Zatalyz a écrit 544 commentaires

  • # Gratiféria

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Cette année je donne. Évalué à 7.

    À voir si tu as des gratiféria vers chez toi, et peut-être que tu peux voir avec des gens pour en organiser si y'en a pas. Le principe est de se réunir et de donner. C'est un peu comme une brocante, mais sans échange d'argent.

    Au delà de ça, peut-être aussi expérimenter peu à peu un autre rapport aux cadeaux dans la famille. C'est un sujet complexe, tout extrémisme est malvenu, mais en prenant le temps de discuter avec tout le monde on trouve parfois un accord. J'avais ainsi des amis qui expérimentaient un nouveau truc chaque année (famille un peu atypique de base… mais faut aussi avouer que vu le nombre et les salaires il y avait une nécessité à ne pas devoir faire des tas de cadeaux à tout le monde). Il y a eu "une personne = un cadeau" : chacun tirait au sort le nom d'une autre personne, et était en charge de lui faire un cadeau. Pour bien faire, il est pas mal de se mettre d'accord sur un budget : environ 20€ par exemple. Ça évite que quelqu'un se retrouve avec un ordi et un autre avec une boite de chocolat : y'en a qui se sentent lésés ! Il y a aussi eu "on fabrique des trucs, on les emballent, on met des numéros dessus, et on fait une loterie". Là le plaisir était d'ouvrir pleins de petits cadeaux, tous ayant peu de valeur marchande (et le jeu était de mettre aussi des trucs kitsch dedans). Je ne me souviens pas des autres expérimentations, mais l'idée était là.

    C'est intéressant aussi d'interroger les gens sur leur rapport au matériel. J'ai des gens dans mon entourage qui se contrefichent complètement des cadeaux et des fêtes. Je sais que si je ne leur offre rien, ça leur va très bien ; c'est même le vrai cadeau, car au moins je ne les encombre pas. Bon, de mon côté j'ai un mal fou avec ça donc je triche en offrant un truc qui se mange… ça encombre pas longtemps. De mon côté j'aime beaucoup les cadeaux éphémères aussi : à manger, un poème, un peu de temps privilégié à faire quelque chose avec la personne… mais j'aime quand même bien qu'il y ai un "cadeau", je suis encore matérialiste ;)

    Enfin, pour les autres endroits où donner, certaines ressourceries sont vraiment bien. Oui, ok, les objets sont vendus… enfin celle à côté de chez moi, vu le prix c'est juste pour payer la location du lieu, ça va de quelques centimes à quelques euros.

    À noter aussi que quand on est pauvre, ne pas payer renvoie à son statut (et c'est pas un statut agréable à porter). Quand on a un RSA et qu'on paie un truc sur une brocante, à Emmaüs ou dans une ressourcerie, on peut se bercer de l'illusion que l'argent échangé est là pour aider autrui ; payer Emmaüs c'est aider plus pauvre que soi, en principe. Ça donne l'illusion qu'on a aussi le droit d'être intégré dans le vaste mouvement consommatoire. Ok, c'est un peu cynique dit comme ça, mais le jouet payé 1€ procure plus de satisfaction que celui qui est donné dans ce genre de cas, parce qu'on a l'impression d'avoir eu un peu de choix. Ça renvoie aussi à tout ce qui se passe symboliquement autour des échanges (qu'on soit d'accord avec les théories de Mauss ou pas, faut reconnaître que c'est pas simple). Donc… chercher des solutions qui sortent des échanges marchands, c'est sympa, mais si les seules solutions que tu as autour de toi utilisent les codes de la marchandisation, ce n'est pas forcément un problème, tant que les prix de reventes restent symboliques.

  • [^] # Re: Difficultés de lecture et découverte d'extension

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal S'acheter son logement avec le salaire d'un expert C++ (ou autre techno). Évalué à 3.

