Liorel a écrit 777 commentaires

  • [^] # Re: A t-on le choix ?

    Posté par  . En réponse au sondage Filaire vs sans-fil. Évalué à 4.

    Effectivement, c'est un tableau général, après il existe des cas particuliers. Les 3 infections bactériennes que tu cites (auxquelles on peut ajouter la coqueluche) ont des particularités : on vaccine, pour deux d'entre elles, contre la toxine et non contre la bactérie en elle-même.

    Pour la tuberculose, c'est une bactérie très particulière : le Bacille de Koch appartient à la famille des mycobactéries, caractérisées par une paroi très résistante et très étanche. Ceci a plusieurs conséquences : d'une part, le BK a un métabolisme lent car les métabolites franchissent mal cette paroi. En contrepartie, les antibiotiques la franchissent mal aussi et c'est pourquoi un traitement antituberculeux dure au moins 6 mois. Ceci explique aussi le caractère lent de la tuberculose : alors que la plupart des infections bactériennes sont pliées en une semaine, la tuberculose dure plusieurs mois.
    D'autre part, la paroi rend le BK résistant à la phagocytose, qui est le principal mécanisme de défense inné. En effet, une fois phagocyté, le BK résiste aux acides et aux enzymes de la vésicule de phagocytose (le phagolysosome).

    Du coup, l'immunité innée marche assez mal sur la tuberculose. On a donc développé un vaccin, qui n'est pas d'une grande efficacité contre la tuberculose pulmonaire, la plus fréquente et la plus connue (il ne réduit son incidence que de 50%, donc c'est pas fou). En fait, là où le vaccin marche bien, c'est dans la prévention des formes rares et moins connues du grand public : les tuberculoses foudroyantes (miliaire, méningite tuberculeuse). Ces formes sont plus fréquentes chez l'enfant et les personnes immunodéprimées, c'est pourquoi le vaccin n'est pas recommandé chez l'adulte. Au lieu d'empêcher d'avoir la tuberculose, le vaccin donne le temps de la traiter.

    Mais surtout, ces infections bactériennes sont assez spécifiques et sont à transmission principalement interhumaine. Les bactéries de l'environnement (hors tétanos) donnent des infections beaucoup plus stéréotypées et peu dépendantes du type de bactérie impliqué : abcès pour une infection localisée, diarrhée-vomissements pour une infection digestive. La réponse à ces infections est tout aussi stéréotypée. C'est en ça que ça ne sert pas à grand chose de tenter de s'immuniser contre les bactéries de l'environnement. En fait, l'organisme n'essaie même pas : si tu survis à un tétanos, tu restes sensible au tétanos ! Ce qui fait que tu t'immunises, ce sont les adjuvants, la magie noire du vaccin qui te fait te sentir super mal, mais qui dit à ton corps "je suis accroché à un trrrrrès méchant composé, faites vite des anticorps contre lui !".
    Pire : ce n'est pas parce que tu es immunisé à un agent A que tu es immunisé à ses apparentés : l'immunité n'est pas, ou peu, transposable. La preuve : il faut se revacciner contre la grippe tous les ans¹.

    De façon générale, il faut se poser la question de la pertinence de tenter de s'exposer pour s'immuniser. l'intérêt de l'immunité est de dire "si je rencontre cet agent, je n'y serai pas sensible". Mais si tu t'y exposes, tu y es sensible la première fois. C'est un peu comme si, pour ignifuger une maison, on y mettait le feu : c'est sûr que ce qui restera ne sera pas inflammable. Ce n'est pas pour autant une bonne idée de provoquer l'événement à éviter².

    ¹ : Là encore, j'ai simplifié pour la concision. La réalité est que les anticorps ciblés contre un agent A se fixeront, en faible quantité, à un agent A'. C'est donc une question de quantité d'anticorps. Un vaccin permet de produire une quantité faible mais suffisante d'anticorps. Une authentique infection fait produire une quantité largement excédentaire d'anticorps, et donc il s'en fixera suffisamment à l'agent A' pour le détruire aussi. Du coup, si on a chopé la grippe l'année X et que le virus n'a pas trop muté, il n'est pas nécessaire de se vacciner l'année X+1.

