Liorel a écrit 777 commentaires

  • [^] # Re: Spectre autistique et "être" autiste

    Posté par  . En réponse au journal L'autisme. Évalué à 7.

    les lépreux (…) tout cela n'existe plus (socialement en tout cas).

    C'est amusant, je relisais justement, ce matin, un avis du haut conseil de la santé publique relatif à la conduite à tenir face à une déclaration de lèpre. Donc oui, la lèpre existe encore, et elle existe encore socialement, au sens où des instances étatiques définissent des politiques de lutte contre la transmission. Ça n'a rien d'une construction sociale, ou alors on traite les constructions sociales par antibiotiques ;)

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Spectre autistique et "être" autiste

    Posté par  . En réponse au journal L'autisme. Évalué à 10. Dernière modification le 14 juin 2023 à 15:15.

    Ben non. Appeler un chat un chat, c'est la base d'une prise en charge adaptée, surtout quand le handicap impacte directement la vie sociale de l'individu. Il faut quand même rappeler que pour les personnes les plus autistes, celles pour lesquelles il n'y a pas besoin d'échelle tellement le diagnostic est évident, l'autisme est envahissant : il définit à lui seul la vie de la personne, indépendamment de toute stigmatisation. Quand on n'arrive qu'à grand-peine à apprendre à parler et qu'on est incapable de toute interaction sociale, l'avis des autres, c'est le dernier des problèmes.

    Il est impossible de proposer une prise en charge à des personnes à qui on "refuse de coller une étiquette" et autres gentillesses mal à propos. Le rôle du médecin ou du psychologue, dans cette situation, est justement de poser un diagnostic, et le rôle de tout l'entourage, c'est de prendre connaissance de cette étiquette et d'en tenir compte.

    Après, on doit s'interroger sur notre tendance, en tant que société, à transformer des termes médicaux en insultes. Crétin, débile, mongolien, trisomique ont tous été et sont encore des termes médicaux, utilisés dans un sens clinique, non péjoratif, et sont tous devenus des insultes. On a même dû changer le nom du mongolisme pour s'écarter du stigma associé à ce terme, sans que ça ne change rien : en quelques années, "triso" est à son tour devenu une insulte. Le problème n'est pas dans le nommage de la maladie : il est dans la tendance de la société à ériger le malade en contre-modèle.

    Non, la vraie bonne raison de parler de trouble du spectre autistique, c'est que l'autisme ne déroge pas à la règle générale de la pathologie psychiatrique : personne n'est tout blanc ou tout noir, on a tous des traits caractéristiques de chaque pathologie à des degrés variés, c'est l'accumulation de ces traits qui définit la pathologie et la frontière est difficile à tracer.

    En général, on va utiliser des échelles de mesure et fixer des cutoffs : en dessous, on est normal, au-dessus, on est $PSYCHIATRIC_DISEASE. Mais si le cutoff d'une échelle est à 50, alors on peut se retrouver avec des personnes étiquetées normales à 49 et d'autres étiquetées autistes à 51 alors qu'elles sont bien plus proches entre elles que d'une personne à 5 ou à 100, par exemple. C'est pourquoi, plutôt que de discrétiser, on choisit de parler de spectre autistique et de considérer le cas continu, bien plus précis.

    Il se trouve que ça a pour effet de donner un nom à trois mots à un ensemble de pathologies qui s'en trouve élargi, et de rendre l'insulte plus difficile (car une injure doit pouvoir s'énoncer brièvement, sous le coup de la colère). Mais j'ai confiance en l'humanité : soit "TSA" deviendra à son tour une insulte, soit, ce qui est plus probable, "autiste" le restera, et de toute façon, le lien entre autisme et TSA est suffisamment évident pour que le stigma perdure.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Toi qui est médecin...

    Posté par  . En réponse au journal C'était en 2020. Évalué à 10. Dernière modification le 05 juin 2023 à 01:10.

    lorsque je vois que quelqu'un à qui l'on a diagnostiqué un cancer doit attendre environ 2 mois pour passer différents tests (scanner, etc, je ne suis pas spécialiste). Lorsque je vois que les urgentistes alertent depuis 30 ans sur l'état de leurs services et qu'on peut le constater à chaque fois que l'on y va, très concrètement, là, j'y vois le péril de la médecine.

