Thomas Debesse a écrit 3628 commentaires

  • [^] # Re: PWA FTW!

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Moins d'applications sur smartphone.. Évalué à 5. Dernière modification le 29 septembre 2020 à 04:34.

    J’imagine que PWA c’est Progressive web application ?

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  • [^] # Re: Corriger le journal?

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Le jeu d'horreur Amnesia publié sous GPLv3. Évalué à 9.

    Euh non je ne crois pas que Zenitram confonde code du jeu et moteur dans son commentaire. Il s’agit plutôt d’ensembles et il dit bien « le jeu » qui est l’ensemble supérieur.

    Le code et les données sont deux ensembles qui appartiennent à un ensemble plus large :

    [ Jeu             ]
    [ Code ][ Données ]
    

    Dans le cas où l’on peut distinguer le code du moteur et le code du jeu, on peut faire ce schéma :

    [ Jeu                                ]
    [ Code moteur ][ Code jeu ][ Données ]
    

    Parler du « jeu » sans plus de précision désigne l’ensemble supérieur.

    Dans le cas d’Unvanquished, l’ensemble supérieur avait l’ambition d’être libre, le code du moteur l’était, le code du jeu l’était, mais bien qu’il y avait une volonté d’avoir également des données libres, certaines données avaient été acceptées qui ne satisfaisaient pas à cette exigence. Pour que l’ensemble supérieur soit libre il a fallu corriger la situation sur les données.

    Le travail de longue haleine que le projet Unvanquished a fait pour obtenir cette liberté était précisément fait pour marquer une différence très nette avec ce que vient de faire Frictional Games. Note que je trouve très bien ce que vient de faire Frictional Games, ce n’est simplement pas la même chose.

    Je ne vois pas trop pourquoi ils devraient faire des circonvolutions dans leurs écrits, qu’ils le disent clairement : ils ont libér" le code. C’est déjà très bien, c’est ce que faisait Id Software en son temps : Quake 3 Arena n’est pas un jeu libre mais son moteur et son code de jeu le sont, ça a permis :

    • de porter le jeu ou des jeux basés sur son moteur sur des tas de plateformes. Par exemple lorsque j’étais étudiant un ami faisait tourner Tremulous sur du matériel Silicon Graphics;
    • de mettre à jour le moteur pour nos systèmes plus modernes, il existe un fork avec un moteur Vulkan par exemple;
    • de corriger des problèmes, d’ajouter des fonctionnalités, ce que fait ioquake3 par exemple;
    • de publier des jeux de manière autonome (libres ou non) : Tremulous, World of Padman, Smokin' Guns, OpenArena;
    • de servir de base à des projets qui suivront leur propre route, comme le moteur Dæmon;
    • de servir de base à des projets de recherche;
    • et globalement de nourrir des tas de projets libres ainsi qu’un écosystème.

    Si Id Software n’avait pas libéré le code de ses moteurs et de ses jeux, comme vient de le faire Frictional Games, il n’y aurait pas le moteur DarkPlaces (dérivé de Quake 1) et le jeu Xonotic, il n’y aurait pas le moteur Dæmon (dérivé de Quake 3) et le jeu Unvanquished. Il n’y aurait pas le jeu UFO:AI, le jeu The Dark Mod serait toujours un mod sans ambition qui ne tournerait que sur une antique version 32 bit du moteur.

    Donc c’est énorme ce que Frictional Games vient de faire. Le jeu “Amnesia” n’est pas libre, mais j’ai envie de dire… et alors ? Ils gagneraient à être plus explicite sur ce qu’ils libèrent. Même quand on n’a pas tout il faut être fier de ce que l’on a car c’est déjà un tout : c’est tout ce qu’on a.

    Il serait plus efficace pour Frictional Games de dire quelque chose comme ceci :

    Nous libérons notre code !

    • Portez le jeu où bon vous semble,
    • Expérimentez avec le code, tentez de nouvelles choses,
    • Essayez-vous au développement d’un jeu,
    • etc.

    Ils expliquent dans leur article qu’il existe des milliers de mods et addons pour leur jeu, alors ils savent très bien tout ça.
    En fait tout ce qui leur manque est un titre complet :

    - Amnesia is now open source!
    + Amnesia code is now open source!

    Avec ce titre tout aussi efficace mais surtout plus explicite, certaines parties de leur article serait plus aisées à rédiger, la partie qui précise « Think of the release as “free speech”, not “free beer”. » devient assez inutile car elle est surtout rédigée pour corriger les incompréhensions induites par leur titre maladroit.

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  • [^] # Re: "Market Research Report" ou comment faire un business juteux à partir de rien…

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . En réponse au lien la PDM de linux pourrait passer de 4 à 15 milliard de USD. Le jeu serait un levier.. Évalué à 5. Dernière modification le 26 septembre 2020 à 03:44.

    ils proposaient aussi la vente de listes d'utilisateurs d'autres logiciels "alternatifs/concurrents", notamment GIMP! Même nous on n'a pas de listes d'utilisateurs ni même de chiffres pour GIMP, mais de parfaits inconnus en ont? Ahahah! Ça m'a bien fait marrer!

    Ne rigole pas si vite, avec un réseau de malwares efficace je ne vois pas pourquoi il ne serait pas possible de sortir à la fois la liste des programmes installés et l’adresse mail la plus utilisée sur le même poste.

    Il peuvent aussi distribuer GIMP sur des sites douteux en échange d’une adresse mail. Le web est plein de logiciels libres distribués par des sites douteux qui les présentent comme des alternatives à des trucs proprios (voire les présentent comme les trucs proprios eux-même), distribués contre telle ou telle action, hébergés avec des pubs, empaquetés avec des malwares…

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  • [^] # Re: Cela serait si difficile ?

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Mon chemin vers la liberté informatique. Évalué à 8. Dernière modification le 24 septembre 2020 à 06:03.

    Et depuis que j'ai visionné sur Netflix ( https://www.netflix.com/fr/title/81254224 ) je comprends pourquoi.
    Ce documentaire permet aussi de comprendre comment certaine personne ont fini par se persuader que la terre était plate … (non c'est pas une blague ni dredi )
    Le film IDIOCRACY devient de plus en plus plausible chaque jour …

    Pour ceux qui voudraient savoir quel est le documentaire dont il est question sans cliquer sur le lien NetFlix, c’est « Derrière nos écrans de fumée ».

    La fiche dit :

    Entre documentaire et drame, ce film donne la parole à des experts qui nous mettent en garde contre leurs inventions et décrient l'impact dangereux des réseaux sociaux. De Jeff Orlowski, avec Skyler Gisondo, Kara Hayward, Vincent Kartheiser

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  • [^] # Re: Graphisme / RTX

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . En réponse à la dépêche Unvanquished : maintenant nous sommes libres !. Évalué à 5.

    Je me rends compte que cette partie pourrait être mal comprise :

    Aussi, j’aimerai voire implémentée la prise des lightmaps sRGB. Les lightmaps sont des textures de lumières et d’ombres précalculées. Il s’agit là d’utiliser un format d’image non-linéaire qui privilégie les valeurs utiles l’œil

    Les lightmaps sont implémentées, mais pas la variante sRGB.

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  • [^] # Re: Graphisme / RTX

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . En réponse à la dépêche Unvanquished : maintenant nous sommes libres !. Évalué à 10.

    Sans parler de RTX mais de « Raytracing » en général, rien n’empêche que ce soit implémenté, ce qu’il faut pour ce faire, c’est que quelqu’un le fasse. Et en fait ce n’est pas spécifique au tracé de rayons, c’est spécifique à toute fonctionnalité graphique qui pourrait être implémentable.