    ² : C'est, là encore, une simplification pour la concision. Il y a un exemple de pathologie qu'il vaut mieux attraper dans l'enfance : la varicelle. La varicelle de l'enfant, bien que bénigne, n'est pas grave (sauf chez le nouveau-né), et elle est macroscopiquement immunisante (le virus persiste dans l'organisme à vie, mais les symptômes ne reviendront jamais). La varicelle de l'adulte, elle, présente un risque élevé de complications graves, pouvant mener au décès, c'est pourquoi on vaccine les jeunes parents qui n'ont pas eu la varicelle dans l'enfance. C'est, je crois, le seul exemple de maladie qu'on bénéficie à attraper tôt.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: A t-on le choix ?

    Posté par  . En réponse au sondage Filaire vs sans-fil. Évalué à 10.

    Il y a plusieurs choses à dire à ce sujet.

    Il y a, en gros, 4 types de germes, et deux types d'immunité.
    Les agents infectieux se divisent entre :

    • Parasites
    • Champignons
    • Bactéries
    • Virus Certains incluent les prions, mais ils ont un mode de transmission suffisamment spécifique pour ne pas nous intéresser ici. De toute façon, l'immunité est sans effet sur eux. L'immunité est divisée entre immunité adaptative et immunité innée. Il existe une autre division, la séparation immunité cellulaire/immunité moléculaire, mais elle nous intéresse peu ici.

    Les parasites ont généralement un mode de transmission spécifique. La plupart se transmettent sur un mode féco-oral, et impliquent donc la consommation d'aliments souillés par des excréments. Du fait de la généralisation de l'usage des toilettes, l'incidence des contaminations parasitaires est très faible dans les pays industrialisés, toutefois le manque de toilettes est un problème au niveau mondial. La plupart des parasites sont bien adaptés au système immunitaire et réussissent à nous infecter malgré lui. Le parasite le plus dangereux au niveau mondial est Treponema Pallidum, l'agent du paludisme, qui infecte plusieurs millions de personnes chaque année dans le monde.

    Les champignons ne sont pathogènes que dans des conditions de sensibilité particulière, comme un SIDA ou une immunodépression. Autant dire que tu ne les rencontreras pas tous les jours et qu'ils ne menacent pas ta fille.

    Les bactéries sont, elles, omniprésentes et jouent un rôle considérable dans la biosphère. La grande majorité des bactéries est non pathogène. Les bactéries ont des contraintes fortes pour vivre de façon autonome et leur composition est remarquablement stable au cours du temps ; ce qui fait que nous luttons principalement contre elles via l'immunité innée. J'y reviendrai.

    Les virus sont extrêmement variés et de transmission très majoritairement inter-humaine, à l'exception de quelques-uns qui peuvent aussi infecter l'animal (grippe, rage, Ebola). Du fait de leur rapidité d'adaptation, l'immunité antivirale est majoritairement adaptative.

    Qu'est-ce que l'immunité innée ? Elle est mise en place par des cellules et des molécules qui reconnaissent des motifs constants : telle cellule ne reconnaîtra qu'un seul sucre, qui ne se trouve jamais à l'état normal dans l'organisme mais compose la paroi bactérienne de façon systématique. La bactérie ne peut changer son sucre simplement (dans le but de tromper nos défenses) et cette immunité est programmée de façon génétique. Il est inutile de chercher à l'entraîner, ça ne marche pas. Un motif sera reconnu ou non, et s'il est reconnu à 3 ans, il sera reconnu à 15, puis à 40. C'est plus compliqué à 70 ans, mais c'est parce qu'au-delà de 70 ans tout se déglingue. Ça ne veut pas dire que la bactérie ne peut nous infecter : si tu mets un gramme de bactéries dans le sang, tu auras une belle infection. L'immunité innée se situe majoritairement aux portes d'entrées de l'organisme : peau, muqueuses. Elle se situe peu dans les organes profonds : muscles, cerveau, sang… En effet, pour parvenir aux organes profonds, il faut passer par une porte d'entrée.