    Disons que le "neutre" masculin s'intériorise et se normalise à force de le pratiquer (comme l'inclusif le déconstruit et le rend moins fluide). J'ai un souvenir assez net de cette période de l'école où j'apprenais la grammaire et la conjugaison, et où ça m'énervait qu'à partir du moment où un masculin traînait dans les propositions, je devais, en tant que personne genrée au féminin, ne plus être visible. J'ai résolu ce conflit interne en me disant que je serais au masculin quand j'aurais besoin qu'on me voit et m'entende ; on ne peut pas dire que mes instituteurs aient compris la démarche au vu des corrections sur mes devoirs ! Je ne prétends pas faire partie de la norme, mais cette règle m'a vraiment fait souffrir, jusqu'à ce que j'arrive péniblement à l'intérioriser. Maintenant pour savoir si c'est le genre d'expérience minoritaire ou majoritaire, ça serait intéressant de faire une étude auprès des enfants entre 7 et 10 ans (quand ils en sont encore à intégrer ces règles), pour voir s'ils interprètent ça au masculin strict ou s'ils ont conscience de cette notion de neutre masculin. Et pour voir comment progresse l'idée que les femmes ne comptent pas et peuvent être invisibles sans que ça pose souci. Là dessus, il est évident que la règle de grammaire n'est pas la seule en cause, mais ça fait partie de tous ces petits signes qu'on reçoit, enfant, suivant qu'on aie été genré au féminin ou au masculin, et qui finissent par peser jusqu'à devenir normaux.

    C'est un peu ce que je ressens aussi quand je lis

    Moi, même si effectivement, avec un masculin neutre, j'ai parfois tendance à m'imaginer plutôt un homme qu'une femme, je « sais » en fonction du contexte, et de manière assez naturelle, si on parle strictement d'un homme ou si c'est neutre.

    J'interprète ça comme "il y a des rôles féminins, et des rôles masculins". Je vois bien que les "parents d'élèves" (neutre masculin) vont être compris comme "les mamans", tandis que "les bricoleurs" seront vu comme des hommes, que le "personnel d'entretien" ne sera pas imaginé avec la même proportion de genre que "les chercheurs".

    Le problème, c'est qu'il y a forcément des biais dans ces interprétations du langage. J'en ai à cause du genre dans lequel j'ai été éduquée, du milieu dans lequel j'ai grandi, et je sais que mes interlocuteurs en auront aussi suivant leur propre expérience de vie… Et il me semble que certains de ces biais partagés sont intéressants à remettre en question, surtout quand on a le beau rôle grâce à eux (et ça concerne les hommes comme les femmes : il y a des domaines où les femmes ont des privilèges par rapport aux hommes et c'est important de chercher à déconstruire ça aussi). Mais c'est forcément inconfortable, et il y a des moments où on a juste envie de ne pas se poser de questions, ce qui est compréhensible aussi.

  • # i2p, freenet, zeronet

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche HTTPS, Tor, VPN : de quoi est‐ce que ça protège exactement ?. Évalué à 4.

    Quelle est l'apport de I2p par rapport à Freenet ou Zeronet ? J'ai l'impression que les trois font un peu la même chose… Mais il doit y avoir une bonne raison à ne pas simplement avoir contribué au plus ancien protocole de ce genre.

  • [^] # Re: Difficultés de lecture et découverte d'extension

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal S'acheter son logement avec le salaire d'un expert C++ (ou autre techno). Évalué à 6.

    Merci pour le lien vers cet extension ! Et pour donner un avis un peu différent de ce qui est dit avant, je trouve que son ambition est plutôt sympa, permettant à chacun d'avoir le choix de lire suivant ce qui est le plus confortable (que ce soit pour des raisons de handicap, d'idéologie, de flemme…). Je trouve chouette de pouvoir donner le choix aux gens, alors même que je suis assignée femme, faisant partie d'une asso s'amusant avec le neutre féminin et d'une autre qui utilise régulièrement l'épicène et le point médian ; et moi-même suivant les textes, les moments, l'humeur et le sens du vent j'utilise les trois formes d'écriture. Je devrais donc être dans le groupe qui n'aime pas contre ce genre d'initiative, mais en fait, non, au contraire : je crois qu'on fait plus facilement évoluer les mentalités en permettant à chacun d'aller à son propre rythme, et en n'imaginant pas qu'il y a une seule façon de faire qui serait meilleure que les autres.

    Comme je commence un peu à me lasser des extrémistes de tout bords, fallait que je prenne le temps de faire un peu plus que pertinenter… Vraiment, merci d'avoir signalé cette extension, je la conseillerais avec plaisir à la prochaine personne qui me signalera ses galères sur un texte bourré de points médians. C'est dommage de ne pas pouvoir accéder à une information à cause de difficultés de lecture et cette extension devrait résoudre le problème pour pas mal de gens :)

  • # Bonne idée, mais...

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Numericatous, pour s’initier au Libre. Évalué à 10. Dernière modification le 01 novembre 2019 à 21:30.

