès ou par négligence, ou parce que jugées pas assez rentables) des œuvres, ce qui est un des principaux problèmes du droit d'auteur comme du copyright. On se souvient tous de la découverte (récente) du très triste jour (beaucoup moins récent car ça avait été caché depuis 2008) où de nombreux enregistrements ont été brûlés dans un incendie chez Universal Music, emportant avec lui de nombreux enregistrements originaux, et beaucoup d'œuvres jamais publiées!
Notons qu'on a aussi quelque chose en droit français où un ayant-droit peut théoriquement perdre ses droits s'il ne fait pas usage de ceux-ci (c'est à dire s'il ne publie pas, par exemple, délai à l'appréciation d'un juge, de même que la sentence exacte). Je cite l'article L121-3 du code de la propriété intellectuelle (le gras est de moi):
Notons que ce droit de divulgation fait partie des droits moraux, mais cela concerne les droits patrimoniaux, puisque la divulgation implique la publication, ce qui ne veut pas dire nécessairement contre rémunération au passage! On peut aussi s'imaginer qu'on doit pouvoir forcer un éditeur/producteur à publier des œuvres cachées alors qu'elles sont dans le domaine public avec cette loi (il n'est pas forcé de les publier gratuitement ceci dit).
Quoiqu'il en soit, non ni le droit d'auteur ni le copyright ne demande d'enregistrement, et encore moins de "renouvellement". Par contre, oui il y a des obligations de faire usage de ses droits (pas si souvent respectées malheureusement) et c'est très bien! C'est un garde-fou contre les abus des ayant-droits, bien que peu utilisé.
Peut-être aussi faisais-tu référence à la loi Mickey (de son nom moins trollifère "Copyright Term Extension Act). Mais encore une fois, aucun rapport avec un enregistrement/renouvellement quelconque d'œuvres, juste avec des énormes groupes financiers capables de faire pression avec des lobbys sur les gouvernements pour étendre le droit d'auteur (qui a bien une durée dans les pays avec Copyright, comme avec le droit d'auteur).
Je me répète donc. Elles se basent sur un historique dans des pays différents, c'est tout. Mais dans les deux cas, c'est à propos des droits sur ses œuvres de l'esprit. C'est absolument la même chose.
Je conclurai en disant que je trouve absolument contre-productif de toujours croire qu'on a un super droit d'auteur en France, pas comme ces méchants avec le Copyright. Encore une fois, je ne suis pas sûr que c'était ce que tu disais, ce n'est pas clair mais ça en avait un peu l'allure. Si ce n'était pas ton propos, ça reste une chose importante à dire pour les autres car j'ai noté ce truc très franco-français de croire que le droit d'auteur français, il est tout beau tout propre, contrairement au méchant copyright américain. Un argument très courant, c'est aussi de dire «bah d'ailleurs regarde, y a le mot "auteur" dedans, ça veut tout dire» 🙄; oui c'est un peu comme dire que les caméras de
surveillanceeuh… protection, c'est vraiment pour protéger (novlangue?)!La vérité, c'est qu'on a un droit d'auteur très fort en France, car historiquement commencé tôt, avec de gros lobbys et pas mal d'organisations (notamment les organismes de gestion de droits font leur beurre sur le droit d'auteur et font tout pour qu'il soit le moins juste possible, car cela engraisse davantage les intermédiaires, c'est-à-dire eux-même) pour le défendre et surtout répandre de fausses idées (je pense que toutes ces images sur le droit d'auteur vs copyright viennent de là; je reçois moi même régulièrement des courriers très orientés de ces organismes qui font clairement du lobbying auprès des créateurs d'œuvres de l'esprit ou de détenteurs de droits voisins). À chaque fois qu'y a des tentatives d'améliorations dans le bon sens, que ce soit en France ou en Europe, les députés français sont parmi les premiers à monter au créneau pour tout faire capoter (cf. encore le rapport Reda où les députés français étaient parmi les principaux adversaires). Il n'y a pas de quoi être fier.
Je finirai en parlant d'un texte de Stallman qui parle du copyright US. Il explique notamment qu'originellement le copyright fut créé en faveur non des auteurs (encore moins des éditeurs), mais des gens qui reçoivent (lire, écouter, utiliser, etc.) parce qu'il est important que les sciences et l'art soient promus (c'est à dire qu'on veut répandre la connaissance). Le copyright n'était donc qu'une autorisation à exclusivité, pour durée temporaire, pour permettre aux auteurs de vivre, tout en prenant en compte que cela ne doit pas empêcher à l'art de se répandre. En gros, c'est une super belle origine (et bien plus belle que celle du droit d'auteur selon moi).
Mais bon, plutôt que faire mes propres paraphrases, voici les citations que donne aussi Stallman:
La constitution des États-Unis (Article 1 - section 8):
La cour suprême (je rappelle qu'en Common Law, la jurisprudence fait office de loi, donc une décision de cour suprême est particulièrement importante):
Donc en gros: on est conscient que ces créateurs doivent en vivre (d'où le copyright), mais il ne faut pas oublier qu'au final, on œuvre dans l'intérêt du public.
Voilà pour finir, histoire de rompre une fois pour toute (espérons) que Le copyright serait pire que le droit d'auteur, voire carrêment qu'il aurait des bases purement pécuniaires (c'était l'inverse, comme prouvé ici!), parce que ce seraient de vils capitalistes, blablabla.
Notons enfin que je ne suis pas là pour défendre le copyright. Droit d'auteur tout comme copyright sont juste tout aussi mauvais de nos jours pour moi. Je ne fais qu'essayer de rétablir quelques faits pour ceux qui veulent absolument (pourquoi?) vouloir y faire une différence fondamentale, voire ceux qui vont souvent essayer de donner une meilleure aura à l'un en pourrissant l'autre (c'est — je pense — d'ailleurs la raison principale de ces images, et propager ces on-dit ne fait que faire le jeu des lobbys car cela permet de ne pas faire le ménage devant sa porte parce qu'on est occupé à regarder par la fenêtre du voisin).
Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]
[^] # Re: Mauvais exemple
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal JS dans linuxfr ?. Évalué à 6.
La dépréciation de SMIL n'a pas fait long feu et a été annulée par Google. J'en parlais déjà dans un article linuxfr en 2016, comme quoi les rumeurs ont la vie dure et la moindre action un peu médiatisée peut porter sérieusement atteinte à la réputation d'un projet.
Donc non SMIL n'est pas dépréciée et a un fort support par tous les navigateurs majeurs de nos jours (c'est d'ailleurs marrant, car lors du retour de SMIL chez Google en 2016, les ingénieurs justifiaient leur vision surtout par la faible prise en charge; cet argument est clairement non recevable de nos jours).
Je ne suis pas toutes les évolutions en détails, donc je ne suis pas sûr si c'est toujours le cas, mais globalement le problème majeur avec les alternatives (du type animation par CSS) était qu'il n'était pas possible de faire tout ce qu'on pouvait faire avec CSS comparé à ce que SMIL proposait. Ceux qui essayaient donc de mettre CSS en avant le faisait en proposant une alternative moins performante, et par conséquent n'étaient finalement probablement pas eux-même des utilisateurs.
Personnellement j'apprécie surtout l'animation en SMIL pour les cas où je considère l'animation comme faisant partie intégrante de l'image. C'est par exemple le cas de notre petite animation 404 du site GIMP. C'est vraiment une petite animation auto-contenue. Elle ne réagit pas à des évènements particulier ou à une intéraction du visiteur. Elle joue quand on ouvre la page, c'est tout.
