Liorel a écrit 712 commentaires

  • [^] # Re: Echec des la première fois

    Posté par  . En réponse au journal On cherche mes remplaçants.... Évalué à 10.

    Je vais essayer de te répondre point par point, au maximum de questions.

    C’est quoi le rapport entre ses pratiques sexuelles, la qualité de son sang et un danger pour le receveur ?

    On ne parle pas tellement de "qualité" pour les produits sanguins, parce que ça recouvrirait bien trop de domaines. Est-ce qu'on parle d'un produit suffisamment concentré en globules rouges ? Dépourvu de substances toxiques ? De virus ? Ce n'est pas clair.

    Le rapport entre les pratiques sexuelles et le danger pour le receveur, c'est le risque de contracter une IST et de la transmettre au receveur. On connaît plusieurs infections transmissibles par voie sanguine : les IST sont, notamment, le VIH et l'hépatite B. Cependant, depuis le scandale du sang contaminé, on est devenu plus humble et on prend en compte la possibilité de germes émergents et non connus. Donc on teste pour le VIH et l'hépatite B, mais on est aussi prudent sur les potentielles IST inconnues. N'oublions pas que le VIH a commencé en tant qu'épidémie il y a 40 ans, c'est une broutille à l'échelle de l'évolution des espèces.

    On peut avoir consommé par IV sans jamais avoir pris le moindre risque d’infection : désinfection de la zone, utilisation d’une aiguille neuve, pansement.

    En théorie, oui. En pratique, ça ne correspond pas aux pratiques observées, principalement parce que quand on consomme des drogues par voie IV, l'acte de consommer prend le pas sur tout le reste, et que si on a le choix entre consommer et rester en sécurité, la sécurité passe à l'arrière-plan. Surtout qu'on paie les pots cassés d'une certaine stigmatisation de la consommation IV, qui a conduit par le passé à interdire la vente de seringues en pharmacie, et qui continue à tenir les consommateurs éloignés des pharmacies par peur du regard du pharmacien.

    Parmi tous les toxicomanes qui n’ont pas toujours pris ces précautions, la proportion de ceux qui ont choppé le SIDA ou une hépatite est elle si importante qu’on sorte l’intégralité de cette population des donneurs potentiels ?

    Ben, plus d'un sur deux, c'est assez important, oui.

    OK. Dois-je en comprendre qu’on ne teste pas la présence du prion dans le sang donné avant de l’utiliser ?

    Il existe un test pour savoir si un individu est atteint d'une maladie à prion : après avoir abattu l'individu, son cerveau est découpé en petits morceaux et le prion est recherché dans ces petits morceaux. Ce test n'est pas pratiqué en routine, mais tu es libre de proposer à l'EFS de t'y soumettre. Il n'y a pas de test sanguin.

    Je peux m’être coupé le doigt avec une scie rouillé il y a trois mois et avoir désinfecté la plaie au pâté de caille pas de problème mais si je me suis fais faire un piercing oulala !

    Si tu t'es coupé le doigt avec une scie rouillée, le principal risque est bactérien. C'est un risque instantané, et s'il ne t'arrive rien, tu ne garderas pas la bactérie dans l'organisme (sauf pour certaines bactéries, mais ces dernières sont : le bacille de Koch, qui provoque la tuberculose, ne passe pas dans le sang et sa transmission est respiratoire ; Treponema pallidum, qui donne la syphilis, qui est, justement, une IST, et enfin les Borrelia, qui donnent la maladie de Lyme et est transmise par les tiques).
    De manière générale, il se trouve que les seules infections transmissibles par voie sanguine et potentiellement asymptomatiques sont des IST. Donc on t'interroge sur ton risque d'IST. Et bien entendu, on contrôle que tu ne présentes pas de symptôme d'infection en cours.

    J’ai été voir une prostituée il y a six mois, j’ai mis un préservatif (protip: il vaut mieux avec un⋅e prostitué⋅e), je ne peux pas donner mon sang ?