    Avant de commencer les critiques, je tiens à préciser que j'apprécie l'initiative, parce qu'il y a vraiment un gros besoin en initiation informatique. Ceux qui en ont le plus besoin ne sont pas forcément les plus simples à contacter via le web, mais via les assos, maisons des services, mairies etc on les trouve :)

    Maintenant, si tu t'adresse aux personnes qui ne savent pas du tout utiliser l'informatique, celles qui font un petit blocage en voyant un clavier et qui râlent parce qu'elles sont obligées de passer par internet pour contacter l’administration, ce que j'ai pu survoler des ressources disponibles est déjà trop avancé. Un exemple avec la vidéo de Nextcloud, parce que c'est typiquement un des services où je galère avec mes propres illectronistes. Côté bons points, ta diction est agréable, la vidéo est propre, donc j'espère que tu en feras d'autres. Mais elle s'adresse à des CHATONS, des dirigeants d'asso ou équivalents… Tu parles "d'installer sur un serveur", ouille ! En initiation et présentation pour des usagers basiques, il est plus pertinent de montrer comment le logiciel fonctionne pour un utilisateur, et de rediriger vers des services qui proposent du nextcloud (y compris le tien si tu en fais de façon pro). Expliquer le lien entre l'interface web et les dossiers sur son ordi, montrer où cliquer pour partager un fichier, créer un contact : oui ! Montrer l'interface d'administration : non. C'est pour le cours avancé, ça ;)

    J'en profite d'ailleurs, si quelqu'un ici a croisé une vidéo présentant Nextcloud pour les usagers, en français, en niveau débutant, réalisé proprement, ça m'intéresse. Je n'ai rien trouvé de ce genre et je doute de mes compétences pour faire une vidéo plus potable que ce que j'ai pu trouver, alors que j'ai du monde à qui il va falloir que j'explique "où cliquer"…

    Idem pour le tutoriel "les bases du mail". Parler dès l'introduction des protocoles POP, IMAP, SMTP, continuer avec ARPANET et la DARPA… Ça y est, ces acronymes ont fait décrocher les réfractaires. C'est dommage, parce que c'est plutôt correct par ailleurs, mais il y a là du savoir froid pour un public qui cherche surtout à résoudre un problème spécifique en y passant le moins de temps possible. Trop de théorie, pas assez de pratique. Pour améliorer, j'ai pu constater que les analogies avec des activités autres (la cuisine, le jardinage, le téléphone) aident bien à faire comprendre certains mécanismes. Typiquement avec le mail, si on suit l'analogie du courrier papier, on arrive même à faire comprendre GPG en jouant avec de la cire. Oui, je suis un peu dingue de faire des défis comme "expliquer GPG à mes voisins"… On peut rester plus basique en initiation :P

    Ce sont les deux exemples que j'ai pris le temps de regarder parce que ça fait partie des problématiques que je gère régulièrement. Par ailleurs, si le format PDF des tutoriels m'a un peu surpris (quoi, pas de wiki ?), je reconnais que c'est plus adapté au public cible, qui a besoin d'imprimer pour faire, et que sur ce coup-là je souffre de mes propres habitudes de geek.

    Après, si j'ai mal compris la cible, ces remarques perdent de leur sens. C'est très bien pour des personnes qui ont déjà un usage basique mais compétent de l'informatique et qui ont envie d'aller un peu plus loin, probablement motivées par leurs besoins professionnels. Accessoirement, y'a peut-être plus de sous chez ce public.

    Le design est propre et cohérent sur l'ensemble, et ça, ça fait du bien. J'ai juste un doute sur la page d'accueil, pour le texte blanc sur fond vert, qui est à la limite du lisible pour moi (cela dépendra des perceptions des couleurs de chacun, j'imagine). Dans mon cas, ça s'améliorerait avec des lettres plus épaisses, la police est un peu trop fine ici. Petit détail d'ergonomie aussi sur tes blocs ("conseil, initiation, site internet" et les encarts vers les articles de blog) : les débutants ne visent pas les liens pour cliquer, donc c'est mieux si tout le bloc est un lien.

  • [^] # Re: Paiement en cash

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Howto pour devenir un père noël du libre. Évalué à 2.