    On est bien d'accord, et je l'écris : 

    l'ennemi numéro 1 de la médecine en France qui est, tout simplement, le manque de médecins.

    Je ne vois pas très bien comment être plus clair.

    Quand à la qualité de la formation en France, as-tu écouté cette émission ? Te reconnais tu ? https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/apprendre-a-entrer-en-1ere-annee-comment-se-preparer-a-la-guerre-3106281

    Je ne vois pas très bien le rapport entre première année de médecine et qualité de la formation. Sérieusement, hein. Oui, la première année, c'est dur, c'est pas une nouveauté, c'est une grosse claque dans ta gueule de bachelier qui as, comparativement, tout réussi sans (trop) bosser jusqu'ici. Scoop : il y a 4 fois plus de gens qui en ressortent blasés et aigris que de gens qui réussissent. Sauf que les 20% qui réussissent, en fait, ils vont se manger au moins 8 années supplémentaires tout aussi exigeantes voire plus. Ta fac, ça va devenir ta seconde maison. La première année, c'est gentillet à côté du concours de l'internat.

    Ne va pas croire que les profs de fac de médecine sont sympas, ils sont extrêmement exigeants, parce qu'ils savent qu'un jour, la vie de tes patients dépendra de tes connaissances. La seule et unique raison pour laquelle tu t'en sors, c'est que tu as acquis une culture générale médicale, et que tu as appris à bosser comme un taré.

    Alors je laisse les journalistes parler de la seule et unique année de médecine qu'ils connaîtront jamais. Oui, la première année de médecine est toxique. Personne ne le nie. Mais c'est la moins toxique de toutes, et ça, ceux qui le savent ne sont pas journalistes. Ils sont médecins.

    Accessoirement : non, je ne me suis pas reconnu. J'ai adoré ma première année de médecine. J'étudiais des trucs passionnants enseignés par des mecs passionnés. C'était un environnement extrêmement stimulant. C'était génial, et j'y ai acquis une culture générale scientifique, y compris en statistiques, physique et chimie, qui continue de me servir.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Toi qui est médecin...

    Posté par  . En réponse au journal C'était en 2020. Évalué à 10. Dernière modification le 03 juin 2023 à 01:41.

    C'est effectivement facile de taper sur Raoult, mais ça n'en est pas moins nécessaire, le fait qu'il parvienne encore à retourner le cerveau de malchanceux comme papap en est la preuve. Encore plus important, il y a la façon de le faire. Je n'arrête pas de dire que les médecins doivent descendre de leur piédestal (et je ne prétends pas être parfait dans le domaine).

    Descendre de son piédestal, c'est se mettre au niveau de son interlocuteur sans sacrifier la rigueur. C'est (entre autres) refuser l'argument d'autorité, qui peut faire gagner du temps à court terme mais qui est un cadeau à l'antiscience sur le long terme. On peut tout à fait dézinguer Raoult avec des arguments simples et compréhensibles par tous, ainsi que je l'ai fait dans ce journal. Et quand un argument n'est pas compréhensible par tous, c'est qu'il est mal ou pas assez expliqué. Je pense que les zététiciens se plantent quand ils dressent toute une typologie des biais et des arguments fallacieux : ce faisant, ils s'enferment dans un jargon et vont contre leur propre objectif, alors qu'ils sont les alliés naturels de la médecine contre le charlatanisme.

    J'en viens à l'ennemi numéro 2 de la médecine en France, à l'heure actuelle : les charlatans. Le Médiator leur a donné un coup de boost considérable. Oui, Servier a fait n'importe quoi. Non, les labos ne sont pas des enfants de cœur. Mais il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain : il y a des instances de régulation, et elles font leur taf. On voit régulièrement sortir un article qui crie au scandale sanitaire, et l'article en dit généralement plus sur son auteur que sur son sujet. C'est du pain béni pour toutes sortes de charlatans qui utilisent le doute (légitime et sain) pour faire passer leur propre message qui n'est lui-même pas dépourvu de conflits d'intérêts puisque les charlatans ont généralement des ouvrages, des stages, du matériel, voire carrément des médicaments à vendre. Noter que les charlatans ne sont pas que l'ennemi du porte-monnaie de leurs pigeons. Il existe un vrai effet de détournement de la médecine. Ça se voit de façon évidente dans l'antivaxisme. Après, il existe des charlatans tout à fait sincères : on les nomme ostéopathes, homéopathes, naturopathes… Ces mecs sont persuadés, à tort, de l'utilité de leur pratique. Ils sont cependant opposés à voir le médecin comme celui qui articule les différents professionnels de santé, tout simplement parce qu'aucun médecin sérieux ne leur adresse jamais de patient (et la plupart des médecins que j'ai eu l'occasion de rencontrer étaient assez sérieux).