    Les développeurs de moteur de jeu sont une espèce très rare et précieuse, et qui se raréfie. Les spécialistes des moteurs de rendu sont encore plus rare. Il y a plusieurs raisons à cela et je ne suis pas certain de tout savoir, mais déjà ce sont des compétences très pointues, et qui sont de plus en plus pointues (et qui sont donc de plus en plus sélectives). Si on regarde le marché du jeu vidéo, on voit surtout de très très grosses entreprises qui produisent des moteurs de jeu. Cette concentration n’est d’ailleurs pas spécifique au jeu vidéo : IBM rachète Red Hat, Microsoft rachète Zenimax (et donc id Software). Je ne sais d’ailleurs pas si c’est une sorte de bulle qui va éclater, ou si c’est l’avènement d’un monde cyberpunk où tout est entre les mains d’une poignée d’acteurs, mais c’est le constat pour le jour actuel.

    Dans le domaine des moteurs de jeu et peut-être plus encore de moteur de rendu graphique, l’artisanat est devenu une curiosité. Les rares ressources sont déjà bien exploitées par une poignée d’acteurs. C’est la dèche. Donc bref, la seule chose qui empêche que tel ou tel truc sexy soit implémenté c’est tout simplement les limites de la main d’œuvre. Pour Unvanquished/Daemon on a la chance d’avoir quelques développeurs qui connaissent le domaine.

    Un projet comme Unvanquished/Dæmon c’est un projet qui avance au rythme des disponibilités et compétences de chacun.

    Pour voir implémenté du raytracing, du vulkan ou toute autre chose à la monde il faut que quelqu’un à qui c’est à la portée de le faire, s’y mette. 😁

    En fait, un de nos développeurs, Fuma, a déjà un projet de tracé de rayon qui semble fonctionnel même si incomplet (quelques copies d’écran ici, l’absence de texture est volontaire puisque ce qui est comparé sont les lumières et les ombres). Je n’ai aucune idée des performances. Par rapport à ce projet, il est du genre à venir sur le chat une fois l’an avec des nouvelles. Je ne peux donc pas dire si ça viendra un jour ou jamais. Ça dépend entièrement de lui en fait… Fuma fait partie des gens qui peuvent lire des papiers de recherche et produire quelque chose, tout en ayant une bonne connaissance de l’état de l’art actuel (je ne sais pas ce qu’il fait en dehors d’Unvanquished en fait).

    Pour donner un exemple, de mon côté, j’ai fait un énorme travail de nettoyage de code (un autre effort de plusieurs années) qui, par réécritures et refactorisations successives ont conduit à supprimer 680 lignes tout en ne retirant aucune fonctionnalité, permettant de combiner plus de ces fonctionnalités, rende certaines fonctionnalités implémentables, et rend le code plus testé, rend la maintenance plus facile, et dont la conception du code empêchera certains bugs d’être introduit ou oublié d’être corrigé par inadvertance. Ce travail a fait passer le moteur Dæmon de la preuve de concept qu’était XreaL à quelque chose de propre sur ce plan, en corrigeant parfois des bugs qui avaient été introduit dans XreaL avant même la sortie standalone de Tremulous 1.1.0… Ce grand nettoyage fera, je l’espère, l’objet d’un autre article.

    Mais faire cela pour moi a été essentiellement une forme de méta-programmation, il s’agissait de reformuler les chose, réorganiser le code, le découper, le factoriser, le dédupliquer, changer la façon dont il était appelé pour le rendre réutilisable. À aucun moment je n’ai vraiment touché aux formules mathématiques. Un autre spécialiste des moteurs de rendu, gimhael, a surtout contribué ces dernières années par des commentaires, des explications très précieuses, que du code. Cela a rendu ce travail de refactorisation et de nettoyage possible, mais pour implémenter de nouvelles fonctionnalité il faudra des commits de leur part. On verra bien ce que nous réserve le futur. 😃

    Mais avant le tracé de rayon, il y a tout plein de choses sur lesquelles on peut agir et qui sont plus à la portée des contributeurs les plus actifs actuellement. Grâce à ce travail de refactorisation, le reliefmapping a été corrigé et est utilisable : aux artistes de fournir les fichiers qui vont bien pour en profiter. Le PBR (physical based rendering) a été activé pour toutes les surfaces, là encore c’est aux artistes de fournir les textures qui vont bien, avant cela, le moteur saura faire mais ne le fera pas. J’ai découvert que quelque chose d’encore inconnu assombri le jeu… Si je charge la même carte dans Dæmon avec la petite démo Xonotic, la luminosité est celle attendue, si je charge la même carte dans Dæmon avec le jeu Unvanquished, quelque chose l’assombri un peu… Nous avons donc un bug à trouver et corriger pour améliorer les choses ! Aussi, j’aimerai voire implémentée la prise des lightmaps sRGB. Les lightmaps sont des textures de lumières et d’ombres précalculées. Il s’agit là d’utiliser un format d’image non-linéaire qui privilégie les valeurs utiles l’œil (ce qui réduit les dégradés à grosse marche bien visible) et d’avoir des calculs qui sont plus proche de ce qui se passe physiquement. Avant même de faire du tracé de rayon, il serait bon d’avoir des formules qui soient plus proches des modèles physiques, et on n’a pas besoin de tracer des rayons pour ça. =)

    Bref, ce sujet est dans ma liste des sujets dont j’espère pouvoir faire un article (comme annoncé à la fin de celui-ci), ce commentaire m’aura aidé à trouver un angle d’attaque et donné quelques idées quant au découpage de ses parties. 😉

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  • [^] # Re: Out of order

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Le début de la fin pour Intel ?. Évalué à 5.

    En fait WebAssembly est mal nommé, il y a “Web” dedans parce que les premiers clients sont des gens qui font du web, ce sont eux qui poussent le plus. Il est prévu par exemple que pour Unvanquished nous passions de NaCl à Wasm pour le code du jeu qui peut-être téléchargé depuis un serveur, et qui doit donc tourner sur toutes les plate-formes supportées et dans un bac à sable. Native Client était une technologie précédent WebAssembly qui était initialement développée pour le navigateur Google Chrome, mais qui là encore, a pu servir en dehors du web.

    Il y a plusieurs projets comme Wasmer, Wasmtime et d’autres pour faire tourner du code WASM sur n’importe quelle machine en dehors du navigateur. Il y a même un projet pour faire tourner du code Wasm directement dans le noyau.

    Donc bref, mon commentaire n’enlève rien au tiens au contraire il l’appuie : c’est la tendance. Et en fait on retrouve ça plus loin que le web.

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  • [^] # Re: Distance entre l'oral et l'écrit

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . En réponse au lien Une "écriture excluante" qui "s’impose par la propagande". Évalué à 10.

    Donc c'est plus du sentiment… probablement biaisé :

    • « quelqu'un » : je cherche un homme blanc éduqué
    • « personne » : quel que soit votre profil, si vous avez la motivation, ça va le faire

    Je ne savais pas la langue aussi sexiste, raciste et classiste =)

    …ou bien peut-être faut-il questionner le règne du sentiment.

    Il est difficile de trouver plus arbitraire et dictatorial que le sentiment. C’est peut-être là un problème essentiel : vouloir réinventer le monde, le langage et les relations sur la base de ce qu’il y a de plus arbitraire et dictatorial chez l’homme. :-/

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  • [^] # Re: Distance entre l'oral et l'écrit

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . En réponse au lien Une "écriture excluante" qui "s’impose par la propagande". Évalué à 9. Dernière modification le 20 septembre 2020 à 19:40.

    Beaucoup de langues ayant un système ayant un système de genre grammatical forcent beaucoup de mots à rentrer dans une des catégories, même quand le système a priori ne les concernerait pas : ce qui décide à la fin, c'est la chance et des considérations comme la phonétique

    Un bon exemple est le prénom Thomas qui est décliné au féminin au latin. Pourquoi ? Parce que la déclinaison latine est celle qui se termine en -a au nominatif. Ce prénom est « étranger » au latin, c’est un mot araméen qui signifie jumeau: Toma, donc pour conserver la prononciation du prénom un latin écrivait Thoma.