    Ha, par la poste, ok, c'est autre chose…

    Bizarrement les dons d'argent sont souvent dans une enveloppe, mais donné de la main à la main, pas confié aux services postaux. Et comme il y a pas mal d'occasions de croiser en direct les gens qui font des projets libres, je n'ai même pas pensé une seconde à un truc à distance. D'autant qu'on a quelques donateurs qui privilégient cette solution et donnent uniquement quand ils nous voient sur les stands.

  • # Paiement en cash

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Howto pour devenir un père noël du libre. Évalué à 4.

    Paiement en cash dans une enveloppe (De mémoire ce n'est pas légal en france.).

    Pourquoi ? Ça va dépendre des structures et de leurs politiques internes mais le cash n'est pas illégal. Ou alors il faut s'interroger sur tous ces distributeurs de billets un peu partout…

    Ce qui serait illégal, c'est de ne pas l'inscrire dans les écritures comptables, et de ne pas le déclarer aux impôts, si on est une structure qui doit faire sa déclaration.

    Dans l'une de mes asso, la plupart des dons sont fait au moment de l'AG et en liquide. On note qui donne quoi dans les comptes, puis on va poser tout ça à la banque. Les mouvements d'argents sont notés, les statuts prévoient cette possibilité de ressource pour l'asso, tout est dans les règles.

    Après, il y a des structures qui préfèrent ne pas manipuler de monnaie (ou même de chèques), parce que c'est du bazar en plus par rapport au confort d'un virement ou d'une solution en ligne. Mais ce sont des choix, pas des questions légales.

  • [^] # Re: prob perso

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Changement de carrière.. Évalué à 2.

    Les CIBC gèrent souvent les bilans de compétences pour Pole Emploi, ça doit être possible de passer directement par eux ? J'avais trouvé leurs tests un peu bateau il y a plusieurs années, mais finalement cela m'avait largement suffit pour faire le point et voir où je voulais aller. Le gros avantage d'un bilan de compétence, c'est qu'on cause avec un professionnel de nos envies de changements, ça ouvre pleins de pistes.

    Certains GRETA proposent aussi des actions de ce genre.

  • [^] # Re: Message inutile

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal recherche jeu et chat pour préados. Évalué à 4.

    S'ils ont aimé Gcompris, dans le même esprit il y a Tuxpaint. Ma petite turbulente y passe un temps fou, tranquille, à utiliser les tampons et faire des arc-en-ciels. C'est une première approche du dessin sur ordinateur qui est ludique et occupe bien.

  • [^] # Re: Newton Adventure?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal recherche jeu et chat pour préados. Évalué à 3.

    L'APK. D'ailleurs ce jeu pourrait être assez fun en prenant en compte les accéléromètres : ça ne sert à rien d'incliner la tablette actuellement, mais le réflexe est là :D

    Tu ne l'avais pas mis sur Fdroid ? Par défaut c'est généralement là qu'on cherche les jeux, mais je ne le retrouve pas par ce biais.

  • [^] # Re: Newton Adventure?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal recherche jeu et chat pour préados. Évalué à 4.

    J'en profite pour faire une retour sur Newton Adventure : je l'ai mis sur la tablette, un peu pour moi, mais je l'ai aussi montré vite fait à ma belle-fille (5 ans au moment des faits), en me disant qu'elle était un peu petite : j'imaginais que cela demandait trop de dextérité et de logique pour elle, et que ça allait vite l'énerver. Elle a rapidement compris mieux que moi comment manier le personnage et avance dans les niveaux avec application. Elle est clairement plus douée que moi sur ce jeu ! Comme quoi, les préjugés…

  • [^] # Re: ./play.it & jeux vidéos

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Appel à contributions pour le Capitole du Libre 2019. Évalué à 3.

    Hey, attends que les propositions soient validées avant de faire de la pub pour les stands et la table ronde :P

  • [^] # Re: Pourquoi pas une contribution à un autre logiciel libre ?

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Bénévalibre, un logiciel libre pour faciliter la valorisation du bénévolat. Évalué à 4.

    Peut-être une approche kiss : un outil pour un besoin. Toutes les assos n'ont pas besoin de valoriser le bénévolat, toutes les assos qui valorisent le bénévolat n'utilisent pas Garradin.

    Question subsidiaire : est-ce que ça s'intègre bien avec une autre solution ? Est-ce qu'on peut facilement lier Bénévalibre à une solution comme Garradin, ou Nextcloud, ou Django, ou autre, afin d'éviter que nos bénévoles aient 10 comptes pour 10 outils différents ?