    Tout ceci est favorisé par l'ennemi numéro 1 de la médecine en France qui est, tout simplement, le manque de médecins. Le problème est loin d'être simple et ne se restreint absolument pas aux déserts médicaux. Il est aujourd'hui très compliqué, pour une personne déménageant, de trouver un médecin traitant, même en ville. Il est proposé d'imposer aux jeunes médecins d'exercer en désert médical sans voir que le système ne tient que parce que les villes regroupent surtout des jeunes qui n'ont pas de médecin traitant. L'augmentation du numerus clausus aboutit à saturer des facs de médecine déjà à saturation car le manque de médecins induit un manque d'enseignants. Surtout, les études durent au moins 10 ans et les carrières 30 à 40, donc l'ouverture du numerus clausus ne peut produire que des effets très retardés. L'import de médecins pose la question de la qualité de leur formation, d'autant que bien souvent, un mauvais médecin peut être pire que pas de médecin du tout.

    Bien entendu, ces phénomènes se renforcent mutuellement. La rareté des médecins les encourage à se poser sur un piédestal qui renforce leur ego individuel au détriment de la profession dans son ensemble. Elle les pousse à faire du nombre de consultations plutôt que de la qualité, pas seulement par appât du gain mais aussi parce que sans ça, certains patients ne seront tout simplement pas soignés. La rareté et l'image de tour d'ivoire des médecins poussent les patients dans les bras de charlatans.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Et ?

    Posté par  . En réponse au journal Vraiment toujours pas convaincu par l'Hydroxychloroquine ?. Évalué à 5.

    Je tiens à tirer mon chapeau1 à papap. Réussir à énerver Renault, il fallait vraiment le faire.


    1. Un fedora, bien entendu. 

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Et les trottinettes ?

    Posté par  . En réponse au journal C'était en 2020. Évalué à 3.

    J'avais déjà vu cet article à l'époque, il était déjà génial, il l'est toujours autant :).

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: J'ai également lu l'étude

    Posté par  . En réponse au journal C'était en 2020. Évalué à 1.

    Très juste. Merci de le préciser. Je n'avais pas rouvert cette annexe quand j'ai rédigé mon journal, c'est une erreur.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Clavier blo

    Posté par  . En réponse au journal C'était en 2020. Évalué à 3.

    Effectivement, merci. Il fallait lire "si on réanalyse l'étude en intention de traiter, l'effet de l'hydroxychloroquine disparaît".

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: pourquoi ?

    Posté par  . En réponse au journal C'était en 2020. Évalué à 9.

    Parce que je n'ai pas réussi à me libérer 4h pour lire le dernier papier. Tandis que pour celui-ci, je n'ai eu qu'à mobiliser mes souvenirs. De plus, celui que je commente aujourd'hui a servi de justification à tous les suivants.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Et il y a plus

    Posté par  . En réponse au journal Vraiment toujours pas convaincu par l'Hydroxychloroquine ?. Évalué à 8. Dernière modification le 01 juin 2023 à 12:34.

    comme l'hydroxychloroquine est un anti inflammatoire non stéroïdien,

    L'hydroxychloroquinine est un dérivé de la quinine. Elle a à peu près autant à voir avec la classe des AINS qu'OpenBSD a à voir avec la classe des mollusques.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Les sociétés savantes du secteur n'approuvent pas

    Posté par  . En réponse au journal Vraiment toujours pas convaincu par l'Hydroxychloroquine ?. Évalué à 10.

    Le paracétamol a été conseillé alors qu'il n'a pas d'AMM contre le covid :)

    La présence d'une assertion aussi grossièrement fausse doit immédiatement faire douter de la sincérité de celui qui l'émet.