    Ce qui est amusant c’est que le h du Th et le s viendrait d’une transcription du grec Thomas qui reprend la prononciation araméenne, alors que le mot grec « Didymos » était aussi utilisé (et latinisé) en tant que « Didymus » comme nom pour l’apôtre Thomas. Les latins n’ont finalement pas gardé Didymus ni une variante de geminus (le mot latin pour jumeau), alors que les latins ont traduit Kephas (pierre) en Petrus (pierre) pour conserver le sens du mot, alors qu’ils auraient aussi pu retranscrire kephas comme ils ont fait pour Thomas, mais il est vrai que conserver le sens du mot Pierre était essentiel sur le plan théologique.

    Bref, si tu lis ce commentaire, c’est que tu t’es encore perdu sur Internet !

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  • [^] # Re: Jeu de stratégie ‽

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . En réponse à la dépêche Unvanquished : maintenant nous sommes libres !. Évalué à 4.

    Petite correction pour éviter des incompréhension :

    - En plus de simplement donner des directives à des automates, tu dois faire avec les avis contradictoires, les paris gagnants et les erreurs et tu dois gagner la confiance de vrais joueurs.
    + Plutôt que simplement donner des directives à des automates, tu dois faire avec les avis contradictoires, les paris gagnants et les erreurs des autres et tu dois gagner la confiance de vrais joueurs.

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  • [^] # Re: Jeu de stratégie ‽

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . En réponse à la dépêche Unvanquished : maintenant nous sommes libres !. Évalué à 10. Dernière modification le 18 septembre 2020 à 09:29.

    Je vais peut-être te surprendre, mais Unvanquished c’est la même mécanique de jeux que 0 A.D. :

    • Tu as une carte à parcourir (tu as d’ailleurs une minicarte qui t’indique ce que tu as découvert)
    • Tu dois miner des ressources (pour construire des infrastructures)
    • Tu as un territoire à contrôler (pour miner les ressources)
    • Tu dois gérer des comptes (monnaie, ressource minière)
    • Tu traverses des époques qui débloquent des technologies
    • Tu as perdu quand ta civilisation est éteinte

    Excepté que tu fais tout cela à la première personne, que chaque seconde compte et que c’est toi qui tiens le flingue ou l’outil de construction, que tous les personnages sont censés être de vrais joueurs à qui tu parles en vrai, et que les époques durent quelques minutes (et que tu peux régresser). C’est toi et tes équipiers qui construisez et réparez votre base, les poste avancés, placez vos machines d’extraction de ressources, qui gagnez votre solde, qui tenez le siège, et qui défendez la place forte. Plutôt que simplement donner des directives à des automates, tu dois faire avec les avis contradictoires, les paris gagnants et les erreurs des autres et tu dois gagner la confiance de vrais joueurs.

    Unvanquished est un jeu de stratégie en temps réel en vue subjective. Ces trois points ne s’opposent pas. De même que le temps réel ne s’oppose pas à la stratégie (un jeu de stratégie n’étant pas nécessairement au tour par tour) le fait que le jeu se joue à la première personne n’est qu’une question de point de vue.

    En fait le « jeu à la première personne » n’est pas vraiment un genre, c’est une modalité de jeu.

    Tu as des jeux à la première personne où tu as une histoire et des niveaux à parcourir avec un début et une fin, en fait c’est le genre « livre dont vous êtes le héro » décliné à la première personne : Doom, Quake, GoldenEye 007, Half-Life, Halo, etc. Ils forment évidemment des sous-genres, en solo, en coopération, avec des éléments tactiques, mais le joueur déroule une histoire.

    Tu as des jeux à la première personne où le but c’est de marquer le plus de points : Quake III Arena, Unreal Tournament, Xonotic, etc. T’es dans une arène, parfois seul, parfois en équipe. Toi ou ton équipe gagne en tuant le plus d’ennemis, en capturant le plus de drapeau, en restant le dernier en vie etc. Pas d’histoire, s’il y a des thèmes développés ce n’est que du décor. C’est le genre « balle au prisonnier », « chat » et ses variantes, ou… « capture du drapeau » (j’y ai joué en vrai dans mon enfance) etc. décliné en virtuel…

    Tu as des jeux à la première personne où tu dois gérer des ressources, construire ta base, contrôler des territoires, le but c’est de mettre en échec l’équipe adverse. Unvanquished rentre dans cette catégorie. Tu as gagné le jeu quand tu as mis l’adversaire échec et mat : tu as gagné quand tu dénies à tous les joueurs de l’équipe adverse et en même temps la capacité de revenir en jeu.

    Il y a bien d’autres genres et bien entendu les genres sont poreux et se mélangent. Des jeux comme Quake ont un mode multijoueur en arène. Un jeu comme Xonotic a un ensemble de jeu en local organisés en campagne, a des modes de jeu de contrôle du territoire, etc.

    Le genre d’un jeu comme Portal c’est le puzzle. Dans portal, tu joues en temps réel à la première personne et tu as au premier plan une sorte d’arme qui permet de tirer des portails permettant de te déplacer ou interagir avec l’environnement pour résoudre des casse-têtes. C’est le même genre que le jeu Newton Adventure de devnewton< ou que le pousse-pousse bien physique. Quand je disais que les genres sont poreux, les jeux comme Doom, Duke Nukem, etc. en plus de développer le jeu de tir intègrent aussi des éléments de puzzle pour déverrouiller la progression ou des secrets à découvrir.

    Un jeu comme Portal c’est 100% d’une infrastructure de FPS. Par exemple Quake3 intègre des portails et des armes, implémenter un clone de portal est une affaire de modification (et ça existe).

    Les jeux comme DeFraG (implémenté dans Quake 3, ou son implémentation libre sur Xonotic dont j’avais parlé ici) utilisent 100% d’une infrastructure de FPS, mais ce sont des sports de courses sur des parcours complexes qui se complètent avec des gymnastiques spéciales (le même genre que le Parkour en fait).

    Le FPS est un mode de jeu, pas vraiment un genre. Cette confusion vient des débuts du jeu vidéo où les FPS étaient nouveaux et qu’on y a vu un genre à part. Le jeu à la première personne n’est pas vraiment un genre, c’est un ensemble de modalités.

    Dire que Unvanquished serait un jeu de FPS c’est comme dire que le Monopoly et les échecs c’est pareil : ça se joue sur un plateau avec des pions que les joueurs assis autour du plateau déplacent. En fait Unvanquished est sur le plan de la mécanique de jeu plus proche du Monopoly (gestion de ressources) et du jeu d’échec (infliger une situation sans issue, classes) que de Quake, mais plus proche de Quake quant à certaines modalités (pas de tour par tour, vue subjective).

    En parlant de classe et les échecs, un jeu comme Team Fortress est comparable dans certaines mécaniques : tu as des classes de joueur qui ont des propriétés spécifiques (mouvements, armes) qu’il faut combiner, un autre jeu à base de classe comme Wolfenstein Enemy Territory ajoute aussi des élements de progression qui sont conservés entre les parties (grades).

    Et pour faire un peu le tour des jeux de tirs… un jeu comme Time Crisis (“first person rail shooter”) c’est le genre du ball trap. Mettre le ball trap, les échecs, le monopoly, le pousse-pousse et le jeu du chat dans le même genre semblerait un peu large, c’est pourtant ce qui fut souvent fait avec les jeux à la première personne.

    Bref, le fait qu’Unvanquished se joue en temps réel et à la première personne sont des aspects de ce jeu de stratégie.

    Au-delà de la temporalité et du point de vue, Unvanquished c’est donc aussi, en plus des points déjà listés :

    • deux équipes avec des classes (celui qui attaque, celui qui construit…) et des équipements;
    • du mobilier à construire et à organiser selon des rôles, chaque équipe ayant un mobilier névralgique (réacteur, overmind) dont les autres mobiliers dépendent pour fonctionner, des constructions de défenses aux propriétés bien particulières, des constructions vitales dont dépendent l’issue du jeu, etc.
    • une monnaie à gérer (acheter/revendre des armes, incarner des formes plus évoluées);
    • une santé à conserver et soigner (guérison, équipements de soin);

    Techniquement, en tant que joueur, tu gères simultanément trois comptes : la monnaie (ou les points d’évolution) qui est propre à chaque joueur (qu’il est possible de transférer entre joueur selon la configuration du serveur), les points de construction (compte commun à l’équipe et en compétition avec l’équipe adverse), et le momentum (qui définit ta progression et les technologies qui te sont accessibles).