    Typiquement dans le cas de Garradin je trouverais très pertinent qu'un outil comme Bénévalibre soit proposé en plugin : on l'active si on en a besoin, on le laisse de côté si ça ne sert pas.

  • [^] # Re: Contradictions

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Au revoir, LinuxFR. Évalué à 3.

    Eingousef est une tomate, il (elle ?) l'a dit plus haut (je ne sais pas comment on détermine le genre d'une tomate). Et rouge, visiblement.

  • [^] # Re: Regardons la définition

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Bénévalibre, un logiciel libre pour faciliter la valorisation du bénévolat. Évalué à 6.

    Je comprend donc que l'argent soit la et que c'est le moyen d'avoir un peu de sous, mais du coup j'ai l'impression que l’État s'amuse à détruire le bénévolat réel (sans rétribution) et juste trouvant un moyen pas cher de faire le taf social sans payer un vrai salaire…

    J'ai aussi cette impression. Il me semble que la démarche politique actuelle est de faire que "le social rapporte". Et si ça rapporte pas, on peut supprimer. Et si au passage on peut remplacer des boulots payés par du bénévolat ou des statuts plus précaires, c'est tout aussi bien. Il y a un vrai piège là-dedans pour certaines assos. Je pense entre autre à une amie qui est bénévole dans une asso de réinsertion des ex-taulard, et je compare ce qu'elle fait au job d'une autre amie, travailleuse sociale dont la mission est similaire. La première est toute contente quand son asso a une subvention qui leur permet d'acheter une dizaine de livres, la seconde voit ses conditions de travail se détériorer depuis plusieurs années… C'est évidement moins coûteux pour la collectivité de donner une subvention que de payer des salariées qualifiées à temps plein et en nombre suffisant. Je ne me suis pas amusée à les faire se rencontrer, je crois que ça serait un peu trop cruel.

    Maintenant, attention ici aussi à ne pas tout confondre. Le bénévolat valorisé ne sert pas qu'à ça (il y a quelques exemples positifs dans les autres commentaires). Et en tant qu'asso, on peut vouloir voir l'engagement de nos bénévoles, sans forcément servir la soupe à des politiques destructives. Là aussi, c'est l'intérêt de Bénévalibre : chaque asso pourra s'assurer de la façon dont elle souhaite utiliser l'outil.

    il évite que ce genre d'outil se retrouve uniquement géré par des entreprises privées

    une SCIC est une entreprise privée, donc si c'est CLISS 21 qui gère (le repo de code est chez eux), cet outil est géré par une entreprise privée donc tu as uniquement des entreprises privées.
    Société coopérative d'intérêt collectif
    "C'est une société anonyme (SA), une société par actions simplifiée (SAS) ou une société à responsabilité limitée (SARL) […]"

    La, tu y met une idéologie qui n'a rien à voir, le libre ou le coopératif n'a rien contre les entreprises privées.

    En lisant jusqu'au bout ce que je dit, il me semblait pourtant être assez claire sur le fait que oui, je considère que certaines entreprises peuvent faire les choses bien :) (même si je ne considère pas que c'est automatique).

    Je vais donc essayer de clarifier mes mots. Car je ne prétendrais pas opposer gentilles assos/libres et méchantes entreprises/pas libre. Je n'y crois pas donc ça serait dommage qu'on me prête ce genre d'intention :D

    Mon problème serait plus qu'il n'existe que des outils non-libre pour gérer ce genre de chose, ce qui obligerait forcément à passer par quelques entreprises ayant les moyens de développer et entretenir un tel service. Qui pourraient avoir un fonctionnement éthique, ou pas. Pour moi le grand avantage du libre, ici, c'est que je ne suis pas obligée de faire confiance à des inconnus pour gérer ce service : je peux prendre le code et l'installer sur un de mes serveurs, ou bien choisir un organisme en qui je place ma confiance qui héberge ce service. Et là, asso, entreprise… tout est possible, ce qui compte est surtout la confiance qu'on peut avoir dans les acteurs en question, ce qui est une question d'individu et non de statut.

    Après, même s'il y a des entreprises qui font les choses avec éthique, il me semble y avoir un biais de base dans la notion même d'entreprise. Le but d'une entreprise, ce n'est pas de faire de l'éthique, d'apporter des services, de changer le monde, mais de faire de l'argent. Ça n'empêche pas le reste, mais le premier impératif d'une entreprise pour qu'elle survive est d'avoir un bilan positif, de dégager des bénéfices. Et ce n'est pas mal en soi (ça marche même assez bien), mais cela amène toujours le risque qu'à un moment un dirigeant décide qu'il y a une façon plus simple de gagner des sous, qui n'est pas forcément éthique (mais légale). Et évidement l'éthique se discute : pour pleins de gens il n'y a aucun mal à vendre les données que les utilisateurs posent sur leurs plateformes.