    Réponse courte : non. Réponse longue : le préservatif réduit le risque de transmission du VIH d'environ 80%. C'est beaucoup à l'échelle collective et d'un point de vue épidémiologique, ça permet de contrôler l'épidémie. À l'échelle individuelle, c'est mieux que rien. Mais pour l'EFS qui vise un objectif de moins d'une contamination par le VIH par million de transfusions, c'est insuffisant.

    À moins de mentir au questionnaire bien sûr…

    C'est assez intéressant comme suggestion. Le but du don du sang, c'est avant tout de soigner des gens. Cependant, on peut remarquer que le don de sang est devenu un moyen d'intégration au même titre que d'autres démarches citoyennes comme voter, ou payer ses impôts (avec la différence qu'on ne choisit pas de payer ses impôts). Du coup, on en arrive à un point où certains sont prêts à mentir pour pouvoir quand même donner leur sang, exposant les receveurs à un risque inutile (pour rappel, en période de carence, l'EFS assouplit -légèrement- les conditions de don de sang pour pouvoir continuer à fournir : mieux vaut une poche à risque très légèrement plus élevé que pas de poche du tout, pour certains patients). En parallèle, en période de carence, l'EFS spamme les médecins hospitaliers locaux pour leur demander de ne prescrire des produits sanguins qu'en cas de stricte nécessité (ce qu'ils font déjà : on est bien conscients qu'administrer un produit sanguin est TOUJOURS un risque pour le patient, et pas seulement un risque infectieux, c'est avant tout un risque de réaction immunitaire).
    Là où je veux en venir, c'est qu'on gagnerait à étudier les représentation du don de sang dans la population et à rechercher pourquoi les personnes mentent aux questionnaires. Il y a des personnes qui mentent, l'EFS s'en doute un peu même s'il cherche à le limiter, alors qu'en théorie, on ne retire aucun bénéfice à donner son sang : pourquoi donc mentir ?

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Don de moelle

    Posté par  . En réponse au journal On cherche mes remplaçants.... Évalué à 3.

    (mais pas un bon rouge, faut pas rêver)

    Mais est-ce que toi, tu leur as donné un bon rouge ?

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: mmh

    Posté par  . En réponse au journal Faut-il continuer à enrichir Wikipedia si ça profite à Google ?. Évalué à 4.

    Cela dit, il y a eu des études pour comparer Wikipédia aux encyclopédies traditionnelles reconnues. Ces études ont montré que le taux d’erreur était comparable.

    La seule étude dont j'aie entendu parler a été réalisée il y a 10 ans, par le New Scientist, et elle n'avait pas trouvé un taux d'erreur comparable : elle avait trouvé un taux d'erreur plus élevé de façon assez marquée sur Wikipédia, mais ce taux d'erreur n'était pas suffisamment plus élevé, au vu de la taille de l'échantillon étudié, pour conclure à une différence non attribuable au hasard.

    Donc : le New Scientist a trouvé environ 2 fois plus d'erreurs sur Wikipédia, mais vu son échantillon, c'est peut être une vraie différence et peut-être une fluctuation d'échantillonnage. Impossible de le dire. Par contre, il est impossible d'affirmer que le taux d'erreur est comparable : il n'est juste pas suffisamment différent pour qu'on aie une certitude.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Méthode de Condorcet

    Posté par  . En réponse au journal Résultat électoral : le nouveau DPL est.... Évalué à 2.

    On est d'accord. On peut aussi reformuler ma question en "en quoi était-il nécessaire de préciser le mode de scrutin dans le journal, sachant qu'il n'y avait que deux candidats ?".

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • # Méthode de Condorcet

    Posté par  . En réponse au journal Résultat électoral : le nouveau DPL est.... Évalué à 6.

    En dehors de "c'est ce qui est prévu dans le protocole" et de satisfaire les geeks des systèmes de vote, quel est l'intérêt d'utiliser une méthode de Condorcet dans un scrutin à deux candidats par rapport à un banal scrutin majoritaire ?

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • # Article dans Pour la Science

    Posté par  . En réponse au journal Jugement majoritaire. Évalué à 3. Dernière modification le 14 avril 2017 à 16:29.