Et donc on peut télécharger cette animation en un fichier
.svg
unique que l'on peut ainsi rejouer en local par exemple. L'extension SMIL fait partie intégrante du fichier (c'est du XML contenu dans le SVG même). Si l'animation avait été gérée dans un fichier CSS séparé, en téléchargeant le SVG, non seulement je risque d'avoir un contenu tout autre à ce que je m'attends (avec des bouts d'images statiques, probablement dans des positions étranges), mais en plus je n'aurais pas dû tout les informations de timing et de mouvement.J'apprécie donc que SMIL soit fait pour être intégré et qu'il permette d'avoir des animations tout en un. De la même façon que je pouvais télécharger un GIF animé, ou maintenant une animation WebP en un fichier, ou bien une vidéo, mon SVG est un seul fichier.
Note: on sait que CSS peut aussi être intégré dans le document XML, mais on sait aussi que ce n'est pas recommandé; CSS est vraiment destiné à la gestion du style d'un document dans un fichier séparé. Mais théoriquement, oui il est aussi possible d'intégrer le CSS pour faire une image vectorielle animée auto-contenue de cette manière. Je prends avance sur les possibles réponses qu'on pourrait me faire. Ahahah!
Je pense qu'il faut distinguer 2 types d'usage de SVG: SVG comme une image (ou image animée) et SVG comme un élément de markup.
Dans le premier cas, le SVG est son propre conteneur et n'intéragit pas vraiment avec le reste de la page. On peut d'ailleurs même l'utiliser dans une balise
<img>
et il n'y a alors aucune différence entre votre fichier SVG et toute image de type PNG ou JPEG (hormis que le SVG se redimensionnera sans perte de qualité). Pour un tel cas, je préfère clairement SMIL.Dans le second cas, le SVG est du markup, au même titre que HTML. D'ailleurs on peut même intégrer le markup SVG à l'intérieur de la page HTML plutôt que dans son propre fichier, au besoin. On peut par exemple imaginer vouloir utiliser du SVG pour des éléments de menu ou d'interface de la page en général. On peut aussi vouloir animer ces menus vectoriels avec des règles CSS en fonction des clics du visiteur. Dans ce cas, très clairement, cela doit être fait en CSS (je ne suis même pas sûr que ce soit faisable en SMIL d'ailleurs). Ce ne sont clairement pas des animations en tant qu'animation, mais des animations pour styler des éléments de contenu. On pourrait d'ailleurs imaginer retirer ce CSS sans casser la page, ou bien le changer pour un CSS personnel (ce que les gens sur linuxfr font pas mal!). Ne pas oublier une règle du CSS bien fait: le CSS est fait pour styler un contenu, pas pour être le contenu; donc le contenu doit être lisible et utilisable même sans CSS! C'est clairement le cas pour un CSS qui animerait des éléments d'interface, par exemple des fondus, juste pour faire joli par exemple (cette animation est totalement superflue et n'est pas utile en soi; le menu est juste une liste de liens qui doit pouvoir marcher sans joli design et sans animation).
Par contre dans le cas d'une animation dont le seul but est l'animation elle-même (comme dans notre page 404): retirer les règles de l'animation enlève tout intérêt au fichier.
Donc non SMIL est encore bien vivant, et a une très bonne prise en charge (entre SMIL et CSS animation, le seul navigateur qui prend en charge CSS animation et pas SMIL est apparemment IE, or le développement de IE est abandonné et même Microsoft en déconseille l'utilisation). Et j'espère bien que ça continuera ainsi. 😃
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[^] # Re: Mauvais exemple
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal JS dans linuxfr ?. Évalué à 4.
J'hésite: est-ce une blague de ta part ou bien tu n'as pas bien lu mon commentaire?… 😛
Bon au cas où, je tombe dans le piège quand même. Oui c'est normal, puisque comme je disais, c'est une animation en SVG visible seulement sur les pages en erreur 404 (a.k.a. liens morts). J'ai donc mis un lien vers une page qui n'existe pas exprès (note le nom de la page: https://www.gimp.org/jenesuispasla; j'aurais aussi bien pu donner: https://www.gimp.org/youplaboum) pour permettre aux gens de voir cette animation.
Donc sur gimp.org, quand vous ouvrez n'importe quelle page en 404, vous verrez un petit Wilber (mascotte/logo de GIMP) qui marche jusqu'au milieu de page, et essaie d'ouvrir l'en-tête mais n'y parvient pas, et est alors dépité. 😢
Ensuite peut-être ne vois-tu pas l'animation. Dans ce cas, je suppose que tu as un des rares navigateurs qui ne prend pas en charge les animations SMIL (c'est à dire soit Opera Mini, soit IE, les 2 seuls qui ne savent pas lire les SVGs animés en SMIL à ce jour, du moins d'après les infos trouvées, ou une version pas à jour d'un autre navigateur).
Dernier cas: peut-être faisais-tu bien une blague et avais-tu bien compris que oui cette page est 404, et oui c'est normal, non c'était pas une erreur, car c'est bien ainsi qu'on peut voir notre SVG animé. 😃
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[^] # Re: Mauvais exemple
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal JS dans linuxfr ?. Évalué à 4.
Pas en Libre, malheureusement, aux dernières nouvelles. Nous avons fait cette animation "à la dure", c'est à dire que les dessins sont faits dans Inkscape, mais sont animés en éditant ensuite le SVG dans un éditeur de texte.
Bon ça fait quelques années, mais je n'ai entendu parler d'aucun logiciel libre qui ait ajouté la prise en charge du SVG animé depuis.
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[^] # Re: Mauvais exemple
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal JS dans linuxfr ?. Évalué à 6.
SVG permet de faire des animations sans recourir à des scripts et notamment sans JavaScript.
Voir par exemple la page 404 que le projet ZeMarmot a contribué à GIMP y a des années déjà : https://www.gimp.org/jenesuispasla
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[^] # Re: OpenCL et Driver libre ?
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au message N'utiliser une carte graphique que sous Blender.. Évalué à 2.
Quelqu'un a suggéré de demander sur des forums Blender. Je ne peux que réitérer la proposition.
Le "pro NVIDIA" était vrai y a quelques années. Mais depuis ils ont pas mal bossé avec AMD (et Intel aussi) et la situation s'est beaucoup améliorée.
Pour le coup d'utiliser la carte pour affichage seulement lorsque tu utilises Blender, je sais pas si c'est possible (mais pourquoi pas après tout! Les écrans ont plusieurs entrées. Pourquoi ne pourrait on pas logiciellement décider laquelle est active à un moment donné?). Mais ça ne t'empêche pas au moins de l'utiliser juste pour le rendu déjà ce qui est un énorme gain de temps et évite qu'elle soit constamment bruyante. C'est entièrement configurable dans les préférences.
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[^] # Re: Est ce qu'ils ont discuté avec l'équipe ?
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au lien fork de GIMP, cachez moi cette licence. Évalué à 10.
Sommaire
officielleofficieuse de l'équipe GIMP (bis repetita)Alors l'histoire complète:
Le nom
Déjà, en quoi le mot "GIMP" cause-t-il problème? Y a deux trucs:
Une Insulte?