    L'immunité adaptative est mise en place par des cellules qui éditent leur propre séquence génétique, cas unique en biologie, pour produire des protéines aléatoires destinées à reconnaître des motifs aléatoires. Ces protéines sont soit fixées à la membrane cellulaire, soit libérées dans le sang : on parle alors d'anticorps. Ceci se passe de la façon suivante :

    1. Une cellule édite sa séquence génétique et produit une protéine aléatoire.
    2. La cellule est testée sur toutes les séquences existant dans l'organisme. Si une séquence est reconnue, la cellule est détruite. Ceci évite les maladies auto-immunes¹.
    3. Les cellules non détruites passent dans le sang et testent toutes les protéines qu'elles trouvent.
    4. Quand une protéine provoque une réponse, la cellule se multiplie et active la synthèse d'anticorps. Elle procède à plusieurs cycles d'amélioration de sa réponse : édition aléatoire de la "recette de cuisine" - test de la nouvelle réponse - réédition de la recette. Ceci prend du temps : une à trois semaines. Le fait d'avoir modifié sa séquence génétique permet de transmettre la recette à ses descendantes, ce qui permet d'augmenter la synthèse d'anticorps.
    5. Certaines descendantes repassent en mode "attente" et sont prêtes à se réactiver, ce qui permet une synthèse rapide et puissante d'anticorps en cas de nouvelle exposition.

    L'immunité adaptative est plus complexe que l'immunité innée, elle est apparue plus tard dans l'évolution. Elle sert surtout à lutter contre les virus, ainsi on n'est jamais réinfecté par le même virus (sauf mutation). A l'inverse, on peut être réinfecté par la même bactérie.
    Que voit-on avec ceci ? Eh bien qu'il est inutile de s'exposer volontairement à une bactérie ou un champignon. L'immunité face à eux est innée et ne s'adaptera pas. Quant à un parasite, c'est à éviter absolument car il sautera sur l'occasion de te contaminer.
    Pour les virus, il est possible de s'y exposer volontairement… à condition de ne pas se mettre en danger du fait de cette exposition. C'est le principe du vaccin : on injecte des protéines virales séparées, des "bouts de virus", ainsi que des adjuvants destinés à faire croire au système immunitaire que c'est un méchant virus dangereux et qu'il faut y répondre.

    Mais sinon, non, bouffer de la terre, ça va juste lui faire risquer une diarrhée ou une infection parasitaire (genre une toxocarose) sans rien apporter sur le plan immunitaire.

    ¹ En pratique, certaines séquences ne sont pas testées, du coup certaines protéines nerveuses et testiculaires sont sensibles aux anticorps. L'organisme protège ces organes par une barrière. Si cette barrière est rompue, une auto-immunisation peut se produire.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: mince ou sont passé les images?

    Posté par  . En réponse au journal NuTyX, une distribution atypique . Évalué à 3.

    J'avoue que je ne vois pas trop pourquoi tu te fais moinsser. Peut-être le ton désobligeant de ton commentaire, mais le fond est exact : ce que montrent les screenshots, c'est ce qu'on peut faire avec le gestionnaire de fenêtres, rien de plus. Et comme toutes les distribs proposent tous les gestionnaires de fenêtres à deux ou trois exceptions près…

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • # Pas sûr qu'elle tienne devant un tribunal

    Posté par  . En réponse au journal Licence open source "Don't Be a Jerk". Évalué à 3.

    Honnêtement, elle me semble franchement casse-gueule. Plusieurs raisons à ça :

    • Elle écrit "you don't have to, but doing so would make you a jerk". Puis elle écrit "don't be a jerk!". Si je le prends de façon impérative, la licence t'interdit de te comporter d'une façon référencée plus haut comme te qualifiant de jerk. Problème : du coup, vu que tu n'as pas le droit d'être un jerk, tu dois respecter les termes désignés par "you don't have to"… Joli paradoxe.
    • Il n'est rien précisé d'explicite concernant la réutilisation du code. Tu peux en faire ce que tu veux, mais il n'est pas précisé clairement que tu peux l'intégrer à un autre projet, par exemple, ou le modifier. Les exemples donnent des domaines d'utilisation, mais ils ne parlent même pas de recoder des logiciels. Or, Guido Van Rossum a déclaré :

      Explicit is better than implicit

    • Des éléments non obligatoires figurent dans la licence. L'intérêt d'une licence libre, c'est qu'on sait qu'elle est libre sans même avoir besoin de la lire pour les usages courants. Donc y mettre les comportements auxquels on est encouragés, c'est pas l'idéal. Perso, je relis pas la GPL à chaque installation d'un logiciel :P.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Pas cohérant

    Posté par  . En réponse au journal Licence open source "Don't Be a Jerk". Évalué à 2.