    Se faire tuer par l’adversaire enrichit/nourrit l’adversaire, à la fois en monnaie mais aussi en progression, et bien sûr tu ne récupères pas la monnaie que tu as dépensé pour t’équiper et ton équipe perd en progression. Se fait démolir une base coûte des points de construction à l’équipe qui ne seront jamais récupérés et réduit la progression de l’équipe, mais enrichit en monnaie et augmente la progression de l’équipe adverse qui peut se voir débloquer des technologies et devenir capable de se les payer.

    Pour gagner il faut donc mettre l’équipe adverse en échec. Pour cela il faut parvenir à détruire les équipements qui permettent aux joueurs adverses de revenir en jeu lorsqu’ils sont morts, et bien entendu de les éliminer sans exception pour qu’ils ne les reconstruisent pas. Quand toi et tous tes coéquipiers sont bloqués dans la salle d’attente et que cette salle d’attente ne peut techniquement plus se vider, votre équipe a perdu.

    Un jeu comme Unvanquished est très exigeant mentalement et physiquement. Une partie peut se terminer en 15 minute comme durer un peu plus d’une heure, heure pendant laquelle chaque seconde peut être décisive : tu dois concevoir les bases, les construire, les défendre, les reconstruire, élaborer des actions, attaquer, te replier, te cacher, te soigner, sauver ta peau, faire fructifier ton gain et l’investir intelligemment (que ce soit en monnaie ou en points de construction), retenir un assaut, tenir un siège.

    Effectivement, si tu es incapable de jouer à un jeu en tir subjectif, tu auras peut-être du mal avec ce jeu : l’adresse au jeu de tir à la première personne est requise. Mais tu peux toujours t’essayer au rôle de celui qui construit les bases, pense les défenses, étend le territoire, etc. =)

    Par exemple tu peux démarrer le jeu en local avec la carte « Plat23 » qui est assez indulgente envers les bots. Ajoute trois bots aliens, deux bots humains et rejoint l’équipe des humains. Prends le « Construction Kit » et essaie de déterminer la victoire. Ensuite fais l’inverse en rejoignant l’équipe des aliens en jouant en tant que granger sur cette même carte. Un objectif intermédiaire sera que ton équipe de bots atteignent un niveau suffisant pour que tu puisses évoluer et marcher sur les murs pour rendre ta base plus efficace. La troisième étape sera de jouer sur la carte Chasm en tant qu’humain avec l’outil de construction. Une équipe de bots humains ne survivent pas longtemps face aux aliens sur cette carte (cette asymétrie est spécifique aux bots qui ne sont pas si humains que ça…), tu dois pouvoir faire gagner ton équipe uniquement en construisant des infrastructures pour tes bots, mais tu seras très vite tenté de t’acheter un flingue. ;-)

    Note que le jeu ne permet pas (pour le moment ?) de donner des ordres aux bots. Il y a déjà des mécanismes intégrés au jeu pour dire « attaquer ici », « défendre là », mais les bots ne les écoutent pas. Il faut dire que ce sont des pis aller, normalement le jeu se joue en équipes de vrais joueurs, c’est le but recherché. Si quelqu’un implémentait tout de même cela et mettait la caméra au-dessus de la carte… la comparaison avec un jeu comme 0 A.D. serait encore plus frappante.

    Il serait tout à fait possible d’implémenter dans 0 A.D. un mode à la première personne jouée au niveau du sol où les personnages seraient d’autres joueurs.

    À noter qu’un jeu comme Natural Selection qui se situe sur le même créneau qu’Unvanquished propose un rôle spécial où un des joueurs voit la carte de dessus et donne des ordres à ses coéquipiers. La différence avec un jeu comme 0 A.D. est donc que les petits bonshommes que tu vois courir sur la carte ne sont pas pilotées par des intelligences artificielles mais par de vraies personnes.


    Bref, il est vrai qu’il est assez ennuyeux pour le cerveau de celui qui écrit de devoir rappeler le jeu à chaque dépêche. Je sais que c’est important et je dois me forcer. En particulier le fait de décrire le jeu comme un jeu de stratégie est le minimum vital que je rappelle.

    Le point de vue du jeu (première personne) est vraiment moins important et il ne faut en parler que si l’élément stratégique est clairement énoncé d’abord, sinon le lecteur sera trompé et son appréciation sera erronée.

    Même le fait de dire qu’Unvanquished serait un jeu de tir à la première personne avec des élements de stratégie serait mensonger. Unvanquished est d’abord un jeu de stratégie, et ce jeu de stratégie se joue à la première personne, en temps réel, avec des mécanismes de tir.

    Lors de la sortie de Tremulous 1.1.0 en 2006 un lecteur avait commenté « [Ca ressemble beaucoup] a Nexuiz vous trouvez pas ? ».

    Ce genre de première appréciation est vraiment problématique parce que oui à l’écran il y a un flingue au premier plan, mais ça ne définit pas un jeu ça, ça définit un point de vue. Les jeux comme Xonotic (successeur de Nexuiz) et Unvanquished (successeur de Tremulous) sont vraiment très différents. Les communautés de joueurs ne se mélangent d’ailleurs pas vraiment (ce qui n’est pas forcément vrai du point de vue des développeurs) : le public de Xonotic n’est pas nécessairement le public d’Unvanquished, comme quelqu’un qui joue à Unvanquished pourrait dire que les jeux comme Xonotic ne sont pas vraiment son genre de jeu. Les gens qui jouent aux deux sont surtout l’exception.

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  • [^] # Re: Development quote of the week sur LWN

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . En réponse à la dépêche Unvanquished : maintenant nous sommes libres !. Évalué à 7.

    Ouah ! Bon, je ne savais même pas que ça existait, j’espère que ça veut dire que c’est bien ! =)

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  • [^] # Re: Religion

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal [HS] Texte de l'appel du 14 septembre 2020. Évalué à 3. Dernière modification le 16 septembre 2020 à 14:13.

    Mélenchon l'a dit donc c'est forcément vrai

    Si Mélenchon lisait le commentaire auquel tu réponds en associant Mélanchon, il s’étranglerait et dirait :

    Je suis écoeuré par cette propagande. Le dénigrement de la grande Révolution est une sale besogne pour instiller davantage de dégoût de soi et de déclinisme aux Français. Si l'on continue comme ça, il ne restera plus aucune identité commune possible aux Français à part la religion et la couleur de peau. source.

    Parce que c’est bien connu, notre identité est dans la terreur.

    mais pas d'argument contre? Pas grave, on en invente! Pas question de vivre ensemble même si on pourrait

    C’est fou de voir avec quelle générosité tu attribues des comportements, des paroles, des intentions à des inconnus avec l’assurance de quelqu’un qui sonde les cœurs et les reins, alors que tu n’es même pas capable de situer dans son paysage politique un personnage aux positions pourtant très médiatisées et documentées.

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  • [^] # Re: Religion

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal [HS] Texte de l'appel du 14 septembre 2020. Évalué à 4.

    Donc pour résumer :

    OK, on a à faire à un croyant. Je ne dis pas qu’il n’y ait pas des trucs à faire au niveau français, mais peut-être ce monsieur devrait réviser le concept de souveraineté.

    Tiens, ça marche aussi.

    Précisément, ça marche aussi, c’est en fait la base argumentaire de mon discours. Si tu pensais me contredire c’est mal barré.

    La souveraineté s’appuie sur la souveraineté de ses membres. Parce qu’un état souverain avec des citoyens sous tutelle c’est une dictature.

    La subsidiarité et la souveraineté marchent ensemble. Une subsidiarité sans souveraineté est une bureaucratie, une souveraineté sans subsidiarité est une république bananière.

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  • [^] # Re: Religion

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal [HS] Texte de l'appel du 14 septembre 2020. Évalué à 3. Dernière modification le 16 septembre 2020 à 13:35.

    T’es tellement aveuglé par les épouvantails que tu agites que tu ne te rends même pas compte de ce que tu dis.