    Le paracétamol n'a jamais été préconisé en tant que traitement curatif, et il n'a jamais eu aucune AMM contre une quelconque infection. Ça ne l'empêche pas de rester un médicament pertinent. Il est utilisé comme médicament de confort, dans les syndromes grippaux, et dans ce cadre-là, son efficacité est certaine. Il ne réduit pas la mortalité.

    Il se trouve que, même au plus fort de l'épidémie, même contre une population immunologiquement naïve et en présence de souches virulentes, le covid a toujours, heureusement, donné une écrasante majorité d'accès non graves (on ne peut pas en dire autant de ses cousins, le Sars-CoV-1 et le MeRS-CoV). Donc oui, le paracétamol aide à tolérer un moment pas fun du tout. C'est tout. Et tout le monde a toujours dit que c'est tout. Il se trouve aussi que tout le monde a fait des réserves de paracétamol en 2020, menant à un épuisement des stocks et à un syndrome encore plus désagréable puisque dépourvu de traitement symptomatique.

    Il n'y a pas lieu de refaire l'histoire ni d'en conclure que quiconque, à part peut-être des non-connaisseurs, aurait prétendu à l'efficacité du paracétamol.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Et ?

    Posté par  . En réponse au journal Vraiment toujours pas convaincu par l'Hydroxychloroquine ?. Évalué à 7.

    la question étant est que que la probabilité d'avoir un problème cardiaque est supérieur ou non à la probabilité d'attrapé le covid multipliée par la proba d'avoir un problème cardiaque du au covid ;)

    Allez je t'aide : la proba d'attraper le covid sachant que non vacciné, c'est quasiment 1. Un terme en moins dans l'équation.

    j'ai été vacciné (3x) et j'ai choppé le covid aussi; donc j'ai 3x le risque d'effet du vaccin

    Dans ce type d'études, on réfléchit de deux manières :

    • Soit on étudie un effet précoce et on peut alors facilement attribuer l'accident à l'injection/l'infection la plus récente ;
    • Soit on étudie un effet retardé et on considère alors la variable booléenne "N_injections ≥ 1"
    • On peut envisager une troisième option, un mix des deux : un accident cardiaque est attribué au covid s'il survient moins de 3 semaines après une infection, et on compare le nombre d'accidents par unité de temps dans 4 situations : en post-covid, en pas post-covid, avec ou sans vaccin.

    Comme tu vois, les solutions existent. Le fait que tu ne les trouves pas n'indique pas qu'elles n'existent pas, juste que tu n'es pas spécialiste du domaine.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Revu

    Posté par  . En réponse à la dépêche 📰 Revue de presse — avril 2023. Évalué à 2.

    Mais j'ai du mal à comprendre pourquoi ils s'adressent encore essentiellement aux nouveaux venus sur linux. Ils me semble que ceux qui voulaient s'intéresser à linux y sont venus, et d'autres s'y sont intéressés et sont repartis…

    Je crains que tu aies raison, mais j'espère que tu te plantes et je suis certain que ce n'est pas sur ces bases qu'on fera progresser le libre.

    Je crains que tu aies raison car la meilleure pub pour Linux de tous les temps a été Windows Vista (et, dans une moindre mesure, 8). Il est arrivé en même temps que la "maturité" du gigantesque facilitateur qu'a été Ubuntu. On en a dit beaucoup de mal à l'époque, mais Ubuntu a été une superbe porte d'entrée pour Linux, et a permis à une certaine partie de ses utilisateurs de progresser vers des distros qui leur laissaient de plus en plus la main. J'ai moi-même commencé sur Ubuntu, puis j'ai switché vers Fedora et enfin vers Arch, et je ne pense pas être le seul. Malheureusement, Ubuntu a repris une partie de la complexité qu'elle cherchait à retirer, et n'est plus la distrib facile d'accès dont elle se faisait une réputation. Elle a renoncé à fixer le bug n°1. Elle a quand même eu une influence : il paraît qu'avant Ubuntu, c'était la croix et la bannière d'installer une Debian, et que maintenant c'est trivial (c'est du ouï-dire, j'ai jamais installé de Debian). Malheureusement, de nos jours, je ne sais pas ce que je conseillerais à un nouvel utilisateur qui voudrait s'intéresser à Linux. Je serais sans doute obligé de lui demander pourquoi il s'intéresse à Linux,