    Va répondre ça à un avocat. Un contrat, ça doit être précis et clair. Sinon ça vaut rien.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Il y a des projets de lois mais aussi des lois déjà passées

    Posté par  . En réponse au journal Dark side of the law. Évalué à 2.

    Ce que je décris, c'est : dans une élection gagnée par un candidat X, si on ajoute un candidat Y, le nouveau gagnant est forcément soit X, soit Y : c'est l'insensibilité aux options non pertinentes : l'ajout d'un perdant ne doit pas modifier le gagnant. À l'heure actuelle, ce n'est pas le cas : cf. l'élection présidentielle de 2002, ou les multiples petites élections où un parti torpille un candidat en présentant un candidat du même bord, ce qui aboutit à faire gagner l'autre bord par éparpillement des voix.

    Toi, ce que tu me décris, c'est la problématique du scrutin impératif vs scrutin représentatif : on n'a aucun moyen d'être sûr que le candidat élu fera ce pour quoi on a voté. C'est aussi un problème, mais ça n'a pas de rapport avec ce que je décris.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • # Libération de l'utilisateur, pas de l'outil

    Posté par  . En réponse au journal Tablette de chocolat. Évalué à 0.

    Tu peux essayer ça. Tu seras plus libre après. La tablette ne sera pas plus libre, par contre.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • # Et bon vendredi en avance !

    Posté par  . En réponse au journal Internet Explorer is about to be bronsonised. Évalué à 8.

    D'ailleurs si quelqu'un a des arguments à défendre sur le sujet, qu'il ne se gêne pas.

    s/des arguments à défendre/envie de troller

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Il y a des projets de lois mais aussi des lois déjà passées

    Posté par  . En réponse au journal Dark side of the law. Évalué à 2.

    Je ne suis pas d'accord. Soit une circonscription avec :

    • 50% d'électeurs "de gauche"
    • 10% d'électeurs "centre gauche",
    • 10% d'électeurs "centre droit",
    • 30% d'électeurs "de droite".

    Chaque électeur vote pour le candidat le plus proche de ses idées.

    Tu considère que l’élection consiste à voter pour un parti ou un mouvement politique et que la personne (le candidat) est un moyen d’obtenir une forme de politique. Je suis au regret de t’annoncer que l’élection telle qu’elle est organisée est une élection de personne, et le mandat n’étant pas impératif, il n’y a vraiment que la personne qui est garantie par le système. L’outil n’est donc pas adapté à tes attentes.

    Soit une circonscription avec :
    - 50% d'électeurs classant les candidats dans l'ordre A B C D,
    - 10% d'électeurs les classant B C A D,
    - 10% d'électeurs classant C B D A,
    - 30% d'électeurs classant D C B A

    Ben j'ai transformé mon problème en problème mathématique pur, sans faire aucune supposition de type "personne, candidat, système politique, mandat impératif vs mandat représentatif" et le problème est toujours le même. Bon par contre c'est chiant à lire et ça requiert 3 relectures pour comprendre ce que je raconte, alors qu'avec la représentation gauche/droite/centre, on voit tout de suite. Le problème n'est pas politique, il est mathématique.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Il y a des projets de lois mais aussi des lois déjà passées

    Posté par  . En réponse au journal Dark side of the law. Évalué à 2.

    Oui et non. L'article 49 alinéa 3 est devenu un fusil à un coup lors de la réforme constitutionnelle effectuée par Nicolas Sarkozy (je ne l'apprécie pas des masses, mais il faut reconnaître qu'elle a eu plusieurs aspects positifs, entre ça et la question prioritaire de constitutionnalité). En effet, cette réforme a limité son usage à une fois par législature. Maintenant que le fusil est déchargé, le gouvernement doit faire sans jusqu'aux prochaines législatives. bien sûr, le président peut dissoudre l'assemblée, mais bon…

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Il y a des projets de lois mais aussi des lois déjà passées

    Posté par  . En réponse au journal Dark side of the law. Évalué à 1.

    Ton modèle est effectivement pertinent quand on parle d'une population qui est évaluée sur plusieurs paramètres, et qui est très hétérogène sur chacun. L'intéressant, c'est que ce dont je parle s'applique aussi à une population assez homogène : chacun se croit largement supérieur à la moyenne, alors que par définition, les personnes sont réparties autour de la moyenne (on parle d'une population homogène, donc pas d'extrêmes qui tirent la moyenne).