Ça peut vouloir dire "boiteux" en anglais. C'était ça le problème initial des gens derrière Glimpse (même s'ils se sont raccrochés aussi au second problème ensuite). A priori, même chez les anglophones natifs, ce problème est assez controversé car cette "insulte" serait considérée plutôt datée et quasi inusitée de nos jours. En tous cas, c'est ce qui ressort du fait que beaucoup de gens d'origine UK ou US disent régulièrement sur des forums anglophones (genre reddit) qu'ils avaient jamais entendu cette insulte de leur vie bien qu'étant natifs et que pour eux, "gimp" ne leur évoquait jamais que le logiciel.
L'une des bases de l'argumentaire est donc que ce serait un terme insultant pour les handicapés (le terme exact qui fut employé est "ableist insult", ce qui se traduirait apparemment en "insulte validiste"; on apprend de nouveaux mots tous les jours!), ainsi qu'une insulte de cours d'école. Pour le second point, je ne sais pas, mais pour le premier, on a régulièrement des gens qui répondent être eux-même handicapés et n'avoir aucun problème avec le mot "gimp" ou le fait que GIMP soit appelé ainsi. Par exemple c'est le commentaire le plus plussé sous cette vidéo. Ou encore dans le rapport de bug qui a tout débuté (j'en reparlerai plus tard), un des développeurs de GIMP (qui est surtout un des développeurs principaux de Darktable, mais qui fait aussi des patchs réguliers à GIMP et traînent beaucoup sur notre salon IRC, etc.) a lui même annoncé être un boiteux (pour info: c'est vrai, vous pouvez confirmer par exemple si vous venez à un Libre Graphics Meeting) et ne pas avoir de problème non plus avec ce nom.
Une référence de film
Le second problème, qui n'était absolument pas mentionné dans le problème originel (il est possible que cette personne ne connaissait pas ce problème; il m'a fallu des années pour le découvrir moi-même, même en contribuant à GIMP), et qui pourtant est pour moi plus problématique est l'utilisation du terme dans les milieux sado-maso. On appelle souvent les costumes entièrement en cuir des costumes de "gimp". Une recherche marrante dans un moteur de recherche serait donc "gimp mask" (les masques de calques étant des termes courants en graphisme numérique).
Ce terme vient en fait de Pulp Fiction. Pour ceux qui l'ont vu, il y a ce personnage qui vit dans un coffre dans la cave d'une boutique, entièrement vêtu de cuir, et qui s'appelle "the Gimp". La phrase la plus célèbre en rapport avec ce personnage est "Bring out the Gimp" (cf. la scène (⚠️ NSFW ⚠️)). Pour la petite histoire, d'après des interviews des créateurs originels, le nom du programme vient bien de ce personnage de Pulp Fiction, car c'était le film à la mode de l'époque (sorti la même année que GIMP). Donc déjà il faut bien noter que ce terme ne vient pas d'une pratique sado-maso. Le nom du costume sado-maso de même que celui de ce programme viennent simplement du nom d'un personnage d'un film de cinéma. Ils ont la même origine, l'un ne vient pas de l'autre.
Mais oui, clairement cela a lancé un nouveau terme dans ce milieu particulier.
La position officielle de l'équipe GIMP
Il y a plusieurs points:
Notoriété existante du nom
Le premier point — le plus important — est que le logiciel est vraiment vraiment connu sous ce nom. On parle de millions d'utilisateurs. On n'a pas vraiment de stats, mais par exemple à l'époque où le binaire Windows était distribué sur Sourceforge, on avait apparemment entre 4 et 7 millions de téléchargements par version pour Windows. C'était à l'époque 2.8. Avec la sortie de 2.10 et les énormes efforts faits depuis, c'est probablement bien plus maintenant.
Je sais que Flatpak à lui seul a presque 100.000 téléchargements unique pour la dernière version, en notant que Flatpak est un pouillième des téléchargements Linux, qui sont eux même un pouillième des téléchargements totaux.
Tout ça pour dire que changer de nom, ce n'est pas rien. Ça ne se fait pas sur un coup de tête. Beaucoup de grosses entreprises avec des moyens formidables se sont cassés les dents dans du rebranding. Et dans tous les cas, cela demande un gros engagement "marketing" sur plusieurs mois, voire années. Or on n'a clairement pas ces moyens chez GIMP en terme de nombre de contributeurs ou d'argent à dépenser.
Personnellement je pense qu'on devrait au moins implémenter un système de vérification de version (pas de mise-à-jour automatique, mais au moins une vérification sur internet qui avertit quand on utilise pas la dernière version avec un lien à cliquer pour mettre à jour). Cette vérification serait bien sûr désactivable et surtout même avec option de compilation (car inutile pour les binaires installés par systèmes avec mise-à-jour, typiquement les distribs Linux). Cela permettrait aux gens qui mettent à jour très irrégulièrement les logiciels de retrouver un GIMP qui aurait changé de nom même des années après.
Hormis ce type de système, ou même plus, changer de nom serait totalement irresponsable envers les gens qui se retrouverait avec un logiciel non à jour et sans possibilité de trouver de la doc.
Le nom complet: GNU Image Manipulation Program
Le second point est que le nom n'est pas "gimp", ou "Gimp", mais bien "GIMP": il s'agit d'un acronyme et vous êtes libres d'utiliser le vrai nom pour ne pas à avoir à prononcer GIMP: GNU Image Manipulation Program.
Notons aussi qu'il n'y a pas d'article devant depuis GIMP 2.4, soit depuis 12 ans maintenant. Ce n'est donc pas "The GIMP" comme on le lit parfois mais bien "GIMP" tout court (je ne sais pas pourquoi l'article a été retiré mais je me dis que c'était peut-être justement pour s'éloigner de l'historique Pulp Fiction? Je n'étais pas là à l'époque…).
Ensuite bien sûr que "GIMP" est écrit ici et là, mais il est alors clair que ce n'est pas une insulte, ni rien du genre. C'est un acronyme.
Une évolution dans le bon sens
On dit aussi souvent que si vous faites une recherche web "gimp", vous ne tombez que sur des résultats en rapport avec le logiciel en première page (essayez! Me croyez pas sur parole). Ça ne parle pas de handicap, ni de sado-masochisme. Déjà cela rejoint le problème de la notoriété du logiciel que l'on casserait avec un rebranding mais ça veut aussi dire que notre logiciel a fait complètement dévié le sens premier de ce mot, qui était peut-être en effet insultant dans un sens plus ancien. De nos jours, parler de GIMP, même parmi des anglophones natifs, la plupart des gens pensent au logiciel. Beaucoup de gens disent donc qu'on a redéfini ce mot en lui donnant une connotation positive, et c'est une très bonne chose.
L'idée serait donc de se battre contre les mauvais usages d'un mot, non en donnant du poids aux sens négatifs du terme, ce qui donne surtout du pouvoir à ces mauvais usages, mais bien en les réutilisant dans des sens positifs. Beaucoup pensent donc que c'est quelque chose à encourager et par conséquent affirment qu'un renommage ne serait pas forcément une bonne idée.
Les autres arguments
Y a plein d'autres arguments contre l'idée du changement de nom. Déjà, comme je le disais, beaucoup de natifs eux-même affirment ne jamais avoir entendu cette insulte qui serait vraiment datée, et clairement dès que le sujet est abordé, il y a des gens dans tous les sens (on peut vraiment pas parler d'unanimité). On n'a aucune stats en vrai de l'usage de ce terme dans son sens insultant. Là on changerait donc un nom qui a 24 ans d'ancienneté, basé sur les dires de quelques personnes sans preuve concrète.