    À moins d’écraser les pays membres pour en faire un seul peuple, un seul empire, un seul… (le point godwin n’est pas loin),

    Ou la création de la République Française.

    Merci, je m’étais retenu de la faire. Si tu penses contredire mon discours avec cette réplique, alors ton discours est invalide car fondé sur une supposition qui se révèle fausse.

    La révolution française était un coup d’état bourgeois motivé par des intérêts privés. On est généralement complètement biberonné d’illusion à la con et de réécriture de vocabulaire. Par exemple sans porter de jugement, le concept de « domiciliation » est littéralement le même que celui du « servage », c’est simplement un nouvel emballage, la domiciliation comme le servage est simplement le concept d’un homme attaché à une terre administrée par une personne. Ce qu’on appelle « abolition » du servage n’a pas aboli le servage, elle en a fait un monopole d’état dont l’administration fut transférée au moment de la révolution française d’une personne physique vers une personne morale qui n’a de compte à rendre à personne et qui sert de paravent à des irresponsables (l’irresponsabilité est le mot employé dans notre constitution actuelle pour qualifier le président).

    La révolution a écrasé les régions, les langues, les cultures. Comme le nazisme et le bolchevisme, la France révolutionnaire était une va-t-en guerre qui levait des centaines de milliers d’hommes pour écraser ses voisins de sa “lumière”. Les peuples qui se sont levés conter ces « levées » ont été massacrés, hommes, femmes, enfants, parfois des villages entiers. La révolution française et ses massacres légaux ont toujours servi de références et de modèle aux dictatures. Lénine surnommait la Volga « la petite Loire », en référence directe aux massacres de Nantes.

    Tout comme les révolutionnaires français attachaient leurs victimes dans des barques qu’ils coulaient dans la Loire, les bolcheviques jetèrent depuis des péniches des milliers d’ouvriers une pierre au cou dans la Volga. L’Internationale a été composée sur l’air de la marseillaise, la mélodie que l’on connait actuellement est plus tardive.

    Les valeurs de la république française sont « Liberté, égalité, fraternité ou la mort », c’est à dire que si un révolutionnaire considères que que tu n’es pas de son sang, que tu n’es pas de son parti, que tu ne te soumets pas à ses idoles tu n’as alors pas de liberté, tu n’es pas son égal, tu n’as pas ta place dans la société, et que tu dois mourir : ton sang impur doit rougir le sillon. C’est à ça que servait la guillotine : à ne laisser en vie que la fraternité de ceux qui se pensent égaux.

    Pourquoi la Terreur révolutionnaire et le concept de terrorisme partagent le même mot ? À ton avis, pourquoi le régime fasciste italien était appelé fasciste ? parce que, comme la république française, il utilisait cet emblème des faisceaux que tu retrouveras sur ton passeport. Ça va, je continue ma lettre d’amour à la république française, xénophobe, terroriste, fasciste et génocidaire ? Ou bien ?

    […] est bien plus démocratique que la souveraineté artificielle et imposée que tu lui préfères

    Tu es tellement aveuglé par tes épouvantails que tu en es ridicule.

    Perso, je lis juste la phrase comme l'idée que la France n'est pas/plus l'échelle adéquate pour une souveraineté réelle

    La souveraineté n’est pas une affaire d’échelle. La souveraineté commence à l’échelle du foyer. C’est justement pour cela que parler de souveraineté européenne en voulant défaire les cellules de souveraineté sur lesquelles l’europe est constituée est… comment dire… un château de carte ?

    le Royaume-Uni est en train de se crasher sur la notion de souveraineté en ce moment

    Je serai moins prompt que toi à faire un tel jugement. Je ne sais pas de quoi sera fait le futur, mais quand je vois l’État Britannique racheter OneWeb avec un partenaire Indien, je vois qu’ils prennent les moyens de reconstituer l’économie et le pouvoir d’un empire. Bien sûr qu’ils peuvent se planter. Le risque de perdre est grand, mais le risque du gain est vertigineux : si ça marche, c’est une part très importante de la planète qui serait dans un état de soumission logistique à l’État Britannique, lui assurant une rente économique et un pouvoir géopolitique inédit, et ce serait un des seuls état capable de rivaliser avec des intérêts privés dans ce genre d’infrastructure. L’État Britannique prend les moyens matériels de conserver sa souveraineté dans le monde Cyberpunk qui vient, celui où les sociétés privées sont plus puissantes que les états, sauf peut-être l’État Britannique…

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  • # Religion

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal [HS] Texte de l'appel du 14 septembre 2020. Évalué à 10.

    Un peu dur à lire (t’aurais pu utiliser la balise > pour les citations ?) mais globalement ma réaction devant les extraits du discours de Manu c’est :

    la vraie souveraineté se bâtit au niveau européen et si on veut que notre écosystème soit durable

    OK, on a à faire à un croyant. Je ne dis pas qu’il n’y ait pas des trucs à faire au niveau Européen, mais peut-être ce monsieur devrait réviser le concept de souveraineté. À moins d’écraser les pays membres pour en faire un seul peuple, un seul empire, un seul… (le point godwin n’est pas loin), il cherche la quadrature du cercle mais en plus il est convaincu qu’elle est juste derrière la porte. La souveraineté est une chose à l’échelle du pays. À l’échelle de l’europe il y a plein d’autres choses à faire. On sera d’autant plus confiant à mettre certaines données chez certains voisins si on a confiance dans leur propre souveraineté. On sera d’autant plus confiant avec nos voisins que nous accords reposeront sur… nos propres souveraineté. Pas de souveraineté par pays ? Pas d’accord et pas de confiance entre pays ! Autant se faire héberger aux US dans ce cas…

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  • [^] # Re: Tu prends le probleme a l'envers

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Logiciels libres dans une association non-informatique. Évalué à 4.

    Il faut parfois de très nombreuses années et se faire avoir plusieurs fois pour apprendre à placer certaines limites.

    Il y a plein de situations où, par inexpérience, naïveté ou vulnérabilité une personne peut être abusée et accepter certaines conditions et retrousser ses manches. Le propre de la prostitution c’est d’acheter le consentement. Les esclaves sont généralement entièrement dévoués, c’est d’ailleurs le sommet de l’aliénation quand l’aliéné s’empresse volontairement et à corps perdu pour son bourreau.

    Je ne dis pas que Jérôme est dans une situation d’esclavage ou de prostitution, je donne des exemples assez forts et suffisamment évidents pour rappeler que l’empressement, la volonté et l’acceptation d’une situation n’a pas de pouvoir sur le fait qu’un abus n’en soit pas un. Un bourreau n’est jamais blanchi par la soumission de sa victime.

    Tu dis que tu as du mal à comprendre les critères qui me permettent de tracer une ligne rouge, mais si tu considères que le fait d’accepter les conditions et se retrousser les manches est un critère de discernement de cette ligne rouge, il est en effet possible de passer à côté de certaines limites. Certaines lignes rouges à ne pas franchir sont souvent cachées loin derrière l’acceptation, c’est à dire que l’acceptation peut signifier que ces lignes rouges sont déjà franchies, et non pas que ce ne sont pas des lignes rouges.

    On ne discerne pas les limites au regard de l’acceptation car il faut précisément discerner les limites pour savoir ne pas accepter ce qui n’est pas juste et savoir accepter ce qui est juste.

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  • [^] # Re: Tu prends le probleme a l'envers

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Logiciels libres dans une association non-informatique. Évalué à 5.

    La direction de l'antenne est composée essentiellement de retraités. Je viens d'apprendre qu'ils ont pas mal de listes diverses (dont des listes nominatives .. ) sur roulement de tambour .. papier. Ils voudraient informatiser ça. Jusque là, rien d'anormal. Sauf qu'au fil de la discussion, je me suis rendu compte que plusieurs de ces braves retraités semblent s'imaginer que c'est moi qui vais me taper la recopie de ces listes sur ordinateur (ben oui, c'est l'informatique voyons !). Alors je les aime bien, mais sans surprise, j'ai déjà fait comprendre au président de l'antenne que ça, ce n'est pas près d'arriver.