    L'exemple du jeu en ligne est assez parlant. J'ai joué pendant suffisamment longtemps à World of Warcraft pour savoir que la moyenne d'âge est entre 25 et 30 ans. Cependant, une proportion considérable de joueurs est persuadée que la majorité des joueurs a moins de 18 ans, et qu'eux-mêmes sont plus une exception que la règle. C'est un joli cas d'auto-surestimation, sur un sujet précis, qui est le même pour tous, par le biais d'une sous-estimation de la moyenne.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Gouvernement d'extrême-droite

    Posté par  . En réponse au journal Dark side of the law. Évalué à 7.

    En même temps, en Espagne, la droite est extrême. Ultra-catho, ultra-anti-IVG, nostalgique de Franco… Pas étonnant qu'il n'y ait pas d'extrême droite : la droite lui a déjà tout piqué.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Il y a des projets de lois mais aussi des lois déjà passées

    Posté par  . En réponse au journal Dark side of the law. Évalué à 10.

    mesconcitoyenssonttousdescons

    C'est marrant de voir à quel point cette pensée est répandue. Non, sans blague. On considère quasiment tous, avec assez peu d'exceptions, que les autres sont des cons et qu'on pense mieux qu'eux, sur à peu près n'importe quel sujet.
    En politique, on est toujours persuadé d'avoir plus raison que les autres, qui s'accrochent à un système dont les failles sont patentes parce qu'ils sont soit idiots, soit malhonnêtes.
    Dans n'importe quel jeu en ligne, une vaste majorité de joueurs croit que tous les autres joueurs sont des gamins de 15 ans alors que la moyenne d'âge réelle est entre 25 et 30 ans.
    En psychologie, t'as toujours un type prêt à t'expliquer que t'es un con de prendre les autres pour des cons alors qu'il sait, lui, que les autres ne sont pas des cons.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Il y a des projets de lois mais aussi des lois déjà passées

    Posté par  . En réponse au journal Dark side of the law. Évalué à 5.

    Le plus gros problème du système de scrutin actuel (du moins pour les présidentielles, premier tour : mise en jeu de tous les concurrents, second tour : remise en jeu de deux finalistes) est un problème social, pas algorithmique.

    Je ne suis pas d'accord. Soit une circonscription avec :

    • 50% d'électeurs "de gauche"
    • 10% d'électeurs "centre gauche",
    • 10% d'électeurs "centre droit",
    • 30% d'électeurs "de droite".

    Chaque électeur vote pour le candidat le plus proche de ses idées.

    Cas de figure 1 : la gauche présente 3 candidats aux idées légèrement différentes, le centre en présente un, la droite en présente un. Chaque candidat de gauche gagne 17% des voix. Le candidat du centre gagne 20%. Le candidat de droite gagne 30%. Le second tour se joue entre droite et centre et le centre gagne.

    Cas de figure 2 : la gauche présente un candidat unique. Il gagne 50% des voix et est élu au premier tour. Ou bien il affronte le candidat de droite et le bat 60-40.

    Tu vas me dire que c'est la faute de la gauche et qu'elle n'avait qu'à être unie. Le problème, c'est que cette obligation d'être unie aboutit généralement à faire taire les voix dissidentes. Je n'ai aucune sympathie pour les extrêmes, qu'ils soient de gauche ou de droite (j'ai quand même un peu plus d'antipathie pour l'extrême droite), mais leur imposer de se taire parce que sinon on n'a aucune chance de gagner me semble tout de même un peu facile. Ça porte un nom, ça s'appelle le vote utile et on sait tous à quel point c'est frustrant. Le truc, c'est qu'on nous ressort le vote utile à chaque élection mais que personne n'ose changer le système qui l'a porté au pouvoir.

    Autre problème : le scrutin est manipulable. C'est-à-dire qu'on peut augmenter les chances de succès de son candidat en votant… pour un autre. Exemple ? Le 21 avril 2002, premier tour de l'élection présidentielle. La gauche est divisée (on est donc dans le cas de figure 1). Le Pen et Jospin sont au coude à coude au premier tour, Chirac est loin devant. Mettons que je sois un électeur chiraquien. Ai-je intérêt à voter Chirac ? Non, car il a suffisamment de marge pour passer au second tour même sans mon vote. J'ai intérêt à voter Le Pen, car Jospin bat Chirac au second tour mais Chirac bat Le Pen.