    Tu as un article sur pourlascience.fr, écrit par les mathématiciens qui ont inventé le mode de scrutin, et qui décrit bien ce mode de scrutin et son intérêt. L'article n'est pas récent, mais on s'en fout un peu : les résultats mathématiques ont ceci d'élégant qu'ils ne vieillissent pas ;).

    EDIT : visiblement, quelqu'un a été plus rapide que moi. Voilà ce que c'est de lire depuis le bureau et de répondre de chez soi :P.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Une intelligence qui parle avec une autre intelligence.

    Posté par  . En réponse au sondage Genre du lectorat de LinuxFr.org. Évalué à 8.

    Vue la personne qui a post le sondage et l'historique de posts de cette personne, c'est le premier.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • # 3 chiffres sur 6, c'est 6 hashs de 1 chiffre chacun

    Posté par  . En réponse au journal Sécurité et authentification des sites bancaires.. Évalué à 10.

    Pour que la banque puisse demander 3 chiffres sur 6, il faut qu'elle ait stocké chacun des 6 chiffres dans sa BDD. En effet, en temps normal, tu demandes un seul mot de passe à l'utilisateur, tu le haches, tu compares le hash à celui qui est dans ta BDD, si ça correspond, c'est bon, l'utilisateur est authentifié. Ceci permet de ne pas stocker de mot de passe en clair dans ta base de données.

    Mais pour pouvoir demander les chiffres 1, 2 et 5, il faut que les chiffres 1, 2 et 5 soient dans ta BDD. De cette façon, tu peux demander à l'utilisateur les chiffres 1, 2 et 5 de son code, tu haches chaque chiffre, et tu compares le hash du chiffre 1 avec celui de ta base de données, idem pour le hash du chiffre 2 et celui du chiffre 5.

    Au final, tu as donc stocké 6 hashs (un par chiffre) de 1 chiffre chacun. Le problème, c'est que ça facilite fortement l'attaque, le jour où ta BDD fuite.

    En effet, on ne sait pas retrouver facilement l'antécédent d'un hash donné. La seule façon de faire est de calculer tous les hashs de tous les antécédents possibles et de les comparer à la BDD. C'est long, surtout si on a choisi une fonction de hash un peu lente. La question est donc : combien d'antécédents sont possibles ? Autrement dit, combien de mots de passe sont possibles ?

    Pour un mot de passe de 6 chiffres de 0 à 9, la réponse est simple : il y a 106 possibilités. C'est peu. Mais c'est déjà bien plus que pour le mot de passe divisé en 6 chiffres stockés séparément ! En effet, pour retrouver le premier caractère, l'attaquant n'aura qu'a hacher les chiffres de 0 à 9 jusqu'à trouver le bon. Idem pour le second caractère. Et ainsi de suite. Un attaquant qui a accédé à la base de données des mots de passe n'a donc que 10 hashs à calculer. Si le concepteur a été prudent et a combiné une chaîne de caractères aléatoire (stockée dans la même base de données) au chiffre et a pris 6 chaînes de caractères différentes (une par chiffre), alors on monte péniblement à 60 hashs.

    Autrement dit, on vend à l'utilisateur un faux sentiment de sécurité ("c'est plus compliqué à utiliser, c'est donc forcément plus sécurisé") qui aboutit en pratique à diminuer la sécurité.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Qu'elle n'envoie pas mes données de déplacement partout

    Posté par  . En réponse au journal Et vous, vous voulez qu'elle fasse quoi votre voiture autonome ?. Évalué à 8.

    En 1985 je suis parti a l'aventure jusqu’en Hongrie

    Ah ouais quand même. Tu t'étais sacrément perdu, ce jour-là…

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: tant que j'y suis

    Posté par  . En réponse au journal Échanger des courriels avec Pôle-Emploi, ça peut être compliqué. Évalué à 4. Dernière modification le 07 janvier 2017 à 18:33.