Ensuite y a la problématique du langage. Tout le monde n'est pas natif-anglais! Or même en parlant très bien anglais, la plupart des gens à travers le monde n'ont aucune idée des sens secondaires de "gimp", aiment le logiciel et le nom, et se demandent donc pourquoi ils devraient le changer pour satisfaire des anglophones.
D'ailleurs qui peut réellement prétendre faire un nom qui n'est offensant dans aucun langage du monde (par exemple certaines personnes relevaient que "dust" veut dire "idiot" en norvégien apparemment)? Ah! On me souffle dans l'oreillette que Glimpse a cette prétention. Je cite leur FAQ:
Alors soit ces gens sont de véritables génies méconnus, soit ce sont de fieffés menteurs. Tous les langages du monde? Sérieusement?
Y a aussi le fait que l'un des arguments principaux (en fait à la base, le seul argument) du problème était que ce terme offenserait les handicapés. Or à ce jour, je ne crois pas avoir vu (mais je suis loin de suivre tous les forums de près) le moindre handicapé confirmant cette affirmation. Par contre on a vu l'inverse. D'ailleurs même dans le rapport de bug d'origine, je citais le contributeur qui a pris part et répondait directement à une question "Are the developers members of the community who are called gimps? pour dire ben oui, au moins un l'est. Sa réponse est resté sans suite (mais avec quelques downvotes des gens qui n'aimaient pas qu'un contributeur puisse être handicapé apparemment! Un peu le monde à l'envers quand on nous accuse ainsi d'être insultant envers les handicapés). Donc à ce jour, il n'y a pas vraiment de preuve sûre que ce serait vraiment considéré comme un terme insultant par les handicapés.
Anecdote supplémentaire: un journaliste a fait un article sur ce fork (on notera que l'auteur est américain, né aux US et qu'il dit aussi qu'il ne connaissait pas non plus le sens péjoratif de "gimp" avant de tomber sur ce fork) a trouvé un projet d'une compagnie de danse américaine avec 4 danseurs handicappés et appelé "The Gimp project". Il soulève donc encore une fois que ce terme ne semble pas utilisé péjorativement ou mal pris par tous les handicapés en tous cas. Là encore une fois, on parle de plusieurs cas de natifs de la langue anglaise.
On notera aussi que ces personnes (du fork) affirment que les gens dans l'administration ou les universités/écoles américaines ne veulent pas utiliser GIMP à cause du nom. D'une part, on sait que c'est faux en règle générale. On a parfois des retours de gens qui l'utilisent en école américaine. On sait même que la NASA utilise (de temps en temps, y a des tweets ou similaire, souvent avec des cartes de satellites ou autre, et parfois ils citent GIMP). On sait aussi que certaines entreprises américaines proposent GIMP dans leur bibliothèque de logiciels autorisés/téléchargeable par le personnel (je me souviens d'au moins un retour à ce sujet qui nous disait que ce logiciel ne posait aucun problème pour leur entreprise US et qu'il était installable officiellement).
Ensuite oui, peut-être que certaines écoles/administrations refusent. Ceci dit, plusieurs fois quand une telle affirmation a été faite, on a demandé si la personne pouvait nous faire parvenir un document expliquant un refus par rapport au nom (et pas une autre raison), etc. À ce jour, on n'a jamais eu de retour. J'aimerais vraiment connaître le détail de ces histoires, pas du "et si", ni du "on m'a refusé, c'est forcément à cause du nom".
Je noterai enfin qu'en France par exemple, il n'y a aucun problème de ce côté là. Aryeom a enseigné GIMP à l'université (publique) en 2018-2019, et elle va redonner un cursus en 2019-2020. Elle a aussi fait un séminaire GIMP et animation au CNRS. Mais bon là c'est juste l'argument du langage: le fait que "GIMP" ne pose aucun problème en français. Mais c'est toujours un argument important car il n'y a pas que l'anglais dans le monde (certains semblent l'oublier).
La position
officielleofficieuse de l'équipe GIMP (bis repetita)En plus des points plus hauts, qui sont ceux de la FAQ de GIMP, il y a en fait d'autres choses, qui ne sont pas écrites dans la FAQ mais qui sont discutées sur IRC.
À ce jour, et pour autant qu'on le sache, personne n'est absolument contre un renommage. Je l'ai dit plus haut: ce n'est juste pas un truc à faire à la légère. C'est le principal problème. On se lève pas un matin en se disant "tiens, si je renommais GIMP"? Les gens derrière ce fork n'ont clairement aucune idée des implications et du travail derrière la maintenance d'un logiciel si complexe, et surtout des responsabilités qui viennent avec. Ben oui, on s'est créé des obligations! Même si on le fait pour nous et pour s'amuser, on est aussi conscient qu'on doit faire les choses avec un minimum de compatibilité et de respect des gens. Que ce soit ne pas casser une interface de programmation (pour les plug-ins) entre versions mineures et sans prévenir (des années en avance avec des avertissements de dépréciation à la compilation ou à l'exécution!), ne pas retirer des fonctionnalités même si on ne les utilise pas nous-même, ou autre chose, on fait vraiment attention.
Là pour le nom, je le disais plus haut, on ne perd pas juste la notoriété du nom, mais on fait se perdre les gens! Les gens qui chercheraient sur internet et ne retrouveraient plus GIMP (car il aurait changé de nom, et peu suivent les nouvelles des logiciels au quotidien), les gens qui ne peuvent plus mettre à jour et se retrouvent avec des failles dans une vieille version (car ils ne savent pas qu'il y a eu renommage ni où trouver le logiciel renommé), les gens qui cherchent de la doc et ne trouveraient plus 2 décennies de documentation et de livres publiés dans le commerce car ils ne sauraient pas que le logiciel X s'appelait GIMP juste quelques années auparavant. Etc.
Donc revenons à ce que je disais: personne n'est contre un renommage et on en a discuté plus d'une fois (et ce, bien avant ce rapport de bug qui a provoqué ce fork). À ce jour, notre idée favorite serait de fournir 2 versions de GIMP: GIMP et un autre nom (possiblement "GNU imp", qui pourrait se traduire par le lutin GNU et permettrait un bon jeu de lettres en gardant finalement la même base de lettres, mais sans jamais écrire "GIMP" seul). Peut-être même avec un seul installeur qui offrirait le choix des versions (nom originel ou nom "pour toute la famille/l'entreprise").
L'un des contributeurs a même essayé de faire un petit preuve-de-concept pour du renommage qui serait capable de renommer même les chaînes de caractère traduisible sans faire double de travail pour les traducteurs.
Voilà, c'est donc à quel point on n'est absolument pas hostile à une solution qui pourrait satisfaire tout le monde, bien au contraire. On est conscient du passif historique du nom (qui nous a été légué, on le rappelle) et même si on doute que la situation soit aussi horrible que ce que ces personnes affirment (GIMP est aussi beaucoup utilisé au Royaume Uni, aux US et dans tous les autres pays anglophones), on n'est pas contre une évolution. Mais ça doit être bien fait. Et ça prend du temps.
Mais alors pourquoi ces gens ont-ils forkés?