    Ahah j’ai vu ça (j’étais jeune et vulnérable XD) :

    • Lequel d’entre vous est bon en informatique ?
    • Tous en chœur : Thomas !
    • OK Thomas, tu vas rester ici devant cet ordinateur dans ce petit bureau à retaper les paragraphes qui nous intéressent dans chacune des pages de cette pile de 500 feuilles (parties qu’il te faut savoir identifier selon nos besoins et forcément c’est évident il n’y a pas besoin d’expliquer), les autres venez avec moi on va faire le tour des diverses œuvres, aller sur le terrain, rencontrer les équipes, les gens auprès de qui on agis, visiter les sites, aujourd’hui vous faites ça là-bas, demain vous ferez ça là, après demain vous irez là…

    Bon, dès que l’occasion s’est présentée j’ai suivi l’équipe l’air de rien… Il m’a quand même fallu patienter deux jours pour qu’une occasion se présente… (nous étions logés sur le site principal donc je n’avais déjà plus vraiment le choix de ne pas être là)…

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  • [^] # Re: Tu prends le probleme a l'envers

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Logiciels libres dans une association non-informatique. Évalué à 4.

    Mais là, informatiquement, on va dans le mûr. Ça va finir par me pénaliser directement ou indirectement dans mes autres activités au sein de l'antenne (et pénaliser toute l'antenne, bien entendu).

    Je préfère lire ça, dans ce cas ça reste du volontaire, attention cependant de ne pas trop donner et d’être lucide sur les diverses pressions de ton environnement (les techniques de management modernes sont très efficaces à obtenir la libre volonté y compris dans l’aliénation)…

    C'est aussi pour ça que je leur ai demandé explicitement de pouvoir faire les choses à ma sauce : Si j'utilise des logiciels avec lesquelles je suis familier (Nextcloud, Ubuntu, etc), je vais y passer beaucoup moins de temps.

    Là, aux vues de ce que tu partages, je crois que la seule contrainte qui pourrait déterminer tes outils c’est là loi (comme le RGPD). Utiliser les outils qui te rendent performant n’est pas une demande mais une exigence de ta part. C’est à l’association de faire avec tes choix. Les machins Google, ça a déjà été le choix d’autres personnes (même quand sont des choix par défaut, le choix a été fait ou laissé faire) et ils s’en sont servi. Je serai étonné que ces choix (Google, Windows) aient été précédés d’une « demande » comme tu la formules, m’est avis que ce n’était pas une demande mais une exigence, comme l’exigence de « c’était livré avec, je ne connais que ça et ça fait le boulot ». Ne te fais donc pas concurrence à toi-même en proposant un éventuel toi-même concurrent qui pourrait faire ce travail que tu ne veux déjà pas faire mais en plus d’une manière que tu réprouves.

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  • [^] # Re: Tu prends le probleme a l'envers

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Logiciels libres dans une association non-informatique. Évalué à 4. Dernière modification le 07 septembre 2020 à 16:24.

    À moins d'avoir mal compris, on ne parle pas ici de travailler mais d'avoir une activité associative bénévole.

    Tu as peut-être mal compris : je sais ce que c’est d’être au service de structures associatives (mais pas que) qui font travailler des bénévoles avec subordination et autres pratiques anormales. Cette expérience de salarié d’association me permet de voir d’au plus près ce que peuvent vivre des bénévoles (par ailleurs je sais aussi ce qu’est être bénévole, tout comme je sais aussi ce que c’est le salariat en entreprise, mais je n’ai pas besoin de raconter plus ma vie), et mon expérience me fait dire qu’étant donné son témoignage, ce qui est demandé à Jérôme n’entre plus dans le cadre d’une « activité associative bénévole ».

    Je me demande combien facturent les admins de l'association linuxfr.org qui te permettent de poster.

    Je serai surpris que les admins de linuxfr bossent bénévolement en réunissant ces conditions :

    • Ils m'ont demandé de m'occuper de tout ça
    • ça m'******e parce-que c'est une charge en plus pour moi
    • c'est une tâche qui ne m'intéresse pas
    • Je ne suis pas rentré dans l'association pour faire de l'informatique

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  • [^] # Re: GPG c'est bien

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . En réponse à la dépêche Authentification et identité numérique en France. Évalué à 4.

    Le but d’une entreprise est de fournir un travail à des personnes. L’argent est un moyen en vue de cette fin.

    L’efficacité d’une entreprise peut donc se mesurer à sa capacité à salarier des personnes (note: ne pas confondre avec le fait de salarier une personne avec le travail d’autres personnes).

    Bien sûr il serait dommage de payer des gens à reboucher des trous qu’ils creusent, mais ça, à la rigueur, c’est la problématique de l’efficacité et de l’utilité du travail, pas la question de l’efficacité de l’entreprise.

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  • [^] # Re: Tu prends le probleme a l'envers

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Logiciels libres dans une association non-informatique. Évalué à 10.

    1. Je vais utiliser ce service au moins autant que les autres. Je suis bénévole dans l'association depuis plus de 5 ans. Je suis chef d'équipe, et j'ai été chef d'équipe dans un autre service.
    2. Ils m'ont demandé de m'occuper de tout ça. Personnellement, ça m'******e parce-que c'est une charge en plus pour moi, et c'est une tâche qui ne m'intéresse pas. Je ne suis pas rentré dans l'association pour faire de l'informatique, bien au contraire. Le problème, c'est que je suis le seul qui a les compétences. Donc la moindre des choses, c'est que je puisse faire les choses à ma façon.

    Fais-toi payer pour ce boulot, c’est non-négociable. On te réclame un travail de société de service. Si tu ne te fais pas payer pour faire ce travail, tu te fais baiser à le faire sans être payé ET toi tu baises celui qui aurait dû être payé pour faire ce travail. Et en conséquence de quoi, par bouche à oreille d’autres associations refuseront de payer le juste prix et exploiterons d’autres personnes à la suite de ton exemple qui sera invoqué comme référence pour prouver que c’est possible d’être malhonnête (en se convainquant de ne pas l’être, à cause de ton exemple).

    N’écoute pas groumly quand il dit :

    Ben je suis désolé pour toi, mais c’est pour ça que c’est pas un loisir, et que ça s’appelle du bénévolat. T’es pas la pour le fun, t’es la pour fournir une infra efficace.

    Il a dit des trucs très pertinent par ailleurs mais cette phrase là c’est du n’importe quoi. Ce que vient de décrire groumly c’est un emploi salarié. Le bénévolat est une activité libre, volontaire et non-contraignante. Si tu es sujet à subordination et que tu dénonces l’association, l’association sera forcée de t’embaucher en CDI sans période d’essai.

    Je suis désolé pour toi mais l’association pour laquelle tu es volontaire vient de franchir une ligne rouge. C’est peut-être pas encore grave et ça peut probablement être réparé en expliquant proprement les choses. Personne n’a envie de se faire des ennemis et on a tous le droit à l’erreur, et c’est en faisant des erreurs et en les comprenant qu’on avance. Errare humanum est, perseverare diabolicum.

    J’ai travaillé plus de dix ans auprès d’associations, fondations et… d’entreprises qui faisaient travailler des bénévoles, et j’ai vu des tas d’abus, des trucs que même la loi ne nomme pas vraiment tellement c’est abusé. Par exemple, au hasard de ce que j’ai vu : le truc illégal dans le prêt illégale de main d’œuvre c’est que la main d’œuvre est facturée prix de son salaire (c’est considéré comme un prêt puisque l’employeur original ne gagne rien sur l’affaire), mais j’ai par exemple vu du prêt de main d’œuvre où l’organisation utilisatrice verse même pas à l’employeur le salaire de la personne, l’employeur ne payant donc pas au final le salaire de ce travail pour les autres, payant uniquement le travail fait pour lui-même : c’est à dire que le travailleur subventionne par son travail l’organisation utilisatrice… Ne te fais pas avoir, ça commence par un doigt…

    Pour commencer tu leur expliques que leur demande franchit une ligne et que c’est en dehors du cadre de ton bénévolat et que c’est le travail d’un prestataire de service. Toi ou un autre l’association doivent payer. Ton bénévolat c’est tout le reste, pas ça, et faire faire ça par un autre bénévole serait un abus sur l’autre bénévole.