    Est-ce que tu as un appareil photo numérique ? Si oui, l'astuce que j'ai trouvée pour ça : prendre le document en photo, avec flash, en prenant appui au niveau des coudes pour stabiliser l'appareil au maximum (ce qui évite le flou de bougé). Si ton appareil a une résolution suffisante, ça permet de remplacer un scanner et tu as souvent une meilleure compatibilité Linux sans prise de tête puisque la carte SD peut être vue comme un stockage de masse USB.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Il oublie LES 2 raisons principales

    Posté par  . En réponse au journal Pourquoi Windows. Évalué à 4.

    les mises à jour qui marchent sous Windows, laisse-moi rire. C'est ni mieux (ni pire) que sous Windows.

    En même temps, c'est assez logique d'avoir a = a :P

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Erratum

    Posté par  . En réponse au journal Deux ans après, Charlie Hebdo de cette semaine. Évalué à 3.

    Il reste une coquille :

    Et si vous ne pouvez pas dépenser deux euros…

    Du coup, la correction rend le journal incohérent, ce qui devrait pousser l'auteur à s'interroger sur le fonctionnement de son cerveau.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Décevant

    Posté par  . En réponse au journal LibreOffice fait évoluer son interface. Évalué à 8.

    Il n'y a pas la place pour quelque chose de vraiment différent ?

    Si, mais elle est occupée aussi

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • # La base de données est juste inaccessible

    Posté par  . En réponse au journal Le logiciel privateur tue. Évalué à 10.

    Mouais.

    Les principaux problèmes de la base de données de l'Assurance Maladie, c'est qu'elle est quasi-inaccessible, et qu'elle n'est pas faite pour ça. Elle est construite dans un but principalement tarifaire, et parfois de façon franchement étrange, et c'est la croix et la bannière pour obtenir des données complètes. J'avais réussi à bosser sur un bout de BDD, ça a été une galère pas possible pour reconstituer les séjours hospitaliers : par exemple, un séjour du 10 au 15 janvier pouvait être codé comme un seul séjour ou comme 6 séjours : un forfait journalier le 10, un forfait journée le 11, un forfait journée le 12… jusqu'au 15. Impossible de différencier un patient sorti et rerentré d'un patient resté à l'hôpital parce que du point de vue tarifaire c'est pareil (l'idée étant de "sanctionner" les hôpitaux qui laissent sortir des patients en état précaire, ce qui est pas con en théorie mais qui omet qu'il y a des patients dont l'état de santé restera instable toute leur vie).

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Evite de toucher un mur et d'aller en Bretagne

    Posté par  . En réponse au journal j'ai testé... devenir radioactif. Évalué à 4.

    Ou alors ils ont compris que le commentaire en question était du troisième degré ;).

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: pour ma fille

    Posté par  . En réponse au journal j'ai testé... devenir radioactif. Évalué à 10. Dernière modification le 06 décembre 2016 à 21:00.

    une personne enceinte trop tôt pour le savoir est venu la voir, génial

    La bonne nouvelle, c'est qu'au premier trimestre d'une grossesse, l'immense majorité des dangers qui menacent la grossesse (ça inclut les irradiations) suivent la loi du tout ou rien : soit ça passe sans conséquences, soit ça finit en fausse couche spontanée. Donc, si une femme découvre qu'elle a été irradiée avant de connaître sa grossesse et que la grossesse se poursuit, ça n'aura pas d'impact sur la grossesse. C'est d'autant plus important à préciser qu'il y a, spontanément, environ 1% de grossesses qui aboutissent à une malformation, sans qu'on retrouve de cause. Donc cette personne ne court pas de risque supplémentaire de malformation : elle reste à son risque de base, qui est non nul. Bien sûr, il est évident que si ce risque de base se réalise, ça sera la faute des radiations, des avions qui sont passés au-dessus de sa maison, des méchantes ondes, de la sorcière du troisième étage, etc.

    Par ailleurs, ne pas oublier que l'irradiation décroît en fonction exponentielle du temps et avec le carré de la distance. À moins d'aller faire des câlins à ta fille et de coller sa tête à son utérus (le 18-FDG se stocke surtout dans le cerveau, qui a une grosse consommation de glucose mais est relativement résistant aux radiations car peu de mitoses), cette personne a probablement reçu une dose minime.

    bref, j'en conclue que ces mesures sont nécessaires car des personnes dans la chaînes d'information vont rater l'information, ne pas la passer, s'en cogner grave, ne pas la comprendre.