    J'espère que tu te plantes parce que Linux, ce n'est pas que de la technique. C'est, à l'heure actuelle, la meilleure manière d'avoir un PC fonctionnel dans la vie de tous les jours et sur lequel tu aies le contrôle. Et ça, ce n'est pas de la technique, c'est la vraie vie des gens. Je préfère me taper une fois 5 heures d'installation d'une Arch plutôt que devoir cliquer tous les jours pour éviter les anti-features de tel ou tel logiciel non-libre ou me taper des pubs dans le menu Démarrer. J4aime, tout simplement, avoir un PC qui fait ce que je lui demande et non pas ce que tel ou tel dev a décidé que j'allais lui demander. Oh, je ne me fais pas d'illusions : n'étant pas dev moi-même, je me doute pertinemment que je peux surtout faire ce qu'un dev libriste a décidé que je pouvais demander. Mais il se trouve qu'il y a quasiment toujours un dev libriste qui a eu le même besoin que moi. Alors que la boîte commerciale, elle, a généralement estimé (à raison) que je n'étais pas un marché suffisamment important pour me dédier du temps de dev. Et j'espère sincèrement qu'on pourra continuer à permettre à de nouveaux arrivants de contrôler leur ordinateur au lieu d'en être les esclaves.

    Ce qui m'amène au troisième point : postuler l'absence de nouveaux n'est absolument pas le bon moyen d'écrire une "documentation" (note les guillemets, dûs à l'absence d'un meilleur terme). Une documentation technique et aride est le meilleur moyen de faire peur à un nouveau venu. L'écriture de ces magazines n'est pas forcément très rationnelle économiquement (mais les éditions Diamond en savent plus que moi), mais elle est assurément la meilleure façon de montrer que Linux est autre chose qu'une punition auto-infligée.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Manichéisme terminologique

    Posté par  . En réponse au journal Les Américains. Évalué à 4.

    Il y a quelques pays qui considèrent les légionnaires comme des mercenaires. Ça dépend surtout du niveau de leurs relations diplomatiques avec la France. En gros, si tu es en guerre avec la France, tu vas les considérer comme des mercenaires, ça t'évite d'avoir à leur appliquer les conventions de Genève. Bien sûr, c'est illégal, mais à la guerre, l'illégal est fréquent.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Le problème des zillions de modules

    Posté par  . En réponse au journal typst est le nouveau LaTeX. Évalué à 8.

    Je séparerais le problème en deux :

    • La base de code "utile" existante ;
    • La base de "colle" et de code qui ne sert qu'à élever le niveau d'abstraction (pour me permettre, par exemple, de séparer mon texte sur 2 colonnes sans avoir à tout coder à la main. Pour un exemple particulièrement dans cette catégorie, voir Beamer)

    Je pense que tout le monde sera heureux de se débarrasser des milliers de fonctions qui ne servent que de colle si elles sont remplacées par des fonctions nouvelles et intuitives (ce dernier point est très important, car on peut faire tellement de choses en typographie qu'il y aura de toute façon des tas de choses à apprendre, il est donc nécessaire qu'elles soient intuitives et documentées).

    A l'inverse, on continuera peut-être à avoir du code legacy en \LaTeX. Pour prendre un exemple, je vois mal l'auteur du Frido tout réécrire en typst, si puissant que puisse être le langage. On risque donc de se retrouver dans la situation du Fortran : un vieux langage, plus du tout utilisé pour les nouveaux projets, mais néanmoins parfaitement fonctionnel à sa manière un peu datée, et dont la base de gens qui savent coder dedans s'émousse au fil du temps, poussant non seulement le langage, mais aussi les projets dans l'obsolescence.

    Je ne suis cependant pas sûr que ce soit un vrai souci. \LaTeX a deux particularités : il est majoritairement utilisé pour produire des documents finaux, et il est particulièrement inadapté au travail collaboratif (le maîtriser étant en soi une compétence). Les utilisateurs actuels de \LaTeX continueront à l'utiliser. Quand ils arrêteront de maintenir leurs documents, ils arrêteront de toute façon d'évoluer.

    Reste à voir ce qu'a Typst sous le pied. Parce qu'on a adorer détester \LaTeX, il reste vachement puissant.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Je plussoie

    Posté par  . En réponse au journal Les Américains. Évalué à 8.

    le Bureau des Légendes (que je suis en train de finir)

    Tu peux amputer la dernière saison (la 5) de ses 2 derniers épisodes. Sisi, je t'assure. Tu n'auras pas l'occasion de me remercier, mais si tu les regardes, tu comprendras pourquoi tu aurais dû me remercier.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Article de réaction non scientifique

    Posté par  . En réponse au journal Et encore un scandale sanitaire.... Évalué à 6.