    Ensuite, tu ne leur fais pas de cadeau sur combien ils te paient. Parce que là aussi, tu vas léser des dizaines de personnes ailleurs. À l’autre bout du pays, dans deux ans, quelqu’un dira à propos d’une situation similaire : « cette personne demande ####€ pour faire Ça ? Laisse-tomber, je suis certain que tu peux l’avoir pour ###€, c’est ce qu’on payait là-bas ». Il ne faut jamais faire de cadeau (pas même quand on débute, parce que les gens qui débutent arrêtent et se font remplacer par les autres débutants qui arrêteront pour se faire remplacer par d’autres débutants).

    S’il ne peuvent pas te payer ce que tu demandes tu ne baisse pas ton exigence, tu réduis l’étendue de ta prestation au niveau de ce qu’ils peuvent se permettre.

    À partir de là, en fonction de ce qu’ils peuvent se permettre, tu pourras réfléchir aux solutions que tu peux leur fournir et qu’ils peuvent payer.

    Tes solutions techniques sont très bonnes, mais tu dois d’abord connaître la limite de leur moyen avant d’aller aussi loin dans le dessin d’architecture.

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  • [^] # Re: AMD dans les consoles next-gen

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Le début de la fin pour Intel ?. Évalué à 10. Dernière modification le 03 septembre 2020 à 16:48.

    Sans vouloir contester que les manœuvres anticoncurrentielles d'Intel pèsent fortement dans la balance, est-ce que ça ne serait pas dû au rapport puissance/consommation ? Intel a toujours tenu le haut du pavé de ce côté. Pour un particulier, ce n'est pas important, on monte une grosse config avec de l'AMD et on se soucie rarement d'avoir quelques dizaines de watts en plus, mais pour une entreprise qui a de gros parcs j'imagine que chaque watt compte. Même remarque pour les GPU avec Nvidia à la place de Intel.

    Je ne crois pas que ça puisse peser au poins qu’AMD soit quasiment inexistant des catalogues. Ce genre de situation entraine ordinairement une diversification des offres, au contraire.

    Je n'ai jamais compris comment on pouvait considérer la vente d'ordinateurs avec une distro préinstallée comme autre chose que de l'openwashing. Si l'ordinateur est vendu sans OS et que je peux installer ma distro dessus et que tout marche out-of-the-box, ok, c'est opensource-friendly. Si l'entreprise a installé elle-même sa distro en rajoutant tous les blobs qu'il faut pour que le matériel non-documenté soit reconnu…

    C’est précisément ce qui pique… Quand je lis des trucs sur ce rapprochement Fedora et Lenovo, c’est présenté comme la fête du libre avec un fort engagement pour upstreamer ce qui manque, pour ne pas simplement intégrer un pilote qui ne marchera plus à la prochaine mise à jour du noyau, pour utiliser une distro non-modifiée, etc. L’idée serait que Lenovo (ou toi) doit pouvoir installer une Fedora de base sans rien faire d’autre.

    Red Hat developers have applauded the move. Lenovo is making use of a stock Fedora Workstation installation without any vendor customizations but will be relying upon the existing Fedora/FESCo processes should any changes be needed moving forward.
    -- https://www.phoronix.com/scan.php?page=news_item&px=Lenovo-Fedora-Starts-Sale

    Lenovo is embracing the Linux Vendor Firmware Service (LVFS) with Fwupd for firmware updates on not only the computer itself but also onboard components.
    Christian exclaimed, "What we are doing here isn’t just a minimal hardware enablement effort, but a concerted effort to evolve Linux as a laptop operating system and doing it in a proper open source way. So this is the culmination of our work over the last few years, creating the LVFS, adding Thunderbolt support to Linux, improving fingerprint reader support in Linux, supporting HiDPI screens, supporting hidpi mice, creating the possibility of a secure desktop with Wayland […]
    -- https://www.phoronix.com/scan.php?page=news_item&px=Ecstatic-Fedora-Linux-On-Lenovo

    J’ai coupé brutalement, parce que jusque là c’est magique, mais les mots qui suivent immédiatement après sont :

    working with NVidia to ensure that Mesa and Nvidia driver can co-exist through glvnd

    Alors oui, au final, la Fedora sera la même si tu l’installes ou Lenovo l’installes pour toi. Mais au final la présence de la Nvidia brise tout.

    L’étape suivante serait que Lenovo propose un ordinateur haut de gamme avec un GPU AMD. Et là, ce sera vraiment la fête. Non seulement Nvidia ce n’est pas libre, mais en plus le pilote Nvidia pour Linux propose les performances de 2020 mais avec le même manque d’intégration qu’il y a 15 ans et des bugs vraiment bizarres.

    Note: pour Unvanquished j’ai testé une quarantaine de GPU avec une répartition AMD/Intel/Nvidia assez équitable, et des cartes dont les dates de sorties initiales étaient étalées entre 2006 et 2020. Avec Intel je n’ai pas rencontré de problème, avec AMD j’ai rencontré une vieille génération de carte qui avait un bug graphique corrigeable avec une simple variable d’environnement sans impact sur les performance, astuce donnée par un développeur super disponible, avec le pilote Nvidia j’ai vu des problèmes incroyables :

    • une carte qui demande qu’un écran soit branché sur la prise VGA pour pouvoir utiliser correctement un écran sur la prise HDMI (sans pouvoir utiliser l’écran sur la prise VGA, alors que nouveau permet d’utiliser les deux écrans) ;
    • un pilote qui se plante à la compilation des shaders, requérant de détecter ce pilote pour désactiver une fonctionnalité afin de permettre aux joueurs de jouer, le jeu a été impossible à lancer pendant des années sur cette carte/pilote jusqu’à ce que l’un d’entre-nous acquière physiquement un exemplaire ;
    • et s’il y a deux cartes nvidia, le boot se fait sur une carte et le bureau sur une autre (il faut jongler avec le câbles selon les étapes du démarrage) ;
    • sur un portable (Thnkpad, Haha !) il m’a fallu jouer du xorg.conf comme en l’an 2000 ;
    • plein d’autres problèmes qui sont parfois indépendant de l’OS (comme le fait que les prises vidéos d’une station d’accueil requière une certaine configuration du BIOS qu’on ne souhaite pas nécessairement), etc. etc.

    Franchement, le pilote Nvidia est ignoble sous Linux, et parfois les problèmes semblent directement liés à des problèmes de conception du matériel. Les gens qui parlent de Nvidia sous Linux sont ceux qui font les bonnes pioches, les autres souffrent en silence.

    Peut-être qu’un jour je ferai un journal qui dénonce grave !

    (╯°□°)╯︵ ┻━┻

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  • [^] # Re: AMD dans les consoles next-gen

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Le début de la fin pour Intel ?. Évalué à 10.

    Comme l’a fait remarquer Renault, du point de vue des clients finaux (les joueurs) il y a très peu d’échange entre les deux mondes, et je pourrai même dire, de porosité. Ordinairement un joueur de console ignore les composants qu’il y a dans la console.

    La console est toujours vue comme un produit à part, avec les mêmes mécanismes psychologies qu’on voyait avec les macs : le fait qu’on parlait de « mac ou de PC », quelqu’un pouvait te reprendre si tu parlais du PC d’un utilisateur de mac. C’est encore vrai pour ces derniers, mais l’idée universelle d’un ordinateur personnel quelque soit l’architecture ou le système d’exploitation a été mieux comprise avec le passage à Intel, la capacité d’installer Windows ou Linux sur un mac, etc.