    Après, c'est aussi le problème avec les règles instituées par pure précaution : elles peuvent faire paniquer les personnes mal informées, et au final causer plus de mal que de bien. Ces règles visent à minimiser un risque qui est, de base, déjà extrêmement faible, il ne faut pas paniquer si on les a violées accidentellement.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Moi aussi je suis radioactif

    Posté par  . En réponse au journal j'ai testé... devenir radioactif. Évalué à 4.

    Dans la mesure où le potassium est un élément indispensable à la vie [1], le 40K constitue la principale source de radioactivité des organismes sains [2]

    Que le [2] soit correct, je n'en doute pas. Cependant, le lien de causalité entre le [1] et le [2] ne me paraît pas évident du tout. On est remplis de potassium, certes, mais n'oublions pas que l'atome de base de la chimie organique, celui qu'on retrouve dans toutes les protéines, dans tous les sucres, dans les graisses, bref, dans absolument toutes les molécules plus grosses que quelques atomes, c'est le carbone ;).

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • # Quelques précisions

    Posté par  . En réponse au journal j'ai testé... devenir radioactif. Évalué à 10.

    Plop,

    Ayant eu l'occasion d'étudier le sujet comme tout médecin, je pense être en mesure d'apporter quelques explications. Comme d'habitude, tu sembles avoir eu les explications minimalistes, assénées à l'impératif, qui suffisent pour un patient pas très malin qui obéit sans poser de questions. Et, comme d'habitude, tu es plus malin que ce que pense le personnel médical et paramédical, ce qui n'est vraiment pas dur.

    Le produit utilisé est du 18-fluorodéoxyglucose (18-FDG). C'est donc une molécule de glucose à laquelle on a retiré un atome d'oxygène (déoxy-) qu'on a remplacé par un atome de Fluor 18 (18-fluoro-). C'est un analogue partiel du glucose : il est capable de rentrer dans une cellule, mais pas d'être consommé (l'oxydation du glucose commence par l'atome d'oxygène qui a été remplacé par un fluor, ce qui bloque les enzymes chargées de cette étape). Résultat, le fluor radioactif reste gentiment dans les cellules où il est entré. Il va s'y désintégrer en oxygène en émettant un positon. Le positon est une particule d'antimatière qui va aller taper dans l'électron le plus proche, s'annihilant et émettant deux photons d'énergie connue. Ces photons sont extrêmement énergétiques, ce qui leur permet de sortir de ton corps.

    Une gamma-caméra extérieure va capter ce photon, ainsi que tous ses petits copains, et va en déduire les zones les plus radioactives. À l'issue d'une TEP, on a donc une carte des zones radioactives et c'est tout. On couple donc cette carte à un scanner plus classique pour en tirer une carte des activités métaboliques par organe. En effet, comme on a vu, le 18-FDG entre dans les cellules comme s'il était du glucose. On déduit donc quelles zones consomment beaucoup de glucose, et donc beaucoup d'énergie.

    Quels sont les risques ?
    L'irradiation est faible. Il y a, dans les premières heures qui suivent une TEP-FDG, une excrétion faible mais non nulle de 18-fluor. De plus, durant la décroissance radioactive du 18-fluor, tu es émetteur de radioactivité. La demi-vie du 18-fluor est d'une heure et 50 minutes, et on peut considérer que tu n'es plus radioactif du tout au bout de 10 demi-vies (division par 1024 de la radioactivité). Cette émission, là encore, est faible mais non nulle (et maximale dans les deux heures qui suivent l'injection). Trois paramètres peuvent protéger l'entourage : le temps (radioactivité divisée par deux toutes les 1h50), la distance (la radioactivité reçue décroit avec le carré de la distance à la source) et les écrans (une feuille de métal sufffit, plus c'est dense mieux c'est mais avec un millimètre de métal quelconque tu quasi-supprimes déjà l'irradiation).