    Après, on peut dire que les méthodes de Condorcet favorisent Bayrou. C'est une vision un peu rapide. Elles favorisent, de façon générale, le consensus. C'est vraiment une question de politique générale : veut-on favoriser une politique clivante, agressive, infusée à la testostérone ou une politique qui vise au consensus et cherche avant tout les meilleures idées, où qu'elles soient ?

    La vraie problématique, avec les méthodes de Condorcet, c'est qu'elles sont complexes. C'est un peu comme les ordinateurs de vote : le citoyen lambda n'a aucun contrôle sur la méthode. Il est extrêmement complexe de publier tous les résultats et encore plus complexe de les contrôler : autant dire que sans connaissances techniques, c'est mort. Actuellement, même Bébert peut contrôler les résultats en achetant son journal, ses clopes et un ballon de rouge.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: DNS menteur ?

    Posté par  . En réponse au journal Nous sommes enfin dignes. Évalué à 0.

    Je n'ai pas lu la loi, mais ça me surprendrait qu'il n'y ait pas de sanction prévue. Parce que connaissant Free et son opposition à tout ce qui est censure, s'ils pouvaient la publier, la liste, ils la publieraient.

    Après, se pose la question d'identifier l'origine d'une fuite, et là c'est beaucoup moins évident. S'il n'y a que 5 gros FAI dans le coup, tu as vite fait le tour. Si tu as 200 FAI, ça devient plus complexe. Tu pourrais bien sûr leur filer des listes légèrement différentes, mais :

    • Tant qu'il y a 5 sites dans la liste, c'est impossible.
    • Si tu ajoutes des sites dans la liste, il suffit d'avoir deux copies envoyées à deux FAI différents, de faire un diff et de voir où est le watermarking.
    • La loi prévoit de l'imposer aux FAI, pas aux fournisseurs de DNS. Rien n'empêche de mettre en place un DNS honnête situé sur le sol français, pour peu que tu ne sois pas un FAI. Et d'indiquer comment utiliser ce DNS. Mais c'est juste un DNS, donc rien d'illégal.

    Donc en théorie, tu as des sanctions contre ceux qui publient la liste. En pratique…

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: On veut les URL !

    Posté par  . En réponse au journal Nous sommes enfin dignes. Évalué à 3.

    J'allais te répondre, et puis j'ai vu ça :

    Si ça c'est pas un gros troll, je ne m'y connais pas

    et ça : XKCD

    Du coup je t'ai juste moinssé.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: On veut les URL !

    Posté par  . En réponse au journal Nous sommes enfin dignes. Évalué à 6.

    Surtout que là, on lit un peu "high-five interdits aux porteurs de casque".

    Ça a un côté "choucroute interdite", du coup.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Typo

    Posté par  . En réponse au journal Open Source Rookies of the Year. Évalué à 4.

    belle et bien -> bel et bien

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Euh...

    Posté par  . En réponse au journal Tristan Nitot rejoint Cozy Cloud. Évalué à 1.

    C'est juste une idée en l'air, mais on pourrait faire les choses comme ça :

    • Lors de l'installation de FF, générer une clé cryptographique locale. Protéger cette clé par un mot de passe en avertissant que ce mot de passe ne sera pas stocké.
    • Au lancement de FF, il lance les extensions signées. Pour les extensions non signées, il affiche un gros warning : attention, c'est peut-être un logiciel malveillant, blabla. Voulez-vous :
      • Désactiver cette extension définitivement (et supprimer ses fichiers)
      • Désactiver cette extension pour cette fois
      • Lancer cette extension cette fois-ci
      • Activer définitivement cette extension
    • Si la quatrième option est choisie, FF demande le mot de passe de la clé locale et signe les extensions concernées avec cette clé. Pour faire les choses bien, il ne demande le mot de passe qu'une fois pour toutes les extensions (c'est pas censé faire perdre des heures non plus).