Le fork
Je vais donc raconter comment s'est passé le fork! Une personne a donc ouvert un rapport de bug (en fait en écrivant ça, je me suis rendu compte que le rapport a été rendu non visible par un admin GNOME, donc hormis ceux avec un compte GNOME, vous ne pourrez pas le lire malheureusement) pour changer le nom tard en soirée (soirée pour l'Europe de l'ouest du moins, ce qui est le fuseau horaire des principaux contributeurs de GIMP, dont moi; ce qui n'est pas un problème en soi… sauf que…), et en même temps a posté le lien sur plusieurs des gros sites de discussions (Hacker News, cross-posté sur plusieurs forums Reddit, dont le Linux, d'autres sites dont j'ai aucune idée, et surtout certains réseaux sociaux, etc. Apparemment on a été très attaqué sur la "communauté" Mastodon, paraît-il; d'ailleurs je me préparais justement à installer un serveur Mastodon pour notre association et j'ai mis en pause suite à cela, car j'ai pris peur de nous jeter dans la gueule du loup; ça m'a pas donné envie quoi 😕), clairement donc avec l'optique de rameuter des gens pour faire du forcing (enfin j'ai du mal à voir une autre raison à faire quelque chose comme ça).
Au final, le lendemain, au réveil, j'ai découvert un nouveau rapport de bug avec… 140 messages écrits dans la nuit (le rapport s'est arrêté à 187 messages quand un des admins de GNOME a décidé de fermer les commentaires, sans compter 5 messages dans un second rapport identique que quelqu'un a cru bon de faire pour appuyer la demande)! En plus comme j'ai configuré pour recevoir tout en email, imaginez ma belle boîte aux lettres électronique envahie ce matin là de 140 emails avant même mon premier café. Notons aussi qu'on ne parle pas de centaines de personnes, hein. D'un rapide coup d'œil, je dirais qu'il doit y avoir eu 10 personnes au plus qui ont participé et ont écrit tous ces messages.
Dans cette cohue, j'ai choisi de ne même pas participer. C'est un peu comme si y avait une manif de gens violents devant votre porte, criant tous en même temps des choses diverses et inintelligibles, pas forcément nombreux mais bruyants, et en tous cas, ça ferait suffisamment peur pour que votre première réaction ne soit sûrement pas de vous dire: je vais aller dehors et me mettre au milieu de la meute pour discuter calmement avec ces gens qui vont bien sûr répondre posément à mes arguments construits.
Non, Mitch, notre mainteneur, a eu la seule réaction possible dans une telle situation: il a fermé le rapport comme il aurait fermé sa porte à clé si des gens criaient devant sa porte. Franchement, même si on était 100% pour le changement de nom, y a pas d'autre chose à faire dans ce cas.
Notons qu'il n'y a eu aucune autre réaction d'aucun autre développeur (sauf Tobias qui a déclaré être lui-même boiteux, comme expliqué plus haut).
Néanmoins les gens s'emballent sur les méchants développeurs de GIMP. Puis au final, certains ont fait le fork. Ok pourquoi pas!
En tous les cas, c'est un début assez triste pour un logiciel qui veut se placer dans une optique "inclusive". Parce que ce qu'ils ont fait, si ce n'est pas considéré comme du harcèlement (187 messages en moins de 24h par une poignée de personnes, forçant au final un admin GNOME à intervenir), je me demande ce qui l'est.
Honnêtement j'ai même beaucoup hésité à écrire ce commentaire ici car ces gens ont montré ne vraiment pas être civil et clairement faire du ciblage de gens à attaquer. Et j'aimerais pas devenir une telle cible. Le harcèlement peut vraiment faire des ravages dans les contributeurs de logiciels libres et j'aimerais vraiment éviter en être victime.
Pour info, aucun des "développeurs" du fork n'a jamais contribué la moindre ligne de code à GIMP (à notre connaissance). Ce sont des parfaits inconnus jusqu'à ce jour, bien que certains étaient des contributeurs à d'autres projets GNOME a priori.
Par contre ils aiment bien dire partout qu'on est des gros méchants qui ne respectons pas les handicapés (y en a même qui ont annoncé vouloir reporter GIMP comme ne respectant pas le Code of Conduct de GNOME de par son nom insultant pour nous chasser de la plateforme; et après on nous parle d'inclusion…), et aussi que notre code est mauvais (ça je l'ai pas trop vu moi-même, il paraît que c'est les choses qui se disent dans leur canal de discussion; j'ai pas poussé le vice jusqu'à m'y connecter moi-même!). D'ailleurs ils disent dans leur fork qu'ils vont changer l'interface pour enfin implémenter des fonctionnalités beaucoup demandés, comme si c'était pas ce qu'on fait déjà au quotidien ou qu'on aurait refusé (pour info, on n'a jamais refusé de code de qualité pour aucune fonctionnalité; on a même intégré pas mal de code problématique en passant énormément de temps à corriger quand l'idée est bonne; quant à implémenter nous-même: on n'est pas des esclaves et on peut avoir nos propres priorités; ne pas implémenter quelque chose ne veut pas dire être contre, ni même qu'on ne l'implémenterait pas un jour; juste on ne l'implémente pas maintenant parce qu'on implémente autre chose qui nous botte plus d'abord).
Je rappelle qu'on est parfaitement conscient de plein de choses à améliorer et ça fait pas mal d'années qu'on fait que ça (améliorer). On a même un wiki officiel où on note pas mal de résultats de discussions, de spécifications, etc. au sujet du redesign progressif du logiciel. D'ailleurs ces gens en sont conscients et connaissent ce wiki, mais ils continuent à faire comme si on ne veut rien améliorer.
Mais bon soit, ils veulent parler technique! Ben techniquement, le fork ne nous impressionne pas. Je compte 8 commits en août, et c'est essentiellement des changements mineurs, genre README, ou mettre les dépendances en submodule (ils connaissent pas
pkg-config
?). Pour comparaison sur GIMP master: 499 commits, 989 files changed, 111265 insertions(+), 71558 deletions(-) si mon git-fu est correct; et je parle de trucs super cool genre une méga-amélioration de l'API des plug-ins, la prise en charge de Python 3, JavaScript, Lua pour les plug-ins, et du travail en cours pour l'agrandissement automatique de calques, voire à terme des calques infinis. Ça ce sont les trucs principaux qui furent en chantier ce mois-ci chez GIMP, plus les machins en branche, genre l'animation comme fonctionnalité de base du logiciel.En gros ils ont l'air d'avoir du mal avec le code (et c'est normal, ça fait 7 ans, et je découvre toujours des choses!).
Alors si on regarde leurs rapports de bug, on voit qu'ils ont changé leur plan: ils ont décidé qu'ils allaient faire leur propre GUI dans un langage de script (en cours de choix) en parallèle à leur modification de GIMP. Uhuh. 🙄
Donc l'idée c'est que le code est trop compliqué pour eux (ce qui veut dire qu'il est mauvais, bien sûr!) et donc on se donne encore plus de travail!
Par contre, en parallèle, ils ont déjà créé un site web, et surtout une page Patreon. Je parle du jour même du fork. Leur première action, avant même d'avoir quoi que ce soit à montrer, c'est de demander des sous! J'oserais qualifier cela d'indécent.
J'adore aussi que dans leurs news régulières, ils arrêtent pas de dire qu'ils avancent énormément. Non parce que soyons sérieux, n'importe qui qui sait lire un log de développement peut voir qu'il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent (genre apparemment ils ont changé le thème par défaut, des trucs du genre). Et ils vont régulièrement sur les sites de news pour faire parler d'eux. En marketing, ils sont forts. Ça oui.