    Cette irradiation faible est largement en deçà de toutes les doses pour lesquelles on a pu mettre en évidence des effets des irradiations. Cependant, par précaution, on préfère te demander d'uriner dans des toilettes spéciales juste après l'injection, afin de stocker ces urines pour ne pas les relâcher dans la nature. De plus, comme les cellules sont particulièrement sensibles à l'irradiation au moment des mitoses et que la sensibilité d'une population cellulaire dépend de son besoin de multiplication immédiat et à l'avenir, on préfère t'éloigner des deux populations considérées comme à risque : les enfants et les fœtus. Note bien qu'on n'a jamais mis en évidence d'effets radio-induits par simple contiguïté : c'est uniquement de la précaution.

    Comme tu le fais remarquer, le personnel se protège des radiations. La raison en est simple : si, pour toi, faire un unique examen n'expose pas à un risque mesurable, eux, ils font 10 examens par jour pendant 20 ans. C'est pour ça qu'il y a des petits logos "radioactivité" un peu partout dans les services d'imagerie. Note aussi que la présence d'un logo n'indique pas que la pièce est radioactive. Un scanner, par exemple, n'est irradiant que pendant une fraction de seconde toutes les X minutes, X étant le temps de mise en place du patient pour l'examen. L'immense majorité du temps, la pièce n'est pas radioactive. Cependant, un manipulateur radio qui s'amuserait à lire le journal dans la pièce pendant que les patients passent l'examen finirait par être assez irradié (un scanner, seul, ça prend 20 minutes, alors 35h/semaine sans protection, ça fait 175 scanners par semaine, ça finit par chiffrer). C'est pour ceci qu'on signale les zones où la vigilance est requise.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Effets stochastiques des rayonnements ionisants

    Posté par  . En réponse au journal j'ai testé... devenir radioactif. Évalué à 10.

    théoriquement il n'y a pas de seuil : à partir du moment où l'on augmente les « cassures d'ADN », on augmente les chances de cancer.

    Ce n'est pas ce qu'on constate empiriquement. Il y a un seuil, notamment car il faut distinguer les cassures double et simple brin. L'ADN comporte en effet deux brins, qui sont totalement corrélés : si un A se trouve sur un brin, l'autre comporte nécessairement un T en face. Idem pour C et G. C'est un RAID 1 biologique. De ce fait, les faibles doses, qui provoquent uniquement des cassures simple brin, ne posent pas de problème : une enzyme va repérer la cassure, virer les bases abîmées, remplacer par les bases correspondantes en se basant sur le second brin, fin de l'histoire.

    Par contre, les fortes doses provoquent bien plus de cassures et on voit apparaître des cassures double brin. Et là, c'est le drame : quand les deux brins d'ADN sont cassés, la cellule n'a plus aucun moyen de récupérer l'information perdue. C'est dans ce cas de figure qu'elle accumule des mutations.

    A noter que les mécanismes de mutation de l'ADN sont étonnamment similaires chez un grand nombre de toxiques : tabac, radiations, oxydants. Le tabac est un oxydant. Les radiations vont briser les molécules d'eau, en radicaux H. et OH. (le point représente un électron libre, pas une fin de phrase) qui vont se recombiner en H2 (H.+H.), H2O (H.+OH.), et H2O2 (HO. + HO.), et H2O2 est un oxydant puissant. Les oxydants réagissent avec l'ADN et ces réactions brisent l'ADN. Il y a immensément plus de molécules d'eau que d'ADN dans une cellule et c'est par l'intermédiaire de l'eau que les radiations infligent 99% des dégâts à l'ADN.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: C'est dans l'air du temps…

    Posté par  . En réponse au journal Désolé, la Quadrature, mais tu fais fausse route. Évalué à 6.

    C'est où "ici" ? En France, l'accouchement sous X ne concerne que la mère. Il n'existe pas d'X paternel.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Heu… il y a que moi qui ait compris que c'était plutôt une dénonciation indirecte de Google ?

    Posté par  . En réponse au journal Désolé, la Quadrature, mais tu fais fausse route. Évalué à 2.

    mais je vois mal comment un texte en lui-même, pourrait avoir un but ou exercer des pressions…

    Va sur le site que je cite dans le journal, compose le numéro vert, dis que ta copine a besoin d'une IVG et que tu cherches à te renseigner, voire que tu as besoin d'une IVG si tu es une femme, constate par toi-même.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Fausse route

    Posté par  . En réponse au journal Désolé, la Quadrature, mais tu fais fausse route. Évalué à 10.