    Avec cette méthode :

    • Si une extension est inconnue, l'utilisateur a le choix de la lancer ou non.
    • On est informé de ce qu'il y a sur la machine : impossible d'installer une extension en douce.
    • Si la clé est perdue, il suffit d'en régénérer une puis de reposer la question à l'utilisateur. C'est fastidieux une fois, pas plus. Si la clé est perdue plusieurs fois de suite, il faut se poser des questions sur la sécurité de la machine.
    • Si le mot de passe est oublié, il suffit de révoquer la clé et on est ramené au cas précédent.
    • Bon, évidemment, si le mot de passe est pourri, il peut se bruteforcer, même en local. Mais c'est une question de sécurité des mots de passe…

    On a les avantages de la signature électronique, sans les inconvénients.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Au contraire

    Posté par  . En réponse au journal Tic-tac, tic-tac, tic-tac... plouf.. Évalué à 4.

    L'utilisateur en sera content, car en pratique il a peu l'usage de périphérique avec un fil

    J'ai une clé USB, tu as une clé USB. Je veux transférer les données. Bah pas possible sans passer par le disque dur, et faut en débrancher une pour pouvoir brancher l'autre. Bon c'est vrai que transférer des données on fait pas ça tous les jours non plus.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: tu as tort

    Posté par  . En réponse au journal Tic-tac, tic-tac, tic-tac... plouf.. Évalué à 0.

    Euh, si. Il a fait un cancer rare du pancréas, donc :

    • Non prédictible
    • Non dépistable
    • Non curable

    Ajoute à ça que le pancréas est un organe dont il vaut mieux ne pas être malade, vu que les pathologies pancréatiques les plus soft ont un taux de létalité de l'ordre de 50%, il n'avait pas de grandes chances d'en sortir vivant¹.

    ¹ : Oui, je sais, on meurt tous un jour. Pour un cancer, on s'intéresse en général à la survie à 5 ans, ou au décès par une autre cause. Tournez ça comme vous voulez, mais son espérance de vie était de toute façon limitée par le cancer.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Haters gonna hate

    Posté par  . En réponse au journal [HS] Les abeilles sauveront le monde. Évalué à 1.

    s/possible/impossible

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • # Apple

    Posté par  . En réponse au journal La révolution autour du poignet . Évalué à 10.

    Bonjour, ça fait plusieurs fois que je vois ce terme sur ce site, quelqu'un aurait-il l'amabilité de m'éclairer sur sa signification ?

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Haters gonna hate

    Posté par  . En réponse au journal [HS] Les abeilles sauveront le monde. Évalué à 7.

    C'est surtout que j'ai rien compris au post initial, que je suis au boulot donc possible d'approfondir¹ via la vidéo, et que même quand je serai chez moi, vimeo ça marche quand ça veut bien.

    ¹ : Enfin approfondir c'est un bien grand mot, "essayer de comprendre quelque chose parce que là en l'état ça veut rien dire" serait plus approprié.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Lectures de Feynman

    Posté par  . En réponse au journal The Feynman Lectures on Physics - Suite et fin. Évalué à 1.

    Oui et non. La connaissance s'acquiert rarement à partir de ses seules observations. On est bien plus efficace à plusieurs, parce que plus d'yeux observent plus de choses. Mais ça requiert de communiquer entre individus. C'est là qu'intervient le langage : dans la communication. Pour échanger avec les pairs, c'est quand même pas pratique de dire "l'oiseau marron qui fait coin _o<". Donc on dit canard, et on a défini un langage commun. Il a peu à voir avec la chose représentée, mais il permet de se comprendre entre personnes.

    Et quand je lis lectures, j'imagine une liste des bouquins que Feynman a lus, ou au mieux (au pire ?), un type lisant son diaporama dans un amphithéâtre. Alors que l'objet qui est désigné dans ce journal a toutes les caractéristiques d'un cours, et que c'est donc le mot approprié pour le représenter.

    Si tu décides que Python c'est tout pourri et que tu vas faire ton propre dialecte que tu définiras toi-même, ben ça passera pas dans l'interpréteur Python de monsieur tout-le-monde. De même, si tu décides que "cours" c'est tout pourri et que donc tu vas dire "lecture" (ce qui est surtout une façon de sauver les meubles pour pas admettre que tu es tombé dans le panneau du faux ami), ben tu t'exposes à faire planter l'interpréteur de monsieur tout-le-monde.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.