    Encore une fois, le libre est décorrélé de cette potentielle éthique. On peut avoir uniquement des logiciels libres et revendre quand même les données de ses utilisateurs à qui est prêt à les payer. La seule différence, c'est que si le logiciel est libre, on peut proposer les mêmes services dans un autre cadre. Et le libre est aussi pertinent pour les entreprises que pour les associations : là-dessus, je ne fait pas de différence :)

  • [^] # Re: Regardons la définition

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Bénévalibre, un logiciel libre pour faciliter la valorisation du bénévolat. Évalué à 7. Dernière modification le 16 septembre 2019 à 00:43.

    Ce logiciel libre répond à un truc mis en place par le gouvernement : le compte engagement citoyen. De plus, pour les assos d'une certaine taille, valoriser le bénévolat permet de pouvoir demander de l'argent (subventions en particulier) et de "prouver" qu'elles ont une activité et que ce n'est pas juste brasser de l'argent, ce qui peut être utile au delà d'un certain chiffre d'affaire pour éviter les questions gênantes du commissaire aux comptes.

    Je suis un peu cynique parce que cette valorisation me met assez mal à l'aise. J'en comprends l'intérêt pour le gouvernement, pour les grosses assos et même pour les individus (youpi, des clopinettes pour se former), je comprends bien les arguments de celles et ceux qui jugent que cela permet de montrer que le "travail" n'est pas qu'une question de rémunération, que l'activité associative est importante, etc, mais pour moi ça reste du flicage et une façon de transformer en chiffre nos engagements. Si tout peut se comptabiliser, tout peut se prévoir.

    Maintenant, Bénévalibre a pour moi un gros intérêt : il évite que ce genre d'outil se retrouve uniquement géré par des entreprises privées, qui auront uniquement un intérêt lucratif à l'exploitation de ces données. Certaines feront probablement bien les choses, mais je préfère avoir une alternative où on sait un peu plus comment les données sont utilisées, à qui elles sont transmises. Remplir son bénévalo est un passage un peu obligatoire quand on fait partie de certaines assos, et lorsque c'est le cas, je préfère vraiment passer par du libre hébergé par des gens que je connais.

  • [^] # Re: Cette émission a l'air prometteuse

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche « Libre à vous ! » : la Gendarmerie nationale, première invitée de la saison — bande‑annonce vidéo. Évalué à 2.

    Merci pour ce lien, c'est instructif.

  • [^] # Re: C'est dans l'idée du nouveau design :-)

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal J'aime le Télétype. Évalué à 8.

    Lato pour les titres, pourquoi pas, encore que son style me donne l'impression d'être sur un blog littéraire. Mais bon, c'est lisible, et certains ont des prétentions littéraires donc ça peut passer.

    Par contre Lato Light pour le contenu est vraiment pas simple à lire. Passer à Lato (pas light) améliore déjà bien les choses ; font-size en 1.2em au moins aussi, parce qu'à 0.1em de différence on passe de "j'ai besoin de lunettes" à "j'arrive à lire".

    On est visiblement quelques-uns à ne pas suivre le suivi :P

    Merci pour le travail en cours pour faire évoluer Linuxfr.org. C'est un sacré boulot qui est lancé.

  • [^] # Re: mèl

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au message Dépôt public de photos. Évalué à 3.

    Le souci potentiel du mail c'est la taille des pièces jointes. Suivant les serveurs, ça va passer plus ou moins, certains limitent à 2Mo de pièces jointes par mail, d'autres ont des limites plus hautes. Avec les résolutions des appareils actuels, ça veut dire faire pleins de mails si on veut envoyer une centaine de photo. Et il y a le risque que ça bloque chez certaines personnes suivant leur fournisseur. C'est envisageable s'il y a peu de photos et si les personnes savent les mettre au bon format (compresser un peu, éviter le raw).

    Sur un serveur type nextcloud/jirafeau/etc, ça va surtout dépendre de la limite par fichier paramétré sur le serveur web. Ça me semble plus simple à paramétrer pour que ça marche chez tout le monde et pour recevoir beaucoup de photos.