Mais personnellement pour moi, ils ont cumulé tout ce qu'il ne faut pas faire dans un rapport de bug, et tous les comportements à ne surtout pas avoir en société pour un travail commun agréable. Si on devait faire un livre sur "Comment contribuer à un logiciel libre", leur action pourrait être cité comme la liste de tout ce qu'il ne faut surtout pas faire.
D'ailleurs le jour où on fera finalement le renommage (ou la solution intermédiaire pour mettre tout le monde content), je refuserai d'avoir affaire à eux s'ils veulent essayer de faire comme s'ils en étaient l'origine (ce qui n'est pas le cas, soyons clair). Je ne fais pas du libre pour avoir du drame et ne veut pas travailler avec des personnes si malveillantes.
Voilà, c'est mon avis, et un peu celui de tous les dévs de GIMP, je pense.
Non. Ils sont venus, ont gueulés, nous ont pas laissé en placer une (c'était impossible dans ce type de conditions, comme dit plus haut), puis sont repartis tout heureux d'avoir pu prouver à quel point on est des méchants qui aiment insulter les handicapés.
Il n'y a absolument pas à s'inquiéter de ce point de vue là. Comme je l'ai dit précédemment, absolument aucune de ces personnes n'avait jamais contribué à GIMP, et je doute qu'ils le fassent jamais, même après un renommage officiel. Et comme j'ai dit, je suis pas sûr de vouloir avoir affaire à eux (en vrai, je suis un peu plus raisonnable que ça — j'exagère exprès — bien sûr que je regarderai un patch s'il est intéressant, mais j'attends d'eux qu'ils ne soient plus aussi violents si ce jour arrive).
Pour info, on a rien contre les forks. En soi, un fork n'est pas forcément mauvais. On a déjà essayé d'inviter les créateurs de certains forks. Par exemple, j'ai personnellement fait une invitation officielle au créateur de GIMP-painter pour venir discuter à Libre Graphics Meeting; ça inclue défraiement du transport d'où que cette personne soit dans le monde, ainsi que du logement pour 10 jours, ce qui permet aussi de faire un peu de tourisme, et même une bonne partie des repas étaient payés. Malheureusement cette personne n'a pas répondu. Un fork intéressant, idéalement on aimerait bien sûr que la personne derrière nous rejoigne et qu'on fasse un super logiciel ensemble, mais on est pas du tout contre dans l'absolu si cette personne préfère continuer dans son coin. Toutes nos invitations sont sans obligation (bien sûr, on invite en espérant pouvoir discuter, trouver une entente et pouvoir travailler ensemble, mais y a pas de contrat "si tu acceptes l'invitation, tu dois faire ci ou ça", c'est juste basé sur l'espoir d'avoir un bon feeling en se rencontrant).
De manière générale, chez GIMP, on a une vision assez communautaire du logiciel. Par exemple, on considère n'avoir aucun concurrent tout simplement car on n'est pas dans une telle logique de "concurrence". Ainsi on invite aussi régulièrement (ce qui inclue les défraiements) des développeurs darktable, ou même des contributeurs GNOME qui font des trucs cools autour du graphisme sous Linux, et cette année, on a invité le mainteneur actuel de MyPaint car il fait vraiment des trucs cools et on veut vraiment l'encourager (notamment car MyPaint semble dans une situation peu stable dernièrement et ce serait vraiment dommage si ça s'arrêtait), ce qu'on refera sûrement d'ailleurs. Moi je pense que tous ces supers logiciels peuvent vivre ensemble et quand certains crachent sur les autres, ce sont ces choses qui m'attristent.
Ce fork en particulier par contre, "Glimpse", il a été hostile du début à la fin. Et leur communication (plus active que le développement) est entièrement basée sur "dire du mal de GIMP et de son équipe", tout en affirmant le contraire dans des communiqués (genre dans la FAQ encore une fois, ils affirment être "de bons citoyens du Logiciel Libre").
Pour nous aussi, mais surtout pour tout ce que j'ai dit jusque là. Ensuite je ne cherche pas à suivre particulièrement ce qu'ils font, mais c'est assez dur de ne pas suivre un peu, car ils font vraiment campagne à fond contre nous, donc on les voit un peu partout et forcément on se met à cliquer des liens. 😕
Film d'animation libre en CC by-sa/Art Libre, fait avec GIMP et autre logiciels libres: ZeMarmot [ http://film.zemarmot.net ]
[^] # Re: Ergonomie
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au message Choix tablette graphique. Évalué à 8. Dernière modification le 26 août 2019 à 15:33.
Tout à fait. Si vous passez ~ 8h par jour, 5 jours par semaine, le coup plié, à dessiner sur papier sur un bureau, les problèmes sont les mêmes.
En fait c'est le même problème que celui de travailler sur un ordinateur portable, sans écran externe (ou simplement être sans cesse sur son téléphone ou sa tablette). On a le cou sans cesse tordu et ça pèse sur la colonne vertébrale. C'est juste mauvais pour le corps.

L'image vient d'un des premiers résultats sur le problème sur site de nouvelle quelconque, avec droits à surgicaltechnology.com apparemment
Alors selon les personnes, on peut le faire pendant des années sans problème. Voire certains vont peut-être parvenir à bosser une vie entière à temps plein sur ordinateur portable sans aucun problème. Je ne sais pas. Mais cela reste à déconseiller et beaucoup ont des problèmes médicaux rapidement.
Ensuite on peut dessiner sur une table à dessin/d'architecte, c'est mieux mais cela reste peu optimal (on continue à s'incliner, moins mais tout de même).

Origine: Wikimedia Commons, CC BY-SA 3.0 par Thamizhpparithi Maari
Le chevalet est effectivement idéal car le dessin se retrouve presque vertical, à hauteur de visage, donc on peut enfin se tenir droit. Ensuite comme certains le note, ce n'est pas adapté à toutes les techniques, et implique de dessiner/peindre sur support solide (ou bien de rajouter un plan solide derrière le support souple — par exemple papier tenu sur planche de bois avec des pinces pour faire tenir).

Origine: Wikimedia Commons, domaine public par Mrs Scarborough.
À ce moment, un autre problème se pose: la main est constamment en l'air, et non posée sur un bureau. Imaginez devoir travailler en tapant sur un clavier en l'air => ça fatigue.
Ceci dit, Aryeom me dit qu'en peinture, il y a des techniques pour ne pas trop s’abîmer. Elle a appris (comme probablement toute personne ayant appris le dessin professionnellement) à utiliser le bras, et non le poignet (ce qui est l'origine de gros problèmes de santé, ce que les gens qui tapent beaucoup au clavier connaissent bien aussi), tout en gardant les épaules peu contractées. C'est fatigant et ça implique de se reposer sur les muscles du bras. Mais cela reste la meilleure position pour le dessin de longue haleine. Néanmoins Aryeom note aussi qu'il reste un gros problème spécifique au dessin sur tablette-écran et qu'on ne retrouve pas avec les supports physiques. Dans la technique suscitée, qui utilise le bras et non le poignet, on va garder le poignet droit (si on casse le poignet, ça n'a plus de sens) avec le pinceau ou crayon tenu en l'air (mine en haut, comme si on tenait un marteau; cette comparaison vient de moi! Ahahah). Ce n'est pas pour tous les dessins, mais par exemple pour dessiner les grandes lignes. Or cette technique n'est plus vraiment possible sur tablette où on dessine avec un stylo. Pour dessiner ainsi sans casser le poignet, c'est possible même avec des crayons car les dessinateurs les taillent en longueur (je déconseille de tailler vos stylets numériques 😛 qui sont quand même vendu ~100€ pour les modèles pro! 😱 Je déconne pas). Sur ce point, le dessin sur ordinateur a donc bien un vrai souci d'ergonomie pour la santé des peintres numériques, car on sollicite trop le poignet, malgré les techniques de dessin classiques enseignées depuis des siècles. C'est un retard sur le dessin physique.