    Le problème de ta définition d'un antibiotique puissant, c'est qu'elle nécessite de définir une faible dose. On a des médicaments qui se prennent par doses de 2 g et d'autres qui se prennent par doses de 0,1 mg. Ça fait 4 ordres de grandeur de différence. Où est la faible dose ?

    Une option serait de définir une faible dose comme celle à laquelle il n'apparaît pas (ou très peu) d'effets secondaires. Mais alors, on voudrait des antibiotiques les plus puissants possibles ! Or, l'article semble reprocher aux FQ d'être puissantes…

    C'est pour ça qu'en pratique, on ne parle pas de médicaments puissants. On va parler de médicaments "à marge thérapeutique étroite" pour définir des médicaments où la dose à laquelle on a un bon effet thérapeutique est proche de celle à laquelle les effets indésirables deviennent inacceptables. Ça comprend, par exemple, le lithium, les morphiniques, les chimiothérapies anticancéreuses, les substituts d'hormones thyroïdiennes (le fameux Levothyrox)… Mais personne ne considère les quinolones comme à marge thérapeutique étroite.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Tu t’attends à quoi ?

    Posté par  . En réponse au journal Et encore un scandale sanitaire.... Évalué à 6. Dernière modification le 14 mars 2023 à 15:31.

    Je m'attends à : un vide abyssal en retour (pour le moment, ils ont mon mail, et on en est à l'étape vide abyssal).

    J'espère, si j'ai de la chance : une réponse de France Info.

    Dans mes rêves les plus fous : un mea culpa public. Les commentaires de l'article sont remplis de médecins qui lui reprochent de parler n'importe comment de ce qu'elle ne connaît pas. Et de patients qui se sont trouvé un nouveau Lyme/myofasciite à macrophages/morgellons/whatever.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: très intéressant

    Posté par  . En réponse au journal Et encore un scandale sanitaire.... Évalué à 10.

    C'est intéressant parce que tu cites justement des effets secondaire très génériques. Génériques au sens où ils sont connus de tous les étudiants en médecine, sortent dans toutes les copies, et peuvent être causés par un nombre astronomique de médicaments (enfin l'aplasie médullaire, c'est surtout les chimiothérapies anticancéreuses, mais ça peut survenir avec tout). Il ne s'agit jamais que la version ultra hardcore de l'allergie médicamenteuse. Heureusement, ils sont rarissimes. L'aplasie médullaire est généralement réversible à l'arrêt du traitement, mais encore faut-il survivre jusqu'à cet arrêt.

    Donc oui, les fluoroquinolones provoquent le même genre d'effets secondaires rares mais graves que n'importe quel médicament. Il reste intéressant de noter l'échelle de temps : on n'est pas sur des séries de cas, mais sur des case reports : des cas isolés. Concernant des médicaments prescrits à un million et demi de personnes par an. Sur 40 ans.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Woob

    Posté par  . En réponse au journal Une API normée pour accéder aux factures (1ere étape). Évalué à 3.

    Standards

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: mais un dieu triche forcément

    Posté par  . En réponse au journal Lazy Ghost Hunters. Évalué à 2.

    si on peut "tout" pourquoi réfléchir

    Je dirais que ça dépend du moyen par lequel tu peux tout. Après tout, si tu peux tout, tu as nécessairement accès à une quantité infinie d'énergie (condition sine qua non pour pouvoir tout) et tu peux calculer en temps nul (attendu que si tu ne peux pas, la définition est violée). Donc pourquoi t'en priver ?

    Un point intéressant, d'ailleurs, concerne la logique. Si tu peux tout, peux-tu changer l'aire d'un carré sans toucher à son périmètre ? Peux-tu faire de 42 un nombre premier ? Peux-tu créer un objet situé hors du champ de ton pouvoir, donc que tu ne puisses modifier ? En d'autres termes, un être omnipotent est-il contraint par le principe logique de base de non-contradiction ?