  • [^] # Re: file drop

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au message Dépôt public de photos. Évalué à 2.

    Pour un besoin similaire (récupérer des photos auprès de personnes pas très douées en informatique) j'avais aussi choisi Nextcloud, avec une subtilité : j'ai créé les comptes pour les gens (je ne sais pas pourquoi, les gens galèrent avec ça) et j'ai fait un tutoriel avec des captures d'écrans et des grosses flèches rouges sur "où cliquer". Tout le monde a réussi à m'envoyer les photos !

    Mais j'avais déjà un Nextcloud en place, qui me sert pour pleins de choses…

    Je note file drop pour une autre fois :)

    À noter que le plugin de galerie sous Nextcloud (pour voir les photos) fonctionne très bien ; il faut juste penser à générer le cache quand on a toutes les photos (ligne de commande, précisé dans la doc), ça accélère pas mal la consultation et ça devient très fluide. Si ça peut aider pour la suite…

  • [^] # Re: pas cool les gens

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Appel de plusieurs organisations à imposer un minimum d'interopérabilité pour les GAFA. Évalué à 4.

    Voui, j'aime bien laisser les gens chercher un peu. Et puis le but n'était pas non plus de faire de la pub pour Khaganat, j'essaie de ne pas tout ramener à ma monomanie ! ;)

  • [^] # Re: XMPP

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche Appel de plusieurs organisations à imposer un minimum d’interopérabilité pour les GAFA. Évalué à 9.

    Je serais curieuse de savoir quelles décisions ont réellement motivé l'abandon de XMPP par ces grosses plate-formes. Un code fermé correspond mieux à une politique de propriété intellectuelle ? L'interopérabilité est le problème de fond ? Des raisons techniques ? Tout autre chose ?

    Si quelqu'un a des sources sur le sujet, ça m'intéresse.

  • [^] # Re: pas cool les gens

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Appel de plusieurs organisations à imposer un minimum d'interopérabilité pour les GAFA. Évalué à 4.

    Je n'ai pas vu de partisan de l'écriture inclusive essayer la suggestion faite systématiquement de tout mettre au féminin.

    Y'en a. Personnellement, l'écriture inclusive ne me dérange pas et même, je trouve ça assez fun à présent que j'y suis habituée (ou pire, je n'y fais plus vraiment attention), je peut donc être classée dans les "partisanes". Je suis loin d'être prosélyte pour autant, j'entends bien les résistances, et je ne vais pas imposer ça à tout les publics. En même temps, je fais partie d'une asso qui fait le choix d'accorder au féminin et dont les communications publiques suivent cette règle. C'est souvent moi qui rédige les textes en question. Et avec d'autres personnes qui utilisent l'écriture inclusive, il nous arrive régulièrement de jouer avec le français dans nos échanges, de passer de la règle traditionnelle à de l'inclusif, au féminin, à des néologismes assez bizzares, etc.

    Il y a des extrémistes de l'écriture inclusive, mais ça reste une minorité (qui parle fort, ok). Il y a surtout beaucoup de gens qui se posent des questions, qui expérimentent, qui tentent d'autres choses.

    Essaie sur un journal et je suis à peu près sûr qu'il n'y aura pas ou peu de commentaires dessus.

    Hum… Pas ou peu, c'est quand ça reste en dessous de 200 commentaires ? :P

  • # Échanger avec les utilisateurs

    Posté par  (site web personnel) . En réponse au journal Sur le compromis entre l'anonymat et l'observation du comportement des utilisateurs. Évalué à 5.

    Il y a déjà pas mal de remarques intéressante sur la gestion des statistiques, et ton journal aborde quelques autres aspects qui me semblent compléter ce respect des utilisateurs.

    On sort de l'anonymat lorsqu'on échange avec les utilisateurs puisqu'on a l'avis de personnes bien identifiées, mais cet avis est donné avec un vrai consentement de fait, et ça permet de compléter les stats. Donc, il y a bien un respect de l'utilisateur, même sans anonymat.

    Sur l'exemple de la place à libérer pour le bouton : faire des sessions avec les utilisateurs, discuter avec eux de ce qu'ils font, de ce qu'ils utilisent, de ce qu'ils veulent, permet de valider que "oui, ce bout d'interface, personne ne le regarde". D'autant que le souci des stats informatiques c'est qu'on ne peut pas tout mesurer à moins d'allumer la webcam : la souris peut ne pas passer sur une zone, mais le regard y être régulièrement (cas typique dans les jeux vidéos).