    Pour les consoles, c’est toujours aussi hermétique. Les commentateurs parlent d’architecture PC et console, parlant de ces dernières un peu comme on parlait autrefois des stations dédiées telles les Silicon Graphic. Et cela faisait sens : la Nintendo 64 ayant par exemple été équipée d’une carte graphique SGI Reality et d’un processeur MIPS R4000 , les développeurs de GoldenEye ont d’ailleurs utilisé une SGI Onyx (GPU Reality 2, CPU R4000) pour le développement, sauf qu’une Onyx ça coûtait 150 000€. Les consoles était le royaume des PowerPC, MIPS et autres trucs de ce genre. Le Cell a surtout été connu pour la PlayStation 3, même s’il visait aussi les superordinateurs du top500.

    D’une part l’utilisateur moyen de console ignore probablement ce qu’uns un CPU et un GPU, d’autre part il y a fort à parier qu’une bonne partie d’entre eux voient l’ensemble comme un produit très différent, comme si la fabrication et la conception relevait d’un autre domaine de compétence.

    De ce que je vois autour de moi (mais peut-être suis-je victime d’un biais), les utilisateurs de console qui se posent des questions techniques se soucient surtout de la résolution de l’écran (et de la capacité de la console à ce sujet), de la capacité de leur disque dur externe, et de choses comme ça. Les utilisateurs de PC feraient pareil s’il n’y avait aucun choix de processeur ou de carte graphique, ils compareraient le produit fini et livré. Comme client console tu choisis entre une marque et une autre, éventuellement entre une version slim et une version gourmande de la même console, t’as pas d’autre choix : comme les clients d’Apple qui comparent surtout les macs entre eux, mais sans la porosité avec le reste du marché du PC.

    Ceux qui voient les consoles comme des ordinateurs personnels ne sont en général pas les joueurs eux-même. Le projet Xbox de Microsoft est basé sur le constat que Sony avait un meilleur taux de pénétration des foyers avec sa PlayStation que ne l’avait le PC traditionnel. Microsoft voyait la PlayStation comme un ordinateur familial dédié au divertissement, et ne pouvait laisser Sony rafler tout ce marché. D’où la console avec une connectivité internet, des capacités multimédia (lecture CD/DVD, rip de CD etc.), un disque dur interne, etc. Aujourd’hui une Xbox et une télé c’est comme un gros ipad tout aussi verrouillé pour s’abonner à Canal+ et Netflix.

    Bref, « les joueurs conseillent souvent les gens autours d'eux sur le CPU à prendre pour leur PC », non, je ne crois pas, je n’ai jamais vu ça. Je ne crois pas connaître un joueur de console qui puisse me dire spontanément ce que leur console a comme CPU.

    Par contre :

    Mais tu ne crois pas que avoir un pied dans le monde des consoles permet de rester proche des éditeurs de jeu

    Oui, tout à fait !

    qui sont souvent des précurseurs [de l'utilisation des CPU]

    Oui, mais pas vraiment pour les CPU (qui ne sont pas vraiment spécifiques ni avant-gardistes aujourd’hui), on le voit surtout avec les GPU et l’architecture RDNA d’AMD (voire la démo de Unreal & PlayStation 5).

    Pour sûr, le marché console permet à AMD de garder sa place chez les éditeurs même si les joueurs PC utilisent massivement du Nvidia. Les moteurs comme Unreal, Unigine, etc. son conçus pour plusieurs plate-formes incluant le marché du PC sous Windows avec majoritairement du Nvidia et le marché des consoles avec majoritairement du AMD.

    Là encore c’est assez similaire au fait que le marché Apple garantit à AMD des clients « grand public » qui utilisent le GPU pour des calculs : Apple n’intègre plus de Nvidia depuis 2019, mais Apple pourrait concurrencer AMD directement sur le terrain des GPU de bureau pour ses produits dès 2021, mais pour donner du répit à AMD il y a peu de chance de voire Apple rivaliser avec une Vega de si tôt.

    Cela dit, pour revenir à Intel, rien ne semble empêcher un vendeur de console de choisir une solution Intel, mais il est fort à parier que pour cela il faudrait un CPU+GPU intégré aussi performant qu’un APU Ryzen avec une Vega intégrée. Intel exprimer clairement son ambition d’entrer dans le haut de gamme du graphisme, donc à voir pour le futur. Intel pourrait aussi être choisi pour des produits moins gourmands, comme on le voit il y a convergence entre le « centre multimédia » et la console de jeu. Une machine qui permet de s’abonner à Canal+ ou Netflix et aussi de jouer à des jeux, sans viser la concurrence frontale avec la Xbox et la PlayStation sur ce terrain pourrait avoir sa place. C’est le pari que fait Atari avec son Atari VCS mais ils ont aussi fait le choix d’AMD. Mais clairement, un CPU+GPU Intel pourrait séduire pour ce type de projet. Le marché du joueur occasionnel qui perd quand même l’air de rien sa journée sur des machins monétisés sur mobile a bien ses systèmes d’exploitations et matériels spécifiques…

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  • [^] # Re: One Task One processor

    Posté par  (site web personnel, Mastodon) . En réponse au journal Le début de la fin pour Intel ?. Évalué à 9.

    Au delà de la question des transistors pour une même surface, un même coût, ou une même consommation énergétique, on peut aussi regarder les performances pour un calcul similaire. J’avais développé ce sujet dans un précédent commentaire d’un précédent journal, mais pour résumer (source : Benchmark Phoronix) :

    AMD FX-9590 vs ThreadRipper 3990X

    Je cite mon commentaire de l’époque :

    En juillet 2013 le FX 9590 était ce qu’AMD avait de mieux à offrir pour le marché « desktop » (avec un TDP de 220W). En février 2020 le meilleur qu’AMD propose pour le même marché est le ThreadRipper 3990X (avec un TDP de 280W).

    Si tu linéarises la progression, ça fait du +300% par an. D ’ici 2021/2022 AMD aura atteint les 4nm dans sa gravure en production et pourra offrir plus encore. En 10 ans ça va finir par être conséquent. [NDA: je répondais à un commentaire qui disait d’Intel que « +10% à chaque génération, en 10 ans ça finit par être conséquent »].

    Alors oui c’est un benchmark favorable, mais même avec un benchmark pensé pour être défavorable car n’utilisant qu’un seul thread (et le point fort du TR 3990X est d’être le CPU avec le plus de cœurs/threads du marché), t’as plus de 200% de gain en moins de 7 ans.

    Je n’ai pas de ThreadRipper 3990X, mais j’ai des tâches qui ont la même progression sur le matos AMD que le raytracer testé par Phoronix (j’utilise un autre raytracer) et j’ai un FX 9590 sous la main pour comparer. Si j’extrapole les performances que j’ai pu tester sur d’autres processeurs actuels d’AMD, une tâche que met près de 2 jours (1 jour et 18 heures avec tous les cœurs à 100%) à produire un rendu sur un FX 9590 mettrait 15 minutes sur un TR 3990X.

    Et si tu ne peux pas acheter « le meilleur qu’AMD a à offrir » (qui est grave cher, ne le nions pas, 4000€) mais que tu te contentes d’acheter un processeur qui est dans la gamme de prix où était le FX 9590 à l’époque comme un Ryzen 9 3900X (400€), tu multiplies facilement par 5 les performances. Sur un test réel, un rendu qui mettait 5h ne dure plus qu’une heure. Et le TDP du Ryzen 9 3900X c’est 105W.

    Donc, comparons 7 heures de calcul avec un CPU à 220W de TDP contre 1 heures de calcul à 105W de TDP… ou 42 heures de calcul avec un CPU à 220W de TDP et 15 minutes avec un CPU à 280W de TDP… La progression d’AMD est énorme, Intel ne suit pas.

    Je pourrai ajouter que l‘offre d’AMD était en deça de ce que proposais Intel à l’époque, donc le graphique augmente artificiellement l’écart par rapport à ce qu’on aurait si on prend la même génération tout concurrent confondu… Mais tout de même, que l’on compare le prix ou le TDP, la performance de calcul s’est retrouvée multipliée par au moins deux tous les deux ans, très largement. Et rien n’empêchait théoriquement Intel de concevoir des produits aussi performants dans le même temps, sinon plus tôt qu’AMD si on considère qu’ils avaient de l’avance sur AMD.

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