    Le corps féminin ne prévoit pas la mort de cet autre de manière ordinaire, et lorsque cette mort survient naturellement à cause d’une grave malformation de cet autre par exemple, le corps féminin n’est pas constitué pour faire l’expérience de cette mort à l’intérieur de soit de manière sereine et apaisée.

    Tu rigoles, j'espère ? Tu as une idée du nombre de fausses couches du premier trimestre ? Tu as une idée du nombre de grossesses qui ne sont même pas remarquées et qui sont juste prises pour des règles un peu plus abondantes ? C'est entre un et deux tiers des fécondations. Les femmes "qui ont du mal à tomber enceintes", c'est uniquement ça. C'est pas qu'il n'y a pas fécondation, c'est que la fécondation n'aboutit pas à un embryon viable. Elles ne se rendent même pas compte qu'il y a eu une fécondation. Elles ont leur règles comme d'habitude. On a du mal à faire plus "serein et apaisé" que le cours normal des choses, quand même.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Heu… il y a que moi qui ait compris que c'était plutôt une dénonciation indirecte de Google ?

    Posté par  . En réponse au journal Désolé, la Quadrature, mais tu fais fausse route. Évalué à 1.

    Ben, si tu mens et que tu indiques que tu mens, tu ne tombes pas sous le coup de la loi, mais tu risques surtout de n'être compris par absolument personne…

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: C'est dans l'air du temps…

    Posté par  . En réponse au journal Désolé, la Quadrature, mais tu fais fausse route. Évalué à 7.

    Idéalement, la décision est à prendre ensemble par le couple.

    On vit dans un pays suffisamment libre pour qu'en général, quand les gens sont d'accord, il n'y ait pas trop de problèmes. Bien sûr, il reste des progrès à faire, mais on a quand même beaucoup avancé sur la question des mœurs et c'est devenu relativement rare que l'État mette son nez dans des affaires qui relèvent de plus en plus du privé.

    Le problème survient quand les gens ne sont pas d'accord. Idéalement, la décision est à prendre par le couple, mais si monsieur dit noir et madame dit blanc, et que gris n'est pas possible (on peut pas trop accoucher d'un demi-enfant), ça devient compliqué. C'est à ça que sert la loi : à poser des règles de décision. Si les parents ne sont pas d'accord, la décision revient en dernier recours à la femme, parce que c'est son corps. Est-ce que c'est une bonne solution ? Un peu meilleure que de dire qu'elle revient en dernier recours à l'homme : elle a le mérite de protéger la personne qui est généralement la plus vulnérable. Est-ce que c'est une solution parfaite ? Non, il n'y a pas de solution parfaite à ce type de conflits.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Merci la quadrature

    Posté par  . En réponse au journal Désolé, la Quadrature, mais tu fais fausse route. Évalué à 6.

    le « corps médical » peut parfois t’en sortir de bien bonnes. Dernière en date, l’infirmière

    C'est justement pour ça que les infirmières ne sont pas une profession médicale. Les professions médicales, c'est : médecin, sage-femme, chirurgien-dentiste épicétou. Une infirmière, c'est du paramédical, comme les kinés, t'as le droit d'appeler ça comme tu veux, mais pas médical. La grosse différence, c'est 1. La durée de formation (minimum 10 ans pour les médecins, souvent plus), et 2. Le droit de prescription.

    En pratique, je vais donner l'impression de prêcher pour ma paroisse mais peu importe : on voit bien plus souvent les infirmières raconter des conneries que des médecins. Il y a bien sûr des médecins qui parlent de ce qu'ils ne connaissent pas, il y a heureusement des infirmières qui maîtrisent leur domaine, mais quand un professionnel de santé raconte des bêtises, c'est bien plus souvent un paramédical. Et c'est d'autant plus dramatique qu'au jour le jour, ce sont les paramédicaux, et non les professions médicales, qui sont le plus au contact des patients, or, pour ces derniers, "c'est des professions de santé donc ils s'y connaissent".

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.