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Principale difficulté

    Posté par  . En réponse à la dépêche Le poste de travail Linux : un objectif gouvernemental ?. Évalué à 2.

    Autant je suis d'accord avec toi sur le fond, autant je ne vois pas, mais alors pas du tout, le rapport avec la discussion. Du coup, ayant mal au genou, je me suis retrouvé dans la situation peu commune d'inutiler un type avec qui je suis globalement en accord.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Mutuelle

    Posté par  . En réponse au journal Mutuelle et mot de passe. Évalué à 8.

    C'est un peu la bizarrerie du système français, à cheval entre le modèle bismarckien (dont il hérite la complexité administrative) et le modèle beveridgien dont il hérite l'acteur "unique" imposé.

    Je mets volontairement unique entre parenthèses car l'acteur n'a rien d'unique en pratique. Il y a une myriade de caisses de sécurité sociale, chacune avec ses règles propres de fonctionnement, et comme la caisse est imposée par le domaine d'activité, c'est vite le bordel. Ma compagne a mis plus d'un an à repasser sur le régime général du fait des lenteurs administratives de la mutuelle des agriculteurs, et je me bats en ce moment avec la sécu militaire. Ces caisses sont souvent justifiées par une meilleure connaissance des problématiques de la population couverte, mais en réalité, la justification est qu'elles préexistaient à la création du régime général et que personne n'a jamais pris le temps d'organiser une fusion propre, ajouté au fait qu'une bonne partie de ces caisses couvrent des populations moins malades que la moyenne et proposent donc des cotisations plus basses, permettant à leurs adhérents de s'affranchir de la solidarité qui prévalait à la création de la sécurité sociale (qui, elle, n'indice pas vos cotisations sur votre risque mais uniquement sur vos moyens).

    Un exemple éclatant du caractère bismarckien de la France est celui des chômeurs. Dans le modèle bismarckien, on est couvert grâce à son travail, et un chômeur n'a droit à rien. En théorie, ce n'est pas un problème, puisque dans l'après-guerre, on pensait rapidement revenir au plein-emploi. Sauf qu'avec l'apparition de chômeurs longue durée, c'est devenu un problème car ils étaient moins couverts et plus malades que la moyenne. On a donc ajouté une rustine sous la forme de la CMU. Et puis, situation par situation, on a ajouté de plus en plus de rustines jusqu'à ce que plus personne n'y comprenne rien.

    Au final, on arrive à une situation où tout le monde est couvert d'une manière ou d'une autre, mais pas de la même manière, ce qui ajoute une étape nécessaire de complexité administrative dans les établissements de santé pour s'assurer que vous êtes couvert (ce qui est toujours le cas. La question, c'est comment), , où les prélèvements obligatoires s'apparentent à un impôt déguisé dont le montant varie sur des bases qui, dans n'importe quel autre contexte, feraient hurler le conseil constitutionnel au nom de l'égalité devant l'impôt, et où des entreprises privées bien moins efficaces que la sécurité sociale assurent le différentiel entre le coût remboursé par l'assurance maladie et le coût réel des soins. On hérite de 77 ans de rustines et d'adaptations ponctuelles là où le système complet aurait besoin d'un refactoring complet. Il nous faudrait un système beaucoup plus simple, universel, financé par les impôts (qui pourraient augmenter en contrepartie de la suppression d'une grande partie des prélèvements obligatoires)) et, de ce fait, bien plus égalitaire. Il y a fort à parier qu'on y gagnerait beaucoup, tant en frais de gestion qu'en couverture des plus précaires (qui, bien souvent, ignorent leurs droits et ne se soignent pas du tout pour cette raison). Un vrai système beveridgien en somme.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Sécurité adaptée

    Posté par  . En réponse au journal Mutuelle et mot de passe. Évalué à 3.

    Merci pour le lien, j'irai titiller mon RSSI au prochain changement imposé de mot de passe.

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.

  • [^] # Re: Elon c'est mec génial, excentrique, cinglé, etc. et même un conna_d !???

    Posté par  . En réponse au journal Elon Musk licencie 5 000 employés de Twitter. Évalué à 4.

    Là comme ça, la distinction entre les nuances de fascisme, c'est un peu flou pour moi. Tu peux détailler la différence entre fascisme tel que défini par Mussolini et ses dérivés ?

    Ça, ce sont les sources. Le mouton que tu veux est dedans.