    Même si les études de marchés sont lourdes à mettre en place, ça reste aussi profitable de lancer quelques sondages, même imparfaits, afin d'avoir une idée d'où on va. Du moins quand il y a des enjeux financiers ; si le but est de faire un truc pour son plaisir personnel, peu importe que cela rencontre un public ou non. Là encore, ça veut dire des interactions avec des humains, afin de trouver les bonnes questions, de laisser de la place pour des réponses libres, etc.

    Ces interactions ont des biais : les personnes qui vont donner leur avis et participer ne représentent pas forcément tout le panel final de tes utilisateurs. Généralement ça représentent les personnes les plus engagées dans l'utilisation du logiciel.

    Et puis ça prends du temps ; c'est envisageable en entreprise, plus complexe à mettre en place sur des projets bénévoles (ceci dit c'est ce qui se fait lors de certains contribateliers, donc même en bénévole on peut le faire). Cela demande aussi quelques compétences spécifiques pour avoir des retours utiles, mais c'est pas plus compliqué qu'apprendre à poser des marqueurs statistiques et à les interpréter.

    C'est aussi pour ça que je trouve intéressant de mettre en place des solutions pour recueillir les retours d'utilisateurs, et les inciter, ce qui veut dire animer sa communauté. Je suis un peu vieux jeu à apprécier les forums :) Sur certains projets je vois les gens gérer ça très bien avec Mastodon, voir même Github pour les publics de dev, et peut importe l'outil tant qu'il correspond à nos utilisateurs.

    Pour moi, ces échanges sont aussi essentiels que des stats bien faites ; je pense même qu'on peut plus facilement se passer des stats sur les petits projets, que des retours directs. Ça semblera assez évident à certaines personnes, mais aussi complètement farfelu à d'autres et c'est pourquoi ça me semblait intéressant de soulever cet aspect.

  • [^] # Re: Je ne comprends pas

    Posté par  (site web personnel) . En réponse à la dépêche ./play.it 2.11 : Gentoo, Flatpak et jeux vidéos. Évalué à 6.

    Je vais apporter une réponse de joueuse (je ne contribue pas au code de ./play.it).

    Déjà à propos de Steam et compagnie, pour moi c'est juste niet sur mon linux. Si je veux me faire pister, je rallume ma xbox ou windows, mais si j'ai choisi d'avoir pour OS principal un linux, c'est en partie pour limiter les indiscrétions des grosses entreprises. C'est un choix personnel, mais tout ce qui me permet d'éviter les solutions de type Steam me vont bien. Certes, j'installe des jeux propriétaires sur mon joli linux mais vu leur âge je crains pas trop que les jeux en question me pistent !

    Et c'est quand même confortable de pouvoir jouer à Caesar tout en profitant de mon environnement de bureau favori.

    Ensuite, par rapport PlayOnLinux (je n'ai pas testé Lutris), ou même les installateurs "linux" sur Gog, j'apprécie justement ce côté gestionnaire de paquet. En passant par ./play.it, je sais que toutes les données du jeu sont installées d'une façon cohérente sur mon système, je sais où aller chercher les config et le jour où je veux désinstaller, c'est les commandes de base de mon gestionnaire de paquet donc facile. Il m'est arrivé d'installer des jeux gog sans passer par ./play.it (puisqu'il y avait un installateur linux, un joli .sh) et ça a généralement été le bordel ensuite, parce que wine était mal configuré, parce que des dossiers bizarres apparaissaient n'importe où, et parce que pour désinstaller ce bazar… bah je retrouve encore des miettes ici et là. Pour moi, que le jeu soit un paquet comme un autre, c'est en accord avec la façon de gérer mon ordi. Mais là aussi, je conçois qu'on s'en moque, tout le monde n'a pas les mêmes lubies ;)

    Par rapport à AUR, peut-être qu'effectivement le comportement de ./play.it pourrait être inclus dans AUR (c'est assez proche), mais ça sent le yakafokon : "yaka trouver des mainteneurs pour le faire". Il est même probable que ça ne demande pas trop de boulot, à partir du moment où on s'y connait ; là aussi, "yaka" proposer. En attendant, les scripts de ./play.it ont des fonctionnements assez similaires, et ce que j'ai installé via ./play.it est listé par trizen donc ça fait pas grosse différence pour moi…