Sinon pour revenir à notre cas en particulier, on a succombé à la tentation de la tablette écran. On n'avait jamais eu ça jusque là, et il nous fallait essayer, même si on savait que ce n'était pas idéal ergonomiquement, ce qu'on disait déjà dans des vieux commentaires ici. Bon on a pris directement une grosse tablette-écran (24") parce que je pense que ça réduit les risques, justement parce qu'il est possible de changer l'inclinaison de cette tablette bien plus facilement (donc on peut se retrouver dans une situation proche du chevalet). Les petites tablettes écrans sont probablement le pire, car elle sont toujours posées sur le bureau (avec éventuellement un petit angle), jamais en face de soi.
Malheureusement l'expérience n'est pas terrible, comme craint. Notamment le support écran de Wacom coûte une fortune mais est super pas ergonomique (ironie, ils l'ont appelé "Ergo stand") parce qu'il a bien une position haute et une position basse pour lesquelles on peut changer l'inclinaison, mais il manque une position intermédiaire.
On voit bien le problème sur cette photo, où Aryeom s'était résignée à la position basse avec forte inclinaison, ce qui reste une position de travail toujours courbée (on est plus dans la situation "table à dessin" que "chevalet"):

Origine: Compte Twitter de ZeMarmot
Depuis ils ont fait un nouveau support écran qui a l'air bien plus flexible. À essayer… si on avait les sous… 😞
Comme Aryeom a des soucis au dos/épaules et est allée voir le kiné plusieurs semaines à cause de cela, on a cherché des alternatives. Dernièrement elle semble être relativement satisfaite d'une nouvelle position où elle met l'écran en vertical (en fait c'est surtout qu'ainsi elle obtient une sorte de position intermédiaire, par contre elle perd en dimension horizontale):
Origine: Compte Twitter de ZeMarmot
Le kiné aussi lui dit que c'est une bien meilleure position.
En conclusion, il faut rappeler que ces métiers du dessin sont de toutes façons des métiers très contraignants pour le corps. C'est aussi le cas pour les métiers non numériques, sur papier, etc. Ensuite selon le métier exact, ce sera pire ou non. Certains seront plus ou moins statiques (ici, c'est complètement statique: elle doit être à son bureau). Aussi certains métiers de design vont demander des choses plus diverses (on dessine moins), mais en animation, hors les périodes de pré-prod (script, storyboard, etc.), on est surtout dans du dessin pur et dur à la chaîne.
Donc la conclusion, c'est probablement qu'y a pas de solution miracle, mais faut surtout essayer de trouver le meilleur compromis.
Notons que j'ai aussi remarqué, en regardant des photos de bureaux d'autres dessinateurs, que certains utilisent les tablettes-écrans, même grandes, à plat, comme si ce n'étaient pas des écrans, en regardant un second écran (ce qui pallie aussi au gros problèmes des tablettes écran de mauvaise qualité colorimétrique, ce qui est malheureusement souvent le cas). Cela permet de travailler droit, en posant sa main (moins fatigant donc, même si le problème du poignet se pose toujours beaucoup), et j'imagine que le fait que la tablette est aussi un écran est utile des fois, quand on veut dessiner des détails. Je ne sais pas, c'est une supposition. Je ne suis pas certain en fait à quel point c'est avantageux (ou simplement un luxe inutile) d'avoir une tablette-écran dans ce cas, et pourquoi ne pas simplement se limiter à une tablette normale.
Bien sûr le problème principal de ce choix ergonomique est le coût. Ces tablettes écran coûtent déjà une fortune. Les bons écrans graphiques pro coûtent aussi super chers. Sans compter qu'il faut alors un grand bureau pour mettre tout ça… 😓
P.S.: beaucoup de choses dites ici sont aussi valable, dans une plus ou moins grande mesure, à tous les métiers de bureau, et en particulier sur ordinateur. Les tendinites, les problèmes de main, de dos, de cou/épaule, etc. se retrouvent dans tous ces métiers.
P.S.: je me permets de rappeler que je ne fais que paraphraser/rapporter les connaissances et expériences d'Aryeom. Je ne suis pas dessinateur moi-même. Des erreurs peuvent éventuellement se glisser ici ou là même si je crois avoir plutôt bien réussi à rapporter les infos.
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[^] # Re: Quelles solutions ?
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse au lien Du choix des couleurs des résistances pour le matériel informatique, invisibles aux Daltoniens !. Évalué à 6.
Je suis d'accord que son article est pas très constructif.
Comme d'autres ont notés dans diverses réponses: ça n'existe pas! En tous cas, pas à ma connaissance.
Déjà parce que distinguer les couleurs, c'est pas facile (en général). Même chez les non-daltoniens! Que ce soit à cause de la lumière ambiante (ou éblouissante, ou au contraire trop faible, ou lumière fortement teintée, etc.), ou bien simplement par aptitude/entraînement ou simple différence entre chaque personne. Il m'arrive régulièrement de ne pas distinguer des différences entre certaines couleurs sans être daltonien.
Ensuite parce que même chez les daltoniens (ce qui a aussi été dit), y a plusieurs types de daltonisme. Wikipedia déjà m'en cite 7! Et ce sont des daltonismes vachement différents (je vais montrer plus bas).
Les "solutions" donc?
Utiliser la position dans les standards, comme le propose Benoît Sibaud plus haut, me semble en effet une très bonne idée. D'ailleurs c'est marrant mais dans d'autres pays, on utilise parfois d'autres couleurs pour les feux de circulations, voire on utilise les mêmes couleurs mais appelés différemment. Au Japon/Corée, le vert, ils disent souvent qu'il est bleu par exemple! Comme quoi, la couleur n'importe pas trop dans ce cas comparé à la position.
Ensuite (ce qui a aussi été dit, notamment par toi-même): utiliser les formes/dessins. C'est bien pour certaines choses, mais de même que pour les couleurs (même pour ceux avec vision "standard"), cela a ses limites, je trouve. Hormis si c'est pour reconnaître juste quelques cas différents.
Ou même tout simplement écrire! En toutes lettres, compréhensibles par tous (même les non-voyants si c'est dans un format parsable par une machine).
Enfin d'après moi, il n'est absolument pas gênant d'avoir des versions non-lisibles par un groupe à handicap, du moment qu'on a une alternative. Par exemple, le cas Arduino plus haut me semble totalement mauvais à partir du moment où:
On s'en fiche que c'est pas le cas ailleurs. C'est le cas ici, donc il n'y a aucun problème à cette image selon moi. On ne va pas s'arrêter de faire de jolis images aux jolies couleurs (voire aux couleurs réelles ici) parce que certains handicaps ne permettent pas de les voir idéalement! Du moment qu'il y a une alternative, c'est ok.
De même que les non-voyants ne nous demandent pas de ne plus faire d'images, simplement d'y ajouter un alt texte compréhensible, ou de ne plus faire de vidéos, mais d'avoir soit une audio adéquate (bon si c'est un documentaire par exemple, pour une fiction, c'est plus dur!), soit des sous-titres parsables.
De même que les sourds ne nous demandent pas d'arrêter les vidéos non plus, mais ils veulent des sous-titres (avec bruitages inclus si possible).
Etc. etc.
Il est donc important de considérer les daltoniens, mais pas en essayant d'adapter toute couleur à tous les daltonismes possibles (ce qui me paraît impossible), mais bien en ayant des alternatives.
Pour les codes couleurs des résistances, cela me paraît complexes, mais je pense que simplement écrire en toute lettre me paraîtrait l'alternative la plus simple et la plus infaillible (au moins aux daltoniens; pour les non-voyants, c'est encore autre chose). Ce serait écrit en petit, mais après tout, les électroniciens ici disent utiliser une loupe, ou tout simplement un ohmmètre (et rien qu'avec cet instrument, finalement qui s'intéresse aux codes couleurs?).
Enfin, si vraiment vous faites une image avec des couleurs que vous voulez absolument différenciables pour tous, tout logiciel d'imagerie a des outils pour simuler différents handicaps de couleur. GIMP et Scribus au moins le permettent (pour 3 des types de daltonisme: protanopie, deutéranopie et tritanopie; Scribus a aussi l'option "Full color blindness", je suis pas sûr, mais ça correspond peut-être à l'achromatopsie; tous ces mots savants venant de Wikipédia!).
Les résultats sont différents cependant entre Scribus et GIMP. Je ne sais pas vraiment qui a raison. En fait j'ai l'impression que Scribus implémente l'absence totale de certains récepteurs alors que GIMP implémente seulement une insensibilité partielle (ex: Protanopie vs. Protanomalie, cf. toujours Wikipédia).
Voilà à quoi ressemble le tableau des bandes couleurs de l'article avec les simulations de daltonisme de GIMP et Scribus:
La conclusion à tout cela est qu'il n'y a pas de réponse miracle et trop de différences entre les gens et les déficiences visuelles de base. Donc je doute qu'il ait de réponse magique "quelles couleurs choisir?"
Par contre, toujours avoir des versions alternatives qui reviennent aux bases, l'une des bases étant l'écriture selon moi, car cela peut se comprendre avec la plupart des handicaps si on a les outils adaptés (qu'on soit sourd, non-voyants, daltonien, etc. si c'est écrit dans un format standard, il doit y avoir moyen de vous faire passer l'info).
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[^] # Re: Comment assurer un mécénat de qualité ?
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse à la dépêche Appel à projet libre pour la campagne de mécénat 2019 de Code Lutin. Évalué à 3.
Ben non. S'il y a partage de copyright en GPL, personne ne peut changer la licence. Ça en reviendrait à avoir le droit de décider pour le travail d'autrui.
Cela n'est possible que si les changements des autres détenteurs de droits sont suffisamment petits pour ne pas être considérés comme une œuvre de l'esprit originale. En gros si les autres contributeurs ont juste contribué des corrections de bugs simples ou des changements vraiment triviaux. Donc ils pourraient ne pas être considérés co-auteurs par un juge.
Alternativement celui qui voudrait changer la licence devrait soit se débarrasser de fonctionnalités contenant du code d'autrui soit en réécrire l'implémentation.
C'est bien pour cela que les changements de licence sur les gros projets copyleft (GPL, etc.) sont si complexes (à dessein!) et la raison pour laquelle des organismes développant du Libre demandent parfois de signer des contrats de cession de droits d'auteur (pour pouvoir à tout moment relicensier, notamment pour des entreprises qui voudraient faire du double licence).
Personnellement je suis un des gros détenteurs de droits sur GIMP (même si c'est juste quelques pourcents en relatif, ça reste beaucoup en absolu) et j'ai absolument aucun droit d'en changer la licence. Même le mainteneur qui détient vraiment plus de droits après plus de 20 ans à développer GIMP ne pourrait relicensier. Et c'est bien!
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[^] # Re: .
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse à la dépêche GIMP 2.10.10 : « c’est dur de colorier ! ». Évalué à 8.
Tout à fait! Ma formulation était clairement un peu hasardeuse et cette phrase résume bien ce que j'entendais dans mon commentaire:
Le travail est techniquement le soutien au développement de G'MIC (qui est d'ailleurs aussi un logiciel Libre, et pas des moindres, rappelons le!) et c'est bien ce que je fais. Cela a simplement été fait de manière qu'on s'y retrouve tous, notamment moi aussi dans mes buts personnels (ZeMarmot et GIMP), mais "développer GIMP" n'est pas le but de mon poste en effet. C'est seulement un effet collatéral non négligeable. 🥳
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[^] # Re: Plusieurs questions
Posté par Jehan (site web personnel, Mastodon) . En réponse à la dépêche GNU Guix version Un‐Point‐Zéro. Évalué à 3.
Ok.
C'est un runtime GNOME. À ce jour, y a au moins 3 runtime majeurs: Freedesktop (assez simple avec peu de dépendances), KDE et GNOME (tous deux basés sur le runtime Freedesktop auquel ils ajoutent des dépendances assez classiques dans les logiciels KDE ou GNOME). Ils sont bien sûr défini quelque part:
Ensuite oui dans un runtime, y a très probablement plus que nécessaire. Ça part évidemment du principe qu'un runtime est utilisé par de multiples applications et permet au contraire de partager la charge (construction des dépendances, téléchargements, espace disque, maintenance et mises à jour, etc.). Mais bien entendu si GIMP est le seul flatpak installé, ça aura l'effet inverse (ça fait installer beaucoup inutilement).
Les mainteneurs de ces runtimes chez GNOME, KDE, etc.
C'est un cas particulier car GIMP utilise encore GTK+2. Il y a encore pas si longtemps, GTK+2 était inclus dans le runtime GNOME, et on avait pas besoin de le définir dans le manifest/compiler dans notre flatpak. Ça a changé avec la version 3.30 du runtime, où ils ont décidé de ne plus inclure la version 2. Ça a du sens si on considère que la plupart des logiciels n'utilise plus GTK+2 qui est vraiment en fin de vie, et donc ça sert à rien de l'avoir par défaut.
Dans le cas cité, oui, retirer GTK+2 du runtime a un prix. Dès que quelqu'un aura au moins 2 applications basés sur GTK+2, alors il y aura duplication. Je pense personnellement que les mainteneurs du runtime ont retiré GTK+2 un chouille trop tôt, car il y a encore plusieurs applications très répandues basées sur GTK+2 (ne serait-ce que GIMP, qui est tout de même le flatpak le plus téléchargé de tout le dépôt flathub).
Ensuite c'est toujours une décision difficile à évaluer: quand retirer une vieille dépendance pour essayer de pousser les développeurs d'application à se mettre à jour?
Mais dans le cas d'une dépendance qui est dans le runtime dont un flatpak dépend, il existe en une unique version pour tous les logiciels basés dessus.
Notre flatpak stable est ainsi un exemple typique d'un logiciel avec une longue histoire et un peu de dette technique. Ainsi on doit se taper en effet l'ajout de GTK+2 mais aussi d'autres technos liées, comme ibus-gtk2 ou webkitgtk (v2!), du Python 2 (et pygtk 2). Notre flatpak de développement est bien plus simple (GTK+3, Webkit récent, etc. dispos dans le runtime GNOME).
Pareil pour flatpak. Un runtime est constitué d'un ".Platform" et d'un ".Sdk". Le ".Sdk" comprend en addition les dépendances de compilation et n'est pas téléchargé par les gens qui n'ont que besoin d'exécuter.
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